dimanche 21 août 2022

Mermaid Prince - Kaori Ozaki.


Mugi a déménagé à Okinawa, tout au sud du Japon. Il connaît quelques difficultés à s'intégrer dans son nouvel environnement, ce qui donne du souci à Matori. Car, depuis que Mugi a été gentil avec elle au moment où elle en avait le plus besoin, celle-ci le considère comme son prince charmant. 

Suite à quelques frictions avec son beau-frère, Mugi se retrouve chez la jeune fille, où il découvre l'histoire de la sirène qui exauce tous les désirs…




Mermaid Prince est un manga regroupant trois histoires de longueur et d’intérêt inégaux.


Je n’ai… pas trop compris l’intérêt de la première histoire. Heureusement qu’elle est courte ! Nous suivons une lycéenne qui erre en pleine adolescence, se cherchant, qui est déçue de perdre une amie trop influençable et qu’elle ne reconnaît plus. Puis il y a cette histoire qui sort de nulle part avec le harcèlement dans les moyens de transports dont l’auteure ne fait rien. Elle ajoute une aventure d’un soir à sa protagoniste, là-aussi sans que ça ne serve à quoique ce soit. Je me suis demandée où l’auteure voulait en venir avec son histoire, d’autant plus que je ne me suis pas attachée à l’héroïne, ni ne lui ait trouvé un quelconque intérêt. C’est une histoire qui manque clairement de développement, car je n’ai pas compris ce que l’auteure cherchait à raconter.


La seconde histoire se situe dans un cadre hivernal, dans une bibliothèque, où une jeune bibliothécaire tisse un lien avec un sans-abri et son petit garçon à travers les livres mais cela reste au final si peu exploité que je suis restée sur ma faim. C’était mignon, mais sans plus. Elle aurait mérité plus de développement, je m’étais attendue à ce que l’auteure approfondisse un peu plus ce début de relation entre les trois personnages, j’ai eu cette impression de fin assez abrupte, sans réussir à trouver de réelle satisfaction à la fin de l’histoire.



J’ai beaucoup plus aimé la dernière histoire, celle qui donne son titre au recueil, qui est plus longue et plus développée. On y suit Mugi, un jeune garçon, qui vient d’emménager sur l’archipel d’Okinawa pour rejoindre sa sœur qui vient de se marier. Originaire de Tokyo, Mugi perd ses repères et a des difficultés à trouver ses marques. Malgré les efforts de sa sœur et de son mari pour l’accueillir, Mugi est mal dans sa peau et refoule sa colère et son amertume. Sans ami et parfois chamaillé, il va trouver en la présence de Matori, une camarade de classe, un certain réconfort tant la jeune fille est joviale et attentive. Mais un jour, après une dispute avec son beau-frère, Mugi décide de s'enfuir et trouve refuge chez Matori. Sa grand-mère lui raconte alors la légende d’une sirène connue des habitants de l’île et qui aurait le pouvoir d’exaucer les vœux [spoiler] ainsi, lorsque Mugi apprend la disparition en pleine mer de son beau-frère, Mugi et Matori se mettent en quête de la sirène pour qu’un miracle se produise… [/spoiler] J’ai beaucoup aimé l’ambiance qui se dégageait de cette histoire, l’aspect fantastique, le cadre marin, le mystère autour de la sirène, et la dynamique entre nos personnages (aussi bien le drame familial que les premiers émois amoureux) bien que l’histoire restait au final trop courte pour bien approfondir ces aspects. Il y a une certaine douceur dans les traits et de la poésie et un brin d’onirisme dans le récit.



Mermaid Prince fut donc une belle lecture pour moi. Je ressens tout de même une certaine frustration devant les précédentes histoires qui sont, pour moi, un peu inabouties. Ce sont trois histoires qui ont pour vocation d’illustrer les changements d’une vie et ses conséquences. Il y a de bonnes idées, de la poésie, les graphismes sont agréables, mais ces histoires sont assez inégales en terme de qualité et d’intérêt. Malgré tout, cela reste une lecture divertissante avec une dernière histoire qui colle bien au thème estival.

mardi 16 août 2022

Radium Girls - Cy.

La découverte du radium fait une entrée fracassante dans les États-Unis des années 1920.

L'élément miracle, découvert par Marie Curie, baigne l'Amérique de son aura phosphorescente.

1918, Edna Bolz s'installe aux côtés de Grace, Katherine, Mollie, Albina et Quinta devant les établis d'USRC. Elles vont y peindre minutieusement leur quota de cadrans de montres,avec cette peinture si spéciale qu'elle permet de lire l'heure dans le noir.

Lip. Dip. Paint.

Trois mots, trois gestes qui les mèneront à leur perte.


Femmes tristement méconnues dans l’Histoire, les Radium Girls étaient des ouvrières américaines de l’usine des United States Radium Corporation dont le rôle était de peindre des cadrans lumineux, une peinture contenant du radium. Pendant des années elles ont, sans le savoir, été exposées et ont reçu de fortes doses de radium, fragilisant progressivement leur santé. Le rôle est simple. On mouille le pinceau avec sa bouche pour le lisser, on trempe le pinceau dans la peinture au radium, on peint, et rebelote.



Laissées dans l’ignorance de la dangerosité du produit, les femmes se sont amusées des effets lumineux de la peinture. Par jeu, elles ont peint leurs ongles, leurs dents et parfois le visage pour surprendre leur entourage les lumières éteintes ou dans l’obscurité de la nuit. Chaque soir qu’elles sortaient de l’usine, elles se faisaient remarquer par tous de par les rayons lumineux de l’exposition du radium, les faisant vite connaître sous le nom de Ghost Girls… puis progressivement de Radium Girls. Les femmes s’en amusent. Qu’y-a-t-il de mal à se colorer ongles et peintures et rayonner dans le noir ?



Mais alors que le temps passe, de plus en plus d’employées s’affaiblissent… elles souffrent d’anémie, de fractures osseuses, de nécrose de la mâchoire. Bientôt, des cancers apparaissent et certaines femmes deviennent vite des noms sur les notices mortuaires. Les employées portent plainte pour désinformation et mise en danger contre la société qui fait la sourde oreille. Elles décident de saisir la justice, mais s’attaquer à une si grosse société est risqué, d’autant qu’elle est très persuasive et influente… Elles sont si peu de choses et risquent de perdre bien plus qu’elles ne pourraient gagner, d’autant que le temps, et la maladie, jouent contre elles.



C’est cette histoire qu’a choisi de nous raconter Cy à travers cette courte (trop courte) bande-dessinée. C’est un sujet méconnu de l’histoire et de la science qu’il est important de raconter afin de découvrir, sinon de se souvenir de ces femmes, de leurs souffrances et de leur combat. Elle nous raconte la vie de ces femmes toute en douceur et simplicité. On les voit faire connaissance, se lier, rire ensemble, s’amuser, profiter de la vie. On les découvre sur le plan personnel. Malgré la charge de travail, l’ambiance à l’usine est bonne et les filles tissent des lien au-delà de la relation de collèges. Elles mangent ensembles, sortent le soir, se rencontrent et se promènent en dehors des heures de travail. C’est une initiative intéressante que de nous présenter d’abord ces femmes sous un aspect humain, intime, personnel avant d’entrer dans le vif du sujet. Afin de nous montrer que ces femmes n’étaient pas que des victimes, mais des gens comme vous et moi, avec leur vie, leurs joies, leurs malheurs. Des gens à qui on peut s’identifier. On ne peut qu’être sensible face au destin de ces femmes que l’on a sacrifié et mis sous silence au nom du progrès.



Malgré le ton dramatique et la tristesse de l’affaire, l’autrice ne tombe pas dans le pathos et construit une histoire humaine, réaliste mais surtout une histoire d’amitié entre des femmes différentes mais fortes et unies. Je regrette toutefois que cela prenne le dessus au détriment de l’Histoire. Certes, j’ai aimé suivre ces femmes, découvrir qui elles étaient, leur personnalité, montrer qu’elles n’étaient pas que des malheureuses victimes, mais des gens comme vous et moi. Seulement, l’Histoire est passée au second plan. Je me suis demandée, au cours de ma lecture, quand nous allions entrer dans le vif du sujet. Quand les ouvrières tombent malades et qu’elles se rendent compte que c’est lié au radium, ça se passe assez rapidement. Si les faits en eux-mêmes sont clairement fascinants, j'ai vraiment regretté que l'autrice n'ait pas un peu plus développé son contenu.



Tout se passe assez vite au final et les événements s'enchaînent parfois assez brusquement, et lorsque l’autrice passait d’un moment à un autre, j’ai trouvé que cela manquait de naturel et j’étais parfois perdue entre deux pages. On saute d'un moment X à un moment Y sans réelle transition. J’aurais apprécié que Cy développe un peu plus l’histoire et approfondisse l’aspect historique, qu’elle nous donne réellement une impression des années qui passent, voir les femmes être progressivement touchées par la maladie et leur long combat contre la société pour tenter de faire reconnaître au grand jour les dangers du radium dont elles ont été mises dans l’ignorance, et comment l’Histoire a finalement, après tant d’années, reconnu cette honteuse vérité. Mais toute cette partie concernant le procès est, elle-aussi, à peine effleurée alors qu’elle aurait mérité une plus grande place dans le récit.



Radium Girls travaillant dans une usine de cadrans lumineux



Ajoutons à cela que j’ai eu souvent du mal à assimiler qui était qui parmi tout ce groupe de femmes, tant certaines se ressemblaient trop. Mais c’est bien la seule chose que j’ai à redire sur le trait de Cy que je trouve doux, avec des traits à la fois délicats et anguleux, des tons pastels variant entre le violet et des touches de vert radium un peu partout, pour bien montrer l’omniprésence de cet élément. Les tons pastel adoucissent la dureté de l’histoire, marquant ainsi un contraste saisissant entre les deux.



Outre les femmes, le radium est bien entendu un personnage à part entière de l’intrigue. Il est omniprésent par la couleur verte qui revient constamment mais aussi par sa présence néfaste qui prend de plus en plus de place dans la vie des protagonistes. Nous sommes dans les années 1920 dans une Amérique où le radium est le nouveau matériau à la mode, on en met sur tout, notamment sur les chiffres des horloges afin de pouvoir lire l’heure dessus, la nuit. L’explosion du radium permet de créer des usines à la chaîne où des travailleuses manipulent le radium plusieurs heures par jour. Or, ce radium est extrêmement dangereux pour la santé, sauf que ça et bien elles ne le savent pas encore.



Radium Girls est une bande-dessinée aux traits doux qui se présente comme une ode à la sororité et qui a le mérite de nous présenter un épisode de l’histoire qui est longtemps resté méconnu. Toutefois, même si cette lecture était instructive et touchante, j’ai vraiment regretté que Cy n’ait pas creusé un peu plus en profondeur l’histoire des radium girls. Je suis restée sur ma faim et j’ai été frustrée de ne pas avoir pu en savoir davantage sur les effets néfastes et progressifs du radium ainsi que l’important combat qu’elles ont décidé de mener, sur les répercussion que cela a eu mais surtout sur la suite de l’affaire en justice de ces pauvres femmes sacrifiées au profit du progrès et du capitalisme. Mais ce n’est que partie remise pour approfondir mes connaissances à travers d’autres œuvres pour compléter ma lecture.

mardi 9 août 2022

Vampyria (T.2) La Cour des Miracles - Victor Dixen.



Aux yeux de Versailles, Diane de Gastefriche est l'écuyère favorite de Louis XIV l'Immuable, le vampyre suprême qui depuis trois cents ans impose son joug sanglant à la France et à l'Europe. En réalité, elle se nomme Jeanne Froidelac : elle appartient à la Fronde, organisation secrète œuvrant au démantèlement de l'empire du Roy des Ténèbres.

Dans le ventre de Paris apparaît une mystérieuse vampyre renégate, régnant sur une cour souterraine peuplée de goules et d'abominations. Louis charge ses meilleurs écuyers de capturer cette rivale insaisissable et de s'approprier son armée : celle-ci le rendrait plus puissant que jamais. Jeanne parviendra-t-elle à éliminer la Dame des Miracles avant que les autres écuyers la livrent au Roy des Ténèbres ?




L’histoire reprend peu de temps après le premier volet. Diane de Gastrefiche, en réalité une roturière sans couverture nommée Jeanne Froidelac, est devenue écuyère du roy et a reçu un pouvoir, dont elle ignore encore la nature, après s’être abreuvée du sang de l’Immuable. Elle est mandatée par le Roy des Ténèbres de se rendre à Paris en compagnie d’Hélénaïs de Plumigny et Suraj de Jaipur d’enquêter sur la mystérieuse Dame des Miracles qui se pose comme rivale au Roy. En effet, l’autorité de ce dernier se révèle menacée par l’apparition de cette soi-disante Reyne qui souhaite s’approprier une partie de son territoire et qui mène de nombreuses attaques par ses goules. Des créatures hideuses qui s’attaquent au peuple. Une morsure ou une griffure est souvent fatale… Et ces créatures, dotée d’une puissante force, chassent en meute et sont redoutables. Malheureusement, des tensions se font peu à peu sentir au sein du groupe…


J’avoue que j’attendais plus de ce trio qui n’a pas su sortir de son schéma « chien et chat », notamment entre Jeanne et Hélénaïs qui continue d’être la garce qu’elle était au premier tome. J’espérais également davantage de Suraj mais, au final, il n’y a que Jeanne qui m’a intéressé dans ce trio et que j’ai pris plaisir à suivre. Jeanne m’est en effet apparue plus agréable dans ce tome. Elle est plus réfléchie, elle s’est assagie. Elle ne cherche plus simplement à venger sa famille mais appartient à la Fronde du peuple et cela a apporté des changements chez ce personnage. Elle est plus humaine, moins égoïste tout en conservant son caractère pétillant qui lui permet de ne pas se laisser faire et de montrer qu’elle n’entend pas se faire marcher sur les pieds. Toutefois, sa vengeance et la Fronde sont restés bien effacés au profit de l’enquête sur Hécate, celle qui se fait appeler la Dame des Miracles, ce que j’ai déploré. Peut-être cela changera-t-il dans le prochain tome…


Si je lui préfère le premier tome, qui nous a introduit l’univers et ses personnages et dont l’intrigue m’avait davantage plu, et que La Cour des Miracles a manqué de saveur, ce second tome n’est pas dénué d’intérêt pour autant ! Loin de la cour de Versailles, l’auteur nous entraîne dans la misère des bas-fonds parisiens et ses catacombes, mais toujours dans les ténèbres où les vampires règnent en maîtres absolus mais où les goules font traîner leur ombre menaçante, mettant en péril les personnages plus d’une fois. Les descriptions de ces décors en parfaite opposition avec le faste de la Cour sont réussis et illustrent très bien la misère et la saleté ambiantes (j’ai notamment beaucoup aimé lorsque l’action se déroulait dans le cimetière où certains habitants vivent cachés des goules ainsi que la cour des miracles). J'étais vraiment très curieuse de voir comment l'auteur allait dépeindre Paris sous le règne des Ténèbres, notamment comment il allait remanier certains monuments et lieux emblématiques de la capitale (notamment Notre Dame de Paris) pour que cela colle avec son univers et faire de Paris une Ville des Ténèbres, la Ville-Ombre à la place de la Ville-Lumière que nous connaissons, et il a réussi avec brio !



L’action ne désemplit pas, l’univers s’approfondit et les personnages évoluent… Enfin, sauf Hélénaïs, malheureusement trop présente à mon goût dans ce second tome, qui reste toujours aussi imbue d’elle-même et capricieuse, bien qu’elle nous apparaisse étrangement plus… touchante à travers certaines révélations que l’intrigue nous dévoile et à travers un personnage énigmatique.


J’ai beaucoup aimé voir s’étoffer l’univers vampirique, son histoire et sa mythologie. Le vent de la révolte, que l’on devinait dans le premier tome, se fait plus perceptible bien que la Fronde soit mise de côté en faveur de l’enquête sur la Dame des Miracles. Forcément, cela nous amène à nous poser des questions. Qui est-elle réellement, quelles sont ses véritables motivations, d’où vient-elle, peut-elle vaincre ? D’autant plus que Victor Dixen nous fait vivre les hauts et les bas de la quête de Jeanne qui ne sait pas à qui elle peut faire confiance et a été mise en péril plus d’une fois (même si parfois sauvée avec un peu trop de facilité, comme au premier tome) et, comme elle, je me suis demandée quel pouvoir elle avait hérité de la gorgée du roy, elle qui ne semble hantée que par les cauchemars depuis, et ce fut intéressant de le découvrir.


Beaucoup d’éléments sont présentés et tandis que certains répondent à nos questions, d’autres en posent de nouvelles et lui confèrent une certaine complexité. J’ai été également surprise de trouver, dans cette société figée dans le temps, un brin de modernité et voir ces éléments à travers les yeux de Jeanne. L’une des scènes les plus touchantes et percutantes de ce roman est d’ailleurs celle [spoiler] de la vision de Jeanne de Paris tel que nous le connaissons, un Paris tel qu’il aurait été dans ce roman si le Roi était bel et bien mort en 1715 et que l’Histoire avait poursuivi le cour normal tel que nous l’avons vécu [/spoiler]



Quant au reste des personnages, beaucoup de personnages secondaires ont été relégués aux rôles de figurants et manquent dans ce tome. Je pense notamment à Poppy et Naoko, ainsi qu’Alexandre dont les rares scènes sont savoureuses tant il apporte sa touche d’humour et d’excentricité. J’ai également beaucoup aimé Orfeo, être hideux, infirme, rejeté mais très touchant dans son humanité et son désir d’être enfin accepté. Nous avons également de nouveaux personnages, en particulier Hécate, la dame des miracles, ainsi que Lord Sterling Raindust, vampire anglais et punk à la solde de la reine Anne d’Angleterre qui projette de se défaire de l’autorité toute puissante du roy Louis. Bien que beaucoup de fans se soient attachés à Lord Raindust, celui-ci ne m’a pas laissé de bonne impression, bien que je ne nie pas son potentiel, il me paraît arrogant et je n’arrive pas à m’attacher ou à faire confiance à ce personnage. Je lui ai largement préféré l'énigmatique Hécate dont les révélations à son sujet valaient bien tout ce suspense autour de sa personne et comprendre qui elle est, ses origines et ses motivations.


En résumé, j’ai trouvé ce tome un peu moins abouti, les vampyres m’ont paru moins présents et m’ont beaucoup manqué ! Cela dit, les retournements de situation sont multiples, il n’y a pas de temps mort et le lecteur est vite happé dans l’histoire. Victor Dixen a vraiment crée un monde très riche et sombre que je prends plaisir à voir s’étoffer au fur et à mesure. Je suis vraiment curieuse de découvrir la suite du parcours de Jeanne et voir comment la saga va évoluer et s’achever.


Je regarde à la ronde ce Paris à la fois semblable et différent, éclaboussé de rayons ; non pas une Ville-Ombre, mais une Ville-Lumière.

C'est ainsi que je la vois, s'élevant au-dessus des toitures avoisinantes : une formidable tour de fer pointée vers le ciel radieux, plus haute que le mur de la Traque et que toutes les constructions que j'aie jamais vues. Ses quatre piliers fantastiques, faits de poutrelles délicates comme de la dentelle, s'élancent dans un mouvement ascendant et se rencontrent en une flèche triomphante.