mardi 9 décembre 2025

Qui meurt à Noël ? - Angélina Delcroix.


Alice, 30 ans, n'a jamais passé Noël en dehors du cocon familial. Sans elle à ses côtés, sa sœur aînée Romy, qui souffre d'un trouble de la personnalité, serait malheureuse et risquerait de se faire du mal.

Pourtant, cette année, Alice ne peut pas fermer la librairie-salon de thé qu'elle tient depuis quelques mois. Alors elle embauche Romy pour l'aider à préparer les pâtisseries de Noël, à servir les clients et à organiser les nombreux événements qui animent cette période magique de Noël. Des ateliers d'écriture, des rencontres avec des auteurs... L'un d'eux, d'ailleurs, ne laisse pas Alice indifférente. Mais, comment imaginer une relation avec un homme quand il est impossible de se séparer de sa sœur ?

Un matin, Alice retrouve un livre sur le comptoir: Qui doit mourir ? Lorsqu'elle le remet en place, elle trouve un post-it collé sur l'étagère : " Qui ? "

Commence alors un enchaînement de phénomènes étranges au sein de la librairie. La tension de plus en plus palpable amplifie les symptômes de l'état limite de Romy et la relation entre les deux sœurs devient électrique. Alice ne se sent plus en sécurité. Alors qu'elle tente de se raisonner, un client succombe après l'ingestion d'un cupcake...


Avec cette couverture rose bonbon représentant un cupcake, le cadre d’une librairie-salon de thé en pleine période de fêtes, je m’attendais à plonger dans un cozy mystery. Au final, c’est un vrai thriller psychologique qui s’est dessiné au fil des pages !


Le roman est indéniablement un page turner, la lecture a été très addictive. Alors que je pensais durer la semaine avec, je l’ai terminé en deux jours, et il me tardait sans cesse d’y replonger pour découvrir la suite ainsi que le fin mot de l’histoire.


L’histoire est beaucoup moins cozy que ce à quoi je m’attendais, ce que j’ai trouvé surprenant mais intéressant. Alice est une trentenaire qui vient de déménager et d’ouvrir sa librairie qui fait aussi salon de thé, avec sa coéquipière Imaé. Sa sœur aînée, Romy, est atteinte de nombreux troubles psychologiques et, sa sœur étant la seule à canaliser ses crises, elle réclame constamment sa présence et son attention, si bien qu’Alice a fini par ne plus vivre pour elle et par étouffer dans le foyer familial, si bien qu’elle a fini par partir définitivement vivre sa vie, sans toutefois couper les ponts avec sa famille. Ajoutons à cela sa mère qui reproche sans cesse à Alice d’avoir abandonné sa sœur et lui reprocher les crises et rechutes de Romy.


Refusant le chantage maternel d’abandonner sa maison et sa librairie pour passer Noël au domicile familial, Alice propose d’héberger Romy chez elle pour passer les fêtes entre sœurs. Romy arrive donc, accompagnée des parents qui (entendons surtout la mère) n’ont pas confiance à l’idée de laisser Alice gérer seule Romy. Alice alterne donc son quotidien avec son travail, ses relations familiales chaotiques entre les reproches de sa mère et le besoin constant d’attention de Romy, son ex qui la harcèle, mais aussi son histoire d’amour récente avec un charmant auteur. Puis, peu de temps après l’arrivée de sa famille, des événements étranges surviennent, perturbant le quotidien des deux sœurs. Alice retrouve des notes étranges, Romy pense être surveillée par un père Noël lui voulant du mal, et puis le sang commence à couler… La relation entres les deux sœurs se complique et il devient de plus en plus difficile de savoir qui est responsable de tous ces évènements. Qui en veut à Alice ? Quel message le responsable cherche-t-il à lui faire passer ?


Le tout donne un thriller domestique vraiment pas comme les autres ! J’ai aimé suivre cette intrigue qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout, ne pouvant plus lâcher le livre avant de connaître le fin mot de l’histoire. Les chapitres sont courts et l’intrigue très bien rythmée. Il n’y a pas ou peu de temps morts, on enchaîne rapidement avec une nouvelle note, un rebondissement, une révélation. On a pas le temps de se reposer, les questions se multiplient dans la tête au fur et à mesure que l’intrigue avance à un rythme de plus en plus effréné, nous emmenant là où on ne s’y attend pas.


Sans être particulièrement attachants ou antipathiques, les personnages ne laissent pas indifférent et nous font ressentir de la colère, de l’indignation, de la compassion. Il faut dire qu’il s’en passe des choses ! Nous nous retrouvons témoins de ces journées mouvementées d’Alice et sa famille, de leurs angoisses, leurs interrogations, alors que des secrets de famille jamais soupçonnés remontent peu à peu à la surface… avec l’ambiance qui se fait de plus en plus oppressante et anxiogène, jusqu’à l’implosion le jour de Noël, avec des révélations qui déclenchent la surprise, l’indignation, le dégoût, la colère.


Un thriller réussi, alors ? Eh bien, pas tout à fait. J’ai vraiment trouvé le dénouement m’a laissé perplexe. Si j’avais fini par me douter de l’identité du coupable, j’ai vraiment trouvé leur moyen de fonctionnement franchement tiré par les cheveux et manque de crédibilité. Bien que je comprenne la raison de leur geste, j’ai été dubitative mais aussi scandalisée, si bien que je ne saurais dire si ma colère vient du fait que je partage la révolte d’Alice ou parce que le dénouement de l’intrigue est vraiment tirée par les cheveux. Peut-être un peu des deux.


J’ai aussi été surprise et mécontente de la fin qui n’en est pas vraiment une pour moi, tant le roman s’achève de façon brutale, sans véritable conclusion, et sur un nouveau élément venant perturber la vie d’Alice. Qu’est-ce qu’il se passe ensuite ? Pourquoi cette mention sur ce personnage pour terminer le roman ? Comment Alice et sa famille vont gérer cette nouvelle crise ? Comment vivre après tout ça ? Que va-t-il se passer pour Romy ? Ça se termine vraiment en cliffhanger alors que, sauf preuve du contraire, ce livre n’aura pas de suite. La fin m’aura vraiment frustrée, je ne comprends vraiment pas l’intérêt de finir ainsi ce roman.


J’aurais aussi apprécié la présence d’une page d’avertissement en début de roman, concernant certains trigger warnings…


Un thriller domestique et psychologique vraiment haletant en somme, avec une intrigue bien menée, sans temps mort. Un véritable page turner qui ne laisse pas indifférent. Malheureusement, je déplore un dénouement tiré par les cheveux et une fin brutale qui m’a laissé frustrée et perplexe. 


C'est drôle, ça me paraissait si simple dans mes livres de tuer des personnes, de mettre en scène des psychopathes ou des tueurs occasionnels. Je n'écrirai plus jamais de la même façon. La mort ne reste jamais sans conséquences.

samedi 6 décembre 2025

Transylvania - Nicolas Beuglet.

Il était une fois…

Encore aujourd’hui, on prétend que le château de Bran, en Transylvanie, était la propriété du comte Dracula. Rares sont ceux qui s’arrêtent dans cet hôtel reculé, cerné par la neige et la glace. L’endroit paraît habité par des fantômes depuis la nuit des temps.

C’est là que la jeune inspectrice Mina Dragan est envoyée pour enquêter sur un meurtre étrange. Un cadavre gît dans une chambre. Celui de l’unique client de l’établissement. À ses côtés traîne une vieille malle verrouillée. Avant de disparaître, l’assassin a inscrit un tatouage énigmatique sur la main de sa victime.

Mina Dragan ne le sait pas mais c’est pour elle le début d’un jeu de piste terrifiant qui lui fera découvrir la face cachée et peut-être pas si imaginaire des contes de fées de notre enfance.

Et si la clé de tous ces mystères se trouvait dans un seul livre ?

Un livre fondateur.

Il était une fois Transylvania…


J’ai commencé ce roman avec beaucoup d’enthousiasme, mais voilà que je clos le livre avec beaucoup de frustration. Ce roman n’a pas été ce à quoi je m’attendais.


En voyant la couverture puis en lisant la quatrième de couverture et les premiers chapitres, je m’étais vraiment attendue à un polar dont l’action se situerait au château de Bran et dont l’intrigue se ferait essentiellement autour du roman Dracula, d’autant que nous avons un meurtre qui s’est produit au château de Dracula, une inspectrice qui s’appelle Mina Dragan (Mina d’après le personnage du roman, et le nom de famille qui évoque le mot ‘dragon’ que l’on associe aussi à Dracula). Ainsi, j’ai été quelque peu décontenancée quand j’ai vu que notre protagoniste ne restait finalement que peu de temps en Transylvanie et dans le château de Bran et que l’intrigue prenait une direction que je n’avais pas envisagée : celle des contes de fées.


En effet, notre assassin impose à notre jeune inspectrice une sorte de jeu de piste où elle doit traquer chaque indice qu’il lui laisse, chacun en rapport avec les contes des frères Grimm et plus particulièrement l’histoire de Blanche-Neige. En soi, ça n’a pas été une direction qui m’a déplu, loin de là, même si j’aurais bien aimé une intrigue où le mode opératoire de l’assassin se serait inspiré de Dracula. J’ai néanmoins trouvé intéressant un polar où l’assassin s’inspirait de l’univers des contes de Grimm, j’ai aimé la traque de l’inspectrice, son séjour en Allemagne, la découverte des indices liés aux contes. C’était intéressant, haletant même. Mais on est tout de même en droit de se demander pourquoi intituler le roman « Transylvania » quand cette région mythique n’est que la très courte étape d’une intrigue rocambolesque dans laquelle notre assassin va faire balader notre héroïne de pays en pays.


D’ailleurs, c’est Wonder Woman, notre héroïne. Elle n’a pas besoin de beaucoup manger ou dormir pour rester toujours aussi opérationnelle qu’avant. Elle est malmenée, brutalisée, se fait attaquer, mais elle ne s’en sort pas trop mal… Elle se jette sur les suspects sans perdre haleine, oubliant les coups et blessures reçus… Et elle se fait balader de pays en pays, de la Roumanie à l’Allemagne en passant par la Chine… le tout sans rouspéter, sans ressentir la moindre fatigue morale ou physique, wow ! Plutôt irréaliste…


Que l’intrigue n’ait finalement pas grand-chose à voir avec Dracula et qu’elle s’inspire des contes de Grimm, pourquoi pas ? L’ennui, c’est que même les contes sont laissés de côté et l’intrigue devient une véritable réflexion sur l’IA et sur la baisse de la lecture, et sur les jeunes qui privilégient les écrans à la lecture, avec notre assassin et kidnappeur qui nous sort tout un speech, avec trois pages de statistiques sur la baisse de la lecture chez les individus depuis une certaine période, et ensuite sur les dangers de l’IA. Alors, le propos est très pertinent, et ces sujets sont dignes d’intérêt et malheureusement plus que d’actualité.


On peut y voir une manière pour lui de tirer la sonnette d’alarme, ce que j’entends et je suis d’accord, mais c’est vraiment amené de façon maladroite et abracadabrantesque et j’ai vraiment l’impression que c’est manichéen avec cette opposition stricte entre lecture et numérique, les jeunes qui scrollent sur les réseaux pour combler en vain un vide intérieur. Si je suis d’accord avec l’idée que l’on doit continuer à encourager la lecture et ne pas tout laisser entre les mains de l’IA, sous peine de perdre sa capacité de rêver, analyser et réfléchir, et de mettre en garde sur l’addiction aux écrans, la manière de l’assassin de s’y prendre était vraiment trop farfelue pour que je prenne son propos au sérieux, et donc celui de l’auteur. Un message intéressant et pertinent mais la façon de le formuler était… étrange.


Ce n’est pas un mauvais thriller, ce n’est juste pas ce à quoi je m’attendais, j’ai été déconcertée plusieurs fois par le changement de sujet. Le propos de fond est pertinent et intéressant mais amené de façon trop étrange pour que je le prenne entièrement au sérieux (à l’image de notre assassin). Ce n’est pas une mauvaise lecture en soi, il y a des aspects que j’ai beaucoup aimé, mais j’en ressors avec un avis globalement mitigé…


Cette affaire avait été si dense et l'avait emmenée dans des lieux et des histoires à ce point hors du temps qu'elle se sentait déconnectée du présent. Comme si les plaines désertes et enneigées de Transylvanie, les arches gothiques du château de Bran, l'étrange forêt de Blanche-Neige, l’hypnotique présentation de Grimm l'avaient transportée dans un monde imaginaire d'où elle avait du mal à revenir.

samedi 29 novembre 2025

Cold Winter Challenge, édition 2025.

 


Ça y est, Décembre approche à grand pas et, avec lui, ma période de l’année préférée après l’été, à savoir les fêtes de fin d’année (pas l’hiver, non, je n’en suis pas plus fan que l’automne haha). C’est aussi le coup d’envoi du Cold Winter Challenge qui revient cette année pour une nouvelle édition qui se déroulera du 1er décembre 2025 au 31 janvier 2026, sauf que je vais faire ma rebelle et faire durer le challenge jusqu’au 28 février parce que l’hiver, ça dure trois mois (sur le calendrier en tout cas), tout comme le challenge tel que je l’ai connu au début.


Vous trouverez plus de détails concernant le challenge sur la vidéo de présentation ci-dessous.




Voici la PAL que je me suis fixée pour cette année (je vous laisse le lien de ma PAL sur Livraddict si vous voulez plus de détails sur les livres)




Le second tome de la BD Les guerres de Lucas que j’espérais voir un jour en librairie sitôt ma lecture du premier tome achevée. Achetée début novembre, j’avais décidé de la garder sous le coude pour le challenge, autant dire que je ronge mon frein depuis, tant il me tarde de lire la suite de cette BD sur Star Wars et George Lucas !


Après avoir découvert les contes twisted de Disney d’abord en format BD puis en format nouvelles, il était temps que je découvre le format roman. Je ne pensais pas commencer avec cette nouvelle version de La reine des neiges, mais il faut dire qu’elle colle bien avec le challenge et les thèmes de la catégorie dans laquelle je la destine.


J’avais déjà lu tous les livres de la saga des contes d’Isabelle Lesteplume, sauf celui-ci. Il était temps que je rectifie la chose, et je suis curieuse de lire sa version de La belle au bois dormant version M/M.


Ce livre figure dans ma liste d’idées de lecture pour le Cold Winter Challenge depuis un moment. La couverture est hivernale, et il est question des Romanov et du mystère autour d’Anastasia, il m’en faut peu pour attiser ma curiosité. J’espère apprécier ma lecture (plus que La dernière Anastasia qui fut un désastre).


Je clos ce menu avec une BD découverte il y a peu mais qui m’intrigue, qui baigne à la fois dans le surnaturel mais aussi l’univers nordique/viking. Hâte de voir ce que ça va donner !






Cela fait des années que je mets Snowdonia dans ma PAL pour le challenge, sans jamais l’avoir lu. Cette année sera la bonne (enfin, j’espère). Je ne suis pas friande des romances de Noël, mais peut-être que celle-ci, avec son cadre historique et ce voyage dans le Pays de Galles, saura se montrer intéressante.


Un recueil de nouvelles qui me faisait de l’œil depuis un moment déjà, et qui allient Noël et surnaturel, un peu à l’image du célèbre conte de Dickens. Curieuse de voir ce que ça va donner !


Une nouvelle romance de Noël, avec un côté cozy et des chats, c’est bon, j’achète !


Encore une romance de Noël, je suis curieuse de rencontrer cette addict de Noël qui rencontre un Grinch pur et dur, ça devrait être propice à des scènes intéressantes et, si la romance ne me fait pas rêver, peut-être que je pourrais passer un petit moment de divertissement.





Un roman policier qui me faisait déjà de l’œil, avec sa jolie couverture et un synopsis qui promet une intrigue intéressante !


Pas grand-chose à dire sur cette BD, je l’avais déjà dans ma liste d’idées de lecture, et je pense que la relation entre ces deux femmes promettra quelque chose de touchant.


Le dernier tome des aventures d’Amara. Après les événements du second tome, il me tarde vraiment de lire la suite et fin, d’autant plus que l’intrigue va de nouveau nous mener à Pompéi, au moment de l’éruption du Vésuve. Je sens que cette lecture va me faire vibrer !


Une autre BD qui devrait me promettre des histoires à dévorer en attendant Noël. Je suis vraiment curieuse de voir ce qui m’attend !




C’est tout pour ma PAL. Je n’ai plus qu’à choisir quelques films à visionner, du moins pour Décembre, pour achever de me mettre dans l’ambiance des fêtes de fin d’année, et j’espère que tous ces beaux projets de lecture me feront un peu oublier le ciel gris d’hiver, les nuits bien trop longues et le froid qui s’est installé.


Bon challenge à toutes et à tous !



mercredi 26 novembre 2025

[Bilan] Pumpkin Autumn Challenge 2025.

 

C’est le 26 novembre et je suis déjà en train de faire mon sapin dans le salon. Pas de doute, l’hiver et Noël approchent… Ayant terminé le Pumpkin Autumn Challenge, il est temps pour moi de dresser le bilan de mes lectures !



The Halloween Moon, de Joseph Fink : un roman jeunesse sympathique qui permet de se mettre dans l’ambiance d’Halloween, j’ai aimé son groupe de personnages qui vont braver les dangers et évoluer ensemble, la part belle à la diversité, et les thèmes évoqués autour du changement et le fait de grandir. Si l’ambiance Halloween est un petit plus très appréciable, je n’ai malheureusement pas été entièrement convaincue par l’antagoniste.


Les maudits (T.1), de Tarn Richardson : ce roman présente le mélange étonnant de roman historique, thriller et récit fantastique, un mélange risqué mais réussi pour ma part. L’auteur a su développer son scénario et ses personnages avec justesse, et à nous offrir un polar prenant avec une réinterprétation intéressante du mythe du loup-garou. Est-ce que cela me donne envie de lire la suite ? Je l’ignore encore, mais ce premier tome reste une découverte sympathique !


La Lignée des maudits, de Bleuenn Guillou : Entre fantômes, secrets de famille, ambiance spooky, ce roman s’est révélé être un vrai coup de cœur ! L’histoire est prenante et l’intrigue rythmée, si bien qu’il est difficile de lâcher ce roman qui gagne en intensité au fil des chapitres.


What Manner of Man, de St John Starling : Malgré quelques éléments qui m’ont chagriné, ce roman n’en demeure pas moins une sympathique découverte. J’ai aimé son ambiance gothique, cette romance interdite, son île maudite, et la religion catholique qui se heurte aux anciennes religions païennes, et une belle plume qui nous transporte.



L'Épouvanteur (T.9) Grimalkin et l'épouvanteur, de Joseph Delaney : Un tome qui change de l’ordinaire puisque du point de vue de Grimalkin, ce qui fut un changement intéressant. L’intrigue reste sombre et rythmée, j’ai revu les personnages avec plaisir. Cela dit, ce n’est pas mon tome préféré de la saga.


Rose & Crow, de Amélie Sarn et Lise Garçon : Cette bande-dessinée propose une trame de fantasy assez classique, mais avec des graphismes sublimes qui sont tout juste un délice pour les yeux, et une histoire qui pose les bases d’un récit épique et magique prometteur. Toutefois, c’est très cliché et le scénario expéditif fait qu’on ne prend pas le temps de développer l’histoire et les personnages. Dommage… Cela dit, c’est une bande-dessinée que je suivrai avec intérêt !


Séance Tea Party de Reimena Yee : Un récit sensible, touchant, poétique et lumineux qui fait la part belle à l’amitié, et dont le message sur le fait de grandir ou de vieillir ne pourra que nous parler. J’ai aimé suivre nos deux personnages, leur amitié mais aussi leur cheminement individuel pour accepter le fait d’aller de l’avant. Une jolie découverte ! Mon seul regret : pas assez de séances de tea party...


Minuit passé de Gaëlle Geniller : Une bande-dessinée à l’ambiance étrange et onirique. J’ai aimé l’univers graphique (les dessins, les décors, les couleurs) ainsi que l’ambiance gothique, les corneilles, la relation père-fils, cela dit le plot twist me laisse perplexe. Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris et je referme ce livre avec plus de questions que de réponses. Cela reste une très sympathique lecture, mais que je ne suis pas sûre d’avoir tout à fait saisi.




L'Antre des louves (T.2) La Maison à la porte dorée, de Élodie Harper : Ce tome a su avoir les ingrédients pour garder mon intérêt : stratagèmes, amour interdit, voyage dans la Rome antique, trahisons, révélations, un récit plus rythmé que dans le tome précédent et chargé d’émotions entre la joie, la peur, la colère. Un second tome que j’ai trouvé aussi, si ce n’est plus, captivant que le premier. Je lirai le dernier tome avec plaisir !


Anthologie Twisted Tale, de The Walt Disney Company et Elizabeth Lim : Des nouvelles d’intérêt inégal, qui ont le mérite de s’intéresser aussi bien aux personnages principaux que secondaires. Le format nouvelle fait que certaines histoires sont précipitées et pas assez approfondies, mais elles se laissent toute lire avec plaisir. Parmi mes préférées : celle sur La planète au trésor, Hercules, Cendrillon et La petite sirène.


The Pale Queen, de Ethan M. Aldridge : Une jolie découverte, un hommage aux contes et légendes, sur le folklore des faes, des thèmes sur l’émancipation, les premiers émois amoureux, la soif de connaissance, avec une histoire féministe et inclusive, et de très jolis graphismes très doux.


Squad, de Maggie Tokuda-Hall et Lisa Sterle : Cette bande-dessinée est une belle découverte et une bonne surprise ! J’ai beaucoup aimé cette revisite féministe du mythe du loup-garou, entre tranche de vie étudiante et moments plus sombres, avec une belle petite romance F/F. Malgré le sous-titre « N’importe qui tuerait pour être populaire », ce n’est pas une histoire de filles populaires mais superficielles, les enjeux sont plus sombres et complexes. Ce fut une lecture prenante et qui se dévore !


Les comptes à la loupe

Livres prévus : 12
Livres lus : 12


Le mot de la fin

J’ai retrouvé le Pumpkin Autumn Challenge avec plaisir, un challenge dans lequel j’ai carburé ! Je crois que j’avais déjà lu la moitié de ma PAL avant Halloween, donc j’étais en forme. J’ai pu faire quelques belles découvertes et, si certains livres ont été moins mémorables que d’autres, je ressors de ce challenge sans véritable déception. Maintenant, je n’ai plus qu’à me préparer pour le challenge de l’hiver.


Mon top 3
 ♥

La Lignée des mauditsG. GUILLOU

What Manner of ManST JOHN STARLING

The Pale QueenE. M. ALDRIDGE 

samedi 22 novembre 2025

L'Épouvanteur (T.9) Grimalkin et l'épouvanteur - Joseph Delaney.


Tandis que Tom, Alice et l’Epouvanteur retournent à Chipenden, John Gregory compte rebâtir sa maison, brûlée par les envahisseurs qui ont ravagé le Comté, Grimalkin s'efforce de rejoindre la tour Malkin, pour y cacher la tête du Malin (que Tom a tranchée en Irlande). C’est dans cette tour que les sœurs de la mère de Tom, deux sorcières lamias, gardent de précieuses malles. Car ces dernières renferment des secrets qui permettraient à Tom de vaincre le Malin. 

Seulement, un groupe de sorcières, alliées du diable, pourchassent Grimalkin : elles veulent à tout prix récupérer la tête. Elles sont accompagnées d’un mage redoutable et d’une terrible créature mi-humain mi-loup, conçue par magie noire. Au cours d’un affrontement, le monstre hybride blesse Grimalkin. Si la sorcière en réchappe, elle reste néanmoins affaiblie par le poison distillé dans son sang… Tom Ward, son maître John Gregory, et Alice peuvent-ils encore compter sur elle ?


Je poursuis mon avancée de la saga L’épouvanteur avec le tome 9, un tome bien différent des précédents puisqu’il n’est pas narré par notre apprenti épouvanteur, Tom, mais par Grimalkin, la redoutable sorcière et tueuse du clan Malkin. Si Tom et l’épouvanteur sont mentionnés de temps à autre, ils n’apparaissent pas dans ce tome, ce qui nous laisse une part de mystère sur leurs agissements.


Cela dit, on peut comprendre la raison de ce choix. D’abord ennemie de Tom, puis devenue son alliée au fil des épisodes, Grimalkin s’est démarquée au fil de la saga comme étant un personnage énigmatique et intéressant. On en apprend un peu plus sur sa vie, sur sa haine du Malin et son désir de vengeance, mais aussi sur sa relation avec d’autres personnages de la saga, notamment Thorne sa jeune apprentie.


Nous suivons donc Grimalkin et Thorne au fil des pages, vivons avec elles les périls qu’elles rencontrent alors que Grimalkin, en possession de la tête du Malin, est sans cesse pourchassée par sorcières et monstres qui souhaitent à tout prix récupérer la tête du Malin et le ressusciter.


C’est un tome sombre, violent et horrifique, comme on s’y attend avec Joseph Delaney. Nos personnages évoluent dans un monde sombre, souvent cruel, même si non dénué entièrement d’humanité. Il y a de jolis moments entre Grimalkin et Thorne, et toute assassin qu’elle est, Grimalkin n’en demeure pas moins humaine.


L’intrigue reste soutenue et bien rythmée entre temps morts et scènes d’action. Fidèle à lui-même, l’auteur nous fait sans cesse craindre pour ses personnages qui ne sont jamais à l’abri d’un malheur, voire de la faucheuse, ce qui me fait vraiment me demander quelle fin il réserve pour sa saga. Peut-on espérer une fin heureuse, ou aura-t-on une fin douce-amère ou une fin plus sombre ?


Je n’ai pas grand-chose à dire concernant ce tome. Comme chaque tome de la saga, il se laisse lire avec plaisir, on évolue dans cet univers sombre avec intérêt. J’ai beaucoup aimé revoir les lamias, les sœurs de Mme Ward, ce qui nous a permis d’en apprendre un peu plus sur la mère de Tom, et l’avenir d’Alice qui demeure plus que jamais incertain. Je continuerai à lire la suite avec plaisir, au prochain Pumpkin Autumn Challenge !


Redis-toi chaque matin que tu es la meilleure,

la plus forte, la plus redoutable.

Tu finiras par en être persuadée.

Un jour, cela sera vrai. Ça s'est révélé vrai pour moi.

Je suis Grimalkin.

dimanche 16 novembre 2025

The Pale Queen - Ethan M. Aldridge.


Agatha a toujours rêvé des étoiles. Elle désire les étudier, mais comme sa famille n'a pas les moyens de payer les frais de scolarité élevés d'une académie, elle se résigne à la vie dans son village avec ses parents.

Lorsqu’elle fait la rencontre de la Lady des Collines, Agatha n’est pas au bout de ses surprises, elle apprend qu'un monde magique et secret se cache dans les terres enveloppées de brume à côté de son village. La jeune femme se retrouve rapidement captivée par la Lady, aux côtés de qui elle se sent spéciale et fait la connaissance du monde magique qui l’entoure.

Alors qu'Agatha se lie d’amitié avec une nouvelle arrivée au village, elle apprend que la Lady est bien plus âgée et puissante qu'elle ne l'aurait imaginé, et que ses plans ne sont pas aussi innocents qu'ils en ont l'air. Agatha sera-t-elle capable de protéger les gens qu'elle aime de l'attention croissante de la Lady et de ses sinistres desseins ?


The Pale Queen est un récit fantastique dans lequel Agathe se sent coincée dans le village où elle vit. Elle rêve de faire des études mais sa famille n’a pas les moyens de lui payer les frais de scolarité. Agathe se résigne donc à cette vie tranquille au village, à rêver des étoiles, et à donner des cours au fils de son voisin. Deux événements vont venir chambouler son quotidien morne et déprimant. Il y a l’arrivée de la nièce de son voisin, la charmante et cultivée Heather qui ne laisse pas Agathe indifférente. Puis, il y a sa rencontre avec la mystérieuse Lady des Collines qui vient aborder Agathe et lui propose un pacte : en échange d’un petit service, elle lui exhaussera un vœu. Puis les services se multiplient et, avec eux, leur dangerosité mais aussi la fascination d’Agathe pour la Lady qui lui ouvre les portes d’un monde magique qu’elle n’avait jamais soupçonné.


Je n’attendais pas grand-chose de ce récit, y étant allée à l’aveugle, mais ce fut au final une bonne découverte ! Les traits de dessin et les couleurs sont très doux, très agréables au regard. On se laisse petit à petit porter par l’histoire qui, si elle ne révolutionne pas le genre, sait se montrer intéressante et divertissante. Elle a un petit côté conte de fée sur la présence du monde magique, le folklore des faes, et autour des vœux qu’il faut formuler avec précaution, mais aussi Disney (Agathe rappelant un peu Belle qui a soif de lecture et de savoir et qui s’ennuie dans son petit village), mais qui me rappelle aussi le film Labyrinth avec David Bowie, surtout la fin du film… Je n’en dirais pas plus, pour ne pas spoiler, mais la fin et certaines paroles de la Lady m’ont vraiment fait penser à ce film. Je ne serais pas surprise que l’auteur s’en soit inspiré.


La Lady est une antagoniste efficace. Elle est mystérieuse, envoûtante et inquiétante, avec un petit côté dandy, mais elle est aussi ambiguë. Est-elle vraiment attachée à l’héroïne, comme elle veut lui faire croire, ou le prétend-t-elle pour mieux se servir d’elle. Dans tous les cas, il dégage d’elle une aura fascinante et on comprend pourquoi Agathe est fascinée par elle et que, malgré les dangers des vœux, elle ressent le besoin de faire appel à elle et de la revoir. J’ai beaucoup aimé la dynamique entre notre héroïne et la Lady, ce jeu de séduction, et la fascination.


L’autre relation importante pour Agathe est celle avec Heather. Agathe tombe vite sous son charme, ce d’autant qu’Heather est étudiante et qu’elle partage la même soif de savoir qu’Agathe. Comme la Lady, Heather semble porter un certain intérêt pour Agathe, à l’inverse qu’elle lui permet de garder les pieds sur terre, et qu’elle la fait rêver non pas avec de la magie mais en partageant ses connaissances, et en lui offrant des conversations cultivées. En revanche, 90 % des paroles d’Heather ne sont constituées que de citations d’auteurs célèbres de la littérature, ce qui m’a rapidement agacé. Qui parle comme ça ? J’aurais bien aimé qu’elle ait un peu plus de personnalité, et plus de répartie au lieu d’emprunter celle des grands auteurs.


Les autres personnages sont moins mémorables mais ils servent bien leur rôle. Le seul qui se démarque vraiment, outre notre trio de femmes, est bien entendu le Grand Vicomte Hyacinthe que j’ai beaucoup aimé, et j’ai beaucoup aimé son évolution !


Cette bande-dessinée reste malgré tout une belle découverte. C’est un hommage aux contes et légendes, sur le folklore des faes, des thèmes sur l’émancipation, les premiers émois amoureux, la soif de connaissance, avec une histoire féministe et inclusive, et de très jolis graphismes très doux.


vendredi 31 octobre 2025

The Halloween Moon - Joseph Fink.



Esther Gold loves Halloween more than anything in the world. So she is determined to go trick-or-treating again this year despite the fact that her parents think she is officially too old. Esther has it all planned out, from her costume to her candy-collecting strategy. But when the night rolls around, something feels . . . off.

No one is answering their door. The moon is an unnatural shade of orange. Strange children wander the streets, wearing creepy costumes that might not be costumes at all. And it seems like the only people besides Esther who are awake to see it all are her best friend, her school bully, and her grown-up next-door neighbor.

Together, this unlikely crew must find a way to lift the curse that has been placed upon their small town before it's too late. Because someone is out to make sure Halloween never comes to an end. And even Esther doesn't want to be trapped in this night forever.



Esther Gold aime Halloween plus que tout. Elle aime regarder des films d’horreur et frissonner devant son écran. Elle aime la chasse aux bonbons. Elle prépare toujours trois déguisements : son déguisement principal, un déguisement de rechange, et un déguisement pour l’école. Elle juge les voisins qui ne décorent pas pour Halloween ou qui proposent, en guise de bonbons, des tubes de dentifrice. Halloween, c’est plus qu’une fête pour Esther Gold. C’est un état d’esprit, c’est une saison entière, c’est un mode de vie. Ainsi, elle est choquée d’apprendre que ses parents considèrent qu’Esther, du haut de ses treize ans, est trop âgée pour se déguiser et partir à la chasse aux bonbons.


Faisant fi de l’interdiction parentale, Esther décide de prétexter une simple soirée cinéma avec Agustin, son meilleur ami, pour partir collecter des bonbons une dernière fois. Mais, au fur et à mesure de la soirée, elle remarque des choses inhabituelles : la lune qui s’est parée d’une étrange teinte orange, ces enfants inconnus qui errent dans le voisinage, parés de costumes délavés et abîmés… et puis, ces adultes endormis qu’on ne parvient pas à réveiller et les enfants du quartier qui disparaissent tous. Il y a définitivement anguille sous roche !


The Halloween Moon est un roman jeunesse plutôt efficace à se mettre sous la dent pendant la période automnale, pour se mettre dans l’ambiance d’Halloween. Il faut dire que la protagoniste principale est une fan pure et dure d’Halloween (peut-être un peu trop à mon goût, son désir de célébrer Halloween par tous les moyens la rendant parfois un peu égoïste au début du roman), et cette passion est plutôt amusante à découvrir. Halloween est plus qu’une fête pour Esther, c’est une religion.


Ce roman rappellera un peu Hocus Pocus dans le sens où nous avons un groupe de personnage face à une menace et qu’il s’agit d’une course contre la montre pour éradiquer cette menace un soir d’Halloween, mais les comparaisons s’arrêtent là. J’ai nettement préféré les sœurs Sanderson à la reine d’Halloween, l’antagoniste du roman, qui n’aura pas su me convaincre entièrement. Elle n’est pas toujours très crédible comme menace, on sait peu de choses sur elle, et je m’attendais à en apprendre plus sur elle et que ses raisons de faire d’Halloween un jour sans fin soient un peu plus complexes. Au final, on ne sait pas trop pourquoi le voisin Nathaniel effraie tant que ça cette reine, et qui sont les sbires de la reine, Dan Apel et Ed Pumpkin. Cela dit, j’ai bien aimé son antagonisme avec les chats noirs, et son lien avec les enfants disparus d’Halloween. Il y a du potentiel mais il n’a pas été assez exploité à mon goût.


Cela dit, le roman fait la part belle à la diversité et cette diversité n’est pas là juste pour dire « untel est juif / latino / etc » mais cette diversité sert à l’intrigue, au moins pour mieux comprendre nos personnages. Nous avons Esther qui est juive, Agustin qui est latino, ou encore Sasha qui est coréenne. Dans son ensemble, j’ai bien aimé notre groupe de personnages, avec Esther et Agustin qui sont amis d’enfance, Sasha qui est victime d’harcèlement scolaire à cause de ses origines et qui, en retour, décide d’harceler Esther pour ses origines, même si cela la fait culpabiliser, et enfin Mr Gabler, voisin d’Esther, dentiste qui nous réserve quelques surprises. Un groupe haut en couleur que j’ai aimé suivre et qui vont avoir l’occasion de mieux se connaître et changer ensemble.


J’ai été agréablement surprise de voir que ce roman évoquait des thèmes plus profonds, comme la peur de grandir, la nécessité du changement qu’on ne peut éviter en grandissant, puis accepter de grandir et de changer, même si cela nous fait peur. Il est également évoqué le harcèlement scolaire, l’abandonnement parental, etc.


Ce qui fait donc la force du roman pour moi, c’est son groupe de personnages qui vont braver les danger et évoluer ensemble, la part belle à la diversité, et les thèmes évoqués autour du changement et du fait de grandir. Si l’ambiance Halloween est un petit plus très appréciable, je n’ai malheureusement pas été entièrement convaincue par l’antagoniste. Il y avait du potentiel, mais cette reine d’Halloween ne fait pas partie des éléments les plus mémorables du roman, tout simplement parce que j’ai été frustrée du peu d’informations la concernant, elle et ses sbires, son histoire, ses motivations. Cela dit, ça reste un roman jeunesse sympathique pour se mettre dans l’ambiance d’Halloween !


Maybe you love Halloween. Maybe you dress up every year and put a lot of time and care into your costume. Maybe you watch scary movies and then can’t sleep, but also can’t resist watching more. Maybe candy corn tastes better to you than other candy, not because it tastes better (it doesn’t) but because it tastes like a moment in time, like a season.

But you don't love Halloween the way Esther did.

vendredi 10 octobre 2025

La Lignée des maudits - Bleuenn Guillou.



Édimbourg, 1877.

Dans une Écosse victorienne indépendante, la famille d’Ava a gravi les échelons de l’aristocratie en vendant ses services de médium à la noblesse. Plusieurs générations de services ou… d’arnaques ? Car Ava est en réalité la seule à posséder un don, alors que son entourage est, lui, frappé d’une malédiction. Lorsque l’héritier du trône est assassiné, les Hazegast sont désignés pour trouver le coupable. Ils ont dix jours pour résoudre ce meurtre, sans quoi la reine s’occupera d’éliminer ces parvenus.

Le décompte a commencé pour Ava alors qu’un importun fait son apparition : le fantôme du prince, qui a bien l’intention de déterrer les secrets familiaux…



Je n’attendais pas grand-chose de ce roman, juste passer un bon moment, mais cette lecture s’est révélée être un coup de cœur !

 

Nous sommes dans l’Écosse du XIXe siècle, mais une Écosse pas tout à fait comme nous la connaissons car elle est isolée du reste du monde par une brume mystérieuse et dangereuse qui confère parfois, à ceux qui s’y aventurent, des pouvoirs de médium. Le pays est gouverné par la reine Marie Stuart qui a perdu son fils, l’héritier du trône, dans la fleur de l’âge. Elle somme les Hazegast (et pas Häagen-Dazs, comme j’ai souvent eu le réflexe de le penser), de retrouver le coupable sinon ils en paieront le prix par la mort ou par l’exil, car les Hazegast sont une puissante famille de médiums, capable de communiquer avec l’au-delà… du moins, c’est ce qu’ils font croire pour maintenir leur influence au sein de la famille royale et de l’aristocratie. Chez les Hazegast, seule une infime poignée possède des pouvoirs, dont la jeune Ava qui cache son pouvoir pour ne pas être exploitée sans relâche par sa famille, ce qu’elle parvient sans peine jusqu’au jour où le fantôme du prince héritier ne vienne la hanter avec insistance et ne lui révèle que c’est un Hazegast qui est responsable de sa mort…

 

J’ai beaucoup aimé l’ambiance inquiétante, spooky, légèrement gothique qui se dégage de ce roman. Nous sommes dans l’Écosse brumeuse du XIXe siècle, entre manoirs victoriens et cimetières hantés, ruelles sombres et château avec passages secrets et laboratoire clandestin, sauf que la brume est dangereuse pour la populace. Ceux qui parviennent à y échapper n’en ressortent pas sans conséquence. Les plus chanceux obtiennent un pouvoir de médium, les autres perdent la raison. La plupart des malheureux finissent tout simplement par ne plus jamais revenir. J’ai aimé cet aspect du roman avec cette brume mystérieuse qui intrigue le lecteur comme nos personnages, et qui nous dévoile peu à peu ses secrets. Elle se présente comme un personnage à part entière.

 

L’intrigue est multiple, sans qu’elle n’en soit fouillis et nous perde dans tous les sens car elle est finement menée et tout fini par se rejoindre. Nous sommes autant dans la recherche du meurtrier du prince Duncan que dans la découverte des secrets de la famille Hazegast, on navigue entre intrigues politiques et les secrets de la brume. On fait la connaissance de plusieurs personnages, aussi bien des vivants que des morts.


L’intrigue est rythmée et prenante, elle se fait sans temps mort et gagne en intensité au fil des pages au fur et à mesure que l’enquête autour de la mort du prince évolue, et qu’Ava en découvre plus sur sa famille et ses vilains petits secrets. C’est un autre aspect que j’ai beaucoup aimé dans ce roman. Nous avons affaire à une famille qui, à défaut de pouvoir communiquer avec les morts, cache des cadavres dans ses placards. Pour maintenir l’illusion qu’ils sont de grands médiums, ils sont prêts à tout, qu’il s’agisse de tromper les clients par différents mécanismes et une enquête approfondie sur leur proche disparu, ou bien de se salir les mains. Pour autant, ils ne sont pas tous diabolisés mais sont présentés comme complexes, tout simplement humains. Ils ont chacun des traumatismes, des secrets, un vécu qui les rendent intéressants.


Il se dégage des thèmes comme le deuil, l’enfance et comment les secrets de famille rejaillissent tôt ou tard sur les membres de la famille, sinon des descendants. Si j’avoue avoir été perdue au début entre tous ces membres, j’ai appris à les différencier au fil de ma lecture. J’ai aimé cette idée d’une famille qui s’est bâtie un empire sur un mensonge et par des manipulations, et qui ont tous des secrets qu’on se délecte de découvrir.

 

J’ai aimé les liens entre Ava et ses cousines qui sont très soudées et, bien que le prince Duncan peut être énervant à souhait, il a finalement une bonne alchimie avec Ava, leurs échanges sont souvent savoureux, et Duncan gagne un peu plus d’humanité au fur et à mesure qu’il passe du temps avec Ava. Dieu merci, l’auteure a évité la romance entre ces deux-là…


Entre fantômes, secrets de famille, ambiance spooky, ce roman s’est révélé être un vrai coup de cœur ! L’histoire est prenante et l’intrigue rythmée, si bien qu’il est difficile de lâcher ce roman qui gagne en intensité au fil des chapitres. Petite mention à la couverture que je trouve très jolie, j’ai également apprécié la présence d’un arbre généalogique en début de roman.


Savoir que quelqu'un les observait et connaissait leur plus grand secret lui fit tourner la tête. C'était une peur profondément ancrée. Dans les autres familles, on évoquait le croquemitaine ou le monstre sous le lit, chez les Hazegast, on apprenait aux enfants que si quiconque découvrait leur imposture, ils seraient tous pendus. Les mystères faisaient partie de l'essence de leur existence. Ils se croyaient toutefois à l'abri, derrière les grilles de leur grand manoir, derrière leur richesse et leur popularité.

vendredi 3 octobre 2025

What Manner of Man - St John Starling.

What would tempt you to sin?

A sweet and naïve priest at war with his desires, tormented by nightly dreams of a wicked demon.

A vampire lord forced to do the unthinkable, battling needs he can scarcely control.

Father Ardelian has been summoned to a distant, secluded island to perform an exorcism. What will happen when he begins to suspect his host — the mysterious, nocturnal lord of the manor — of wanting him for another reason entirely? Will the piously celibate priest be able to resist his monstrous host’s diabolically seductive charms?

What Manner of Man is a blasphemous queer horror romance about a priest and a vampire, inspired by Bram Stoker’s Dracula. A tale of forbidden love with themes of devil worship, demonic possession, and human sacrifice — this is the long-awaited completed version of the widely beloved story which rose to fame and fortune in the form of a newsletter!


What Manner of Man est un de ces romans dans lesquels il me tardait de me plonger, et pour lesquels je ne pouvais pas attendre d’éventuelle traduction française un jour. Et puis, je ne pouvais pas envisager de Pumpkin Autumn Challenge sans vampires !


Dans les années 1950, le jeune prêtre Victor Ardelian débarque sur une île reculée au large de l’Angleterre, à la demande de Lord Vane en quête d’un prêtre exorciste pour exorciser sa demeure ancestrale qu’il pense rongée par le mal. Mais, plus le Père Ardelian passe de temps auprès de son étrange hôte, plus il lui semble évident que c’est le Lord en personne qui est possédé par le démon, et non sa demeure. Ardelian se met ainsi en quête d’informations afin d’en apprendre plus sur Lord Vane et les circonstances de cette possession, et décide donc d’explorer le château et ses environs, et découvrira bien plus qu’il ne l’espérait : passages secrets, ancien autel païen, ruines de cathédrale, mais aussi une attirance de plus en plus profonde pour son mystérieux hôte.


J’ai beaucoup aimé me plonger dans l’ambiance purement gothique du roman. On y retrouve les principaux ingrédients du genre : l’omniprésence d’une nature sauvage, des ruines, des décors lugubres, la présence du surnaturel et une intrigue qui mêle à la fois l’horreur, le romantisme et le mystère. Étant friande de ce genre de littérature, j’ai été servie avec ce roman, et je dois dire avoir été vraiment bien nourrie. Et comme j’avais été visiter l’exposition gothique au Louvre-Lens, cette lecture tombait bien pour me permettre de rester un peu dans le thème.


Notre protagoniste, le Père Victor Ardelian, n’est pas un prêtre comme les autres. Peut-être est-ce sa jeunesse qui le rend ainsi, toujours est-il que notre prêtre est naïf (peut-être un peu trop naïf), idéaliste, peut-être trop enclin à faire rapidement confiance et… oserais-je dire innocent quand notre père ne cache pas aux lecteurs que nous sommes sa fascination pour les monstres et les démons, et qu’il prend vite goût aux étranges rêves érotiques dont il est victime ? Oui, le père Ardelian est indéniablement un personnage intéressant. Quel prêtre peut se vanter d’une telle fascination envers l’ennemi qu’il est supposé combattre ? D’autant plus qu’il était assez délicieux de le voir peu à peu succomber à la tentation, et qu’il y a quelque chose d’attrayant dans ce mélange de religion et d’érotisme, ce goût d’interdit qui revient sans cesse.


Quand à notre vampire, Lord Vane a tout d’un gentleman, même si on devine bien vite sa nature. Il est toutefois intéressant de constater que le nom de sa nature n’est évoqué que tardivement dans le roman. Lord Vane est un vampire qui souffre de sa condition, sans pour autant se la jouer Edward Cullen. Il souffre de sa nature de vampire, mais il n’en demeure pas moins monstrueux pour autant, mais peut-être davantage à l’image d’un dieu, capable d’actes monstrueux comme de clémence.


Il est indéniablement charmant et charismatique, et on sent chez lui une certaine humanité qui nous fait nous dire qu’il n’est peut-être pas complètement perdu, mais il n’en demeure pas moins un monstre avec des appétits. Il a soif de sang, et il aime séduire et corrompre ses victimes (ici, en l’occurrence, notre prêtre), il sait séduire, mais on devine aussi qu’il ne demeure pas insensible aux charmes d’Ardelian et qu’il est attiré par sa bonté et son humanité.


J’ai beaucoup aimé aussi le développement de leur relation, et jusqu’au bout je me suis demandée quelle fin attendait nos deux amants tragiques. Cela dit, je trouve que [spoiler] Ardelian se retrouve peut-être un peu trop à l’aise par rapport à sa sexualité et le fait qu’il est séduit et attiré par un vampire, je pensais qu’il aurait été un peu plus en conflit avec lui-même sur ce plan, et il finit par rejeter sa foi sans beaucoup de regrets alors que je pensais sa foi solide, même si je m’attendais à ce qu’il ait une crise de foi [/spoiler]. J’ai aussi trouvé la fin un peu trop précipitée, et je m’attendais à quelque chose de plus gros concernant l’origine du vampirisme de Lord Vane.


Cela dit, cela reste un roman que j’ai tout simplement dévoré. J’ai aimé son ambiance gothique, cette romance interdite, son île maudite, et la religion catholique qui se heurte aux anciennes religions païennes, et une belle plume qui nous transporte. Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus, j’ai bien aimé le marin Silas ainsi que le couple formée par les charmantes Danny et Sylvia. En somme, ce roman est une belle découverte !


”This silence from Heaven is more than I can bear. I know Christ is with me, but I cannot hear him. I yearn for Him to take me again, bend me beneath His force, break me, make me anew. It is only in servitude to Him that I can be free. And yet for all that I have laboured to admit Him, I find I am betrothed to his enemy.”

vendredi 26 septembre 2025

Le Loup des Cordeliers (T.1) - Henri Loevenbruck.

Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris.

Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps. un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée.

Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris...

Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l'ambition, le caractère, les plans secrets.

Alors que, le 14 juillet, un homme s'échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l'identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l'un des plus grands complots de la Révolution française ?


Un cavaliiiieeer qui surgit hors de la nuiiiit !


Comment, ce n’est pas le bon justifier masqué ?


Il y a pourtant bel et bien un justifier masqué et capé qui sévit dans les rues de Paris, accompagné d’un loup en laisse, qui tue tous ceux portant atteinte aux jeunes filles ou aux femmes, marquant le front de ses victimes avec un triangle inversé.


Pour Gabriel Joly, jeune provincial venu travailler à la capitale, enquêter sur ce mystérieux criminel se révèle bien plus stimulant que son travail au journal où il doit parler des derniers spectacles de Paris sans avoir le droit de les critiquer. Et on le comprend !


Le loup des cordeliers et un polar historique que j’ai tout simplement dévoré. L’intrigue est rythmée, la plume est vivante et dégage un tel peps, un tel dynamisme, et les personnages ne sont pas en reste, à commencer par Gabriel Joly, notre jeune détective en herbe qui n’a rien à envier à Sherlock Holmes dont il partage le goût du mystère, le sens de la justice, mais aussi le sens de l’observation et le talent de la déduction. Véritable enfant du siècle des Lumières, il est épris de vérité, de justice et de modernité. Il est plein d’esprit et, s’il ne se débrouille pas toujours très bien à l’épée, sa langue se révèle être une arme redoutable. Ce fut un plaisir de suivre un tel personnage au cours de l’intrigue.


Il fera de nombreuses rencontres, notamment avec un pirate nommé Récif qui se révélera être un allié plein de ressources, le commissaire Guyot, mais aussi un certain Danton, accompagné de Desmoulin, Lafayette, Robespierre, etc.


Ce roman nous plonge dans les premières heures de la Révolution Française, de mai à juillet 1789. Nous sommes témoin des tensions, le peuple qui gronde de colère et de faim, jusqu’aux premières étincelles qui ont mis le feu aux poudres. Puis, c’est l’ouverture des Etats généraux, les débats houleux entre les trois ordres (la noblesse, le tiers-état et le clergé) qui ne mènent nulle part, le Serment du Jeu de paume, la prise de la Bastille, etc. Un véritable tourbillon rythmé qui nous entraîne des bas-fonds de Paris jusqu’au palais de Versailles. C’est l’occasion de rencontrer tous les protagonistes de la Révolution Française : Louis XVI, Marie-Antoinette, les frères du roi, Robespierre, Danton, Desmoulin, Lafayette, etc.


Le récit est parfaitement construit. On sent que l’auteur s’est bien documenté, et il nous rend l’Histoire aussi vivante que possible. Il nous offre une belle description de la société française de l’époque, avec ses idées nouvelles : droits de l'homme, idées féministes, qui font leur chemin et circulent dans divers milieux. On y retrouve aussi la franc-maçonnerie, on découvre la famille royale et ses malheurs (deuil, complots, etc).


Si j’ai parfois déploré que l’Histoire ait pris le pas sur l’histoire, avec l’enquête sur notre loup des cordeliers passé au second plan, je ne nie pas avoir passé un excellent moment de lecture et que je me suis autant régalée de l’aspect historique du roman que de son enquête policière, d’autant que celle-ci ne s’achève pas avec le premier tome et que Gabriel continuera son enquête dans la suite. Là, sur le coup, j’avais une brochette de suspects concernant notre justifier et l’auteur aura réussi à me surprendre. J’avoue être assez déconcertée, mais peut-être la suite me permettra de mieux comprendre.


Le loup des cordeliers est un roman prenant qui manie aussi bien le récit d’enquête que le roman historique, et qui rappelle un peu les romans d’aventure de Dumas. C’est un premier tome que j’ai dévoré, et je retrouverai avec plaisir Gabriel Joly dans la suite de ses aventures.


Votre arme à vous, c'est la plume ! Bien aiguisée, elle est mille fois plus dangereuse que l'épée. Une lame ne peut toucher qu'un seul homme à la fois, quand une plume peut en toucher des milliers !