samedi 29 novembre 2025

Cold Winter Challenge, édition 2025.

 


Ça y est, Décembre approche à grand pas et, avec lui, ma période de l’année préférée après l’été, à savoir les fêtes de fin d’année (pas l’hiver, non, je n’en suis pas plus fan que l’automne haha). C’est aussi le coup d’envoi du Cold Winter Challenge qui revient cette année pour une nouvelle édition qui se déroulera du 1er décembre 2025 au 31 janvier 2026, sauf que je vais faire ma rebelle et faire durer le challenge jusqu’au 28 février parce que l’hiver, ça dure trois mois (sur le calendrier en tout cas), tout comme le challenge tel que je l’ai connu au début.


Vous trouverez plus de détails concernant le challenge sur la vidéo de présentation ci-dessous.




Voici la PAL que je me suis fixée pour cette année (je vous laisse le lien de ma PAL sur Livraddict si vous voulez plus de détails sur les livres)




Le second tome de la BD Les guerres de Lucas que j’espérais voir un jour en librairie sitôt ma lecture du premier tome achevée. Achetée début novembre, j’avais décidé de la garder sous le coude pour le challenge, autant dire que je ronge mon frein depuis, tant il me tarde de lire la suite de cette BD sur Star Wars et George Lucas !


Après avoir découvert les contes twisted de Disney d’abord en format BD puis en format nouvelles, il était temps que je découvre le format roman. Je ne pensais pas commencer avec cette nouvelle version de La reine des neiges, mais il faut dire qu’elle colle bien avec le challenge et les thèmes de la catégorie dans laquelle je la destine.


J’avais déjà lu tous les livres de la saga des contes d’Isabelle Lesteplume, sauf celui-ci. Il était temps que je rectifie la chose, et je suis curieuse de lire sa version de La belle au bois dormant version M/M.


Ce livre figure dans ma liste d’idées de lecture pour le Cold Winter Challenge depuis un moment. La couverture est hivernale, et il est question des Romanov et du mystère autour d’Anastasia, il m’en faut peu pour attiser ma curiosité. J’espère apprécier ma lecture (plus que La dernière Anastasia qui fut un désastre).


Je clos ce menu avec une BD découverte il y a peu mais qui m’intrigue, qui baigne à la fois dans le surnaturel mais aussi l’univers nordique/viking. Hâte de voir ce que ça va donner !






Cela fait des années que je mets Snowdonia dans ma PAL pour le challenge, sans jamais l’avoir lu. Cette année sera la bonne (enfin, j’espère). Je ne suis pas friande des romances de Noël, mais peut-être que celle-ci, avec son cadre historique et ce voyage dans le Pays de Galles, saura se montrer intéressante.


Un recueil de nouvelles qui me faisait de l’œil depuis un moment déjà, et qui allient Noël et surnaturel, un peu à l’image du célèbre conte de Dickens. Curieuse de voir ce que ça va donner !


Une nouvelle romance de Noël, avec un côté cozy et des chats, c’est bon, j’achète !


Encore une romance de Noël, je suis curieuse de rencontrer cette addict de Noël qui rencontre un Grinch pur et dur, ça devrait être propice à des scènes intéressantes et, si la romance ne me fait pas rêver, peut-être que je pourrais passer un petit moment de divertissement.





Un roman policier qui me faisait déjà de l’œil, avec sa jolie couverture et un synopsis qui promet une intrigue intéressante !


Pas grand-chose à dire sur cette BD, je l’avais déjà dans ma liste d’idées de lecture, et je pense que la relation entre ces deux femmes promettra quelque chose de touchant.


Le dernier tome des aventures d’Amara. Après les événements du second tome, il me tarde vraiment de lire la suite et fin, d’autant plus que l’intrigue va de nouveau nous mener à Pompéi, au moment de l’éruption du Vésuve. Je sens que cette lecture va me faire vibrer !


Une autre BD qui devrait me promettre des histoires à dévorer en attendant Noël. Je suis vraiment curieuse de voir ce qui m’attend !




C’est tout pour ma PAL. Je n’ai plus qu’à choisir quelques films à visionner, du moins pour Décembre, pour achever de me mettre dans l’ambiance des fêtes de fin d’année, et j’espère que tous ces beaux projets de lecture me feront un peu oublier le ciel gris d’hiver, les nuits bien trop longues et le froid qui s’est installé.


Bon challenge à toutes et à tous !



samedi 22 novembre 2025

L'Épouvanteur (T.9) Grimalkin et l'épouvanteur - Joseph Delaney.


Tandis que Tom, Alice et l’Epouvanteur retournent à Chipenden, John Gregory compte rebâtir sa maison, brûlée par les envahisseurs qui ont ravagé le Comté, Grimalkin s'efforce de rejoindre la tour Malkin, pour y cacher la tête du Malin (que Tom a tranchée en Irlande). C’est dans cette tour que les sœurs de la mère de Tom, deux sorcières lamias, gardent de précieuses malles. Car ces dernières renferment des secrets qui permettraient à Tom de vaincre le Malin. 

Seulement, un groupe de sorcières, alliées du diable, pourchassent Grimalkin : elles veulent à tout prix récupérer la tête. Elles sont accompagnées d’un mage redoutable et d’une terrible créature mi-humain mi-loup, conçue par magie noire. Au cours d’un affrontement, le monstre hybride blesse Grimalkin. Si la sorcière en réchappe, elle reste néanmoins affaiblie par le poison distillé dans son sang… Tom Ward, son maître John Gregory, et Alice peuvent-ils encore compter sur elle ?


Je poursuis mon avancée de la saga L’épouvanteur avec le tome 9, un tome bien différent des précédents puisqu’il n’est pas narré par notre apprenti épouvanteur, Tom, mais par Grimalkin, la redoutable sorcière et tueuse du clan Malkin. Si Tom et l’épouvanteur sont mentionnés de temps à autre, ils n’apparaissent pas dans ce tome, ce qui nous laisse une part de mystère sur leurs agissements.


Cela dit, on peut comprendre la raison de ce choix. D’abord ennemie de Tom, puis devenue son alliée au fil des épisodes, Grimalkin s’est démarquée au fil de la saga comme étant un personnage énigmatique et intéressant. On en apprend un peu plus sur sa vie, sur sa haine du Malin et son désir de vengeance, mais aussi sur sa relation avec d’autres personnages de la saga, notamment Thorne sa jeune apprentie.


Nous suivons donc Grimalkin et Thorne au fil des pages, vivons avec elles les périls qu’elles rencontrent alors que Grimalkin, en possession de la tête du Malin, est sans cesse pourchassée par sorcières et monstres qui souhaitent à tout prix récupérer la tête du Malin et le ressusciter.


C’est un tome sombre, violent et horrifique, comme on s’y attend avec Joseph Delaney. Nos personnages évoluent dans un monde sombre, souvent cruel, même si non dénué entièrement d’humanité. Il y a de jolis moments entre Grimalkin et Thorne, et toute assassin qu’elle est, Grimalkin n’en demeure pas moins humaine.


L’intrigue reste soutenue et bien rythmée entre temps morts et scènes d’action. Fidèle à lui-même, l’auteur nous fait sans cesse craindre pour ses personnages qui ne sont jamais à l’abri d’un malheur, voire de la faucheuse, ce qui me fait vraiment me demander quelle fin il réserve pour sa saga. Peut-on espérer une fin heureuse, ou aura-t-on une fin douce-amère ou une fin plus sombre ?


Je n’ai pas grand-chose à dire concernant ce tome. Comme chaque tome de la saga, il se laisse lire avec plaisir, on évolue dans cet univers sombre avec intérêt. J’ai beaucoup aimé revoir les lamias, les sœurs de Mme Ward, ce qui nous a permis d’en apprendre un peu plus sur la mère de Tom, et l’avenir d’Alice qui demeure plus que jamais incertain. Je continuerai à lire la suite avec plaisir, au prochain Pumpkin Autumn Challenge !


Redis-toi chaque matin que tu es la meilleure,

la plus forte, la plus redoutable.

Tu finiras par en être persuadée.

Un jour, cela sera vrai. Ça s'est révélé vrai pour moi.

Je suis Grimalkin.

vendredi 31 octobre 2025

The Halloween Moon - Joseph Fink.



Esther Gold loves Halloween more than anything in the world. So she is determined to go trick-or-treating again this year despite the fact that her parents think she is officially too old. Esther has it all planned out, from her costume to her candy-collecting strategy. But when the night rolls around, something feels . . . off.

No one is answering their door. The moon is an unnatural shade of orange. Strange children wander the streets, wearing creepy costumes that might not be costumes at all. And it seems like the only people besides Esther who are awake to see it all are her best friend, her school bully, and her grown-up next-door neighbor.

Together, this unlikely crew must find a way to lift the curse that has been placed upon their small town before it's too late. Because someone is out to make sure Halloween never comes to an end. And even Esther doesn't want to be trapped in this night forever.



Esther Gold aime Halloween plus que tout. Elle aime regarder des films d’horreur et frissonner devant son écran. Elle aime la chasse aux bonbons. Elle prépare toujours trois déguisements : son déguisement principal, un déguisement de rechange, et un déguisement pour l’école. Elle juge les voisins qui ne décorent pas pour Halloween ou qui proposent, en guise de bonbons, des tubes de dentifrice. Halloween, c’est plus qu’une fête pour Esther Gold. C’est un état d’esprit, c’est une saison entière, c’est un mode de vie. Ainsi, elle est choquée d’apprendre que ses parents considèrent qu’Esther, du haut de ses treize ans, est trop âgée pour se déguiser et partir à la chasse aux bonbons.


Faisant fi de l’interdiction parentale, Esther décide de prétexter une simple soirée cinéma avec Agustin, son meilleur ami, pour partir collecter des bonbons une dernière fois. Mais, au fur et à mesure de la soirée, elle remarque des choses inhabituelles : la lune qui s’est parée d’une étrange teinte orange, ces enfants inconnus qui errent dans le voisinage, parés de costumes délavés et abîmés… et puis, ces adultes endormis qu’on ne parvient pas à réveiller et les enfants du quartier qui disparaissent tous. Il y a définitivement anguille sous roche !


The Halloween Moon est un roman jeunesse plutôt efficace à se mettre sous la dent pendant la période automnale, pour se mettre dans l’ambiance d’Halloween. Il faut dire que la protagoniste principale est une fan pure et dure d’Halloween (peut-être un peu trop à mon goût, son désir de célébrer Halloween par tous les moyens la rendant parfois un peu égoïste au début du roman), et cette passion est plutôt amusante à découvrir. Halloween est plus qu’une fête pour Esther, c’est une religion.


Ce roman rappellera un peu Hocus Pocus dans le sens où nous avons un groupe de personnage face à une menace et qu’il s’agit d’une course contre la montre pour éradiquer cette menace un soir d’Halloween, mais les comparaisons s’arrêtent là. J’ai nettement préféré les sœurs Sanderson à la reine d’Halloween, l’antagoniste du roman, qui n’aura pas su me convaincre entièrement. Elle n’est pas toujours très crédible comme menace, on sait peu de choses sur elle, et je m’attendais à en apprendre plus sur elle et que ses raisons de faire d’Halloween un jour sans fin soient un peu plus complexes. Au final, on ne sait pas trop pourquoi le voisin Nathaniel effraie tant que ça cette reine, et qui sont les sbires de la reine, Dan Apel et Ed Pumpkin. Cela dit, j’ai bien aimé son antagonisme avec les chats noirs, et son lien avec les enfants disparus d’Halloween. Il y a du potentiel mais il n’a pas été assez exploité à mon goût.


Cela dit, le roman fait la part belle à la diversité et cette diversité n’est pas là juste pour dire « untel est juif / latino / etc » mais cette diversité sert à l’intrigue, au moins pour mieux comprendre nos personnages. Nous avons Esther qui est juive, Agustin qui est latino, ou encore Sasha qui est coréenne. Dans son ensemble, j’ai bien aimé notre groupe de personnages, avec Esther et Agustin qui sont amis d’enfance, Sasha qui est victime d’harcèlement scolaire à cause de ses origines et qui, en retour, décide d’harceler Esther pour ses origines, même si cela la fait culpabiliser, et enfin Mr Gabler, voisin d’Esther, dentiste qui nous réserve quelques surprises. Un groupe haut en couleur que j’ai aimé suivre et qui vont avoir l’occasion de mieux se connaître et changer ensemble.


J’ai été agréablement surprise de voir que ce roman évoquait des thèmes plus profonds, comme la peur de grandir, la nécessité du changement qu’on ne peut éviter en grandissant, puis accepter de grandir et de changer, même si cela nous fait peur. Il est également évoqué le harcèlement scolaire, l’abandonnement parental, etc.


Ce qui fait donc la force du roman pour moi, c’est son groupe de personnages qui vont braver les danger et évoluer ensemble, la part belle à la diversité, et les thèmes évoqués autour du changement et du fait de grandir. Si l’ambiance Halloween est un petit plus très appréciable, je n’ai malheureusement pas été entièrement convaincue par l’antagoniste. Il y avait du potentiel, mais cette reine d’Halloween ne fait pas partie des éléments les plus mémorables du roman, tout simplement parce que j’ai été frustrée du peu d’informations la concernant, elle et ses sbires, son histoire, ses motivations. Cela dit, ça reste un roman jeunesse sympathique pour se mettre dans l’ambiance d’Halloween !


Maybe you love Halloween. Maybe you dress up every year and put a lot of time and care into your costume. Maybe you watch scary movies and then can’t sleep, but also can’t resist watching more. Maybe candy corn tastes better to you than other candy, not because it tastes better (it doesn’t) but because it tastes like a moment in time, like a season.

But you don't love Halloween the way Esther did.

vendredi 10 octobre 2025

La Lignée des maudits - Bleuenn Guillou.



Édimbourg, 1877.

Dans une Écosse victorienne indépendante, la famille d’Ava a gravi les échelons de l’aristocratie en vendant ses services de médium à la noblesse. Plusieurs générations de services ou… d’arnaques ? Car Ava est en réalité la seule à posséder un don, alors que son entourage est, lui, frappé d’une malédiction. Lorsque l’héritier du trône est assassiné, les Hazegast sont désignés pour trouver le coupable. Ils ont dix jours pour résoudre ce meurtre, sans quoi la reine s’occupera d’éliminer ces parvenus.

Le décompte a commencé pour Ava alors qu’un importun fait son apparition : le fantôme du prince, qui a bien l’intention de déterrer les secrets familiaux…



Je n’attendais pas grand-chose de ce roman, juste passer un bon moment, mais cette lecture s’est révélée être un coup de cœur !

 

Nous sommes dans l’Écosse du XIXe siècle, mais une Écosse pas tout à fait comme nous la connaissons car elle est isolée du reste du monde par une brume mystérieuse et dangereuse qui confère parfois, à ceux qui s’y aventurent, des pouvoirs de médium. Le pays est gouverné par la reine Marie Stuart qui a perdu son fils, l’héritier du trône, dans la fleur de l’âge. Elle somme les Hazegast (et pas Häagen-Dazs, comme j’ai souvent eu le réflexe de le penser), de retrouver le coupable sinon ils en paieront le prix par la mort ou par l’exil, car les Hazegast sont une puissante famille de médiums, capable de communiquer avec l’au-delà… du moins, c’est ce qu’ils font croire pour maintenir leur influence au sein de la famille royale et de l’aristocratie. Chez les Hazegast, seule une infime poignée possède des pouvoirs, dont la jeune Ava qui cache son pouvoir pour ne pas être exploitée sans relâche par sa famille, ce qu’elle parvient sans peine jusqu’au jour où le fantôme du prince héritier ne vienne la hanter avec insistance et ne lui révèle que c’est un Hazegast qui est responsable de sa mort…

 

J’ai beaucoup aimé l’ambiance inquiétante, spooky, légèrement gothique qui se dégage de ce roman. Nous sommes dans l’Écosse brumeuse du XIXe siècle, entre manoirs victoriens et cimetières hantés, ruelles sombres et château avec passages secrets et laboratoire clandestin, sauf que la brume est dangereuse pour la populace. Ceux qui parviennent à y échapper n’en ressortent pas sans conséquence. Les plus chanceux obtiennent un pouvoir de médium, les autres perdent la raison. La plupart des malheureux finissent tout simplement par ne plus jamais revenir. J’ai aimé cet aspect du roman avec cette brume mystérieuse qui intrigue le lecteur comme nos personnages, et qui nous dévoile peu à peu ses secrets. Elle se présente comme un personnage à part entière.

 

L’intrigue est multiple, sans qu’elle n’en soit fouillis et nous perde dans tous les sens car elle est finement menée et tout fini par se rejoindre. Nous sommes autant dans la recherche du meurtrier du prince Duncan que dans la découverte des secrets de la famille Hazegast, on navigue entre intrigues politiques et les secrets de la brume. On fait la connaissance de plusieurs personnages, aussi bien des vivants que des morts.


L’intrigue est rythmée et prenante, elle se fait sans temps mort et gagne en intensité au fil des pages au fur et à mesure que l’enquête autour de la mort du prince évolue, et qu’Ava en découvre plus sur sa famille et ses vilains petits secrets. C’est un autre aspect que j’ai beaucoup aimé dans ce roman. Nous avons affaire à une famille qui, à défaut de pouvoir communiquer avec les morts, cache des cadavres dans ses placards. Pour maintenir l’illusion qu’ils sont de grands médiums, ils sont prêts à tout, qu’il s’agisse de tromper les clients par différents mécanismes et une enquête approfondie sur leur proche disparu, ou bien de se salir les mains. Pour autant, ils ne sont pas tous diabolisés mais sont présentés comme complexes, tout simplement humains. Ils ont chacun des traumatismes, des secrets, un vécu qui les rendent intéressants.


Il se dégage des thèmes comme le deuil, l’enfance et comment les secrets de famille rejaillissent tôt ou tard sur les membres de la famille, sinon des descendants. Si j’avoue avoir été perdue au début entre tous ces membres, j’ai appris à les différencier au fil de ma lecture. J’ai aimé cette idée d’une famille qui s’est bâtie un empire sur un mensonge et par des manipulations, et qui ont tous des secrets qu’on se délecte de découvrir.

 

J’ai aimé les liens entre Ava et ses cousines qui sont très soudées et, bien que le prince Duncan peut être énervant à souhait, il a finalement une bonne alchimie avec Ava, leurs échanges sont souvent savoureux, et Duncan gagne un peu plus d’humanité au fur et à mesure qu’il passe du temps avec Ava. Dieu merci, l’auteure a évité la romance entre ces deux-là…


Entre fantômes, secrets de famille, ambiance spooky, ce roman s’est révélé être un vrai coup de cœur ! L’histoire est prenante et l’intrigue rythmée, si bien qu’il est difficile de lâcher ce roman qui gagne en intensité au fil des chapitres. Petite mention à la couverture que je trouve très jolie, j’ai également apprécié la présence d’un arbre généalogique en début de roman.


Savoir que quelqu'un les observait et connaissait leur plus grand secret lui fit tourner la tête. C'était une peur profondément ancrée. Dans les autres familles, on évoquait le croquemitaine ou le monstre sous le lit, chez les Hazegast, on apprenait aux enfants que si quiconque découvrait leur imposture, ils seraient tous pendus. Les mystères faisaient partie de l'essence de leur existence. Ils se croyaient toutefois à l'abri, derrière les grilles de leur grand manoir, derrière leur richesse et leur popularité.

vendredi 3 octobre 2025

What Manner of Man - St John Starling.

What would tempt you to sin?

A sweet and naïve priest at war with his desires, tormented by nightly dreams of a wicked demon.

A vampire lord forced to do the unthinkable, battling needs he can scarcely control.

Father Ardelian has been summoned to a distant, secluded island to perform an exorcism. What will happen when he begins to suspect his host — the mysterious, nocturnal lord of the manor — of wanting him for another reason entirely? Will the piously celibate priest be able to resist his monstrous host’s diabolically seductive charms?

What Manner of Man is a blasphemous queer horror romance about a priest and a vampire, inspired by Bram Stoker’s Dracula. A tale of forbidden love with themes of devil worship, demonic possession, and human sacrifice — this is the long-awaited completed version of the widely beloved story which rose to fame and fortune in the form of a newsletter!


What Manner of Man est un de ces romans dans lesquels il me tardait de me plonger, et pour lesquels je ne pouvais pas attendre d’éventuelle traduction française un jour. Et puis, je ne pouvais pas envisager de Pumpkin Autumn Challenge sans vampires !


Dans les années 1950, le jeune prêtre Victor Ardelian débarque sur une île reculée au large de l’Angleterre, à la demande de Lord Vane en quête d’un prêtre exorciste pour exorciser sa demeure ancestrale qu’il pense rongée par le mal. Mais, plus le Père Ardelian passe de temps auprès de son étrange hôte, plus il lui semble évident que c’est le Lord en personne qui est possédé par le démon, et non sa demeure. Ardelian se met ainsi en quête d’informations afin d’en apprendre plus sur Lord Vane et les circonstances de cette possession, et décide donc d’explorer le château et ses environs, et découvrira bien plus qu’il ne l’espérait : passages secrets, ancien autel païen, ruines de cathédrale, mais aussi une attirance de plus en plus profonde pour son mystérieux hôte.


J’ai beaucoup aimé me plonger dans l’ambiance purement gothique du roman. On y retrouve les principaux ingrédients du genre : l’omniprésence d’une nature sauvage, des ruines, des décors lugubres, la présence du surnaturel et une intrigue qui mêle à la fois l’horreur, le romantisme et le mystère. Étant friande de ce genre de littérature, j’ai été servie avec ce roman, et je dois dire avoir été vraiment bien nourrie. Et comme j’avais été visiter l’exposition gothique au Louvre-Lens, cette lecture tombait bien pour me permettre de rester un peu dans le thème.


Notre protagoniste, le Père Victor Ardelian, n’est pas un prêtre comme les autres. Peut-être est-ce sa jeunesse qui le rend ainsi, toujours est-il que notre prêtre est naïf (peut-être un peu trop naïf), idéaliste, peut-être trop enclin à faire rapidement confiance et… oserais-je dire innocent quand notre père ne cache pas aux lecteurs que nous sommes sa fascination pour les monstres et les démons, et qu’il prend vite goût aux étranges rêves érotiques dont il est victime ? Oui, le père Ardelian est indéniablement un personnage intéressant. Quel prêtre peut se vanter d’une telle fascination envers l’ennemi qu’il est supposé combattre ? D’autant plus qu’il était assez délicieux de le voir peu à peu succomber à la tentation, et qu’il y a quelque chose d’attrayant dans ce mélange de religion et d’érotisme, ce goût d’interdit qui revient sans cesse.


Quand à notre vampire, Lord Vane a tout d’un gentleman, même si on devine bien vite sa nature. Il est toutefois intéressant de constater que le nom de sa nature n’est évoqué que tardivement dans le roman. Lord Vane est un vampire qui souffre de sa condition, sans pour autant se la jouer Edward Cullen. Il souffre de sa nature de vampire, mais il n’en demeure pas moins monstrueux pour autant, mais peut-être davantage à l’image d’un dieu, capable d’actes monstrueux comme de clémence.


Il est indéniablement charmant et charismatique, et on sent chez lui une certaine humanité qui nous fait nous dire qu’il n’est peut-être pas complètement perdu, mais il n’en demeure pas moins un monstre avec des appétits. Il a soif de sang, et il aime séduire et corrompre ses victimes (ici, en l’occurrence, notre prêtre), il sait séduire, mais on devine aussi qu’il ne demeure pas insensible aux charmes d’Ardelian et qu’il est attiré par sa bonté et son humanité.


J’ai beaucoup aimé aussi le développement de leur relation, et jusqu’au bout je me suis demandée quelle fin attendait nos deux amants tragiques. Cela dit, je trouve que [spoiler] Ardelian se retrouve peut-être un peu trop à l’aise par rapport à sa sexualité et le fait qu’il est séduit et attiré par un vampire, je pensais qu’il aurait été un peu plus en conflit avec lui-même sur ce plan, et il finit par rejeter sa foi sans beaucoup de regrets alors que je pensais sa foi solide, même si je m’attendais à ce qu’il ait une crise de foi [/spoiler]. J’ai aussi trouvé la fin un peu trop précipitée, et je m’attendais à quelque chose de plus gros concernant l’origine du vampirisme de Lord Vane.


Cela dit, cela reste un roman que j’ai tout simplement dévoré. J’ai aimé son ambiance gothique, cette romance interdite, son île maudite, et la religion catholique qui se heurte aux anciennes religions païennes, et une belle plume qui nous transporte. Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus, j’ai bien aimé le marin Silas ainsi que le couple formée par les charmantes Danny et Sylvia. En somme, ce roman est une belle découverte !


”This silence from Heaven is more than I can bear. I know Christ is with me, but I cannot hear him. I yearn for Him to take me again, bend me beneath His force, break me, make me anew. It is only in servitude to Him that I can be free. And yet for all that I have laboured to admit Him, I find I am betrothed to his enemy.”

vendredi 26 septembre 2025

Le Loup des Cordeliers (T.1) - Henri Loevenbruck.

Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris.

Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps. un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée.

Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris...

Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l'ambition, le caractère, les plans secrets.

Alors que, le 14 juillet, un homme s'échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l'identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l'un des plus grands complots de la Révolution française ?


Un cavaliiiieeer qui surgit hors de la nuiiiit !


Comment, ce n’est pas le bon justifier masqué ?


Il y a pourtant bel et bien un justifier masqué et capé qui sévit dans les rues de Paris, accompagné d’un loup en laisse, qui tue tous ceux portant atteinte aux jeunes filles ou aux femmes, marquant le front de ses victimes avec un triangle inversé.


Pour Gabriel Joly, jeune provincial venu travailler à la capitale, enquêter sur ce mystérieux criminel se révèle bien plus stimulant que son travail au journal où il doit parler des derniers spectacles de Paris sans avoir le droit de les critiquer. Et on le comprend !


Le loup des cordeliers et un polar historique que j’ai tout simplement dévoré. L’intrigue est rythmée, la plume est vivante et dégage un tel peps, un tel dynamisme, et les personnages ne sont pas en reste, à commencer par Gabriel Joly, notre jeune détective en herbe qui n’a rien à envier à Sherlock Holmes dont il partage le goût du mystère, le sens de la justice, mais aussi le sens de l’observation et le talent de la déduction. Véritable enfant du siècle des Lumières, il est épris de vérité, de justice et de modernité. Il est plein d’esprit et, s’il ne se débrouille pas toujours très bien à l’épée, sa langue se révèle être une arme redoutable. Ce fut un plaisir de suivre un tel personnage au cours de l’intrigue.


Il fera de nombreuses rencontres, notamment avec un pirate nommé Récif qui se révélera être un allié plein de ressources, le commissaire Guyot, mais aussi un certain Danton, accompagné de Desmoulin, Lafayette, Robespierre, etc.


Ce roman nous plonge dans les premières heures de la Révolution Française, de mai à juillet 1789. Nous sommes témoin des tensions, le peuple qui gronde de colère et de faim, jusqu’aux premières étincelles qui ont mis le feu aux poudres. Puis, c’est l’ouverture des Etats généraux, les débats houleux entre les trois ordres (la noblesse, le tiers-état et le clergé) qui ne mènent nulle part, le Serment du Jeu de paume, la prise de la Bastille, etc. Un véritable tourbillon rythmé qui nous entraîne des bas-fonds de Paris jusqu’au palais de Versailles. C’est l’occasion de rencontrer tous les protagonistes de la Révolution Française : Louis XVI, Marie-Antoinette, les frères du roi, Robespierre, Danton, Desmoulin, Lafayette, etc.


Le récit est parfaitement construit. On sent que l’auteur s’est bien documenté, et il nous rend l’Histoire aussi vivante que possible. Il nous offre une belle description de la société française de l’époque, avec ses idées nouvelles : droits de l'homme, idées féministes, qui font leur chemin et circulent dans divers milieux. On y retrouve aussi la franc-maçonnerie, on découvre la famille royale et ses malheurs (deuil, complots, etc).


Si j’ai parfois déploré que l’Histoire ait pris le pas sur l’histoire, avec l’enquête sur notre loup des cordeliers passé au second plan, je ne nie pas avoir passé un excellent moment de lecture et que je me suis autant régalée de l’aspect historique du roman que de son enquête policière, d’autant que celle-ci ne s’achève pas avec le premier tome et que Gabriel continuera son enquête dans la suite. Là, sur le coup, j’avais une brochette de suspects concernant notre justifier et l’auteur aura réussi à me surprendre. J’avoue être assez déconcertée, mais peut-être la suite me permettra de mieux comprendre.


Le loup des cordeliers est un roman prenant qui manie aussi bien le récit d’enquête que le roman historique, et qui rappelle un peu les romans d’aventure de Dumas. C’est un premier tome que j’ai dévoré, et je retrouverai avec plaisir Gabriel Joly dans la suite de ses aventures.


Votre arme à vous, c'est la plume ! Bien aiguisée, elle est mille fois plus dangereuse que l'épée. Une lame ne peut toucher qu'un seul homme à la fois, quand une plume peut en toucher des milliers !

samedi 20 septembre 2025

Minuit passé - Gaëlle Geniller.



Guerlain revient en compagnie de son jeune fils vivre dans le manoir où lui-même a vécu avec ses trois sœurs étant enfant. Etrangement, il n'a aucun souvenir de ce temps passé. Alors que Guerlain est sujet aux insomnies et que ses nuits sont compliquées, de curieux événements se produisent entre les murs de cette impressionnante bâtisse. Sont-ils bienveillants ou annonciateurs d'un danger imminent ?



Un manoir ancien et poussiéreux avec son sol qui grince et des ombres inquiétantes qui dansent la nuit, un personnage hanté par son passé et peut-être bien un fantôme aussi, une ambiance purement gothique. Ajoutons à ça de jolis graphismes et trois corneilles facétieuses, et ça donne Minuit Passé.


J’avais déjà lu de l’auteure Le jardin, Paris et Les fleurs de grand-frère, et j’ai constaté avec amusement que même l’atmosphère gothique de Minuit Passé n’empêche pas l’auteure d’évoquer ici des thèmes chers à son cœur, à savoir les fleurs et le langage des fleurs.


Outre la place des fleurs dans cette histoire, j’ai beaucoup aimé l’ambiance fantastique et gothique qui s’en dégage et qui est mise en valeur par les magnifiques planches de dessin, notamment la façon dont le manoir est représenté et les scènes de nuit. Le récit est tout de suite prenant. On se retrouve dans ce grand manoir mystérieux où Guerlain, le protagoniste, emménage avec son fils. Il ne conserve aucun souvenir de ce manoir où il a pourtant passé son enfance en compagnie de ses grandes sœurs, et chaque nuit il est victime d’insomnies et il se retrouve vite hanté par une étrange ombre que son fils semble également voir.


J’ai aimé l’ambivalence du récit. C’est à la fois sombre, angoissant mais c’est aussi coloré et bienveillant. J’ai aimé voir se dévoiler l’enfance de Guerlain, et aussi la symbolique des trois corneilles qui sont plutôt mignonnes. J’ai aimé ce mélange entre l’art victorien et l’Art Nouveau, la beauté et richesse des costumes et des décors, et il y a beaucoup de douceur et de bienveillance dans la relation entre Guerlain et son fils, mais aussi Guerlain et ses sœurs.


Cette lecture aurait pu facilement être un coup de cœur, mais j’avoue avoir été perplexe quant au plot twist. Je me suis longuement interrogée sur l’identité du fantôme ou plutôt de l’ombre qui hante le protagoniste. Une hypothèse revenait souvent dans mon esprit sans que j’y croie entièrement car cela ne faisait aucun sens pour moi, mais force est de constater que j’avais vu juste mais cela me laisse assez dubitative et confuse. Je pense n’avoir tout simplement pas compris cette révélation et le sens global de l’histoire. Je peux comprendre que [spoiler] Guerlain soit hanté par son lui du passé, mais pourquoi le Guerlain enfant a été hanté par son lui du futur ? À moins que ce ne soit une métaphore sur la peur de l’avenir, et que le Guerlain adulte doit réaliser que l’ombre qui le hantait dans son enfance n’était autre que lui-même, soutenant le petit Guerlain [/spoiler]. Bref, tout ceci n’est pas très clair et me laisse plutôt perplexe.


En résumé, une bande-dessinée à l’ambiance étrange et onirique. J’ai aimé l’univers graphique (les dessins, les décors, les couleurs) ainsi que l’ambiance gothique, les corneilles, la relation père-fils, cela dit le plot twist me laisse perplexe. Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris et je referme ce livre avec plus de questions que de réponses. Cela reste une très sympathique lecture, mais que je ne suis pas sûre d’avoir tout à fait saisi.


jeudi 18 septembre 2025

La Maison à la porte dorée (T.2) - Elodie Harper.


Entre manigances et amours interdites, la liberté torturée d'une femme à Pompéi. 

Amara, esclave affranchie, mène désormais la vie luxueuse de concubine d'un puissant politicien : elle habite une magnifique demeure, se rend aux plus extravagantes fêtes et se pare des plus beaux tissus. Mais son passé la hante. Si elle a réussi à se libérer de l'Antre des Louves - le lupanar le plus célèbre de Pompéi - l'idée que ses sœurs de cœur y soient restées lui est insupportable.

Décidée à les délivrer, elle devient alors une femme impitoyable et vengeresse, qui usera de stratagèmes terribles pour parvenir à ses fins. Néanmoins, ce nouveau rôle n'est pas sans risques : un faux pas, et elle pourrait tout perdre. Mensonges, trahisons, tromperies et escroqueries... dans l'Empire romain, quand on est une femme, la survie a un prix.


Avant d’ouvrir le second tome de L’Antre des Louves, je me demandais bien ce que l’auteure pourrait trouver à raconter d’intéressant en 400 pages concernant la vie d’Amara, sa protagoniste, après que celle-ci ait été déclarée comme femme libre, libérée à tout jamais de la vie de prostitution, en ayant trouvé un protecteur chez Rufus, fils d’une riche famille, s’étant entiché d’elle. Lectrice de peu de foi que je suis ! Si je ne m’attendais pas à grand-chose, ce second tome a su capter mon intérêt assez rapidement et j’ai replongé avec intérêt dans les aventures d’Amara.


Nous avions quitté Amara, libre, mais le cœur brisé après la perte d’une de ses amies du lupanar. À présent affranchie par Pline et mise sous la protection de Rufus, Amara a été installée dans une belle maison avec serviteurs où elle se retrouve seule la plupart du temps, attendant que son protecteur vienne lui rendre visite.


On découvre que, bien qu’elle soit libre, Amara ne coule pas des jours heureux pour autant. Elle doit faire tout pour garder l’intérêt et l’amour de son protecteur, sans quoi elle risquerait de se retrouver dans la rue, et Amara ne parvient pas entièrement à se satisfaire de sa nouvelle vie en sachant ses amies au lupanar. Elle se met donc en tête de les sortir de leur condition et de les libérer, quitte à devoir faire affaire avec Félix, son ancien et tyrannique maître. Mais il est dangereux de s’associer à pareil homme, surtout quand on lui doit de l’argent.


En parallèle, écrasée de solitude, Amara cherche de l’affection qu’elle trouvera dans les bras de Philos, esclave et intendant de Rufus, une liaison qu’elle doit garder secrète à tout prix…


Dans ce deuxième tome, l’auteure nous raconte la nouvelle vie d’Amara avec ses joies mais surtout ses difficultés. Ne plus être esclave est un grand pas, mais pas suffisant pour assurer ses arrières et la fin de ses soucis. Elle doit garder l’intérêt d’un protecteur qu’elle n’aime pas et qui peut s’avérer tantôt jaloux et violent, tantôt doux et généreux, mais aussi gagner de l’argent pour rembourser Félix à qui elle a racheté la liberté de certaines de ses amies. J’ai d’ailleurs retrouvé avec plaisir certaines d’entre elles, notamment Victoria et Britannica, dont l’évolution m’a bien surprise. L’une en mal, l’autre en bien. J’ai beaucoup aimé les liens qui se sont tissés entre Amara et Britannica, notre farouche celte qui partage le désir de vengeance d’Amara et qui souhaite devenir gladiateur.


J’ai retrouvé avec plaisir Amara, j’ai parfois déploré certains de ses choix mais je comprends aussi que ce qu’elle est et ses actions sont le fruit d’une vie d’esclavage. Elle est calculatrice car elle souhaite survivre, elle considère l’amour davantage comme une faiblesse qu’une force, bien que son amour pour Philos soit touchant et fort. C’était d’ailleurs la relation un peu inattendue mais ils ont fini par me toucher et me laisser le cœur en miette aussi. Je suis curieuse de voir comment leur relation va évoluer dans le dernier tome. J’ai aimé suivre Amara, j’ai crains pour elle, me suis révoltée avec elle. Elle n’est pas une héroïne parfaite. Elle ment, elle trompe, elle ne fait pas toujours les choix les plus justes ou les plus prudents, mais elle ne fait jamais rien dans un pur esprit de cruauté ou d’avidité. Tout ce qu’elle fait, elle le fait pour assurer une vie meilleure à elle et ceux qu’elle aime. On sent que c’est une femme avec ses traumatismes, profondément blessée et révoltée, tout simplement humaine.


J’ai également retrouvé avec plaisir Pompéi et le voyage dans le temps, au plein cœur de la Rome antique, avec son mode de vie, ses codes sociaux, ses fêtes religieuses, et je suis d’autant plus curieuse de poursuivre ce voyage temporel car, dans le dernier tome, le Vésuve grondera… On sent d’ailleurs les prémisses de la catastrophe dans ce second opus. J’ai hâte de voir ce que ça va donner et quel sort l’auteure réserve à ses différents personnages. Honnêtement, je suis incapable de dire si cette trilogie va s’achever sur un happy ending ou pas.


Ce tome a su avoir les ingrédients pour garder mon intérêt : stratagèmes, amour interdit, voyage dans la Rome antique, trahisons, révélations, un récit plus rythmé que dans le tome précédent et chargé d’émotions entre la joie, la peur, la colère. Un second tome que j’ai trouvé aussi, si ce n’est plus, captivant que le premier. Je lirai le dernier tome avec plaisir !


On ne peut pas compter sur la beauté pour s'attarder, et sur les amants, encore moins. Mais je ne pense pas qu'un tas d'argent ait jamais fait pleurer une femme !

mardi 9 septembre 2025

Séance Tea Party - Reimena Yee.



Grandir, c’est difficile…

Les gens sont plus intéressés par leur apparence et de ce que les autres pensent d’eux, plutôt que par des aventures amusantes. Qui veut vivre ainsi ?

Pas Lora.

Après avoir vu son cercle d’amis disparaître, Lora est déterminée à continuer à s’amuser seule. Un goûter un peu spécial va faire redécouvrir à Lora… Alexa, un fantôme qui hante sa maison… mais aussi son ancienne amie imaginaire !




Je ne savais pas trop dans quoi j’allais m’embarquer en commençant cette histoire. Je m’attendais peut-être à une histoire du même style que La vie hantée d’Anya (que j’avais bien aimé). Au final, je découvre une sympathique bande-dessinée automnale qui évoque le passage de l’enfance à l’adolescence, le deuil, l’amitié, les changements de la vie. C’est une jolie petite histoire d’amitié entre une fille qui ne veut pas grandir et une fantôme qui aimerait bien vieillir.


Lora est un personnage sympathique, j’ai aimé sa passion pour Halloween et pour les histoires de paranormal, mais aussi sa peur de grandir et de perdre ses passions qu’elle a depuis l’enfance, alors qu’elle ne reconnaît plus ses amis d’enfance qui ont grandi et ont des préoccupations et des passions d’adolescents. Elle ne s’y retrouve plus et se raccroche à ses passions plus que jamais. Je me suis associée à ce personnage à qui la vie d’adulte (ou plutôt d’adolescent) fait peur, et qui a peur de perdre ses valeurs et ses passions, et qui a du mal à se connecter avec les gens de son âge. Fort heureusement, Lora trouve un soutien et une oreille attentive en la présence d’Alexa, un fantôme et qui se révèle être l’amie imaginaire de son enfance.


Alexa est un esprit doux et compréhensif, qui comble la solution de Lora mais qui l’aide aussi à aller vers les autres, à ne pas avoir peur de partager ses passions. C’est une jolie histoire d’amitié entre ces deux jeunes filles mais nous les suivons également dans leurs parcours parallèles : alors que Lora apprend doucement à grandir, Alexa redécouvre peu à peu son passé oublié et découvre l’origine de sa condition de fantôme. Toutes les deux vont évoluer avec Lora qui apprend à grandir et s’accepter, et Alexa qui se redécouvre à travers son passé et les gens qu’elle a connu de son vivant. C’est triste et touchant, de voir ce fantôme qui essaye de se reconnecter à ce qui lui reste de son ancienne vie, et qui essaye de se vieillir, sans succès. C’est d’autant plus poignant que seuls ceux qui sont enfants ou ont gardé une âme d’enfant peuvent la voir, et qu’elle devient leur amie imaginaire.


J’ai été touchée par Lora, sa passion et sa peur de grandir, et j’ai aimé voir son évolution, la voir s’épanouir et grandir, qui a pu aller de l’avant, tout en restant fidèle à elle-même, tout comme j’ai été touchée par Alexa, son histoire, son désir impossible de vieillir, sa proximité avec les enfants, mais aussi son lien avec ses amis de sa vie passée.


C’est plus qu’une histoire fantastique qui parle de fantômes, c’est un récit doux, sensible et poétique qui traite de la période charnière et délicate entre enfance et adolescence. On y parle de la vieillesse et du fait de grandir, de dire au revoir à l’enfance. C’est à la fois triste et mélancolique mais aussi très lumineux et doux dans son dessin, ses couleurs, mais aussi le thème de l’amitié qui revient souvent (et pas seulement entre nos deux protagonistes). C’est aussi une lecture qui sent bon l’automne (dit celle qui n’aime pas cette période de l’année), on est plongés dans un décor d’Halloween, où se côtoient magie et fantômes, chats noirs et les histoires de paranormal dont raffole Lora.


En résumé, c’est un récit sensible, touchant, poétique et lumineux qui fait la part belle à l’amitié, et dont le message sur le fait de grandir ou de vieillir ne pourra que nous parler. J’ai aimé suivre nos deux personnages, leur amitié mais aussi leur cheminement individuel pour accepter le fait d’aller de l’avant. Une jolie découverte ! Mon seul regret : pas assez de séances de tea party... 

samedi 6 septembre 2025

Rose & Crow - Amélie Sarn et Lise Garçon.



Lorsque Rose parvient à donner vie à des plantes par magie, ces dernières se transforment en ronces envahissantes et agressives. Son grand-père qui l'élève, lui interdit d'user de ses pouvoirs et refuse de répondre à toute question concernant ses parents. 

Frustrée, elle va chercher les réponses à ses questions dans l'amour naissant qu'elle porte à Crow, personnage ambivalent et un peu inquiétant.




« Tu es l’élue, Rose ! Toi seule, avec ta magie, peut sauver notre monde en péril des méchants pas beaux ! Suis-moi, moi parfait inconnu mais beau mec brun et ténébreux. Tu peux me faire confiance ! Au fait, je t’ai dit que je connaissais tes parents tragiquement disparus et dont tu ne sais rien ? »



Voici à peu près les prémisses de cette bande-dessinée jeunesse !



Je suis moqueuse. En réalité, malgré les (nombreux) clichés, typique des récits fantastiques jeunesse, j’ai passé un bon moment à la lecture de cette bande-dessinée. Il faut dire que les graphismes sont très beaux. On en prend plein les yeux, les traits sont doux et harmonieux, et la palette de couleurs est sublime, et j’aime l’esthétique de ce monde imaginaire où magie et nature vivent en harmonie, ce qui n’est pas sans rappeler l’univers de Miyazaki. C’est doux et coloré, et offre un contraste intéressant avec le monde de technologie, aux couleurs plus froides, de nos antagonistes.



Alors, oui, c’est cliché. Nous avons la jeune fille avec des pouvoirs extraordinaires, qui a été élevée dans le monde des humains, et qui apprend être l’élue d’un monde magique qui est en fait le sien. On a le beau mec brun, ténébreux et torturé dont l’héroïne va tomber amoureuse. On a les antagonistes qui veulent imposer leur monde de technologie sur la nature et la magie, celle-ci considérée comme non naturelle. Personnellement, j’ai trouvé ça assez manichéen. Oui, il est important de souligner l’importance de la nature, mais toute technologie n’est pas mauvaise et la technologie peut être bénéfique, tant qu’elle n’empiète pas sur la nature. Tous ces clichés sont-ils assumés ou sont-ils là pour être progressivement détruits au fil de l’intrigue. Seul l’avenir nous le dira.





Mon autre problème avec cette bande-dessinée, c’est que ça va trop vite. L’histoire est vite expédiée et survolée, ça manque d’approfondissement et les réactions de l’héroïne manquent parfois de vraisemblance. Les événements sont précipités, au détriment de l’histoire car cela ne laisse pas le temps à l’intrigue et aux personnages d’être développés. On prend le temps de rien, certains points auraient mérité qu’on se pose et que ce soit approfondi.



Malgré cela, l’histoire est assez prenante. J’ai aimé découvrir Udover, ce monde de nature et de magie et le voir se dévoiler au fil des tomes, découvrir les enjeux du conflit entre les deux camps et le développement de cette guerre, j’ai aimé que la magie soit liée à la nature. J’ai aussi aimé la relation conflictuelle entre Ebba et Rose. Ebba n’a rien de [spoiler] la mère idéale, davantage obnubilée par son désir de vengeance que par sa fille [/spoiler], mais son traumatisme explique en partie son comportement, je suis vraiment curieuse de voir comment son personnage et sa relation avec Rose vont évoluer. C’est un personnage complexe, tout comme Crow qui est énigmatique et nous réserve, j’en suis sûre, encore des surprises. Est-il un allié, ou un traître, que cherche-t-il vraiment, son attachement pour Rose est-il sincère ? Encore tant de choses à découvrir dans les tomes suivants (il y en a quatre pour le moment, avec le 5e prévu pour ce mois-ci). J’aime aussi les flash-back mis en place par les auteures, nous permettant de découvrir le passé de Rose et de ses parents, et de comprendre mieux le conflit en place et les pouvoirs de Rose.



En résumé, cette bande-dessinée propose une trame de fantasy assez classique, mais avec des graphismes sublimes qui sont tout juste un délice pour les yeux, mais une histoire qui pose les bases d’un récit épique et magique prometteur. Toutefois, c’est très cliché et le scénario expéditif fait qu’on ne prend pas le temps de développer l’histoire et les personnages. Dommage… Cela dit, c’est une bande-dessinée que je suivrai avec intérêt !

Squad - Lisa Sterle et Maggie Tokuda-Hall.



Quand Becca est transférée dans un lycée des beaux quartiers de la banlieue de San Francisco, elle n'a qu'une peur : ne pas s'intégrer. C'est avec surprise que les trois filles les plus populaires de l'école vont l'accueillir à bras ouverts au sein de leur groupe. 

En apparence parfaite, les nouvelles amies de Becca cachent pourtant un lourd secret qui ne se révèlera qu'à la pleine lune.




Des loups-garous au lycée ? Rassurez-vous, nous ne sommes pas dans Twilight.


Arianna est l’alpha d’une meute de louves garous. Cette nature leur donne certains avantages physiques, ainsi qu’une forme du tonnerre, mais, à la pleine lune, elles doivent se nourrir… Et les garçons misogynes et agresseurs sexuels de leur lycée offrent pour elles un repas de choix. Becca, qui vient d’être transférée au lycée de Piedmont à San Francisco, est invitée à les rejoindre. Désireuse de se faire des amies, elle accepte… Ainsi débute la vie de ce quatuor, entre vie étudiante et soirées de chasse à la pleine lune, jusqu’au jour où la mauvaise victime menace de perturber la vie tranquille de Piedmont et le fragile équilibre de notre groupe d’amies.


J’ai beaucoup aimé cette revisite du mythe du loup-garou, avec un aspect féministe puisque l’intrigue met en avant les thèmes de la sororité, de la tolérance, du consentement et autres réflexions féministes. Nos quatre louves garous ciblent en particulier les garçons misogynes et ceux qui veulent forcer leurs avances sexuelles sur les filles, tout en prenant garde à ne pas attaquer les garçons de leur lycée pour ne pas attirer l’attention sur elles. D’autres thèmes se dégagent aussi, comme l’intégration, l’acceptation de soi, la complexité des relations dans un groupe, etc.


Le récit est parfaitement dosé entre les scènes frissonnantes et sanglantes et celles plus ordinaires de la vie d’étudiante. C’est dynamique, parfois sombre, avec une touche de romance entre Becca et une de ses amies, ce que j’ai trouvé touchant.


J’aime que les auteures aient pris des risques. On croit nos protagonistes à l’abri mais les événements s’enchaînent lorsque l’une d’entre elles commet une erreur, la relation entre les filles changent, la tension monte et le récit nous offre un dénouement final prenant et inattendu. Pour autant, j’ai eu parfois l’impression que l’histoire était survolée, avec des actions précipitées par instant. Je n’aurais pas été contre un peu plus d’informations et d’approfondissement, notamment sur les trois amies de Becca, leur passé, le pourquoi de leur transformation, pourquoi certaines semblent parfois hostiles envers Becca tandis qu’à la scène d’après, elles agissent comme les meilleures amies du monde. Je n’ai pas toujours su sur quel pied danser, notamment concernant Mandy.


Cela dit, cette bande-dessinée est une belle découverte et une bonne surprise ! J’ai beaucoup aimé cette revisite féministe du mythe du loup-garou, entre tranche de vie étudiante et moments plus sombres, avec une belle petite romance F/F. Malgré le sous-titre « N’importe qui tuerait pour être populaire », ce n’est pas une histoire de filles populaires mais superficielles, les enjeux sont plus sombres et complexes. Ce fut une lecture prenante et qui se dévore !