mardi 20 décembre 2011

La belle et la bête (et autres contes) - Madame Leprince de Beaumont.

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L'auteur :
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Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, née Vaimboult, plus connu comme nom de plume par Madame Leprince de Beaumont (26 avril 1711 - 8 septembre 1780), est une écrivain, pédagogue et journaliste française, auteur de nombreux contes dont la plupart sont devenus des classiques de la littérature jeunesse.


Emprunt bibliothèque fac.
Lecture en ligne des contes ici.


Quatrième de couverture :

Un marchant égaré trouve refuge dans un château désert. Avant de reprendre sa route, il cueille une rose ... Il ne sait pas encore que ce geste anodin va déclencher la fureur de l'habitant des lieux, une bête immonde qui exige pour réparation que le marchand lui livre une de ses filles, la jeune et douce Belle ... contient aussi d'autres contes.

Mon avis :

Les contes semblent être revenus à la mode, notamment chez les séries télévisées américaines qui nous sortent cette année deux séries dérivées des contes de fées : Grimm et Once upon a time. Il se trouve que je suis ces deux séries que j'aime beaucoup, ce qui m'a donné l'envie de relire les contes de fées. Grimm, Perrault, Andersen... en passant par Madame de Beaumont que j'ai découvert avec son oeuvre la plus célèbre, La Belle et la Bête. Ca va faire plusieurs semaines que j'ai lu ce recueil de contes, donc j'espère me rappeller de suffisament de choses pour concrétiser cet article.

L'édition du livre que vous voyez en image sur cet article n'est pas celle que j'ai lu à la fac, mais n'ayant pas trouvé d'image pour la couverture de l'édition que j'ai emprunté, j'ai pris celle-ci à la place. Dans cette édition, il y avait bien-sûr le conte de La Belle et la Bête, c'est l'histoire d'un marchant qui a trois fils et trois filles. Deux des filles sont très frivoles, coquettes, égoïstes et n'ont comme ambition d'épouser des hommes riches et de mener une vraie vie de princesse, honteuses de la classe sociale où elles vivent et du métier de leur père. La plus jeune soeur, au contraire, est la plus douce, la plus belle et la plus désintéressée. Elle aime sa famille et se cultiver, elle ne cherche pas le bonheur, elle prend ce que la vie qui offre, sans se plaindre. Un jour que le marchant part chercher des marchandises au loin, il se perd dans un bois. Il parvient à échapper au froid et aux loups lorsqu'il tombe sur un château semblant abandonné mais emprunt de magie car il y trouve vêtements et nourriture pour lui. Bien restauré le lendemain matin, il décide de reprendre la route, et ceuille une rose du jardin pour sa jeune fille mais il est surpris par une créature, mi-homme mi-bête qui demande répération. Apprenant que le marchant a trois filles, il accepte de le laisser repartir avec la promesse qu'une de ses filles viendra vivre au château. La jeune Belle décide de prendre sa place en allant vivre avec la Bête...

On a d'autres contes comme Le Prince Chéri, dont on dit qu'Oscar Wilde s'en est inspiré pour écrire Le Portrait de Dorian Gray. Il raconte la vie d'un roi bon et vertueux qui a un fils qu'il aime beaucoup mais qui est moins bon que lui. A l'aube de sa mort, il émet le souhait que son fils soit plus vertueux, afin qu'il puisse régner justement sur le royaume. La fée Candide promet au roi de rentre son fils Chéri un être meilleur. Elle lui offre une bague qui le piquera dès qu'il fera les mauvais choix. Culpabilisant au début pour les vilaines actions dont il est l'auteur, Chéri décide de se débarasser de la bague de la fée et d'ignorer ses recommandations. Pour le punir, la fée décide de le transformer en créature difforme, à l'image de son âme. S'il veut espérer retrouver son visage d'homme, il lui faudra se racheter. Dans Le Prince Charmant, il est question d'un Prince (ça, c'est évident) qui croisa, alors qu'il chassait, une magnifique biche blance. Refusant de la tuer, il se décida à la suivre pour tomber sur un château dont la maîtresse des lieux est une magnifique jeune femme, immortelle, nommée Vraie-Gloire. En admiration devant cette femme, il lui voue un amour éternel. Mais un autre prince voulant l'épouser se trouve aussi dans le château, Absolu. Pour décider de qui elle épousera, elle décide de tester la fidèlité des deux princes qui tomberont sur la soeur de Vraie-Gloire : Fausse-Gloire, belle en apparence, qui cache ses défauts derrière un voile de beauté. Un prince tombera dans le piège et l'autre pourra prétendre épouser Vraie-Gloire.

Dans le Conte des Trois Souhaits, il est question d'un couple pauvre qui souhaiteraient mener une meilleure vie, riches. Une fée leur apparait soudain et leur accorde trois voeux. Seulement, le couple ne sait que demander. Trois, ce n'est pas suffisant. Faut-il souhaiter être riche, beau et à l'abri du besoin, ou préférer une bonne santé, de la joie et une vie plus longue ? Dans Joliette, conte que j'avais eu l'occasion d'étudier en seconde au lycée, raconte l'histoire d'une jeune princesse que les fées ont donné lors de sa naissance toutes sortes de qualités, sauf la plus importante : la bonté de coeur. S'en aperçevant, la reine des fées condamme la fillette à être muette jusqu'à l'âge de 20 ans. En grandissant, la princesse devient charmante mais elle a la fâcheuse habitude d'écouter aux portes et de raconter - par écrits ou des signes - toutes les conversations secrètes. Si cela ravie sa mère la reine, curieuse, cela désole son père, le roi, qui prédit des malheurs pour sa fille si jamais elle continue à rapporter les conversations secrètes... dans Le Prince Chéri, il est question d'un prince qui, pour épouser une princesse, brisa la malédiction qui concernait son chat. Celui-ci, furieux, décida de maudire le prince en le condamnant à avoir un fils avec un long nez. La mère, attristé par le long nez de son fils, fut néanmoins rassurée par la cour qui lui assura que les grands conquérants romains avaient un long nez. Ce fils rencontra plus tard une princesse avec un nez si petit qu'il était moqué, pour rassurer sa belle, il lui assura que des reines comme Cléopâtre avaient des petis nez. Mais une fée leur fera comprendre à quel point l'amour propre cache les difformités de l'âme et du corps... et enfin, dans La Curiosité, un couple pauvre critiquent Adam et Eve pour avoir mangé le fruit défendu, ce qui a condamné le genre humain à travailler sans cesse. Un roi les entend et décide de les loger dans son château où ils ne manqueront de rien. Ils pourront manger aussi de tout, sauf d'un plat caché qu'il était défendu d'ouvrir. Mais comme Eve, la femme veut découvrir ce plat malgrè toutes les bonnes choses à table.

On retrouve bien sûr les thèmes chers aux contes de fées traditionnels : l'enseignement de la morale aux plus jeunes, sur la vertu, la bonté de coeur, les bonnes actions sont récompensées et les mauvaises actions ne peuvent nous conduire que sur le mauvais chemin, et qu'on regrettera toujours d'une façon ou d'une autres les vilaines choses que l'on a fait. L'amour, la bonté, la gentilesse sont récompensés. Il y a aussi des leçons de vie : attention à l'amour-propre qui peut nous faire défaut, la vraie beauté vient du coeur, méfiez-vous des apparences, ne soyez pas orgueilleux parce que vous êtes au plus haut dans la hierarchie, la curiosité est un vilain défaut et peut faire du mal. Les personnages avec une belle apparence ne sont pas toujours bons. Les messages de ces contes sont hélas encore d'actualité, ils traitent de problèmes que l'on rencontre tous les jours, qui nous concernent (pour les défauts et qualités, hein ! pas qu'on rencontre des fées ou des animaux parlant tous les jours). La magie est très présente aussi : les fées sont presques présentes dans tous les contes, les animaux qui parlent, les châteaux et objets enchantés, les métamorphoses diverses... à noter aussi un certain rapport avec la religion : des personnages pieux, des paroles 'mon enfant, ne faîtes pas ceci, cela chagrine le bon Dieu', et le conte de La Curiosité qui reprend le mythe d'Adam et Eve.

Petite surprise au niveau des personnages, ils sont intéressants pour la plupart et profonds, surtout les personnages masculins (seul personnage féminin que j'ai réellement aimé était la Belle, voire même la fée Candide, les autres m'ont paru assez fades, inintéressantes). Découvrir et redécouvrir ces contes était formidable, surtout que je ne connaissais pas la plupart d'entre eux, ils se lisent avec plaisir, ils sont toujours avec le mélange habituel des contes de fées traditionnels, c'était très plaisant. Fluide à lire, malgrè quelques mots du vocabulaire de l'époque, ça reste facile à comprendre.

Extrait :

Il y avait une fois un prince, qui perdit son père, quand il n'avait que seize ans. D'abord il fut un peu triste ; et puis, le plaisir d'être roi le consola bientôt. Ce prince, qui se nommait Charmant, n'avait pas un mauvais cœur ; mais il avait été élevé en prince, c'est-à-dire à faire sa volonté ; et cette mauvaise habitude l'aurait sans doute rendu méchant par la suite. Il commençait déjà à se fâcher, quand on lui faisait voir qu'il s'était trompé. Il négligeait ses affaires pour se divertir, et surtout, il aimait si passionnément la chasse, qu'il y passait presque toutes les journées. On l'avait gâté, comme on fait tous les princes. Il avait pourtant un bon gouverneur, et il l'aimait beaucoup, quand il était jeune ; mais, lorsqu'il fut devenu roi, il pensa que ce gouverneur était trop vertueux.

Le Prince Charmant.

samedi 10 décembre 2011

Tag des bibliothèques.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Autresimages/BookandFlower.jpgIl y a quelques jours, Matilda m'a tagué et je consacre le temps libre que j'ai avant les évaluations d'avant les vacances pour y répondre. Si je devrais taguer d'autres personnes en retour... j'aurais dit autre-rimes et Niënor (si cette dernière n'a pas été déjà taguée) si ça les tente et que vous avez du temps libre, vous n'êtes pas obligés de répondre, hein ! C'est juste pour avoir quelqu'un à taguer en retour, quiconque veut refaire ce tag est libre de le faire sans soucis :)

And here we go !



Que contient votre (vos) bibliothèque(s) : (BD, romans, essais, documentaires, jeunesse, policiers, guide de voyages, livres d'art... etc) ?

J'ai deux meubles faisant office de bibliothèque dans ma chambre. La plus vieille ne contient que des livres sur chaque rangée, en général les livres de poche mais il y a quelques grands-formats. En haut de cette étagère sont entreposés mes mangas. Je n'en ai pas beaucoup (la plupart que j'ai lu sont des emprunts). Mes BDs se trouvent, elles, tout en bas. Mon autre meuble contient à la fois des livres (grands formats ou beaux livres mais il y a une étagère pour des petits formats), des objets de décoration (ma collection de boules de neige à l'effigie des monuments du monde, des décorations de chats) et mes DVDs. Bien-sûr, ces deux meubles ne suffisent pas à contenir tous mes livres, il y a un vieux coffre à jouet dans ma garde robe où je range d'autres livres.

Vos livres sont-ils classés d'une façon particulière ?

J'ai beaucoup de livres d'une même édition. Les livres de poches sont tous regroupés ensemble : les Pocket avec les Pocket, les Livres de Poche avec les Livres de Poche, les Folio avec les Folio, les Librio, les J'ai Lu, les Milady. Pour les livres qui ne sont pas de tailles égales (livre de poche comme grands formats, ils sont rangés du plus petit au plus grand. Les sagas sont évidement regroupées ensemble. Les classiques sont avec les classiques et les livres jeunesses restent entre eux (mais doivent cohabiter avec quelques pièces de théâtres et livres Librio), la bit-lit doit cohabiter avec des livres jeunesses et d'autres livres d'autres genres.

Tous les livres de votre (vos) bibliothèque(s) vous appartiennent-ils (conjoint, enfants, prêts...) ?

Je n'ai ni conjoint, ni enfant et ma petite soeur garde ses livres dans sa chambre ainsi que quelques BDs qui m'appartiennent (les Tom-Tom et Nana, Lucky Luke, Astérix...) et qui n'ont pas trouvé leur place chez moi. J'ai quelques livres dénichés dans le garage et quelques livres à ma mère que je compte lire un jour et j'ai récupéré des BDs de mon père mais au moins 90 % des livres dans ma chambre sont à moi. Les prêts de la médiathèque, eux, sont entreposés ailleurs, sur un petit meuble.

Avez-vous lu tous les livres qui sont dans votre (vos) bibliothèque(s) ?

Seigneur, non ! Encore heureux ! J'ai encore une PAL bien pleine et si des fois, je me plains qu'elle soit grande, je suis heureuse d'avoir encore plein de livres à découvrir, en réserve, surtout en ce moment où je ne peux plus me permettre de m'offrir des livres. J'ai pas mal de livres qui attendent d'être lus, tant mieux pour moi :)

Avez-vous des auteurs préférés ?

Bien-sûr que j'en ai ! En toute première place et ce, depuis quelques années déjà, la très grande déesse JK Rowling, puis Anne Rice, Arthur Conan Doyle, Oscar Wilde, Patricia Briggs, Neil Gaiman, René Goscinny... et j'ai une certaine tendresse pour Pierre Bottero, Rick Riordan, Agatha Christie, Victor Hugo, Voltaire, Roald Dahl, Max Gallo, la comtesse de Ségur et Erik L'Homme.

Avez-vous un livre préféré ?

Je n'ai pas un mais plusieurs livres préférés, un ça n'est jamais assez ! Si je ne devais vraiment répondre qu'un, je dirais sans surprise la saga Harry Potter. Mais parmi mes préférés se trouvent aussi Dracula, Dix petits nègres, La mésentente cordiale, Entretien avec un vampire, Percy Jackson, Jurassic Park et sa suite Le Monde Perdu, les Sherlock Holmes, De bons présages, Les Liaisons Dangereuses, Le Petit Nicolas, etc.

vendredi 9 décembre 2011

Darren Shan (T.7) Les chasseurs du crépuscule - Darren Shan et Arai Takahiro.

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Emprunt bibliothèque.
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Du même auteur :
- Darren Shan (T.1) Le cirque de l'étrange.
- Darren Shan (T.5) Les épreuves de la mort.
- Darren Shan (T.6) Le prince des vampires.
- L'assistant du vampire (T.1) La morsure de l'araignée.
- L'assistant du vampire (T.2) Le cauchermar continue.
- L'assistant du vampire (T.3) Jeux de sang.
- L'assistant du vampire (T.4) La montagne des vampires.


Lecture en ligne (en anglais) ici.



Quatrième de couverture :


Darren, en révélant au grand jour le complot d'un traitre et en sauvant son clan d’une offensive vampirik, se voit non seulement sauvé de la peine de mort mais aussi élevé au rang de Prince, sous la tutelle de son maître, M. Crepsley. Six ans plus tard, une redoutable guerre fait rage entre vampires et vampiriks, baptisée Guerre des Cicatrices, mais derrière se profile bien pire encore



Mon avis :

J'ai un peu de mal à me concentrer sur un roman en ce moment (autre que Anne Rice :p), mais j'avais malgrè tout l'envie de me replonger dans l'univers de Darren Shan et ses vampires. En une semaine, j'ai relu les quatre romans parus en français et les mangas (puisque je dois me jeter sur le manga pour espérer connaître la suite de la saga... sérieusement, ils font quoi Hachette ? Hop, on traduit quatre livres d'une saga de 12 en 2010 puis plus de nouvelles ? Total, ceux qui veulent lire la suite n'ont d'autre choix que de se rabattre sur le manga ou acheter la saga en anglais, on a un énorme retard surtout que l'auteur a commençé, en 2010, une saga de quatre livres sur un des personnages de L'assistant du vampire, l'un des plus intéressants ! Larten Crepsley, le mentor, le vampire roux qui fait une fixette sur le rouge)

Ce tome est paru depuis un moment déjà et ça va faire un an que je l'ai lu mais je profite de cette relecture pour en faire un billet, je fais aussi remarquer que j'ai joué au découpage un petit peu pour la quatrième de couverture. Pourquoi ? Elle est accusée du crime de spoilage ! (... ça se dit, ça ?), et le résumé spoile encore mais si j'enlevais tous les spoilers, le résumé ne ressemblait plus à grand chose... en gros, dans ce tome, six ans ont passé depuis les évènements du tome six et Darren s'ajuste toujours au nouveau statut qu'on lui a attribué, c'est qu'il est encore jeune pour ce rôle mais heureusement que, prince ou pas, Mr Crepsley le voit toujours comme son apprenti un peu chahuteur et accepte de l'aider dans ses devoirs, surtout qu'en ces temps obscurs, les tensions entre vampires et vampanezes (version anglaise de vampiriks car je n'aime pas la version française) n'ont jamais été aussi tendues et croissantes. On se dit qu'une guerre pourrait très bien se préparer surtout que l'inquiètant Monsieur Tiny débarque à la montagne des vampires pour annonçer une nouvelle bien angoissante mais il leur laisse trois chances d'éviter cette guerre si seulement les vampires y parviennent...

Alors, que dire sur ce septième tome ? J'ai bien aimé dans l'ensemble même si on traîne vraiment en longueur. Je ne dis pas qu'il ne se passe rien mais disons que la trame de l'histoire, l'intrigue, met du temps à se mettre en place. On évolue dans l'histoire sans savoir quelle est l'intrigue, le but, l'histoire met du temps à se mettre en place. Il faut dire qu'avec tous les évènements passionnants des tomes 5 et 6, ici on se relâche un peu, ça ressemblait plus à un tome de transition pour moi. L'action n'arrive qu'à la toute fin et on a quelques révélations qui nous laissent sur notre faim. Donc pour moi, il va y avoir plus de choses sérieuses dans les tomes suivants. C'est un peu comme le tome quatre qui faisait comme tome de transition pour les tomes 5 et 6. Ensuite - ce n'est pas vraiment une remarque négative - certains personnages sont vraiment dessinés de façon caricaturale, je pense surtout à Evanna, la sorcière, voire un peu Vancha March, un prince vampire qui fait sa première apparition.

Mais je vais pas dire, ça m'a fait du bien de revoir Darren et son univers, surtout que ça m'avait manqué. Quel bon divertissement ! Bien que l'histoire se fasse plus sombre, on a encore un peu d'humour (on en apprend un peu plus sur l'amour inconditionnel de Monsieur Crepsley pour son cercueil ! et on apprend aussi que Paris Skyle et Darren s'amusent à comparer Crepsley à un gorille, et que les vampires ne tiennent pas bien l'alcool xD). On a aussi quelques révélations, notamment sur la situation actuelle : les vampires et vampanezes sont en guerre et Tiny fait quelques révélations sur le camps adverse ; Evanna et d'autres personnages révèlent un peu sur les 'mythologies/légendes' des vampires, ce qui permet un peu de mieux expliquer leur monde et situation actuelle avec les vampanezes. On retrouve aussi brièvement le Cirque du Freak dont certains protagonistes ont changé, voire grandi pour certains. Darren aussi a grandi, mûri mais je déplore qu'il ne sache pas se défendre mieux que ça : c'est un demi vampire et un Prince vampire, que diable ! et son peuple est en guerre ! Sinon, de nouveaux personnages font leur apparition : Vancha, un prince vampire qui n'agit pas du tout comme un prince, ainsi que son frère, la sorcière Evanna et d'autres... c'était un bon tome mais j'avoue espérer être mieux éblouie par la suite :)

vendredi 2 décembre 2011

Anita Blake (T.5) Le squelette sanglant - Laurell K. Hamilton.

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Articles connexes :

- Anita Blake (T.1) Plaisirs coupables.
- Anita Blake (T.2) Le cadavre rieur.
- Anita Blake (T.3) Le cirque des damnés.

- Anita Blake (T.4) Lunatic Café.






Quatrième de couverture :

Bert, mon boss, a encore eu une de ces idées de tarés dont il a le secret : relever tout un cimetière très ancien. D'accord, c'est un gros contrat qui devrait arranger la comptabilité de la boîte et pour une réanimatrice comme moi, il faut bien reconnaître que c'est plutôt valorisant. Mais bref, je vais sur place, où mon intervention est censée régler un conflit entre un promoteur et une vieille famille locale. À peine arrivée, je découvre qu'un tueur en série, nécrophile, nécrophage ou je ne sais quoi fait des ravages dans le coin. Sûrement un de mes vieux copains. Il y a des moments où l'on aurait envie de changer d'air !

Mon avis :

Je me suis remise à Anita Blake depuis une ou deux semaines, j'avais beau avoir été assez déçue du tome quatre, ça ne m'a pas découragé pour continuer la série, je suis même assez motivée pour lire la suite, je n'ai pas eu de mal à entrer dans l'histoire et si j'ai eu du mal à la finir, la motivation m'est revenue et je dévore déjà le tome six.

Dans ce tome, Anita est convoquée par son patron, ce cher Bert qui serait prêt à accepter n'importe quelle demande d'un client pourvu qu'il promette en échange des services des réanimateurs une grosse somme d'argent. Bert a accepté une mission quasi-impossible pour Anita, sa meilleure réanimatrice, attiré par l'odeur de l'argent : elle doit se déplacer jusque dans le Missouri pour aller réveiller tout un cimetière d'une petite ville de Saint-Louis, un cimetière dont ses occupants sont vieux de plus d'un siècle ! Avec le nombre de morts à relever et l'âge de ces cadavres vieux de plus de 100 ans, cette mission est impossible à éxécuter sans sacrifice humain. Néanmoins, forçée par son boss, Anita va tenter de réveiller ces morts sans avoir à sacrifier une vie humaine. Elle emmène avec elle Larry Kirkland, son assistant. Mais elle sent que son employeur ne lui a pas dit toute la vérité sur l'affaire, surtout que les terres où le cimetière est aussi localisé appartient à un certain Magnus Bouvier qui est loin d'être humain. Pour rajouter encore du pain sur la planche, Anita est appellée par Dolph qui a besoin de ses talents et connaissances concernant le domaine vampirique : trois adolescents ayant été retrouvés massacrés sauvagement pas très loin de cette ville du Missouri, et un jeune garçon a été enlevé. Pour le sauver et confronter ces vampires inconnus, Anita n'a d'autre choix que d'appeller le maître vampire de Saint-Louis, ce cher Jean-Claude...

Un tome bien plus épais que les autres ! Ce qui ne facilite pas toujours la tâche quand on lit, mais ça reste une bonne histoire, on entre directement dans l'histoire et l'auteur ne nous laisse respirer que peu de temps (à un point où Anita ne mange jamais et dors rarement ! pas de pause dans la narration, on passe d'une scène à l'autre. Hop ! Pas besoin de pause, pas de scène de transition, comme toujours avec l'auteur), au moins on a beaucoup de rebondissements, nous avons deux intrigues tout d'abord différentes qui finissent, au fur et à mesure de la lecture, à se mêler, se rejoindre, s'entrelacer. Bien qu'encore tourmentée par son espèce de triangle amoureux, Anita se concentre beaucoup plus sur ses enquêtes et elles sont intéressantes, ces enquêtes. Contrairement au tome précédent, nous nous concentrons plus sur l'intrigue et moins des déboires sentimentaux de l'héroïne. Ouf ! Il faut dire qu'Anita est appellée à enquêter dans une autre ville, loin de son Richard chéri qu'on ne voit donc que très peu (en début de tome). Autant dire qu'il ne me fait pas encore très grande impression, ce professeur de science lycantrophe ! En revanche, nous avons droit à du Jean-Claude ! Certes, on aurait pû très bien ne pas le voir non plus, mais Anita a besoin de son aide pour son enquête concernant des vampires. Croyant que le meurtrier des adolescents massacrés peut être un vampire, et un vampire douteux qui plus est (pédophile, sanglant... je vous passe les détails), elle fait appel au maître vampire de Saint-Louis et bien que JC travaille sur l'enquête, il profite de l'absence du loup-garou pour charmer Anita. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent...

Mais ce tome nous révèle pas mal de choses quand même : sur Jean-Claude qui, dans un instant de vulnérabilité, se confie à Anita sur son passé quand il était encore mortel et vampire nouveau-né (d'ailleurs, l'absence de Richard permet un développement intéressant de la relation entre Anita et Jean-Claude) ; sur l'enfance d'Anita et en particulier la relation touchante qu'elle avait avec sa mère, il faut dire que j'ai trouvé Anita touchante à certains moments, plus fragile, humaine et en plein doute selon les scènes même si bien-sûr, elle reste la boule de nerfs qu'il ne faut pas trop titiller. Larry Kirkland, l'assistant d'Anita, absent au tome quatre, revient en force dans ce tome ! Il se révèle déterminé, têtu, sensible, parfois drôle, très attaché à Anita qui parfois déteint un peu sur lui comme le fera remarquer Jean-Claude. Il a bien évolué depuis le tome trois et c'est un plaisir que de le retrouver, j'ai vraiment aimé redécouvrir ce personnage, il promet d'être intéressant !

Dans ce tome se mélangent aussi les zombies et les vampires, et un peu de faes/feys qui utilisent leur glamour pour se fondre dans la masse ou pour leur propre intérêt, la famille de faes que nous rencontrons cache un lourd secret. Mais nous sommes surtout confrontés aux vampires (avec des scènes assez bizarres, choquantes, olé-olé donc âmes sensibles s'abstenir ! De toute façon, je crois que je retrouverais toujours au moins une scène 'what's the fuck ??' - que je ne traduirais pas car c'est une insulte mais sachez que j'aime beaucoup jurer en anglais dans ma tête ^-^ - dans chaque tome d'Anita Blake) et le côté le plus intéressant était les vampires vus dans la société humaine. Nos chers êtres à crocs ont été reconnus comme des citoyens à part entière, le Sénat cherche à plus impliquer les éxécuteurs et pense à voter une loi pour que des membres des forces de l'ordre deviennent éxécuteurs car ils doivent apprendre à se défendre contre les vampires et que ça pourra toujours servir lorsqu'ils seront confrontés à des vampires lors d'une enquête. Le fonctionnement de la société vampirique est mieux exploitée ici, toutes les créatures de la nuit ne souhaitent pas être reconnues dans la société humaine

Quelques répétitions sinon, je crois que le 'Et merde !' est devenue l'insulte préférée d'Anita quand elle jure dans sa tête, et on va bien finir par le savoir quel genre d'armes elle emmène avec elle, avec laquelle elle dort, les Nike qu'elle porte... mais c'était plus supportable qu'avant. J'ai bien fini par m'y habituer. Mais je vais également finir par croire que l'auteur aime ses hommes avec des cheveux longs : tous les bels hommes dans la série ont des cheveux longs et soyeux, magnifiques et bouclés ! La mode des cheveux longs chez la gente masculine est-elle de nouveau d'actualité ? Si c'était pour quelques personnages (2-3), d'accord mais pratiquement tout le monde ? J'admets qu'un homme aux cheveux longs (et bien entretenus) est séduisant, mais quand même... mais vraiment, ce ne sont que des remarques, des défauts mineurs car j'ai beaucoup aimé ce tome, il est bien mieux au quatrième et je me régale en ce moment avec le sixième :)

Extrait :

- Pourquoi je n'ai pas droit à un fusil, moi aussi ? gémit Larry.
Il avait l'air sérieux, mais je secouai la tête.
- Quand tu sauras te servir de ton 9 mm, on en reparlera.
- Génial !
Oh, l'enthousiasme de la jeunesse ! Larry n'a que quatre ans de moins que moi. Parfois, j'ai l'impression qu'un millénaire nous sépare.
- Il ne va pas nous tirer accidentellement dans le dos, pas vrai ? demanda l'adjoint Coltrain.
- Il a promis de s'abstenir.
Coltrain me dévisagea comme s'il n'était pas certain que je plaisantais
.

Chapitre 15.

samedi 26 novembre 2011

A comme association (T.2) Les limites obscures de la magie - Pierre Bottero.

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Articles connexes :

- Tour B2, mon amour.
- La quête d'Ewilan (T.1) D'un monde à l'autre.
- La quête d'Ewilan (T.2) Les frontières de glace.
- A comme association (T.1) La pâle lumière des ténèbres. (écrit par Erik L'Homme)
- A comme association (T.3) L'étoffe fragile du monde. (écrit par Erik L'Homme)


Emprunt par Matilda.

Quatrième de couverture :

Prénom : Ombe ; Âge : 18 ans.
Description : cheveux blonds et courts en pétard, yeux bleus, allure sportive.
Profession : Agent stagiaire à l'Association et étudiante (officiellement)
Signe particulier : incassable.
Aime : sa moto, tabasser un bon gros monstre, qu'on lui fiche la paix.
Mission : faire l'effet d'une bombe sur gobelins et trolls
.


Mon avis :

Ca fait déjà quelques semaines que ce tome a été lu, j'espère me souvenir de suffisament de chose pour faire un billet constructif. Le premier tome écrit par Erik L'Homme mettant en scène Jasper m'ayant beaucoup plu, je me suis essayée à la version de Pierre Bottero qui nous présente Ombe dans ce second tome qui lie certains évènements au premier.

Comme Jasper, Ombe fait partie de l'Association, société secrète dont les agents ont pour mission de s'occuper et de rappeller à l'ordre de créatures surnaturelles qui auraient un tantinet oublié de se faire discrètes aux yeux des humains. Sa particularité qui lui a valu d'être remarquée par l'Association est la suivante : elle est, comme qui dirait, incassable. Qu'elle tombe à une hauteur impressionnante, qu'elle se fasse percuter par un objet lourd, elle ne se casse pas facilement, c'est comme si elle était faite d'acier. Elle a une extraordinaire force physique et une résistance corporelle hors norme. Sa première mission est d'abord de calmer des gobelins furieux, puis de s'assurer de la tranquilité d'un Être de l'Eau, un monstre marin dont l'environnement est menaçé par la main de l'Homme. La discrètion est de mesure dans ce genre de mission, ainsi que ne cesse de le répéter Walter, le directeur de l'Association, et ce n'est pas toujours évident, surtout pour Ombe...

Ce tome m'a un tout petit peu moins plu que le premier, mais vraiment un tout petit peu ! Légèrement ! Mais c'est plus dû au fait que je préfère le personnage de Jasper (moi et mon faible pour les personnages masculins !), pas que j'ai été déçue de ce tome, au contraire, mieux connaître Ombe a été génial en plus de retrouver la plume de Pierre Bottero ! Ombe ne m'avait pas fait grande impression dans le premier tome, ici on découvre une jeune fille sportive, avec un sale caractère : elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, loin de là ! Elle est vraiment différente de Jasper, elle un un tempérament bien trempé et n'hésite pas à distribuer des baffes par-ci par-là à certains individus agaçants. Une vraie furie ! Mais une furie du style sympathique et attachante, ce récit à la première personne nous permettant de mieux entrer dans sa tête et la comprendre. Elle peut être drôle aussi : auto-dérision, ironique, sarcastique et jurant des insultes contenant une partie du corps de Lucifer (Par les sabots de Lucifer !). Outre sa résistance physique et son amour pour sa moto, elle sait parler plusieurs langues vivantes (comme le japonais) à la perfection... mais pas les langues mortes comme le latin ! Ce qui est dommage car la plupart des formules magiques sont en latin ou langue beaucoup plus ancienne. Car si Ombe favorise la force et fonce dans le tas, c'est vraiment Jasper le spécialiste des formules magiques et préparations avec des plantes et minéraux, on s'en rend bien compte dans ce volume. Malgrè sa maturité et son indépendance, Ombe a quand même besoin d'aide et Jasper est là pour remplir ce rôle, elle est fière mais elle admet quand même que c'est réconfortant de savoir que quelqu'un s'inquiète et se préoccupe d'elle (Jasper).

Outre Jasper, on rencontre (ou devrais-je dire retrouver ?) d'autres personnages de l'Association : la secrètaire, Mademoiselle Rose, qui semble être omnisciente et sévère ; le Sphinx et son armurerie et ses sarcasmes, Walter, le directeur, toujours aussi fidèle à lui même : adore hurler sur les employés et, tel Maugrey Fol Oeil (Harry Potter, tome 4 :p) et son 'Vigilance constante !!', il répète sans cesse à la discrétion. Les situations sont cocasses, l'humour est bel et bien présent, il y a de l'action, des créatures surnaturelles : des gobelins, un monstre des eaux, un sorcier nommé Siyah et un troll qui, comme nous l'a appris le premier tome, sait très très bien philosopher ! J'ai été amusée de lire Erglug citant Cicéron, Platon, Camus... tous des philosophes renommés ! En effet, les trolls savent philosopher ! Peut-être mon année de BAC aurait pris une toute autre dimension si j'avais eu ce troll comme professeur de philosophie...

Bref, Ombe m'a un peu moins séduite que Jasper, mais je l'aime bien, même si elle est impulsive, bagarreuse, et peu efficace en magie, elle a ses qualités et ses défauts, comme tout le monde. J'ai beaucoup aimé la façon dont Erik L'Homme et Pierre Bottero ont réussi à connecter les deux tomes, on retrouve certaines scènes du tome deux sous la perspective d'Ombe, une nouvelle vue sur la même scène sans que ce soit ennuyeux et répétitif. C'est, au contraire, intéressant ! Et puis, quel plaisir de retrouver la plume de Bottero, très plaisant, avec de l'humour, des références à d'autres oeuvres, de l'auto dérision, c'est frais, divertissant, ça s'annonçe vraiment comme une série jeunesse très sympathique et je suis sûre que la suite nous réserve bien des surprises, merci à Matilda de m'avoir prêté les tomes de la série !

Extrait :

Alors que je rebondissais de famille d'accueil en centre d'hébergement pour mineurs en détresse et de centre d'hébergement pour mineurs en détresse en famille d'accueil, j'ai développé un sens aigu de l'autonomie que de savants médecins ont appelé 'pathologie de la fugue', ainsi qu'un besoin légitime de raisonner par moi-même que lesdits savants médecins ont traduit par 'allergie irrémédiable à toute forme d'autorité'.

7.

vendredi 25 novembre 2011

Les chroniques des vampires (T.6) - Armand le vampire - Anne Rice.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/ArmandleVampire.jpg

Du même auteur  :
- Les chroniques des vampires (T.2) Lestat le vampire.
- Les chroniques des vampires (T.3) La reine des damnés.
- Les chroniques des vampires (T.4) Le voleur de corps.
- Les chroniques des vampires (T.7) Merrick.
- Les chroniques des vampires (T.8) Le sang et l'or.

- Les nouveaux contes des vampires (T.1) Pandora.
- Les nouveaux contes des vampires (T.2) Vittorio le vampire.




/ ! \ Fang's Addict Challenge / ! \



Quatrième de couverture : 

Au chevet de Lestat, plongé dans un profond coma, David Talbot, l'archiviste du Talamasca, rencontre Armand, peut-être le plus mystérieux et sans conteste le plus séduisant des vampires. Il entreprend de lui faire raconter l'histoire de sa vie. Une histoire cruelle et flamboyante qui nous mène des steppes de la Russie à Constantinople et à la Venise de la Renaissance, où il est recueilli par Marius, un peintre qui vit avec faste et dont il ignore qu'il s'agit d'un vampire...




Mon avis :

Je refais encore un peu de découpage au niveau de la quatrième de couverture, marre des résumés qui révèlent l'intrigue ! Et l'effet de surprise, alors ? Heureusement que malgré les spoilers dans le résumé, cette lecture fut un véritable délice qui me donne envie de relire Anne Rice encore et encore ! Merci à Matilda de m'avoir offert ce volume quasi introuvable (mais elle a un don pour trouver les livres rares, j'imagine qu'elle n'est pas une fée des livres pour rien :D).

Anne Rice est sans conteste la grande prêtresse des vampires, elle m'a charmé avec Entretien avec un vampire, relatant l'histoire de Louis de Pointe du Lac, vampire très humain possédant une très grande profondeur psychologique ; avec Lestat le vampire aussi, contant l'histoire de Lestat de Lioncourt, vampire libertin avec un penchant pour la violation des règles ; avec aussi La reine des damnés, Le voleur de corps, Merrick et enfin Vittorio, vampire de la Renaissance. Ce tome-ci nous conte l'histoire mortelle et vampirique du personnage d'Armand, que nous avons déjà vu dans les premiers tomes et qui est un personnage assez important, l'un de mes préférés aussi. Armand conte son histoire à la demande de David Talbot, enfant vampire de Lestat et qui travaillait dans le surnaturel avant d'être vampirisé. De son enfance en Russie, ses nombreuses années dans la Venise de la Renaissance en compagnie et sous la protection de Marius, peintre vampire tout habillé de rouge, à son entrée dans le monde des vampires, puis l'Europe en France avec le Théâtre des Vampires, et à New York...

Enfin un récit sur Armand le vampire ! Un des vampires clés des Chroniques des Vampires, qui apparaissait et disparaissait au fil des événements, personnage qui m'intriguait déjà depuis le premier tome, vampire mystérieux qu'il est, prenant d'autres dimensions dans les autres tomes et découvrir son histoire permet de lever le voile sur certains mystères, beaucoup de choses s'éclairent et nous permettent de mieux le comprendre : ses relations avec son maître vampire Marius, l'importance de sa rencontre avec Lestat, ses liens et ressentis face aux autres vampires comme Louis (comment se voient-ils depuis le tome un ?) ou Daniel. L'histoire d'Armand nous donne quelques réponses en même temps qu'elle dresse plusieurs questions, notamment sur Marius de Romanus, son créateur, et son histoire car là encore, des événements de l'histoire de Marius (l’événement après Venise par exemple, mais je n'en dirais pas plus, pour ne pas spoiler) restent bien floues, mais là j'espère que le tome consacré à Marius (Le sang et l'or) nous en dira plus, en même temps que deux femmes de la connaissance de Marius : Pandora et Bianca, surtout cette dernière qui laisse un voile de mystère derrière elle après la lecture de Armand le vampire. Bref, bref, le livre est riche en événements étonnants, rebondissements et péripéties ! Le tout, sous plusieurs époques. Comme quoi, Anne Rice sait manier pratiquement toutes les époques. Quand on sait qu'elle nous a fait voyager dans les XVIIIe jusqu'au XIXe siècle, ici c'est la Renaissance en grande majorité !

Toute la beauté de la Renaissance à Venise et à Florence ! Deux belles villes italiennes plongées dans l'art, où l'Antiquité est revisitée, redécouverte, ou tout ce qui était bénéfique dans l'Antiquité est remodelé, repris. Comme dans Vittorio, cette plongée dans la Renaissance ne se fait pas sans une plongée dans l'art. Il y a beaucoup de mentions de Fra Angelico, des peintures d'icônes ou de tableaux représentant des personnages ou scènes bibliques. Marius, qui est un artiste et aussi maître d'Armand, tâche de lui apprendre l'art, lui faire comprendre et ressentir l'art car comme il l'a déjà dit à son cher apprenti : 'Etudier l'art te mènera à étudier l'humanité, étudier l'humanité te conduira à célébrer le monde ou à pleurer sur lui.'. L'histoire de Venise est vraiment très riche et cette richesse est retranscrite dans le roman, c'est la Renaissance italienne comme s'y on y était ! Les peintres italiens et les Médicis, associés à cette époque, sont également mentionnés de nombreuses fois. Ça me rappelle d'une certaine façon l'histoire de Vittorio le vampire que j'ai lu et chroniqué il y a quelques mois déjà.

Armand est vraiment un personnage intriguant et intéressant. Il évolue au fil des pages, des chapitres. C'est un vampire important dans Les Chroniques et ce tome permet vraiment au lecteur de mieux le découvrir. Armand n'a pas toujours été Armand. Longtemps avant d'être l'apprenti de Marius, il fut Andrei et a grandit en Russie, à Kiev [ avant que la famille soit attaquée et qu'il ne fut enlevé, événement que son père Ivan vivra mal, sombrant dans la culpabilité de n'avoir pas pu sauver son fils, noyant son désespoir dans l'alcool ], puis devenu esclave et vendu à Marius qui lui offre protection et foyer, il devient Amadeo, qui signifie 'aimé de Dieu'. Il fut très longtemps Amadeo auprès de Marius pour qui il fut apprenti... et amant. Si les relations homosexuelles étaient des sous-entendus ou implicites dans les premiers tomes, ici on assiste vraiment à l'évolution de la relation entre Armand et Marius, une relation passionnée. Ils sont vraiment très attachés l'un à l'autre, bien qu'Armand ne peut s'empêcher de tenter son maître, de le contrer, de jouer les impertinents, car il veut faire ressortir de son maître toutes sortes d'émotions, il aime le provoquer. Bien que quand je parle de leur relation, je devrais plutôt parler d'Amadeo et non d'Armand car en mon fort intérieure, ce sont deux personnes assez différentes. Je ne doute pas qu'il reste un peu d'Amadeo en Armand mais ce sont deux personnes différentes [ et le fait d'avoir été séparé de Marius un long moment, pendant plusieurs siècles a dû changer Amadeo, le modeler en Armand qui est un nom qui a été choisi pour lui par un groupe de vampires dont il a fait parti à un moment ] mais grâce à ce tome, la scène des retrouvailles de Marius et Armand est plus compréhensive et d'autant plus touchante, on voit bien là toute l'étendue de leur affection.

On comprend mieux les ressentis de Marius et Armand dans La Reine des Damnés, ainsi que certains événements d'Entretien avec un vampire (je n'en dirais pas plus ! mais ceux qui l'ont lu doivent comprendre de quoi je parle), on avait déjà eu le point de vue de Louis et Lestat sur ces événements, maintenant nous avons celui d'Armand, qui nous permet de mieux comprendre ce qu'il s'est passé et ce qu'il a caché à Louis et Lestat au sujet de la petite Claudia, l'enfant vampire. C'est raconté d'une telle manière que ce n'est pas du tout répétitif ou ennuyeux. Et comme pour Lestat et Louis, il y a une vraie quête de spiritualité chez Armand qui est peut-être plus profonde et marquée chez ce personnage qu'elle ne l'a jamais été pour Lestat ou même Louis car la particularité des vampires d'Anne Rice est leur profondeur psychologique : les vampires sont tous des personnages torturés et plongés dans de nombreuses réflexions sur nombre de choses, sans que cela soit gonflant. Car ai-je besoin de préciser à quel point la plume d'Anne Rice est envoûtante ? L'art de parler de sang, d'immortalité, de sexe (car il y a des passages assez... olé-olé comme les scènes avec la courtisane Bianca, l'initiation sexuelle d'Armand, etc.), de religion et spiritualité, et d'Histoire de façon très réaliste, ce qui donne une grande profondeur à l'histoire qui nous paraît plus réelle.

Assez papoté ! Pour résumer, je dirais que c'était un excellent Anne Rice, comme toujours, son univers vampirique et sa plume ont su me charmer dans un récit proposant l'histoire à la fois mortelle et vampirique d'un des personnages clés de la saga, Armand. Histoire, religion, vampirisme, luxure et art sont mélangés dans ce petit bijou écrit d'une main d'or !

Extrait :

Le maître me révéla que sa création en tant que vampire remontait à près de quinze cents ans et qu'on trouvait des êtres de notre sorte par le monde entier. Dissimulés, méfiants, pour la plupart misérablement solitaires, les errants de la nuit, ainsi qu'il les appelait, faisaient de leur existence qu'une longue suite de tristes catastrophes, jusqu'à ce que le désespoir les consumât, les poussant à s'immoler dans un affreux brasier ou à la lumière du soleil.

IX. Première partie : Le corps et le sang.

mercredi 16 novembre 2011

Elle s'appelait Sarah - Tatiana de Rosnay.

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'Elle s'appelait Sarah, elle n'avait pas huit ans
Sa vie, c'était douceur, rêves et nuages blancs
Mais d'autres gens en avaient décidé autrement
Elle avait tes yeux clairs et elle avait ton âge
C'était une petite fille sans histoires et très sage
Mais elle n'est pas née comme toi ici et maintenant.'

- Comme toi, Jean-Jacques Goldman. -


/ ! \ Challenge Histoire / ! \







L'auteur :


http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/tatianarosnay1.jpg
Tatiana de Rosnay
, née le 28 septembre 1961, est une journaliste, écrivain et scénariste française. Bilingue, la plupart de ses romans sont français tandis qu'un ou deux ont été écrits en anglais (Boomerang et Sarah's Key). Son roman, Elle s'appelait Sarah, a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 2010.





 
Quelques liens utiles :
Rafle du Vel d'Hiv I. / Discours de Jacques Chirac. / Rafle du Vel d'Hiv II. / Musée des enfants du Vel d'Hiv. / Fondation de la Mémoire pour la Shoah.


Quatrième de couverture :

Paris juillet 1942 : Sarah, une fillette de dix ans qui porte l’étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l’abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible. Paris, mai 2002 : Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv. Soixante ans après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie changer à jamais. Elle s’appelait Sarah, c’est l’histoire de deux familles que lie un terrible secret, c’est aussi l’évocation d’une des pages les plus sombres de l’Occupation. Un roman bouleversant sur la culpabilité et le devoir de mémoire.

Mon avis :

C'est quand j'ai décidé de visionner le film, passé sur Canal+ il y a quelques semaines, que je me suis motivée à lire le livre. Dans la plupart des cas, voir le film adapté avant me motive plus pour lire le livre, peu importe si l'adaptation en question est mauvaise ou bonne. Comme cela faisait un moment que ce livre dormait dans ma PAL, il était grand temps que je le sorte et je ne le regrette pas.

En 2002, à Paris, le journal américain Seine Scenes décide de consacrer un article sur la rafle du Vel d'Hiv suite à l'approche de la date anniversaire de cette terrible tragédie, et c'est Julia Jarmond qui est chargé de cet article. Elle se renseigne via Internet et en lisant des livres sur le sujet, puis interroge des survivants, visite le lieu où se trouvait le Vélodrome et découvre avec horreur et stupeur le calvaire dont ont été victimes les familles juives déportées. Cela s'accentue alors qu'elle découvre que l'appartement où son mari avait l'intention d'emménager avec elle était le lieu ou avait grandi son père et ses parents, durant la seconde guerre mondiale, et que l'appartement en question était habité par des familles juives avant la rafle. Julia souhaite en savoir plus sur la famille ayant logé dans l'appartement et ce qui est advenu de ses membres. Mais remuer le passé n'est pas toujours une bonne chose et la vérité peut blesser...

Je suis une férue d'Histoire, ce n'est plus un secret pour ceux qui suivent ce blog et me connaissent suffisament bien, et la seconde guerre mondiale m'intéresse beaucoup plus, je connais en gros l'Histoire de la Résistance, du Troisième Reich, de Vichy, du sort des Juifs mais j'en sais finalement si peu sur la rafle du Vel d'Hiv. Cette tragédie n'avait eu qu'un paragraphe qui lui était consacrée dans mon vieux cahier d'Histoire du collège et malgrè quelques livres et films sur le sujet visionnés plus tard, je n'ai pas poussé la curiosité jusqu'au boût. Ce livre a été une vraie claque comme il m'a fait me poser des questions sur le passé, les secrets et le devoir du mémoire mais j'y reviendrais plus tard. En plus d'être un roman historique qui nous en apprend un peu plus sur cette tragédie, une véritable interrogation sur le devoir de mémoire, sur les ombres du passé, la volonté de ne pas minimiser et de ne pas oublier cet évènement sombre de notre Histoire, toujours se souvenir, ne jamais oublier. Et un rappel comme quoi certains sont survécus mais le passé les poursuit toujours même des décennies après.

Ce roman est rythmé par une alternance des chapitres entre le passé (l'histoire de Sarah en 1942) et le présent (la vie quotidienne de Julia Jarmond, journaliste américaine mariée à un français). En voulant sauver son petit frère, alors que la police française venait la chercher elle et sa famille, elle a - sans le savoir - lié son destin avec celui d'une autre famille via l'appartement où ces deux familles ont logé. Victime de la rafle, toute trace d'elle est perdue ensuite. En 2002, pour la commémoration du 60e anniversaire de la rafle, Julia Jarmond entame diverses recherches et se retrouve confrontée au passé et au silence qui couvre cette page cruelle de l'Histoire. Les français ayant vécu cette époque, encore en vie, sont récitents à évoquer ces évènements. Il n'est jamais bon de remuer le passé. Julia tente néanmoins de répondres à ses questions. En tant qu'Américaine, elle est quasi étrangère à cette partie de l'Histoire de sa seconde patrie, la France. Comment comprendre une France meurtrie par la seconde guerre mondiale, déchirée en trois parties : ceux qui aident et qui résistent, ceux qui collaborent, et les victimes : les Juifs ? Prise de curiosité sur la famille juive ayant habité dans l'appartement qui sera le sien, elle tente de réconstituer le parcours de la jeune Sarah, malgrè le silence des français et les désapprobations de la famille de son mari pour qui faire ressurgir le passé peut provoquer des mauvais souvenirs mais aussi changer le cours du présent comme Julia l'apprendra à ses dépends. Toute sa vie de famille sera remise en question à cause du passé d'une petite fille. Contre l'avis de son entourage et malgrè ses problèmes personnels, Julia mène l'enquête... Que s'est-il passé ? Qu'est devenue Sarah ? A-t-elle échappé au destin cruelle qui l'attendait ? Est-elle encore en vie ?

Deux héroïnes pour un roman. Ce roman se passe en deux temps à deux époques différentes mais reliée par la rafle et le destin de la jeune Sarah. Les chapitres du passé sont écrits en italique et on alterne très souvent entre présent et passé jusqu'à un certain moment où l'histoire de Sarah prend fin brusquement, jusqu'à ce que les recherches de Julia lui fassent découvrir l'existence de la fillette et c'est à Julia Jarmond de découvrir la suite. Les chapitres sont courts (pas loin de 5 ou 6 pages), donc on a pas trop le temps d'être frustré de quitter le passé ou le présent pour revenir dans l'autre époque (bien que j'avoue que les flash-back du passé étaient bien plus intéressants et émouvants), le récit est vif, on entre tout de suite dans le vif du sujet, la mise en place de l'intrigue et des situations sont rapides, le style est plaisant à suivre, on ne s'ennuie pas et on a très vite envie de tourner les pages, de lire encore et encore pour savoir la suite car le roman tourne surtout sur cette grande question : qu'est-il arrivé à Sarah ? La petite Sarah est un personnage très attachant, courageuse, téméraire, elle est très humaine et se voit obligée de grandir et mûrir vite dans ce monde cruel. D'abord fragile, elle mûri et devient déterminée. La partie sur sa vie m'a particulièrement plu, captivé et ému, on a vraiment mal pour elle. Vient ensuite la vie de Julia Jarmond, dans l'ensemble c'est un personnage fort sympathique, pas désagréable, elle est lasse d'une lutte pour garder son couple, elle aime son mari français mais elle doute, elle s'ennuie, ses recherches journalistiques lui permettent de s'éloigner de son quotidien et vont radicalement bouleverser sa vie, elle va chercher à se renforcer, à prendre des décisions sur la vie qu'elle mène : agir au lieu de subir. C'est le portrait de deux êtres face aux évènements.

Je n'ai vraiment pas grand chose à reprocher à Julia, c'est un personnage intéressant que j'ai aimé suivre, néanmoins certaines choses m'ont déplu à propos de ce personnage. Le fait qu'elle soit Américaine montre bien - et ce malgrè tout l'attachement qu'elle porte à la France qu'elle considère comme étant sa seconde patrie - les différences de culture entre la France et l'Amérique, elle ne connaît pas grand chose à l'Histoire de la France, normal qu'elle se sente éloignée de cette page de l'Histoire, qu'elle ne réagisse pas comme les Français qu'elle croise, d'ailleurs l'auteur elle-même s'est détachée de cela en écrivant ce roman en anglais et non dans sa langue maternelle. Et si ces différences entre les deux pays étaient intéressants (car on voit bien là les différences de cultures, de moeurs, de comportement entre Paris et New York), c'est un peu gonflant à la longue les 'en bonne américaine, je fais ceci, je fais cela.' Elle a beau être attachée à la France, aimer certains élèments typiquement français, elle ne peut s'empêcher de critiquer... en fait, elle critique tout court, pas tout le temps encore heureux ! mais... elle ramène souvent au tapis qu'elle est Américaine, et elle critique la France en la comparant à New York ou tout serait mieux PUIS quand elle va en Italie ou retourne à New York, elle critique ces deux lieux en les comparant à la France !

Mais bon, n'allez pas croire que je lui trouve que des mauvais côtés, elle montre quand même son amour pour la France, elle est tenace et on avançe bien dans l'histoire grâce à elle. Sa fille, Zoë, m'a plu, elle est sympathique et matûre pour son âge. Le mari, n'en parlons pas ! Un Parisien hautain, sarcastique, macho, qui refuse de vieillir, qui ment et qui pense que tout le monde est à sa disposition. Par contre, j'ai bien aimé le couple gay, et William [ le fils de Sarah ] dont je ne dirais rien pour ne pas spoiler. J'ai aussi aimé le beau-père de Julia, Edouard, d'abord dur au début mais qui devient plus humain, ses actions, son caractère, ses discours m'ont plu. Mais ce qui m'a le plus intéressée était l'aspect recherche de la vérité, la découverte d'un fait méconnu de notre Histoire car l'épisode de la rafle du Vel d'Hiv reste méconnu, on en sait peu alors que c'est un évènement tragique et affreux, l'auteur traduit bien les horreurs qu'on vécu les familles juives.

Le travail de recherche est vraiment bien décrit, elle évoque même des faits importants et plus réels comme le discours de Jacques Chirac sur cet épisode, l'anniversaire de la rafle en 2002. Je n'avais aucun mal à tout me visualiser. Ce livre m'a également fait poser des questions sur le devoir de mémoire, c'était presque accusateur ce que j'ai lu, du moins je l'ai compris comme ça : honte à nous de refuser de nous souvenir, de laisser le passé tel qu'il est et de ne pas chercher à en savoir plus et honte aux français qui ont collaboré, honte à nous de rejeter la faute sur les Nazis/Allemands alors que des français et Vichy ont collaboré. Certes, je suis moi-aussi horrifiée et dégoûtées de ces gens qui ont collaboré et ont aidé à envoyer des Juifs à la mort, nous sommes bien conscient de notre part de responsabilité dans cette affaire, tous les français n'ont pas été neutres ou résistants et les Français d'après-guerre ont eu honte de la collaboration et ont cherché à se défaire de cette image pour ne pas subir la même chose que les pays vaincus mais plus le temps passe et plus on sait sur le sort des Juifs, plus on prend conscience des horreurs et des évènements comme le discours de Jacques Chirac montrent bien qu'on reconnaît la collaboration. Les survivants parlent, il y a de plus en plus de témoignages, ce passé n'est plus fermé, il se dévoile de plus en plus au fil des ans et je peux comprendre le silence des français de l'époque, et contrairement à certains personnages du roman, je ne les blâme pas entièrement. Je peux comprendre même si je n'ai pas connu cette époque.

Nous sommes conscient que nous devons nous souvenir, ne jamais oublier, ce livre en est une preuve : n'oublions pas les tragédies de l'Histoire. Le récit de Sarah est poignant et marquant, comment ne pas frémir d'horreur en pensant à ce qu'ont vécu toutes les victimes juives ? Ce livre nous donne vraiment conscience du devoir de mémoire à entretenir et qu'il faut se souvenir du passé pour mieux vivre le présent, ne plus refaire les mêmes erreurs, comprendre ce qui a été le passé même s'il n'est pas toujours sage de remuer le passé. Ce roman a le mérite de traiter sur un sujet peu connu de la seconde guerre mondiale, d'un évènement qui dérange, dont on est pas très fiers en France, mais dont on se doit de se rappeller. Sans tomber dans le mélodrame, c'est une histoire bouleversante qui nous permet de ne pas oublier, et de nous apprendre plus de choses sur ce terrible évènement, un véritable coup de poing, cette lecture et une révélation...

Extrait :

Oui, la guerre est finie, enfin finie, mais pour ton père et moi, rien n'est plus pareil. Et plus rien ne sera jamais pareil. La paix a un goût amer. Et le futur est inquiètant. Les évènements qui ont eu lieu ont changé la face du monde. Celle de la France aussi. Notre pays n'est pas encore remis de ces sombres années. Cela arrivera-t-il un jour ? Ce n'est plus la France que j'ai connu lorsque j'étais enfant. C'est une autre France que je ne reconnais pas.

mercredi 9 novembre 2011

Le goût des pépins de pomme - Katharina Hagena.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/LeGoutdesPepinsdePomme.jpg
A la mort de Bertha, ses trois filles, Inga. Harriet et Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture du testament. 

A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en quelques jours de ce qu'elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. 

Mais, à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l'entoure, ses souvenirs se réveillent, reconstituant l'histoire émouvante, parfois rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes. Katharina Hagena nous livre ici un grand roman sur le thème du souvenir et de l'oubli.






L'histoire commence avec Iris, le personnage principal, qui se rend aux funérailles 
de sa grand-mère, Bertha Lünschen, née Deelwater. Après l'enterrement, elle se rend à la maison familiale avec sa mère et ses tantes pour la lecture du testament. A la surprise générale, c'est Iris qui hérite de la maison. Pourquoi Bertha l'a choisi elle et pas une de ses filles ? Peut-être parce qu'elle était la seule à garder de bons souvenirs de la maison... Pourtant, Iris n'envisage pas de la garder. Elle décide toutefois de rester quelques jours dans la demeure familiale à Bootshaven, au nord de l'Allemagne où, au fur et à mesure qu'elle redécouvre la maison, les souvenirs de son passé et de la famille renaissent en elle...

Je dois dire que j'ai eu du mal à comprendre le grand succès qu'a rencontré ce livre, mais j'en garde toutefois un bon souvenir. Mon problème avec le roman a été son style qui m'a quelque peu déconcerté, j'ai été perdue un moment avant de m'adapter progressivement. Le style m'a rappelé
 le style d'une de mes professeurs à la fac : elle raconte l'histoire, puis se perd dans des anecdotes qui durent un certain moment et au final, on ne sait plus si on est toujours dans l'anecdote ou si on est revenu dans l'histoire ! D'autant plus que les retours dans le passé sont du point de vue omniscient (car on revient parfois dans le passé de certaines personnes de la famille où la narratrice n'était pas née et que le texte décrit des choses qu'Iris n'aurait pas pu savoir... à moins que les tantes d'Iris se plaisent à raconter à leur jeune nièce leur vie sexuelle !) ou interne alors que la plupart du temps on est en point de vue interne car on vit l'histoire à travers les yeux et les pensées d'Iris qui raconte l'histoire.

Cela reste le grief majeur que j'ai pu avoir avec cette histoire, car lorsque Iris renoue avec son passé et qu'elle se remémore les moments avec sa famille, c'est vraiment intéressant, passionnant ! C'est un livre sur les secrets de famille et on se prend d'affection pour cette famille sans mal. On imagine très bien les paysages de ce coin d'Allemagne du nord, c'est très poétique quand Iris décrit. On a de longues descriptions détaillées nous offrant un texte sur l'oubli, les secrets et les souvenirs d'enfance. On voyage au cœur des relations entre les différents membres de la famille, d'une famille plus ou moins compliquée, complexe, tragique, pleine de secrets. Il y a Bertha, la grand-mère qui souffre d'alzheimer, avec sa soeur Anna morte trop tôt. Il y a Hinnerk, le grand-père au fort caractère, la figure d'autorité de la famille, sévère mais juste et un poil poète. Il y a leurs trois filles : l'aînée, Inga [ née, en réalité, d'une nuit d'amour adultère avec Monsieur Lexow, un voisin ] qui est une très belle femme qui attire les hommes, qui a eu beaucoup d'amants sans avoir eu de relation sérieuse, qui porte beaucoup de bijoux en ambre, si bien qu'ils produisent de l'électricité quand ils se rencontrent et que ça donne quelques petites décharges électriques à tous ceux touchant Inga ; puis vient Christa, l'enfant du milieu, la mère d'Iris, qui est patineuse, timide et discrète ; et enfin la cadette, Harriet, qui s'est inscrite dans une secte après la mort de sa fille, qui est traductrice et qui a fait des études en anglais, allemand et français, qui a été une fille-mère [ car le père, Friedrich Quast, médecin, voyait plusieurs femmes ].

Puis vient la seconde génération : Iris, la narratrice, qui traînait souvent avec sa cousine, Rosemarie, une très belle fille rousse et svelte, et une amie Mira qui aimait le noir, s'habillait en noir, mangeait des aliments et buvait des boissons ayant uniquement une couleur noire ou si foncée qu'elle ressemble à du noir, Mira qui a un petit frère, Max, discret, qu'Iris trouvait idiot et timide par le passé, mais qu'elle ne cesse de croiser depuis qu'elle est revenue dans sa ville natale, et qu'elle se surprend à aimer sa compagnie. Iris évoque tous ces personnages et autres. Certaines histoires nous permettent de comprendre un peu mieux l'histoire de la famille, d'autres sont juste là pour nous en apprendre plus sur certains membres. Cela n'apporte rien à l'histoire qu'Inga ait eu beaucoup d'amants ou comment était Anna, la sœur de Bertha, mais on en apprend plus sur les personnages. Les personnages absents sont très souvent évoqués car les seuls présents dans l'histoire, qui participent à l'histoire dont Iris, Max et d'autres personnages secondaires. Bertha, Christa, Hinnerk, Inga et d'autres ont une place bien plus importante dans les souvenirs. On en a besoin pour comprendre ce qui est arrivé à Rosemarie, sa mort et pourquoi son fantôme continue encore d'hanter la famille, pourquoi Inga reste seule, qu'est-ce qui a conduit Harriet à finir dans une secte, pourquoi Christa s'est distancée de la famille alors qu'elle garde beaucoup d'affection pour ses sœurs et ses parents et d'autres mystères et secrets familiaux.

Ce livre m'a un peu fait penser à ma propre famille qui a elle-aussi ses problèmes, ses secrets, des membres qui se sont distancées, des querelles familiales, une demeure attachée au souvenir. Chaque famille a ses hauts et ses bas après tout. Et alors qu'Iris redécouvrait chaque pièce, chaque vêtement, chaque odeur, le jardin odorant avec ses fleurs, ses épices et son pommier, qu'elle se mettait à essayer les robes de sa tante Inga, le vélo de son grand-père, à revisiter sa ville et à revenir vers l'écluse, les forêts, les lacs, les lieux sacrés de son enfance, qu'elle se rappelait des plaisirs de la natation dans le lac, je me rappelais à mon tour tout ce qui pouvait me remémorer la maison de ma grand-mère maternelle, chaque odeur, chaque pièce, les plats qu'elle préparait, le puits, le poulailler... d'un côté, ce livre m'a fait me souvenir d'une partie de mon passé moi-aussi, un passé lointain, et des déchirures au sein de la famille. Je pense que pour mieux comprendre cette histoire de secrets familiaux, de patrimoine, d'héritage et d'histoires de famille, il faut aller au delà des 100 premières pages où les secrets et les drames se révèlent. On avance lentement, lentement mais sûrement et ne pas se laisser alourdir par les descriptions qui peuvent parfois lasser.

Je me suis longtemps demandée à quelle époque situer l'histoire. On est au XXe siècle, c'est certain, je dirais plus après la seconde guerre mondiale, sachant qu'Inga est née en 1941, que les vélos sont des moyens de transports privilégiés comparé aux voitures, que les femmes ne portent que des robes, qu'Iris a découvert le mot 'Nazi' peint sur la porte de garage de son grand-père, la seconde guerre mondiale est parfois évoquée dans ce texte, au moins on a - à travers certains flash-back - un fond historique qui rend l'histoire un peu plus complète et intéressante... donc, je dirais que l'histoire se situe majoritairement dans les années 1950 ou 1960... (ça dépend en fait, les tampons pour les règles existaient-ils déjà à ce moment ?) D'autres moments peuvent être confus, ou même déconcertants [ je crois qu'on a le droit à des actes lesbiens entre Mira et Rosemarie par moment... je dis 'je crois' car j'ai souvent eu du mal à capter, à saisir Rosemarie et je crois qu'Iris a finit avec Max et à avoir un fils avec lui, il y a pas mal de non-dits, on ne peut que deviner ] Néanmoins, ni je devais résumer ce livre en quelques lignes, je dirais que malgré un style confus et de longues descriptions, si on finit par s'y habituer, le livre est plaisant, on s'attache à cette famille pleine de drames, de secrets qui a tout de même su être heureuse malgré tout...

J'aimais lire et manger en même temps. Une tartine après l'autre, un gâteau après l'autre, sucré et salé en continuelle alternance. C'était merveilleux : les histoires d'amour avec une portion de gouda, les récits d'aventures avec du chocolat aux noisettes, les drames familiaux avec du muesli, les contes de fées avec des caramels mous, les romans de chevalerie avec des cookies. Dans beaucoup de livres, on passait à table quand le suspense était à son comble : boulettes de viandes, gruau, pain d'épice, une rondelle de saucisson noir, et du meilleur. [...] Et je lirais et je mangerais, je serais une sirène malheureuse ou un petit lord, je m'échouerais sur la côte d'une île déserte, courrais cheveux au vent à travers une tourbière désolée ou tuerais des dragons.

Chapitre VIII.