mardi 15 décembre 2015

L'archéologie de la Grande Guerre - Alain Jacques, Gilles Prilaux et Yves Desfossés.

Yves Desfossés, Alain Jacques et Gilles Prilaux, responsables de fouilles dans le Nord et en Picardie, livrent les fruits de leurs observations et des recherches archéologiques récentes sur la ligne de front et les champs de bataille. Ils présentent ici des données inédites pour l'étude de la Grande Guerre, enrichies d'une remarquable iconographie. Car l'archéologie apporte une contribution décisive à la connaissance de cet épisode tragique de notre histoire récente. Si les tranchées et les tirs d'obus ont parfois mis à mal des sites archéologiques bien plus anciens, l'exploration scientifique des vestiges de la guerre de 1914-1918 complète les témoignages des soldats et contredit parfois les documents officiels. 

On découvre un étonnant artisanat à base de douilles d'obus, mais aussi des rites funéraires bouleversants pratiqués sur les champs de bataille, où le souci de donner une sépulture aux corps parfois fragmentaires des soldats fait contrepoint aux indices d'une boucherie sans nom. Longtemps ignorée, cette archéologie du monde contemporain contribue à renouveler les travaux des historiens et tisse un lien nouveau avec un passé récent qui s'estompe des mémoires. Elle s'impose désormais pour sauvegarder par l'étude les sites des champs de bataille du premier conflit mondial inexorablement détruits par l'aménagement du territoire.

Lorsqu'il est question d'archéologie, on pense tout naturellement aux fouilles en Egypte, à Pompéi, en Grèce, voire même à Indiana Jones, et c'est tout à fait compréhensible. Toutefois, l'archéologie est une discipline qui englobe toutes les périodes de notre histoire, y compris une période plus contemporaine.

L'archéologie de la Grande Guerre est une discipline assez récente, qui a commencé dans les années 1990 et qui ne cesse de se développer depuis. Ces fouilles se font majoritairement dans le Nord et l'Est de la France, qui ont été plus impactées par le conflit. Elles ont entraîné de multiples découvertes à travers de nombreux et divers vestiges, nous permettant d'apporter de nouvelles informations sur la guerre 14-18 et plus particulièrement sous un angle plus humain, à travers les soldats.

J'ai eu la chance d'assister à une présentation de cette discipline, à l'université, par l'un des auteurs de cet ouvrage, Monsieur Alain Jacques, historien et archéologue à Arras, connu pour avoir découvert les vestiges de la cité antique de Nemetacum (Arras) et qui a été confronté aux vestiges de la Grande Guerre en menant des fouilles sur le chantier de construction de la ligne TGV Nord, dans les années 1990. C'est donc ce qui m'a amené à la découverte et lecture de ce livre.

L'ouvrage traite tout d'abord par le commencement, à savoir le début de cette branche de l'archéologie et les premières confrontations avec les vestiges. Elles ont souvent été mal vécues par les archéologues qui n'étaient pas ou peu préparés à une rencontre avec ces traces d'un passé encore récent : ces vestiges ont été majoritairement découverts lors de travaux, et les archéologues n'avaient pas alors la formation pour travailler sur une période aussi récente, et l'on avait pas imaginé fouiller ce passé qui est encore vif dans nos mémoires, entre les sépultures des soldats et les nombreux obus encore enfouis dans nos sols. Les auteurs parlent ainsi de la complexité de cette branche car elle touche un passé récent et on s'en remet davantage aux historiens qu'aux archéologues pour raconter cette période, d'autant plus qu'il y a des millénaires d'occupation humaine sur notre territoire, ainsi il est compréhensible que les archéologues s'attachent à raconter un passé plus ancien que l'on connaît moins, mais des archéologues ont fini par être confrontés à des vestiges de la Grande Guerre découverts lors de travaux d'aménagement ou de sondages de diagnostic archéologique, comme ce fut le cas d'Yves Desfossés, l'un des auteurs, et c'est ainsi que l'histoire de cette discipline commence. 

Les auteurs traitent ensuite de l'intérêt de cette archéologie, ce qu'elle apporte à l'histoire, d'autant plus que la Première Guerre Mondiale dispose d'une riche documentation. Il existe cependant des zones d'ombre et c'est là que l'archéologie intervient : là où les documents racontent en détail les origines du conflit, les nombreuses batailles, son évolution, etc, on découvre à travers les vestiges des informations sur la vie quotidienne des soldats au front, un aspect peu évoqué dans les sources de l'époque, car jugé relativement secondaire alors. Or, les soldats, peu importe leur nationalité, ont laissé des traces et cela nous apporte une nouvelle façon de voir le conflit, sous un angle plus humain. Cela nous permet parfois d'en apprendre plus sur le soldat en lui-même, son quotidien dans les tranchées, et des choses basiques comme l'alimentation, l'hygiène ou la foi. Les catégories d'objets les plus fréquemment retrouvés lors de fouille, à l'exception du matériel militaire, sont liés à la nourriture, à l'écriture ou à l'hygiène (une bouteille en verre frappée aux armes d'une division de l'armée, un crucifix parfois fabriqué par le soldat lui-même, etc).

Les auteurs évoquent également les pratiques funéraires des soldats, à travers l'étude des sépultures car ce sont les découvertes les plus fréquentes. Ils soulignent l'importance de l'impact de ces découvertes : si l'on découvre encore aujourd'hui des sépultures datant des siècles précédents, cela n'a pas le même impact car la Première Guerre Mondiale reste assez proche de nous, chronologiquement parlant, cela entre dans le champ de notre mémoire collective, d'autant plus que ces soldats auraient pu être nos grands-pères ou arrière grands-père et que les corps retrouvés portent les stigmates d'une mort violente. Il est donc expliqué que ces corps font l'objet de soins particuliers, ne serait-ce que par devoir de mémoire. L'archéologie nous permet d'en apprendre plus sur les pratiques funéraires des soldats car il n'existe pas un seul type de sépulture : il peut y avoir la tombe d'un soldat englouti avec son paquetage dans le no man's land ou dans un trou d'obus, une tombe collective, en passant par la sépulture individuelle soigneusement creusée ou aménagée rapidement. L'exemple le plus frappant est celui des Grimsby Chums, accueillant des soldats anglais dont le bras droit de chaque homme repose sur le bras gauche de son voisin, de façon à ce qu'ils soient unis dans la mort comme ils l'ont été dans la vie. L'intérêt est aussi d'identifier le soldat à travers les pièces d'équipement qu'on peut retrouver sur lui, et découvrir sa nationalité, son rang dans l'armée, un nom, le moment de la mort, la cause de la mort, etc. Cela peut aussi permettre de donner une vraie sépulture au soldat et de retrouver sa famille.

La sépulture collective des Grimsby Chums, littéralement les  potes de Grimsby , surnom que s'étaient donné ces hommes du 10e bataillon du Lincolnshire Regiment, a été découverte lors de la fouille d'un site gaulois et gallo-romain. Les corps de 20 soldats, probablement tombés sur le front au printemps 1917, ont été pour la plupart déposés coude à coude, Saint-Laurent-de-Blangy(Pas-de-Calais), 2002.
La tombe collective des Grimsby Chums, nom que s'est donné le 10e bataillon du Lincolnshire Regiment,
probablement tombés en 1917, et reposant coude à coude (Saint Laurent Blangy).

Comme évoqué précédemment, les objets et vestiges les plus fréquemment retrouvés appartiennent au domaine du militaire : armes, insignes, obus, ... jusqu'aux véhicules comme des tanks ! L'un des plus connus étant le tank de Flesquières, exhumé vers la fin des années 1990, et se présente comme un témoin important de la bataille de Cambrai. Comme on peut découvrir des cités antiques, les archéologues de la Grande Guerre découvrent aussi des sites, tels que des souterrains où l'on retrouve objets de la vie quotidienne du soldat, de nombreux graffitis et dessins, ou encore des ateliers comme la ZAC Actiparc où l'on a retrouvé de nombreux rebuts de tôle de laiton, que les soldats utilisaient pour fabriquer étuis de protection, coupe-papier, outils, voire quelques oeuvres d'art (les douilles d'obus décorées avec des inscriptions et dessins, par exemple) pour combler l'ennui, c'est ce qu'on appelle l'artisanat de tranchée.


Il s'agit d'un ouvrage très documenté sur cette branche méconnue de l'archéologie, accompagné de nombreuses photographies pour mieux découvrir les vestiges et des exemples concrets et détaillés pour illustrer le propos. J'ai trouvé vraiment intéressant la découverte de cette branche de l'archéologie et j'ai été sensible aux réflexions concernant le pourquoi et comment traiter cette archéologie d'un drame encore vifs dans nos mémoires et dont les derniers témoins n'ont disparus que récemment. C'est plus que de l'histoire ou de l'archéologie, car il y a un aspect mémoriel et personnel, ce que j'ai trouvé vraiment intéressant, d'autant plus que pour les habitants du Nord (comme moi) ou de l'Est de la France, c'est une autre façon de découvrir notre région. C'est un ouvrage très bien documenté et illustré que je recommande à ceux qui s'intéressent au sujet, ou qui sont intéressés par l'histoire.



artisanat de tranchee 14 18 - Artisanat et commerce equitable
Artisanat de tranchée : exemples d'objets fabriqués à partir du laiton des obus.

lundi 14 décembre 2015

Le Pianiste - Wladyslaw Szpilman.



Septembre 1939. L'invasion de la Pologne, décrétée par Hitler, vient déclencher la Seconde Guerre mondiale. Varsovie est écrasée sous les bombes ; à la radio résonnent les derniers accords d'un nocturne de Chopin. Le pianiste Wladyslaw Szpilman est contraint de rejoindre le ghetto nazi recréé au cœur de la ville. Là, il va subir l'horreur au quotidien, avec la menace permanente de la déportation. Miraculeusement rescapé de l'enfer, grâce à un officier allemand mélomane, le pianiste témoigne au lendemain de la victoire alliée...






C'est toujours un peu spécial de rédiger un billet sur un témoignage, un peu délicat. On ne peut pas juger sur la qualité du contenu, pas forcément sur le style de l'auteur ; on montre surtout les émotions causées par la lecture de l'ouvrage, ce que l'histoire a déclenché chez nous, comme émotions. J'ai lu Le Pianiste dans une période de creux littéraire, je n'avais pas la motivation de lire ou de poursuivre un roman, pourtant ce roman m'a captivé. Autant dire, il a été lu rapidement et j'ai eu du mal à le lâcher, et je l'ai quitté avec regret.


Wladyslaw Szpilman
Cet ouvrage a une histoire particulière : il a d'abord été publié sous le titre d'Une ville meurt, et son auteur l'a rédigé peu de temps après la guerre, alors qu'il était encore sous le coup de la souffrance vécue. Dans ce livre, Wladyslaw Szpilman raconte son quotidien en tant que pianiste et musicien à la radio, à Varsovie. Il était, et demeure encore, un pianiste célèbre dans sa patrie : il fut en effet compositeur de musique de films et fut pianiste officiel de la Radio polonaise. Il nous raconte d'abord sa jeunesse, comment, durant l'été 1933, c'est un peu l'insouciance à Varsovie car personne ne croit vraiment que les troupes allemandes vont arriver jusqu'à eux. Mais très vite le ton change : Szpilman raconte comment l'arrivée des Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale a bouleversé son quotidien : l'occupation allemande de la Pologne, la mise en place des Juifs dans un ghetto, les règles de vie et l'enfer vécus dans ce ghetto. 

Il raconte aussi le douloureux épisode de la déportation des Juifs du ghetto, dont la famille de Szpilman, dans un camp de concentration, à laquelle il échappa de justesse car enlevé de la file par quelqu'un qui connaissait et admirait le pianiste. Seul pendant un temps, Szpilman parvint à survivre à Varsovie grâce au soutien et à la solidarité d'amis et connaissances qui l'hébergèrent après sa fuite du ghetto, et qui risquèrent leur vie pour lui procurer nourriture et cachettes. C'est ainsi que, pendant une partie de la guerre, Szpilman alla de cachettes en cachettes pour tenter de survivre. Je vais spoiler cette partie de l'histoire, mais si vous avez vu le film, l'histoire n'a aucun secret pour vous : [spoiler] Un jour, un peu avant la fin de la guerre, dans une Varsovie quasiment détruite et déserte, Szpilman fut découvert par un officier Allemand, Wilm Hosenfeld, qui choisit de ne pas le dénoncer ou de l'arrêter mais de l'aider à se cacher et de lui apporter vêtements et nourriture [/spoiler]

J'ai beaucoup aimé suivre Szpilman au cours de son récit. D'une part, l'histoire qu'il a vécu est à la fois terrible mais aussi incroyable : survivre un conflit aussi destructeur que la Seconde Guerre Mondial, survivre en tant que Juif en Pologne, d'abord dans un ghetto, puis en échappant, presque par un coup de force du destin, le miracle non attendu, à la déportation, en survivant dans une Varsovie occupée par l'ennemi, de cachette en cachette, vivant seul et caché une majeure partie de son temps sans perdre la raison, mais aussi par sa rencontre inoubliable avec un officier allemand, qui choisit de le laisser en vie et même de lui apporter vêtements et nourriture, après un air de Chopin joué ; d'autre part parce que Szpilman ne garde aucune rancune, aucune haine envers les Allemands ou ceux qui ont collaboré pour mener les Juifs à leur perte. Aucune rancœur n'est ressentie, c'est essentiellement le récit d'un homme qui survit, malgré ses peurs, malgré tout ce qu'il a perdu, mais qui tente de continuer à vivre. Szpilman ne pousse pas à la haine. Après tout, dans son récit, il y a des bons comme il y a des méchants Allemands (Wilm Hosenfeld qui a sauvé Szpilman, et qui lui avoua ne pas être fier d'être Allemand, après tout ce qu'il s'est passé), comme il y a des bons comme des mauvais Polonais (les victimes de la guerre et de l'antisémitisme, les résistants... tout comme les Polonais qui ont choisi de collaborer et même de torturer).


 


- L'affiche américaine et l'affiche française -

La plume de l'auteur est légère. Le vocabulaire choisi est simple et direct, presque froid pourrait-on dire. L'auteur décrit tout en sobriété mais de manière efficace, poignante, car on ne peut pas rester insensible aux événements qu'il relate, mais sans descriptions vraiment "crues" pouvant heurter les plus sensibles. Il est important de noter que l'auteur a écrit ces lignes alors qu'il était encore sous le choc de ce qu'il a vécu, d'où sa manière de décrire "froidement" les choses, de nous renvoyer aux horreurs subies par les Polonais, mais qui sait prendre le lecteur aux tripes. Le but de l'auteur n'est pas de faire de belles phrases après tout, mais de relater ce qu'il a vécu.

Une particularité de l'histoire : la musique a permis, d'une certaine manière, à sauver Szpilman, à garder la raison, à survivre. C'est également la musique qui caractérise la rencontre entre Szpilman et Hosenfeld. C'est d'ailleurs une occasion pour moi de dire que j'ai beaucoup aimé les derniers chapitres, les dernières pages du livre où Szpilman rencontre Hosenfeld (ou plutôt Hosenfeld qui tombe sur Szpilman) et les événements qui ont fait que cet officier allemand décide de sauver Szpilman. Peut-être, comme le film le suggère, il a été profondément touché par sa musique, par le morceau que Szpilman a joué. Peut-être, sûrement, parce qu'Hosenfeld était un homme bon au fond de lui.

Ce livre (ou alors l'édition) relate également l'histoire de ce livre : ses nombreuses censures par des dirigeants communistes (à l'époque où l'Europe de l'Est, après la guerre, était sous autorité communiste) car jugé comme non politiquement correct : Szpilman relate non seulement les souffrances des Juifs, fait mention d'holocauste, parle des collaborations qui se sont produites entre des Polonais et des Allemands, et présente un officier allemand comme sauveur. C'est son fils, Andrzej, qui parvint à republier ce livre sous le nom que nous lui connaissons et que, petit à petit, les éditeurs de nombreux pays prirent la suite pour rendre l'ouvrage accessible. Ce livre a également consacré quelques pages pour parler de Wilm Hosenfeld, l'officier allemand qui sauva la vie de Szpilman, notamment pour en apprendre plus sur ce personnage, sa vie, mais également d'autres gestes qu'il a accompli pour sauver, ou témoigner de la gentillesse, à des Juifs au cours de la guerre. En plus du récit de Szpilman, ce livre m'aura vraiment permis de découvrir ce personnage discret de l'histoire et qui a pourtant fait beaucoup. Je remercie cet ouvrage pour m'avoir fait découvrir un peu plus Wilm Hosenfeld.

En bref : un témoignage que j'ai eu du mal à lâcher, qui a su me toucher, me captiver. L'histoire de Szpilman est inoubliable, avec son lot d'horreurs comme de miracles. Cette histoire est vraiment intéressante et écrit sobrement.


Quand j'y repense, cette période de deux années ou presque dans le ghetto me rappelle une page beaucoup plus courte de mon enfance. Je devais me faire opérer de l'appendicite. L'intervention s'annonçait sans surprise, sans rien d'inquiétant. Mes parents étaient convenus d'une date avec les médecins, une chambre avait été retenue pour moi à l'hôpital. Dans l'espoir de me rendre l'attente moins pénible, ils s'étaient ingéniés à transformer la semaine qui me séparait de l'opération en une succession de sorties, de cadeaux, de distractions. Nous allions manger des glaces tous les jours, puis c'était le cinéma, ou le théâtre. Ils me couvraient de livres, de jouets, de tout ce que je pouvais convoiter dans mon cœur. En apparence, je n'avais besoin de rien d'autre pour me sentir pleinement heureux. Et pourtant je me rappelle encore que pendant toute cette semaine, devant un film, à une représentation théâtrale, chez le glacier, et même quand je plongeais dans des jeux qui demandaient la plus grande concentration, je n'ai pu me libérer une seule seconde de la peur insidieuse qui restait tapie persistante dans mon estomac, de cette angoisse informulée mais persistante à l'idée de ce qui allait de passer lorsque le jour redouté finirait par arriver.

Ce billet est une participation au :


mercredi 7 octobre 2015

L'assassinat du roi Arthur - J.B. Livingstone.



L'auteur :



J.B. Livingstone est un des nombreux pseudonymes utilisés par l'écrivain français Christian Jacq (né le 28 avril 1947). Christian Jacq est l'auteur de romans policiers ainsi que de nombreux romans historiques, notamment sur l'Egypte antique (bien qu'il ait aussi publié sous ses autres noms) en parallèle à sa carrière universitaire en archéologie et égyptologie. On peut compter, parmi ses autres pseudonymes, Christopher Carter et Célestin Valois.


Emprunt médiathèque.






Quatrième de couverture :

Une série dans la grande tradition de la littérature policière classique. Janet Bee s'engagea dans l'épaisse forêt, véritable muraille végétale qui semblait hostile à toute présence humaine.

En elle, la curiosité scientifique venait de vaincre la peur. Jeune médiéviste d'Oxford passionnée par les contes du Graal, une idée la hantait depuis de nombreuses années : retrouver la tombe du roi Arthur, le lieu sacré par excellence.

Soudain, une petite chapelle du Haut Moyen Age surgit devant elle. La jeune femme crut défaillir. Ainsi, elle avait réussi ! Mais son sang se figea en entendant des pas résonner derrière elle. - Que faites-vous ici, mademoiselle ?

Mon avis :

La mythologie et moi, c'est un peu un amour de jeunesse qui revient de temps en temps, sans avoir été vraiment intéressée aux légendes arthuriennes. Mon amour pour Kaamelott m'a cependant amené à m'intéresser à ces légendes et à vouloir lire plus sur le sujet. C'est donc en cherchant des livres sur le sujet à me mettre sous la dent que je suis tombée sur cet ouvrage.

Janet Bee est médiéviste à Oxford et férue des légendes arthuriennes, préparant sa thèse sur ces fameuses légendes, le Graal et la Table Ronde. En quête d'information et plus précisément de l'emplacement de la sépulture du roi Arthur. Cependant, alors qu'elle trouve des indices, elle disparaît. L'ancien inspecteur Higgins de Scotland Yard profite alors pleinement de sa retraite lorsque son ami MacCullough l'informe de la disparition mystérieuse de la jeune femme. Higgins reste dubitatif, mais il finit par comprendre que cette histoire pourrait mettre à mal l'Angleterre et la famille royale. Pour les beaux yeux de la Reine (je ne rigole pas, Higgins la décrit comme la plus belle femme du monde. Je crois que Monsieur a un crush, ou alors il est un brin patriote), Higgins accepte de se mêler à l'affaire. Il décide d'inviter Scott Marlow, super-intendant de Scotland Yard, à le rejoindre dans son voyage dans la ville où Janet Bee a été aperçue pour la dernière fois. Entre routes sinueuses et forêts abandonnées, les deux amis découvrent un château médiéval du XIIe siècle où ils sont reçue par une femme d'une beauté frappante nommée Viviane...

En compagnie d'Higgins et Marlow, nous entrons dans un univers où le temps et la société telle qu'on la connaît s'arrêtent : dans ce château, aucune technologie, on vit comme au Moyen-âge,, et les étonnants habitants du château portent non seulement tous des noms de personnages illustres des légendes arthuriennes (Merlin, Viviane, Lancelot, Guenièvre, Perceval, etc) mais ils prétendent être les descendants de leurs illustres homonymes. Seul le plus important, Arthur, est absent et... introuvable. La recherche de Janet Bee se transforme alors en double enquête : la disparition de Janet Bee et du roi Arthur. Il devient peu à peu évident que les deux affaires sont liées et que le responsable se trouve entre les murs du château. Mais qui est responsable ? Pourquoi ? Janet Bee a du découvrir quelque chose pour qu'on veuille la faire taire, mais pourquoi s'en prendre à l'illustre roi ?

Ce que je retiendrais surtout du roman, c'est son cadre : un château coupé de la société, où les habitants vivent en parfaite autarcie, sans aucune technologie, comme au Moyen-âge. Un lieu où les personnages portent des noms de la légende arthuriennes et qui sont persuadés d'être les descendants de ces illustres personnages. Ils ne sont pas pour autant fous, ils sont plutôt sympathiques et convaincus en ce qu'ils croient, en vivant en parfaite harmonie entre eux, en faisant revivre la Table Ronde, autour d'un chef sage, Arthur. Seulement dans ce groupe, il y a un serpent, et c'est à nos deux protagonistes de Scotland Yard de le découvrir. L'enquête n'a rien de bien exceptionnel, si l'on a déjà lu des aventures d'Hercule Poirot car l'auteur s'inspire des mêmes méthodes : observation, conversation avec les personnages pour découvrir des informations, réflexion, etc. Rien de bien nouveau qui s'est fait dans le genre, mais ça reste sympathique à lire, surtout avec un cadre arthurien. Nous sommes à la fois à l'époque contemporaine, mais aussi dans une bulle hors du temps, dans la cour reconstituée du Roi Arthur.

Le Roi Arthur est pourtant le grand absent dans l'histoire, mais il est au centre de l'intrigue bien qu'il ne soit pas physiquement présent. Il est en effet si souvent question de lui qu'on parvient à se faire un petit aperçu du genre de personnage qu'il est. Nos deux oiseaux de Scotland Yard ne sont pas en reste dans cette intrigue. Il est intéressant de voir le décalage entre eux et les habitants du château. Higgins est un peu désuet, et Marlow complètement dépassé par les événements, d'autant plus qu'il ne croit pas à ces légendes.

On nage entre réalité et légendes mais l'ensemble : l'intrigue, l'enquête, sont mis en place de façon cohérente. L'auteur a respecté l'univers arthurien bien que l'enquête ne soit pas trop originale, elle reste sympathique à découvrir puisqu'on se met nous-aussi à s'interroger et à attendre des explications : qui est le ou la responsable, pour quels motifs, pourquoi s'en prendre à Arthur, etc.


Extrait :

- Janet Bee est une personnalité fort originale ; la découverte dont elle pourrait être l'auteur bouleverserait l'histoire de l'Angleterre et intéresserait sans doute la famille royale.
Scott Marlow sentit que l'affaire devenait grave. Tout ce qui concernait la famille royale le touchait au plus haut point ; ne rêvait-il pas d'appartenir au corps de protection rapprochée de Sa Majesté la reine Elisabeth II, la plus belle femme du monde ?
- Il faut m'en dire davantage, Higgins.
- Janet Bee était persuadée d'avoir identifié l'endroit où se trouvait la tombe du roi Arthur.
- Du roi Arthur ? C'est vraiment sérieux ?
- Janet Bee est une érudite de grand renom.
- Avez-vous un début de piste ?
- Elle a disparu à Ayefield, un village perdu aux confins de l'Ecosse et de l'Angleterre.
- En ce cas, une visite sur place et l'affaire sera résolue !

Ce billet est une participation au :


jeudi 1 octobre 2015

Le Roi Arthur - Michael Morpurgo.


C'est une longue histoire, une histoire de grand amour, de grande tragédie, de magie et de mystère, de triomphe et de désastre. C'est mon histoire. Mais c'est l'histoire surtout de la Table ronde où, autrefois, siégeait une assemblée de chevaliers, les hommes les meilleurs et les plus valeureux que le monde ait jamais connu. Je commencerai par le commencement, quand j'étais encore un enfant à peine plus âgé que tu ne l'es aujourd'hui.






Je débute ma lancée du challenge sur les légendes arthuriennes avec ce petit roman sans prétention, cependant je voulais débuter avec quelque chose de léger et facile à lire et à comprendre pour avoir facilement des bases des légendes arthuriennes, car aussi géniale Kaamelott puisse être, il ne s'agit que l'une libre interprétation (sauf si dans le canon arthurien, Perceval et Karadoc ont vraiment joué à des jeux du Pays de Galles comme le jeu du Pélican !)

Dans cette histoire, un jeune garçon est sauvé de la noyade par le roi Arthur, alors qu'il était parti à la pêche (le garçon je précise, quoique ça peut être amusant d'imaginer le roi Arthur pêcher). Le souverain décide alors de raconter son histoire au jeune garçon : ses jeunes années en compagnie de son père et de son frère adoptifs, le moment où il retire Excalibur de son rocher (ignorant tout de la légende autour d'elle, le petiot cherchant juste une épée pour son frère Kay parce qu'il a oublié d'emmener la sienne), la proclamation d'Arthur en tant que Roi de Bretagne, la rencontre avec Merlin, les premiers combats, l'unification de la Bretagne, la rencontre et le mariage avec Guenièvre malgré les avertissements de Merlin, la création de la Table Ronde, la quête du Graal, la rencontre avec les chevaliers les plus illustres : Lancelot, Gauvain, etc. 

Le Roi Arthur demande ensuite au jeune garçon de choisir trois chevaliers afin qu'il lui raconte leur histoire. Le garçon fait son choix, et l'on découvre les récits de Gauvain, Perceval et Tristan. Si l'on connaît un peu le mythe de Tristan et Iseut, le récit sur Tristan ne sera pas une surprise, mais c'est toujours sympathique à découvrir. J'ai aussi apprécié de découvrir la vie de Perceval (qui est un personnage que j'affectionne, surtout à cause de la série Kaamelott) ainsi que celle de Gauvain dont j'ai beaucoup apprécié l'aventure avec le chevalier vert ! Après le récit sur les chevaliers, nous entrons dans la suite de l'histoire avec la fameuse idylle entre Lancelot et Guenièvre et comment elle a impacté le royaume de Camelot et nous amener jusqu'à la fin de l'histoire.

Dans l'ensemble, c'est un petit livre plutôt appréciable, bien que peu marquant. Concernant le jeune garçon, il n'a aucun lien avec Arthur ou un quelconque chevalier, il sert juste de prétexte à Arthur pour raconter son histoire. C'est un bon titre pour les jeunes enfants souhaitant découvrir les légendes arthuriennes, d'autant plus que contrairement à d'autres, l'auteur ne diabolise pas Arthur (surtout concernant le sujet de la romance interdite entre Lancelot et Guenièvre). Forcément, comme je ne suis plus trop dans la tranche d'âge, je reste sur ma faim et j'aurais voulu plus de profondeur, plus de détails, découvrir plus. Cela reste tout de même une lecture facile et agréable, et cela nous permet de comprendre et avoir quelques bonnes bases sur l'histoire d'Arthur et de Camelot, sur les chevaliers de la Table Ronde.

La mort fait partie de la vie. A la minute où nous naissons, nous sommes condamnés à mourir. L’important, c’est ce que nous faisons tant que nous sommes vivants.

Ce billet est une participation au :


dimanche 30 août 2015

Odd et les géants de glace - Neil Gaiman.


Dans un village nordique isolé, vit Odd, douze ans, un garçon à qui la chance ne sourit guère : son père n’est jamais revenu d’une expédition viking, et un arbre a écrasé sa jambe, le laissant boiteux. Cette année, l’hiver glacial ne se termine pas, rendant les villageois bougons et méfiants. Un aigle, un ours et un renard apprennent à Odd pourquoi l’hiver a envahi le pays : les géants de glace l’ont givré. Seul un garçon très spécial, malin, optimiste et à l’éternel sourire serait en mesure de ramener l’ordre chez les dieux, et la chaleur chez les hommes…



Dans un hiver qui n'en finit pas, Odd, fuyant son beau-père, décide de se réfugier dans l'ancienne cabane de son père. Sur sa route, le jeune Odd croise un ours dont la patte est coincée dans un tronc d'arbre. Bien que les ours peuvent être imprévisibles et violents, le jeune garçon décide de lui venir en aide. Au lieu de l'attaquer, l'ours décide de le suivre. Sur le chemin, ils tombent sur un aigle borgne et un renard rusé qui décident à leur tour de suivre cet étrange duo. Ils se rendent dans la cabane qui appartenait au père de Odd où ils passent la nuit. Cette fameuse nuit, Odd surprend une conversation (dispute est plutôt le mot exact) entre ses étranges camarades. Pris en flagrant délit, les animaux décident de révéler la vérité à Odd : bien qu'ils aient l'apparence d'animaux, ils ne sont pas des bêtes mais des dieux ! Et pas n'importe lesquels ! Thor, Loki et Odin, tous les trois victimes et prisonniers d'un enchantement, après une confrontation avec un géant des glaces qui est aussi la cause de l'hiver éternel. Pour les aider à retrouver leurs apparences et à chasser l'hiver éternel, Odd va devoir affronter les géants de glace. 

Cette histoire se présente donc un peu comme une sorte de quête pour aider trois dieux du panthéon nordique, et présente même quelques similitudes avec La Reine des Neiges (ne serait-ce que pour l'hiver éternel qu'il faut chasser, sauf que les géants de glace ne se mettent pas à chanter "Libéré, délivré" !). C'est un conte pour enfants, illustré, facile et rapide à lire. Rien de bien exceptionnel, mais une première approche sympathique pour faire connaître à petits (ou grands) les légendes nordiques et sur les vikings, même si j'ai eu un goût de trop peu. Je regrette que l'intrigue soit un peu trop simple, mais c'est un livre jeunesse et je ne fais plus partie du public visé, donc ceci explique cela. 

Ça reste une jolie histoire, et l'auteur a le mérite de s'être penché de près sur les Vikings et la mythologie nordique, qu'on ne retrouve que peu dans le domaine de la littérature moderne (je ne compte pas les Marvel), avec les dieux Thor, Loki, Odin, et des références comme Asgard, le marteau de Thor ou mon histoire préférée dans la mythologie nordique, celle où Thor et Loki se déguisent en femmes pour récupérer le marteau de Thor. Donc cette histoire est une bonne introduction sur ces deux sujets et nous présente un héros sympathique, Odd, à qui la vie n'a pas sourit puisqu'il a perdu son père, que son beau-père n'est que peu sympathique, et qu'il est devenu boiteux depuis qu'un arbre lui est tombé sur le pied. Il est, d'autant plus, trop petit et maigre pour faire un bon Viking, mais c'est un jeune garçon qui reste souriant, optimiste et courageux, qui refuse de se laisser abattre ou gagner par le désespoir.

Pour conclure sur ce court roman : c'est un conte plutôt mignon avec une quête, et un héros attachant. L'écriture de l'auteur est fluide et l'histoire se lit rapidement. Il ne faut pas attendre  grand chose de ce conte. Au vu des nombreux avis positifs, j'avais beaucoup d'attentes, ce qui fait que j'ai été légèrement déçue. Je mets ça aussi sur le compte que je ne fais pas partie du public visé et que j'aurais sans doute mieux apprécié ce récit plus jeune. Cependant, adapté en dessin-animé ou en petit film animé, ce récit pourrait être bien sympathique à visionner !


L'hiver, quand la neige épaisse empêchait tout voyage, le père d'Odd restait auprès de l'âtre pour s'adonner à la sculpture : il taillait dans le bois des visages, des jouets, des timbales, des bols, pendant que sa mère cousait et cuisinait et, toujours, chantait. 
Elle avait une très belle voix. 
Odd ne comprenait pas les paroles de ses chansons, mais elle les lui traduisait après les avoir chantées, et la tête du garçon s'emplissait de beaux seigneurs chevauchant leur superbe destrier, un noble faucon au poing, toujours accompagnés d'un chien fidèle trottinant à leur côté, qui allaient se fourrer dans toutes sortes d'ennuis : combattre des géants, secourir des damoiselles en détresse, libérer les opprimés de la tyrannie. 
Après la mort du père, sa mère chanta de moins en moins. 
Mais Odd souriait toujours, et cela rendait les villageois fous de rage. Il continua de sourire même après l'accident qui lui estropia la jambe droite.

Chapitre 1 - ODD.

vendredi 28 août 2015

A propos du blog...



Des fois, je ne peux pas m'empêcher de rire en voyant ce blog. Ce blog, c'est un peu comme un compagnon qui me suit depuis 2008 et depuis fin 2014, je passe mon temps à le quitter quelques mois puis à revenir, le quitter puis le retrouver plus tard. C'est vrai, je l'avoue : cette année, j'ai du mal à le tenir comme il le fallait et pour diverses raisons : c'était ma dernière année de licence et je voulais mettre le paquet, j'ai manqué de temps et de motivation pour lire, et en ce moment c'est mon prochain déménagement qui était à l'origine prévu pour l'année prochaine ; puis lorsque je fais des articles, je veux toujours faire un truc propre et organisé, et j'ai rarement eu la patience de faire des articles bien propres, bien écrits, avec des illustrations.

Mais bref, je suis revenue sur ce blog parce que je l'aime malgré tout, il me suit depuis des années, il m'a vu grandir ; c'est un témoin de mon existence, lorsque je l'ai commencé j'étais en classe de première au lycée, il m'a vu entrer à la fac, d'abord avec mes échecs en licence lettres puis repartir d'un nouveau pied avec la licence histoire, et maintenant il va me voir entrer en Master. Je suis très attachée à ce blog, j'en suis même fière dans un sens (même si je suis moins fière de mes premiers articles xD), il est hors de question que je l'abandonne ! Même lors de mes longues absences sans billets, j'ai toujours l'intention de revenir et de poster des billets.

Bref ! Tout ça pour dire que mon blocus littéraire semble s'être achevé. J'ai recommencé à lire cet été, et j'ai recommencé la parution de mes billets. Je publie peu à peu ce qui devait être publié de septembre jusque juin et je progresse (il me reste encore les billets de février et ceux de fin d'année 2014, puis mes chroniques de cet été... oui, elles seront postées tardivement – quoiqu'avec la date avec laquelle elles devaient être postées – car, comme je l'ai dit, un déménagement qui devait se faire début 2016 a commencé un peu plus tôt, donc le rangement et la mise en carton a commencé cet été et du fait que j'ai assez de mal à me faire à ce déménagement, je me force à aller dans cette maison pour du rangement et du nettoyage, pour m'y habituer), certains jours même je retrouve le plaisir d'écrire des articles et de les poster ici. Je ne sais pas si des gens ici seront assez curieux pour jeter un œil à des billets vieux de plusieurs mois, mais au moins vous savez qu'ils sont là et que d'autres sont à venir ! Je prendrais ensuite le temps de passer sur vos blogs, je suis sûre d'avoir des tas de billets en retard, je remercie d'ailleurs chaleureusement ceux qui, malgré mon hiatus, sont venus ici et ont pensé à laisser un commentaire, même si c'était juste pour dire bonjour, j'apprécie beaucoup :)

Pour l'heure, je poste petit à petit d'anciens billets et je me réhabitue à ce blog, et je vais aussi essayer de récupérer un rythme de lecture et de publication normal sur ce blog (je dis « essayer » parce que milieu septembre, je reprends la fac et je ne sais pas du tout ce que me réserve cette première année de Master, donc je ne sais pas encore si je vais être beaucoup occupée ou si j'aurais assez de temps pour moi et ce blog, s'il le faut je posterai pendant les vacances ! Hors de question que je recommence ce que je fais là !) Et... enfin voilà tout ce que j'avais à dire :)

Sur ce, à très bientôt :)

vendredi 7 août 2015

Le ver à soie (T.2) - Robert Galbraith.

Quatrième de couverture :

Quand l'écrivain Owen Quine disparaît dans la nature, sa femme décide de faire appel au détective privé Cormoran Strike. Au début, pensant qu'il est simplement parti s'isoler quelques jours comme cela lui est déjà arrivé par le passé, elle ne demande à Strike qu'une seule chose : qu'il le retrouve et le lui ramène. Mais, sitôt lancée l'enquête, Strike comprend que la disparition de Quine est bien plus inquiétante que ne le suppose sa femme.

Le romancier vient en effet d'achever un manuscrit dans lequel il dresse le portrait au vitriol de presque toutes ses connaissances. Si ce texte venait à être publié, il ruinerait des vies entières. Nombreux sont ceux qui préféreraient voir Quine réduit au silence. Lorsque ce dernier est retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances, la course contre la montre est lancée. Pour mettre la main sur le meurtrier un tueur impitoyable, tel qu'il n'en a encore jamais rencontré dans sa carrière, Strike va devoir d'abord percer à jour ses motivations profondes.


Mon avis :

Cela fait un bon bout de temps que j'ai lu ce livre, donc j'ai oublié pas mal de choses mais je tâcherais quand même de faire une bonne chronique ! Alors, les œuvres de Robert Galbraith sont des livres que je n'aurais jamais touché et encore moins fait attention s'il n'avait pas été révélé au grand jour que Robert Galbraith est en fait une femme répondant au doux nom de JK Rowling... Mais je remercie le responsable pour sa petite bourde qui aura révélé au monde que sous ce pseudonyme se cachait la célèbre auteur d'Harry Potter car je serais passé à côté de livres fort prometteurs et intéressants ! Je ne l'aurais pas cru au départ, mais je me suis attachée à Cormoran Strike, sa jeune secrétaire Robin et les enquêtes criminelles concoctées par notre chère Jo qui ne manquent jamais de me passionner.

Dans cette nouvelle aventure, nous quittons le monde impitoyable de la mode pour entrer dans le monde tout aussi tumultueux de l'écriture ! Cormoran Strike est en effet chargé de retrouver Owen Quine, écrivain qui a tout bonnement disparu sans laissé de trace. Alors que tout laissait penser que l'écrivain est parti pour s'isoler, plus on s'enfonce dans l'enquête et plus les personnages découvrent que cette disparition est plus inquiétante qu'on ne le présageait au départ (les personnages en tout cas, les lecteurs savent très bien qu'une banale histoire de disparition, sans rebondissement, ne donne pas un roman à 739 pages). Le romancier avait en effet de publier un manuscrit, Bombyx Mori, dans lequel il règle ses comptes auprès de ses connaissances en dressant d'elles un portrait loin d'être flatteur ! Ce manuscrit polémique, s'il venait à être publié, mettrait dans l'embarras tout l'entourage de l'écrivain. De nombreuses personnes auraient intérêt à ne pas voir le texte publié et à faire disparaître l'écrivain, et l'affaire prend une tournure plus macabre et inquiétante lorsque l'écrivain est retrouvé...

Prenante et sordide. Ce sont les mots qui me viennent à l'esprit en me remémorant l'affaire Bombyx Mori. Cette enquête me fascina et m'intrigua plus que celle de L'Appel du Coucou, peut-être parce que je préfère le monde de l'écriture à celui de la mode, ou que je préfère mes enquêtes policières sombres ? Car il faut savoir que le contexte de l'enquête est malsain, voire assez gore (je pense notamment au moment où l'on retrouve le corps de l'écrivain dans des circonstances... peu appétissantes, et non ce n'est pas spoiler car les éditions Grasset l'ont fait dans la quatrième de couverture !). Attention aux âmes sensibles donc, car il y a des détails qui peuvent choquer ou dégoûter à la lecture, y compris des extraits du fameux roman d'Owen Quines ! N'allez pourtant pas croire que j'aime quand c'est gore, juste que j'ai trouvé cette enquête plus sombre que la précédente et plus prenante, et qu'il me tardait de découvrir pourquoi (Bombyx Mori bien-sûr, mais quoi d'autre ?), comment et qui pouvait être aussi dérangé et acharné pour commettre de telles choses. Et Jo nous mène bien par le bout du nez entre fausses pistes et informations données au compte goûte... assez pour qu'on se fasse une idée mais peu à la fois pour que le grand final nous soit véritablement dévoilé le moment venu ! Il faut donc, comme pour chaque enquête de notre bon vieux Strike, aimer les policiers avec minuties, ne pas être pressé car nous avons le suspense jusqu'au bout (et surtout que Cormoran opère un peu "à l'ancienne" dans le sens où ce n'est pas Les Experts Ajouter-Un-Nom-de-Ville-Américaine, NCIS ou autres séries policières où les protagonistes utilisent la technologie pour avoir des indices, dans les enquêtes concoctées par Jo, ce qui compte surtout est le sens de la déduction et les capacités d'analyse) !

Cormoran et Robin
[ Source ]


Les tracas et aventures personnels des personnages principaux apportent cependant un côté léger au roman, et contrebalancent un peu le côté sombre et sordide de l'enquête. Robin est de plus en plus mise en avant, elle prend plus d'assurance et d'importance dans cette histoire, ce qui m'a beaucoup plu. Elle veut montrer qu'elle n'est pas que la secrétaire et qu'elle veut participer à l'action ! Nous assistons également au développement de la relation entre Robin et Cormoran, qui me fait me poser des questions (une romance, ou du moins des sentiments naissants chez l'un ou l'autre, ou les deux, ou simplement un lien platonique qui grandit et se renforce ? Résoudre des enquêtes ensemble et tomber sur des cadavres, peut-être qu'il n'y a rien de tel pour renforcer les liens !). En bref, leur relation ne cesse de s'étoffer et si pour le moment, nous voyons entre eux une complicité professionnelle et une amitié sincère qui grandit au fur et à mesure des jours et des épreuves, il y aura toujours en moi un gros point d'interrogation sur la nature de leur relation et surtout de la façon dont elle va évoluer (il y a une différence d'âge entre Cormoran et Robin, mais ce n'est pas ça qui a déjà empêché JKR par le passé, il suffit de voir Remus et Tonks dans Harry Potter qui ont au moins une dizaine d'années de différence !)

Ce roman ouvre aussi la porte dans l'intimité de Cormoran en introduisant sa famille, ses tracas sentimentaux avec une ex qu'il aime toujours et va se marier mais qui reprend contact avec lui, notamment. Ce roman est donc aussi une occasion pour nous de mieux découvrir ses personnages et notamment les principaux. Jo excelle dans la psychologie de ses personnages, elle leur donne beaucoup de profondeur. Le personnages bien décrits et la psychologie bien détaillée, même les personnages secondaires ou tertiaire peuvent devenir attachant, je pense notamment à la jeune Nina qui ne trouve qu'il n'y a rien de plus excitant que les détectives ronchons et de connaître les détails les plus intéressants dans une enquête criminelle.

Ce livre nous offre également une plongée dans le monde fermé et mystérieux de l'écriture, de l'édition et des cercles littéraires, en nous présentant une image peu reluisante de ce monde qui est parfois caricaturé par l'auteur au vu de certains clichés : les auteurs frustrés et avides de gloire, les auteurs à succès, les éditeurs scrupuleux, ... un monde que JKR connaît bien, mais que j'espère rendu dur et cynique pour les besoins du roman !

Extrait :

« Vous êtes Cormoran Strike ? Demanda la voix d'une jeune fille de bonne famille, à neuf heures moins vingt le lendemain matin.
- En effet.
- Je suis Nina. Nina Lascelles. Dominic m'a donné votre numéro.
- Ah oui. »
Strike se tenait torse nu devant le petit miroir qu'il suspendait généralement près de l'évier de la cuisine, la salle de bains étant trop sombre et exiguë pour qu'il s'y rase. D'un geste de l'avant-bras, il essuya la mousse autour de sa bouche avant de poursuivre :
« Vous a-t-il expliqué de quoi il s'agit, Nina ?
- Oui, vous voulez infiltrer la fête d'anniversaire de Roper Chard.
- « Infiltrer » … le terme est un peu fort.
- Mais il rend la chose beaucoup plus excitante.
- Je vous l'accorde, dit-il en souriant. J'en conclus que vous êtes partante ?
- Plutôt deux fois qu'une. Trop marrant. Puis-je vous demander pourquoi vous voulez les espionner ?
- Encore un mot excessif...
- Cessez de gâcher mon plaisir. Je crois que j'ai deviné.
- Dites toujours », fit Strike en sirotant son thé, les yeux tournés vers la fenêtre. Après une fugace apparition du soleil, le brouillard était revenu.
« Bombyx Mori. J'ai raison ? J'ai raison, n'est-ce pas ? Dites !
- Oui. »
Nina poussa un petit cri de ravissement.

11.

lundi 13 juillet 2015

Péplum - Amélie Nothomb.




Cherchez à qui le crime profite. Quand un roman commence par cette phrase, on s'attend à ce qu'il soit un polar. On n'a pas tort, ce livre pourrait être un polar. Sauf qu'il n'y a pas de policier. Mais il y a un crime. Mobile : Pompéi. Arme du crime : Vésuve. Et le coupable ? Ce pourrait être le temps. À moins qu'il n'ait un alibi.







Est-il possible que l'éruption du Vésuve en 79 ap JC et l’ensevelissement de Pompéi ne furent pas un malheureux incident mais quelque chose de prémédité ? C'est sur cette idée que débute Péplum. Pourquoi cette idée saugrenue ? La réponse est la suivante : Pompéi ne semble-t-elle pas incroyablement bien conservée, malgré les siècles qui ont passé, et n'est-ce pas là le plus beau cadeau qui n'ait jamais été fait aux archéologues ? Selon la narratrice du roman, dont les initiales sont A. N (clin d’œil de l'auteure ?), l'éruption du Vésuve n'est pas un accident mais un coup monté par les archéologues du futur pour protéger Pompéi et pouvoir l'étudier. Ces déductions valent à la narratrice d'être kidnappée de sa chambre d'hôpital, alors qu'elle venait de subir une opération, et de se réveiller... en l'an 2580 où elle fera la connaissance d'un curieux personnage, le savant Celsius, chargé de la surveiller car elle a percé leur secret : Pompéi ne fut pas un accident...

Comme la plupart des romans d'Amélie Nothomb, ce livre consigne un long dialogue, un véritable affrontement entre la narratrice et un autre personnage. Un long dialogue consignant : longs débats, répliques tranchantes, parfois déconcertantes. Amélie Nothomb sait maîtriser l'art du dialogue et une fois de plus, dans ce roman, les mots sont des armes. Ils sont puissants, plein de passion, de conviction, parfois drôles, souvent déconcertants. Nos deux personnages sont têtus et intelligents : notre héroïne est d'autant plus énergétique et, c'est bien compréhensible, furieuse contre ses ravisseurs qu’elle essaye de pousser Celsius à bout... et se révèle très douée pour ça ! (je crois d'ailleurs que l'auteure s'en est donnée à cœur joie en usant de joutes verbales, sarcasme et figures de style)

Le savant Celsius est exaspéré d'avoir affaire à cette femme qu'il trouve complètement idiote, ridicule et insensée. Entre ces deux contraires, les joutes verbales fusent et aucun ne veut céder pour faire valoir ses arguments. La narratrice cherche à savoir pourquoi on l'a kidnappé et ce qu'il s'est passé entre son monde et ce futur, et pourquoi avoir déclenché l'éruption du Vésuve qui a enseveli PompéiCelsius veut se taire mais  au fur et à mesure que l'on avance dans le dialogue, on découvre de plus en plus cet étrange futur dans lequel la narratrice est gardée prisonnière. 

Et quel drôle de futur ! Dans ce monde, plus de pays mais deux orientations existantes : Le Levant et le Ponant. Notre cher savant est Ponantais. Les gens de cette société futuriste ne portent plus de vêtements mais des hologrammes qui projettent sur eux des vêtements. Un contrat de mariage est résiliable tous les trois ans pour limiter les divorces, les passages des livres jugés trop tristes sont supprimés, la société est hiérarchisée par niveau intellectuel. La société se compose d'une oligarchie qui a mis en place une véritable tyrannie. Pour entrer dans cette oligarchie, il faut passer un test d'intelligence (le niveau de culture), de caractère (d'honnêteté) et de santé (où l'on juge sur la... beauté !). Pourtant, dans cette société qui nous semble inconcevable et étrange, notre époque moderne est vue comme l'époque de l'irresponsabilité, et on peut voir à travers ce roman une critique de notre société actuelle et des conséquences que nos actes peuvent entraîner.


Au-delà d'un roman à l'idée étrange mais originale (et si la tragédie de Pompéi avait été orchestrée par les archéologues du futur ?), c'est aussi un appel à une profonde réflexion sur notre société. Certains dialogues ou mots de vocabulaires peuvent être difficiles et sans doute ce roman ne peut pas plaire à tout le monde, surtout si on cherche une lecture divertissante. Il n'empêche que Péplum est un roman court et intéressant, original par son sujet, et divertissant par les joutes verbales et figures de styles des dialogues des personnages. Leur relation est drôle dans un sens car tout les opposent, et tous deux ont le sens de la répartie et savent maîtriser l'art du dialogue. Ce fut un plaisir de les suivre, et de voir l'évolution du dialogue et le fin mot de l'histoire.



- Cherchez à qui le crime profite. L'ensevelissement de Pompéi sous les cendres du Vésuve, en 79 après Jésus-Christ, a été le plus beau cadeau qui ait été offert aux archéologues. À votre avis, qui a fait le coup ?
- Pas mal, comme sophisme.
- Et si ce n'en était pas un ?
- Que voulez-vous dire ?
- Cela ne vous a jamais paru bizarre ? Il y avait des milliers de villes à détruire. Comme par hasard, ce fut la plus raffinée, la plus somptueuse, qui y passa.
- C'est une fatalité courante. Quand une bibliothèque prend feu, ce n'est pas la bibliothèque municipale du quartier, c'est la bibliothèque d'Alexandrie. Quand un boudin et une beauté traversent la rue, devinez qui se fait écraser ?
- Vous n'avez pas compris. Si je vous parlais de destruction pure et simple, vous pourriez invoquer la fatalité. Mais ici, c'est de la chance qu'il s'agit !
- Oui. Il est clair que vous n'étiez pas un de ces malheureux qui ont péri dans l'éruption.
- Ce n'étaient pas des malheureux. C'étaient les riches de l'époque.
- C'est ça. Dans deux secondes, vous allez dire : « Bien fait pour eux ! »
- Vous vous trompez de débat. Ce que j'essaie de vous expliquer, c'est que si l'on avait demandé aux archéologues modernes quelles villes ils auraient voulu préserver des dégâts du temps, ils auraient choisi Pompéi.
- Et alors ? Vous croyez que le volcan a demandé leur avis aux archéologues modernes ?
- Le volcan, non.
- Qui d'autre ?
- Je n'en sais rien. Je dis seulement que c'est trop fort. Ce ne peut pas être un hasard.
- Que supposez-vous ? Que les archéologues modernes ont commandité l'éruption ? Je ne les savais pas en si bons termes avec Héphaïstos.
- En l'occurrence, c'est plutôt de Chronos que vous devriez parler.
- En effet !
- Les archéologues modernes n'ont pas eu les moyens de provoquer une éruption avec vingt siècles de retard, c'est certain.
- Vous daignez les innocenter, alors ?
- Eux, oui.
- « Eux, oui » : que cache cette réponse sibylline ?
- Une question.
- Quelle question ?
- Les archéologues du futur seront-ils capables de faire ce que les archéologues modernes aimeraient faire ?


Ce billet est une participation au :


samedi 4 juillet 2015

Heu... coucou ?

*sors de la poussière* Bouh !














Em... Je réalise que j'ai été longtemps (très longtemps) absente sur ce blog et la blogosphère, je n'ai quasiment plus posté ici depuis presque un an, et je m'en excuse. La principale raison de mon absence est qu'avec la fac, j'ai eu moins de temps et de motivation pour lire et faire avancer ce blog pour préférer boucler ma dernière année de licence et procrastiner sur tumblr. Je pensais pouvoir rattraper mon retard en article et revenir ici pendant l'année scolaire, finalement j'ai manqué de temps et de motivation (surtout de motivation), cependant je ne viens pas annoncer que j'abandonne ce blog, bien au contraire ! Depuis mercredi, je suis officiellement en vacances ! Ce qui veut dire que j'ai le temps de me consacrer enfin à ce blog et d'écrire et poster les articles que je devais poster dans l'année. Cela risque de prendre un peu de temps mais, progressivement, je posterai ces billets à la date où ils devaient être postés, ainsi ne vous étonnez pas de voir en plein mois de juillet des billets datant de 2014 ou des mois précédents.

Je tiens aussi à annoncer que mon année a été un succès puisque j'ai validé mon année et obtenu ma licence d'Histoire (ce qui me fait donc un diplôme à rajouter en plus du BAC, ça ne me garantira peut-être pas un boulot dans ce domaine, mais au moins ça me fera de chouettes anecdotes à raconter en société... par exemple, vous saviez qu'un empereur romain manquait tellement d'argent qu'il a imposé une taxe sur l'urine, et que lorsque son fils lui reprochait ce fait, ce bon empereur lui aurait répliqué ce qui est devenu un célèbre adage : "L'argent n'a pas d'odeur !" ? Intéressant, n'est-ce-pas ? *silence absolu, bruit de criquet dans le fond* Merci de votre attention, hem, hem) et qu'après une série de tests et un entretien, j'ai obtenu un Master pour la rentrée. Me voilà donc soulagée et débarrassée de toute contrainte, je suis donc libre de revenir sur ce blog et de rattraper mon retard. Je passerais également prochainement sur vos blogs afin de lire tous les billets que j'ai manqué et vous laisser quelques commentaires :) Navrée pour ce silence radio, j'espère que certains d'entre vous sont encore là ?

Si c'est le cas, manifestez-vous ! N'hésitez pas à me laisser un commentaire pour vous manifester, me dire bonjour, ce que vous devenez ou tout simplement ce que vous avez mangé à midi ! Ça me fera plaisir d'avoir de vos nouvelles :) Sur ce, à très bientôt pour de nouvelles aventures

UPDATE 24/07 : J'ai commencé à mettre deux-trois articles en ligne et continuerai sur ma lancée dans les jours suivants, ces articles ne sont pas publiés dans l'ordre : je peux tout aussi bien poster des articles de 2014 tout comme je peux poster des articles de cette année. Voilà, merci de votre attention :)

jeudi 18 juin 2015

Star Wars - Aaron Cassaday et Gillen Larroca.




Résumé :



C'est une époque pleine d'espoir pour la Rébellion.

L'arme absolue de l'abominable Empire galactique, l'Etoile Noire, a été détruite par le jeune pilote rebelle, Luke Skywalker. 

Les forces impériales sont en pleine déroute et les Rebelles cherchent à profiter de leur avantage en lançant une offensive audacieuse aux confins de l'espace, dans l'espoir de vaincre l'Empire une fois pour toutes et de restaurer enfin la liberté dans la galaxie...





Mon avis :

C'est sur tumblr que j'ai eu l'occasion de découvrir ces bandes-dessinées. Suite à l'annonce d'une nouvelle trilogie Star Wars (dont le premier volet sortira au mois de décembre au cinéma), Marvel semble s'être donné pour but de sortir des bandes-dessinées portant sur l'ancienne trilogie et sorti en France chez Panini Comics. Vous vous doutiez bien (ou pas ;p) que j'allais me jeter dessus !

Concernant Star Wars, je suis d'habitude fan mais sans pousser la  la curiosité à aller voir les séries spin-off et les pastiches (livres comme bandes-dessinées). J'ai fait une exception pour celle-ci, sachant que, fan de la trilogie d'origine, je désespérais qu'on ait un jour une série digne de ce nom qui puisse reprendre les événements depuis Un Nouvel Espoir jusqu'à L'Empire Contre-Attaque. Car entre l'épisode IV et l'épisode V, il y a un sacré écart où il a du se passer des éléments importants de la saga, notamment : comment Luke est passé de fermier à apprenti Jedi, comment Luke, Han et Leia se sont rapprochés pour former le trio inséparable qu'on connaît dans la saga, comment a évolué la relation entre Han et Leia, comment l'Empire s'est remis de l'attaque des Rebelles sur l’Étoile de la Mort, quelle a été la réaction de l'Empereur, comment Dark Vador a appris QUI exactement était le jeune Rebelle qui a détruit l’Étoile de la Mort et sa réaction... que d'éléments que ne nous apprend pas la saga au cinéma mais qui sont intéressants à exploiter.


Une des nombreuses
couvertures du tome 001.
Finalement, série nous n'avons pas eu mais plutôt des BD, et je suis bien contente d'être tombée dessus car pour le moment, ces comics sont des petites merveilles et j'attends la sortie de chaque nouveau tome avec impatience. Ces comics sortent en France tous les deux mois et chaque tome comprend deux aventures : dans l'une, nous suivons les héros de l'ancienne trilogie (Luke, Han, Leia, Chewbacca et les droïdes), dans la seconde nous suivons Dark Vador, le tout depuis l'épisode IV jusqu'à l'épisode V. Ces deux aventures, pourtant à part, suivent la même histoire et donc se mêlent parfois, ce qui nous donne l'occasion d'avoir les événements des comics vu à travers les yeux de plusieurs personnages, ce qui est très intéressant à voir.

Quoiqu'il en soit, je suis heureuse de retrouver Luke et ses acolytes à travers des comics qui sont d'une bonne qualité. Elles sont le plus proche possible du canon, les design sont agréables à voir, avec les couleurs, les jeux d'ombres, même les designs des personnages ressemblent à ceux des acteurs, même si, je l'avoue, certains panels sont à désirer. On retrouve ce qui fait un bon Star Wars = une intrigue en pleine guerre des étoiles, avec des batailles dans l'espace ou sur une planète, des droïdes rusés (R2D2) ou maladroits (C3PO), des poursuites dans l'espace, des combats à coup de blasters ou de sabre-laser, un peu de politique et beaucoup d'intrigues, des personnages hauts en couleur, des explosions, les sempiternelles disputes entre Han et Leia (qui s'échangent parfois des « Vous n'êtes pas si mal des fois »).

Les auteurs imaginent pour nous ce qui a pu se produire entre les épisodes IV et V avec la continuation de la guerre : malgré l'énorme victoire remportée par les héros, la guerre est loin d'être finie et l'Empire reste un farouche ennemi. Les deux camps attaquent et contre-attaquent, Dark Vador se lance frénétiquement à la poursuite du jeune Luke tandis que Luke se cherche. Il n'est plus un fermier de Tatooïne mais il n'est pas non plus le Jedi qu'il espère être pour honorer son père, il cherche à apprivoiser ce pouvoir qu'il a en lui et à en apprendre plus sur la Force et les Jedis, mais il sent qu'il n'y arrive pas et il se décourage vite. On peut même deviner une certaine tendance à la dépression chez lui car il saute vite dans des missions où il est très susceptible de frôler la mort (dans Un Nouvel Espoir, il perd son oncle, sa tante, Ben son tuteur, et son meilleur ami, et ici il n'arrive pas à trouver sa place et il désespère de ne pas arriver à devenir un Jedi comme son père). Bref, il y a ce long cheminement pour devenir un apprenti Jedi et un agent Rebelle accompli, plein de ressources et on se doute bien que son personnage va évoluer au fil des tomes. Bref, j'aime beaucoup la façon des auteurs de se pencher sur le personnage de Luke, de lui donner de la profondeur, tout en ne négligeant pas sa relation proche et grandissante avec Leia qui croit en Luke depuis le jour où elle l'a rencontré, et le supporte tant qu'elle peut.

"Qui es-tu ?"
"Vous avez tué mon père."
"J'ai tué bien des pères. Il va falloir être plus précis."
Vader, you little shit.

J'apprécie aussi beaucoup l'approche concernant Vador et notamment sa quête pour trouver le responsable de la destruction de l’Étoile de la Mort, qui se meut ensuite dans sa quête pour retrouver ce fils qu'il croyait perdu... quête qui se transforme bien vite en obsession. J'ai aimé que les auteurs gardent chez Vador ce côté possessif envers son fils (« He will be mine ! ») et nous montrent sa quête de Luke, tandis que se dégradent ses relations avec l'Empereur.

Comme dit précédemment, les comics s'efforcent d'être le plus près du canon – ce qui est très appréciable – faisant même des références aux précédents Star War, mais avec quelques nouveautés, dont des nouveaux personnages (on retiendra surtout le docteur Aphra, qui doit avoir une chance de cocu pour pouvoir ouvrir sa grande bouche devant Dark Vador et d'être encore vivante, mais aussi ses droïdes dont son unité C3PO qui m'a achevé avec son « Bonjour ! Je suis Triple Zéro et j'ai hâte de commencer à vous torturer ! »)

En bref, Star Wars, j'aime, j'aime et j'aimerai toujours !!