mercredi 31 août 2011

La fée des livres.

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Ca fait déjà depuis le mois de Juin que j'ai reçu un colis surprise de la part de Matilda, je m'en rappelle très bien puisque c'était la semaine où ma petite soeur se faisait opérer à l'hôpital de Lille, donc autant dire que je n'avais pas le moral. Mais ce colis inattendu mais très très très appréçié m'a illuminé ma soirée quand j'ai découvert puis ouvert le colis, une fois rentrée chez moi après une journée à l'hôpital. Je regrette d'avoir tant tardé à poster cet article, j'avais promis de le faire mais ces photos ont traîné un moment sur l'ordinateur, complètement oubliées alors que j'avais fait en sorte de prendre les photos des cadeaux de Matilda le soir même où j'avais ouvert le colis. Mea culpa, mea culpa ! Mais rassure-vous, je n'ai pas attendu tout ce temps pour remercier Matilda. Je voulais vraiment faire cet article, c'est juste que j'avais un tantinet oublié et que je n'ai pas été très souvent présente sur la blogosphère. Enfin, mieux vaut tard que jamais, hein (c'est vraiment mon dicton préféré c'lui là *-* celui qui me correspond le plus xD)

J'ai donc reçu : - un marque-page Côté Face qui m'a fait très plaisir. J'ai longtemps bavé sur la couverture de Côté Face d'Anne Denier (retrouvez mon avis ici), donc recevoir un marque-page représentant ce magnifique tableau, c'était génial quoi :)- Vittorio le vampire, de Anne Rice. Lu à l'hôpital et chroniqué ici. Matilda me connaît assez bien pour savoir qu'on aime l'auteur Anne Rice et en particulier ses écrits sur les vampires.
- Le tome 11 de La Communauté du Sud en anglais : Dead Reckoning, de Charlaine Harris. Me voilà avec les tomes 5 à 11 dans la PAL, je ne risque sûrement pas de manquer de lecture.
- Puis deux gentils messages qui m'ont fait très plaisir :D

Encore un énorme merci à Matilda, l'une des fées livresques de la blogosphère x)

En prime dans cet article, la version avant/après de ce que j'ai reçu. Ne faîtes surtout pas attention à la pelouse, mes talents de photographe laissant à désirer, j'avais quand même tenté de photographier dans le jardin qu'à l'intérieur.


 

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(sans les messages et le marque-page oui, désolée :))

mercredi 24 août 2011

Sekaiichi Hatsukoi - Shungiku Nakamura.

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 'When you were lonely, you needed a man
Someone to lean on, well I understand
It's only natural
But why did it have to be me ?'

- Why did it have to be me, ABBA -
 
 


Lecture en ligne (en anglais) ici.


/ ! \ Pour public averti ! Lecture déconseillée aux plus jeunes / ! \





Résumé général :


Ce manga concentre à lui-seul trois relations amoureuses plus ou moins liées entre elles. L'histoire principale concerne Ritsu Onodera, un jeune homme provenant d'une famille aisée, qui décide de quitter la maison d'édition de son père pour les éditions Marukawa Shoten. Mais lui qui croyait s'occuper du département de la littérature, le voilà assigné au département des mangas shojo dont il ne connaît absolument rien ; et son patron, Takano Masamune, n'arrange pas les choses. Cependant, il semblerait qu'entre l'employé et l'employeur, il existe déjà un lien très particulier...

La seconde histoire est celle de Chiaki Yoshino, un auteur de manga shojo qui écrit sous pseudonyme et dont l'éditeur est son meilleur ami depuis la fac. Ce que Chiaki ignore est qu'il fait battre le coeur de son éditeur... et d'un collègue de travail !

La troisième et dernière histoire, enfin, est celle de Kisa Shôta, un employé des éditions mangas Marukawa qui a la petite trentaine... et un coup de foudre pour le jeune employé de la librairie Book's Marimo, Yukina Kô. Mais Kisa étant habitué à tomber amoureux des personnes qu'il ne faut pas, préfère taire son amour et se contenter de l'observer de loin. Mais peut-être Yukina parviendra-t-il à prouver qu'il est une exception ?
 

Mon avis :
 

J'ai l'impression qu'avec les cours, la lecture est l'une des choses qui s'en va chez moi pendant les vacances d'été où je perds toute motivation pour lire un roman, parfois j'essaye de faire des efforts, ça fonctionne quelques fois, quelques fois pas, alors je me tourne vers l'écran à visionner séries télévisées ou films, ou alors je lis des mangas, forme de lecture dont la motivation ne me manque jamais pour ça, allez savoir pourquoi. C'est plus rapide à lire et les dessins facilitent la tâche, j'imagine. Toujours est-il que cet été j'ai beaucoup relu le manga Junjou Romantica, dévorant plus particulièrement les chapitres sur le couple Egoist, mais même après avoir lu et rerelu Junjou Romantica, je voulais découvrir plus de l'auteur, alors j'ai opté pour ce manga qui s'annonçait dans la même veine que Romantica. Au risque de me répéter, ceci est un manga shonen-ai/yaoi/slash, bref un manga mettant en scène des relations homosexuelles entre hommes, si cela vous gêne ou ne vous plaît pas, il suffit de passer votre chemin et de ne pas prendre la peine de lire cet article.

Comme pour Romantica, j'ai d'abord découvert l'anime avant de me mettre au manga et le manga est souvent préférable car il y a encore plein de chapitres inédits et des scènes coupées, non adaptées dans le manga. Le dessin reste assez net et précis, agréable malgrè le fait que les mains sont immenses et que la plupart des personnages masculins (en particulier ceux qui ont le statut de 'dominant' dans le couple) sont presque des géants et sourient rarement, mais on a quelques exceptions. Et si Sekaiichi Hatsukoi n'est pas le coup de coeur que j'ai eu avec Junjou Romantica, ça reste un manga très appréciable même si comme dans beaucoup de couples yaoi, on retrouve souvent le schéma classique seme/uke aka dominant/dominé et les stéréotypes qui vont avec : le uke se comporte comme une femme et est même menu comme une femme : taille fine et petite, alors que le seme est grand, fait plus masculin. Je veux bien que dans chaque couple, il faut bien que l'un des partenaires fasse la femme, soit plus éffeminé mais revoir sans cesse le même schéma peut être lassant, surtout quand on retrouve le classique : 'mais nous sommes deux hommes ! on ne peut pas être ensemble !' comme le dit Ritsu Onodera à son patron, ce qui est hypocrite de sa part puisqu'il a eu une relation homosexuelle avec l'un de ses camarades de classe au lycée, et qu'il joue encore les vierges effarouchées au lit avec son partenaire. Ce que je retrouve souvent dans les chapitres Romantica de Junjou Romantica. Heureusement que tous les couples de ces deux mangas ne sont pas comme ça.

Néanmoins, je dois dire que les chapitres sur le couple Ritsu/Takano sont un poil plus intéressants que ceux de Romantica avec Akihiko et Misaki dans le sens où [ Ritsu et Takano ont vécu une amourette d'adolescent puis suite à un malentendu, Ritsu quitte Takano qui l'aime encore et ne comprend pas au début les raisons du geste de Ritsu. Des années plus tard, ils se revoient en tant qu'adultes et ne se reconnaissent pas tout de suite mais une fois que c'est le cas, Takano veut récupérer Ritsu qui reste rancunier même des années après leur rupture ], j'attends de voir comment leur histoire va évoluer car ce côté de leur relation est intéressante même si au début, elle s'est rompu sous le coup d'un malentendu plutôt stupide je dois dire, et Ritsu en lui-même est assez têtu et obstiné, je me demande même comment leur relation dans le privé va influencer leurs rapports au travail. Donc c'est surtout pour la relation que pour les personnages en eux-même que je suivrais les chapitres sur Ritsu et Takano bien que ces personnages soient sympathiques et attachants. Takano, même s'il est souvent stoïque, laisse parfois tomber son visage de marbre pour montrer celui d'un homme concerné, fragile et chaleureux. La relation parvient à garder son côté sérieux et attachant malgrè les monologues de Ritsu dignes des préoccupations d'adolescentes amoureuses. mais je dois dire que sur les trois couples, ma préférence va au couple de Kisa et Yukina.

Certes, Kisa ressemble à un jeune adolescent malgrè ses 30 ans mais il est pour moi un personnage très sympathique, amusant, plus adulte, enthousiaste même s'il céde à la panique assez facilement. Sa relation avec Yukina me rappelle un peu celle d'Hiroki et Nowaki (Junjou Romantica toujours), dans le sens où la relation y est plus mûre, plus adulte et où le schéma seme/uke n'opère pas toujours. Kisa peut être en charge lors de leurs ébats amoureux, car il est le plus âgé du couple. Yukina n'ayant que 21 ans est encore un jeunôt, donc Kisa doit parfois prendre en charge leur couple et Yukina est bien le seul 'seme' a être gai, enthousiaste et souriant comparé à Takano et Hatori qui sont souvent impassibles et peu souriant. C'est un changement agréable. Marre des semes stoïques ! Pour la relation Chiaki/Hatori, je n'aime pas vraiment. Chiaki me fait plus penser à un adolescent qu'à un jeune adulte et même sa relation avec Hatori ressemble plus à mes yeux à une relation qu'ont un grand frère et son cadet exaspérant ou celle d'un parent fatigué de son gamin immature s'il n'y avait pas les scènes de sexe, donc ça ne m'attire pas du tout. Je prêterais plus d'attention aux chapitres consacrés aux couples Ritsu/Takano et Kisa/Yukina qui sont plus intéressants et attachants à mes yeux. En même temps, peut-être est-ce aussi dû au fait que la relation Chiaki/Hatori est la moins développée par rapport aux deux autres ? Et aussi le fait que ce n'est pas Shungiku Nakamura qui a écrit l'histoire mais un autre auteur et qu'elle se contente juste de concrétiser ça par dessins ?

Pour ne plus parler des couples, bien que ça occupe 95% du manga, l'auteur nous offre une vision bien particulière des maisons d'éditions, en particulier celles des mangas. La plupart des protagonistes travaillant dans l'équipe Emerald des éditions Marukawa Shoten. C'est une intéressante perspéctive que de nous montrer le monde de l'édition du manga, comment sont fait les mangas, comment l'auteur en discute avec les éditeurs, la masse de travail que ça donne et si l'auteur a dû exagérer, la touche comique du manga était de voir les éditeurs paniquer quand un manuscript n'était pas rendu à temps, et qu'ils entraient en phase mort-vivant/zombie quand ils devaient rattrapper l'énorme masse de travail des auteurs. Et quand cette période est terminée, les éditeurs redeviennent, comme par magie, comme avant : souriants et de bonne humeur. Autant dire que le nouveau de l'équipe, Ritsu, est déconcerté par ça pendant ses premières semaines. C'était vraiment le côté comique du manga, l'un des points forts du manga en plus des personnages, c'est même agréable de voir que les personnages principaux ont leur importance et ne sont pas que là pour faire décors ou être un rival amoureux. Sinon, ce que je trouve dommage est que, comme dans Junjou Romantica, la relation se met rapidement en place, les premiers baisers ou la première nuit arrive rapidement et facilement alors que la relation est encore en train de se construire et de se solidifier, pourquoi précipiter les choses ?

Mais sinon, ce manga est comme une chouette comédie romantique agréable à suivre, peut-être niais, les relations sexuelles sont moins nombreuses que dans Romantica, c'est frais, drôle et divertissant, mais mieux vaut avoir 16 ans ou plus pour se mettre à une lecture pareille.


(*) Le résumé général a été à la fois inspiré de celui de Wikipédia,
tout en ayant coupés certaines lignes et écris le résumé avec mes mots
.

lundi 15 août 2011

Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur - Ellery Queen.

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Les auteurs :
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Ellery Queen est un pseudonyme utilisé par deux écrivains américains nommés Manford (Emanuel) Lepofsky, alias Manfred Bennington Lee (1905 - 1971) et Daniel Nathan alias Frederic Dannay (1905 - 1982), deux cousins qui ont d'abord travaillé dans la publicité avant de se mettre à l'écriture après avoir participé et gagné un concours de romans policiers.




 
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Quatrième de couverture :

Qu'est-ce que ce manuscrit inédit du docteur Watson, le fameux confident de Sherlock Holmes, parvenu un jour sur le bureau d'Ellery Queen ? Une énigme vieille de près d'un siècle ! En 1888, une trousse chirurgicale a mis Holmes sur la piste du plus grand criminel de tous les temps : l'ignoble Jack l'Éventreur. Aussi, suivi de son fidèle Watson, plongera-t-il dans les bas-fonds de Londres de cette fin de siècle où, dans l'épaisseur du fog, se dissimule la misère la plus noire. Mais les pièces du puzzle ne se trouvent pas que dans les taudis et l'insaisissable Jack l'Éventreur tiendra plus d'une fois le célèbre détective en échec.


Mon avis :

Ca faisait un moment déjà que je voulais découvrir Ellery Queen. Ignare comme je suis, je pensais qu'Ellery Queen était une femme écrivain, et tout ce que je savais d'eux venait du manga Détective Conan quand les deux personnages Heiji Hattori et Conan Edogawa se disputaient à propos du meilleur écrivain policier : Conan Doyle ou Ellery Queen ? Et si j'aime beaucoup l'oeuvre de Conan Doyle, pour ce que j'ai lu du monsieur, je voulais tenter Ellery Queen, en particulier avec ce titre. J'avais hâte de connaître un Sherlock Holmes à la sauce Ellery Queen.

C'était assez différent de ce à quoi je m'attendais, sans pour autant être déçue, après tout ce livre se lit vite et bien. C'était ma première aventure Queen, je n'ai pas l'habitude. Ici Ellery Queen est aussi un détective et dans ce volume, il en veut à sa machine à écrire ! Et voilà qu'il reçoit un étrange colis où se trouve un vieux carnet cartonné portant le nom de Journal, l'ouvrant il constate qu'il a appartenu à un dénommé John Watson. Le même Watson qui fut le compagnon du détective Sherlock Holmes. Ellery Queen croit à une plaisanterie mais Ame Grant, lui, croit à l'authenticité du carnet et invite Ellery à lire le précieux manuscript. Peu convaincu, Ellery se met tout de même à lire un chapitre, puis un autre jusqu'à le dévorer jusqu'à la fin d'une enquête non-révélée au public où Sherlock Holmes se serait intéréssé à une affaire qui l'aurait rapporté indirectement à celle de Jack l'Eventreur. Mais qui donc a envoyé un tel colis à Ellery Queen ?

Ce récit alterne donc la lecture du manuscript par Ellery avec donc l'enquête de Sherlock Holmes lorsque lui-même reçu un étrange colis contenant une trousse de chirurgien à qui il manquerait un instrument : le scalpel ; et aussi les pauses d'Ellery et le mystère qui entoure l'identité de la personne lui ayant remis le journal du docteur Watson. Bien qu'un peu déconcertant au début, j'ai aimé ce jeu d'alternance, d'autant plus que ça ne dure jamais longtemps, on a pas le temps de s'ennuyer avec Ellery Queen ou d'être frustré d'avoir été coupé du récit de Watson, et on repart bien vite dans l'enquête de Sherlock Holmes. Les deux enquêtes sont bien menées et si je n'ai pas eu le temps de vraiment bien m'attacher à Ellery Queen, j'ai trouvé ce personnage fort sympathique tout de même, intéressant, de même qu'Ame Grant. Je serais tentée de découvrir une enquête de l'inspecteur Queen.

Le décors est bien posé, on passe d'une ambiance à une autre en même temps que les personnages. Le Londres de la fin du XIXe siècle est bien retranscrit, l'ambiance, l'atmosphère, les personnages, les rues de Londres sombres et malfamées d'autant plus que c'est la période où l'Eventreur attaque et Scotland Yard est bien dans la mouise, mais du récit du docteur Watson, nous voyons surtout Sherlock Holmes et son accolyte le docteur Watson, avec quelques apparitions de Mycroft Holmes, frère aîné du détective. J'ai été surprise mais ravie de le trouver dans ce roman, c'est un personnage secondaire absent de l'oeuvre de Doyle, mais que j'aime beaucoup. J'ai aimé cette taquinerie entre les deux frères et les petites plaisanteries qu'il pouvait dire à Watson au sujet de son frère.

J'ai aussi beaucoup appréçié que els auteurs aient rendu justice à Holmes et Watson. Sherlock Holmes est fidèle à lui-même, un vrai détective au sang froid indomptable, à l'intelligence aiguisée, aux déductions surprenantes, son calme et son flegme britannique ainsi que le docteur Watson, la touche humaine et chaleureuse du duo, la tête fonçée mais le coeur grand, il y a cette solidarité et ce respect mutuel entre les deux, l'un s'inquiète pour l'autre et aussi vice-versa et il y aura de quoi s'inquièter dans ce roman puisque le Maître finit par s'intéresser au grand criminel qui ait jamais hanté les ruelles de Londres : Jack l'Eventreur. Mais parfois Holmes est dur et froid avec Watson qui parfois lui en veut mais est incapable de garder sa ranceur bien longtemps. Leur amitié est bien rendue, vraiment.

J'ai d'ailleurs eu l'impression de lire du Doyle, Ellery Queen ont construit leur roman comme un roman holmesien de Doyle, un véritable plaisir, aucune infidélité à l'oeuvre de Doyle, les auteurs se sont voulus le plus fidèle possible. Ils posent bien le décors, l'ambiance de ce Londres assombri, inquiètant sous l'ombre de l'Eventreur. On passe du confort et de la chaleur de Baker Street aux rues menaçantes du Londres de l'ère victorienne, à la recherche de Jack l'Eventreur, avec une enquête bien ficelée et menée. J'ai bien aimé, et je serais tentée de découvrir plus d'Ellery Queen.

Extrait :

(...)
- Cet après-midi, si vous êtes libre, nous irons voir mon frère Mycroft à son club. Je crois qu'une consultation nous serait salutaire. A certains points de vue, les talents analytiques de mon frère sont supérieurs aux miens.
- Je sais la grande estime que vous avez pour lui.
- Evidemment, il est ce qu'on pourrait appeler un talent sédentaire, en ceci qu'il a horreur de se déplacer. Si l'on inventait une chaise roulante capable de transporter les gens de chez eux à leur bureau et de leur bureau chez eux, Mycroft en serait le tout premier acheteur
.


5. Le club Diogène.

mardi 9 août 2011

Inglourious Basterds.

Inglourious Basterds,
film de Quentin Tarantino.
2h33min.
Sorti en 2009.






Avec
 : Brad Pitt, Mélanie Laurent, Christoph Waltz, Daniel Brühl, Diane Kruger, Eli Roth...










Synopsis :



Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma.

Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle
...




Mon avis : 

Ca faisait un petit boût de temps que ce film me faisait envie, puis j'ai eu l'occasion de le voir sur une chaîne câblée il y a plusieurs mois de ça, autant dire que puisque c'était le premier visionnage de ce film, j'ai été déconcertée. Ce film m'a surprise à bien des moments, il paraît que c'est l'effet Tarantino, vu que c'est le premier film de lui que je découvre, je ne suis pas une habituée et donc, c'est normal. Pourtant lors de mon premier visionnement du film, je ne dirais pas avoir eu un coup de coeur ou une deception, je pense avoir bien aimé dans l'ensemble mais j'ai surtout été surprise et déconcertée. Je ne m'attendais pas à tout ce que j'allais voir, à vrai dire, ça s'éloigne des films qu'on peut se faire sur le sujet, dans le sens où Tarantino s'est autorisé une version très personnelle de la seconde guerre mondiale.


Le mois dernier pourtant, je suis tombée sur le DVD du film à moitié prix alors je me suis dit qu'il ne fallait pas me priver donc j'ai eu la chance de revisionner le film encore et encore jusqu'à connaître la plupart des répliques par coeur, et après plusieurs soirée à me reretaper le film, je confirme : j'adore  je pourrais même classer Inglourious Basterds parmi mes films favoris, avec une bonne brochette d'acteurs : Daniel Brühl et Diane Kruger que j'avais découvert dans Joyeux NoëlMélanie LaurentBrad Pitt sans oublier Christoph Waltz qui a été phénoménal durant tout le film, moi qui ne connaissais pas l'acteur, j'ai été éblouie par son jeu. Vraiment superbe. Son interprétation du colonel nazi Hans Landa était formidable, convaincant, détestable à souhait, le genre de personnage qu'on adore détester, il est sans doute the personnage du film, l'un des plus inoubliables : excécrable, sournois, rusé, froid, raffiné, cruel et totalement imprévisible mais parfois avec des moments... déconcertants mais drôles (rien que la scène 'ouuuuuh ~ c'est un biiiingo !' inoubliable xD).


C'est un film assez spécial, sûr qu'il ne peut pas plaire à tout le monde et comme je l'ai dit, Tarantino s'est autorisé une autre version de la seconde guerre mondiale durant la France occupée par les nazis [ Hitler ainsi que Goebbels et d'autres sont tous tués dans un cinéma français par les 'Bâtards' de Brad Pitt/Aldo Raine et aussi à cause d'une vengeance de Mélanie Laurent/Shosanna Dreyfus ], c'est l'une des raisons qui m'a rendu perplexe lorsque j'ai vu le film pour la première fois à vrai dire, mais finalement pourquoi pas ? ce n'est qu'une fiction. Il faut dire que le film est génial, de mon point de vue. Il y a certes pas beaucoup d'action, ça manque de rythme et le film se base beaucoup sur les dialogues mais c'est là toute la force du film, les longues phrases de dialogues sont finalement assez captivantes.


Tarantino est un remarquable dialoguiste, les moments de suspence ne passent pas seulement par l'action mais aussi par de longues scènes dialoguées, lors de ma première projection de ce film, ces longs dialogues m'ennuyaient au boût d'un moment mais c'est en revionnant plusieurs fois le film que j'ai vraiment été captivée. L'angoisse naît peu à peu dans les conversations (rien que la première scène entre Landa et Lapadite ou encore celle dans la taverne de La Louisiane), la tension finit par arriver au fur et à mesure que la discussion évolue : tout peut très bien se passer au début, elle finit par évoluer puis prendre une autre tournure et une tournure pas forçément bonne selon le personnage. Tensions, digressions et faux semblants jusqu'à ce que la fin de la discussion ait soné et que la scène se termine par de l'action, les mots ne pouvant plus rien, de la poudre au feu, des tueries, des combats aux armes à feu et j'en passe. Même les mots peuvent être traîtres et dévastateurs.


Tout au long du film, on se centre sur divers personnages : Shosanna Dreyfus, jeune cinéaste française qui cache son identité juive prévoit de prendre sa revanche sur les nazis et le colonel Landa suite au massacre de sa famille dont elle est la seule survivante. Et elle prévoit d'utiliser son cinéma pour mener sa vengeance à bien. De son côté Joseph Goebbels entreprend d'utiliser les exploits extraordinaires d'un jeune soldat allemand, Fredrick Zoller, pour adapter son parcours militaire au cinéma sous forme d'un film intitulé La Fierté de la Nation, pour encourager les troupes allemandes qui reculent de partout depuis l'entrée en guerre des Américains, il veut une avant première pour ce film, ce qui tombe bien puisque le jeune Zoller s'est épris d'une jeune cinéaste française... EAllemagneHitler est bien dans la mouisse en entendant les exploits macabres d'un groupe de Juifs Américains ayant été incorporés en France qui s'amusent à tuer chaque Nazis croisant leur chemin, les scalpant et en laissant repartir le ou les survivants avec un... 'petit cadeau' ; ce groupe nommé les Bâtards tenu par Aldo Raine, aussi nommé Aldo l'ApacheTous ces changements de scènes perpétuelles, qui offrent une histoire, qui menent à un seul but, un seul fil : la projection au cinéma de La Fierté de la Nation où tout se jouera : la revanche de Shosanna, les plans des Bâtards... et celui de Hans Landa qui rêve de mettre la main sur le lieutenant Aldo RaineUne dernière partie du film épouffstoufflante, quoi. Les plans se mettent en place et prennent forme, tout se joue au cinéma : gros plans silencieux, action, dialogues, des scènes excellentes dont je retiendrais surtout celle où Aldo et ses Bâtards se font passer pour des amis italiens de l'actrice allemande Bridget von Hammersmark, espionne pour les Anglais, mais ne sachant pas trop parler la langue italienne. Bridget leur assure que les Allemands n'ont pas beaucoup d'oreille pour l'italien et qu'il n'y a donc rien à craindre, mais voilà que Hans Landa se ramène et se met à parler l'italien comme si c'était sa propre langue !


Sinon, en plus de tout ça, Tarantino lançe quelques clins d'oeil, notamment par la musique ou quelques scènes qui renvoient à des classiques du cinéma (je cite comme exemple Il était une fois dans l'Ouest, rien que ça !), n'oublions pas la soundtrack (rien que The green leaves of summerRabbia e tarantella ou le Green eyes de David Bowie), ou le décors et les gros plans, juste superbe ! Puis, un peu comme dans Joyeux Noël de Christian Carion, ce film a été tourné un tiers en français, un autre tiers en allemand et l'autre tiers en américain avec l'accent du sud de Brad PittDonc mieux vaut voir ce film avec ses sous-titrages pour mieux comprendre. Aussi c'est assez violent comme film selon les scènes : du sang, des tueries, des explosions... bref, pas pour les âmes sensibles, j'ai vu pire mais il y a certaines scènes qui ont de quoi dégoûter (rien que les scènes où un Bâtard scalpe un nazi, la scène du flash-back du passé d'Hugo Stiglitz en tant que tueur d'officiers de la Gestapo, ou la scène de fin quand Aldo et Utivich laissent au colonel Landa le 'petit cadeau' qu'ils réservent aux nazis qu'ils ne tuent pas).


Ensuite, certains peuvent penser que ce film est manichéen, mais moi au contraire, je ne le trouve pas si manichéen que ça : après tout, les Bâtards sont commes les nazis quand on y regarde bien, ils font une chasse à l'homme et peuvent agir aussi cruellement qu'eux quand ils tuent. Ils agissent un peu comme eux et comme Aldo Raine le dit : ils vont pas faire dans la dentelle avec les nazis ni leur donner une leçon d'humanité car c'est clair et net pour eux qu'ils n'en ont aucune, et que c'est la façon d'agir des Bâtards qui fera comprendre aux nazis qui ils sont et qu'il faut les prendre au sérieux, avoir peur d'eux même, et que c'est leur cruauté qui fera comprendre aux Nazis qui sont exactement les Bâtards. Ensuite c'est vrai qu'on aurait tendance à se mettre aux côtés des Bâtards qui sont Américains, Juifs pour la plupart, avec deux Allemands qui ont renié le Troisième Reich, que c'est le camp des 'gentils' qui s'en vont tuer des méchants nazis qui tuent des pauvres civils et juifs, et que donc on aurait tendance à ne pas trop en faire un drame de les voir tuer des soldats allemands mais en revanche quand on voit des Nazis tuer, tout de suite ce sont eux les méchants, donc si on regarde de ce point de vue, oui c'est manichéen. Car même si les Bâtards peuvent se montrer aussi cruels que les Nazis, on aurait tendance à tenir de leur côté car : Américains, Juifs, Résistants, sont du bon camp et toussa... j'ai réagi pareil, même si le vrai méchant ici n'est pas vraiment Hitler qui prête plus à rire ici ('Nein nein nein nein !!'), ni le soldat Fredrick Zoller tout émarouché de Shosanna, mais bel et bien Hans LandaC'est une guerre, il n'y a pas de héros, juste des hommes avec leurs combats, ces Bâtards sont un peu des anti-héros mais il faut avouer que ça fait du bien de voir des Juifs/Résistants en mettre plein la poire aux Nazis pour une fois. En bref, un film qui ne plaira pas forçément à tout le monde mais pour ma part, j'ai adoré !


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Deux des Bâtards : le sergent Donny Donowitz ou L'Ours Juif ; et le lieutenant Aldo Raine, dit Aldo l'Apache.




Extrait/Citation :





BRIDGET VON HAMMERSMASK : Je sais déjà que la question que je vais poser est idiote mais... les Américains que vous êtes... connaissent des langues étrangères ?
DONNY DONOWITZ : (pointant Aldo) On se débrouille tous deux en italien.
BRIDGET : Avec un accent atroce, sans aucun doute. Mais c'est pas ça... les Allemands n'ont pas beaucoup d'oreille pour l'italien. Donc vous la jouez au bluff. C'est ça, le plan ?
ALDO RAINE : Grosso modo.
BRIDGET : Ca tient la route...
ALDO : Ca tient que dalle, mais on fait quoi sinon ? on décampe ?
BRIDGET : Non. Ca tient la route. Si vous foirez pas tout avant, je vous fait rentrer là-bas. (regardant les basterds) Qui fait quoi ?
ALDO : Bah... c'est moi le meilleur en italien, donc c'est moi ton cavalier. Donny, c'est le deuxième meilleur, ce sera ton camera-man. Et Omar c'est le troisième. Il fera l'assistant de Donny.
OMAR ULMER : Hein ? Mais j'cause pas italien !
ALDO : C'est ce que je dis : t'es le troisième meilleur, il suffit que tu fermes ta gueule ! J'serais toi, j'commençerais à m'entraîner tout de suite
.

jeudi 4 août 2011

Hygiène de l'assassin - Amélie Nothomb.



Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. 

Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. 

Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.





Comme pour Cosmétique de l'ennemi, ce roman privilégie fortement les dialogues et les personnages peu nombreux mais originaux, je pense surtout à l'écrivain Prétextat Tach et à la journaliste Nina. Ce roman annonce la mort prochaine du grand écrivain au prix nobel, Prétextat Tach, qui, atteint d'un cancer, n'a plus que deux mois à vivre. Les journalistes se bousculent devant la porte de l'écrivain, espérant décrocher l'ultime interview, sachant l'écrivain misanthrope et solitaire depuis des années. Quatre d'abord le rencontrent... puis déchantent assez vite ! Mais une personne, une seule, parviendra à lui tenir tête, se prendra au jeu de l'écrivain qui use de ruse pour faire fuir les journalistes, et un duel se formera entre les deux personnes, d'où ressortiront quelques révélations... troublantes et perturbantes !


J'ai passé un bon moment de lecture. J'ai particulièrement aimé les 100 premières pages où les journalistes apprennent que le grand écrivain n'a plus que deux mois à vivre, ils se précipitent tous à sa porte dans l'espoir de l'interviewer mais voilà ! à chaque fois qu'un journaliste le rencontre, enregistrant la conversation, il déchante vite et finit par fuir, considérant l'auteur comme un fou, ce qui n'est pas de l'avis des confrères qui, écoutant la cassette, se disent que Prétextat Tach n'est qu'un pauvre génie mécompris... jusqu'à ce qu'ils interviewent l'auteur en personne et finissent tous par fuir les uns après les autres ! Seulement, parmi ces journalistes traumatisés se trouve une personne qui sort du lot, une jeune femme nommée Nina qui ira à la rencontre de l'écrivain. Elle prouve qu'elle est loin derrière ses collègues en résistant au misanthrope, menant parfois elle-même la conversation, se prêtant au jeu de Tach qui utilise ruse et cie pour tenter de la faire fuir et de la dégoûter de sa personne, mais Nina est coriace et un duel de conversation d'installe entre les deux, duel qui offrira son lot de révélations sur le passé de l'écrivain...


Après une sensation de lenteur, Nina débute son récit de ses recherches sur le passé de Tach, ce qui n'était pas une mince affaire, et en racontant, Tach lui-même finira par confirmer et même par rajouter bien plus... volonté de faire fuir la journaliste, de lui faire peur ou peut-être parce qu'il finit par s'habituer à elle et qu'il se prend au jeu peut-être. Mais c'est un personnage vraiment très particulier, ce Prétextat Tach, il ne peut pas plaire à tout le monde, il faut dire qu'il est vraiment détestable. Tout d'abord cynique, voire même très. Moqueur et cynique, il finit par être franchement épouvantable. Désagréable, méchant, horripilant, de mauvaise foi et misogyne, comprenez donc qu'il n'a pas été ravi de voir cette femelle qui se dit journaliste, cette pauvre dinde, cette petite merdeuse ou tout simplement emmerdeuse pour citer ses propos, ose lui tenir tête, se croire supérieure à lui. Nina, c'est LA journaliste du roman. Quoi de mieux qu'une femme pour humilier un misogyne tel que Tach ? Car contrairement à ses collègues masculins, elle ne se laisse pas faire et c'est tant mieux. Pourtant je dirais qu'à part sa misogynie, Prétextat Tach ne m'a pas été aussi insupportable que ça, sans pour autant dire que j'aime le personnage, il est unique en son genre voilà tout et il permet d'offrir un perpétuel match entre les deux protagonistes... car c'est un livre brillant, intelligent et ingénieux. J'ai été épatée, moins que pour Cosmétique de l'ennemi, mais un bon roman dans l'ensemble.



C'est une histoire originale bien que je m'attendais à ce [spoiler] que l'un des deux personnages allait mourir à la fin [/spoiler], j'ai donc été moins surprise pour la fin, je m'attendais à un rebondissement quelconque, je m'attendais à une meilleure chute qui m'aurait plus surprise que la fin donnée par l'auteure... Sinon, je dirais que ce roman permet aussi de réfléchir, l'auteur égratigne à sa façon les journalistes littéraires qui se permettent de porter des jugements sur des auteurs qu'ils n'ont pas forcément lu à part via quelques critiques littéraires. Le roman se divise aussi en cinq parties : les quatre premières interviews puis la cinquième entre Nina et Tach, la plus longue, c'était long et un peu ennuyeux à la longue mais l'auteur a placé quelques surprises, d'autant plus que le style est vif et précis, rythmé, avec plein de joutes verbales. Enfin bref, malgré ma petite déception pour la fin et une longueur vers le milieu du roman, j'ai beaucoup aimé ce roman, j'attends de lire plus d'Amélie Nothomb.



A dire vrai, que ce sédentaire [Prétextat Tach] adipeux ait survécu jusqu'à l'âge de quatre-vingt-trois ans rendait perplexe la médecine moderne. Cet homme était tellement gras que depuis des années il avouait ne plus être capable de marcher ; il avait envoyé paître les recommandations des diététiciens et se nourrissait abominablement. En outre, il fumait ses vingt havanes par jour. Mais il buvait modérément et pratiquait la chasteté depuis des temps immémoriaux : les médecins ne trouvaient pas d'autre explication au bon fonctionnement de son cœur étouffé par la graisse. Sa survie n'en demeurait pas moins mystérieuse, ainsi que l'origine du syndrome qui allait y mettre fin.