vendredi 10 mars 2023

[Bilan] Cold Winter Challenge 2022


Le Cold Winter Challenge à présent bouclé, je présente comme à mon habitude un bilan des lectures qui m'ont accompagné au cours de la saison. Let's go !






- Un mail au Père Noël, de Sophie Castiglione : une romance de Noël qui se laisse lire et qui diverti. Si l'intrigue de base reste classique, j'ai aimé l'utilisation de la technologie. Il faut bien que le Père Noël se mette à la page ! Cela dit, les personnages principaux sont fades, la romance se met trop vite en place et l'histoire n'est pas mémorable en soi.

- Il faut parfois déplier les étoiles, de Erika Boyer : une romance de Noël toute mignonne et cocooning, c'est bienveillant et chaleureux. J'ai aimé l'idée de base et nos personnages sont attachants. Une sympathique petite histoire qui se lit et dévore comme un calendrier de l'avent !



- Guardians of Childhood, book 1: Nicholas St. North and the Battle of the Nightmare King, de William Joyce : un roman jeunesse assez classique qui reprend les codes habituels, mais j'ai aimé découvrir un peu la mythologie autour des gardiens de l'enfance ainsi que quelques personnages mystérieux. Cela dit, pour un roman sur les origines du Père Noël, rien n'indique que le personnage principal est supposé le devenir. En outre, un roman divertissant mais pas très mémorable...

- La véritable histoire de Noël, de Marko Leïno : Une jolie histoire qui nous présente une revisite intéressante sur l'origine du Père Noël, qui nous transporte dans l'ambiance de Noël et peut se lire comme un calendrier de l'avent. Toutefois, le récit dégage une ambiance assez triste.






- Cet hiver, de Alice Oseman : nouvelle qui s'inscrit dans l'univers de Heartstopper et dans laquelle nous suivons la famille de Charlie pendant les fêtes. L'auteure nous offre une petite histoire douce tout en abordant des sujets tels que la santé mentale ou les relations familiales compliquées. Plutôt sympathique mais non mémorable, cela dit j'ai aimé le focus sur la fratrie de Charlie.

- Guide de survie magique, de Ben Hpts : Essai qui mêle développement personnel et l'univers Harry Potter. La plume est agréable et on peut se retrouver dans le vécu de l'auteur. C'est un ouvrage plutôt instructif que j'aurais aimé découvrir pendant mon adolescence, les propos résonnant moins à présent que je suis adulte et que mes années collège-lycée sont derrière moi.





- Contes des royaumes oubliés (T.2) Le prince cygne, de Isabelle Lesteplume : une revisite du Lac des cygnes que j'ai beaucoup aimé ! C'est le genre de livre qu'on dévore rapidement. La romance est mignonne mais j'ai préféré de loin l'intrigue en elle-même sur le mystère autour des disparitions.

- Les chroniques de Narnia (T.1) Le neveu du magicien, de C.S. Lewis : ce roman jeunesse ne m'aura pas marqué ou autant plu que je l'aurais espéré, et il est un peu long à démarrer, néanmoins c'est une sympathique mise en bouche dans cet univers qui m'est méconnu et j'ai bien aimé l'introduction à l'univers et ses personnages emblématiques. Comment Narnia est devenu Narnia et comment tout a commencé, et les illustrations sont très jolies.






- Sherlock Holmes et le démon de Noël, de James Lovegrove : un roman que j'ai dévoré ! L'attachement de l'auteur sur l'univers du détective est palpable, les personnages sont respectés. L’enquête est bien menée, et il se dégage une ambiance qui mêle folklore et Noël avec brio. Je lirai avec plaisir les prochains pastiches holmésiens de l'auteur !

- Sous la glace, de Agatha Christie : recueil qui présente 12 nouvelles, la plupart ayant l'hiver ou les fêtes pour cadre, avec Hercule Poirot, Miss Marple et autres détectives de l'auteure, nous offrant ainsi une panoplie d'enquêtes. Certaines sont plus mémorables que d'autres. Toutefois, à ne pas lire d'une traite pour éviter l'indigestion.




- Un chant de Noël, de Charles Dickens : un conte classique tout doux, agréable à lire qui nous partage une morale importante ainsi qu'une belle immersion au cœur du Londres victorien. Ce grand classique de noël aura su me charmer, sans me surprendre puisque je connaissais déjà l’histoire. J'aurais toutefois souhaité en apprendre plus sur Scrooge et son passé et que ses prises de conscience se sont fait un peu trop rapidement à mon goût.

- The Terror, saison 1 : un abandon pour moi, pourtant cette série réunissait de nombreux ingrédients pour me plaire mais je n'ai pas su aller jusqu'au bout. Je me suis souvent ennuyée, c'est très lent et je pense ne pas avoir été dans le bon état d'esprit pour apprécier la série qui m'aura plus déprimé qu'elle m'aura apporté divertissement et excitation. Après vous me direz, la série n'est pas supposée être joyeuse ! mais on peut regarder une série aux sujets graves et qu'elle soit passionnante à suivre, comme ce fut le cas avec Chernobyl. Ici le charme n'a pas opéré, dommage...





- Là où réside l'hiver, de Laetitia Arnould : une déception ! Pourtant, ce roman avait de quoi me plaire et j'ai été séduite par certains aspects du roman, notamment le personnage de Jack Frost et l'intrigue qui mêle le folklore hivernal à l'écologie. Ce roman s'apparente au conte, avec une ambiance féerique, tout en confrontant les personnages à des problématiques actuelles. Je n'ai toutefois pas aimé l'héroïne et pas convaincue par la romance.

- Les voyages de Lotta, de Marie Zimmer et Ofridé : une BD sympathique qui nous entraîne en Laponie et se penche sur le chamanisme, dans une ambiance qui alterne entre rêve et réalité, tout en se parant d’une belle touche  d’émotions à travers l’amitié et les liens familiaux. Une sympathique petite lecture pour l'hiver. Je ne sais pas si je lirai la suite, cela dit.



- Jingle Belle / A Belle for Christmas : un film classique de Noël qui fait passer le temps mais dont je ne garde pas de souvenir mémorable, un film davantage familial qu'axé sur une romance et forcément, quand vous ajoutez un animal, la magie fonctionne au moins un peu !

- Comment les pingouins ont sauvé Veronica, de Hazel Prior : un roman fluide et instructif, fort dans le développement de ses personnages et des relations entre eux, avec une héroïne pleine de contradiction qu'on va devoir apprivoiser pour l'apprécier pleinement, et qui offre le cadre original de l'Antarctique autour des pingouins.


Les comptes à la loupe


Livres prévus : 12
Livres lus : 12


Le mot de la fin


Hormis mon abandon de The Terror, je pense avoir rempli mon objectif et lu ce que je m'étais fixée... en changeant deux ou trois titres par manque de temps ou tout simplement parce que mon humeur avait changé. Un seul coup de cœur se démarque parmi quelques lectures sympathiques, certaines non mémorables, et deux déceptions.


Mon t
op 3 

Sherlock Holmes et le démon de NoëlJ. LOVEGROVE

Un chant de NoëlC. DICKENS
Il faut parfois déplier les étoilesE. BOYER

jeudi 9 mars 2023

Cinq petits cochons - Agatha Christie.


Cinq témoignages accablants ont fait condamner à la détention perpétuelle Caroline, la femme d'Amyas Crale, peintre renommé, mort empoisonné. 

Seize ans après, Hercule Poirot, le détective belge qu'Agatha Christie a rendu célèbre, prend l'affaire en main. Ne s'arrêtant pas aux évidences, tirant parti du moindre indice, il fait éclater une vérité à laquelle personne ne s'attendait.




Une jeune femme nommée Carla Lemarchant mandate Hercule Poirot pour une affaire délicate. En effet, elle souhaite innocenter sa mère, Caroline, du meurtre de son père, Amyas Crale, célèbre peintre, retrouvé mort empoisonné. Il ne s’agit pas d’une mince affaire, le crime ayant eu lieu seize ans auparavant, d’autant plus que les preuves discriminant son épouse étaient irréfutables et que Caroline Crale n’a pas cherché à se défendre lors de son procès. Pourtant, Caroline a laissé à sa fille une lettre dans laquelle elle assure son innocence. Carla est décidée à découvrir la vérité sur la mort de son père et à innocenter sa pauvre mère, morte en prison. Une enquête bien particulière mais Hercule Poirot accepte de relever le défi et s’en va à la recherche des principaux suspects : Philip et Meredith, les frères du défunt ; Angela Warren, sœur de l’accusée ; Cecilia Williams, l’ancienne nourrice de Carla ; et enfin Elsa Greer, l’ancienne jeune et jolie maîtresse d’Amyas



Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas une mince affaire. Juges, enquêteurs et avocats s’étant chargés de l’affaire sont unanimes. C’est l’épouse la coupable. Du côté des témoins, c’est le même son de cloche. Seule Angela clame l’innocence de l’accusée. Pour les autres, il s’agit soit d’une femme désagréable et calculatrice qui a prémédité avec sang froid le meurtre de son mari, soit d’une épouse bafouée et trompée que l’on a poussé à bout jusqu’à commettre l’impensable. Car tout n’était pas tout rose au foyer des Crale. Amyas jouissait d’une certaine renommée et était un homme à femmes, il a même poussé le vice jusqu’à faire cohabiter sa maîtresse avec son épouse en vue de peindre son portrait, tandis que la jeune Elsa répétait à qui voulait l’entendre qu’elle ferait divorcer le couple pour épouser le peintre. Or, Caroline l’a affirmé, elle préfère savoir son mari mort que de le laisser à cette opportuniste.



La particularité de ce roman est qu’Agatha Christie confronte son détective belge à un meurtre qui a été commis… seize ans auparavant. Les preuves ont disparu, les lieux ont changé, les relations ont évolué, les souvenirs ne sont plus aussi vifs dans les esprits des témoins. Des éléments ont pu être oubliés ou embrouillés, ce qui rend l’enquête plus compliquée pour Hercule Poirot. Un concept donc très intéressant que j’ai pris plaisir à découvrir dans ce roman. Les preuves matérielles ayant disparu, Hercule Poirot se base donc sur les témoignages des différents témoins… et on ne s’en étonnera guère, puisque Dame Agatha excelle dans la psychologie des personnages et des relations et que, comme ne cesse de le répéter Poirot, son exercice ne consiste pas à chercher des traces de pas ou de la cendre de cigarette mais plutôt à faire fonctionner ses petites cellules grises en travaillant sur les témoignages des témoins qui, s’ils se ressemblent, apportent chacun des éléments différents (car ils ont été vécu différemment) mais aussi et surtout un différent portrait du couple, et en particulier Caroline. Ainsi, il peut leur arriver de laisser leurs sentiments envers elle interférer avec leurs interprétations de certains scènes.



J’ai trouvé l’enquête très bien menée, Hercule Poirot use et abuse de ses relations pour pouvoir approcher les personnages clés de l’enquête, personnages avec une personnalité bien à eux ! J’avoue avoir beaucoup apprécié Cecilia Williams, excellente pédagogue et spécialiste dans la psychologie des enfants mais qui porte un regard qui est loin d’être tendre envers le sexe masculin (en même temps, peut-on la blâmer, surtout avec les événements décrits dans le roman ?). Le mystère plane jusqu’à la fin, et même si l’on porte des doutes sur tel ou tel personnage, la résolution finit par surprendre son lecteur tant l’auteure sait comment jouer avec nous pour nous faire dévier sur de fausses pistes. Je trouve juste dommage que [spoiler] la coupable s’en sorte et que Poirot la laisse partir, sans être punie de la même façon que Caroline l’a injustement été [/spoiler]



Encore un bon roman policier de la reine du crime. Elle sait toujours nous offrir des enquêtes intéressantes tout en gardant le suspense jusqu’au bout, mais c’est également la modernité et même la légèreté qu’on retrouve dans sa plume de l’auteure qui me font revenir vers elle pour découvrir ses autres romans. Elle écrit avec beaucoup de fluidité, d’humour et d’ingéniosité.  


- Les hommes ! ... lâcha-t-elle sans aller plus loin.

Comme un riche propriétaire terrien prononcerait "les bolcheviks", un communiste fervent "les capitalistes", une bonne maîtresse de maison "les cafards" - voilà comment miss Williams avait dit "les hommes !".

Toutes ses fibres de vieille fille et de gouvernante vibraient d'un féminisme virulent. A l'entendre, nul n'aurait douté que pour miss Williams, la gent masculine était l'Ennemi avec un grand E.

- Vous ne portez pas les hommes dans votre cœur, observa Poirot.

- En ce bas monde, les hommes se taillent la part du lion, répondit-elle sèchement. J'espère que ça changera un jour !