mercredi 30 janvier 2013

La page blanche - Boulet & Pénélope Bagieu.


Les auteurs :

Giles Rousset, né le 1er février 1975, est un auteur de bande-dessinée français, plus connu sous le pseudonyme Boulet.

Pénélope Bagieu, née le 22 janvier 1982, est une illustratrice et auteur de bande-dessinée française. Elle s'est d'abord fait connaître grâce à son blog où elle exposait à coup d'humour et d'illustration sa vie, elle est aussi connue pour être l'auteur des BD Joséphine.

Emprunt bibliothèque fac.





Quatrième de couverture :

"Je pleurais... je venais chercher quelque chose ? ... Rencontrer quelqu'un ? ... Pourquoi hier ? Je suis QUI, moi ?"

Une jeune femme se réveille dans Paris. Elle ne se souvient ni de son nom, ni de ce qui l'a amenée là. Son passé a disparu. Avec sensibilité et humour, Pénélope Bagieu et Boulet racontent sa quête d'identité.

Mon avis :


Emprunté à la bibliothèque de la fac et lu dans la même journée, je ne pensais pas que je lirais un jour du Pénélope Bagieu, puisque son style et ses bandes-dessinées ne m'intéressaient pas ; mais voilà, ces derniers temps, je ne peux pas me permettre de me mettre dans un roman, surtout que les romans de ma PAL que j'ai le plus envie de lire sont de gros pavés, or jusque milieu février, mon emploi du temps ne me permet pas de me plonger dans de gros romans et puisque je ne peux pas me contenter de lire mes cours et des livres pour mes cours ou un exposé écrit, je lis des bandes-dessinées pour me détendre. C'est court et c'est divertissant, et celle-ci m'a tenté par son titre puis son résumé. Voici donc le résultat de ma première "rencontre" avec Pénélope Bagieu et Boulet.

A Paris, de nos jours, une jeune femme se réveille sur un banc. Stupéfaite d'être réveillée dans la rue et en pleine nuit, elle essaye de se remémorer les raisons qui l'ont conduites ici... avant de s'apercevoir, effarée, qu'elle ne se souvient plus de rien ! Son nom, sa maison, si elle travaille, sa famille, son passé. Rien. Pourquoi se trouve-t-elle dehors, pourquoi a-t-elle pleuré au point de s'endormir en pleine rue, que s'est-il passé avant cela et surtout pourquoi ne se rappelle-t-elle plus du tout de qui elle est ? Le lecteur se retrouve donc face à une histoire d'amnésique, pas révolutionnaire et ceux habitués par les œuvres de Pénélope ont peut-être été déçus, mais personnellement, j'ai bien aimé. J'ai aimé ce qu'a donné la collaboration Boulet/Bagieu, elle au dessin, lui au scénario. L'histoire reste pourtant plutôt simple dans l'ensemble et la fin peut en frustrer certains, mais j'ai aimé cette BD, les dessins, l'intrigue, l'humour, avec des dialogues drôles, tristes ou révélateurs et je l'ai dévoré avec plaisir.

L'humour est bien présent et c'était l'une des touches agréables de l'histoire : d'une part grâce à l'imagination débordante d'Éloïse et sa paranoïa, mais aussi par son travail à la librairie à cause de toutes les questions futiles, étranges voire assommantes des clients (et c'est là où je me demande : est-ce que ça sent le vécu chez les auteurs :p ?), du style : "Vous avez ce livre, là... c'est un livre grand comme ça, et oh ! il est rouge !", "Je recherche 'Le Bossu de Notre Dame' de César Hugo", avec l'incontournable qui revient souvent dans l'histoire "Vous avez le dernier Marc Levy ?". Ensuite, j'ai beaucoup aimé retrouver dans une BD le concept d'histoire avec des chapitres, mais j'ai aussi aimé les dessins de Pénélope Bagieu que je trouve plutôt agréable.

On découvre l'héroïne en même temps qu'elle essaye de se découvrir elle-même. Elle ne se souvient de rien lorsqu'elle se réveille en pleine rue. Rien, nada, la page blanche. Elle fouille dans le sac à côté d'elle qu'elle suppose être le sien, reconnaît sa photo sur la carte d'identité et apprend grâce à celle-ci son nom, Éloïse, et son adresse ; c'est avec appréhension qu'elle rentre chez elle, ne sachant pas à quoi s'attendre (d'ailleurs, les divers scénarios qu'elle s'invente en essayant d'imaginer ce qui l'attend dans son appartement... c'est à la limite de la paranoïa ! On peut dire qu'elle a une sacré imagination qui va la suivre tout au long de l'histoire... de là à s'imaginer que peut-être, elle faisait un travail dangereux genre agent secret et qu'on l'a rendu amnésique parce qu'elle en savait trop ou a échoué) et, à partir de là commence sa quête d'identité. On découvre ainsi qu'elle s'appelle Éloïse, qu'elle est libraire, qu'elle a un chat, qu'elle n'a plus aucun contact avec sa famille, qu'elle a eu une relation avec un de ses collègues qui s'y connaît en informatique... mais sans jamais découvrir l'essentiel : pourquoi a-t-elle perdu la mémoire ?

Donc, sujet pas révolutionnaire mais intéressant et qui tient la route ! On est sans cesse dans l'attente de savoir si elle va découvrir quelque chose d'énorme. On va suivre tout au long de l'histoire sa quête d'identité. Tel un détective, elle va enquêter, se déplacer, poser des questions... tout en essayant d'agir normalement, en cachant son amnésie, ce qui ne sera pas toujours chose facile. Bref, l'histoire m'a intéressé, je la trouve plutôt originale et j'aime beaucoup le principe ; l'amnésie est un thème que je trouve intéressant et que je n'ai jamais rencontré dans la fiction jusqu'à maintenant. J'ai trouvé ici le thème bien abordé et plausible ; certes, on ignore la cause de cette amnésie soudaine et ça déconcerte aussi bien l'héroïne que nous alors qu'elle tente de se reconstruire, de redevenir celle qu'elle était avant... avant de s’apercevoir que plus elle découvre son ancienne elle, qu'elle entend parler de l'ancienne Éloïse, moins elle se reconnaît et plus elle hésite à redevenir l'Éloïse d'avant et de retrouver la vie qu'elle avait avant son amnésie. Au final, peut-être que son amnésie était comme une seconde chance pour une nouvelle vie, tout repartir à zéro et peut-être pour le meilleur.

C'est l'espoir d'un renouveau, d'une nouvelle vie, d'un nouveau soi, et la déprime d'Éloïse laisse place à l'espoir, elle a la possibilité de soit continuer à courir après l'inconnue qu'elle était avant, ou d'arrêter sa quête d'identité et de se construire une nouvelle identité, d'aller de l'avant. Alors certes, la fin peut frustrer car Éloïse abandonne, après une déprime, sa quête d'identité, on ignore qui elle était avant son amnésie et on ne sait pas ce qui a causé cette dite-amnésie ; c'est frustrant et on voudrait en savoir plus, mais cette fin fonctionne aussi, elle a du sens. J'ai trouvé que c'était une belle oeuvre poétique, mélancolique, dans une ambiance totalement parisienne mais avec des touches d'humour et de réalisme. Ce fut pour moi une lecture plaisante et divertissante et je ne dirais pas non à découvrir d'autres œuvres de ces auteurs !



- Les deux auteurs -

dimanche 13 janvier 2013

Bilbo le Hobbit - J. R. R. Tolkien.

L'auteur :


J.R.R Tolkien, (03 janvier 1892 - 02 septembre 1973), de son nom complet John Ronald Reuel Tolkien, est un auteur et poète anglais. Il est principalement connu pour être l'auteur de la trilogie du Seigneur des Anneaux, et sa préquelle Bilbo le Hobbit, dont l'oeuvre est presque entièrement adaptée au cinéma par le réalisateur Peter Jackson. Traumatisé par l'expérience de la Première Guerre Mondiale, Tolkien se consacre dans une carrière universitaire en tant que professeur à l'université de Leeds, se spécialisant dans les langues anciennes. Ecrivant pour le plaisir, il est vivement encouragé par son ami CS Lewis (auteur de la saga Narnia) dans cette voie qui lui assura le succès qu'on lui connaît encore aujourd'hui.





Quatrième de couverture :

Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible et sans histoire. Son quotidien est bouleversé un beau jour, lorsque Gandalf le magicien et treize nains barbus l'entraînent dans un voyage périlleux. C'est le début d'une grande aventure, d'une fantastique quête au trésor semée d'embûches et d'épreuves, qui mènera Bilbo jusqu'à la Montagne Solitaire gardée par le dragon Smaug...


Mon avis :


Ceux qui me suivent sur mon LJ sauront que l'une des résolutions littéraires que je me suis engagée à faire cette année était de découvrir les oeuvres de J.R.R Tolkien, plus particulièrement la saga qui l'a rendu célèbre, Le Seigneur des Anneaux, sa préquelle et les DVDs qui vont avec. Oui, je suis très motivée. J'ai commencé par le plus facile : lire la préquelle que l'on connaît bien, ne serait-ce que par son titre, car la première partie de la version cinématographique a été adaptée il y a peu sur grand écran.

Bilbo est un Hobbit, une créature paisible pas plus grande qu'un nain et qui possède des pieds poilus et résistants. Comme tous les Hobbits, Bilbo n'aspire qu'à une vie tranquille, sans histoire, et confortable. Un jour qu'il rencontre le magicien Gandalf, il l'invite à prendre le thé plus tard dans la journée. Gandalf est au rendez-vous... accompagné de treize nains qui envahissent le doux foyer de Bilbo, engloutissant nourriture et boisson et bouleversant l'ordre et la tranquillité du doux foyer. Gandalf ne tarde pas à s'expliquer : ces nains, sous la direction de leur chef, le roi Thorïn, ont bien besoin d'aide. En effet, leur foyer dans la Montagne Solitaire, qui contenait aussi leurs richesses, a été dérobé par le terrible dragon Smaug qui entend bien garder pour lui l'or des nains et leur précieuse Montagne. Et Gandalf a trouvé que cela était une bonne idée que de tirer Bilbo de son trou et sa vie confortable et tranquille pour aider les nains à regagner leurs biens. Presque contre sa volonté, voilà Bilbo propulsé dans une quête aventureuse et dangereuse...



J'avoue qu'entamer un Tolkien m'a fait peur au début, car malgré ma détermination et motivation pour découvrir les récits de cet auteur, je crains les longues descriptions du Seigneur des Anneaux, c'est l'une des raisons qui a fait que j'ai d'abord lu Bilbo le Hobbit qui a initialement été écrit pour de jeunes enfants, ça se ressent d'ailleurs dans l'écriture. Lorsque Tolkien narre, c'est comme s'il adressait à un public jeune, il raconte comme s'il le faisait devant un public jeune, tout en conservant une écriture maîtrisée, travaillée qui nous offre de belles descriptions de ce monde crée par Tolkien,... mais aussi les ô nombreuses péripéties des nains et de Bilbo. Cet avant goût de la Terre du Milieu (avec La Comté, foyer des Hobbits, Erebor et sa Montagne Solitaire, les montagnes du roi des Elfes...) était enrichissant et me donne envie d'en savoir plus. C'est comme un conte de fantasy qui est raconté au coin du feu. Pendant tout le récit, on assiste au voyage initiatique de Bilbo qui évoluera au fil des pages, et Tolkien a un vrai talent de conteur ! J'ai tout de même ressenti quelques longueurs, surtout avec certaines descriptions ultra-détaillées.


Ah, mais au fait, qui est Bilbo Baggins (Bilbon Saquet dans la VF) ? Si on connaît ne serait-ce qu'un peu Le Seigneur des Anneaux, on saura que Bilbo est l'oncle de Frodon qui est l'un des personnages principaux de la saga. Ce qui a été intéressant avec le personnage de Bilbo est le fait qu'il soit un vrai antihéros ! Ne cherchez pas un homme beau, grand et fort, courageux et prêt à affronter mille dangers ! Bilbo n'est qu'un simple Hobbit dont les seules satisfactions sont manger, le confort, sa chère petite demeure et sa pipe. Bilbo n'est pas destiné à être un héros. Son seul désir ? Sa tranquillité. Ne lui parlez pas d'aventure et de dangers, il ira se cacher dans son trou. Bref, il a vraiment l'image de l'antihéros qui déteste l'aventure, qui ne sait pas manier les armes, qui ne s'habitue pas à la vie dans la nature sauvage, et qui se retrouve bien contre son gré dans cette quête avec treize nains et un vieux magicien qui a bien préparé son coup (m'est d'avis qu'il a bien du rire de l'intérieur en amenant tous ces nains "saccager" la maison de Bilbo, et en voyant l'incrédulité sur le visage de Bilbo face à tous ces visiteurs inhabituels !). Mais c'est justement ça qui le rend attachant. Surtout que Bilbo, alors maladroit, balourd et peu confiant, va évoluer tout au long du roman, c'est aussi ça qui est intéressant. Ce n'est pas une évolution brutale, elle se fait peu à peu : de la découverte de Bilbo de l'anneau dont il se servira pour échapper aux ennemis et aider ses compagnons (car dans cette préquelle, l'anneau n'a pas encore acquis les pouvoirs et la réputation maléfique qu'on lui connaît dans la saga ; ici, l'anneau rend juste invisible celui qui le porte) ; la petite taille de Bilbo l'aidant à se faufiler dans des endroits où personne, même des nains, peut entrer ; il se rendra compte, et la compagnie aussi, qu'il a des yeux perçants, il remarque les détails ; il saura réfléchir à des plans pour sauver ses compagnons et il sera amené à faire des choix parfois difficiles pour les sauver, quitte à se faire mépriser.

Bien-sûr, les nains ne sont pas en reste, on retiendra surtout le fier, sombre et majestueux roi Thorïn, et ses neveux : Fili et Kili, ainsi que les autres. Je regrette juste que Tolkien ne nous fasse pas mieux connaître chaque nain de la compagnie, c'est déjà bien difficile de tous les retenir (j'ai du m'aider des personnages joués par les acteurs dans le film), j'aurais aimé mieux les connaître, découvrir leurs particularités... je trouve qu'ils n'ont pas été suffisamment mis en valeur, et c'est bien dommage. Sinon, j'ai bien aimé la diversité des personnages : nous avons des Hobbits, des Nains, des Elfes (l'on apprendra le graaaand amour entre elfes et nains), des Ogres, des Gobelins (vicieuses créatures qui ne connaissent pas le mot 'abandonner') et même... un bande d'Araignées Géantes possédant le don de parole et qui aimeraient bien goûter la chair humaine (en gros, les nains et Bilbo), ce qui n'est pas sans rappeler Aragog, l'animal de "compagnie" d'Hagrid dans Harry Potter qu'Harry et Ron rencontrent dans le second tome. C'est là que je vois mieux l'influence de l'univers de Tolkien chez JK Rowling.

Dit Tolkien dit aussi concentré d'aventures, le roman a beau être court, on ne manque pas de rebondissements et d'aventures parfois invraisemblables ! On passe d'une aventure à l'autre, au grand dam de Bilbo qui gémit, se languit sans cesse de son trou, son foyer, son confort et sa tranquillité. Quand il pense en avoir terminé avec les embrouilles, d'autres arrivent au galot ! Mais il ne s'en tire pas si mal... j'ai adoré ses conversations avec le dragon Smaug, et son jeu d’énigme avec l'étrange Gollum pour sauver sa vie (... et lui éviter de finir le casse-croûte de Gollum), j'ai beaucoup aimé cet épisode, il nous prouve que Bilbo, bien que pas très débrouillard et courageux, s'en tire avec les jeux d'esprits. En revanche, je déplore la fin de Smaug qui m'a paru bien rapide. [spoiler] Présenté comme un ennemi redoutable, il a été vite expédié... et tué par des humains de surcroît ! Alors que je m'attendais que le combat final serait entre lui et Bilbo... ou lui contre Bilbo et les nains. [/spoiler] Je m'attendais à quelque chose de plus spectaculaire, de même que le combat final avec les gobelins auquel j'aurais voulu assister dans son intégralité [spoiler] puisque Bilbo reçoit un coup et s'évanouit, il ne voit pas tout le combat puisque le roman est centré sur lui, lorsqu'il reprend conscience, le combat est terminé, Fili et Kili sont morts et Thorïn est aux portes de la mort ; on n'assiste même pas à la fin de Fili et Kili ou comment Thorïn a été touché [/spoiler], bref, petite déception de ce côté-là, donc...

J'ai encore des tas d'autres choses à dire mais je vais éviter de m'étaler davantage, j'arrête ici mon avis. En somme, je dirais que si ce roman ne fut pas un coup de coeur, ce fut néanmoins une bonne lecture, j'ai passé de bons moments et ça me motive encore plus de découvrir Le Seigneur des Anneaux et l'univers de Tolkien... et ça me fait presque regretter de ne pas avoir vu le premier volet de The Hobbit au cinéma !


Extrait :


- Bien-sûr ! dit Thorïn [...] Allons-y pour débarrasser !

Là-dessus, les douze nains [...] sautèrent sur leurs pieds et firent de grandes piles de tout le matériel. Ils s'en furent ainsi sans attendre des plateaux, balançant d'une main les colonnes d'assiettes, chacune surmontée d'une bouteille, tandis que le hobbit courait après eux, poussant presque des vagissements de peur : "Faites attention, je vous en supplie" et "Ne vous donnez pas la peine, je vous en prie, je peux très bien me débrouiller tout seul !" Mais les nains se mirent tout simplement à chanter :

Ébréchez les verres et fêlez les assiettes !
Émoussez les couteaux et tordez les fourchettes !
Voilà exactement ce que déteste Bilbo Baggins -
Brisez les bouteilles et brûlez les bouchons !
Coupez la nappe et marchez dans la graisse !
Versez le lait sur le sol de la réserve !
Laissez les os sur le tapis de la chambre !
Éclaboussez de vin toutes les portes !


Déversez les pots dans une bassine bouillante,
Martelez-les d'une perche broyante ;
Et, cela fait, s'il en reste d'entiers,
Envolez-les rouler dans le vestibule !
Voilà ce que déteste Bilbo Baggins !
Aussi, attention ! Attention aux assiettes !


I. Une réception inattendue.

Troc/Vente : Livres.


Bonjour à tous, aujourd'hui je ferais un article quelque peu différent mais qui restera dans le domaine des livres. Cette idée me trottait dans la tête depuis un petit moment avant de décider de la concrétiser sur un article.
Cette page est consacrée aux affaires que je souhaite troquer, plus particulièrement des livres.

Le fonctionnement est simple : dans la liste des livres à troquer, si vous trouvez quelque chose qui serait susceptible de vous intéresser, vous êtes libres de me contacter :

→ soit en commentaire de cet article
→ soit en message privé sur mon adresse mail (marionwiec62[a]gmail.com)
→ soit à partir des sites où je mets en vente mes produits

Tous mes produits sont en vente, c'est-à-dire avec un moyen de paiement, mais je peux accepter les échanges (vous pouvez consulter ma wish-list sur Livraddict, sinon il y a toujours ma page 'troc' sur Livraddict)

Mes boutiques se trouvent :

⏭ Sur RAKUTEN (anciennement PriceMinister), essentiellement des livres que j'ai mis en vente, les prix sont abordables. Tout type d'envoi est possible, mais je privilégie par point relais (Mondial Relay, Colissimo, etc).

⏩ Sur VINTED, pour le moment il s'agit de quelques vêtements et parfums, mais je n'exclus pas d'essayer d'y mettre en vente des livres prochainement.

dimanche 6 janvier 2013

Ma vie aventureuse - sir Arthur Conan Doyle.

"Que reste-t-il aujourd'hui d'Arthur Conan Doyle lorsque l'on cesse d'évoquer cette part de son oeuvre qui, jusqu'à la fin des temps, escamotera son nom au profit de celui qui lui survit avec infiniment plus d'aplomb et de caractère ?"

Cette phrase, par laquelle François Rivière ouvre la préface à Ma Vie aventureuse, exprime l'incontournable nécessité de découvrir qui était réellement - selon lui, il est vrai... - l'immortel père de Sherlock Holmes et de son biographe, le docteur Watson.

Derrière une personnalité hors du commun marquée par la présence indissociable de « ma'am », comme il surnommait sa mère, Arthur Conan Doyle avait choisi de vivre sa vie comme une aventure. Son embarquement sur un baleinier dans l'océan Arctique, ses voyages en Suisse, en Afrique de l'Ouest ou en Égypte, son engagement durant la guerre des Boers en Afrique du Sud, voire son entrée en politique, toutes ces étapes de sa vie, Arthur Conan Doyle les vécut sous le signe de l'Aventure héroïque.

Il ne nous reste plus qu'à suivre cette « vie aventureuse » et de glaner, çà et là, les clefs pour comprendre le créateur d'un mythe littéraire immortel et hors du temps.


A ceux me suivant depuis suffisamment longtemps pour connaître mes goûts littéraires, mon amour envers Sherlock Holmes n'est plus un secret ; il fait, après tout, parmi de mes premiers coups de cœur littéraires, ce qui m'a donné envie d'en savoir plus sur ce personnage de fiction et m'a conduit à m'intéresser de près à l'auteur qui est loin d'avoir eu une vie bien ennuyeuse et banale ! Cet ouvrage à caractère autobiographique m'a, un jour, été présenté par Matilda qui en avait fait la critique sur son blog et j'ai eu la chance, bien plus tard, de tomber dessus par hasard à la médiathèque. C'était une occasion à ne pas louper !

Nous connaissons tous Sherlock Holmes pour la plupart, mais la triste réalité est que nous ne connaissons que trop peu son auteur, étouffé par son personnage mythique. Ce qui est dommage car, à travers son écriture, sa voix, sa vie, on se rend compte qu'on a vraiment loupé quelque chose et que le Monsieur s'avère plutôt sympathique et a eu une vie, comme l'indique si bien le titre, aventureuse. Et c'est pourquoi cette autobiographie est intéressante : pour découvrir l'homme au-delà de son oeuvre ; bien que Sir Doyle ne pouvait pas parler de sa vie sans évoquer son oeuvre, que ce soit Sherlock Holmes ou ses autres écrits. En soi, Conan Doyle se révèle être un homme droit, intelligent, et sympathique. Bref, il nous donne envie de l'avoir connu. (même si, évidemment, quand on écrit sa propre vie, on a tendance à vouloir se montrer sous un jour favorable ; Sir Doyle a au moins le mérite de nous faire part de ses défauts). Et si j'ai trouvé quelques défauts dans cette autobiographie (vous verrez quoi plus bas), je pense que tout holmesien qui se respecte doit lire cet ouvrage, ne serait-ce que pour mieux découvrir la vie du Monsieur. Donc, avis à mes lecteurs, je risque de pondre pas mal sur ce livre et vous risquez d'avoir une petite indigestion Doylienne (et pourquoi pas d'époque victorienne) !

Petit schéma classique : Doyle débute très bien en commençant son récit à partir de sa naissance et son enfance avec un père poète, rêveur, assez mal dégourdit, laissant à sa femme le soin de faire toutes les tâches et d'essayer de subvenir aux besoins d'une famille nombreuse. De son enfance, nous passons à sa scolarité chez les jésuites, les cours, sa prise de conscience au niveau de la religion : Doyle est d'un caractère rationnel, ainsi bien que la religion ait tenu une place dans sa vie, il s'est rendu compte de l'incompatibilité de son caractère rationnel avec les croyances mais, sans être devenu agnostique, il est devenu athée (ne croyant donc pas en Dieu mais croyant tout de même qu'il existe comme une puissance supérieure que l'on ne peut expliquer) jusqu'à ce que plus tard, déçu par la religion catholique, il ne se mette à rechercher une autre religion. Doyle ne tarit pas d'éloges sur sa mère, nous donnant d'elle l'image d'une femme avec un caractère fort, brave, toujours là pour ses enfants. J'ai particulièrement aimé les nombreux efforts que Doyle fournissait pour qu'elle et le reste de la famille ne soient jamais dans le besoin ; j'ai également aimé son récit de ses études de médecine : les cours, les expériences professionnelles en travaillant d'abord comme assistant auprès de médecins consultants et ce qu'il en a tiré, et notamment sa rencontre avec le docteur Joseph Bell.

L'ouvrage commençait alors très bien, je passais mes soirées en décembre à lire les chapitres un à un. Certes, parfois Sir Doyle se perdait dans de longues descriptions, des détails inutiles, mais Dieu que c'était passionnant ! Je me plaisais à découvrir sir Arthur Conan Doyle mais voilà, le hic étant que s'il se perd dans les détails ou décrit longuement certains moments de sa vie, il ne le fait pas toujours pour les chapitres les plus intéressants de sa vie, un peu comme Joseph Bell. J'attendais avec impatience le moment où Doyle nous parlerait de son mentor, l'homme qui lui a inspiré Sherlock Holmes et si ce que Doyle nous dit du docteur Bell est intéressant, il ne s'étend pas assez sur le sujet et pourtant je rêve d'en savoir plus sur lui ! De même, son mariage avec sa première femme, la maladie de celle-ci, la naissance de ses enfants, la mort de sa femme, puis son remariage avec sa seconde épouse, ses expériences dans le spiritisme (Doyle, comme beaucoup d'auteurs européens du XIXe siècle, s'est essayé à ce genre de pratique très à la mode à cette époque)... Doyle en parle ou n'en parle pas, quand il en parle, ça n'est pas assez), de même il parle beaucoup de ses écrits... pour la plupart. Il ne parle guère des aventures de son professeur Challenger et parle vaguement des cris du public, de ses lecteurs pour faire revivre Sherlock Holmes.

Donc oui, Doyle peut être passionnant lorsqu'il raconte sa vie (rien que ses aventures sur un baleinier, les membres de l'équipage, les lieux qu'il a vu et visité ; son voyage en Egypte, en Afrique, puis en Europe... c'est qu'il en a vu des pays, le Monsieur !), mais parfois, il peut être bien bref ou se révéler parfois assommant quand il raconte certains menus détails de sa vie. Mais n'allez pas croire que cet ouvrage a été une déception ! En tant que Française, j'aime bien râler des fois ; mais j'ai trouvé pas mal d’éléments positifs dans cette autobiographie, surtout que Doyle sait être passionnant quand il veut et que j'en ai appris des choses sur lui : ses aventures sur un baleinier, ses nombreux voyages, sa famille en Ecosse, ses études en médecine, ses nombreuses rencontres avec James Barrie, auteur de Peter Pan, et qui était un bon ami de Doyle, lui ayant même écrit un pastiche sur Sherlock Holmes, un récit court et assez moqueur, et original : les deux clients de Sherlock Holmes ne sont autres que Barrie et Doyle eux-même ! Doyle nous fait même partager cette pastiche avec nous ; il nous relate aussi ses rencontres avec Oscar Wilde dont il avait une opinion très positive, en parlant avec respect ( "il joignait le tact à la délicatesse des sentiments" ) même s'il termine son portrait de monsieur Wilde de façon... assez étrange, notamment lorsqu'il parle de son procès. Preuve d'une possible homophobie de Doyle ?



Rien ne ressemblait moins à son premier naturel d'homme bien élevé. Je pensais alors, je continue de penser que la monstrueuse transformation survenue chez lui pour son malheur était toute pathologique, et que son cas relevait de l'hôpital plus que des tribunaux.

Chp 8. Mes premiers succés littéraires.


La consolation est que, malgré cette remarque, Conan Doyle parle toujours d'Oscar Wilde avec respect, au niveau de son tempérament et son oeuvre. Les chapitres sur son œuvres littéraires sont aussi passionnants : d'abord un hobbie, un passe-temps agréable qui l'apaisait, l'écriture est devenue un métier. Il est singulier de découvrir que Sherlock Holmes ne fut pas ses premiers écrits et qu'Une Etude en Rouge ne rencontrât qu'un succès mitigé... et que, sans ce fameux dîner organisé par le manager d'un magazine américain qui a encouragé certains auteurs britanniques à écrire un livre, Le Signe des Quatre n'aurait jamais été rédigé... puisque Doyle ne prévoyait pas de suite à la première aventure de Sherlock Holmes !

Tient, puisque je parle de Mister Holmes, nous connaissons bien tout... l'amour que Doyle a envers son personnage de fiction. Étouffé par Holmes, Doyle verra ses autres écrits oubliés ou moins lu par rapport aux récits sur le détective, au grand désarroi de Doyle qui ne voyait ses récits sur Holmes que comme un passe-temps, un divertissement quelconque. Allant de surprise en surprise lorsque des individus de tous genres, croyant dur comme fer que Sherlock Holmes était un individu en chair et en os, se mettaient à lui écrire des lettres à l'attention de Holmes ou même du docteur Watson : lettres exposant un problème, messages codés à déchiffrer et j'en passe des meilleures. Et lorsque je lis des pastiches ou fanfics sur Sherlock Holmes peu fidèles à l'univers, dénaturant totalement les personnages, je ne peux même plus dire "Conan Doyle se retournerait dans sa tombe si jamais il lisait ça"  puisque Doyle écrit, je cite :



Il va de soi qu'empruntant mes personnages et, dans quelque mesure, mes idées, Gillette [William Gillette, auteur et comédien américain] m'intéressait à l'entreprise, qui fut très heureuse. "Puis-je marier Holmes ?" me câbla-t-il un jour [...] "Vous pouvez le marier, le tuer, en faire ce qu'il vous plaira", lui répondis-je cordialement.

Chp 11. Sur Sherlock Holmes.

Mais, loin d'être un ingrat, Doyle est loin de détester son Sherlock Holmes qui l'aura accompagné pendant bien des années, avouant que sans lui, il ne serait jamais sorti de ses difficultés financières. Sans toujours rabaisser Holmes, il lui reconnaît des choses positives, nous révélant comment il s'y prenait pour écrire ses aventures (même si parfois, il choisissait de parler d'un sujet dont il n'avait que peu de connaissances (je prends l'exemple de Silver Blaze, dont le mystère repose sur les entraînements et courses de chevaux alors que Doyle n'y connaissait rien en cette matière !), parlant avec amusement ou consternation de l'influence de Holmes chez ses contemporains. Outre son célèbre détective, il nous parle de ses autres œuvres, ce qui m'a rendu très curieuse et m'a donné envie de les découvrir un jour.

En somme, j'ai beaucoup aimé découvrir cet ouvrage et ce, malgré les défauts que j'ai pu remarquer. Tout Holmesien qui se respecte trouvera cette autobiographie instructive et très intéressante ; j'espère néanmoins trouver, un jour, une biographie complète sur l'auteur, qui parlera des moments de la vie de Doyle que celui-ci n'a pas parlé ou alors que brièvement. Mais c'est un bon ouvrage qui m'a permis de connaître davantage Doyle à travers lui, que je ne regrette absolument pas d'avoir lu. (et maintenant, sus à l'autobiographie d'Agatha Christie!!)



Et, bien-sûr, écrire un billet sur l'autobiographie de sir Arthur Conan Doyle ce jour-ci n'a rien d'hasardeux car j'ai choisi expressément cette date pour cela. Aujourd'hui, 06 Janvier, je dis : Happy birthday, Mister Sherlock Holmes !




Périodiquement reviennent dans les journaux, avec la régularité d'une comète, certaines histoires de Sherlock Holmes, apocryphes, je n'ai pas besoin de le dire. 
L'une est celle de ce cocher de fiacre qui, à Paris, pendant qu'il me mène à mon hôtel, s'écrie tout à coup, en me regardant au fond des yeux : "Docteur Doyle, je vois que vous êtes allé récemment à Constantinople. J'ai aussi quelque raison de croire que vous avez passé à Budapest, et je gagerais que vous avez dû, à un moment donné vous trouver très près de Milan." "Merveilleux ! lui dis-je. Cinq franc si vous me donnez le secret de votre découverte." "Eh bien, j'ai lu les étiquettes de vos bagages, me répond l'astucieux collignon."


Chapitre 11. Sur Sherlock Holmes.