jeudi 31 juillet 2014

Le discours d'un roi.

Le discours d'un roi/The King's Speech


Réalisé par Tom Hooper
Durée : 1h58min
Sorti en 2010 (USA) / 2011 (FR)



Avec : Colin Firth (Bertie/George VI), Geoffrey Rush (Lionel Logue), Helena Bonham Carter (Elizabeth), Michael Gambon (George V), Jennifer Ehle (Myrtle Logue), Guy Pearce (Edward VIII), Eve Best (Wallis Simpson), Derek Jacobi (archevêque Cosmo Langi), Timothy Spall (Winston Churchill), ...




Synopsis :

La véritable histoire du père de l'actuelle Elisabeth d'Angleterre qui deviendra, contraint et forcé, le Roi George VI. Malgré son bégaiement, il parviendra, avec l'aide de sa femme et d'un thérapeute peu conventionnel, à vaincre son handicap et faire de son empire le premier rempart contre l'Allemagne nazie...

Mon avis :

Ce film revient sur l'histoire méconnue du père de la reine d'Angleterre, George VI, que rien ne destinait à devenir roi mais qui l'est devenu suite à l'abdication de son frère aîné, qui a préféré suivre l'amour d'une femme mariée à l'exercice du pouvoir. D'apparence fragile, plutôt introverti, incapable de s'exprimer en public à cause de son handicap, il a peine à prononcer ne serait-ce qu'un discours. Ses médecins sont impuissants et celui qui est affectueusement surnommé Bertie par ses proches, ne sait vers qui se tourner. Il finit par s'adresser à un médecin australien bien étonnant, d'autant plus par ses méthodes peu conventionnelles pour l'aider à surmonter son handicap, que par ses manies de traiter Bertie comme Bertie et non comme un membre de la famille royale d'Angleterre. À la veille de la seconde guerre mondiale, alors que la menace de l'Allemagne nazie gronde, Bertie, devenu le roi George VI, saura-t-il surmonter son handicap et être le roi dont sa nation a besoin pour faire face à cette épée de Damoclès et faire le discours de sa vie, pour rassurer sa nation et l'inciter à la résistance ?

La réussite du film tient en partie à son casting qui est de taille. Le roi George, alias Bertie, interprété brillamment par Colin Firth qui fera de son personnage une figure exceptionnelle de courage, de grandeur. Interpréter une figure historique est toujours un défi, encore plus quand ce personnage souffrait d'un handicap, mais Colin Firth a su nous offrir un personnage émouvant et exceptionnel, qui a du braver bien des épreuves pour venir à bout de son handicap. Geoffrey Rush offre une touche bien british, et interprète un Lionel Logue un peu gauche, mais robuste, profondément humain et touchant, qui sera être pour le Bertie de Colin Firth un véritable point d'appui, et qui usa d'exercices étranges pour les médecins de l'époque pour soigner le roi. Le duo Firth-Rush fonctionne à merveille, on peut sentir la complicité, une amitié naissant petit à petit entre deux hommes que tout oppose mais qui vont finir par oublier leur statut social pour se parler comme à des amis, se rapprocher, se livrer l'un à l'autre. Il est d'ailleurs amusant et intéressant de voir que Lionel n'est pas impressionné par le protocole et les personnes de pouvoirs, même pas des hommes d'église (du genre, mais oui, je m'assoie sur le trône dans l'église où va se passer le sacre, et alors ? Personne ne va dedans !)


Photographie du roi George VI,
prise dans les années 1940
Vient ensuite Helena Bonham Carter, déjà connue pour de nombreux rôles, et qui a ici endossé le rôle de la femme de Bertie, qui saura être un énorme soutient pour son mari, et qui se retrouvera reine du jour au lendemain, mais qui tâche d'exercer avec dignité sa fonction. Il y a beaucoup d'humanité et de tendresse entre Elizabeth et George, on sent que cette femme est prête à tout pour aider son mari, quitte à se prêter elle-même aux exercices de Lionel Logue. Autre acteur britannique notoire, le fameux Derek Jacobi (qui a joué le professeur Yana dans Doctor Who, notamment), Timothy Spall qui endosse les habits de Churchill, Michael Gambon le roi George V..., bref des acteurs britanniques connus et dont le talent n'est plus à prouver !

Le film se distingue aussi par son histoire, l'histoire méconnue mais exceptionnelle du roi George VI, un roi à la santé fragile, introverti si l'on peut dire, touché par un bégaiement qui lui complique la vie, qui se retrouve roi contre toute attente, suite à la mort de son père puis l'abdication de son frère. La situation est délicate: un roi qui n'était jamais destiné à régner, souffrant d'un handicap l'empêchant de parler correctement, incapable de gouverner convenablement, à la veille de la seconde guerre mondiale. Pourtant, petit à petit, sans pour autant réussir à le vaincre, George VI parviendra à améliorer sa prononciation, assez pour parler convenablement, grâce au soutien et aux soins de Lionel Logue. C'est aussi l'histoire d'une famille unie (Bertie et sa famille), d'une amitié naissante (Bertie et Lionel), avec un drame historique comme contexte (l'avènement d'un nouveau roi en Angleterre, la seconde guerre mondiale qui se prépare), mais pas dépourvu d'humour anglais pour autant!


Après, certes, niveau véracité historique, il se peut que le film ne soit pas entièrement fidèle (il y avait moins de familiarité entre Lionel et George VI dans la vraie vie, et jamais Lionel n'a appelé le roi « Bertie » et l'adressait plutôt avec le titre d'usage « Votre Majesté ») mais qu'importe! Ça reste de la fiction, et ce film est plus un film dont l'accent se porte sur les rapports humains et la complexité humaine que sur la véracité historique, même si le contexte historique est bien présent, il n'est pas massacré. C'est très humain, car on a un personnage victime d'un handicap et il essaye de le surmonter, c'est un problème que beaucoup connaissent. Qu'il soit physique ou mental, chacun a un handicap à vaincre pour continuer à avancer, à vivre, on a un côté assez universel et humain dans ce film, et c'est ça aussi qui fait la beauté de la chose, du film. Il nous donne une belle leçon de courage, de persévérance. On se sent proche du roi, on peine avec lui, on a envie de le voir réussir et mon dieu, quel crescendo au moment de son fameux discours, et la musique aide beaucoup ! Et ce nationalisme anglais, le peuple derrière son poste de radio, à écouter le discours du roi, qui m'a un peu rappelé ce téléfilm qu'ils ont fait sur l'appel du 18 juin, lorsque De Gaulle fait son discours et qu'en même temps que le général prononce son discours, il y a des Français qui l'écoutent et se taisent.

En résumé, Le discours d'un roi est une petite perle, un magnifique film qui nécessite que l'on prépare des mouchoirs, une histoire d'amitié, de persévérance, une histoire très humaine, un drame historique touchant, bien que l'accent soit davantage mis sur le côté humain qu'historique. Un film que je conseille !

mercredi 30 juillet 2014

L'appel du coucou - Robert Galbraith.



L'auteur :


Robert Galbraith est le nom de plume de JK Rowling pour ses romans policiers, centrés sur le détective Cormoran Strike. Ce nom d'auteur n'est pas anodin puisqu'il signifierait "Famous stranger", soit "Célèbre inconnu"










Quatrième de couverture :

Une nuit d'hiver, dans un quartier chic de Londres, le célèbre mannequin Lula Landry est trouvée morte, défenestrée. Suicide. Affaire classée. Jusqu'au jour où l'avocat John Briscow, frère de la victime, frappe à la porte du détective privé Cormoran Strike.

Strike est au bout du rouleau : ex-lieutenant dans l'armée, il a perdu une jambe en Afghanistan, sa carrière de détective est au point mort et sa vie privée un naufrage. Aidé par une jeune recrue intérimaire virtuose de l'Internet, Strike est chargé d'enquêter sur la mort de Lula.

De boîtes de nuit branchées en hôtels pour rock-stars assaillies par les paparazzi, en passant par un centre de désintoxication et le manoir où se meurt la mère adoptive de Lula, Strike va passer de l'autre côté du miroir glamour de la mode, dont les reflets chatoyants dissimulent un gouffre de secrets, de trahisons, de manœuvres inspirées par la vengeance.

Mon avis :

Il y a un an, j'ai été surprise d'apprendre que JK Rowling avait publié un roman policier sous un autre nom d'auteur, et comme je suis prête à lire tout ce qu'elle écrit, je me suis littéralement jetée sur le livre à sa sortie, mais je ne me suis pas jetée dessus pour le lire, et j'ai laissé passer un an après la sortie du bouquin dans sa version originale avant de m'attaquer enfin à ce roman, admirez la logique.



The Silkworm (Le ver à soie)
2nd tome de la série.
J'étais d'humeur à lire du policier plus... moderne que ceux que j'ai l'habitude de lire, je me suis dit que L'appel du coucou ferait l'affaire. Si je suis entrée sans trop de soucis dans ce livre, la poursuite fut laborieuse (écrit celle qui décrit la lecture de ce roman comme l’ascension du Mont Blanc), j'ai souvent eu du mal à accrocher, je décrochais souvent de ma lecture car je m'ennuyais et que j'avais du mal à rester attentive et intéressée à l'histoire, je la trouvais lente, sans aucun élément intéressant pour faire rebondir l'intrigue, bref je m'ennuyais, et ça, c'était le drame ! Beaucoup disaient du bien de ce roman auquel je ne trouvais aucun intérêt particulier, et JK Rowling est mon auteur préférée, j'avais l'impression d'être un monstre de ne pas aimer un de ses romans, et d'être insensible à cette histoire alors que tout le monde semblait l'avoir adoré. Néanmoins, j'ai persévéré, je me suis fixée 100 pages à lire tous les jours, je me suis obligée à lire tous les jours pour ne plus perdre le fil de l'histoire et en espérant, qu'en avançant, j'allais le trouver intéressant... Heureusement pour moi, ce fut le cas ! Plus j'avançais dans l'histoire, plus, finalement, j'arrivais à m'intéresser à l'enquête et à m'attacher un peu plus aux personnages, je pense surtout au détective Strike et à sa jeune secrétaire, Robin, que je me représentais physiquement et psychologiquement au personnage de Cornelia Hale de la bande-dessinée W.I.T.C.H.

La force des personnages, c'est l'un des points favorables de ce roman car, même lorsque j'avais du mal à accrocher au roman, les personnages m'avaient plu dès le départ, surtout Strike et Robin. Cormoran Strike, vétéran de guerre, cynique, endommagé à la fois physiquement et psychologiquement, qui vit une phase difficile de sa vie. Il n'a aucun client, l'argent manque cruellement, a des relations familiales et amoureuses assez compliquées, il est obligé de vivre dans sa propre agence, il a du mal à survivre financièrement, jusqu'à ce que – miracle – John Briscow, le frère d'un de ses anciens amis fait appel à lui pour enquêter sur la mort de sa sœur adoptive, la splendide mannequin Lula Landry.

Au fil du roman, on apprend à connaître davantage Strike sa vie, sa famille, sa situation amoureuse désastreuse. On s'aperçoit qu'il n'a pas eu une vie facile, mais qu'il est robuste, que malgré son apparence peu engageante, il peut être généreux. Il est aussi très observateur, il a l’œil pour les détails, rien ne lui échappe, il est très minutieux dans son investigation, prend des notes, classe ses notes, observe, le moindre détail – même minime – peut avoir son importance, alors que d'autres passeraient à côté. JK Rowling parvient à nous le rendre très humain au fil du roman et on finit par s'attacher à lui, ainsi que sa secrétaire temporaire, la jeune Robin. C'est une jeune femme rafraîchissante et très attachante. Je l'ai trouvé intelligente, indépendante et pleine de ressources. D'abord dubitative et peu convaincue face à Strike, elle finira par découvrir, derrière l'ours bourru, un homme intelligent et attachant, et elle va prendre beaucoup de plaisir à travailler avec lui. Matthew, cependant, ne semble pas partager l'enthousiasme de sa fiancée, ni son attachement au détective qu'il considère comme louche. J'ai lu qu'il y avait une rencontre entre ces deux-là dans le tome deux, ça promet d'être une rencontre glaciale...

Robin et Strike se retrouvent donc mêlés à l'affaire Lula Landry, morte tragiquement un soir d'hiver, défenestrée. La presse et la police sont persuadés qu'il s'agit d'un suicide. Cependant, John Briscow est persuadé que sa sœur a été assassinée, d'autant plus qu'elle entretenait une relation malsaine avec son ex peu recommandable, et que la voisine du top model jure avoir entendu un homme se disputer avec Lula avant qu'elle ne soit défenestrée. Cependant, la voisine ayant pris de la drogue, elle conclu que la voisine a du halluciner. L'affaire est close, et la police refuse toute nouvelle enquête, persuadée de la thèse du suicide. Strike décide, cependant à la demande de son client, de se pencher sur l'affaire et il se retrouve ainsi plongé dans le milieu de la mode, dans un milieu de gens riches, de paparazzis. Il interroge chaque personne ayant connu Lula, qu'il s'agisse de la famille, de son couturier, de ses amies mannequin, ou du petit ami. Chacun dresse un portrait d'elle différent de ceux de ses autres proches. Pour quelques-uns, c'était une pauvre fille qui avait des soucis, pour d'autres une gamine pourrie gâtée, pour d'autres une fille gaie et plein de vie, pour d'autres encore une victime des médias et de son petit ami... chacun dresse un portrait différent de Lula, si bien qu'on a du mal à cerner son état d'esprit le jour de sa mort.

Strike va interroger de nombreux personnages, voir ce qui correspond, essaye de dessiner le portrait de Lula, comprendre mieux les membres de sa famille, comment Lula est perçue, comment a été vécue son arrivée dans sa famille adoptive, sa décision de se lancer dans la mode... Il cherche à retracer ses derniers jours, à comprendre le point de vue des proches de Lula sur la famille de Lula, sur Lula elle-même... même les simples vendeuses du magasin de vêtements où Lula faisait ses achats ont leur importance. Strike ne laisse rien à côté, il ne délaisse rien, il va vraiment dans le détail.

L'intrigue est classique : un suicide qui est en fait un meurtre, le détective qui récolte témoignages, essaye d'y voir clair..., c'est monnaie courante dans le policier, cependant j'ai été surprise par l'identité du meurtrier, je ne m'y attendais pas du tout, et c'est toujours intéressant de voir comment le détective s'y prend pour mener ses interrogatoires, dénicher des indices et tirer des conclusions... et pourtant, même si l'on suit essentiellement Strike, on ne découvre l'identité de l'assassin que lorsque Strike dévoile son identité, un peu comme Hercule Poirot. Tout est dévoilé au fur et à mesure, il n'y a pas un trop plein d'informations. Malgré les lenteurs que j'ai pu ressentir, je dois admettre que JK Rowling a bien ficelé son enquête et que le dénouement m'a surpris ! Quelques lenteurs, mais pas une enquête désagréable à suivre. Je n'ai ressenti aucun suspense, hormis une curiosité modérée de découvrir le dénouement de l'enquête. J'ai néanmoins aimé suivre les témoignages de certains personnages, dont le couturier Guy Sommé qui fait vraiment office de la figure typique du couturier homosexuel, très pointilleux en matière de mode.


Les témoignages sont divers, de nombreuses personnes venant de milieux différents gravitent dans le monde de Lula. Des grosses fortunes jusqu'aux plus déshérités, aux jeunes amis riches qui profitent de la vie à la famille froide et agonisante... des personnes diverses composant l'univers de Lula et qui nous fait graviter entre deux mondes différents et qui nous donnent des visages différents pour Lula. JK Rowling a également repris des thèmes qu'on retrouve dans Une place à prendre, soit la drogue, problèmes familiaux, dépression, tromperies, attrait de l'argent,  la différence entre riches et pauvres, dans le comportement, le langage... tout n'est pas rose, et le roman montre bien là les difficultés de la vie. À l'instar d'Une place à prendre, les descriptions sont nombreuses, c'est l'une des raisons qui ont fait que j'ai souvent décroché, elles sont nombreuses, parfois inutiles, mais je dois avouer qu'elles sont bien faites. On peut se visualiser Londres et ses quartiers, ses rues...

En somme, même si j'ai eu du mal à m'accrocher à ce moment et qu'il m'a fallu du temps pour m'intéresser à l'intrigue et m'habituer aux longues et fréquentes descriptions (car Jo a le soucis du détail), JKR a su construire une bonne intrigue. Loin d'être une adepte du policier contemporain, même si ce roman ne fait pas partie des romans policiers que j'ai préféré, ça reste un bon roman, avec des personnages attachants et intéressants pour les principaux, une intrigue intéressante, bien ficelée, avec un dénouement surprenant. Je lirais la suite un jour, mais j'attendrais qu'elle sorte en version poche, soit dans un an.

Extrait :

Le téléphone sonna, et Robin décrocha le combiné. À la surprise de Strike, elle prit aussitôt un fort accent australien.
« Je suis désolée, elle n'est pas là... Non... Non... Je ne sais pas où elle est... Je m'appelle Annabel... »
Strike riait sous cape, et Robin lui jeta un regard d'angoisse feinte. Après presque une minute de son numéro de fille des antipodes, elle raccrocha.
« Temporary Solutions, dit-elle.
- J'avais compris, mais j'ai l'impression qu'il y a plusieurs Annabel. Par moments, celle-ci sonnait plus sud-africaine qu'australienne.
- Maintenant, je veux tout savoir de votre journée d'hier, dit Robin, incapable de contenir plus longtemps sa curiosité. Vous avez pu parler à Bryony Radford et à Ciara Porter ? »

9. (Quatrième partie)

mercredi 23 juillet 2014

Livres en listes.

Habituellement, je n'aime pas les publicités, et encore moins faire de la pub, même lorsqu'il s'agit de choses que j'aime ou que j'ai aimé, mais puisqu'on reste ici dans le cadre de la lecture, et que ce site pourrait se révéler utile pour des lecteurs en quête de lecture, je me suis dit que je pouvais bien faire une exception pour parler d'un site sur lequel je suis tombée par hasard il y a peu de temps : Livres en Listes.

Livres en Listes, c'est une communauté bibliographique, destinée à établir des listes de livres regroupés autour d'un thème bien défini, un thème par billet. Si vous cherchez un ou plusieurs livres sur un thème particulier - comme les pirates, la première guerre mondiale, l'espace, les vampires, Napoléon, ... - vous pouvez toujours chercher sur ce site si quelqu'un a déjà établi une liste de livres regroupant le thème que vous cherchez, ou vous pouvez toujours créer un article et faire vous-même cette liste, basé sur vos propres lectures et/ou recherches (mais il faut avoir un compte livejournal. Cependant, j'en possède un, donc si vous voulez créer une liste de livres sur un thème commun mais que vous ne voulez pas vous inscrire sur LiveJournal juste pour ça, je peux toujours le faire à votre place, si : je ne reçois pas plusieurs demandes à la fois, et si vous m'envoyez par mail ou commentaire le thème que vous recherchez en livres et la liste des livres que vous connaissez et qui ont attrait au sujet choisi). Et, dans les commentaires, commentaires, les membres envoient eux-mêmes leurs propres suggestions de lectures qui s'ajouteront ainsi à la liste.

  • Concernant les thèmes de lecture

On peut parler d'à peu près tout, tant que le thème a sa logique propre et n'est pas trop vaste. Par exemple, "polar" ou "fantasy", c'est trop vaste. Quel genre de polar la personne recherche ? Polar moderne ? Polar classique ? Polar médiéval ?
Quelques idées de thèmes, comme ça : les anges et les démons, apocalypse, polar historique, portraits et tableaux...

  • Concernant les types d'ouvrages 


Sont acceptés un peu de tout : romans, bandes-dessinées, mangas, ouvrages théoriques, nouvelle ou recueil de nouvelle. Aussi, il est possible de recommander un livre qu'on a déjà lu, mais aussi des livres qu'on a entendu parler, des livres qu'on a pas spécialement envie de lire mais dont on connaît l'existence et qui semblent en accord avec le thème donné.

  • Concernant les recommandations


Le principe de base du site, c'est d'établir des listes thématiques et chaque billet se limite à ça mais, comme c'est un peu sec et qu'il est toujours intéressant de connaître l'avis des lecteurs, on a la possibilité de dire (en quelques lignes) ce qu'on a pensé d'un livre que vous recommandez, si on l'a lu, et aussi d'inclure un lien si vous avez rédigé une critique du livre recommandé (sur votre Blog, Babelio ou ailleurs)

Cet article ainsi que le post des règles de présentation sont plus précis que moi à ce sujet, si jamais vous avez des questions. Bien-sûr, il n'est pas obligatoire de s'inscrire, vous pouvez juste y jeter un œil, voir si - parmi les listes déjà établies (Sherlock Holmes, Napoléon, la révolution française, les pirates, les vampires, les loup-garou dans la littérature autre que jeunesse, cape et épées, réécritures de contes, ...) - vous trouverez un ouvrage qui peut vous intéresser, si jamais vous êtes en manque de lecture ou que vous cherchez un livre sur un thème défini :)


vendredi 18 juillet 2014

W.I.T.C.H. - Elisabetta Gnone, Alessandro Barbucci et Barbara Canepa.


Les auteurs :

Elisabetta Gnone, née en 1965, est une écrivaine, productrice et journaliste italienne. Elle est surtout connue pour avoir co-écrit la série de bande-dessinée WITCH.

Alessandro Barbucci, né en 1973, est un dessinateur de bande-dessinée, de nationalité italienne.

Barbara Canepa, née en 1969, est une dessinatrice et scénariste italienne de bande-dessinée.








Quatrième de couverture :

Lorsque la pétillante Will Vandom débarque en 5e au collège d'Heatherfield, elle se lie très vite d'amitié avec quatre autres filles : Irma Blair, Taranee Cook, Cornelia Hale et Hay Lin. Le lien entre ces quatre adolescentes aussi différentes que complémentaires dépasse rapidement le cadre d'une simple complicité entre copines : depuis que Will a débarqué dans leur vie, les autres se découvrent des pouvoirs magiques étranges ! Irma peut deviner les énoncés des interrogations, Cornelia déplace les objets… Le mystère est élucidé et l'aventure commence lorsque la grand-mère de Hay-Lin leur apprend qu'elles ont été élues pour être les gardiennes de Kandrakar...

Mon avis :

Cette BD, c'est un peu mon adolescence. Elle a fait partie de mon adolescence les premières années, avant qu'elle ne passe aux oubliettes. Ce n'est que récemment que j'ai eu l'occasion de pouvoir relire la BD et lire l'histoire dans son intégralité, ainsi que les histoires bonus, indépendantes, que je suis retombée dans le bain et que je me suis rendue compte que, étant adolescente, j'étais vraiment passée à côté de quelque chose.

Ça a l'air d'être une simple BD racontant une histoire classique de « magical girls », des jeunes filles ordinaires qui finissent par se découvrir des pouvoirs magiques, qui peuvent se transformer en être mi-humaines, mi-fées, et qui doivent à la fois combattre des méchants et gérer les problèmes de l'adolescence : les garçons, les conflits avec la famille, les épreuves de l'amitié... il y a de ça, certes, mais amené de façon simple, non-mièvre, sans cliché. C'est, bien-sûr, destiné à un public jeune, à des jeunes adolescentes mais je trouve à cette BD un côté assez intemporel. L'histoire ne vieillit pas, les problèmes du quotidien sont abordés de façon intelligente, sans cliché. D'autant plus que l'histoire véhicule des thèmes tels que : le premier amour n'est pas forcément le bon, un personnage qui trahit ne veut pas dire qu'il restera un traître ou un antagoniste pendant toute l'histoire car il peut toujours se racheter ou prouver que malgré ses tords, il a des sentiments tout ce qu'il y a de plus humain.

Il n'y a pas vraiment de cliché, l'histoire se construit de façon intelligente et compréhensible. Les bases se posent doucement, on a pas tous les éléments d'un coup, l'histoire se met peu à peu en place, on découvre la mythologie (Kandrakar, l'Oracle, les origines, Meridian et son histoire...) au fur et à mesure. Kandrakar, par exemple, qui paraît si loin, si intouchable, nous apparaît de plus en plus et nous est plus familier au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire. L'oracle, qui nous paraît être une sorte d'entité mystérieuse et sage, nous apparaît comme quelqu'un de sage, oui, mais aussi humain, qui peut se tromper, qui peut faire des erreurs. Le royaume de Meridian, qui a longtemps subit la dictature de Phobos, met du temps avant de redevenir le paisible royaume qu'il était avant le règne de Phobos, et la reine Elyon s'en rendra compte : certains habitants sont encore méfiants, d'autres restent des renégats.


Couverture du tome 8.
Le thème de l'amour est présent aussi, déjà par l'amitié que se vouent les filles, une amitié parfois remise à l'épreuve, pas seulement par les antagonistes, mais parce que les filles ont toutes des tempéraments différents et parfois, ça donne lieu à des conflits. Néanmoins, elles se vouent toutes une profonde amitié que rien ne saurait briser. Les garçons ne sont pas non plus en reste, chacune va rencontrer un garçon qui deviendra très importante pour elles, même si je n'accroche pas à tous les couples, j'ai moins d'affection pour Matt depuis que Will lui a révélé son secret et qu'il se met à philosopher et à se conduire comme le grand Manitou des filles, à leur dire ce qu'il faut faire, ne pas faire, c'est comme s'il avait gagné en maturité d'un seul coup  En revanche, j'ai beaucoup aimé comment était exploité la vie amoureuse de Cornelia [spoiler] elle, qu'on surnommait la reine des glaces, découvre l'amour en tombant amoureuse d'un garçon qu'elle a rencontré dans ses rêves... et qu'elle rencontre à Meridian, jusque là, c'est cliché mais leur relation amoureuse, malgré les drames et les moments de tendresse, ne parvient pas à tenir le coup car ils sont trop différents, qu'ils viennent de mondes différents, et que l'un comme l'autre ne pourra jamais s'y faire dans le monde de l'autre, et ce que j'ai aimé, c'est que les auteurs ont consacré deux histoires qui nous prouvent pourquoi Caleb et Cornelia, ça n'aurait pas pu fonctionner, même si l'un avait accepté de changer de monde pour l'autre... puis, de toute façon, j'aime mieux Cornelia avec Peter, le frère de Taranee, elle est plus heureuse avec lui [/spoiler]

J'ai aussi aimé le fait que les personnages secondaires ou tertiaires ne fassent pas office de décors, mais jouent leur rôle, ont leur importance, comme Elyon Brown, ou encore le professeur Dean Collins, qui enseigne l'histoire, qui est passionnée par la matière qu'il enseigne, au point de radoter, qui a un style vestimentaire douteux, un humour foireux, mais qui est très amusant et attachant, et j'ai aimé le voir prendre un peu plus d'importance au fur et à mesure qu'il se faisait une place dans la vie de Will et sa mère, en devenant le beau-père de Will, et malgré les réserves de Will au départ, elle a fini par s'attacher à son second père. J'ai aimé connaître le personnel de l'école, les familles de chaque héroïne, savoir que derrière chaque personnage, même secondaire, il y avait une histoire, une personnalité. Le scénario, pour chaque histoire, est bien construit, est maîtrisé, on est pas bombardé d'informations, les rebondissements viennent au fur et à mesure, et sont dosés de façon modérée. On n'a pas tout qui nous tombe dessus !

Les gardiennes de Kandrakar sont toutes attachantes, bien qu'à des degrés différents. Will Vandom, la rouquine aux yeux marrons, un peu impulsive, qui cache son désir d'une famille unie comme avant, qui adore les grenouilles, a une relation fragile avec sa mère avec qui elle a des hauts et des bas, qui va devoir apprendre à être forte et responsable, car elle est le chef du groupe, la gardienne du cœur de Kandrakar, soit le médaillon qui permet de transformer les gardiennes. Vient ensuite Irma Lair, un peu ronde, amusante, impulsive, n'a pas la langue dans sa poche, elle est franche, et elle détient le pouvoir de l'eau. Ensuite, Hay Lin, l'artiste, très enjouée, pétillante, rafraîchissante et amicale, qui détient le pouvoir de l'air. Puis, Cornelia Hale, gardienne des pouvoirs de la terre, qui nous paraît froide et hautaine mais qui cache une grande sensibilité et un cœur en or, parfois cynique, mais loyale, intelligente, forte, elle réplique souvent contre l'humour d'Irma. Enfin Taranee Cook, maîtresse de l'élément du feu, elle paraît fragile mais elle est forte, pleine de volonté, comme le feu il ne faut pas trop la pousser.


Les dessins sont bien faits, dans l'ensemble. Il y a certes quelques erreurs (un cou bien trop grand, des vêtements qui changent subitement de couleur, une main trop petite...), et on sent une légère inspiration du style manga, notamment au niveau des expressions, mais la BD finit par s'en détacher et avoir son propre style. Malgré cela, les dessins sont bien faits, sont agréables à voir, c'est soigné. Après, je ne vais pas chanter les louanges de cette BD car ce n'est pas un coup de cœur, mais disons que ce fut une agréable re-découverte, elle a ses défauts bien-sûr et j'ai quelques reproches [ notamment, le fait que le petit frère de Will, à peine bébé, sache maîtriser la magie aussi vite et aussi bien que sa sœur, j'ai aussi été déçue de l'évolution de Matt, et j'aurais aimé une meilleure conclusion pour la série ], mais elle est rafraîchissante, divertissante, sans les clichés que l'on s'attend à rencontrer au départ, et en lisant les résumés. Les personnages sont variés et intéressants, les histoires sont intéressantes et prenantes, c'est soigné et bien construit, j'ai pris plaisir à me replonger dans cet univers !

mardi 8 juillet 2014

Journal d'Hirondelle - Amélie Nothomb.







C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou.





Dernier Amélie Nothomb lu en date. Je m'attendais à une lecture dont mon avis se résumerait à « bien mais sans plus » comme ce fut le cas concernant les derniers romans que j'avais lu d'elle, mais au final, ce fut une excellente découverte ! Il y avait longtemps que je ne m'étais plus éclatée à lire un Amélie Nothomb, ce roman fut une bonne surprise et j'ai regretté d'avoir vu la fin venir…



Comme tous les romans de l’auteure, ils sont courts mais permettent de passer une lecture agréable dans l'ensemble, quoique rapide car j'aurais aimé passé plus de temps avec le narrateur, bien que je comprenne le choix de l'auteure de ne pas trop s'attarder sur lui et son histoire et de terminer son histoire de cette façon. Il faut dire que le narrateur, Urbain, est un personnage particulier. Après avoir vécu un immense chagrin d'amour, il a décidé de devenir totalement insensible, et, du jour au lendemain ses sens refusent de fonctionner. Il ne ressent aucun goût lorsqu'il mange, la musique qu'il entend le laisse de marbre (sauf, étrangement, Radiohead, l'auteure y fait souvent référence dans son roman) son odorat ne réagit plus face à un parfum (d'ailleurs, il y a une scène plutôt cocasse et amusante dans laquelle il se rend dans une parfumerie de luxe et va essayer de sentir tous les parfums de chacun de leurs produits. Les vendeurs pensent avoir là un acheteur exigeant... et soupirent d'une immense frustration quand Urbain s'en va, après avoir essayé tous leurs produits, sans rien acheter, tandis qu'Urbain nous raconte que ce n'est tout de même pas de sa faute si leurs parfums sont aussi chers !)



Ainsi, dépourvu de sens, Urbain accepte sans hésiter le travail de tueur à gage qu'on lui propose, un travail pour lequel il se révèle particulièrement doué puisqu'il est dans l'incapacité d'éprouver de la pitié ou du remord et que peu lui importe quel genre de personne il assassine. Au contraire, l'instant même où il tue est l'unique moment où il ressent quelque chose... quelque chose apparenté à un plaisir malsain et addictif... c'est comme s'il ne retrouvait un peu de sensibilité qu'au moment où il tue. Puis, tout bascule le jour où on lui demande d'assassiner un ministre et sa famille. Son regard d'assassin va croiser celui de la fille du ministre…



N'allez pourtant pas croire qu'il s'agit là d'une histoire d'amour ! Enfin, d'une certaine façon, c'en est une car l'assassin ressent des choses qu'il n'avait jamais ressenties auparavant, concernant cette jeune fille sans nom qu'il a surnommé Hirondelle, mais il n'y a pas vraiment de romance au sens où on l'entend. Ici, point de couple où tout finit bien, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, ou d’un amour impossible où nos deux amants sont déchirés de ne pas vivre leur amour au grand jour. Rien de tout cela. Urbain ressent des choses, et Hirondelle a marqué d'une certaine façon le narrateur au point où il y aura quelques répercussions chez sa personne.



Ce que j'ai trouvé étonnant dans ce livre, c'est la sympathie qu'on peut se prendre chez le narrateur. Il m'a rappelé d'une certaine façon Toby O'Dare, le personnage principal des Chansons du Séraphin, et qui est, dans le premier tome, un tueur à gage au sang froid, cultivé, qui parle bien, qui est efficace, et attachant d'une certaine manière. En revanche, Urbain est quand même plus sordide que Toby, et c'est étrange cette façon de se prendre de sympathie avec Urbain lorsqu'il nous raconte, avec froideur, comment il élimine les gens, comment faire pour ne pas les défigurer, comment faire pour ne pas les louper, et le plaisir malsain qu'il en tire. Pourtant, on s'attache au personnage, on a peur pour lui quand sa tâche se révèle risquée, on a envie qu'il s'en sorte quand il est poursuivit... non, non, cela ne veut pas dire que je suis timbrée, ça veut dire que j'aime l'originalité.


Car, comme la plupart des romans de l'auteur, celui-ci est original, décalé de la réalité, il peut cependant paraître étrange et choquant chez d'autres. Cependant, j'ai beaucoup aimé ce roman, et la chute m'a surprise, la fin était comme prématurée, j'aurais aimé connaître plus du personnage, mais ce fut une bonne lecture.



- Where I End and You Begin, de Radiohead, une des chansons 
que le narrateur écoute souvent dans le roman -



Youri gagnait plus que moi. Il exécutait pourtant moins de clients.

- C'est normal, j'ai plus de responsabilités que toi. Je connais le visage du chef et j'ai les coordonnées de chaque exécutant.
- Moralité : si on t'attrape, nous sommes tous cuits.
- Non, j'ai une capsule de cyanure dans une molaire.
- Qui nous garantit que tu t'en serviras ?
- Si je ne m'en sers pas, c'est le chef en personne qui me liquidera. Ses méthodes ne m'attirent pas.
- Si c'est un tel tueur, pourquoi délègue-t-il à ce point ?
- Parce que c'est un artiste. Deux balles dans la tête, c'est en dessous de sa dignité. Il faut toujours qu'il se fasse remarquer, qu'il raffine, qu'il invente. À terme, ce manque de discrétion serait dangereux.
Cette impression d'appartenir à une société secrète me fascinait.
- Ta capsule, tu n'as pas peur de la mordre par erreur ?
- Les caramels me sont interdits, répondit-il avec une sobriété qui me subjugua.

Je pensais qu'il méritait son salaire.


Ce billet est une participation au :


mercredi 2 juillet 2014

Dans l'ombre de Mary : La promesse de Walt Disney.


Saving Mr. Banks/Dans l'ombre de Mary : La promesse de Walt Disney.


Réalisé par John Lee Hancock.
Durée : 125min/2h05min
Sorti en 2013 (USA) / 2014 (FR)


Avec : Tom Hanks (Walt Disney), Emma Thompson (Pamela Travers), Colin Farrell (Travers Goff), Paul Giamatti (Ralph), Jason Schwartzman (Richard M. Sherman), B.J. Novak (Robert B. Sherman), Bradley Whitford (Don DaGradi), Melanie Paxson (Dolly), Rachel Griffiths (tante Ellie), Annie Buckley (Pamela enfant), Victoria Summer (Julie Andrews)



Synopsis :

Inspiré de faits réels, le film raconte l’histoire extraordinaire et méconnue de la création du film Mary Poppins. C’est aussi l’histoire de la relation houleuse qu’entretinrent le légendaire Walt Disney et l’auteure P.L. Travers, une relation si tendue que le film faillit bien ne jamais voir le jour… 

Mon avis :

À moins d'avoir vécu dans une grotte ces dernières décennies, on connaît tous Mary Poppins, cette dame un peu loufoque et étrange, possédant des pouvoirs et une cane qui parle, venue au secours d'une famille britannique dans la détresse. Ce qu'on sait peut-être moins, c'est que Mary Poppins – avant d'être un film sorti tout droit de la tête de Walt Disney – est à l'origine l'héroïne d'une série de romans écrits par Pamela Travers. Très protectrice et exigeante envers ses personnages, Pamela Travers a longtemps résisté avant de céder sa création aux studios Walt Disney et a mené un long combat pour que le film réponde à ses exigences et reste fidèle à l'esprit de son univers. Tout cela a mené à de nombreux hauts et bas entre l'auteur de Mary Poppins et Walt Disney. Mary Poppins a bien manqué de ne jamais voir le jour sur grand écran ! Et justement, Dans l'ombre de Mary/La promesse de Walt Disney (Saving Mr. Banks en version originale) retrace l'histoire de la production du film et la relation tantôt houleuse, tantôt touchante entre le papa de Mickey et la maman de Mary Poppins...

Ce film revient donc sur la genèse du film Mary Poppins, sur les difficultés de Walt Disney a acquérir les droits d'auteur pour l'adaptation de Mary Poppins, comment il a réussi à convaincre l'auteur de lui laisser la chance d'adapter ses romans en film... ce n'était pas une mince affaire, il lui a fallu 20 ans pour réaliser ce projet ! Mais ce film ne s'arrête pas là, il relate aussi l'histoire de Pamela Travers, comment sa vie, son enfance, sa famille, ont pu influencer l'écriture de ses romans et la femme qu'elle est devenue. Nous suivons donc deux histoires en parallèle, sans que cela gêne le spectateur ou le déconcerte : l'histoire de l'adaptation du film mais aussi l'histoire de son auteur. L'histoire derrière Mary Poppins.

Pamela, enfant (incarnée par Annie Buckley)
et son père, Travers Goff (Colin Farrell)

Pamela Travers est ici incarnée par Emma Thompson (actrice que l'on retrouvera dans de nombreux films connus tels qu'Harry Potter, Nanny McPhee, Good Morning England, Raison et sentiments... elle a même prêté sa voix à la reine Elinor dans le film Rebelle de Disney dans sa version originale), une actrice que j'apprécie de plus en plus. Une actrice, dont le talent n'est plus à contester, qui a incarné brillamment l'auteur de Mary Poppins qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, se veut très exigeante avec son œuvre et ira faire la morale à tous ceux des studios Disney essayant de prendre des libertés ou de lui ramener peluches ou nourriture à l'effigie de Mickey Mouse, ce qui donne parfois lieu à des scènes cocasses. J'ai aussi aimé son talent, de montrer au spectateur ce que Mrs Travers pouvait ressentir, juste avec des expressions, sans avoir besoin de mots. J'avoue avoir parfois versé ma petite larme, non parce que c'était immensément triste, mais par nostalgie car ce film a fait vibré en moi toute ma fibre Disney et peut-être un peu aussi l'enfant en moi...


Pamela L. Travers,
dans ses jeunes années...
Car pour beaucoup, Disney c'est l'enfance, Disney et ses films ont bercé l'enfance de beaucoup et on s'aperçoit qu'en grandissant, on n'a pas perdu cet attachement à Disney. À tous les âges, Disney nous fait vibrer, rêver. Bien-sûr, ce film est une production Walt Disney donc ce n'est pas très étonnant que ce film cherche à retranscrire tout le côté magique de Disney et que, malgré les nombreux désaccords entre Travers et Disney, que ni l'un ni l'autre ne soient dépeints de façon négative et que ce film soit un film à la gloire de Disney. Mais qu'importe ! Tom Hanks incarne un formidable Walt Disney, très attachant, bon vivant, un homme qui a gardé son âme d'enfant et souhaite faire rêver par ses films et ce film, une sorte d'ode à Disney, est une petite perle à savourer, et qui nous fait nous rappeler tous ces films Disney qui nous ont fait rêver et continue encore de nous accompagner... Je crois que l'une de mes scènes préférées est quand les scénaristes (poor suffering souls), la secrétaire, et le chauffeur de Pamela Travers, testent devant elle la chanson Beau cerf-volant et se mettent tous à chanter et danser à un point où Pamela, rigide, exigeante Pamela, se prend au jeu et est contaminée par leur enthousiasme et à subir, à son tour, la magie de Disney petit à petit, au cour du film et les spectateurs – déjà conquis par Disney – à revivre cette magie.



- d'ailleurs, voici la scène en question, en version française. -


Parmi les souvenirs de Pamela, il y a la relation très touchante qu'elle entretenait avec son père (incarné par Colin Farrell, mon dieu comment ai-je pu ne pas le reconnaître... et pourtant, pendant toute la durée du film, je me disais « Cette tête me dit quelque chose... mais QUOI ?? »), et on se rend compte – au fil du film – qu'il y a un parallèle entre son père, Travers Goff, et le père dans Mary Poppins, Mr. Banks. Ce film, c'est aussi l'histoire d'amour d'une fille et son père auquel elle était très attachée et dévouée, et son désir d'avoir quelqu'un qui puisse sauver son père, sa famille, un peu comme Mary Poppins. Je dois reconnaître avoir été pas mal émue pendant le film, car il y a des scènes vibrantes, des scènes magiques saupoudrée des chansons de Mary Poppins, et il est bien difficile de rester insensible face à la relation touchante entre Pamela et son père, ou encore celle qu'elle entretenait avec Walt Disney qui essayait, tant bien que mal, à la faire succomber à la magie de Disney.

Les références à Mary Poppins sont nombreuses mais je pense que, sans avoir vu le film, le film reste compréhensible, tant qu'on connaît les grands thèmes (les chansons, le personnage de Mary Poppins...), d'ailleurs la soundtrack du film est à la fois composée des chansons de Mary Poppins mais a aussi ses propres musiques. Concernant le décors, rien à redire. Les années 50-60 sont bien retranscrites au niveau des paysages, habits, le studio Disney, le tout jeune parc Disneyland. Le film est vraiment soigné et travaillé.

Pour résumer : une très belle découverte, un beau film plein de magie, si propre à Disney, qui fait retomber en enfance et nous fait redécouvrir la magie de Disney. Au niveau du casting, rien à redire, des acteurs très bien choisis. Un film intéressant et touchant qui nous fait découvrir l'envers du décors d'un classique des studios Disney ainsi que l'histoire personnelle de son auteur, Pamela Travers.