jeudi 28 avril 2011

Boule de Suif - Guy de Maupassant.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/BouledeSuif.gif


L'auteur :
http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/GuydeMaupassant.jpg

Guy de Maupassant (5 août 1850 - 6 juillet 1896), né Henri-René-Albert-Guy de Maupassant, est un écrivain qui marqua la littérature française, notamment grâce à ses écrits, romans comme nouvelles. Parmi ses oeuvres le splus célèbres Boule de suif, Une vie, Le Horla, Bel-Ami ou encore Les contes de la Bécasse...

Lecture en ligne ici.


Emprunt bibliothèque fac.
/ ! \ Challenge Histoire / ! \

Quatrième de couverture :

1870. La débâcle. Les Prussiens entrent dans Rouen. Et voilà que deux couples, deux bonnes sœurs, un démocrate et une femme de petite vertu s'apprêtent à quitter la ville par la même diligence. Drôle d'équipage ! D'abord rejetée, Boule de Suif, jolie fille aux mœurs légères, saura gagner par son bon cœur l'estime des bourgeois. Mais résistera-t-elle à l'intérêt personnel et à l'odieux chantage d'un Prussien mal intentionné ?

Mon avis :

C'est avec ce titre que je me suis décidée à découvrir Maupassant, chose que je voulais faire depuis un moment déjà. Certes, j'aurais pu choisir un autre titre, peut-être moins connu, ou lire Une Vie que j'ai dans ma PAL, mais je devais lire cette nouvelle pour les cours et la diffusion de Chez Maupassant hier à la télévision d'une adaptation de la nouvelle m'avait donné envie de lire et relire Boule de suif. Et puis de toute façon, tous les pretextes sont bons pour rajouter un autre titre à mon Challenge Histoire x)


J'ai aussi choisi cette lecture pour son intérêt historique. Maupassant était un jeune homme avide de femmes, de plaisirs et de littérature à l'époque, mais la guerre contre la Prusse va changer beaucoup de choses pour le peuple français qui se verront vaincus puis privés de l'Alsace et la Lorraine par l'armée prussienne. Coup dur à l'époque, et Maupassant a tout enregistré de cet évènement. Boule de Suif se situe durant cette période, durant la débâcle de 1870. Alors que les Prussiens envahissent la ville de Rouen, certains décident de fuir la ville en diligence. Un couple de commerçant, un couple de bourgeois, deux bonnes soeurs, un démocrate et une fille de joie. Cette dernière s'appelle Elisabeth Rousset mais elle est surnommée Boule de suif, jolie prostituée patriote qui a le coeur sur la main. La troupe a dans l'intention de se diriger à Dieppe, mais un arrêt d'une nuit s'impose dans une auberge. Tout se passe bien, mais voilà qu'au moment de repartir, un officier prussien refuse le départ de la diligence...

Je n'en dirais pas plus, de peur de dévoiller le risque de l'histoire, j'ai déjà dû 'inspecter' les autres résumés et pas mal d'entre eux résumaient toute l'histoire, gâchant l'effet de surprise. Je me surprends à souvent supprimer des extraits de résumés en ce moment... enfin passons. Comme ce n'est qu'une nouvelle et que je n'ai pas voulu lire les autres (un jour peut-être), mon avis sera sans doute pas bien long, néanmoins ce fut une lecture très intéressante qui m'aura introduit dans l'univers de Maupassant. Et cette lecture m'aura franchement secouée et révoltée. Ici, Maupassant porte un regard assez pessimiste sur les français, il faut dire que la plupart des personnages de cette nouvelle sont franchement méprisables. Ils se disent honorables, patriotes alors qu'ils fuient et se conduisent comme de parfaits hypocrites, j'avais vraiment envie de les baffer. Mais Maupassant nous montre les défauts des hommes, leur cruauté envers les autres ou ceux qui sont plus faibles qu'eux, et les préjugés qui nuisent. Impossible de rester insensible à cela. L'hypocrisie, les mensonges, l'égoïsme, la colère, l'envie, la luxure... tous les défauts des individus, dont ceux de la diligence, alors si certains étaient sympathiques et prêtaient à rire voire à sourire, d'autres étaient vraiment ignobles, des personnalités exécrables, et ça se dit patriote, citoyen honorable et bon français ! Si vous lisez cette nouvelle un jour, vous verrez de quoi je parle et pourquoi je m'emporte. C'est une critique franche, claire et cruelle de ce genre de société, de personnes qui ne se basent que sur les préjugés et sur leur propre personne, qui n'ont aucune hésitation à utiliser plus faible que soi pour parvenir à ses fins. C'est l'un des côtés cruels de la réalité de la vie.

Maupassant se montre certes pessimiste en nous donnant le portrait des personnages hypocrites de sa nouvelle, ce qui me fait penser à une phrase que j'avais déjà lu dans La bicyclette bleue (tome un ou deux, chaiplu...) quand Léa disait detester les allemands (prussiens pour ce cas-ci) pour rendre les français aussi lâches et égoïstes mais aussi les français pour se conduire ainsi car ils ne font aucun effort pour prouver à l'ennemi qu'ils ont tord. Même s'il est vrai qu'il y a toujours la question 'mais qu'aurait-on fait à leur place ?' et dont on aura pas la réponse, sauf si on se retrouve dans une situation similaire (ce que je ne souhaite pas !). Donc, pessimiste ou pas, l'auteur nous montre un personnage touchant, sympathique et patriote en la personne de Boule de Suif, une prostituée qui plus est ! Raison de plus pour se remettre en question et de se dire que les apparences sont parfois trompeuses et qu'il ne faut pas toujours se fier aux préjugés car Boule de Suif est le seul personnage un tant soit peu correct et bon et j'ai eu beaucoup de peine pour elle à la fin.

Ce fut, pour terminer, une lecture touchante et révoltante qui ne peut laisser le lecteur de marbre, et quand on lit, on comprend pourquoi Boule de suif est un conte connu. Et je suis aussi contente d'avoir débuté du Maupassant, ça m'encourage à découvrir plus de cet auteur !

Extrait :

On s’entretint de la guerre, naturellement. On raconta des faits horribles des Prussiens, des traits de bravoure des Français ; et tous ces gens qui fuyaient rendirent hommage au courage des autres. Les histoires personnelles commencèrent bientôt, et Boule de Suif raconta, avec une émotion vraie, avec cette chaleur de parole qu’ont parfois les filles pour exprimer leurs emportements naturels, comment elle avait quitté Rouen : « J’ai cru d’abord que je pourrais rester, dit-elle. J’avais ma maison pleine de provisions, et j’aimais mieux nourrir quelques soldats que m’expatrier je ne sais où. Mais quand je les ai vus, ces Prussiens, ce fut plus fort que moi ! Ils m’ont tourné le sang de colère ; et j’ai pleuré de honte toute la journée. Oh ! si j’étais un homme, allez ! Je les regardais de ma fenêtre, ces gros porcs avec leur casque à pointe, et ma bonne me tenait les mains pour m’empêcher de leur jeter mon mobilier sur le dos. Puis il en est venu pour loger chez moi ; alors j’ai sauté à la gorge du premier. Ils ne sont pas plus difficiles à étrangler que d’autres ! Et je l’aurais terminé, celui-là, si l’on ne m’avait pas tirée par les cheveux. Il a fallu me cacher après ça. Enfin, quand j’ai trouvé une occasion, je suis partie, et me voici. »

101, avenue Henri-Martin (T.2) - Régine Deforges.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/101AvenueHenriMartin.jpg




 Article connexe :
- La bicyclette bleue (T.1).
- Le Diable en rit encore (T.3).



 Emprunt médiathèque.

/ ! \ Challenge Histoire / ! \





Quatrième de couverture :

En cet automne 1942, le domaine de Montillac a bien changé. La vie est dure. Le bonheur a fait place aux deuils, l'insouciance aux privations. Au plus noir de l'Occupation, Léa Delmas va découvrir la délation, la lâcheté, la faune douteuse de la collaboration. Ses proches vont subir des tortures, d'autres trahir. Léa, pour sa part, a choisi farouchement le camp de la liberté : la résistance. Au mépris de tout danger, dans le Paris des faux plaisirs et des vraies horreurs, elle va s'opposer à l'occupant et tenter de sauver ceux qu'elle aime, comme cette Sarah Mulstein, une belle amie juive, qu'elle ira chercher au 101, avenue Henri-Martin, où la Gestapo torture les résistants. Et puis, il y a aussi le beau François Tavernier qui l'attire de plus en plus...


Mon avis :

Me voici de retour avec le second tome de la série La bicyclette bleue achevé en quelques jours à peine. J'ai pris la liberté de couper certains passages de la quatrième de couverture qui révèlaient un peu trop de l'oeuvre à mon goût, heureusement que j'ai eu la sagesse d'esprit de ne pas lire le résumé avant d'entamer ma lecture (pour une fois !), j'aurais eu la désagréable sensation d'avoir une partie du plaisir de la lecture gâchée.



Entre Paris et Montillac, à Bordeaux, Léa Delmas vit son quotidien sous l'Occupation, faisant quelques petits boulots pour la résistance, s'occupant des vignobles de la famille, demeurant aux côtés de ses soeurs, Laure et Françoise [ fiançée à un officier allemande dont elle est enceinte ], ou de son ancienne nurse Ruth, ses tantes ou Camille et son jeune fils Charles, sous quelques visites fréquentes de François Tavernier qui ne résiste jamais à l'envie de rendre visite à Léa, sa chère petite garce fougueuse. Nous sommes en 1942 et les temps sont durs et sombres. Entre les collaborateurs, les allemands, les pro-pétainistes, la Gestapo qui dominent la France vaincue, et les résistants, les gaullistes, les communistes, ceux que l'on surnomme injustement les terroristes, peu pris aux sérieux, encore peu nombreux qui ont décidé de prendre tous les risques pour sauver le pays des griffes allemandes et combattre la Gestapo. Ce peuple se déchire entre deux camps, on ne sait plus à qui faire confiance, même à ses proches ; parmi l'entourage de Léa, qui soupçonner, qui est fidèle ? Léa et Camille, c'est certain, ont choisi de se battre, mais qu'en est-il des autres ?



 
Résumé court et pas très clair, je m'en rends bien compte, mais c'est l'idée générale du roman et il se passe tellement de chose que c'est impossible de tout résumer, tout expliquer, sans vouloir spoiler. Sachez pourtant que j'ai été étonnamment surprise par ce second tome. Il est bien meilleur que le premier, et plus sombre aussi, rien d'étonnant puisqu'il nous plonge au coeur de l'Occupation, de 1942 à la fin 1943. L'univers de cette sombre période se reflète bien dans le roman, avec la Résistance et les missions, les noms de code, les sabotages, les distributions de journaux gaullistes, de tracts ; la radio qui a une place dans le roman, que ce soit Radio Paris (Radio Paris ment, Paris Paris est allemand, comme le chantaient les résistants de l'époque) ou Radio Londres avec les nombreux discours de De Gaulle ou autres pro-gaullistes ou pétainistes qui sont très bien retranscrits ; la Gestapo qui a une bien sinistre réputation, traqueurs de juifs, de résistants à qui ils n'hésitent pas à infliger les pires tortures, en prison ou en interrogatoire, les descriptions de ces tortures et les propos tenus étaient parfois bien difficiles, j'ai souvent du reposer le livre et me demander 'Dois-je continuer ?' tant c'était révoltant et ecoeurant à lire, à supporter mais je dois admettre que l'auteur a bien retranscrit cete période difficile, ce climat de cette époque contraignante et dure, et même si ce n'est qu'un roman, il s'est basé sur des faits réels, et j'admire encore plus, si possible, les résistants et les malheureux juifs.

La résistance n'était pas qu'une aventure romanesque où l'on résistait contre l'ennemi pour sauver, se battre pour le pays comme des héros, il y avait énormément de risques à prendre, le pire à redouter : la Gestapo, les collaborateurs, ceux qui dénoncent, les arrestations, les tortures horribles qu'on était pas sûr de supporter jusqu'au boût, jusqu'à la mort pour ne rien révéler. Je dois avouer que ces moments de lectures étaient poignants et forts. C'est beau mais difficilement vivable, Régine Deforges nous éclaire plus sur les conditions de vie des gens à l'époque, d'une manière simple, précise, je ne m'attendais pas à retrouver tout ça dans ce roman mélangeant histoires d'amours et de familles en plein contexte de la Seconde Guerre Mondiale, mais enfin, l'auteur nous prouve que cette époque historique intéressante mais terrible ne fait pas seulement décors. L'auteur nous introduit vraiment dans la France des années 1940, sous l'Occupation, et le fait plutôt bien, en tout cas j'ai été convaincue, plus convaincue qu'au tome un, malgrè le caractère de l'héroïne.


 

Parlons d'elle, justement ! Si vous suivez mes articles et que vous vous souvennez du billet sur le premier tome, vous savez sans doute à quel point elle m'avait agaçé, que je la trouvais franchement insupportable. Qu'en est-il dans ce second tome ? Léa semble s'être calmée, rien d'étonnant, elle est obligée de mûrir alors que viennent la guerre et l'Occupation qui vont chambouler la France, mais aussi sa ville (château Montillac à Bordeaux qui était alors en Zone Libre sous Vichy jusque septembre 1942) et ses proches qui se déchirent entre leur confiance pour le vieux Pétain, ancien héros de Verdun, et De Gaulle, chef de la Résistance. Des proches trahissent et collaborent ou sont tout simplement pétainistes, d'autres s'engagent dans la Résistance et tentent de sauver des juifs. Dans une telle atmosphère, Léa est obligée de mûrir et d'avoir des responsabilités, je l'accorde, elle a un peu plus grandit, pense moins à Laurent qu'elle aimait même s'il est marié à une autre, veut vraiment aider à la Résistance et ses proches, apprend à être moins ingrate avec Camille et doit s'armer de tolérance au sujet de ses soeurs - la famille reste la famille ! - s'inquiète réellement pour son entourage, j'ai aimé cette Léa-là, mieux que celle qui demeure toujours, la Léa gamine, capricieuse, égoïste, elle apparaît moins mais elle est toujours là et donc je suis encore mitigée sur l'héroïne, elle peut faire preuve de gentilesse et de courage, et plus tard agir comme une enfant gâtée, mais j'ai foi, j'ai espoir qu'elle s'améliorera. Et aussi que l'auteur se calmera sur les nombreuses mentions dans le roman ou sur les paroles de personnages qui montrent à quel point Léa est belle, irrésistible, magnifique, sublime, qu'elle attire l'attention de tous par sa beauté... ok, ok, ok ! on a compris, pas la peine de le répéter à chaque chapitre (je vais finir par laisser penser que je suis jalouse...)


 

On s'aperçoit aussi qu'elle pense moins à Laurent, et plus à François Tavernier, homme élégant, cynique, sympathique, que nous connaissons déjà depuis le premier tome. Ici, il y a une sorte d'exaspération, de jalousie et d'affection que Léa épprouve pour François, un besoin d'être auprès de lui, je comprends, ce personnage est très attachant, un peu plus âgé, charmant, ironique, cultivé. Je suis contente à chaque fois que je le croise. Concernant le personnage de Raphaël Mahl, j'avoue être mitigée, il peut faire des actes lâches, dire des paroles offensantes, il peut dire des paroles douces, avoir de bonnes intentions... au final, il a raison de dire qu'il est un lâche (mais j'aurais aimé qu'il parle de lui-seul, et pas dire que les gens de son espèce comme lui, juif écrivain homosexuel, sont tous des lâches), un personnage pathétique, lâche, parfois sympathique... il m'a souvent fait pitié et souvent, j'ai eu du mal à voir avec quel pied danser avec lui, mais j'avoue que j'ai eu un pinçement au coeur quand j'ai lu sa situation à la fin du roman. Lâche ou pas, je m'étais quand même attachée à lui d'une certaine manière. Mais la guerre n'est pas une hôte agréable et tolérante dans la plupart des cas. On a aussi des focalisations sur d'autres personnages secondaires, ainsi on a leur point de vue, leur situation actuelle... l'auteur ne se centre pas uniquement sur Léa et c'est agréable comme perspective.


 

J'ai aussi trouvé que l'auteur rendait bien le climat de Bordeaux et de Paris, surtout Bordeaux, le château de Montillac, les vignobles, la campagne. L'atmosphère de l'époque est bien retranscrite, en plus des conflits collaborateurs/résistants, ceux qui sont pour Pétain et l'Allemagne et ceux pour De Gaulle et les Alliés, on lit la France de l'époque, les chansons anti-allemandes (notamment Lily Marlène que je ne connaissais pas)... et comment oublier les nombreuses références littéraires, dont Colette et Châteaubriand ?
Donc voilà. Je trouve le second tome bien mieux que le premier tome, mieux mais terrible, révoltant et écoeurant, aussi bien que peut l'être une histoire qui se déroule à l'époque de l'Occupation, mais j'ai trouvé cette atmosphère plus la France de l'époque bien retranscrite ; niveau historique donc, c'est fidèle, l'histoire est simple et facile à suivre, on s'attache de plus en plus aux personnages, encore une fois, comme pour le tome 1, le seul reproche que je trouve est le caractère de Léa, bien qu'il soit moins insupportable qu'au tome 1, les nombreuses mentions de sa beauté incroyable, mais à part ça, j'ai aimé ma lecture et j'attends d'emprunter le tome 3 qui va clôre l'arc de la Seconde Guerre Mondiale.


Extrait : 

Au passage, Raphaël éteignit le gaz sous l'eau qui bouillait, trouva le balai pendant que Léa se remettait à moudre après avoir passé un peu d'eau sur son visage. Souriante, elle regardait l'écrivain faire le ménage.
- On dirait que vous avez fait ça toute votre vie.
- Ma chère, je suis une vraie femme d'intérieur, demandez à mes amis, minauda-t-il.
- Arrêtez de faire l'idiot, ce n'est pas le moment.
- Ma bonne, c'est toujours le temps de rire et de plaisanter, surtout à notre triste époque. Car ni vous ni moi ne savons de quoi demain sera fait ni même si nous serons vivants.


10.

jeudi 21 avril 2011

Le docteur Faust - Christopher Marlowe.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/FaustbyMarlowe.jpg

L'auteur :


http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/ChristopherMarlowe.jpg
 
Christopher Marlowe, ((baptisé le) 26 février 1564 - 30 mai 1593), est un dramatruge, poète et traducteur anglais. Il est le tragédien élisabéthain le plus connu après Shakespeare et est le père fondateur du dramé élisabéthain.


 
 
 
Quatrième de couverture :

Le Docteur Faust est une oeuvre à part, complexe et ambiguë. Son héros, un intellectuel doublé d'un homme d'action, signe un pacte avec le diable qui le conduit à la damnation. Ambitieux, Faust n'hésite pas à transgresser, les limites de la condition ordinaire, mais il incarne aussi l'homme qui doute : c'est un rebelle qui clame Son athéisme et sa différence dans un monde de conventions et de calculs hypocrites.


Mon avis :

L'an dernier, j'ai étudié le mythe du docteur Faust, et les deux principales oeuvres à lire étaient deux adaptations de ce mythe par deux écrivains : Goethe et Marlowe. Fidèle à moi-même, j'ai lu les deux livres bien après les cours de ce semestre, je suis incorrigible mais que voulez-vous, on se refait pas -_- (pour ma défense, je dirais avoir toujours detesté lire sous la contrainte des cours même si certaines oeuvres des différents programmes scolaires que j'ai pu avoir étaient de belles découvertes)

Alors, comme pour la version de Goethe, l'adaptation du mythe est sous forme de pièce de théâtre, bien que cela ne me gêne pas, moi qui m'était décidée à lire plus de théâtre et de classique, et le mythe de Faust m'ayant toujours intéressée (... depuis ma découverte du manga Black Butler où je voulais découvrir les démons et les pactes dits faustiens dans la littérature), ce livre a été lu juste après le Faust de Goethe, je voulais lire plus de Faust, de Mephistopheles, de leur pacte, de leurs 'aventures', alors je me suis attaquée à la version de Marlowe, plus longue. Alors, alors, verdict ?

Petit rappel de l'histoire : Faust est un médecin-scientifique, un intellectuel plein d'ambition, ayant soif de savoir, de découvrir bien plus. Ici, il invoque Méphistopheles, démon des enfers, et passent un pacte. La satisfaction des désirs de Faust contre son âme qu'il donnera à Mephisto lorsque le pacte touchera à sa fin. Je n'en dit pas plus. Le côté positif est que l'histoire n'est pas un simple copier-coller de la version de Goethe, bien que l'histoire de Marlowe soit la plus ancienne. Et c'est bien que les deux histoires soient différentes, l'idée de base est la même (Faust rencontre le démon Mephistophélès et ils concluent un pacte), mais les deux histoires se déroulent de façon différente. Alors que dans la version de Goethe, nous avons de magnifiques monologues, la présence de Marguerite, jeune fille dont Faust est épris, pas trop de personnages en déhors de Faust, Mephisto et Marguerite, un Faust quelque peu répugné de Mephisto qui le pousse à pêcher et un prologue en vers tout simplement sublime. Dans la version de Marlowe, l'histoire est un peu plus longue, enfin si je peux parler d'histoire, je ne pense pas que l'on retrouve une intrigue en particulier, c'est un peu brouillon car on se contente juste de suivre le docteur Faust qui voyage avec Méphistophélès (le personnage le plus intéressant :p), jouant parfois quelques tours/farces comme celle jouée pour se moquer du Pape, Faust s'étant déplacé à Rome exprès pour cela. Nous avons plus de personnages, revenant constament dans les scènes, comme les personnifications des sept péchés capitaux.

Ce fut une lecture agréable, j'ai pris plaisir à retrouver les personnages de Faust, Méphistophélès et découvrir d'autres, bien que les Faust et Mephisto de Marlowe ne soient pas ceux de Goethe (ouioui, je compare souvent les deux, il faut croire que ma préférence va au Faust de Goethe xD), j'ai pris plaisir à les suivre, et puis ça m'aurait embêté si les deux versions se ressemblaient trop. Ca m'a fait un peu bizarre au début que Faust parle de lui à la troisième personne mais j'ai fini par m'habituer. Ce fut une lecture agréable et divertissante, une bonne pièce de théâtre où j'ai pris plaisir à suivre Faust et Mephistophélès durant leur pacte. Bref, bref, bref, j'ai beaucoup aimé, et ce n'est pas chose aisée que de me faire aimer une pièce de théâtre. Une petite chose à dire concernant mon édition (GF Flammarion), j'ai trouvé intéressant cette version bilingue, et j'ai parfois lu des extraits en anglais de cette oeuvre, mais suivant majoritairement en français, c'est toujours intéressant de découvrir la version originale, mais par contre, je reprocherais ceci : quand des mots latins se glissent dans le récit, ils sont numérotés, donc tout naturellement je regarde en bas de page ou en fin de livre pour découvrir la traduction, et que vois-je ? Rien, que nenni ! Comment je suis supposée savoir la traduction, moi qui suis nulle en latin malgrè toute ma bonne volonté ? Et le latin étant une langue morte, pas évident de traduire toutes ces phrases correctement. Voilà, c'était ma petite deception, peut-être aurais-je du lire l'oeuvre sous une autre édition... peut-être tenterais-je une relecture un jour...

Extrait : 
 
Moi, Jean Faust de Wittenberg, Docteur, fais par la présente don de mon corps et de mon âme à Lucifer, prince de l'Orient et à Méphistophélès, son ministre. En outre, le terme de vingt-quatre années une fois expiré, et sous réserve du respect des articles sus-mentionnés, je leur donne tout pouvoir pour venir chercher ledit Jean Faust, corps et âme, chair et sang, pour l'emmener en leur demeure, où qu'elle se trouve.
Fait par moi, Jean Faust
.

Acte II, scène 1.

Tsubasa Reservoir Chronicle (T.19 à 23) - CLAMP.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/TsubasaT21.jpg

Du même auteur :



Emprunt médiathèque.

/ ! \ Clamp's Challenge / ! \



Quatrième de couverture :

Dans le pays de Clow, vivent Sakura et Shaolan qui s'aiment secrètement. Shaolan, simple citoyen, vit au sein de la famille royale depuis que son père archéologue est mort. Il reprend le travail de son père en explorant les ruines du pays de Clow. Un soir les deux amis découvrent un étrange blason et subissent une attaque ennemie. Une force mystérieuse fait perdre la mémoire à Sakura et les plumes qui matérialisent son âme se dispersent ... Pour la sauver Shaolan doit voyager de dimension en dimension pour retrouver les fragments de mémoire de Sakura...



Mon avis :

Je voulais attendre les vacances pour pouvoir enfin découvrir la suite de Tsubasa, ce qui n'était pas chose aisée avec le cliffhanger du tome 18 et connaissant mon amour pour le personnage de Fye. Mais j'ai su résister jusqu'à aujourd'hui où j'ai englouti ces cinq tomes en une journée, bien installée dans mon lit, la soundtrack de l'anime Tsubasa dans les oreilles (essayez d'écouter, c'est très beau, en particulier Catastrophe, Ship of Fools et I Talk to the Rain)

Eh bien, eh bien, que de choses à dire sur ces cinq tomes, vais-je réussir à ne pas pondre un roman dessus et dire l'essentiel, le tout sans (trop) spoiler ? Relevons le défi ! Tout d'abord, petit récapitulatif des derniers tomes : tome 19, dans la continuité du tome 18, le groupe est dans une autre dimension où se déroule un tournois plus qu'original : un jeu d'échec où les participants eux-même sont les pions du jeu. Sakura dirige ce jeu et Fye, Kurogané et Shaolan sont ses pions, à elle de les mener à la victoire. Ce que ne savent pas ses compagnons, c'est que le prix que Sakura veut si la victoire est sienne est celui de voyager à travers les dimensions sans ses amis... pourquoi donc cela ? Sakura voit le futur dans ses rêves, et ce qu'elle a vu ne lui plaît pas, elle désire changer le futur et n'hésite pas à contacter Yûko, sorcière des dimensions, pour avoir son vœu réalisé, peu importe le sacrifice à faire. [ Lorsque Sakura gagne le jeu, son opposant lui donne le moyen de voyager dans la dimension qu'elle veut, elle se prépare donc à partir mais la malédiction que Fei Wang a jeté sur Fye se réveille : contre sa volonté ou pas, Fye est obligé de tuer chaque personne ayant un taux de magie plus élevé que le sien. Dans cette situation : Sakura. Mais Sakura, bien que blessée, ne meurt pas car son corps et son âme se retrouvent dans des dimensions différentes... ]



Tomes 20 et 21, L'âme de Sakura est dans le monde des rêves suite à un événement tragique, mais son corps se trouve à Seles... une contrée du passé sombre de Fye, qui se résigne pourtant à retourner dans ce pays qu'il a fuit pour sauver Sakura. C'est accompagné de Mokona, Shaolan et Kurogané qu'il retourne dans ce pays neigeux où une confrontation avec un homme de son passé, le roi Ashura-o, est inévitable. C'est tout le passé tragique et malheureux de Fye qui défile devant ses yeux... et ceux de ses compagnons. Pour espérer sauver Sakura et fuir Seles, Fye n'aura pas d'autre choix que d'accomplir ce que Ashura veut de lui, mais Fye est récitent à réaliser le vœu de son roi... Tome 22, le groupe a pu quitter Seles, et c'est au pays de Kurogané, le Japon, qu'ils ont atterri. La catastrophe a été évitée et Fye a enfin l'occasion de tirer un trait sur son passé, mais le groupe a à peine le temps de souffler qu'un individu que Shaolan connaît bien refait son apparition [ il exige la plume de Sakura qu'il détient toujours et le provoque en duel, lorsque Shaolan parvient, tant bien que mal, à récupérer la plume, il se retrouve envoyé dans le monde des rêves où il retrouve Sakura... et son autre lui, là où les deux Shaolan vont se livrer un combat sans merci sous les yeux impuissants de Sakura ] Et enfin tome 23, le groupe apprend la localisation de Fei Wang par Yûko et se mettent en route vers Clow, là où il réside, mais ce voyage se fera sans Sakura [ la Sakura ayant voyagé avec eux étant un clone, Fei Wang possédant l'originale depuis le début ]


Dans mon opinion, le manga s'améliore de plus en plus au fil des tomes, au fur et à mesure que l'histoire avance, de même que l'histoire elle-même se complique au fur et à mesure qu'on avance dans l'intrigue, je jure qu'il y a encore des choses que je ne comprends pas ou ai du mal à comprendre et que j'ai besoin de relire quelques pages, voire même des tomes précédents ou quelques volumes de xxxHolic tant les deux mangas sont liés. Mais presque tout se complexifie et ce n'est pas toujours évident de s'y retrouver, pas du tout. Pourtant, le manga en vaut la peine, il prend de plus en plus de valeur, l'intrigue devient trop importante et intéressante pour qu'on l'a laisse tomber. Et puis, les dessins et représentations sont toujours aussi sublimes, les moments d'émotions (à écouter avec la soundtrack de l'anime pour renforcer toute l'intensité de certaines scènes, vous verrez, ça risque d'être génial !), les liens entre les personnages, les personnages en eux-même, l'histoire... chaque personnage, même secondaire, nous est sympathique, et même Sakura et Shaolan me sont plus attachants comme personnages depuis quelques tomes déjà, je prends enfin plaisir et intérêt à les suivre et je pense bien qu'on les verra plus souvent à présent, même si je suis sûre qu'on retrouvera toujours Fye, Kurogané, Mokona... mais la princesse Sakura et son Shaolan ont pris une place bien plus importante, centrale dans l'intrigue, même si cette histoire de clones est toujours aussi incompréhensible à mes yeux, ainsi que le lien qu'a Shaolan avec Watanuki (ils se ressemblent mentalement... oui mais encore ? Shaolan le sait mais moi non, alors soit rien n'a encore été révélé, soit j'ai une mémoire de poisson rouge et j'ai du oublier des éléments des tomes précédents :/) mais cela dit, c'est agréable de retrouver des éléments de xxxHolic, revoir Watanuki mais surtout Yûko, il faut bien suivre ses discours et monologues mais grâce à eux, on comprend un peu mieux l'intrigue et les intentions de Fei Wang Lead, son lien avec Clow Read et etc.

Ce que j'attendais avec impatience était de voir la fenêtre sur le passé de Fye s'ouvrir, malheureusement (connaissant des personnes m'ayant un peu spoilé cette partie), ce ne fut pas une surprise mais j'ai quand même été scandalisée et ai eu mal au cœur en lisant et découvrant le passé de Fye [ maudit par son pays et sa propre famille parce qu'il est né avec un frère jumeau et que c'est un mauvais présage, parce qu'ils ont des pouvoirs magiques. Condamnés à être enfermés, séparés, le risque de n'avoir aucune issue de secours, aucun moyen de se sortir de ce calvaire... c'est une histoire belle et tragique que celle de Fye et Yui, des frères jumeaux. Fye étant Yui avant de prendre le nom de son frère à sa mort, croyant être responsable de la mort de son jumeau... encore une machination de Fei Wang qui avait vraiment tout prévu à l'avance du voyage du groupe ] autant dire que ça m'a fait bizarre de ne pas voir un Fye souriant jusqu'à ce qu'Ashura lui dise que le sourire de Fye était comme une magie qui réchauffait son cœur. Concernant Ashura, je ne nie pas que c'est un personnage intéressant et intriguant, je crois que j'aime ce personnage mais j'ai du mal à me prononcer sur lui. Est-il mauvais ou bon, ou les deux à la fois ? Certes, il s'est occupé de Fye [ selon la volonté de Fei Wang ], l'a sauvé de sa situation malheureuse, lui a enseigné la magie, on pourrait croire qu'il tenait vraiment à Fye [ voulant même être tué par lui et par personne d'autre ], mais les choses qu'il a faites, durant le passé de Fye ou quand le groupe s'est retrouvé à Seles, était horrible. J'ai du mal à discerner son vrai lui, mais Ashura m'intrigue, m'intéresse... je ne déteste pas ce personnage, non je l'aime bien, mais j'ai du mal à voir clair en lui, peut-être qu'une nouvelle lecture s'impose...

Sinon, ces tomes ont bien mis l'accent sur les vœux, le futur à changer, les intentions de Fei Wang, sur le monde des rêves, les sacrifices et les liens... ça a pris une grande importance dans l'histoire, et je serais curieuse d'en apprendre plus. Ces tomes se sont fermés sur le passé de Fye et nous entrons dans un nouveau chapitre, une nouvelle aventure, on sent bien que petit à petit, l'histoire se termine doucement. Tout a commencé à Clow, peut-être que tout finira à Clow, on voit même d'ailleurs que les personnages, à la fin du tome 23, ont revêtu les vêtements qu'ils portaient au premier tome... Enfin voilà, toujours un manga aussi agréable à suivre, l'histoire devient de plus en plus complexe, des choses se révèlent et une nouvelle ère s'ouvre dans l'intrigue...

vendredi 15 avril 2011

La dame pâle - Alexandre Dumas.


Au cœur des Carpates dans le sombre château de Brankovan, les princes Grégoriska et Kostaki s'affrontent pour conquérir la belle Hedwige. 

Or Kostaki est un vampire qui revient chaque nuit assouvir sa soif de sang auprès de la jeune femme devenue l'objet d'une lutte sans merci entre les deux frères. 

Une étrange histoire pleine de romantisme et de fantastique où l'angoisse le dispute au romanesque...


/ ! \ Fang's Addict Challenge / ! \


 

D'Alexandre Dumas, je connaissais ses mousquetaires et son comte de Monte-Cristo, mais j'ignorais qu'il avait également valsé avec les vampires.


La Dame Pâle est une histoire courte qui nous plonge dans les Carpates du XIXe siècle. Cette histoire, c'est celle d'Hedwige, une jeune noble qui quitte sa Pologne natale lorsqu'elle est en guerre contre la Russie, dans l'espoir de traverser les monts Carpates pour rejoindre un monastère qui saura l'héberger et lui offrir sécurité. C'est malheureusement dans une région infestée de brigands que son convoi traverse et qui se retrouve attaqué par des bandits. Hedwige ne doit son salut qu'à l'intervention de Grégoriska, prince héritier d'une ancienne et noble famille, celle des Brankovan. Ce dernier lui offre l'hospitalité au sein de son château où vivent sa mère et son demi-frère, Kostaki. Les deux jeunes gens ne tardent pas à s'éprendre l'un de l'autre et coulent des jours heureux... jusqu'à ce que, chaque nuit, Hedwige ne soit témoin d'événements étranges qui la laissent faible et pâle le lendemain.


Bien-sûr, dès qu'on parle de Carpates dans une histoire fantastique, on sait généralement à quoi s'attendre ! Le lecteur du XXIe siècle ne s'étonnera donc pas de voir un vampire pointer le bout de son nez... ou de ses canines dans l'histoire, bien que le vampire en question arrive assez tardivement dans l'histoire, se faisant attendre pour vraiment arriver qu'en dernière partie de l'histoire ! Cependant, il faut garder à l'esprit que la figure du vampire était beaucoup moins connue à l'époque de Dumas et que ce dernier a écrit cette histoire plusieurs décennies avant que Bram Stoker ne révolutionne le genre avec son célèbre Dracula.


Le récit est court et n'a pas le temps de lasser les lecteurs, les pages se tournent rapidement, l'écriture est fluide et l'histoire intéresse assez pour qu'on ait envie de découvrir la suite. L'histoire reste cependant pour moi un peu trop dans la suggestion et dans l'anticipation et nous maintient dans l'expectative quasiment jusqu'aux dernières pages. Je me suis souvent demandée quand les dents longues allaient enfin se montrer... stratégie de l'auteur ? Elle est efficace dans ce cas. Ce genre de récit fantastique qui est dans la suggestion a un certain charme, mais j'en suis ressortie un peu frustrée. Ce récit m'a laissé un goût de trop peu, il ne laisse pas le temps de s'attacher aux personnages. Ils remplissent leur rôle, sans plus. 


Cela dit, bien que courte, l'histoire ne manque pas de qualité. Cela reste un petit récit fantastique avec de bons vieux vampires classiques. J'ai aimé cette plongée dans les Carpates avec cette ombre de mystère, de fantastique, de romantisme qui se voit obscurci par les mystères entourant la famille Brankovan. L'écriture est fluide et élégante, l'atmosphère est purement gothique, mélangée à du fantastique et du romantisme à travers de magnifiques descriptions : paysages brumeux, château lugubre, une région sauvage et sombre, un château isolé, des personnages mystérieux et romantiques, une malédiction familiale, un combat qui se termine dans le sang et la mort, deux frères se battant l'amour d'une femme... Cela ne manque pas de charme, indéniablement.


En résumé, une histoire courte mais assez divertissante où le gothique côtoie le romantisme et le fantastique, une intrigue qui se suit sans aucun ennui mais qui ne recèle aucune surprise. Une lecture agréable mais complètement dispensable.




Nos monts Carpates ne ressemblent point aux montagnes civilisées de votre Occident.
Tout ce que la nature a d'étrange et de grandiose s'y présente aux regards dans sa plus complète majesté. Leurs cimes orageuses se perdent dans les nues, couvertes de neiges éternelles ; leurs immenses forêts de sapins se penchent sur le miroir joli de lacs pareils à des mers ; et ces lacs, jamais une nacelle ne les a sillonnés, jamais le filet d'un pêcheur n'a troublé leur cristal, profond comme l'azur du ciel ; la voix humaine y retentit à peine de temps en temps, faisant entendre un chant moldave auquel répondent les cris des animaux sauvages : chant et cris vont éveiller quelque écho solitaire, tout étonné qu'une rumeur quelconque lui ait appris sa propre existence
.

I. Les monts Carpates.

La bicyclette bleue (T.1) - Régine Deforges.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/LaBicycletteBleue.jpg



L'auteur :


http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Photosdauteurs/RegineDeforges.jpg
Régine Deforges, née le 15 août 1935, est une auteur et éditrice française, auteur de la série populaire La Bicyclette Bleue. Elle est aussi connu pour laisser un ton libre, voire libertin dans ses écrits qui sont le plus souvent des plaidoyers féministes défendant le droit des femmes de s'assumer seules et libres, également dans le domaine de la sexualité.

- 101, avenue Henri-Martin (T.2).
- Le Diable en rit encore (T.3).



/ ! \ Challenge Histoire / ! \


Quatrième de couverture :

1939. Léa Delmas a dix-sept ans. Sa vie se résume aux senteurs de la terre bordelaise, à la lumière des vignobles, à la tendresse des siens. La déclaration de guerre va anéantir l'harmonie de cette fin d'été et jeter Léa dans le chaos de la débâcle, de l'exode, de la mort et de l'occupation nazie. Léa va être contrainte à des choix impossibles.

La Bicyclette bleue est le premier volume d'un roman épique, une grande fresque romanesque qui se déroule entre 1939 et les années 1960.


Mon avis :

J'avais envie de lire quelque chose sur la Seconde Guerre Mondiale, sur la France occupée, sur la Résistance, et je n'avais que ce livre-là dans ma PAL qui répondait à mes attentes, cela dit, j'étais quelque peu récitante face à cette lecture, j'avais sans doute quelques doutes et préjugés sur ce roman, et le film avec Laeticia Casta ne m'avait pas convaincue, surtout l'héroïne. Malgrè mes doutes, j'ai attaqué la lecture du roman, et heureusement que ce fut facile à lire, ainsi j'ai pû le finir en une semaine. Conclusion ? Plutôt bon dans l'ensemble, mais j'ai quelques réserves, vous allez savoir pourquoi...







En ce qui concerne l'histoire, je ne peux pas en révéler trop car il se passe pas mal de choses, ainsi je me contenterai de l'essentiel : c'est l'été 1939, il fait beau à la campagne, c'est les vacances, c'est l'insouciance de la jeunesse, ça sent bon la lavande, les terres bordelaises et les vignobles, le soleil éclate dans le ciel. Léa Delmas a 17 ans et elle vit heureuse parmi les siens, dans une famille aisée possedant des terres outre-mer. Léa est heureuse, Léa est amoureuse. Il s'appelle Laurent d'Argilat et ils vivent un amour partagé, mais voilà, Laurent se fiançe à Camille. Camille est comme Laurent, elle est calme et partage ses idées et son amour de la littérature. Léa est furieuse et indignée, elle ne peut accepter ce mariage et avoue son amour à Laurent, mais Laurent refuse et épouse Camille avant que la guerre n'éclate. Ce mariage ne décourage pourtant pas Léa qui se veut prête à tout pour conquérir son aimé. Mais en 1939, la guerre est déclarée et la France se prépare à une attaque allemande. Laurent part à la guerre et laisse une Camille enceinte aux soins d'une Léa bien récitante. Ruminant sa jalousie et son dégoût pour Camille, les deux femmes fuient les villes bombardées, avec leurs proches et François Tavernier ancien homme du gouvernement et résistant, pour rejoindre un lieu plus sûr mais les difficultés se dressent sur leur chemin et la guerre au quotidien forçera Léa à grandir et à avoir d'autres priorités...





C'est avant tout mon envie de lire quelque chose sur la seconde guerre mondiale et la résistance que j'ai lu ce livre, j'étais dans ma période en quelque sorte. J'avais lu que ce livre était comme une simple copie d'Autant en emporte le vent version Seconde Guerre Mondiale, n'ayant pas lu ce livre, je ne saurais dire si c'est vrai mais en lisant un résumé du livre en question, il est vrai que les ressemblances sont nombreuses. Donc, concernant le roman en général... j'ai eu, pendant un long moment durant ma lecture, du mal à comprendre l'enthousiasme des lecteurs, pas pour l'histoire en elle-même mais surtout à cause de l'héroïne, Léa Delmas, une gamine de 17 ans insupportable, pourrie gâtée, égoïste, jalouse, très capricieuse, ignoble envers Camille (pendant une grande partie du roman) et son frère Claude [ qui fut son fiançé. D'accord elle s'est fiançée avec lui pour se venger de Laurent, mais elle a été horrible avec Claude qui n'avait d'yeux que pour elle, et n'a pas eu la décence d'être triste lorsque Claude est mort à la guerre, pas une larme, pas une once de remors, guère de pensée envers lui ], trop collante avec Laurent qu'elle est déterminée à avoir malgrè son engagement avec Camille, même à la toute fin du livre, et limite nymphomane sur les bords. Vraiment, on voit bien que c'est une adolescente ayant vécu dans une famille aisée et habituée à avoir ses caprices cédés. Léa m'a été insupportable pendant au moins 200 pages, et si elle s'est calmée pour les 200 pages restantes (la guerre et l'invasion du pays obligent !), elle reste imbuvable par moment.





C'est cruel de dire ça mais j'attendais vraiment que la guerre, l'invasion de la France par les allemands, l'obligation de cohabiter avec les soldats allemands et les drames dont elle serait témoin la calmerait dans son caractère d'enfant pourrie gâtée. En effet, elle se calme quelque peu, s'adoucit parfois avec Camille, tente de survivre et a des responsabilités telles que [ faire des petits boulots pour la Résistance, s'occuper de la campagne et des vignobles de la famille après que le père sombre dans la folie après la mort de la mère sous les bombardements ] ou s'efforcer de survivre sous le régime de Pétain, avec toutes ces restrictions, et le fait de voir son entourage changer avec la guerre, entre les pro-pétainistes et pro-gaullistes, ceux susceptibles d'être des collaborateurs [ comme Raphaël ou Matthias ], les Résistants [ François Tavernier, Adrien Delmas ], ceux qui sympathisent avec l'ennemi et/ou vouent un culte à Pétain [ les deux soeurs : Françoise amoureuse d'un officier allemand dont elle est enceinte, Laure profonde admiratrice de Pétain ] au moins j'appréçie ce que fait Léa au nom de la France, du patriotisme et de la Résistance, là elle me paraissait plus amicale et agréable, aussi quand elle s'occupait de sa famille. Malheureusement, elle reste toujours insupportable quand il s'agit de Laurent qu'elle veut par dessus-tout, et Camille parfois. Bien-sûr, cela ne l'empêche pas de coucher avec Matthias son ami d'enfance, et François Tavernier homme fascinant, parfois cynique et sal*** (dans ses paroles) que j'ai aimé lire, homme qui la désire. Je dois avouer que toutes ces scènes de sexe m'ont fatiguée, il y en avait un peu trop à mon goût et m'ont laissé penser que Léa était un peu nymphomane ou a désespérément besoin de contact physique masculin puisque Laurent est absent. Pitié, qu'elle choisisse François (aussi insupportable qu'elle soit, je trouve qu'elle ferait un beau couple avec lui) et laisse Laurent avec Camille ! Ce qui m'a aussi agaçée étaient les mentions de personnages du roman concernant l'incroyable beauté et nature joueuse et vivace de Léa, je pense qu'on a compris au boût de 100 pages qu'elle est très très belle (jalouse, moi ? naaan, j'aurais juste mieux supporté ça si l'auteur ne nous le rappellait pas à chaque fois). 






Mais sinon, ça se lit vite et bien, pas un seul moment je me suis ennuyée, le seul point noir que je puisse trouver est l'héroïne et son comportement imbuvable et son amour du sexe. J'espère qu'elle se calmera dans les tomes suivants, il y a 10 tomes en tout, mais je pense que je lirais que jusqu'au tome 3, histoire de lire uniquement l'arc sur la Seconde Guerre Mondiale. Niveau de l'histoire et de l'Histoire, ce roman fut agréable à suivre, intéressant, rythmé, surtout quand on est plongé dans un aperçu de la Résistance, révoltant par moment (les malheurs causés aux Juifs, la nouvelle parlant du Vel d'Hiv, les collaborateurs...). Donc, malgrè l'héroïne, j'ai aimé le roman, je suis optimiste et je serais tentée de découvrir la suite, jusque 1945, bien que je sache très bien, au niveau de la guerre comment ça va se finir, je veux voir comment vont évoluer la situation, les choses et les personnages (et revoir François Tavernier :p), ce qu'il va se passer pour eux et etc, j'ai le second tome dans ma PAL donc on verra bien... je me montre confiante !


http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Illustrations/LaBicycletteBleue.jpg
Léa Delmas (Laeticia Casta) et François Tavernier (Georges Corraface) dans le film/téléfilm de Thierry Binisti (2000).





Extrait : 



Pour plus de sûreté, quelque fois, elle roulait les lettres et les glissait dans le tube de selle ou dans le guidon. Un jour, un Allemand, plus méfiant que ses camarades, lui avait dit :
"Ouvrez vos sacoches et votre sac, vous passez du courrier."
Léa avait éclaté de rire en présentant son sac.
"Si je voulais passer du courrier, je le cacherais sous la selle, pas dans mon sac !
- Ce serait en effet une bonne cachette", lui avait dit l'homme, riant aussi, en le lui rendant
.

24.

dimanche 10 avril 2011

Nouveaux contes de fées - La comtesse de Ségur.


Du même auteur :

- Les malheurs de Sophie.
- L'auberge de l'ange gardien.
- Après la pluie, le beau temps.


Note : La couverture affichée n'est pas celle de mon exemplaire, celle-ci étant introuvable (de bonne qualité) en image sur le net, ainsi dès que j'aurais plus de temps, je photographierais mon exemplaire pour l'afficher sur ce billet. Sachez que ma couverture représente Blondine en robe bleue sur le dos d'une tortue traversant un paysage ensablé et provient de l'édition Hachette : Bibliothèque rose.



Quatrième de couverture :
 

L'excellente grand-mère que fut la comtesse de Ségur savait mieux que personne inventer des contes pour ses petits-enfants.

L'Histoire de Blondine nous emmène au coeur d'une forêt merveilleuse en compagnie d'une petite fille qui fait, dans le monde féerique de la nature et des animaux, l'apprentissage de la gratitude.
La Petite Souris grise est une mauvaise fée enfermée dans une cabane enchantée. Elle sera délivrée par une enfant trop curieuse qui se repentira bien vite de son initiative.
L'Ourson est un petit garçon très laid dont tout le monde a peur. Il est victime d'un mauvais sort ; seule l'affection d'un autre enfant pourrait le sauver...

Aujourd'hui, on ne croit plus aux fées mais on aime toujours autant le talent et le charme de Mme de Ségur..
.



Mon avis :


Me voilà de retour avec un nouveau livre de Mme de Ségur. L'auteur et ses livres ont berçé mon enfance, donc c'est bien probable que je continue à présenter d'autres livres de la dame. Aujourd'hui, j'attaque avec ce recueil de contes de fées. Ces contes se retrouvent aussi dans un autre livre de la Ségur mais avec un autre conte en bonus. Ce conte Le bon petit Henri se trouve dans La Cabane Enchantée donc, qui reprend les mêmes contes que Nouveaux Contes de Fées mais sans l'histoire d'Ourson. Voilà pour la précision.


Un rapide résumé des contes ? Alors... L'histoire de Blondine, Bonne-Biche et Bon-Minon raconte l'histoire de Blondine, jeune et jolie princesse blonde, orpheline de sa mère, vivant avec son père le roi Bénin qui s'est remarié avec la princesse Fourbette, douce et gentille en apparence mais vouant une jalousie maladive envers Blondine, et si le roi défend à sa nouvelle femme d'approcher sa fille, la nouvelle reine parvient à se débarrasser de la princesse en menaçant le page de Blondine, Gourmandinet (j'admire les noms...), de le priver de bonbons s'il ne laissait pas Blondine seule et perdue dans la forêt aux Lilas. Seule et abandonnée, loin de chez elle, la petite fille parvient à croiser le chemin d'une biche et d'un chat qui parlent et l'hébergent chez eux. Blondine s'attache à ses nouveaux amis et grandit en leur compagnie, devenant une belle jeune fille, mais Blondine manque terriblement à son père le roi...


La Petite Souris Grise est le récit de Rosalie, jeune fille dont le plus terrible défaut est la curiosité, et ce défaut pourrait très bien signer sa perte lorsque, malgrè les conseils de son père Prudent, la curiosité prenant le dessus, elle ouvre la porte d'une cabane afin de voir ce qu'il s'y cache, voyant son père y aller souvent. Cette cabane était la prison d'une fée maléfique qui lui révélera des choses sur son père, en plus de lui causer du tord et de narguer la pauvre Rosalie, la suivant partout afin qu'elle réussisse son pari de faire tenter trois fois Rosalie à succomber à sa curiosité. A cause de cette souris-fée, Rosalie fuit sa demeure et personne ne veut l'accueillir tant que cette souris sera à ses côtés. Désespérée, Rosalie s'endort dans un bois, jusqu'à ce qu'un prince nommé Gracieux la découvre... mais la curiosité est un vilain défaut dont il est difficile de se débarrasser, et la fée-souris compte bien user du défaut de Rosalie pour être libéré de l'enchantement qui l'a enfermé sous sa forme de rongeur...


Et enfin, Ourson, raconte le malheur d'une femme maudite par une fée, sous forme d'un crapaud. Son châtiment pour l'avoir contrariée sera de donner naissance à un enfant couvert de poils, telle une bête. Mais une autre fée, sous forme d'une alouette, lui promet que le charme sera rompu si l'enfant se fait aimer d'un autre enfant. Des années passent et les gens fuient Ourson comme la peste, mais un jour, il tombe sur le visage endormi (décidément, les jolies filles/princesses de ces contes sont souvent endormies dans les bois lorsque vient le gentil prince/garçon !) d'une fille nommée Violette, une jeune princesse perdue dans les bois. Si Ourson l'effraye tout d'abord, Violette finira par s'attacher à Ourson, mais rien n'est si simple...


Avec ces contes, on sait où on va avec les personnages, rien qu'avec les noms : le Prince Gracieux, la Fée Detestable, la Reine Doucette, le veuf Prudent... c'est très moralisateur, un brin naïf (par rapport à la société d'aujourd'hui), manichéens, nous avons les personnages plein de bonté et doux (Blondine par exemple), ceux trop curieux et parfois désobéissants qui finissent par se repentir (Rosalie dans La petite souris grise), toujours cette notion de repentir, de bonté qui triomphe toujours et du mal et des méchants qui finissent par avoir ce qu'ils méritent, les gentils enfants sont tous récompensés, les méchants punis comme dans beaucoup de contes... et dans la plupart des oeuvres de la Comtesse, comme un enseignement à la morale en plus de divertir. Si ça peut en agaçer certains, moi qui ait grandit avec ces histoires, je les trouve très plaisantes à lire malgrè tout, et même si on peut être un peu déçue, notamment chez certains personnages ou élèments de l'histoire, il ne faut pas oublier que ce livre fait parti des tout premiers de la Dame de Ségur et que ça reste malgrè tout une bonne lecture qui nous replonge dans la nostalgie de l'enfance.


Ces contes sont un véritable régal, j'ai grandi avec eux (dans l'édition Bibliothèque rose, mes exemplaires sont vieux et les pages jaunies et presque décolées, il faut dire que ces bouquins sont passés entre les mains de la grand-mère et la mère, et moi je désespère de les faire lire à ma soeur cadette), donc c'est toujours un plaisir de les relire, je me souviens presque de tout à chaque relecture. Parfois fleur-bleu mais pas guimauve, c'est profond, parfois tristes, dramatiques mais comme la plupart des contes il y a le prince charmant et le happy-ending, la fameuse fin heureuse, le heureux pour toujours pour reprendre les films Shrek. Sans (trop) reprendre les autres contes de fées (Perrault, Andersen, Grimm), ces contes ont un style incomparable bien qu'ils s'adressent aux enfants et en particuliers aux petites filles. Mais c'est un classique que chacun peut lire (plus les filles que les garçons en fait). C'est divertissant, inventif, on est plongé dans une atmosphère féerique, propre aux contes, d'une autre époque où cohabitent et interviennent les créatures magiques dans notre monde.




Extrait :
 

Blondine pénétra dans le vestibule de marbre blanc et rare ; toutes les portes s'ouvrirent seules comme la première, et Blondine parcourut une suite de beaux salons. Enfin, elle aperçut, au fond d'un joli salon bleu et or, une biche blanche couchée sur un lit d'herbes fines et odorantes. (...)
- Soyez la bienvenue, Blondine ; il y a longtemps que moi et mon fils Beau-Minon nous vous attendons
.

Histoire de Blondine, de Bonne-Biche et Bon-Minon.

Mercy Thompson (T.2) Les liens du sang - Patricia Briggs.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres2/MercyThompsonT2.jpg




Quatrième de couverture :

"Grâce à la science, les bûchers de sorcières, ordalies et autres lynchages publics appartiennent au passé. En contrepartie, le citoyen modèle, rationnel et respectueux de la loi, n'a pas à s'inquièter des créatures qui errent dans la nuit. Je voudrais parfois être l'un de ces citoyens modèles..."

La mécanicienne auto Mercedes Thompson a des amis un peu partout... y compris dans les tombeaux. Et elle doit une faveur à l'un d'entre eux. Pouvant changer de forme à volonté, elle accepte de prêter main forte à son ami vampire Stefan pour remettre un message à un autre mort-vivant. Mais ce vampire inconnu est loin d'être ordinaire... tout comme le démon qui le possède.



Mon avis :

Je n'aurais vraiment pas mis beaucoup de temps pour entamer et terminer ce second tome. Peu de temps après ma lecture du premier tome, je pensais attendre avant de débuter Les Liens du Sang... mais en fait, nan. J'avais envie de me replonger dans l'univers de Mercy Thompson et de Patricia Briggs, et hop ! en une semaine, tome deux terminé. Et maintenant ? ... pourquoi je dois attendre pour me procurer le troisième tome ? POURQUOI ??


Trêve de plaisanteries. Alors, alors, quoi de beau dans ce second opus ? Mercy Thompson, ayant une dette envers son ami vampire Stefan, doit aider celui-ci qui aurait besoin de ses talents de Changeuse. Stefan, sous les ordres de Marsilia reine des vampires de la région, a été envoyé en mission. Il doit retrouver un certain vampire à l'hôtel, et il veut que Mercy, sous sa forme de coyote, l'accompagne pour plus de sécurité et en tant que témoin. Arrivés à l'hôtel, celui-ci est vide, les quelques occupants assassinés, et le vampire attendant sagement Stefan. Ce vampire est plus qu'un vampire, il y a quelque chose d'anormal chez lui et le rendez-vous tourne mal... très mal. De retour chez Mercy, en mauvais état tous les deux, ils apprennent que ce vampire nommé Cory Littleton, vampirisé depuis peu, est en fait un démonologue. Une personne possédée volontairement par un démon. Un démon qu'il contrôle bien que le démon en question parvienne parfois à prendre le contrôle du corps de Littleton (si j'ai bien mémorisé), et ce vampire démonologue sème un peu la panique dans le Montana. C'est à Stefan d'enquêter sur cet individu dangereux, aidé d'un autre vampire et des loups-garous Warren et Ben. Mais la mission dure et Mercy s'inquiète, d'autant plus que [ Warren leur revient complètement amoché, et Stefan et l'autre vampire ont disparu ] Adam, l'Alpha, et le docteur Samuel Cornick prennent aussi part à l'enquête mais... et Marsilia tient beaucoup à retrouver Stefan et ce démonologue vampire, c'est pourquoi elle décide de faire appel à Mercy, l'associant à un autre vampire, André...

J'ai beaucoup mieux aimé ce second tome que le premier, je suis plus rapidement entrée dans l'histoire et l'enquête m'a bien intéressée, plus que pour le premier tome. Il faut dire que l'intrigue mettait en scène deux créatures qui me fascinent et m'intriguent : les vampires et les démons. Ajoutez à cela quelques loups-garous et faes, et un fantôme. D'ailleurs, c'est un peu dommage que Mercy/l'auteur n'aient pas plus expliqués en détails les démons et fantômes. Mais cette idée de démonologie est intéressante, même si je m'attendais à voir le démon [ après la mort de Littleton ], l'affaire m'a bien captivée, le méchant était bien convaincant, sanglant, se voulant terrifiant [ j'ai bien aimé le moment où Littleton rend 'visite' à Mercy en pleine nuit, qu'il cherche à s'introduire chez elle et la nargue, allant même jusqu'à utiliser les voix des gens qu'elle aime, comme Samuel, ça m'a un peu rappelé le tome 4 de l'Epouvanteur où Tom se cache de Satan alors que celui-ci tente de pénétrer dans la pièce où il se trouve, utilisant la ruse ] donc cette histoire de démon m'a plu (ça, c'est l'effet Black Butler ou encore Faust, depuis le manga de Yana Toboso j'ai un certain intérêt pour ces démons...), je regrette presque de ne plus voir le vampire-démonologue, mais bon, à chaque méchant son propre tome et un autre méchant comme d'autres créatures seront introduites dans le tome suivant. Mais ce second tome fut meilleur que le premier, on en apprend plus sur la nature de Changeuse de Mercy (et pas 'Marcheuse de Peaux', par pitié, ce terme est affreux !), sur les démons, mais surtout les vampires dont on avait déjà appris un peu dans le premier tome. Ici sont expliqués les liens du sang entre vampires, les relations Sire/Jeune vampire, la hiérarchie et le système social, la façon de les tuer, l'essaim en général (nous avons meute pour les lycans et essaim pour les vampires, ce qui est fait bizarre pour moi car je pense automatiquement aux abeilles xD), les ménageries des vampires (entre autre des humains dont s'entourent les vampires, leurs banques de sang et nous avons fait connaissance avec celle de Stefan) ... et bien-sûr, nous voyons plus de vampires. Marsilia, la reine des vampires de la région, ses deux enfants vampires Stefan et André, Daniel compagnon de Stefan, Wulf le vampire-sorcier. La mythologie des vampires est mieux exploitée et cohérente.

Par contre, si je n'ai pas à me plaindre des vampires et du démon, je ne digère pas le fait que Mercy persiste à voir le mal chez eux (bon pour le démon, c'est compréhensible), à voir les vampires comme des créatures maléfiques, non-humaines, ça aurait sans doute fonctionné et mieux passé dans un roman style Dracula ou Carmilla, ce sont des classiques, là j'ai laissé passé, mais étant une habituée des vampires d'Anne Rice, j'ai tendance à voir les vampires comme des prédateurs, des chasseurs assoiffés de sang, parfois cruels et impitoyables à cause de la soif de sang, mais aussi humanisés. Ils étaient humains avant d'être vampirisés, alors pourquoi ne le restent-ils pas après la vampirisation ? Il n'y a que la soif de sang incontrôlable qui change ces vampires. Après quelques-uns peuvent prendre plaisir à tuer, torturer et j'en passe... mais pas tous les vampires. On pourrait dire pareil pour les loups-garous qui ont, dans Mercy Thompson, une meilleure place que les vampires, alors que les lycans eux-même peuvent être incontrôlables et en venir au meurtre, alors pourquoi ne sont-ils pas présentés comme maléfiques eux-aussi ? D'autant plus que Stefan est un bon vampire, sympathique et humain, même Mercy le reconnaît (pis un vampire fan de Scouby Dou, quoi !) Enfin, ce n'est que mon impression, depuis Anne Rice et les derniers romans vampiriques qui humanisent un tant soit peu les vampires, je suis un peu rebute à voir chaque vampires comme maléfique, je laisse passer si ce sont des classiques écrits au XIXe siècle comme notre bon vieux Dracula. En parallèle, ça s'ajoute aux mentions de Mal que Mercy fait souvent dans ce tome. Le Mâââââl, le Mal ceci, le Mal cela, le Mal est parmi nous... à force, ça devient gonflant. C'est une notion subjective. Peut-être l'auteur voulait-elle mettre une ambiance menaçante en utilisant ce mot ? Le démonologue faisait pourtant ça très bien sans que le mot 'Mal' revienne sans cesse :p ou alors, en tant que bonne Française chrétienne, je m'obstine à laisser la religion dans le domaine du privé et que, du coup, ça me dérange quelque peu de voir ça dans la littérature moderne (parce que bien-sûr, des classiques comme Dracula sont l'exception :p) ?

J'ai aussi repéré quelques fautes (oubli dans la traduction ?), dont des emplois de conjugaison plutôt... bizarres (qui utilise encore le passé simple de nos jours ?) et quelques répétitions (le mot 'dénégation' surtout) comme pour le premier tome, mais à part ça j'ai adoré ce second tome. L'intrigue, l'enquête et la traque sur le vampire démonologue, on ne sait pas de quoi il en retourne, on découvre tout en même temps que Mercy qui reste un personnage très attachant, c'est un plaisir de la suivre. Le triangle amoureux est moins présent, mais reste croustillant, mais c'est mieux qu'il reste au second plan, ça permet de mieux s'intéresser à l'enquête. Et si je préfère Adam par rapport à Samuel que j'ai du mal à cerner, j'aime les retrouver, tout comme Stefan, Zee, Ben, Warren, Kyle (l'avocat gay compagnon de Warren !), Gabriel (l'assistant de Mercy, depuis la fin du tome 1 je voulais le retrouver, eh bien j'ai été servie !), Jesse... même les personnages secondaires, voire même très secondaires ont un vécu et sont attachants (notamment les humains de la ménagerie de Stefan) et ne sont pas là que pour faire image de fond. Comme les créatures, nous voyons moins les faes, sorciers et lycans, mais on continue de les voir et d'en apprendre un peu plus sur eux et c'est ce que j'aime chez Patricia Briggs. Et puis, on entre directement dans l'histoire, l'action arrive très rapidement, c'est rythmé, j'ai moins trouvé de passages longs, l'auteur rappelle qui est qui au cas-où l'on aurait oublié, c'est habilement construit et il n'y a pas de temps morts jusqu'à la fin et j'ai été ravie de voir que l'auteur ne terminait pas son livre avec la fin du procès [ d'André ] et aille plus loin même si je déplore le fait que Mercy [ tue André. J'l'aimais bien moi... ok, elle avait ses raisons mais j'aurais adoré revoir André dans les tomes suivants ]

Mais malgré les quelques points noirs que j'ai repéré, j'ai tout de même passé un très très bon moment avec ce tome que j'ai mieux dévoré que le premier, j'ai été captivée du début à la fin et j'attends les vacances pour me procurer le tome 3 afin de pouvoir dévorer la suite :)

Aujourd'hui, 10 Avril 2011, mon blog fête ses trois ans ! Mon blog devient un grand garçon \o/

Extrait : 

- Miam ! dis-je en m'appuyant contre Warren pour mieux voir la nourriture, du bœuf à la mongole. Je crois que je suis amoureuse.
- Son cœur est déjà pris, répondit Ben dans mon dos. Et même si ce n'était pas le cas, tu n'es pas son type. Moi, en revanche, je suis tout à fait disponible.
- Le problème c'est que tu n'as pas de cœur, répliquai-je. Juste un trou béant à la place.
- Raison de plus pour me donner le tien.
Je me tapai la tête contre le dos de Warren :
- S'il te plaît, dis-moi que Ben n'est pas vraiment en train de flirter avec moi.
- Hé ! protesta Ben d'un air courroucé. Ce n'est pas d'amour dont je parle mais de cannibalisme.
Il était presque drôle. Si je l'avais plus apprécié, j'aurais ri
.


Chapitre 3.