vendredi 24 décembre 2021

Jack et la grande aventure du cochon de Noël - JK Rowling.

Jack est très attaché à son cochon en peluche de petit garçon. Ils ont tout vécu ensemble, les bons comme les mauvais moments. Jusqu'à cette veille de Noël où arrive la catastrophe : le cochon est perdu ! 

Mais la nuit de Noël n'est pas une nuit comme les autres : c'est celle des miracles et des causes perdues, où même les jouets peuvent prendre vie. Alors, Jack et le Cochon de Noël - une peluche de remplacement un peu agaçante - embarquent pour une aventure magique et périlleuse au pays des Choses perdues. Jusqu'où iront-ils pour sauver le meilleur ami que Jack ait jamais eu ?


Avec le temps, j’ai perdu l’habitude des achats compulsifs lorsqu’il s’agit des livres, mais il y a quelques exceptions à la règle… Ainsi, lorsque j’ai découvert que JK Rowling avait publié un nouveau roman jeunesse, je l’ai acheté sans me poser de question (en plus, une histoire de Noël mise en vente à l’approche de Décembre… ils savent ce qu’ils font, à Gallimard Jeunesse)


Jack est très attaché à Lo Cochon, le cochon en peluche qui l’accompagne depuis toujours. Doudou et petit garçon sont inséparables et ont vécu bien des choses ensemble, des jeux, des aventures, des joies et des tristesses. Lo Cochon est le seul constant dans la vie de ce petit garçon qui a vu ses parents se séparer et sa mère se remettre en ménage après avoir déménagé. Lorsque son cochon disparaît lors d’un malheureux événement, sa famille tente de réconforter Jack en lui offrant une peluche similaire à Lo Cochon, mais Jack est inconsolable et rejette Cochon de Noël, refusant de remplacer LC et jurant de le retrouver. C’est justement la veille de Noël, une nuit magique durant laquelle les objets prennent vie. Lorsque Cochon de Noël propose à Jack de l’accompagner au Pays des Choses perdues afin de retrouver LC, l’enfant n’hésite à aucun moment. Ensemble, Cochon de Noël et Jack se lancent dans l’aventure. Mais il y a un hic : il faut à tout prix éviter le Grand Perdeur et revenir avant que ne sonnent les douze coups de minuit, sous peine de ne jamais rentrer à la maison…


C’est un joli conte de Noël que l’on aimerait voir adapté en dessin-animé pour mieux le savourer, et qui plaira autant aux enfants qu’aux adultes. JK Rowling nous prouve une nouvelle fois son talent de conteuse ainsi que son incroyable imagination. Elle a su mettre en scène un monde fantastique dans lequel Jack évolue et est témoin de bon nombre de péripéties et de rencontres hors du commun. J’ai trouvé fascinant et original le monde imaginé par JK Rowling dans lequel les objets perdus se retrouvent et évoluent en fonction de leur statut. Il y a par exemple la salle des égarés, où les objets récemment perdus se retrouvent ; Jetables-City où se retrouvent les objets dits « bon marché », sans grande valeur matérielle ; Zutcéouça où sont regroupés les objets dont les propriétaires sont conscients d’avoir perdus et qu’ils cherchent ; la cité des regrettés réservée aux objets de grande valeur matérielle ou sentimentale, dont la perte est déplorée par les propriétaires ; l’île des bien-aimés où les objets chéris finissent leurs jours, et bien d’autres lieux aux décors et habitants divers et nombreux.


Lo Cochon


À travers ce monde des objets perdus, JK Rowling nous donne à réfléchir sur la manière dont on considère les objets qui nous entourent ainsi que l’importance que nous leur accordons. Les objets que l’on perd ou que l’on jette parce qu’ils ne fonctionnent plus ou sont abîmés, mais aussi les objets qui sont facilement remplaçables, ceux qui ont plus de valeur, qu’il s’agisse du poème de son premier petit-ami, son doudou, un bijou, un livre, … Nous possédons tellement que nous ne faisons plus attention à ce qui est perdu ou pas, sauf lorsqu’on en a besoin. C’est une réflexion intéressante sur le consumérisme, ainsi notre façon de consommer et ses conséquences en terme écologique tout en invitant à réfléchir à l’utilité de toutes ces choses qui nous font envie.


Il est également intéressant de remarquer que ce monde n’abrite pas que des objets perdus mais aussi des choses moins concrètes, comme des idées, des sentiments comme l’espérance, l’ambition. Une politicienne qui a perdu son ambition après avoir perdu des élections, une personne faussement emprisonnée qui perd l’espoir. C’est un concept que j’ai trouvé très intéressant et original !


Outre l’univers, j’ai beaucoup aimé tout l’attachement et la dévotion de Jack à Lo Cochon, les aventures qu’il est prêt à vivre et les dangers qu’il est prêt à courir pour le retrouver. J’ai également aimé l’amitié qui naît entre Jack et Cochon de Noël. Leur relation n’est certes pas partie sur de bonnes bases, mais au fil des pages, ils vont se soutenir l'un l'autre quoi qu'il arrive et j’ai beaucoup aimé la conclusion de cette aventure et ce qu’elle apporte aux personnages. C’est un voyage initiatique au cours duquel le jeune héros prend conscience que toute vie a une fin. Accepter la perte fait parti des étapes qui amène à grandir, un thème récurant dans les romans de l’auteure, mais c’est également un conte de Noël, synonyme d’espoir et d’amitié.

Jack et Cochon de Noël

La lecture est fluide et agréable. Les événements s’enchaînent, on n'a pas le temps de s'ennuyer une et dans chaque partie du pays des Choses perdues, on va faire des rencontres qui vont permettre à Jack de voir petit à petit la vie différemment. Si je devais exprimer une critique sur ce roman, c’est que la quête pour LC est plutôt longue et que l’on nous présente l’antagoniste, le Grand Perdeur, comme une menace qui plane sans cesse sur la tête de nos héros. C’est celui qui règne sur le pays des choses perdues, c’est lui qui fait se perdre certains objets, c’est lui qui embrouille les esprits en leur faisant oublier où sont les objets perdus et c’est lui qui traque Jack en apprenant sa venue dans ce monde où il ne devait jamais venir. Pourtant, l’affrontement entre notre jeune héro et l’antagoniste se révèle un peu trop court, rapide et facile. J’aurais apprécié que le final soit plus long.


Pour résumer, si le roman n’est pas exceptionnel en soi, l’histoire remplit parfaitement son rôle. C’est une jolie fable de Noël qui véhicule des valeurs importantes et qui oscille entre ombre et lumière. La plume et l’imagination de JK Rowling sont toujours aussi magiques, et elles sont accompagnées de jolies illustrations qui se marient très bien avec le récit. Une lecture parfaite pour Noël ! Même si, maintenant, je ne verrai plus les objets perdus de la même manière !


LC aimait faire exactement les mêmes choses que Jack : ramper sous des buissons pour disparaître dans une bonne cachette et aussi être lancé en l'air, Jack par son père et LC par Jack. LC s'en fichait de se salir, ou de retomber accidentellement dans une flaque d'eau, du moment que Jack et lui pouvaient s'amuser ensemble. [...]

Toutes ces péripéties avaient donné à Lo Cochon cette odeur si originale que Jack aimait beaucoup. C'était un mélange de tous les endroits où LC avait vécu ses aventures, et de la caverne tiède et sombre qui se formait sous les couvertures de Jack.

dimanche 12 décembre 2021

Un chocolatier pour Noël / La gourmandise n'est pas un vilain défaut.

 

Qui dit Noël dit romance de Noël !

Si je les trouve parfois déprimantes parce que tout est tellement plus beau et féerique dans ces univers, ce que nous retrouvons moins dans la vie réelle, ça fait quand même du bien, un peu de douceur et de guimauve… mais pas trop guimauve, pour éviter l’indigestion !

Cette année, j’ai décidé de découvrir des romances de Noël en format papier et de la romance M/M, pour changer un peu ! Pour me faire une idée, j’ai choisi deux titres qui me semblaient concilier très bien la romance de Noël et la gourmandise, me permettant ainsi de valider complètement “Marrons glacés” du Cold Winter Challenge.


La gourmandise n’est pas un vilain défaut (A.L. Morgann) :


Afin de prêter main forte à sa sœur, surbookée de travail pour les préparatifs de Noël dans l’hôtel-restaurant qu’elle gère avec son époux, Benjamin quitte Paris pour l’est de la France le temps des fêtes pour s’occuper de son neveu, Noah dont les grands amours sont Noël et son amie Emy. C’est ainsi que chaque jour, Benjamin emmène son neveu et Emy dans la boulangerie du père de celle-ci, qui combine pâtisserie et salon de thé, pour y déguster quelques douceurs, l’occasion pour Benjamin de faire connaissance avec Alan, le père d’Emy, un fin pâtissier et amoureux de Noël, un comble pour Benjamin qui n’a jamais été attiré par Noël…

Annoncés d’emblée dans la quatrième de couverture, on retrouve les clichés des romances de Noël : la patinoire, la promenade au marché de Noël, le protagoniste anti-Noël qui travaille dans une grande ville/la capitale et qui va finir par aimer Noël et la vie en province, l’ex qui débarque, etc. Pourtant, on se laisse facilement prendre au jeu avec son intrigue plaisante et ses personnages. Benjamin n’est pas un Scrooge désespérant, qui déteste de Noël majoritairement son côté commercial, et Noah est une attachante pile électrique. Oncle et neveu sont d’ailleurs adorables ensemble et ont une dynamique touchante.

On pourrait reprocher à l’histoire son manque de rebondissements, juste Benjamin qui passe du temps en famille et son couple qui se met en place avec Alan, avec les préparatifs de Noël, mais j’ai apprécié l’absence de drame inutile ajouté à l’intrigue. Les relations sont simples, franches, sans drame ou crise, tout se fait naturellement et sereinement. J’ai toutefois un peu tiqué sur une scène où Alan dit, même plaisantant, qu’on est pas une personne normale si on aime pas Noël, ce n’est pas dramatique si on n’aime pas ou ne veut pas fêter Noël, mais c’est là mon seul grief.

C’est une petite romance de Noël mignonne, sans prise de tête, plein de sucrerie et de tendresse, sans grande prétention mais qui remplit bien son rôle de romance de Noël.


Un chocolatier pour Noël (Hope Tiefenbrunner) :


David est chocolatier dans une boutique qu’il partage avec Séraphine, qui vend ses créations, et Nathan, son employé pour qui il craque en secret. Pour lui, c’est un amour sans espoir. Nathan est déjà en couple. Séraphine, éternelle optimiste, est persuadée que les choses peuvent changer mais David sait d’expérience que Nathan ne sort qu’avec des hommes de grande beauté, catégorie dans laquelle il ne concourt pas du tout….

Est-ce un peu ironique de retenir de cette romance de Noël des éléments autres que la romance en question ?

Si la romance est plutôt correcte et mignonne, ce n’est pas ce que je retiens le plus de cette histoire. J’ai d’avantage aimé le côté « famille » qui s’en dégage, celle formée par David et ses employés, Séraphine, Nathan et Nina. L’une pétillante et optimiste, une autre personne plutôt gothique, une autre plutôt bourrue mais sensible… des personnalités différentes qui nous donne un petit groupe très hétéroclite mais attachant et qui fonctionne très bien (bien que je trouve Séraphine un peu trop entremetteuse…), même si l’auteure a pris bien des libertés sur la législation du travail, car ses personnages semblent travailler tous les jours, même le jour de Noël alors qu’ils sont en repos !

J’ai également aimé la réflexion qui se dégage autour des apparences et de la confiance en soi. Dans une société qui valorise la maigreur, la beauté et le succès, il est tellement facile de se dévaloriser tant au niveau de son physique que de ses accomplissements, et cela s’illustre bien à travers les personnages. David a ses insécurités au niveau de son physique avec son petit ventre, sa barbe fournie et le fait qu’il ne prend pas spécialement soin de lui. Nathan trouve qu’il n’est pas assez talentueux pour travailler dans la chocolaterie. Ils découvrent, au cours de l’intrigue et à travers le regard des autres, que leurs insécurités sont infondées. On retrouve donc ce message que ce que l’on pense n’est pas forcément vrai et qu’il faut voir au-delà de ses impressions. Sébastien, le meilleur ami de Nathan, en est un autre exemple. S’il présente tout d’abord comme étant le cliché du gay flamboyant, et qu’il joue lui-même là-dessus, on découvre que c’est quelqu’un de très curieux et intelligent, au-delà de ses excentricités.

Concernant la romance en elle-même, elle passe. Elle s’installe en prenant son temps et de façon plutôt crédible, et nos deux tourtereaux sont plutôt mignons ensembles, mais je n’ai pas été transcendé plus que cela. J’ai trouvé David un peu trop butch et Nathan un peu trop éphèbe et féminin.

Cela reste une romance de Noël plutôt mignonne, mais pas inoubliable, un moment de lecture sans prise de tête et sympathique à découvrir que ne le laissait présager la première page (parce que bon… commencer son histoire avec le héro sur le trône…)

samedi 4 décembre 2021

Soupinou (T.1 à 3) - Yuu Horii.

Tina et son frère Nicolas vivent dans un petit village cosy en Finlande. Ils y tiennent un magasin de soupe qui fait fureur auprès des habitants. Un jour, Nicolas voit un pissenlit qui flotte près de la fenêtre de leur maison. Il l’attrape puis l’enferme dans un bocal. Contre toute attente, la fleur se transforme en un petit être tout mignon ! Le frère et la sœur fondent littéralement devant lui et l’adoptent immédiatement. Affublé d’un petit pull qu’ils lui ont tricoté, Soupinou devient un membre de la famille et il va leur faire vivre plein de petites aventures toute plus drôles les unes que les autres dans Soupinou !


Soupinou est un manga court, sans prétention, une petite parenthèse de douceur, de gentillesse et de simplicité. Du pur cocooning. On y fait la connaissance de Tina et Nicolas, frère et sœur, qui vivent ensemble dans un chalet en Finlande. Nicolas est bibliothécaire tandis que Tina tient une boutique de soupe. Ils coulent des jours heureux jusqu’au jour où une drôle de créature pénètre chez eux. On lui donnant à manger ils la voient peu à peu changer sous leurs yeux et se transformer en un animal tout petit, pelucheux, avec des airs de chat et de lapin, qu’ils ont baptisé Soupinou, à cause de son amour des soupes.


À partir de là, on suit Tina, Nicolas et Soupinou dans leur quotidien bien tranquille avec Tina qui prépare les soupes pour les clients, Nicolas qui travaille à la bibliothèque, Soupinou qui découvre le monde autour de lui. Ça n’a rien de palpitant, disons-le tout de suite, il ne se passe pas grand-chose dans ce manga, on est essentiellement sur des tranches de vie, faites de petits riens, avec une ambiance chaleureuse et tranquille. Les chapitres sont très courts et se consacrent à des petites scènes du quotidien. Tina qui décide de tricoter des vêtements à Soupinou, Soupinou qui découvre la soupe, Soupinou et Tina jouant dans la neige, Nicolas fabriquant des petits meubles pour Soupinou, etc. Il ne faut vraiment pas s’attendre à beaucoup de développement des personnages, qu’il s’agisse de leur relation ou de leur vie. On peut s’ennuyer un peu… heureusement, la série ne fait que trois tomes, sans doute que l’auteur.e savait que ce genre de mangas se savoure mieux ainsi. On sent bien que l’auteur.e a essayé d’apporter un peu de nouveau avec l’apparition de Soupi, une version plus petite de Soupinou, qui n’apporte rien d’inédit…


J’ai trouvé intéressante l’idée de base, d’un flocon de neige semblant vivant et qui, s’il est enfermé dans un bocal et nourri, peut se transformer en une petite créature à fourrure flottant dans les airs et pouvant apporter le bonheur à son propriétaire, et qui s’appelle le kesaran pasaren, une créature du folklore japonais. J’ai aussi aimé le cadre de l’histoire, qui prend place en Finlande. Une occasion pour l’auteur.e de nous faire découvrir quelques coutumes de ce pays avec ses longs hivers enneigés où la nuit peut durer plusieurs jours, ainsi que quelques spécialités culinaires (en plus des soupes de Tina qui font d’ailleurs saliver), des fêtes comme la Journée de l’amitié (14 février, où l’on n’offre pas des cartes aux amoureux mais aux amis), le premier mai (fête du printemps et des travailleurs), les saunas, voire une petite introduction aux légendes finlandaises à travers une créature que rencontre Soupinou.


Ce manga n’a pas d’autre ambition que de faire une histoire mignonne sur une créature toute douce et amicale. Je ne pense pas qu’il pourrait plaire à tout le monde, car c’est uniquement des tranches de vie, sans développement ou nouveautés particulières. C’est chaleureux, du pur cocooning, un manga d’hiver avec la Finlande comme décor, les soupes, les pulls, la neige. On est vraiment entre le froid de l’hiver et le côté très cocooning et chaleureux de la maison de Tina, une relation attendrissante entre Soupinou, Tina et Nicolas et des personnages d’une bonté et d’une gentillesse rafraichissantes. Le graphisme est très simple, doux, tout en étant adorable. Pour ma part, j'ai trouvé que c'était un manga plutôt mignon, agréable à lire, mais je n'en garderai pas un souvenir mémorable.




vendredi 3 décembre 2021

Il faut sauver Albert (le homard prévu pour Noël) - Lise Syven.


Béatrice et Erwan filent le parfait amour à Paris, loin de Lorient, la ville d'origine du jeune homme, et de sa famille loufoque. Mais à l'approche de Noël, il doit retourner dans le bar-restaurant de ses parents. Car pour le réveillon, les Guellec se plient en quatre et n'attendent qu'une chose : la venue de leur fils chéri. 

Par amour, Béatrice accepte d'accompagner son petit ami en Bretagne. Autant dire que les retrouvailles et les présentations s'annoncent hautes en couleur... Sans compter que le festin surprise n'est autre qu'un énorme homard. 

Béatrice, horrifiée, découvre la bête que quelqu'un a soigneusement planquée dans le garage.En bonne vegan qui se respecte, c'est décidé, elle fera tout pour sauver Albert - le crustacé en sursis - et lui rendre sa liberté !



Une lecture légère et sans prise de tête pour débuter la saison des fêtes. Je ne résumerai pas l’histoire, la quatrième de couverture le fait très bien pour moi.


Je n’attendais pas grand-chose de cette lecture, mais j’ai été plutôt agréablement surprise. J’ai trouvé intéressant que l’histoire se déroule essentiellement du point de vue de Béatrice, ce qui nous permet de découvrir, sinon d’en savoir davantage sur le veganisme, sans que Béatrice n’essaye de forcer son mode de vie aux autres personnages ou que l’auteure ne cherche à convertir de force ou culpabiliser les lecteurs et lectrices non-vegan, et j’en ai été agréablement surprise car ce serait facile d’essayer de tomber dans les leçons de morale et de culpabiliser, mais ici il n’en est rien.


C’est une histoire plutôt loufoque et originale dans laquelle l’héroïne tente le tout pour le tout pour sauver un magnifique homard bleu, qu’elle a baptisé Albert, d’un destin funeste, contre vent et marées ! … plutôt ironique lorsque l’action se situe en Bretagne. Béatrice et son petit-ami Erwan vont tenter de survivre au stress des fêtes de fin d’année en compagnie d’une famille haut en couleur, et les beaux parents sont des sacrés numéros. Régine, la belle-mère, est une femme insupportable, têtue, qui s’immisce dans la vie personnelle de ses enfants et se permet de faire des choix pour eux contre leur volonté ; quant à Patrick, le beau-père, il est du genre à se moquer facilement et il est assez réfractaire au changement et se méfie de toutes ces « modes » comme le veganisme ou le végétarisme. C’est difficile de se prendre de sympathie pour cette famille qui, même si elle a ses moments insupportables, n’est heureusement pas désespérément fichue alors que se dévoilent progressivement une volonté de réparer les fautes et une ouverture d’esprit auxquelles je ne m’attendais pas. J’ai notamment fini par m’attacher à Patrick, qui se révèle être plutôt amusant et plus sensé que sa femme, bien que j’ai trouvé son revirement assez soudain concernant le homard.


C’est aussi une histoire de Noël dans laquelle on retrouve des éléments assez classiques avec la fin assez hollywoodienne, le revirement de dernière minute, le stress des préparatifs des fêtes… J’ai bien aimé le côté assez loufoque de l’histoire, avec des scènes qui prêtent à sourire, voire même à rire [spoiler] notamment le petit vieux échappé de son Ehpad qui a eu droit à une course poursuite dans une voiture de police, ou encore Béatrice et Lucille, l’ex d’Erwan, soudainement devenue meilleures amies sous le coup de l’alcool [/spoiler] bien que je trouve le dernier chapitre plutôt inutile, n’apportant rien à l’histoire et je n'ai pas trop aimé les mentions au COVID-19, pour la simple raison que je lis pour me changer les idées et échapper à cette réalité l'espace de quelques heures, et non pour voir les personnages parler de la crise sanitaire, mais ce n'est que mon avis…


Mais au final, c’est une histoire légère, pas prise de tête, qui se lit vite et bien, avec des scènes loufoques, et une volonté de découvrir le point de vue veganisme sans chercher à convertir ou culpabiliser le lecteur. On souhaite à Albert une longue vie sous l’océan !


Elle souleva le torchon. Le homard bleu la regardait avec ses yeux noirs, brillants, innocents. Ses antennes s’agitèrent doucement. Béa étouffa un cri avec sa main : il manquait les huîtres ! La Septième Compagnie avait disparu ! Il lui fallut une minute pour digérer le choc. Albert n’était pas passé loin de la mort, elle le sentait. (...)

Depuis le rebord, en se penchant bien, elle apercevait quelques mâts osciller dans le bassin à flot. L’océan n’était pas si loin. On entendait la ville, le cliquetis des bateaux et la musique assourdie du Bar’Bar. Toujours pas de branle-bas de combat au rez-de-chaussée, les Guellec ne s’étaient encore aperçus de rien.

Un début de plan se mit à germer dans son cerveau sous adrénaline :

1. On ne l’avait pas vue kidnapper Albert

2. Si elle le relâchait sans prévenir personne, il échapperait à la mort.
3. Si elle l’exfiltrait avec discrétion, nul n’en saurait jamais rien.

Même Noël serait sauvé…