vendredi 24 décembre 2021

Jack et la grande aventure du cochon de Noël - JK Rowling.

Jack est très attaché à son cochon en peluche de petit garçon. Ils ont tout vécu ensemble, les bons comme les mauvais moments. Jusqu'à cette veille de Noël où arrive la catastrophe : le cochon est perdu ! 

Mais la nuit de Noël n'est pas une nuit comme les autres : c'est celle des miracles et des causes perdues, où même les jouets peuvent prendre vie. Alors, Jack et le Cochon de Noël - une peluche de remplacement un peu agaçante - embarquent pour une aventure magique et périlleuse au pays des Choses perdues. Jusqu'où iront-ils pour sauver le meilleur ami que Jack ait jamais eu ?


Avec le temps, j’ai perdu l’habitude des achats compulsifs lorsqu’il s’agit des livres, mais il y a quelques exceptions à la règle… Ainsi, lorsque j’ai découvert que JK Rowling avait publié un nouveau roman jeunesse, je l’ai acheté sans me poser de question (en plus, une histoire de Noël mise en vente à l’approche de Décembre… ils savent ce qu’ils font, à Gallimard Jeunesse)


Jack est très attaché à Lo Cochon, le cochon en peluche qui l’accompagne depuis toujours. Doudou et petit garçon sont inséparables et ont vécu bien des choses ensemble, des jeux, des aventures, des joies et des tristesses. Lo Cochon est le seul constant dans la vie de ce petit garçon qui a vu ses parents se séparer et sa mère se remettre en ménage après avoir déménagé. Lorsque son cochon disparaît lors d’un malheureux événement, sa famille tente de réconforter Jack en lui offrant une peluche similaire à Lo Cochon, mais Jack est inconsolable et rejette Cochon de Noël, refusant de remplacer LC et jurant de le retrouver. C’est justement la veille de Noël, une nuit magique durant laquelle les objets prennent vie. Lorsque Cochon de Noël propose à Jack de l’accompagner au Pays des Choses perdues afin de retrouver LC, l’enfant n’hésite à aucun moment. Ensemble, Cochon de Noël et Jack se lancent dans l’aventure. Mais il y a un hic : il faut à tout prix éviter le Grand Perdeur et revenir avant que ne sonnent les douze coups de minuit, sous peine de ne jamais rentrer à la maison…


C’est un joli conte de Noël que l’on aimerait voir adapté en dessin-animé pour mieux le savourer, et qui plaira autant aux enfants qu’aux adultes. JK Rowling nous prouve une nouvelle fois son talent de conteuse ainsi que son incroyable imagination. Elle a su mettre en scène un monde fantastique dans lequel Jack évolue et est témoin de bon nombre de péripéties et de rencontres hors du commun. J’ai trouvé fascinant et original le monde imaginé par JK Rowling dans lequel les objets perdus se retrouvent et évoluent en fonction de leur statut. Il y a par exemple la salle des égarés, où les objets récemment perdus se retrouvent ; Jetables-City où se retrouvent les objets dits « bon marché », sans grande valeur matérielle ; Zutcéouça où sont regroupés les objets dont les propriétaires sont conscients d’avoir perdus et qu’ils cherchent ; la cité des regrettés réservée aux objets de grande valeur matérielle ou sentimentale, dont la perte est déplorée par les propriétaires ; l’île des bien-aimés où les objets chéris finissent leurs jours, et bien d’autres lieux aux décors et habitants divers et nombreux.


Lo Cochon


À travers ce monde des objets perdus, JK Rowling nous donne à réfléchir sur la manière dont on considère les objets qui nous entourent ainsi que l’importance que nous leur accordons. Les objets que l’on perd ou que l’on jette parce qu’ils ne fonctionnent plus ou sont abîmés, mais aussi les objets qui sont facilement remplaçables, ceux qui ont plus de valeur, qu’il s’agisse du poème de son premier petit-ami, son doudou, un bijou, un livre, … Nous possédons tellement que nous ne faisons plus attention à ce qui est perdu ou pas, sauf lorsqu’on en a besoin. C’est une réflexion intéressante sur le consumérisme, ainsi notre façon de consommer et ses conséquences en terme écologique tout en invitant à réfléchir à l’utilité de toutes ces choses qui nous font envie.


Il est également intéressant de remarquer que ce monde n’abrite pas que des objets perdus mais aussi des choses moins concrètes, comme des idées, des sentiments comme l’espérance, l’ambition. Une politicienne qui a perdu son ambition après avoir perdu des élections, une personne faussement emprisonnée qui perd l’espoir. C’est un concept que j’ai trouvé très intéressant et original !


Outre l’univers, j’ai beaucoup aimé tout l’attachement et la dévotion de Jack à Lo Cochon, les aventures qu’il est prêt à vivre et les dangers qu’il est prêt à courir pour le retrouver. J’ai également aimé l’amitié qui naît entre Jack et Cochon de Noël. Leur relation n’est certes pas partie sur de bonnes bases, mais au fil des pages, ils vont se soutenir l'un l'autre quoi qu'il arrive et j’ai beaucoup aimé la conclusion de cette aventure et ce qu’elle apporte aux personnages. C’est un voyage initiatique au cours duquel le jeune héros prend conscience que toute vie a une fin. Accepter la perte fait parti des étapes qui amène à grandir, un thème récurant dans les romans de l’auteure, mais c’est également un conte de Noël, synonyme d’espoir et d’amitié.

Jack et Cochon de Noël

La lecture est fluide et agréable. Les événements s’enchaînent, on n'a pas le temps de s'ennuyer une et dans chaque partie du pays des Choses perdues, on va faire des rencontres qui vont permettre à Jack de voir petit à petit la vie différemment. Si je devais exprimer une critique sur ce roman, c’est que la quête pour LC est plutôt longue et que l’on nous présente l’antagoniste, le Grand Perdeur, comme une menace qui plane sans cesse sur la tête de nos héros. C’est celui qui règne sur le pays des choses perdues, c’est lui qui fait se perdre certains objets, c’est lui qui embrouille les esprits en leur faisant oublier où sont les objets perdus et c’est lui qui traque Jack en apprenant sa venue dans ce monde où il ne devait jamais venir. Pourtant, l’affrontement entre notre jeune héro et l’antagoniste se révèle un peu trop court, rapide et facile. J’aurais apprécié que le final soit plus long.


Pour résumer, si le roman n’est pas exceptionnel en soi, l’histoire remplit parfaitement son rôle. C’est une jolie fable de Noël qui véhicule des valeurs importantes et qui oscille entre ombre et lumière. La plume et l’imagination de JK Rowling sont toujours aussi magiques, et elles sont accompagnées de jolies illustrations qui se marient très bien avec le récit. Une lecture parfaite pour Noël ! Même si, maintenant, je ne verrai plus les objets perdus de la même manière !


LC aimait faire exactement les mêmes choses que Jack : ramper sous des buissons pour disparaître dans une bonne cachette et aussi être lancé en l'air, Jack par son père et LC par Jack. LC s'en fichait de se salir, ou de retomber accidentellement dans une flaque d'eau, du moment que Jack et lui pouvaient s'amuser ensemble. [...]

Toutes ces péripéties avaient donné à Lo Cochon cette odeur si originale que Jack aimait beaucoup. C'était un mélange de tous les endroits où LC avait vécu ses aventures, et de la caverne tiède et sombre qui se formait sous les couvertures de Jack.

dimanche 12 décembre 2021

Un chocolatier pour Noël / La gourmandise n'est pas un vilain défaut.

 

Qui dit Noël dit romance de Noël !

Si je les trouve parfois déprimantes parce que tout est tellement plus beau et féerique dans ces univers, ce que nous retrouvons moins dans la vie réelle, ça fait quand même du bien, un peu de douceur et de guimauve… mais pas trop guimauve, pour éviter l’indigestion !

Cette année, j’ai décidé de découvrir des romances de Noël en format papier et de la romance M/M, pour changer un peu ! Pour me faire une idée, j’ai choisi deux titres qui me semblaient concilier très bien la romance de Noël et la gourmandise, me permettant ainsi de valider complètement “Marrons glacés” du Cold Winter Challenge.


La gourmandise n’est pas un vilain défaut (A.L. Morgann) :


Afin de prêter main forte à sa sœur, surbookée de travail pour les préparatifs de Noël dans l’hôtel-restaurant qu’elle gère avec son époux, Benjamin quitte Paris pour l’est de la France le temps des fêtes pour s’occuper de son neveu, Noah dont les grands amours sont Noël et son amie Emy. C’est ainsi que chaque jour, Benjamin emmène son neveu et Emy dans la boulangerie du père de celle-ci, qui combine pâtisserie et salon de thé, pour y déguster quelques douceurs, l’occasion pour Benjamin de faire connaissance avec Alan, le père d’Emy, un fin pâtissier et amoureux de Noël, un comble pour Benjamin qui n’a jamais été attiré par Noël…

Annoncés d’emblée dans la quatrième de couverture, on retrouve les clichés des romances de Noël : la patinoire, la promenade au marché de Noël, le protagoniste anti-Noël qui travaille dans une grande ville/la capitale et qui va finir par aimer Noël et la vie en province, l’ex qui débarque, etc. Pourtant, on se laisse facilement prendre au jeu avec son intrigue plaisante et ses personnages. Benjamin n’est pas un Scrooge désespérant, qui déteste de Noël majoritairement son côté commercial, et Noah est une attachante pile électrique. Oncle et neveu sont d’ailleurs adorables ensemble et ont une dynamique touchante.

On pourrait reprocher à l’histoire son manque de rebondissements, juste Benjamin qui passe du temps en famille et son couple qui se met en place avec Alan, avec les préparatifs de Noël, mais j’ai apprécié l’absence de drame inutile ajouté à l’intrigue. Les relations sont simples, franches, sans drame ou crise, tout se fait naturellement et sereinement. J’ai toutefois un peu tiqué sur une scène où Alan dit, même plaisantant, qu’on est pas une personne normale si on aime pas Noël, ce n’est pas dramatique si on n’aime pas ou ne veut pas fêter Noël, mais c’est là mon seul grief.

C’est une petite romance de Noël mignonne, sans prise de tête, plein de sucrerie et de tendresse, sans grande prétention mais qui remplit bien son rôle de romance de Noël.


Un chocolatier pour Noël (Hope Tiefenbrunner) :


David est chocolatier dans une boutique qu’il partage avec Séraphine, qui vend ses créations, et Nathan, son employé pour qui il craque en secret. Pour lui, c’est un amour sans espoir. Nathan est déjà en couple. Séraphine, éternelle optimiste, est persuadée que les choses peuvent changer mais David sait d’expérience que Nathan ne sort qu’avec des hommes de grande beauté, catégorie dans laquelle il ne concourt pas du tout….

Est-ce un peu ironique de retenir de cette romance de Noël des éléments autres que la romance en question ?

Si la romance est plutôt correcte et mignonne, ce n’est pas ce que je retiens le plus de cette histoire. J’ai d’avantage aimé le côté « famille » qui s’en dégage, celle formée par David et ses employés, Séraphine, Nathan et Nina. L’une pétillante et optimiste, une autre personne plutôt gothique, une autre plutôt bourrue mais sensible… des personnalités différentes qui nous donne un petit groupe très hétéroclite mais attachant et qui fonctionne très bien (bien que je trouve Séraphine un peu trop entremetteuse…), même si l’auteure a pris bien des libertés sur la législation du travail, car ses personnages semblent travailler tous les jours, même le jour de Noël alors qu’ils sont en repos !

J’ai également aimé la réflexion qui se dégage autour des apparences et de la confiance en soi. Dans une société qui valorise la maigreur, la beauté et le succès, il est tellement facile de se dévaloriser tant au niveau de son physique que de ses accomplissements, et cela s’illustre bien à travers les personnages. David a ses insécurités au niveau de son physique avec son petit ventre, sa barbe fournie et le fait qu’il ne prend pas spécialement soin de lui. Nathan trouve qu’il n’est pas assez talentueux pour travailler dans la chocolaterie. Ils découvrent, au cours de l’intrigue et à travers le regard des autres, que leurs insécurités sont infondées. On retrouve donc ce message que ce que l’on pense n’est pas forcément vrai et qu’il faut voir au-delà de ses impressions. Sébastien, le meilleur ami de Nathan, en est un autre exemple. S’il présente tout d’abord comme étant le cliché du gay flamboyant, et qu’il joue lui-même là-dessus, on découvre que c’est quelqu’un de très curieux et intelligent, au-delà de ses excentricités.

Concernant la romance en elle-même, elle passe. Elle s’installe en prenant son temps et de façon plutôt crédible, et nos deux tourtereaux sont plutôt mignons ensembles, mais je n’ai pas été transcendé plus que cela. J’ai trouvé David un peu trop butch et Nathan un peu trop éphèbe et féminin.

Cela reste une romance de Noël plutôt mignonne, mais pas inoubliable, un moment de lecture sans prise de tête et sympathique à découvrir que ne le laissait présager la première page (parce que bon… commencer son histoire avec le héro sur le trône…)

samedi 4 décembre 2021

Soupinou (T.1 à 3) - Yuu Horii.

Tina et son frère Nicolas vivent dans un petit village cosy en Finlande. Ils y tiennent un magasin de soupe qui fait fureur auprès des habitants. Un jour, Nicolas voit un pissenlit qui flotte près de la fenêtre de leur maison. Il l’attrape puis l’enferme dans un bocal. Contre toute attente, la fleur se transforme en un petit être tout mignon ! Le frère et la sœur fondent littéralement devant lui et l’adoptent immédiatement. Affublé d’un petit pull qu’ils lui ont tricoté, Soupinou devient un membre de la famille et il va leur faire vivre plein de petites aventures toute plus drôles les unes que les autres dans Soupinou !


Soupinou est un manga court, sans prétention, une petite parenthèse de douceur, de gentillesse et de simplicité. Du pur cocooning. On y fait la connaissance de Tina et Nicolas, frère et sœur, qui vivent ensemble dans un chalet en Finlande. Nicolas est bibliothécaire tandis que Tina tient une boutique de soupe. Ils coulent des jours heureux jusqu’au jour où une drôle de créature pénètre chez eux. On lui donnant à manger ils la voient peu à peu changer sous leurs yeux et se transformer en un animal tout petit, pelucheux, avec des airs de chat et de lapin, qu’ils ont baptisé Soupinou, à cause de son amour des soupes.


À partir de là, on suit Tina, Nicolas et Soupinou dans leur quotidien bien tranquille avec Tina qui prépare les soupes pour les clients, Nicolas qui travaille à la bibliothèque, Soupinou qui découvre le monde autour de lui. Ça n’a rien de palpitant, disons-le tout de suite, il ne se passe pas grand-chose dans ce manga, on est essentiellement sur des tranches de vie, faites de petits riens, avec une ambiance chaleureuse et tranquille. Les chapitres sont très courts et se consacrent à des petites scènes du quotidien. Tina qui décide de tricoter des vêtements à Soupinou, Soupinou qui découvre la soupe, Soupinou et Tina jouant dans la neige, Nicolas fabriquant des petits meubles pour Soupinou, etc. Il ne faut vraiment pas s’attendre à beaucoup de développement des personnages, qu’il s’agisse de leur relation ou de leur vie. On peut s’ennuyer un peu… heureusement, la série ne fait que trois tomes, sans doute que l’auteur.e savait que ce genre de mangas se savoure mieux ainsi. On sent bien que l’auteur.e a essayé d’apporter un peu de nouveau avec l’apparition de Soupi, une version plus petite de Soupinou, qui n’apporte rien d’inédit…


J’ai trouvé intéressante l’idée de base, d’un flocon de neige semblant vivant et qui, s’il est enfermé dans un bocal et nourri, peut se transformer en une petite créature à fourrure flottant dans les airs et pouvant apporter le bonheur à son propriétaire, et qui s’appelle le kesaran pasaren, une créature du folklore japonais. J’ai aussi aimé le cadre de l’histoire, qui prend place en Finlande. Une occasion pour l’auteur.e de nous faire découvrir quelques coutumes de ce pays avec ses longs hivers enneigés où la nuit peut durer plusieurs jours, ainsi que quelques spécialités culinaires (en plus des soupes de Tina qui font d’ailleurs saliver), des fêtes comme la Journée de l’amitié (14 février, où l’on n’offre pas des cartes aux amoureux mais aux amis), le premier mai (fête du printemps et des travailleurs), les saunas, voire une petite introduction aux légendes finlandaises à travers une créature que rencontre Soupinou.


Ce manga n’a pas d’autre ambition que de faire une histoire mignonne sur une créature toute douce et amicale. Je ne pense pas qu’il pourrait plaire à tout le monde, car c’est uniquement des tranches de vie, sans développement ou nouveautés particulières. C’est chaleureux, du pur cocooning, un manga d’hiver avec la Finlande comme décor, les soupes, les pulls, la neige. On est vraiment entre le froid de l’hiver et le côté très cocooning et chaleureux de la maison de Tina, une relation attendrissante entre Soupinou, Tina et Nicolas et des personnages d’une bonté et d’une gentillesse rafraichissantes. Le graphisme est très simple, doux, tout en étant adorable. Pour ma part, j'ai trouvé que c'était un manga plutôt mignon, agréable à lire, mais je n'en garderai pas un souvenir mémorable.




vendredi 3 décembre 2021

Il faut sauver Albert (le homard prévu pour Noël) - Lise Syven.


Béatrice et Erwan filent le parfait amour à Paris, loin de Lorient, la ville d'origine du jeune homme, et de sa famille loufoque. Mais à l'approche de Noël, il doit retourner dans le bar-restaurant de ses parents. Car pour le réveillon, les Guellec se plient en quatre et n'attendent qu'une chose : la venue de leur fils chéri. 

Par amour, Béatrice accepte d'accompagner son petit ami en Bretagne. Autant dire que les retrouvailles et les présentations s'annoncent hautes en couleur... Sans compter que le festin surprise n'est autre qu'un énorme homard. 

Béatrice, horrifiée, découvre la bête que quelqu'un a soigneusement planquée dans le garage.En bonne vegan qui se respecte, c'est décidé, elle fera tout pour sauver Albert - le crustacé en sursis - et lui rendre sa liberté !



Une lecture légère et sans prise de tête pour débuter la saison des fêtes. Je ne résumerai pas l’histoire, la quatrième de couverture le fait très bien pour moi.


Je n’attendais pas grand-chose de cette lecture, mais j’ai été plutôt agréablement surprise. J’ai trouvé intéressant que l’histoire se déroule essentiellement du point de vue de Béatrice, ce qui nous permet de découvrir, sinon d’en savoir davantage sur le veganisme, sans que Béatrice n’essaye de forcer son mode de vie aux autres personnages ou que l’auteure ne cherche à convertir de force ou culpabiliser les lecteurs et lectrices non-vegan, et j’en ai été agréablement surprise car ce serait facile d’essayer de tomber dans les leçons de morale et de culpabiliser, mais ici il n’en est rien.


C’est une histoire plutôt loufoque et originale dans laquelle l’héroïne tente le tout pour le tout pour sauver un magnifique homard bleu, qu’elle a baptisé Albert, d’un destin funeste, contre vent et marées ! … plutôt ironique lorsque l’action se situe en Bretagne. Béatrice et son petit-ami Erwan vont tenter de survivre au stress des fêtes de fin d’année en compagnie d’une famille haut en couleur, et les beaux parents sont des sacrés numéros. Régine, la belle-mère, est une femme insupportable, têtue, qui s’immisce dans la vie personnelle de ses enfants et se permet de faire des choix pour eux contre leur volonté ; quant à Patrick, le beau-père, il est du genre à se moquer facilement et il est assez réfractaire au changement et se méfie de toutes ces « modes » comme le veganisme ou le végétarisme. C’est difficile de se prendre de sympathie pour cette famille qui, même si elle a ses moments insupportables, n’est heureusement pas désespérément fichue alors que se dévoilent progressivement une volonté de réparer les fautes et une ouverture d’esprit auxquelles je ne m’attendais pas. J’ai notamment fini par m’attacher à Patrick, qui se révèle être plutôt amusant et plus sensé que sa femme, bien que j’ai trouvé son revirement assez soudain concernant le homard.


C’est aussi une histoire de Noël dans laquelle on retrouve des éléments assez classiques avec la fin assez hollywoodienne, le revirement de dernière minute, le stress des préparatifs des fêtes… J’ai bien aimé le côté assez loufoque de l’histoire, avec des scènes qui prêtent à sourire, voire même à rire [spoiler] notamment le petit vieux échappé de son Ehpad qui a eu droit à une course poursuite dans une voiture de police, ou encore Béatrice et Lucille, l’ex d’Erwan, soudainement devenue meilleures amies sous le coup de l’alcool [/spoiler] bien que je trouve le dernier chapitre plutôt inutile, n’apportant rien à l’histoire et je n'ai pas trop aimé les mentions au COVID-19, pour la simple raison que je lis pour me changer les idées et échapper à cette réalité l'espace de quelques heures, et non pour voir les personnages parler de la crise sanitaire, mais ce n'est que mon avis…


Mais au final, c’est une histoire légère, pas prise de tête, qui se lit vite et bien, avec des scènes loufoques, et une volonté de découvrir le point de vue veganisme sans chercher à convertir ou culpabiliser le lecteur. On souhaite à Albert une longue vie sous l’océan !


Elle souleva le torchon. Le homard bleu la regardait avec ses yeux noirs, brillants, innocents. Ses antennes s’agitèrent doucement. Béa étouffa un cri avec sa main : il manquait les huîtres ! La Septième Compagnie avait disparu ! Il lui fallut une minute pour digérer le choc. Albert n’était pas passé loin de la mort, elle le sentait. (...)

Depuis le rebord, en se penchant bien, elle apercevait quelques mâts osciller dans le bassin à flot. L’océan n’était pas si loin. On entendait la ville, le cliquetis des bateaux et la musique assourdie du Bar’Bar. Toujours pas de branle-bas de combat au rez-de-chaussée, les Guellec ne s’étaient encore aperçus de rien.

Un début de plan se mit à germer dans son cerveau sous adrénaline :

1. On ne l’avait pas vue kidnapper Albert

2. Si elle le relâchait sans prévenir personne, il échapperait à la mort.
3. Si elle l’exfiltrait avec discrétion, nul n’en saurait jamais rien.

Même Noël serait sauvé…

mardi 30 novembre 2021

Les amants de Baker Street (T.1) Le détective et le soldat blessé - Isabelle Lesteplume.


Londres, 1881.

Médecin militaire, John Watson vient tout juste d’être rapatrié d’Afghanistan. La guerre lui a tout pris. Sa santé, sa raison de vivre, son premier amour.

Brillant et excentrique, Sherlock Holmes est fasciné par les crimes et les énigmes, mais rongé par l’ennui et la solitude.

Par un coup du sort, les deux hommes se retrouvent à partager un appartement au 221b Baker Street. Et lorsque Scotland Yard frappe à la porte, Holmes et Watson n’hésitent pas une seule seconde à y répondre. Aventure et mystère s’invitent dans leur quotidien. Mais alors que le danger n’est jamais loin, les démons du passé, eux, menacent de les rattraper. Leur amour sera-t-il assez fort pour y faire face ?



J’avais repéré ce titre plusieurs mois avant sa sortie et j’attendais sa sortie avec une légère impatience et beaucoup de curiosité.


Il existe une foule de pastiches holmesiens, chaque auteur ayant cuisiné le détective à toutes les sauces, le mêlant parfois à d’autres univers (celui de Dracula, Arsène Lupin, Jack l’Eventreur, le fantôme de l’opéra… et même Frankenstein). L’auteure ici prend un gros pari en allant plus loin : installer une tension amoureuse et physique entre Holmes et Watson. Outre les fanfictions, il est plus rare de trouver des pastiches mettant en scène une romance entre ces deux personnages, ce qui a été la raison principale de vouloir découvrir ce roman, et si j’ai relevé quelques points négatifs, je ressors finalement positive de cette lecture.


L’auteure se montre fidèle à Arthur Conan Doyle sur plusieurs points : au niveau de l’écriture : c’est fluide, simple, on tourne les pages à un rythme régulier, comme lors d’une nouvelle du canon. Ensuite, ses personnages sont crédibles, on reconnaît Sherlock Holmes et le docteur Watson même dans ce contexte, sans donner de rôle de dominant ou de dominé dans le couple, et sans la plupart des clichés que l’on retrouve régulièrement dans les romans M/M, et l’auteure réussit à nous rendre crédible une romance entre Holmes et Watson. Des adaptations comme la série Granada, BBC Sherlock ou encore les films de Guy Richie ont pris à cœur de rendre justice à l'amitié qui lie ces deux personnages. Avec la dévotion et tout l'attachement qu'ils se portent, on ne peut donc très bien envisager que ces sentiments deviennent, sous la plume d'autres auteurs, beaucoup plus tendres et passionnels. J'ai pris beaucoup de plaisir à voir cette tension amoureuse se former pour aboutir progressivement à une histoire d’amour, sans mièvrerie mais avec beaucoup de tendresse, de complicité et de passion [spoiler] le mariage m’a cependant semblé tout à fait inutile, et que l’auteure allait un peu loin dans sa romance, mais ce n’est que mon avis personnel [/spoiler].


À l’instar du canon holmesien, Watson demeure le narrateur mais il est davantage représenté, car il ne s’agit pas ici d’une histoire qu’il adresse à ses lecteurs, et il est autant mis en avant que Holmes, avec ses qualités comme ses défauts, ses charmes, ses traumatismes (ses cauchemars et ses blessures d’après guerre), sa bravoure, sa loyauté. Avec Holmes, il est le personnage central du roman, dépeint comme un personnage avec plusieurs facettes. Jeune vétéran, il doit se réhabituer à la vie civile sans que rien ne l’y attende, seul avec ses traumatismes, jusqu’à ce que sa rencontre et la cohabitation avec Holmes ne redonnent du goût et un sens à sa vie, alors qu’il devient progressivement son ami et son associé, au delà du simple colocataire. C’est un personnage loyal, ouvert, brave, dont la bonhomie fait qu’il attire les gens vers lui. Il est autant mis en avant que Holmes, avec ses qualités, son originalité, ses bizarreries, son incroyable intelligence, et ça fait plaisir ! Car si j’apprécie énormément Sherlock Holmes, j’aime tout autant Watson et j’ai horreur de ces pastiches qui l’oublient ou le ridiculisent.



Doctoring, de Sadyna (DeviantART)



L’histoire prend place durant les sept premières années de vie commune d’Holmes et de Watson, ce qui comprend donc les deux premiers romans du canon. L’auteure a su reprendre les éléments du canon, d’Une Étude en Rouge et du Signe des Quatre sans s’attarder longuement sur les détails que l’on connaissait déjà, et de nous concocter également une enquête ma foi pas déplaisante à suivre, sur un groupe de cambrioleurs (hélas, pas d'Arsène Lupin en vue...) même si elle a surtout servi à développer et faire évoluer la relation entre nos deux personnages. J’avoue avoir été également curieuse de la façon dont l’auteure allait traiter l’histoire du Signe des Quatre, puisque, dans le canon, c’est dans ce roman que Watson rencontre son épouse, Mary Morstan. J’ai été soulagée de voir que l’auteure n’a pas dépeint Mary de façon négative, mais en a fait un personnage très attachant, tout en installant une relation d’amitié et de confiance entre elle et Watson qui ont trouvé en l’autre leur propre miroir, et de nous peindre une amitié homme/femme profonde et touchante, même si l’on a pas échappé au cliché de l’autre amant jaloux et du manque de communication déclenchant des malentendus et des disputes causées par ces malentendus et le manque de communication.


Bien-sûr, l’auteure ne pouvait pas écrire une relation homosexuelle entre Holmes et Watson sans évoquer l’homophobie à l’époque victorienne qui a rendu illégal l'homosexualité, la punissant d'acte emprisonnement, comme Oscar Wilde en a fait les frais. L'auteure ne pouvait donc pas passer outre cet aspect historique qui revient, de ce fait, au cours de l'histoire, nos deux personnages devant être prudents et être amenés à utiliser ruses et parfois même sacrifices pour espérer rester ensemble. J'ai été toutefois très surprise de découvrir des personnages assez ouverts d'esprit pour accepter la relation secrète entre le détective et le docteur, tandis que d'autres le sont moins, à savoir [spoiler] l'inspecteur Gregson et Mycroft Holmes. J'avoue avoir tiqué sur ce dernier point. Mycroft étant un personnage que j’aime beaucoup, le voir ainsi “maltraité” et rejetant son frère par homophobie m’a dérangé, d’autant plus que (mais ce n’est que mon avis personnel) je pense que même si Mycroft désapprouverait, il ne serait pas aussi violent [/spoiler]. Heureusement, l’auteure a su prouver que ses personnages n’étaient ni blancs ni noirs mais tout en nuance, et qu’il y avait toujours une chance de se racheter, d’évoluer. J’attends de voir s’il en sera de même pour d'autres personnages...



Outre quelques clichés, j'avoue avoir vu venir un ou deux plot twists plusieurs chapitres en avance, toutefois ça ne m'a pas vraiment dérangé au cours de ma lecture. D'ailleurs, le roman s'achève sur un très bon point en mentionnant un personnage emblématique du canon holmesien, et avec la découverte que l'auteure allait consacrer deux autres tomes à cette série, je sais que c'est avec grand plaisir que je lirai la suite !



Trouble you for a match?
de elaby (DeviantART)


— Comment va-t-il ? demanda Mycroft en changeant de sujet.  
— Il devrait manger plus, fumer moins et baisser sa consommation de cocaïne, mais à part ça, plutôt bien, je pense. Il vient de terminer une nouvelle monographie sur l’étude comparée des semelles de bottes anglaises et étrangères, il a failli mettre le feu au tapis hier en tentant une manipulation réservée à des spécialistes dans un laboratoire et il a résolu trois enquêtes particulièrement intéressantes depuis le début du mois.  
Mycroft sourit. 
— Je vois. En pleine forme, donc.

jeudi 25 novembre 2021

Les amants de la mer de Chine - Eve Terrellon.

Shanghai, 1861. Dans une Chine ravagée par les guerres de l'Opium, Jonathan se retrouve livré à lui-même lorsque sa mère disparaît sans laisser de traces. Confié aux bons soins d'un orphelinat tenu par un couple de britanniques, c'est là qu'il fait la rencontre qui bouleversa sa vie. À peine plus âgé que lui, Bao est le fils du joaillier le plus réputé de Shanghai. Celui-ci tombe immédiatement sous le charme des longs cheveux blonds et de la discrétion du jeune orphelin. 

Les années passant, cette amitié d'enfant se transforme en une passion d'une toute autre nature que rien ne démentira. Mais en dépit de la bénédiction d'un mystérieux dieu et de ses guerriers dragons qui semblent veiller sur eux, secrets, tragédies et duperies n'auront de cesse de séparer les deux amants. 

Des palais de Shanghai jusqu'aux confins les plus reculés de la jungle chinoise, Bao et Jonathan devront apprendre à ne compter que sur eux-mêmes pour percer le secret de Qinqiè Aiqing. Et, pourquoi pas, enfin découvrir cette terre promise à ceux dont la société réprouve les amours ?




Je n’avais pas prévu cette lecture, j’ai cédé à la curiosité avec comme intention initiale de lire quelques pages pour me faire une idée. Je ne m’étais pas attendue à le dévorer en deux jours !

Nous suivons l’histoire de Bao et de Jonathan.

Jonathan est un jeune garçon d’origine anglaise que les aléas du destin placent rapidement dans un orphelinat en plein cœur de la Chine du XXe siècle. Ses yeux verts et sa chevelure blonde, qu’il porte longue et tressée ou nattée, ne laissent personne indifférent, et suscitent la fascination sinon la méfiance auprès de ses pairs. C’est un jeune garçon cultivé et parfaitement au fait des coutumes chinoises, parlant aussi bien l’anglais que les différents dialectes chinois… Le fait qu’il soit un étranger n’est pas son seul défaut aux yeux de son entourage. Malgré sa discrétion ainsi que son caractère solitaire et renfermé, il fait parler de lui dans tout Shangai et jusqu’en Occident de par sa particularité d’étranger devenu Chinois, mais aussi de par sa relation avec Bao, fils du bienfaiteur de son orphelinat et héritiers d’un des plus grands joailliers de Chine. Leurs tendres sentiments d’amitié se transforment, au fil du temps, en sentiments amoureux forts et profonds, ce qui n’est pas pour plaire à tout le monde… Dès leur jeunesse, Bao et Jonathan placent leur relation sous la protection d’un dieu ancien, Qingié Aiqing, un dragon ayant pris une apparence humaine et qui se veut protecteur des amours impossibles, promettant à tous les amants en peine un lieu caché où ils peuvent vivre leur amour au grand jour. Bao et Jonathan sont persuadés que la légende est réelle et espèrent bien trouver ce monde utopique un jour… 

J’ai aimé cette immersion dans la Chine du XIXe siècle. Je ne connais pratiquement rien à cette période historique dans ce pays, ainsi je ne saurais dire si l’auteure a su dépeindre fidèlement la Chine à cette période, toutefois il m’a semblé qu’elle s’est fondée sur quelques bases historiques plutôt solides et j’ai aimé en savoir un peu plus sur les coutumes chinoises ainsi que le contexte historique des guerres d’Opium et les conséquences en Chine. La mythologie présentée est également intéressante, autour de cette divinité s’incarnant en dragon et veillant sur les personnes dont l’amour est réprouvé, cette terre secrète où les amants peuvent s’aimer librement.

J’ai aimé suivre Bao et Jonathan ainsi que l’évolution de leur relation, voir leur amitié d’enfance se transformer en amour, et être témoin de toute la dévotion qu’ils se témoignent, les aventures et sacrifices qu’ils ont dû faire face pour préserver leur relation. J’ai bien aimé Bao. Comme nous ne connaissons pas son point de vue, il semble plus énigmatique que Jonathan, et c’est un jeune homme qui porte le poids de son rôle et de ses responsabilités d’héritier d’une noble famille ancestrale. J’ai également aimé la douleur et la dévotion qu’il semble ne garder que pour Jonathan et, oui, aussi guimauve peuvent-ils être, j’ai aimé ses nombreux surnoms pour Jonathan.

Après, j’ai certaines choses à redire concernant Jonathan. Il a des moments d’abattement assez chroniques et ne fait pas vraiment d’effort pour avoir d’autres liens à part Bao. Pendant une bonne partie du roman, il ne cherche à s’attacher à personne, même des personnes cherchant à le défendre, lui parler, lui donnant un petit côté « grande dame », froide et distante. Il s’isole volontairement, ne veut se mêler de rien qui ne soient ses affaires et sa relation avec Bao, et j’ai souvent regretté qu’il ne soit pas très débrouillard dans le sens où ça rejoint un cliché du genre M/M : le personnage qui s’éloigne de son amant suite à une dispute, pour vivre sa propre aventure, mais il est naïf et ne se débrouille pas si bien, et c’est son amant qui doit le tirer d’affaire. Il est souvent pris au jeu de ses propres émotions, si bien que ça lui joue souvent des tours. Après, je n’irais pas jusqu’à dire que Jonathan est un personnage passif car il y a des scènes où il sait faire preuve de courage et on le sait prêt à tout par dévotion pour Bao. Et ça, on ne peut pas y rester insensible. Mine de rien, ils sont mignons nos tourtereaux.

Jonathan demeure un personnage intéressant de par sa “dualité”. Anglais né en Chine, orphelin dès le plus jeune âge, éduqué dans le respect de la culture chinoise dont il est davantage pétri que la culture anglaise. Cela fait de lui un personnage très particulier aux yeux d’une société très divisée entre les Chinois de souche et les occidentaux qui tentent de cohabiter avec eux, ce qui n’est pas une mince affaire dans un contexte qui se situe après les guerres de l’opium, et il évolue dans une société pétrie de manigances et on en manque pas ! On a des révélations assez intéressantes sur le passé de Jonathan, le père de Bao, les manigances à la Cité Interdite, des complots, trahisons, secrets dévoilés, ce qui a rendu la lecture plus palpitante et intéressante…  

Un autre bémol que j’ai noté était la présence de quelques fautes d’orthographe, sans doute des erreurs d’inattention de la part de l’éditeur. J'ai tout de même beaucoup apprécié ma lecture, et c'est une histoire que je relis encore régulièrement en ce moment et que je relirai encore avec plaisir.


— As-tu envie que je te montre le gardien secret de l’orphelinat ? lui proposai-je, en refoulant ma timidité.

Intrigué, il me suivit dans le dédale de bâtiments qui délimitaient le fond du jardin. Alors que nous progressions, je lui expliquai que ces constructions s’élevaient à l’emplacement d’un ancien temple. Seul un vieil autel subsistait de ce passé révolu. Fier de mon savoir, je l’entraînai derrière un muret camouflé par des arbustes. Là, se dressait le vestige du dieu tutélaire que je désirais lui présenter, et dont tout le monde paraissait avoir oublié le nom.

En l’apercevant, Bao marqua un arrêt surpris et appréciateur. Cachée des regards, une statue en terre cuite s’érigeait sur un socle de pierre soutenu par deux dragons couchés. Un petit auvent de tuiles rondes la protégeait des intempéries. Aussi grande qu’un adulte, elle représentait un très bel homme, coiffé d’un chignon haut, et vêtu d’une longue tunique qui laissait apparaître ses pieds nus. D’un geste à la grâce étudiée, il tendait une de ses mains en avant, et semblait sur le point d’offrir quelque chose que dissimulait son poing fermé. Mon nouvel ami s’inclina avec respect devant la sculpture.

— Sais-tu qui est ce dieu ? me demanda-t-il, en relevant les yeux au bout de quelques instants.

Impressionné par sa déférence, je répondis simplement en secouant négativement la tête.

— Puisque nous venons de nous rencontrer, nous dirons que c’est notre dieu protecteur, décida-t-il. Et pour sceller notre amitié, nous allons lui rendre hommage. Nous le ferons chaque fois que nous nous reverrons. Cela nous portera chance.

jeudi 18 novembre 2021

Frères de tranchées - Marc Ferro, Malcolm Brown, Rémy Cazals et Olaf Mueller.

A l'hiver 1914, après plusieurs mois de marche, des soldats se sont trouvés immobilisés dans des tranchées improvisées. De chaque côté, l'ennemi a pris un visage. A la moindre pause, il boit, il rit. Bientôt, d'une ligne à l'autre, on s'envoie chocolat, cigarettes, on partage alcool et bière sans s'occuper de la couleur de l'uniforme, à l'Est comme à l'Ouest. 

Cette manière d'oublier la guerre, le temps d'un Noël ou d'une fête de Pâques, c'était aussi une façon de l'humaniser quand les ennemis se retrouvaient frères. Mais la guerre ne les a pas oubliés, elle a sanctionné les auteurs, censuré les récits, gommé les souvenirs jusqu'à les réduire à des faits divers, symptômes des malheurs du temps.

Les textes de ce livre, rédigés par les meilleurs spécialistes, font à nouveau entendre les raisons et les échos de ce cri poussé contre des offensives inutiles par des combattants valeureux, qui n'en pouvaient juste plus.



Depuis que j'ai vu le film Joyeux Noël (Christian Carion, 2005), j'ai découvert l’existence des trêves de noël pendant la Première Guerre Mondiale, qui ne cesse d’attiser ma curiosité. Il existe cependant peu d'ouvrages à ce sujet, à ma connaissance. Ce livre est l’un d'entre eux et propose toute une série de témoignages sur ces soldats qui ont fraternisé à l’occasion de Noël.


Le livre se divise en quatre parties d’un auteur différent qui traite, à sa manière, des trêves de Noël.


Un joyeux entracte se concentre sur les fraternisations entre soldats allemands et soldats anglais et écossais, essentiellement sur la période de Noël. Ça commence souvent par des chants où les soldats sont rejoints ou applaudis par l’autre camp, ou qui déclenchent tout simplement la curiosité. On tâte le terrain, on se rapproche avec hésitation, on s’échange du tabac, des cigarettes, de l’alcool, un peu de nourriture, voire même des journaux. Les soldats font des parties de football, ils laissent tomber les armes pour fêter Noël dans la paix et la camaraderie. C’est une fraternisation qui est plus naturelle chez les Anglais et Ecossais qui ne partagent pas la même animosité que les Français pour les Allemands (rappelons-le, les Français gardent un souvenir vif de la guerre de 1870 où Paris fut envahie et l’Alsace-Lorraine appropriée par les Allemands), ce qui entraîne parfois la colère de la population française qui ne comprend pas pourquoi leurs alliés fraternisent avec leur envahisseur. L’auteur nous parle de nombreux témoignages de fraternisations qui ont eu lieu à Noël 1914, voire même à Pâques 1915, et d’autres qui ont suivi dans les années suivantes, mais qui n’ont pas eu le même impact que les trêves de Noël 1914 à cause des représailles des supérieurs et à cause de l’évolution de la guerre.


La seconde partie, Français et Boches parlent ensemble, la plus longue, traite des fraternisations entre soldats français et soldats allemands. Il s’agissait parfois de fraternisations qui ont eu lieu avant la période de Noël, lorsque les soldats avaient conclu l’accord de travailler sur leurs tranchées sans craindre de se faire attaquer par le camp adverse ; ou bien, ils avaient décidé d’une trêve pour pouvoir enterrer leurs morts. Parfois, il s’agissait juste de s’envoyer des piques et des insultes, qui sont vite devenues un jeu entre les deux camps qui s’en amusent et rient. Il y avait bien-sûr également les trêves pour Noël, plutôt semblables à celles décrites dans la première partie, avec des échanges de vin, de journaux, de cigarettes, de pain, de tabac, des chants de Noël également. Ce sont des fraternisations qui n’ont pourtant pas été faciles car il y a une longue animosité qui existe entre ces deux peuples, au moins depuis la prise de l’Alsace-Lorraine, sans compter que l’armée allemande a envahi le territoire français pendant la guerre. Toutefois, ces sentiments anti-allemand sont parfois remplacés par la lassitude qui s’installe alors que les soldats s’enterrent dans les tranchées. La guerre des tranchées a entraîné beaucoup de lassitude parmi les soldats qui vivaient dans la boue, le froid, la misère. Peu à peu, l’ennemi n’est plus l’autre mais un camarade d’infortune. Ces “pauvres Boches” sont dans la même misère qu’eux, ils sont comme eux, ils sont las et fatigués. L’ennemi devient “camarade” et, malgré la barrière de la langue, ils parviennent à communiquer et partager des moments de paix et de camaraderie… même si de nombreux soldats soupirent “Ah, s’ils pouvaient parler le Boche !”



Illustration de The Illustrated London News représentant une scène de fraternisation
entre soldats anglais et allemands (Janvier 1915)



Brother Boche, la troisième partie, est un peu plus diversifiée. L’auteur parle de quelques cas de fraternisations entre soldats italiens et soldats autrichiens, entre soldats anglais et soldats allemands, quelques exemples de trêves franco-allemandes également. Il y a une scène amusante et intéressante à découvrir dans laquelle l’auteur parle de soldats allemands et français qui avaient convenu de faire tirer canons et autres armes à des heures précises, afin de pouvoir se réfugier dans leurs abris tranquillement, et sans que le camp attaquant ne cherche véritablement à toucher l’ennemi. Ces tirs étaient si bien réglés que les soldats pouvaient déterminer l’heure de cette manière. Lorsque des tirs retentissent en dehors des heures convenues, du côté français, les Allemands s’écrient alors “Ce ne sont pas nos Français !”. Cette partie aborde également davantage les répercussions et conséquences de ces fraternisations lorsqu’elles étaient découvertes, en passant au tribunal jusqu’à la propagande. Ainsi, nous avons le cas d’un soldat italien traduit en justice et condamné pour avoir tout simplement adressé la parole à un soldat allemand, sans l’avoir attaqué. Les troupes étaient parfois déplacées ailleurs ou dissoutes. À la fin de la guerre, ces trêves sont tues; il y a une volonté de la part de la presse et du gouvernement de représenter le soldat comme un martyr, une victime de la guerre. Le soldat est représenté comme un héros, un martyr qui s’est vaillamment combattu, sans relâche, avec courage, malgré la misère. On comprend que les fraternisations auraient tâché cette image du soldat martyr que la propagande cherche à montrer.


La dernière partie, la plus courte, Russie : fraternisations et révolution, se concentre sur les fraternisations auprès des Russes. Un sujet intéressant, d'autant plus qu'on parle très rarement des Russes lors des trêves de Noël, toutefois je n'ai pas réussi à m'y intéresser, compte-tenu du fait que l'auteur parle davantage des changements politiques qui ont eu lieu en Russie à cette époque, avec la chute du tsarisme, la révolution, le changement de régime. Même si l'auteur évoque des cas de fraternisations, j'ai davantage eu l'impression que ce sujet était passé en second plan.


"Si je savais parler le boche, je pourrais converser avec eux, car je les entends jacasser à côté de moi à chaque instant. Je n'ai d'ailleurs que cela pour distraction, car ici on est plongé dans le néant (...) On se cause mais on ne se comprend pas beaucoup, on dit souvent Camarades, cigarettes, tabac, cognac."

(...) Dans tous les cas, se serrer la main est un signe fort et les échanges de produits, qui se font sans monnaie, peuvent aussi s'effectuer sans beaucoup de paroles.


Frère de tranchées est un ouvrage riche en anecdotes sur le sujet méconnu des trêves de Noël. C'était une lecture très enrichissante, bien qu'assez laborieuse, compte-tenu du nombre d'anecdotes. Il s'agit d'ailleurs d'une seconde, voire troisième tentative de lecture pour réussir à achever l'ouvrage car la multitude d'exemples et de témoignages peut devenir lassant à la longue. Peut-être faut-il prendre le temps de le lire, le reposer puis le reprendreToutefois, je ne regrette pas d'être venu à bout de ma lecture car c'est un livre intéressant à découvrir et qu'il nous permet de découvrir un aspect méconnu de la Première Guerre Mondiale et les exemples et témoignages ne rendent ce document que plus vivant.


J'ai été fascinée de découvrir ces extraits de lettres et journaux de soldats racontant ces moments de rapprochement à Noël. Des fraternisations qui ne sont pas à l'initiative de l’armée ou de l’église mais bien des soldats. On a des moments qui vont de la simple conversation à une vraie camaraderie, malgré la barrière de la langue, malgré les risques encourus (l'ennemi est-il sincère dans sa demande de fraternisation ?) et quoi de mieux qu'à Noël, fête commune à tous (ou presque) et qui entraîne facilement l’harmonie et la paix, avec des chants de noël. Bien que laborieuse, ce fut une lecture enrichissante et une étude historique intéressante à découvrir !


De fait, un siècle après ou presque, l'épisode suscite plus que jamais l'intérêt, laissant même penser qu'avec le temps la trêve de Noël apparaîtra peut-être aussi importante à sa manière que certaines grandes batailles. Elle n'a pas mis un terme à la guerre, mais elle a du moins réaffirmé cette vérité trop souvent négligée selon laquelle l'humanité ne peut survivre au bout du compte, que dans la réconciliation et non dans le conflit. Nous devons trouver le moyen de vivre longtemps sur cette planète, si nous ne voulons pas la perdre. Au cœur des ténèbres, la trêve de Noël 1914 a allumé un cierge d'espoir.


mardi 9 novembre 2021

Cold Winter Challenge, édition 2021

 


Halloween s’est achevé il n’y a qu’une semaine de ça, pourtant je rêve de Noël depuis un moment déjà et, alors que je termine le Pumpkin Autumn Challenge, je pense très fort à un autre challenge saisonnier que j’attends avec la plus grande impatience, et le voici déjà ! Le Cold Winter Challenge reprend du service pour nous aider à mieux supporter l’hiver à venir et à attendre patiemment les fêtes de fin d’année.


Le principe reste le même, c’est un challenge organisé par l’Enluminée, et qui se déroule du 1er décembre 2021 au 28 février 2022. Le but est de faire des lectures sur les thématiques de noël, l’hiver, l’avent, mais pas que ! Il y a différentes manières de valider le challenge, et j’ai choisi l’option « Flocon de Neige » où je choisi de valider deux sous-catégories par menu (normalement, c’est deux sous-catégories de deux menus différents mais j’ai un peu triché, chut) et, comme chaque année, je m’épice un peu le challenge en ne lisant essentiellement que sur les thématiques de l’hiver et noël et ce qui s’y rapproche, bien que ce ne soit pas obligé.


Pour mieux découvrir le challenge, je vous laisse le soin de découvrir la vidéo de l'Enluminée.





Voici la PAL que je me suis fixée pour le challenge, PAL que j'ai passé le dimanche à organiser, le tout accompagné de musiques de Noël !






- Un chat pour Noël, de Florence McNicoll.


C'est bientôt Noël au refuge pour chats et chiens de Battersea et Laura désespère de trouver une famille pour la nouvelle venue, Felicia, une jolie chatte noire et blanche aussi sauvage qu'affectueuse. Son petit ami, Rob, ne comprend pas pourquoi elle passe autant de temps au travail, mais pour Laura, ce refuge est bien plus qu'un simple job, c'est sa vie ! 

Alors que les fêtes approchent à grands pas, Laura fait la connaissance de neuf personnes, toutes en quête d'amour, et elle leur cherche le compagnon à quatre pattes de leur rêve. Lorsque le bel Aaron adopte Felicia, Laura se dit qu'il pourrait aussi faire son bonheur...



- Il faut parfois déplier les étoiles, d'Erika Boyer.

Tout au long de l’année, Eliott enferme ses vœux à l’intérieur d’étoiles en papier, dans l’espoir de les voir un jour se réaliser. Ils sont variés : monter tout en haut de la Tour Eiffel, avoir son BAC, manger une bonne brioche, acheter une nouvelle paire de baskets… À 16 ans, il y a tant de choses qu’il désire ! Mais quand Sora, son meilleur ami, prend sa jarre à souhaits et s’engage à en réaliser un par jour, pour se faire pardonner d’avoir encore oublié son anniversaire, Eliott n’est plus très sûr de vouloir que ses rêves deviennent réalité. Parce que dans ses étoiles, il y a aussi de grands secrets, comme l’amour qu’il porte à Sora depuis des années…

24 jours, 24 vœux et 24 chances d’être démasqué.

Décembre promet d’être agité !


- Jack et la grande aventure du cochon de Noël, de JK Rowling.


Jack est très attaché à son cochon en peluche de petit garçon. Ils ont tout vécu ensemble, les bons comme les mauvais moments. Jusqu'à cette veille de Noël où arrive la catastrophe : le cochon est perdu ! 

Mais la nuit de Noël n'est pas une nuit comme les autres : c'est celle des miracles et des causes perdues, où même les jouets peuvent prendre vie. 

Alors, Jack et le Cochon de Noël - une peluche de remplacement un peu agaçante - embarquent pour une aventure magique et périlleuse au pays des Choses perdues. Jusqu'où iront-ils pour sauver le meilleur ami que Jack ait jamais eu ?



- Norwegian Wood (A Hygge Christmas Story), de Charlotte Camden.


Une chasse au trésor de Noël en plein cœur des bois norvégiens !

Près du Cercle Polaire Arctique, un enfant rêve de rencontrer l'esprit de la forêt. Ole Svenson est obsédé par un vieux conte que lui a lu sa mère. Délaissé par un père débordé de travail, il a trouvé refuge dans un monde imaginaire peuplé de légendes, de créatures extraordinaires et d’une nature luxuriante qui l’inspire. Alors que Yule approche et que son père le réprimande une fois de trop, il décide, sur un coup de tête, de partir, seul, dans les bois, à la recherche de celui qui hante ses rêves.

Mais la nature imprévisible et la rigueur de l’hiver boréal vont s'inviter dans la quête de notre aventurier téméraire et l'emmener sur des chemins de traverse qui pourraient bien changer sa vie...


- Christmas : Le maître de la lumière, de William V. Amaral.

Il y a bien longtemps, dans un monde peuplé par les hommes, des eaux glacées et dangereuses abritaient une grande île aux paysages enneigés. Cette terre, recouverte de vastes forêts, regorgeait de ressources qui faisaient la richesse et le bonheur de ses habitants.

Mais un jour, nul ne sut pourquoi, un étrange brouillard s’empara de l’océan. Dès lors, tous les navires qui prirent le large disparurent sans jamais réapparaître et la grande nappe blanche ne semblait vouloir s’estomper.

C’est ainsi qu’au fil des années, des décennies, des siècles, l’île fut isolée du reste du monde et sombra dans l’oubli, disparaissant peu à peu des cartes, des livres, et des souvenirs…



- Winterwood : La forêt des âmes perdues, de Shea Ernshaw.

Certains disent que les bois de Wicker Woods sont magiques. Hantés, mêmes. Nora Walker, héritière d’une longue lignée de sorcière, sait à quoi s’en tenir : toutes les femmes de sa famille partagent un lien particulier avec la forêt. Et c’est ce lien qui met Oliver Huntsman sur sa route. Lorsque l’adolescente le retrouve, gelé, au milieu de ces arbres inquiétants, elle n’en croit pas ses yeux. Oliver, c’est le garçon du Camp de Redressement pour jeunes en difficulté qui a disparu en pleine tempête de neige voilà plusieurs semaines. Il devrait être mort. Et pourtant, il est là, vivant.

Nora le recueille chez elle et tombe amoureuse de lui. Mais elle ne peut s’empêcher de remarquer qu’en présence du jeune homme les bois réagissent étrangement et de se demander comment il a pu survivre à cette nuit de tempête qui aurait dû le tuer. Elle comprend que son nouvel ami cache un secret. Oliver, de son côté, est prêt à tout pour garder ses secrets enfouis. Car il n’est pas le seul à avoir disparu cette nuit-là.






- Un chocolatier pour Noël, de Hope Tienfenbrunner.


La magie de Noël. David n’y croit pas, pas plus qu’il ne croit qu’il pourrait se passer quelque chose entre lui et Nathan, qui travaille dans sa chocolaterie. Autant espérer croiser un lutin ! Après tout, Nathan est en couple et ne sort qu’avec des top models, pas vraiment la catégorie dans laquelle concourt David.

Lorsque Séraphine, sa meilleure amie, l’incite à écrire Nathan sur sa liste de Noël, David ne le fait que pour l’humour. Tout le monde sait que le père Noël n’existe pas et qu’il ne dépose pas les cadeaux au pied du sapin, même quand on a été très sage !

La magie de Noël n’existe pas. Mais ça... c’est lui qui le dit !


- La gourmandise n'est pas un vilain défaut, de A.L. Morgann.

Appelé à la rescousse, Benjamin débarque chez sa sœur et son beau-frère pour garder son neveu le temps des fêtes de fin d’années. 

Seulement, Benjamin déteste Noël. Ce qui n’est pas le cas d’Alan, qui lui, est tout le contraire. Sa boutique de confiserie et salon de thé est un véritable temple à Noël et aux fêtes de fins d’années. 

Entre son neveu et le beau confiseur, Benjamin aura bien du mal à résister à l’appel des fêtes.






- Soupinou, tomes 1 à 3, de Yuu Horii.


Tina et son frère Nicolas vivent dans un petit village cosy en Finlande. Ils y tiennent un magasin de soupe qui fait fureur auprès des habitants. 

Un jour, Nicolas voit un pissenlit qui flotte près de la fenêtre de leur maison. Il l’attrape puis l’enferme dans un bocal. Contre toute attente, la fleur se transforme en un petit être tout mignon ! Le frère et la sœur fondent littéralement devant lui et l’adoptent immédiatement. 

Affublé d’un petit pull qu’ils lui ont tricoté, Soupinou devient un membre de la famille et il va leur faire vivre plein de petites aventures toute plus drôles les unes que les autres dans Soupinou !



- Our dining table, d'Ori Mita.

Yutaka est un jeune salarié qui a excessivement de mal à tisser des liens avec ses collègues. Très introverti, il se retrouve toujours seul lors de ses pauses déjeuner. Mais allez savoir pourquoi, il est un jour invité chez Minoru et Tane, deux frères croisés dans un parc, pour leur enseigner sa recette des onigiri. 

Depuis, Yutaka mange de plus en plus souvent avec eux, et progressivement finit par attendre ces rendez-vous avec beaucoup d’impatience. Ces moments de convivialité lui permettront-ils de s’ouvrir un peu plus au monde qui l’entoure ?


- Lettres du Père Noël, de J.R.R. Tolkien.

Plus connu pour ses travaux universitaires et pour l'invention de la Terre du Milieu, J.R.R. Tolkien est aussi un formidable auteur de contes pour enfants. Comme Bilbo le Hobbit et Roverandom, les Lettres du Père Noël ont d'abord été destinées à ses trois fils et à sa fille, auxquels, chaque année, entre 1920 et 1943, Tolkien a écrit une lettre (parfois deux) prétendument envoyée du Pôle Nord par le Père Noël ou l'Ours Polaire.

Ces lettres forment un récit très prenant des aventures du Père Noël et de l'Ours du Pôle Nord, et de leurs démêlés avec les gobelins, qui plaira aux enfants, à leurs parents, et surprendra plus d'un amoureux de Tolkien.







- Le bonhomme de neige, de Jo Nesbö.

Les premiers flocons ont quelque chose de féerique. Ils rapprochent les couples dans la chaleur des veillées, étouffent les bruits, étirent les ombres et masquent les traces. Dans le jardin familial des Becker, un bonhomme de neige fait irruption, comme sorti de nulle part, sorte de croquemitaine blanc, ses grands yeux noirs braqués sur les fenêtres du salon. Le lendemain matin, la mère a disparu, ne laissant qu'une écharpe rose entourée au cou du bonhomme de neige... 

Trop de femmes en Norvège, depuis des années, n'ont plus donné signe de vie dès la première neige. Harry Hole reçoit une lettre qui lui annonce d'autres victimes. D'une sobriété étonnante, l'inspecteur va se retrouver confronté, pour la première fois de sa carrière, à un tueur en série agissant sur son territoire. L'enquête le conduira jusqu'au gouffre de la folie.


- Sous la glace, d'Agatha Christie.


Qui a dit qu’hiver rimait avec plaid, vin chaud et feu de cheminée ? Certainement pas les fins limiers de ce recueil de 12 nouvelles, pour qui l’art de passer un hiver paisible implique une méfiance absolue envers les possibles congères mortelles, repas empoisonnés, cadeaux malintentionnés et autres joyeusetés qui accompagnent les rigueurs de la saison froide.

Sous la glace rassemble dans toute leur diversité les plus grands enquêteurs de la reine du crime : d’Hercule Poirot à Miss Marple, sans oublier les plus atypiques, tels que le futé Parker Pyne ou le mystérieux Harley Quinn. Un recueil incontournable pour tous les amateurs de cosy mystery.




- Shining : L'enfant lumière, de Stephen King.

Situé dans les montagnes Rocheuses, l'Overlook Palace passe pour être l'un des plus beaux lieux du monde. Confort, luxe, volupté... L'hiver, l'hôtel est fermé. Coupé du monde par le froid et la neige. 

Alors, seul l'habite un gardien. Celui qui a été engagé cet hiver-là s'appelle Jack Torrance : c'est un alcoolique, un écrivain raté, qui tente d'échapper au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, et leur enfant, Danny. 

Danny qui possède le don de voir, de ressusciter les choses et les êtres que l'on croit disparus. Ce qu'il sent, lui, dans les cent dix chambres vides de l'Overlook Palace, c'est la présence du démon. Cauchemar ou réalité, le corps de cette femme assassinée ? ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? cette vie si étrange qui anime l'hôtel ?


- Small Spaces (T.2) Frissons au mont Hemlock, de Katherine Arden.


Survivre aux terribles événements qui se sont déroulés à Smoke Hollow a rapproché Ollie, Brian et Coco, désormais inséparables. Arrivés pour un séjour de ski au Mont Hemlock, les trois amis comptent bien profiter de chaque instant ! Mais une tempête de neige les piège à l'hôtel. Sans aucun moyen de contacter l'extérieur, ils se laissent peu à peu gagner par la peur.

D'autant qu'Ollie est persuadée d'entendre d'étranges bruits... et même de voir un fantôme ! Cette fillette qui la supplie de l'aider aurait été enfermée là et laissée pour morte. Une nouvelle fois entraîné dans les recoins sombres de l'horreur, le trio sortira-t-il indemne de cette rencontre surnaturelle ?








- Un hiver sans fin, de Kiran Millwood Hargrave.

Enfermées dans un pays au cœur d'un hiver éternel, Mila et ses sœurs se réveillent un beau matin pour découvrir que leur frère Oskar a été enlevé par de mystérieux voyageurs. Bien décidée à le retrouver, Mila va vite découvrir que tous les garçons du village ont disparu. 

Tous, sauf un : Rune, le mage.

Mila et Rune partent alors pour un long voyage à la recherche des enfants perdus. Ensemble, ils traverseront les plus hautes montagnes peuplées de loups et les plus terrifiantes régions du Nord, où le froid règne en maître.



- Un hivernage dans les glaces, de Jules Verne.


Ce matin-là, sur le port de Dunkerque, les amis de John Cornbutte étaient réunis pour assister au retour de son brick.

Alors que le navire se trouvait à quelques encablures, un pavillon noir apparut au sommet du mât...

Quelqu'un était mort à bord !

Ce fut le début d'une extraordinaire aventure dans les mers arctiques.






- Un bébé à livrer, de Benjamin Brenner.


Quand trois animaux à l'intellect limité écopent d'une mission, généralement, c'est mal parti. Mais quand ces trois-là - le canard, le lapin et le cochon - doivent livrer un bébé à ses parents, on frôle la catastrophe. La cigogne s'étant cassé une aile, voilà nos trois nounous improvisées en route pour Avignon. Oui, mais au fait, où est-ce ? Les trois compères inventent quantités de stratagèmes pour aller plus vite, s'échapper des nombreux pétrins dans lesquels ils se sont fourrés et aider au passage une famille de tarsiers à rejoindre les Philippines.


- Il faut sauver Albert (le homard prévu pour Noël), de Lise Syven.


Béatrice et Erwan filent le parfait amour à Paris, loin de Lorient, la ville d'origine du jeune homme, et de sa famille loufoque. Mais à l'approche de Noël, il doit retourner dans le bar-restaurant de ses parents. Car pour le réveillon, les Guellec se plient en quatre et n'attendent qu'une chose : la venue de leur fils chéri. 

Par amour, Béatrice accepte d'accompagner son petit ami en Bretagne. Autant dire que les retrouvailles et les présentations s'annoncent hautes en couleur... Sans compter que le festin surprise n'est autre qu'un énorme homard. Béatrice, horrifiée, découvre la bête que quelqu'un a soigneusement planquée dans le garage. En bonne vegan qui se respecte, c'est décidé, elle fera tout pour sauver Albert - le crustacé en sursis - et lui rendre sa liberté !


Voilà pour ma PAL (en même temps, ça fait déjà une belle pile !)

Bien-sûr, je m'attends à avoir des lectures surprises, celles non prévues qui vont se rajouter au challenge, ainsi que certains titres de cette PAL qui ne seront pas lus par manque de temps ou d'énergie et qui seront lu pour le challenge de l'année prochaine, en sachant que certains titres sont là parce que j'aime avoir l'embarras du choix. En tout cas, il me tarde de commencer ce challenge !

Bonnes lectures et bon challenge à tous et à toutes !