dimanche 26 août 2012

Le crime du golf - Agatha Christie.



Du même auteur :



Emprunt médiathèque.



Quatrième de couverture :

Une fois n’est pas coutume, nous suivons Hercule Poirot en France d’où M. Renauld – un homme qui semble avoir des moyens – a lancé un SOS impérieux au détective. Une limousine attendra Poirot et son ami Hastings à Calais... Sur place, pas de limousine : M. Renauld a été assassiné dans la nuit. On l’a trouvé lardé de coups de couteau, au fond d’une tombe creusée sur un terrain de golf... L’enquête ne sera pas facile : M. Renauld était discret sur son passé en Amérique du Sud ; et les deux femmes qui, aux dires des domestiques, le rencontraient souvent le soir sont de bien mystérieuses créatures... Poirot, comme à son habitude, fera son profit du moindre indice...


Mon avis :

Depuis quelques semaines, mon envie de lire du policier m'est revenue, plus particulièrement l'envie de relire Agatha Christie, en continuant de découvrir les aventures de son enquêteur belge, avec sa petite moustache, Hercule Poirot. Mais je n'avais rien à me mettre sous la dent et j'ai un peu oublié cette "envie" ; un épisode de Doctor Who mettant en scène une enquête dans laquelle se trouvait Agatha Christie m'a montré à quel point lire les romans de Dame Agatha me manquait, alors j'ai pris la voiture pour aller à la médiathèque, et deux semaines après, me voilà de retour avec ce billet sur ce roman que j'ai dévoré.

Dans cet opus, le capitaine Arthur Hastings part rejoindre, via le train, son ami à la retraite, l'ancien enquêteur de police, Hercule Poirot, à Londres. Il vient à peine de retrouver son cher ami que celui-ci reçoit une lettre de France d'un dénommé Mr Paul Renauld, qui lance un véritable SOS à l'ancien détective : sans entrer dans les détails, il annonce à Poirot détenir un secret et qu'il craint que ses jours ne soient comptés à cause de ce secret. Il sollicite donc l'aide de Poirot pour le sortir de sa situation troublante et lui demande de venir le rejoindre dans le nord de la France où une limousine l'attendra. Poirot et Hastings s'envolent donc pour la France, mais une fois arrivés à destination : point de limousine, mais l'alarmante nouvelle de l'assassinat de Mr Renauld qui aurait été attaqué en pleine nuit par deux hommes barbus...

Ce roman est le second mettant en scène Hercule Poirot et son fidèle Hastings, il se situe donc après La mystérieuse affaire de Styles ; d'autres romans de Poirot me tentaient bien plus que Le crime du golf, mais j'ai tenu à suivre un peu dans l'ordre tout de même. Finalement, c'était une très bonne aventure, Dame Agatha ne m'a jamais déçue dans ses romans policier, et je doute que ça arrive un jour. Elle parvient toujours à me surprendre et à tenir ses lecteurs en haleine. Surtout qu'Hercule Poirot s'affirme de plus en plus, l'auteur avait beau trouver ce personnage agaçant, je le trouve très intéressant et attachant, malgré ses défauts. Oui, il est orgueilleux, méticuleux, soucieux de l'ordre, il souffrirait plus d'un objet de décoration mal placé ou d'un grain de poussière sur ses vêtements que d'une blessure par balle !

Et, oui, il est secret, ne révèle pas toujours ses intentions, ne fait confiance qu'à ses petites cellules grises, comme il les appelle, durant une enquête qu'à quelqu'un d'autre, mais c'est aussi un petit bonhomme très sympathique, chaleureux, brillant, s'autorisant parfois quelques piques drôles, moqueuses... en même temps, face à l'inspecteur Giraud, je comprends. Ce type représente l'archétype même de l'enquêteur parisien mal embouché, arrogant, grossier qui met sans cesse en doute les méthodes de Poirot, mais il m'a plus fait rire qu'il ne m'a agacé... aussi irritant était-il (puis, il faut dire, la scène où Poirot reçoit un chien en récompense de ses services (car il refuse l'argent) qu'il décide d’appeler Giraud est comique :) ), voir la rivalité Giraud/Poirot était amusante. D'un côté, nous avons Giraud qui met en pratique les méthodes façon Sherlock Holmes mais de façon exagérée et ridicule, tandis que Poirot préfère utiliser sa matière grise.

Quant au capitaine Hastings... j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi Poirot se le trimbale. Oui, Hastings est gentil, tout doux, ne ferait pas de mal à une mouche, il veut bien faire... mais il est un peu crétin, pas toujours bien futé. Mais je n'ai rien contre lui, il est gentillet voilà tout. Puis Poirot, même s'il choisi de ne pas tout lui révéler dans ses raisonnements, l'aide à réfléchir, à essayer de comprendre, de raisonner. Quelques fois ça fonctionne, quelques fois... il se laisse assez emporter par son imagination très vive, son sentimentalisme comme dirait Poirot, il est souvent à côté de la plaque. C'est sans doute pour ça qu'il est le narrateur, ça ne pouvait pas être Poirot, sinon, on aurait eu la solution de l'enquête assez rapidement ! Bref, Hastings il est tout mignon et gentil, mais un peu perdu dans l'ère victorienne... voire dans les temps médiévaux, avec son âme chevaleresque et sa façon très anglaise d'être facilement shocked si une femme jure, fume, courre droit vers le danger... ce qui n'aide pas quand il tombe amoureux d'une femme avec ce caractère. Mais Cendrillon (de son pseudonyme) est un personnage intéressant, je l'aime bien, elle m'a fait une bonne impression et je me demande si on la reverra dans d'autres romans. Enfin, au moins ce qu'on peut dire, c'est que Hastings a eu son happy ending ! Le pauvre qui subit des humiliations sans broncher, la plupart du temps, a au moins eu une belle récompense...

Pour parler de l'enquête, malgré le titre, il n'y a pas trop de mention du golf, même pas beaucoup de rapport à part le fait que c'est le terrain où a lieu le crime. Un crime qui fera révéler le sombre passé de Mr Renauld en Amérique du sud qui l'a rattrapé  c'est aussi l'histoire d'une liaison amoureuse interdite, de secrets de famille, de crimes déguisés, de manigances, de la fille d'une célèbre meurtrière. L'auteur nous fait jongler entre plusieurs suspects sans que nous puissions parvenir à en tenir un seul, elle fait rendre l'identification du meurtrier impossible ; quand on pense avoir une idée, elle nous démontre à un moment qu'on a eu tord et relance une autre piste. On soupçonne presque tout le monde. Et l'auteur réussit à garder notre attention : recherches d'indices, rebondissements, revirements, fausses pistes, retour à la case départ... le tout sous un peu d'humour et de romance. Bref, une bonne intrigue, de bons personnages, de l'humour, une lecture intéressante, distrayante. Un bon roman signé Agatha Christie, pas le meilleur que j'ai pu lire, mais un bon policier, comme je l'ai dit, je ne suis jamais déçue avec un roman de Dame Agatha.


Extrait :


[Alors que Poirot est parti en urgence à Paris, le capitaine Hastings se promène dans les jardins de la demeure des Renauld et surprend une conversation entre le fils, Jack Renauld, et une jeune femme :]

Je n'entendis pas la réponse du jeune Renauld, l'attention soudain attirée par une forme étrange un peu plus loin dans la haie : un buisson aux feuilles jaunies, ce qui était pour le moins étrange en ce début d'été. Je m'avançai dans cette direction pour voir ça de plus près, mais à mon approche, le buisson recula précipitamment et m'enjoignit le silence en mettant un doigt sur ses lèvres. C'était Giraud.

Prudemment, il me conduisit de l'autre côté de la remise, hors de portée d'oreille.

- Que faisiez-vous là ? demandai-je.
- Exactement la même chose que vous : j'écoutais.
- Mais moi, je ne le faisais pas exprès !
- Ah ! dit Giraud. Eh bien moi, si.

13. La jeune fille aux yeux inquiets.

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