Réalisé par Mikael Hafström.
114 min/2h07min
Sorti en 2011.
Avec : Anthony Hopkins, Colin O'Donoghue, Alice Braga, Ciaran Hinds, Toby Jones, Rutger Hauer, Marta Gastini...
Emprunt médiathèque.
Synopsis :
Inspiré de faits réels, Le Rite suit la trajectoire d'un séminariste sceptique, Michael Kovak, qui assiste à contrecœur à des cours d'exorcisme au Vatican. C'est uniquement lorsqu'il rencontre le Père Lucas, un prêtre peu orthodoxe qui a pratiqué des centaines d'exorcismes, que l'apprenti commence à se défaire de ses préjugés. Un cas se présente bientôt à lui, qui dépasse même les capacités du Père Lucas et dont la violence terrifiante va le forcer à se remettre en question.
Mon avis :
S'il y a bien un genre de film que j'évite de regarder, ce sont les films d'horreur. Pas ma tasse de thé, sans compter que je suis facilement effrayée et limite parano le soir dans mon lit, il m'en faut peu pour me faire peur... j'étais déjà un peu traumatisée par certaines scènes de la saison une de Supernatural et par une scène du Bram Stoker's Dracula de Coppola. Mais Le Rite me tentait... peut-être parce que les histoires d'exorcisme et de paranormal m'intéressent et que ce film n'avait pas l'air d'être bien traumatisant. De plus, c'était une occasion de faire plus ample connaissance avec Colin O'Donoghue que j'ai découvert dans la série Once upon a time où il joue Killian Jones, plus connu sous le nom du capitaine Crochet, et en le suivant sur Twitter, cet homme m'a l'air d'être plutôt sympathique et agréable, j'avais envie de le découvrir ailleurs que dans Once upon a time...
Ce film suit la trajectoire de Michael Kovak. Fils d'un croque mort et croque mort lui-même, il se lasse pourtant de cette vie et souhaite changer de vie, de travail ; son nom ne lui permettant néanmoins que l'accès aux métiers de croque mort ou de prêtre, Michael se lance sans grand enthousiasme dans les études religieuses pour entrer dans les ordres et reçoit d'excellents résultats... le seul problème est son manque de foi qui lui fait envisager de lâcher ses études au bout de quatre ans. Son supérieur, le père Matthew, voyant un talent en Michael qui n'attend qu'à être connu et exploité, refuse sa démission et, tentant de le faire changer d'avis, lui suggère de s'envoler pour Rome, direction le Vatican, pour suivre des cours d'exorcisme. A contrecœur et l'esprit sceptique, Michael se pli à cette décision mais ne peut s'empêcher de tout ramener à la science et de laisser parler ses doutes et non sa foi. Remarquant cela, le Père Xavier, au Vatican, décide d'envoyer Michael chez le Père Lucas pendant ses séances d'exorcisme...
Ce film ne révolutionne pas dans le genre, ce n'est pas le premier film d'exorcisme qu'on voit et ce n'est certainement pas le dernier et si Le Rite ne figure pas parmi les films de ce genre qui sont inoubliables ou spectaculaires ou effrayants dans le genre traumatisant, je me suis surprise à aimer ce film. Ce énième film sur les exorcismes et possessions démoniaques est le tout premier que j'ai vu et je suis contente que ce soit celui-là car il ne fait pas et ne recherche pas le spectaculaire ou l'épouvante, et j'ai beaucoup aimé cet aspect. C'est en partie parce que je suis une grosse peureuse, mais aussi parce qu'il évite les clichés des films d'exorcisme classiques (je ne les ai pas vu, comme je l'ai dit Le Rite est le premier que j'ai vu, mais après en avoir tellement entendu parler et vu des extraits...), l'un des Pères le dit lui-même : non, pas de vomi vert, d'individu qui marche sur les murs ou à l'envers, rien de tout cela... même si l'on n'échappe pas à certains symptômes habituels de possession démoniaque (le possédé qui a un comportement étrange, qui est révulsé à la vue d'objets sacrés, qui parle une langue qu'il ne parle et ne maîtrise pas, une tête ou des bras, jambes qui se tordent de façon un peu bizarre).
La réalisation est, je dirais, réaliste, adroite, avec une bonne mise en scène et des acteurs crédibles. On ne remet pas en doute le talent incontesté d'Anthony Hopkins qui est passé maître dans l'art, sa réputation n'est pas à douter, il est parvenu à me donner des frissons, et je l'ai trouvé très convaincant dans son rôle de Père exorciseur. Quant à Colin O'Donoghue, je ne crache pas non plus sur son jeu d'acteur, comme je l'ai dit, c'est un acteur pour lequel je me prend d'affection. Si je l'aime en capitaine Crochet, je l'ai bien aimé dans le rôle de Michael Kovak, jeune homme qui ne recule pas face au danger et, avec ses doutes, son scepticisme, son manque de foi et son esprit scientifique, il est un peu comme nous : même face à des preuves, on se questionne toujours, on remet en cause sa foi, on doute, on préfère utiliser de logique au lieu de penser immédiatement au surnaturel. Il a du mal à y croire au début, son changement se fera petit à petit tout au long du film. C'est progressif, ça ne vient pas d'un coup. Il restera longtemps sceptique avant de se retrouver victime de visions étranges, malsaines... la vision d'un mulet noir aux yeux rouges, des bruits de pas, un rire angoissant. Il ne sait plus ce qu'il lui arrive, ce qu'il vit, ni ce qu'il fait à Rome, puis des flash-back de sa vie lui reviennent puis lui viendra la terrible évidence que le Diable existe, or dans la logique, si on croit au Diable, on croit aussi en Dieu et ce n'est qu'en croyant en Lui que Michael aura le pouvoir de chasser le démon.
- Michael Kovak (Colin O'Donoghue)
et le Père Xavier (Ciaran Hinds) -
Pourtant, ce film n'a rien d'exceptionnel, et ceux habitués aux classiques films d'exorcisme seront sans doute déçus par Le Rite car il ne fait pas et ne cherche pas l'épouvante ou le spectaculaire mais pour moi, c'est tant mieux, ce n'est pas ce que je voulais ou cherchais dans ce film et l'avantage de ce film c'est qu'il fait davantage dans la plausibilité, sans clichés, c'est réaliste (enfin, si on oublie un peu l'invasion de grenouilles, et le personnage principal qui croit voir l'espace d'un instant un mulet aux yeux rouges dans la neige), plausible... enfin, il faut dire que c'est à l'origine inspiré d'une histoire vraie. Je ne l'ai su qu'en lisant les notes de fin (là où je me suis dit "de quoiiii ? parce qu'en fait, c'est tiré d'une histoire vraie, ce truc ?"). Donc ce film est sans doute moins spectaculaire au niveau des effets spéciaux mais meilleur dans la psychologie... c'est comme... un thriller psychologique, plus qu'un film d'horreur car à part un sursaut, quelques frissons et la tension qui grimpe un peu, c'est loin d'être traumatisant. On a un combat entre la croyance et la logique, le Diable existe-t-il vraiment où est-il uniquement en chacun de nous par les actes odieux que les Hommes peuvent faire ? La source du mal ne viendrait-elle pas plutôt des péchés des hommes plutôt que d'un esprit démoniaque qui existerait et hanterait les hommes ?
Donc, le côté psychologique était intéressant, après tout, Michael n'est qu'un homme, en proie à des doutes, qui a ses incertitudes et qui, même en face du paranormal, cherchera encore des explications rationnelles ; alors même si ce genre de film n'est pas nouveau, la petite nouveauté chez celui-ci peut être le rajout d'un personnage principal plein de doute, qui ne sait pas ce qu'il y a à combattre, à affronter. Bien-sûr, c'est manichéen dans le fond, dans le sens où ne pas croire au Diable ne nous protège pas de lui mais que croire en Dieu peut nous protéger du Diable, qu'on acquiert une force pour chasser le mal, et que la foi est importante... c'est la sempiternelle lutte des serviteurs de Dieu contre le Diable et les forces du mal ! Sinon, les autres acteurs ne sont pas en reste et sont bons dans leur prestation, surtout celle qui joue le personnage d'Angelina, la journaliste ; mention spéciale aussi pour les cours au Vatican sur les démons et les exorcismes !
En conclusion : ce film ne fait pas dans l'originalité, les habitués de ce genre de film peuvent être déçus par le peu d'effets spéciaux et d'épouvante et j'imagine qu'Anthony Hopkins a eut de meilleurs rôles, l'histoire n'est pas nouvelle, ni originale mais on entre dans le vif du sujet, les deux heures se visionnent bien et sans problème, on les voit passer sans s'ennuyer et la prestation d'Anthony Hopkins n'est pas à louper, ni celle de Colin O'Donoghue qui gagne à être connu ; l'histoire est plausible, bien ficelée, le côté psychologique est intéressant, la tension est palpable... après, on aime ou on aime pas, c'est en fonction de ses goûts... et de ce qu'on croit, ou pas. Pour ma part, si ce n'était pas un coup de cœur, ce fut une agréable surprise !
- Le Père Lucas (Anthony Hopkins), Michael Kovak
(Colin O'Donoghue) et Rosaria (Marta Gastini) -
Extrait/Citation :
"Ne pas croire au Diable ne vous protégera pas du Diable."
- Le Père Lucas (Anthony Hopkins) à Michael Kovak (Colin O'Donoghue)
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