vendredi 3 décembre 2021

Il faut sauver Albert (le homard prévu pour Noël) - Lise Syven.


Béatrice et Erwan filent le parfait amour à Paris, loin de Lorient, la ville d'origine du jeune homme, et de sa famille loufoque. Mais à l'approche de Noël, il doit retourner dans le bar-restaurant de ses parents. Car pour le réveillon, les Guellec se plient en quatre et n'attendent qu'une chose : la venue de leur fils chéri. 

Par amour, Béatrice accepte d'accompagner son petit ami en Bretagne. Autant dire que les retrouvailles et les présentations s'annoncent hautes en couleur... Sans compter que le festin surprise n'est autre qu'un énorme homard. 

Béatrice, horrifiée, découvre la bête que quelqu'un a soigneusement planquée dans le garage.En bonne vegan qui se respecte, c'est décidé, elle fera tout pour sauver Albert - le crustacé en sursis - et lui rendre sa liberté !



Une lecture légère et sans prise de tête pour débuter la saison des fêtes. Je ne résumerai pas l’histoire, la quatrième de couverture le fait très bien pour moi.


Je n’attendais pas grand-chose de cette lecture, mais j’ai été plutôt agréablement surprise. J’ai trouvé intéressant que l’histoire se déroule essentiellement du point de vue de Béatrice, ce qui nous permet de découvrir, sinon d’en savoir davantage sur le veganisme, sans que Béatrice n’essaye de forcer son mode de vie aux autres personnages ou que l’auteure ne cherche à convertir de force ou culpabiliser les lecteurs et lectrices non-vegan, et j’en ai été agréablement surprise car ce serait facile d’essayer de tomber dans les leçons de morale et de culpabiliser, mais ici il n’en est rien.


C’est une histoire plutôt loufoque et originale dans laquelle l’héroïne tente le tout pour le tout pour sauver un magnifique homard bleu, qu’elle a baptisé Albert, d’un destin funeste, contre vent et marées ! … plutôt ironique lorsque l’action se situe en Bretagne. Béatrice et son petit-ami Erwan vont tenter de survivre au stress des fêtes de fin d’année en compagnie d’une famille haut en couleur, et les beaux parents sont des sacrés numéros. Régine, la belle-mère, est une femme insupportable, têtue, qui s’immisce dans la vie personnelle de ses enfants et se permet de faire des choix pour eux contre leur volonté ; quant à Patrick, le beau-père, il est du genre à se moquer facilement et il est assez réfractaire au changement et se méfie de toutes ces « modes » comme le veganisme ou le végétarisme. C’est difficile de se prendre de sympathie pour cette famille qui, même si elle a ses moments insupportables, n’est heureusement pas désespérément fichue alors que se dévoilent progressivement une volonté de réparer les fautes et une ouverture d’esprit auxquelles je ne m’attendais pas. J’ai notamment fini par m’attacher à Patrick, qui se révèle être plutôt amusant et plus sensé que sa femme, bien que j’ai trouvé son revirement assez soudain concernant le homard.


C’est aussi une histoire de Noël dans laquelle on retrouve des éléments assez classiques avec la fin assez hollywoodienne, le revirement de dernière minute, le stress des préparatifs des fêtes… J’ai bien aimé le côté assez loufoque de l’histoire, avec des scènes qui prêtent à sourire, voire même à rire [spoiler] notamment le petit vieux échappé de son Ehpad qui a eu droit à une course poursuite dans une voiture de police, ou encore Béatrice et Lucille, l’ex d’Erwan, soudainement devenue meilleures amies sous le coup de l’alcool [/spoiler] bien que je trouve le dernier chapitre plutôt inutile, n’apportant rien à l’histoire et je n'ai pas trop aimé les mentions au COVID-19, pour la simple raison que je lis pour me changer les idées et échapper à cette réalité l'espace de quelques heures, et non pour voir les personnages parler de la crise sanitaire, mais ce n'est que mon avis…


Mais au final, c’est une histoire légère, pas prise de tête, qui se lit vite et bien, avec des scènes loufoques, et une volonté de découvrir le point de vue veganisme sans chercher à convertir ou culpabiliser le lecteur. On souhaite à Albert une longue vie sous l’océan !


Elle souleva le torchon. Le homard bleu la regardait avec ses yeux noirs, brillants, innocents. Ses antennes s’agitèrent doucement. Béa étouffa un cri avec sa main : il manquait les huîtres ! La Septième Compagnie avait disparu ! Il lui fallut une minute pour digérer le choc. Albert n’était pas passé loin de la mort, elle le sentait. (...)

Depuis le rebord, en se penchant bien, elle apercevait quelques mâts osciller dans le bassin à flot. L’océan n’était pas si loin. On entendait la ville, le cliquetis des bateaux et la musique assourdie du Bar’Bar. Toujours pas de branle-bas de combat au rez-de-chaussée, les Guellec ne s’étaient encore aperçus de rien.

Un début de plan se mit à germer dans son cerveau sous adrénaline :

1. On ne l’avait pas vue kidnapper Albert

2. Si elle le relâchait sans prévenir personne, il échapperait à la mort.
3. Si elle l’exfiltrait avec discrétion, nul n’en saurait jamais rien.

Même Noël serait sauvé…

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