jeudi 30 janvier 2025

Téméraire (T.1) Les dragons de sa majesté - Naomi Novik.


Alors que les guerres napoléoniennes font rage, le jeune capitaine Will Laurence fait une découverte qui va changer le cours de sa vie.

Son vaisseau vient en effet de capturer une frégate française et sa cargaison : un œuf de dragon très rare. Les dragons sont utilisés dans les combats aériens par la plupart des nations. Mais celui que va découvrir Will n'est pas tout à fait comme les autres... Ainsi commence l'histoire d'une amitié indéfectible entre le fabuleux dragon Téméraire et son jeune pilote. Ensemble, ils vont devoir apprendre les tactiques périlleuses de la guerre aérienne.


Car la France, dirigée par un Bonaparte plus audacieux que jamais, rassemble ses propres créatures pour transporter ses troupes sur le sol britannique. Laurence et Téméraire se préparent à subir leur baptême du feu !



J’ai découvert Téméraire sous l’impulsion d’une amie d’internet de longue date, qui m’a offert ce premier tome fin 2024. Je ne suis habituellement pas attirée par les dragons, mais j’étais curieuse de découvrir cette uchronie et surtout ce mélange entre le fantastique et l’historique, ce qui n’est pas sans rappeler Les Lames du Cardinal (qu’il faudrait vraiment que je relise et continue un jour).

 

La richesse de ce roman, c’est son univers. Naomi Novik nous présente un univers intéressant et enrichissant en réinventant l’Histoire mais en y ajoutant des dragons.  J’aime toutes les possibilités que peut nous offrir cet univers et imaginer à quel point notre Histoire a pu être refaçonnée avec la présence des dragons et comment ils ont marqué l’histoire, comment ils ont été exploités. Ici, les puissances mondiales ont mis à leur service les dragons pour attaquer ou se défendre. Le contexte posé est celui des guerres napoléoniennes et Napoléon Bonaparte donne bien du fil à retordre aux Anglais, peuple qui résiste encore et toujours à l’envahisseur (tiens, ça me rappelle quelque chose ça…).

 

J’ai aimé aussi découvrir les différences races de dragons avec leurs particularités, que ce soit niveau physique, pouvoirs, capacités, etc. J’ai été intriguée, comme Laurence, de la véritable nature de Téméraire et découvrir quel type de dragon il est et ses caractéristiques. C’est un univers qui offre plein de possibilités et de promesses, et qui s’étoffera sans aucun doute dans les prochains tomes. J’aime aussi que les dragons ici ne sont pas « que » des bêtes que l’on chevauche, qui grondent ou crachent le feu. Non, les dragons du roman sont des êtres sensibles, instruits et intelligents. Ce sont des personnages à part entière et je me suis attachée à eux, que ce soit Téméraire ou les autres. J’ai aussi aimé qu’il y ait aussi bien des aviateurs hommes que femmes. Un peu d’évolution des mœurs avant l’heure !

 

L’autre richesse du roman, c’est la relation entre Laurence et Téméraire. Laurence n’était pas destiné à s’occuper de Téméraire mais le destin (ou plutôt le dragon) en a décidé autrement, et Laurence change radicalement de vie. Alors qu’il était capitaine dans la marine, il se retrouve avec un béb… dragon à charge et change de voie pour devenir aviateur et suivre un entraînement, en compagnie de Téméraire, au fort Loch Laggan pour servir l’Angleterre sur le plan aérien…. Et ne manque pas de mal se faire voir de ses compagnons des airs (pensez ! Un p’tit gars de la marine qui veut s’envoyer en l’air ? Et en plus Môssieur Laurence n’a pas du attendre pour son dragon, à l’inverse des autres. Elle est où la justice ??)



On peut résumer la relation Laurence/Téméraire dans le tome 1
de cette façon !


Téméraire était alors, au début, un inconvénient pour Laurence, mais celui-ci s’attache bien vite à son dragon, allant même jusqu’à lui faire la lecture, lui offre des bijoux, lui donne le goût des bains, lui raconte les batailles qu’il a faites… En d’autres termes, il fait de Téméraire un dragon choyé, jusqu’à rendre envieux les autres dragons qui s’en vont quémander à leur humain les mêmes attentions, au désarroi des humains, ce qui était assez hilarant à voir.

 

La loyauté et la dévotion qui lient très vite Laurence et Téméraire sont vraiment touchantes. Ils deviennent très vite l’univers de l’un et de l’autre et ne peuvent s’imaginer séparés. Ils sont prêts à tout l’un pour l’autre et on devine que leur relation ne deviendra que plus en plus forte dans les prochains tomes.

 

En eux-mêmes, nos personnages principaux sont attachants. C’est impossible de ne pas aimer Téméraire. Notre gros lézard a un sacré caractère et une propension à dire tout haut ce que certains n’oseraient même pas penser même pas tout bas (ce qui ne manque pas de surprendre son british d’humain). Il est instruit, très franc, n’hésite pas à critiquer lois et règlements des humains, et on ne lui donne pas tort ! Il aime n'en faire qu'à sa tête et devra souvent se faire tempérer.

 

Laurence est aussi un protagoniste attachant et assez hilarant par certains aspects. Il pense être un gentleman anglais poli, réservé et au sang-froid, et agir en tant que tel, ce qui est le cas la plupart du temps, mais en réalité, un rien peut l’offenser au sujet de sa personne, de son dragon ou de l’Angleterre. S’il nous semble de prime abord antipathique, british jusqu’au bout des ongles avec son flegme, il se révèle avoir son petit caractère. Il garde malgré tout son côté un peu coincé et fermé et « oh so shocking » que je trouve tout simplement hilarant, et sans nul doute que notre cher Laurence va évoluer au fil des tomes.



Laurence et Téméraire (source)

Concernant l’histoire en elle-même, ce qui m’a beaucoup manqué est l’action. Il ne se passe pas grand-chose en termes d’action ni même de rebondissements dans ce tome, ce qui peut être excusé par le fait qu’il s’agit d’un tome de mise en place. Ce tome nous pose le contexte et les bases de l’histoire. Nous avons donc droit à la rencontre entre Laurence et Téméraire, de la découverte de son œuf jusqu’à son éclosion, le lien qui se met en place entre humain et dragon, puis l’éducation de Téméraire et Laurence car ils sont aussi novices l’un que l’autre dans ce domaine. Fort heureusement, nous avons une belle scène de bataille à la fin du roman.

 

Toutefois, le rythme reste assez peu inégal ; je le trouve tantôt long, tantôt avec des passages pleins de rebondissements ou tout simplement avec des échanges ou des scènes intéressantes. Je m’attendais à ce qu’il y ait une intrigue, mais il ne se passe pas grand-chose, en dehors du changement de vie de Laurence et les entraînements au fort. Après, comme je l’ai dit, ce tome est vraiment une mise en contexte, il prend le temps de mettre en place son univers et la relation Laurence/Téméraire avant que de plus gros enjeux n'arrivent dans les prochains tomes.



J’avoue être restée quand même sur ma faim. Je ne suis toutefois pas récalcitrante à lire la suite, surtout si l’action et les rebondissements sont au rendez-vous, et puis si on a la promesse de voir Napoléon Bonaparte pointer le bout de son nez, je dis oui ! Imaginer Napoléon avec un dragon… voilà une image plus qu’intrigante que je serais curieuse de découvrir ! Et puis, imaginer Napoléon franchissant les Alpes à dos de dragon (et pas à dos de cheval comme dans la célèbre peinture), c'est tout à fait plausible dans cet univers et la peinture ferait un malheur dans un musée ! Je me demande même s’il n’existerait pas un fanart ou deux reproduisant ce schéma…



Au final un premier tome intéressant, malgré son rythme inégal. Je retiendrai surtout la relation Laurence/Téméraire qui est très belle et l’univers riche qui nous présente une uchronie originale et intéressante, et qui ne demande qu’à s’étoffer dans les prochains tomes. Je n’ai pas été entièrement convaincue donc mais je lui reconnais ses qualités et ses bonnes idées. Je lirai bien volontiers la suite, mais elle ne rentre pas dans mes priorités de lecture.


- Berkley, dit l’homme. Écoutez, quel genre de sottises avez-vous été fourrer dans la tête de votre dragon ? Mon Maximus grommelle depuis ce matin qu’il veut qu’on lui donne un bain et qu’on lui retire son harnais ; ridicule.

- Je ne crois pas ridicule, monsieur, de me soucier du bien-être de mon dragon, répondit doucement Laurence, les mains crispées sur ses couverts.

Berkley lui lança un regard noir.


samedi 18 janvier 2025

Monstrueuse tempête - Fabien Fernandez.


Un chalet isolé en pleine montagne, une tempête qui démarre et un monstre qui rôde... Ces vacances au ski s'annoncent vraiment mortelles !

Comme chaque année, les familles de Théo et Mati se retrouvent pour passer les vacances de février à la montagne. Mais cette fois, tout est différent pour Théo. Surtout ses sentiments pour Mati, qu'il ne voit plus comme une simple amie d'enfance...

Et à peine arrivés, les deux ados se retrouvent seuls dans le chalet isolé. Alors qu'une tempête éclate, que les bourrasques de vent et les chutes de neige n'en finissent plus, le courant se coupe et leurs parents restent bloqués au supermarché ! Ce que Mati et Théo ne savent pas encore, c'est qu'un monstre avide d'émotions rôde dans la vallée...

Vont-ils se rendre compte que "Ça" se trouve déjà à l'intérieur du chalet ? Vont-ils mettre un terme à ces non-dits sentimentaux entre eux deux ? Et surtout, vont-ils survivre d'ici le retour de leurs parents ?


Monstrueuse tempête est un roman jeunesse d’épouvante qui n’est pas sans rappeler les Chairs de Poule de notre enfance. Nous suivons deux adolescents qui voient leurs vacances à la montagne prendre une tournure beaucoup plus effrayante lorsqu’une mystérieuse créature, aussi intelligente que dangereuse, se réveille d’un long sommeil et part en quête de nourriture… et ces deux jeunes humains présentent, pour elle, un morceau de choix !


Ce roman ne me laissera pas un souvenir mémorable, bien que la lecture fut divertissante. J’ai bien aimé le monstre que nous a concocté l’auteur pour effrayer ses lecteurs. La créature se désigne comme étant Ça, elle est très intelligente, capable de se métamorphoser, et elle aime jouer sur la peur de ses proies avant de les manger car cela leur donne de la saveur. Elle n’est donc pas sans rappeler Pennywise, le célèbre clown dans Ça de Stephen King. La nature de la créature reste un mystère. Le dessin sur la couverture suggère qu’il s’agit de Krampus mais toutes les interprétations sont possibles.


D’ailleurs, il est intéressant de noter que le roman alterne entre les chapitres du point de vue de nos adolescents et les chapitres avec le point de vue du monstre, ce qui nous permet de savoir ce qu’elle pense, comment elle compte piéger ses proies et leur faire peur, comment elle apprend de ses erreurs et essaye de s’adapter.


Toutefois, même s’il s’agit bien d’un roman horrifique, j’aurais apprécié des trigger warning, au moins pour [spoiler] la présence de mort et maltraitance animale, heureusement que le chien a survécu, même s’il a pris cher ! [/spoiler]


Les références à Stephen King sont d’ailleurs nombreuses, on sent l’amour de l’auteur pour le maître de l’épouvante, car les personnages le citent souvent, mais aussi Lovecraft et un peu Harry Potter également. Ça, Cujo, Cthulhu, etc. De petits clins d’œil sympathiques !


Quant à nos personnages, ils font l’affaire et remplissent bien leur rôle, sans pour autant être mémorables. Cela dit, j’admire leur courage et leur débrouillardise, même si je trouve qu’ils ont accepté trop vite l’idée que le monstre existe et le fait qu’ils arrivent à garder la plupart du temps leur sang-froid. Soit est-ce une solution de facilité pour l’auteur, ou alors c’est dû au fait que nos deux adolescents connaissent très bien les codes des films d’horreur, et savent quelles décisions il ne faut surtout pas prendre !


Il y a aussi une petite romance assez mignonette avec Théo qui nourrit des sentiments pour Matilda, ou « Mati » comme elle est désignée dans le roman, son amie d’enfance mais il tait ces sentiments car il n’est pas sûr de leur réciprocité. Les dangers qu’ils rencontrent vont les amener à se rapprocher davantage et trouver en l’autre une source de réconfort à travers la peur.


Malgré tout, tous les ingrédients d’un huis-clos efficace sont là : un chalet isolé en pleine montagne, une forte tempête qui démarre, un monstre qui rôde… Le tout qui donne une situation oppressante et anxiogène. Malgré tout, l’intrigue n’aura pas réussi à m’arracher quelques frissons, et j’ai trouvé le dénouement trop rapide.


Un roman jeunesse d’épouvante plutôt sympathique, mais qui ne me laissera pas un souvenir mémorable, mais je pense que le roman n’aura aucun de mal à plaire au lectorat auquel il se destine !


vendredi 10 janvier 2025

Le miraculeux Noël de George Bishop - Catherine Doyle.


Une réécriture magique d'Un chant de Noël de Charles Dickens.

Depuis le décès de sa mère, la vie de George n'est pas très joyeuse. Son père, qui s'est plongé dans le travail, n'a jamais de temps à lui accorder, et encore moins à Noël.


Mais lorsque George découvre une mystérieuse boule à neige dans un magasin étrange, sa vie bascule. Le soir même, une drôle de lutine et un renne violet débarquent chez lui pour les embarquer son père, sa mamie et lui dans une folle aventure...


Les voilà propulsés dans les Noëls passés, présents et futurs !



Bien que Noël soit passé (sans doute le mois de décembre le plus court de l’histoire des mois de décembre), cette lecture m’a permise de rester un peu dans cette ambiance de fête et de magie.


Le miraculeux Noël de George Bishop se présente comme une réécriture jeunesse d’Un Chant de Noël. Ne vous attendez pourtant pas à un bête copier-coller de l’histoire de Dickens car l’auteure a su apporter sa propre touche et créer sa propre histoire autour du classique que l’on connaît si bien. Notre Scrooge, c’est Hugo Bishop, le papa de notre héros. Parce qu’il a perdu son épouse lors d’un accident à la période de Noël, il a décidé de bannir cette fête de sa vie et de celle de son fils, George. Hors de question de fêter Noël chez les Bishop ni même d’en parler ! Pas le moindre cookie de Noël, pas la moindre décoration, pas de houx, de sapin ou de cracker de Noël. Pour couronner le tout, Hugo a coupé les ponts avec le reste de la famille, à l’exception de mamie Flo, qui habite chez eux, et il s’enferme dans son travail.


Grâce à une boule de neige magique, achetée à un mystérieux Marley et sa boutique magique, George va faire le vœu de faire retrouver à son père la magie de Noël et d’avoir toute sa famille à nouveau réunie. Mais son père est un dur à cuire et il faudra à George toute la magie de sa boule de neige et plusieurs voyages dans le temps pour essayer de raisonner Hugo Bishop.


Ici, point de fantômes mais une elfe excentrique, un renne violet et un ancêtre Bishop sorti tout droit de son portrait. On retrouve quelques références au conte d’origine avec Marley devenu ici marchant dans une boutique magique, la rue Ebenezer Scrooge, les voyages dans les Noëls passé, présent et futur où sont propulsés George, son Scrooge de père et sa mamie Flo, et bien entendu la magie de Noël. C’est un roman très divertissant, avec beaucoup d’humour, tout en évoquant des sujets comme le deuil et la reconstruction.


Que l’on connaisse ou pas le conte dont il s’inspire, la finalité du récit n’étonnera personne, on se doute comment les choses vont évoluer. L’intérêt se situe dans l'aventure que George va vivre. L’auteure nous offre un récit bien rythmé, entre temps morts et aventures, c’est drôle, avec des situations cocasses et des rebondissements, ce qui ne pourra que plaire au public jeunesse. Les personnages sont assez sympathiques. George est attendrissant, attachant et plein de bon sens, Hugo Bishop remplit bien son rôle et j’ai apprécié qu’il ne soit pas convaincu et changé tout de suite mais qu’il ait fallu plusieurs voyages et situations pour que la forteresse autour de lui se fissure. Bien-sûr, mention spéciale à Mamie Flo, mon personnage préféré, une vieille dame pétillante qui a gardé son âme d’enfant, qui a une vitalité et un humour à toute épreuve, et très complice avec son petit-fils. Il nous faudrait tous une mamie comme Flo !


C’est souvent farfelu et je pense que l’humour ne peut pas forcément plaire à certains adultes, mais pour ma part, c’était très divertissant. En résumé, c’est un roman sympathique avec de l’action, de l’aventure et de la magie, à lire sous le sapin !


Il tint fermement sa boule à neige, qui brillait avec l'éclat d'un soleil dans sa poche. C'était là l'origine de toute cette aventure improbable, et même s'il ne comprenait pas comment elle pouvait avoir lieu, il savait parfaitement d'où, ou plutôt de qui, provenait cette magie. George tendit le globe à Walter tandis qu'un autre Noël se déroulait devant eux à vitesse grand V.

- Vous connaissez sûrement Marley, alors ? C'est lui qui vous a envoyé nous rendre visite ?

Walter Bishop considéra la boule avec un intérêt fugace.

- Marley, répéta-t-il en s'interrompant pour se tapoter le menton. Tête allongée ? Petites lunettes à monture métallique ? Yeux d'un autre âge hantés par une existence qui transgresse les lois du temps ?

- Euh... hésita George.

- Goût prononcé pour la vente et le troc de babioles magiques ?

- Voilà ! C'est lui !

- Jamais entendu parler de ce gugusse.

dimanche 5 janvier 2025

Meurtres sur le Christmas Express - Alexandra Benedict.


La veille de Noël, dix-huit passagers montent à bord d’un train couchette à destination des Highlands. Mais au beau milieu de la nuit, le convoi déraille et les festivités des voyageurs tombent à l’eau. Alors que le train est coincé sous une tempête de neige au milieu de nulle part, un mystérieux tueur parcourt ses wagons. Ceux qui s’endorment pourraient bien ne jamais se réveiller…

Parmi les voyageurs se trouve Roz, une ancienne inspectrice s’apprêtant à rejoindre sa fille sur le point d’accoucher six semaines avant le terme. Roz parviendra-t-elle à arrêter le meurtrier ?


C’est la veille de Noël et Roz Parker, inspectrice à la retraite (à seulement 50 ans ! Et dire qu’on veut nous imposer la retraite à 64 ans !), prend le train, direction les Highlands, pour rejoindre sa fille sur le point d’accoucher. Malgré le retard de train, elle espère pouvoir arriver à temps pour offrir à sa fille une présence réconfortante dans cette épreuve. Malheureusement pour elle, une tempête de neige et un meurtre en ont décidé autrement. Une célèbre influenceuse est retrouvée assassinée dans sa cabine, et son conjoint colérique et volage fait un suspect idéal… mais l’est-il vraiment ?

 

Meurtres sur le Christmas Express nous propose un huis-clos ferroviaire avec tous les ingrédients qui vont avec : des tensions entre les personnages, un assassin qui rôde, un passager clandestin, des secrets, une tempête de neige, un accident, des souvenirs qui rejaillissent, et même des meurtres.... À défaut d’avoir un détective belge moustachu, nous avons Roz Parker, d’origine écossaise, qui a un faible pour les caramels, une relation compliquée avec sa fille et un passé douloureux qui va se dévoiler au fil de l’intrigue.

 

En plus de Roz, nous avons une brochette de personnages qui vont nous accompagner tout au long du récit. Parmi eux, il y en a un que l’on a envie d’assassiner d’emblée. Grant, starlette de télévision, imbu de sa personne, jaloux, violent et possessif avec sa conjointe mais qui n’hésitera pas à aller flirter et tremper son biscuit ailleurs. Nous avons aussi sa conjointe, Meg, influenceuse, qui se filme plusieurs fois par jour et dont les fans suivent avec grande attention les hauts et les bas de sa relation avec Grant. Nous avons un groupe de jeunes fans de quizz, une famille, un homme et sa mère, un homme dont le charme ne laisse pas Roz indifférente, etc.

 

Le roman commence très bien avec l’assassin qui rôde, une dispute de couple, les derniers instants de la victime, avant que l’auteure nous fasse repartir en arrière pour poser le contexte et nous présenter les différents personnages. On peut reprocher à ce roman des longueurs. En effet, il faut attendre presque la moitié du roman pour tomber sur un cadavre. Malgré cela, l’histoire était assez plaisante pour que les pages se tournent toutes seules de mon côté.

 

Après ce premier meurtre, tout s’enchaîne, l’intrigue repart de plus belle et le rythme augmente avec l’enquête, les autres meurtres, la résolution finale avec un twist dont j’ignore encore si je le trouve bluffant ou peu crédible.

 

Au fil du roman, nous avons quelques chapitres du point de vue de l’assassin, mais aussi des flash-backs sur le passé de notre inspectrice qui, s’ils nous paraissent inutiles de prime abord, permettent à l’héroïne d’avoir plus de profondeur, et on comprendra au fil des pages la raison de ces flash-backs.

 

Les personnages ne sont pas attachants mais ils remplissent bien leur rôle et ils font l’affaire. Le roman est similaire au cozy mystery, avec des ingrédients propres à ce genre, mais il s’y ajoute des thèmes durs mais hélas toujours d’actualité [spoiler] le viol notamment [/spoiler] et qui empêchent le roman d’être un pur cozy mystery léger et divertissant. Cela dit, cela reste un bon petit polar de Noël à lire au coin du feu.


- L’autre problème, poursuivit Bella, c’est que le système de chauffage a aussi été endommagé par le déraillement. Je me suis échinée à le remettre en marche jusqu’à présent, mais il a complètement arrêté de fonctionner. Il va commencer à faire très froid.

- Est-ce qu’il y a des couvertures prévues en pareil cas ? demanda Craig.

- On pourrait récupérer les couettes des cabines pour que tout le monde reste au chaud ? suggéra Rose.

- Bonne idée. Mais il y a pire encore…

Bella ferma les yeux et soupira comme si elle se préparait à avouer le crime le plus atroce qui soit :

- On est à court de thé.