jeudi 27 octobre 2011

Angélique (T.2) La fiançée vendue - Anne Golon.

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Du même auteur :

- Angélique (T.1) Marquise des anges.
- Angélique (T.3) Fêtes royales.
- Angélique (T.4) Le supplicié de Notre Dame.

Emprunt médiathèque.
/ ! \ Challenge Histoire. / ! \








Quatrième de couverture :

1654. Angélique de Sancé, dix-sept ans, a quitté les siens. Un carrosse l'emmène vers Toulouse où le comte Joffrey de Peyrac prendra livraison de sa fiancée. De son futur époux, la jeune fille ne connaît que la réputation : sulfureuse et effrayante. À Toulouse, malgré la richesse et la beauté des lieux, le coeur d'Angélique s'emplit de désespoir : comment vivre avec ce mari qui l'effraie ? Le caractère original, le goût de Joffrey pour les sciences et les arts suffiront-ils à la séduire ? À la veille du mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne, Angélique découvre un Midi où l'odeur des bûchers cathares plane encore au-dessus des cours d'amour et des fêtes que donne en son palais le comte de Peyrac...


Mon avis :

Après ma lecture du premier tome, j'étais tellement avide de lire la suite des aventures d'Angélique que sitôt le second tome fut emprunté, sitôt il fut dévoré ! Bon, bon, avouer que la présence de Joffrey de Peyrac n'y était pour rien serait un mensonge gros comme une maison. Mais je ne peux pas nier que c'est un personnage extrêmement charismatique, fascinant et séduisant ! Mais il n'y a pas que lui qui m'a intéressé dans ce livre, au point de le finir en deux-trois jours.

En 1654, Angélique a définitivement quitté sa famille et son Poitou natal pour rejoindre son époux à Toulouse. Se mariant d'abord par procuration avec le marquis d'Andijos, l'un des proches du futur époux, le comte de Peyrac ne pouvant pas se déplacer à la première cérémonie. Angélique de Sancé devient la comtesse de Peyrac alors qu'elle entre dans les terres du sud de la France, vers Toulouse où la culture et les moeurs sont autres. Les bûchers sont encore d'actualité, la langue locale n'est pas la même, c'est plus vivant, plus chaud. Mais le coeur d'Angélique n'est pas à la fête, les dires sur le physique de son époux qu'on dit boiteux et infirme l'inquiètent de plus en plus. Le physique de son mari l'effraie et elle se refuse à se retrouver en sa présence. Mais il est un proverbe qui dit que les apparences sont trompeuses car sous cet aspect inquiétant et infirme se cache un homme passionné et cultivé. Peu à peu, Angélique se retrouve attirée par la belle ville de Toulouse... et son mari.

Ce second tome va de l'arrivée d'Angélique à Toulouse auprès de son mari en 1654 jusqu'à l’annonce du mariage du roi Louis XIV avec l'infante d'Espagne, Marie-Thérèse, à Saint Jean de Luz en 1660. Un second tome aussi enrichissant et intéressant que le premier, tant au niveau historique que scientifique car le comte de Peyrac est un alchimiste, il a son propre laboratoire où il fait des expériences avec de différents métaux et ces tests scientifiques ne sont pas pour plaire à l'archevêque de la région qui voit tout cela comme l'oeuvre du diable, des sorciers. Il y a beaucoup de discussions scientifiques du comte de Peyrac à sa femme ou ses hôtes, qui traînent parfois en longueur, mais c'est vraiment intéressant. Ces conversations sur l'alchimie, la science (Galilée est d'ailleurs souvent mentionné) et ces enrichissements se font parfois au détriment du rythme du roman. Mais en plus des conversations scientifiques, c'est avant tout le tome où Angélique rencontre, découvre et tombe amoureuse de son mari, Joffrey de Peyrac. Cet homme qui aura fait rêver des générations de lectrices (et de téléspectatrices pour celles suivant les films), mais quel homme, ce Peyrac, quel homme ! J'en fais certes un peu beaucoup pour un personnage de fiction, mais j'ai un faible pour celui qu'on appelle le Grand Boiteux du Languedoc, un vrai gentilhomme d'aventure, un homme de coeur, séducteur qui sait s'y prendre avec les femmes, qui a un caractère très masculin voire un tantinet machiste, parfois moqueur et sarcastique dans ses paroles, mais qui tient profondément à sa femme, on s'en rendra compte au fil des pages, au fur et à mesure qu'on avance dans l'oeuvre.

D'abord horrifiée par le physique de son époux, Angélique refuse de le laisser la toucher, l'embrasser. Joffrey prend ça plutôt bien et lui assure qu'elle finira bien par lui tomber dans les bras, comme toutes les autres. C'est cette suffisance qui forcera Angélique à tenir tête à son époux, et les rumeurs qui disent qu'il est un sorcier préparant des philtres d'amour. Perdue dans cette partie de la France qu'elle ne connaît pas, Angélique finit pourtant par s'habituer à la région, sa langue locale et musicale, les troubadours, les fêtes organisées dans la ville, au Gai-Savoir où son mari reçoit des invités, des proches, au soleil, à la poésie de cette région. Les conversations scientifiques de son mari l'intéressent bien plus que ce qu'une dame de son rang doit faire ou dire, malgré son aversion pour lui. Et au final, avec le temps, elle ne peut s'empêcher de défendre son mari contre l'archevêque qui comptait se servir de la jeune épouse pour faire venir le comte de Peyrac vers l'église catholique, ainsi que de se sentir jalouse lorsqu'une femme, que connaît bien Joffrey, se jette à ses pieds avec ses supplications de l'aimer, de la prendre. Les scènes entre les deux époux, qu'elles soient romantiques ou pas, sont intéressantes, fascinantes, comme le dit si bien Joffrey, ils étaient fait pour se rencontrer, avec deux fortes personnalités comme les leurs.

Mais plus que les conversations scientifiques ou les scènes entre Angélique et son époux, le roman ne quitte pas pour autant son cadre historique. Dans une France encore frappée par la Fronde, le jeune roi fait asseoir sa nouvelle autorité, il se veut seul et unique chef de cette nation et instaure des règles et institutions. Les conflits finissent par se régler avec la France et les autres pays, et pour garantir la paix entre la France et l'Espagne, Louis XIV doit se marier avec l'infante, Marie-Thérèse. Avec le cardinal Mazarin et la reine mère, ils sont souvent mentionnés. Nous avons plus de renseignements sur la France de cette époque, sur cette France marquée par la Fronde qui voit arriver un nouveau roi plein de promesses. D'autres épisodes historiques sont mentionnés, comme Charlemagne et la fameuse Chanson de Roland. C'est riche en détails historiques ! En plus des descriptions magnifiques sur Toulouse. Toulouse et ses richesses, son soleil, sa poésie... Le Languedoc et les troubadours et les chants sur l'Amore. Une région qui suit bien à Joffrey de Peyrac qui a plus d'une fois récité ou mentionné L'Art d'Aimer d'Ovide, c'est un homme qui sait bien parler aux femmes !

C'est aussi dans ce volume où on se rend compte qu'Angélique n'est plus l'enfant sauvageonne du premier tome, elle perd de sa naïveté, elle mûrit, grandit, elle devient une femme. Ce roman transitoire va de 1654 à 1660 mais tout va en douceur, à un point où on ne se rend pas immédiatement compte que les années passent. Ici, on prend son temps, tout va en douceur au Gai-Savoir, il n'y a pas vraiment d'intrigue ni d'action, cela nous est réservé pour les prochains tomes où l'on sent que les ennuis vont pas tarder à commencer  dans ce tome sont surtout posées les bases de la vie de Joffrey et d'Angélique. En bref, j'ai beaucoup aimé ce tome, bien mieux que le premier, Joffrey de Peyrac est en grande partie responsable oui mais c'est vraiment quelqu'un, ce personnage <3 Un tome plus enrichissant et fascinant que le premier, malgré les nombreuses conversations sur les sciences et le manque d'action. Un régal !

Extrait :

Quand il [Joffrey de Peyrac] parla de nouveau, ce fut d'un ton plus sourd.
- Que voulez-vous ? Que désirez-vous ?
- Regarder dans cet instrument grâce auquel le grand savant Galilée a vu qu'il y avait des montagnes sur la lune.
Elle l'avait fixé courageusement pour lui adresser sa requête et elle fut glacée par la dureté de ses yeux sombres. Cependant sa voix n'était ni moqueuse ni méchante lorsqu'il lui répondit :
- Non ! Pas encore ! Car je dois vous faire découvrir auparavant un monde plus prodigieux, plus infini que le mystère de la lune et des étoiles.
- Quelle découverte peut être plus prodigieuse que celle de ce firmament ?
- L'AMOUR.
A ce mot prononcé d'une voix douce et persuasive, elle ressentit un choc et un trouble indicible. Elle crut qu'elle allait s'évanouir. Elle fut sur le point de courir vers lui. Tel était le sortilège de la chambre à la clé d'or. Mais elle continuait de refuser son exigence immuable à vouloir la captiver, la capturer... Et elle se recula et se détourna
.

Troisième partie - Chapitre douzième.

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