lundi 29 mars 2010

Effroyables jardins - Michel Quint.

http://petitelunesbooks.cowblog.fr/images/Couverturesdelivres/EffroyablesJardins.jpgL'auteur :


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Michel Quint
, né le 17 novembre 1949, est un écrivain du Nord Pas-de-Calais, ancien professeur de Lettres Classiques. Il écrivit plusieurs romans et pièces de théâtre. Son roman le plus célèbre reste Effroyables Jardins, adapté au cinema en 2003. Il anime également une chronique de littérature sur la chaine TV TNT Nord Pas-de-Calais Wéo.


/ ! \ Challenge Nos régions ont du talent / ! \

Quatrième de couverture :  

"Certains témoins mentionnent qu'aux derniers jours du procès de Maurice Papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience. [...] L'ancien secrétaire général de la préfecture a peut-être remarqué ce clown mais rien n'est moins sûr. Par la suite l'homme est revenu régulièrement sans son déguisement à la fin des audiences et aux plaidoiries. A chaque fois, il posait sur ses genoux une mallette dont il caressait le cuir tout eraflé. Un huissier se souvient de l'avoir entendu dire après que le verdict fut tombé :

- Sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir ? "

L'auteur dédie ce court texte lumineux, émouvant et métaphorique à la mémoire de son grand-père, ancien combattant à Verdun et de son père, ancien résistant. Le deuzième volet d'Effroyables Jardins a paru en 2002 aux éditions Joëlle Losfeld sous le titre Aimer à peine.
Effroyables Jardins a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Jean Becker en 2003.

Mon avis :

Premier livre pour le challenge Nos régions ont du talent ! Je rappelle que ma région est celle du Nord Pas-de-Calais. J'ai eu la chance de tomber sur ce livre à la médiathèque, il a été fini en une matinée à peine, il faut dire que ce texte est court. 63 pages pour l'édition de la médiathèque. D'ailleurs, le résumé ne résume pas vraiment l'histoire. Il s'agit en fait d'un récit où le narrateur a toujours eu honte de son père qui aimait faire le clown, amuser le monde en se déguisant ainsi et en jouant ce rôle. Le narrateur ne se rendra compte que tardivement que son père est en fait un héros, ancien résistant, et il vient à regretter tout le mépris et les sarcasmes envers son père. C'est son oncle Gaston qui lui conte cette histoire après que la famille soit allée au cinéma après la messe et que le père frissonne en voyant apparaître un nom allemand sur le générique. Un allemand que lui et Gaston ont bien connu. Ce livre me disait vaguement quelque chose... je me souvennais avoir lu une histoire à propos d'un fils honteux de son père qui était un clown, au collège, mais je ne saurais dire s'il s'agit de ce livre-là... enfin bref...

C'est un récit vite lu... une belle histoire dans le fond mais j'ai du mal à comprendre toutes les bonnes critiques. Sans doute à cause de la briéveté du texte, du style d'écriture qui ne nous permet pas de bien ressentir, l'écriture est assez familière, pas trop profonde, ce qui fait que j'ai eu du mal à bien ressentir l'histoire, les sentiments des personnages, du narrateur. Et si on ne connaît pas un minimum le vocabulaire patois, on est perdu. Moi, comme je connais, ça ne m'a posé aucun problème, mais je ne crois pas que ce serait le cas de quelqu'un d'autres habitant ailleurs que dans le Nord.

J'aurais préféré que ça soit plus approfondis, plus poignant au niveau de l'écriture pour que je puisse mieux ressentir, être émue par l'histoire et la situation du narrateur car le sujet est intéressant et fait du livre une belle histoire, si on oublie le style d'écriture (où s'il était autre), un beau sujet à traiter : un petit garçon qui a honte de son père qui ne cesse de faire le clown, même devant ses élèves (il est professeur), qui abandonne son fils et sa femme pour aller faire rire d'autres enfants. Il ne connaît pas vraiment son père mais son oncle va lui apprendre à travers ce récit qui décrit une période de la vie de son père et de l'oncle quand ils étaient résistants durant la Seconde Guerre Mondiale dans le Nord de la France. Pourtant, l'auteur a sû malgrè tout bien retranscrire la honte et la tristesse du garçon face à son père, les moments qui ont failli voir mourir l'oncle et le père et la fin du récit reste belle. Je crois que c'est l'écriture qui m'a le plus gênée et qui gâche la lecture, ce qui est dommage car avec un meilleur style et un peu plus d'approfondissement, l'histoire aurait été belle. Trop bref, on reste sur sa faim et on a pas eu le temps de tout ressentir, de s'attacher, de rentrer dans l'histoire. J'ai aussi eu un peu de mal à démarrer.

J'ai un second roman de Michel Quint : Une Ombre, sans doute, qui se situe aussi durant la seconde guerre mondiale, on verra bien ce que j'en pense et si le style d'écriture est le même. J'espère pas. L'adaptation cinématographique serait plus belle et plus approfondie, mais je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller voir le film. Un jour, peut-être...


[!] A savoir : Pour ceux qui ne suivent pas bien le résumé du livre, Maurice Papon était un homme politique et haut-fonctionnaire français, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'Humanité pour des actes commis lorsqu'il était secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, sous le régime de Vichy.

Extrait : 

Il [le père] courait les fêtes de fin d'année, les goûters de Noël, les anniversaires et les raouts de comités d'entreprises. Les après-midi récréatives des oeuvres laïques, de préférence et, bien entendu, jusqu'à plus soif. Dans tous les sens. Parce que ce genre de manifestation, on sait ce que c'est, l'amical est de règle, et ce brave clown il en avait sué sous les projecteurs, fallait veiller au remplissage régulier de sa chope. Mon père revenait de ses prestations bourré de reconnaissance liquide et satisfait d'être ivre par devoir. Et moi j'avais honte de lui, je le reniais, l'ignorais, je l'aurais donné au premier orphelin si j'avais pensé qu'un seul eût pu l'accepter. Je haïssais ma mère de le mettre au lit, de lui essuyer le front en lui murmurant des tendresses.

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