mercredi 21 octobre 2009

Résurrection de Sherlock Holmes - sir Arthur Conan Doyle.

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Articles connexes :


- La vallée de la peur.
- Le vampire du Sussex.
- La pensionnaire voilée.
- Le chien des Baskerville.
- Son dernier coup d'archet.

- Souvenirs sur Sherlock Holmes.
- Les aventures de Sherlock Holmes.
- Une étude en rouge/Un crime étrange.

 


 


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Quatrième de couverture :


Choisies parmi les enquêtes les plus remarquables de Sherlock Holmes par le fidèle Watson qui a été personnellement mêlé à la plupart d'entre elles, voici treize « affaires » captivantes qui mettent en lumière les facultés étonnantes du célèbre détective : La Maison vide, L'Entrepreneur de Norwood, Les Hommes dansants, La Cycliste solitaire, L'École du prieuré, Peter le noir, Charles-Auguste Milverton, Les Six Napoléons, Les Trois Étudiants, Le Pince-nez en or, Un trois-quarts a été perdu !, Le Manoir de l'abbaye, La Deuxième Tache.



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Exemple de représentation des petits personnages fait à la craie dans la nouvelle Les hommes dansant.


Mon avis :

Voici un recueil assez particulier dans le sens où l'auteur, Arthur Conan Doyle, jaloux du succès que remportait son personnage, le détective Sherlock Holmes, le fit mourir dans la nouvelle du Dernier Problème ; seulement voilà, cette décision ne fut pas acceptée par tout le monde !

Car oui, les fans du détective fictif dont la propre mère de Conan Doyle, n'ont pas aimé le choix de l'écrivain, ils étaient en colère et portaient même le deuil de Sherlock Holmes en s'habillant en noir, et faisaient pression sur Doyle pour qu'il fasse revivre son personnage. Afin de calmer les fans, il écrivit le roman Le chien des Baskerville qui se situe un peu avant la mort de Holmes, et le livre fut un succès tel que ça n'arrangea pas la jalousie et la colère de Doyle. Et après de nouvelles et encore nombreuses demandes de fans insistants, Conan Doyle céda et fit revivre Sherlock Holmes dans la nouvelle de La maison vide, ainsi les aventures du détective avec le docteur Watson recommençèrent. C'était pour la 'petite' information.

Le fait de savoir que l'auteur ait été comme forçé de continuer à écrire sur Sherlock Holmes parce qu'il en était jaloux (il n'avait pas de quoi, après tout l'auteur lui-même a réussi à résoudre pas mal d'enquêtes lui-aussi, il n'avait rien à envier à Holmes) a quelque peu gâché ma lecture, et pourtant, quel plaisir de replonger dans les aventures de Sherlock Holmes, d'autant plus que dans ces nouvelles, Conan Doyle revient en coup de maître ! C'est treize nouvelles qui nous offre et la plupart sont excellentes, les enquêtes sont intéressantes et on retrouve quelques bons moments d'affection et de complicité entre Holmes et Watson. Ces treize nouvelles, je vais vous les présenter : Nous commençons avec La maison vide, qui se situe trois ans après la nouvelle du Dernier Problème, [ après que Watson ait appris, à la fin, la mort de Holmes et Moriarty dans un duel mortel près des chutes de Reichenbach, en Suisse ] où Sherlock Holmes réapparaît à Londres, surprenant le monde face à cette résurrection, et en particulier son ami Watson. Mais le temps n'est pas aux retrouvailles puisque Holmes, entraînant Watson avec lui, va tenter son ultime chance de capturer le bras droit de feu Moriarty, le colonel Moran, bien décidé à venger le professeur...

On repart ensuite avec L'entrepreneur de Norwood où un jeune avocat, John Hector McFarlan, est accusé d'avoir assassiné l'un de ses clients. Pour se sortir de ce mauvais pas, il demande de l'aide à Holmes avant que Scotland Yard n'ordonne son arrestation. Clamant son innocence, il jure n'avoir appris la mort de son client que dans la presse, et pourtant les évidences contre lui sont frappantes. Dans la nouvelle Des hommes dansant, Mr Hilton Cubitt fait appel au détective car inquiet du comportement de sa jeune épouse, Elsie, qu'il a connu en Amérique. Mariés depuis un an à peine, elle lui a fait juré de ne pas lui poser de questions sur son passé et, en tant que gentleman, Cubitt accepte mais voilà que depuis quelques temps, Elsie brûle une lettre reçue d'Amérique sans la lire et devient sincèrement bouleversée à la vue d'étranges petits gribouillages d'aspect enfantin représentant des petits bonhommes faits à la craie, apparaissant un peu partout dans la propriété Cubitt. Dans La cycliste solitaire, Miss Violet Smith se voit offrir un travail de professeur de musique d'une fille d'une de ses connaissances, Mr Carruthers. Tout se passe bien lorsque l'ami de Carruthers, Mr Woodley, ne vienne s'installer dans la demeure pendant une semaine et lui fasse des avances. Sauvée par son hôte, Woodley fuit mais Violet cherche les conseils de Holmes depuis qu'un étrange personage ne la suive dès qu'elle prend la bicyclette...

Dans L'école du Prieuré, Sherlock Holmes reçoit la visite du principal d'une école préparatoire du nord de l'Angleterre : un de ses élèves a été kidnappé, et pas n'importe lequel, le fils d'un Duc qui est prêt à offrir une récompense de 5 000 £ si on retrouve son fils et le kidnappeur. Mais le secrètaire du Duc avoue que le jeune garçon préférait sa mère et vivait une vie malheureuse avec son père, qu'il était heureux dans son école mais qu'il a reçu une lettre le soir de sa disparition. Dans Peter le noir, nous avons un jeune inspecteur Hopkins en pleine admiration pour Holmes qu'il considère comme son mentor, qui vient lui demander de l'aide à propos d'un certain Peter Carey, victime de 50 ans et ancien commandant du Sea Unicorn à la mauvaise réputation... Dans Charles Auguste Milverton, Holmes est engagé par Lady Eva Blackwell pour essayer de détruire les lettres compromettantes d'un maître chanteur nommé Charles Milverton qui cause bien des soucis et de la révulsion chez le détective qui tente de le coincer. Pour tenter de stopper le scélérat et de récupérer les lettres, Holmes laisse derrière lui son rôle de détective pour revêtir, le temps d'une nuit, celui d'un voleur...

Dans Les six Napoléons, l'inspecteur Lestrade, troublé, part consulter Holmes et Watson à cause de l'étrange cas qui se présente à lui : un individu a tant pris en haine Napoléon Bonaparte qu'il va jusqu'à s'introduire chez les personnes possèdant un buste de l'Empereur pour les détruire. Dans Les trois étudiants, Holmes se retrouve dans une célèbre université lorsqu'un tuteur de St Luke's College, Mr Hilton Soames, lui apporte une affaire intéressante qui risque de créer le scandale si elle était montrée au grand jour. Dans Le pince-nez en or, l'inspecteur Stanley Hopkins raconte à Holmes l'affaire d'un meurtre auquel il ne trouve aucune réponse : la victime n'avait rien à se reprocher, le meurtre n'a aucun motif et l'arme du crime appartenait au professeur dont la victime était le secrétaire. Dans Un trois-quart a été perdu !, c'est un certain Cyril Overton du Trinity College qui vient demander de l'aide au détective lorsque Stauton, un homme important dans son équipe de rugby, disparaît à l'approche d'un important match contre Oxfort, or le disparu avait un comportement étrange dernièrement...

Dans Le manoir de l'abbaye, Holmes réveille Watson, tôt le matin, répondant à l'appel d'une nouvelle enquête : un meurtre à l'Abbey Grange. Sir Eustache Brackenstall a été assassiné, apparemment par des cambrioleurs. Hopkins pense au gang Randall composé d'un père et de ses deux fils. L'épouse du défunt révèle, elle, que son mariage n'était pas heureux car son mari était violent, abusif et alcoolique. Et enfin, dans La deuxième tâche, d'importants documents venant du secrétériat de l'Etat pour les affaires européennes ont été volés et s'ils venaient à être découverts, cela ferait risquer une guerre au pays. C'est pourquoi le premier ministre en personne, et le secrétaire d'état se tournent vers Holmes...

Plusieurs de ces récits sont mes préférés, et on retrouve des enquêtes intéressantes et d'agréables moments d'amitié entre Holmes et Watson, ce qui prouve que Holmes n'est pas si insensible et sans coeur qu'il le dit, bien que j'avoue qu'à la place de Watson, j'aurais été plus rancunière que ça : Holmes s'est délibérément fait passé pour mort pendant trois ans, ne mettant personne au courant à part son frère aîné, Mycroft Holmes. Watson a donc porté le deuil d'une personne qui n'était même pas morte ! Cela dit, l'argument de sa survie après sa confrontation avec le professeur Moriarty dans le Dernier Problème se tient, et l'enquête visant à capturer Moran, le bras droit de Moriarty, dans La maison vide, est intéressante et prenante.

J'ai particulièrement aimé l'affaire de Charles Auguste Milverton où l'on apprend que Holmes aurait pû être un voleur très afficace, et la scène où lui et Watson doivent s'introduire en secret chez le bonhomme, qui a récolté des informations gênantes pour un client de Holmes, afin de voler des documents comprométants et qu'ils doivent se cacher derrière le rideau quand Milverton et que Holmes aggrippe la main de Watson pour le rassurer était... magique ! Sinon, l'affaire des Six Napoléons est tout aussi bien, l'inspecteur Lestrade y est très présent, ça m'a fait plaisir de le voir autrement que dans le rôle de l'inspecteur de Scotland Yard idiot, juste bon à rivaliser avec son collègue, Tobias Gregson, car j'aime beaucoup Lestrade. Sinon que dire d'autres des nouvelles ? Un pur délice, tout simplement...

Extrait :

Je sentis la main de Holmes se glisser contre la mienne et il me la serra d'une manière rassurante, comme pour m'indiquer qu'il dominait la situation et qu'il était tranquille. Je n'étais pas sûr qu'il eût remarqué ce que je ne voyais que trop de ma place : la porte du coffre-fort était imparfaitement refermée ; à tout moment Milverton pouvait s'en apercevoir. J'étais résolu, si la fixité d'un regard m'avertissait qu'il l'avait observé, à bondir, à l'étouffer sous mon manteau, à le ligoter, et à laisser Holmes s'occuper du reste. Mais Milverton ne levait pas les yeux. Il était nonchalamment intéressé par les papiers qu'il lisait : page après page il suivait le législateur dans son argumentation. Au moins, pensai-je, quand il aura terminé sa lecture et son cigare, il ira dans sa chambre. Mais avant qu'il eût achevé l'un ou l'autre, il se produisit un évènement inattendu qui modifia le cours de nos pensées.


Charles Auguste Milverton.

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