Du même auteur :
Emprunt médiathèque.
Quatrième de couverture :
Mars 1661. Accusé de sorcellerie, le comte Joffrey de Peyrac a péri sur le bûcher. En quelques heures, Angélique a tout perdu : son mari, sa fortune, son nom et ses enfants. Seule, abandonnée de tous, condamnée à se cacher, la "Marquise des Anges" trouve refuge au sein de la Cour des Miracles. Nulles ténèbres plus profondes que cet empire de la gueuserie, nulle protection plus dangereuse que celle du bandit Calembredaine, qui veille étroitement sur sa conquête...
Mais on ne remonte pas des bas-fonds aussi vite qu'on y est tombé. A moins, lui enseigne le vieillard Magister, d'avoir "quelque chose à sauver". Ce qu'en un instant les flammes lui ont ravi, Angélique entreprend de le reconquérir avec ses propres armes : le courage, la séduction, la ruse, l'intelligence... En manquera-t-elle pour s'extraire de la misère, reprendre ses droits de mère et faire d'une humble rôtisserie le quartier général de sa réhabilitation ? Tant d'obstacles l'attendent encore sur ce chemin...
Mon avis :
J'ai récemment fait une plongée dans l'univers d'Angélique après être tombée un soir sur quelques extraits d'un des films, j'ai beau connaître ces films pratiquement par coeur, je ne m'en lasse pas et ces extraits vus il y a quelques temps m'ont montré à quel point Angélique me manquait. J'ai beau râler un peu parce que je trouve que, dans les livres, Angélique fait un peu trop wonder-woman et qu'il y a toujours une flopée de personnages qui font l'éloge de la beauté d'Angélique, Angélique c'est un peu une vieille copine que j'aime retrouver de temps en temps..., hélas, avec mon temps de nouveau occupé pleinement par la fac, je vais devoir patienter un moment avant de me jeter sur le tome six...
Le tome précédent avait laissé Angélique dans une bien mauvaise posture (et attention, parce que là, je vais spoiler), en effet, accusé de sorcellerie, son mari le comte Joffrey de Peyrac a péri sur le bûcher et avec lui, sa fortune et le prestige de son nom et sa réputation. Angélique se retrouve veuve, ruinée et séparée de ses enfants après avoir tout perdu. Plus rien ne lui reste, pas même l'espoir d'un renouveau, d'une seconde chance. Désespérée, elle a rejoint les gueux de la Cour des Miracles où leur chef n'est autre qu'une figure bien familière : Nicolas Calembredaine, son ami d'enfance (rencontré dans le tome un). Contre ses faveurs, Angélique se retrouve sous la protection de Nicolas et ses gueux à la tour de Nesle et apprend à vivre avec cette étrange famille pauvre mais unie. Commence alors pour Angélique une longue descente aux enfers dans les bas-fonds de la capitale où elle se joint à une bande de miséreux pour survivre...
Comme je n'avais plus trop de souvenirs sur le film reprenant le roman, j'ai découvert ce tome. Comme toujours, nous suivons Angélique qui a rejoint une bande de gueux, mené par son ancien ami d'enfance, pour survivre après avoir tout perdu. Parmi ceux qui ont connu la jeune femme et son mari, on croit que c'est la fin pour les de Peyrac, et pourtant Angélique tente de survivre, après s'être cloîtrée dans un état de déchéance. Elle apprend à survivre dans la rue tandis que le lecteur fait connaissance de cette joyeuse bande de gueux qui hantent les rues et campagnes de Paris : La Polak, ancienne prostituée qui fut l'amante de Calembredaine avant qu'Angélique "prenne" sa place mais qui saura passer à côté de sa jalousie pour devenir une compagne loyale qui apprendra à Angélique comment se défendre ; le nain Baracole, et d'autres dont j'ai fini par oublier le nom... mais, suite à quelques problèmes avec une autre bande de gueux, Angélique se réveille et essaye de sortir de sa situation en récupérant ses enfants et en trouvant un travail chez une modeste auberge nommée le Coq Hardi, qu'elle parviendra plus tard à faire prospérer avant de projeter ses ambitions dans un tout autre terrain... en effet, la mode du chocolat faisant son entrée dans le royaume de France, Angélique s'intéresse à cet étrange met avant de vouloir se faire un métier dans la fabrication et le commerce du chocolat, dans l'espoir de faire fortune et d'assurer l'avenir de ses enfants.
Ce n'était qu'un résumé, car il se passe pas mal de choses dans ce roman, surtout pour Angélique qu'on découvre pauvre et mélancolique en début de roman pour être parvenue à un état stable, presque à l'abri du besoin, déterminée et ambitieuse, lancée dans le commerce du chocolat à boire. Elle fait toujours autant tourner la tête des hommes, se fait embrasser plusieurs fois, ce qui peut être agaçant d'une certaine manière, le fait qu'elle attire pratiquement (bon, ok, parfois sans le vouloir car elle est d'une très grande beauté) tous les hommes qui font des éloges sur sa beauté. Mais ce n'est que moi qui râle parce que Angélique reste une femme forte, ce qui est toujours mieux qu'une demoiselle en détresse, car même si elle était cloîtrée dans le désespoir et la mélancolie, elle parvient à se réveiller et à faire en sorte de sortir de la pauvreté, de redevenir une mère pour ses enfants et en entrant dans la vie active pour les préserver du besoin, et malgré le fait que je râle parce que c'est un aimant à hommes, je me suis attachée à cette petite, elle m'est devenue de plus en plus sympathique et c'est un plaisir de la suivre.
Outre les péripéties d'Angélique, ce qui m'a grandement intéressée dans ce roman était l'aspect historique. Déjà, loin des beautés et merveilles de la cour et noblesse françaises, nous faisons un véritable plongeon dans le Paris du XVIIe siècle, mais attention, pas le Paris vu et connu par les nobles ou autres personnes aisées, mais par les "petites gens" : les gueux, les démunis, les commerçants, les paysans... bref, le Tiers-Etat. Les différentes rues, les différents quartiers, les auberges, magasins, établissements, les fleuves, la campagne... très bien retranscrits et d'une façon fidèle, je le suppose car à moins d'avoir vécu à cette époque, on est jamais totalement sûr mais je pense que l'auteur s'est très bien renseignée et documentée sur le sujet car ses descriptions du Paris de cette époque sont détaillées, riches et intéressantes !
Cependant, nous ne restons pas éloigné des évènements de la cour à Versailles car de nombreux évènements historiques prennent place dans ce roman : la mort du cardinal Mazarin, proche ministre de Louis XIV, qui entraîne la décision du souverain de régner de façon absolue et sans ministres, les péripéties de Louis XIV et sa maîtresse, la naissance progressive du château de Versailles, l'arrestation de Nicolas Fouquet par le roi, la grossesse de la reine puis la naissance du dauphin royal qui déclenche festivités et enthousiasme général dans tout le royaume..., donc nous restons bien dans le roman historique, sans que l'aspect historique fasse uniquement office de décors car, comme les tomes précédents, Angélique et l'intrigue restent, d'une certaine manière, liées à certains évènements et personnages historiques.
J'ai aussi pris beaucoup de plaisir à suivre les autres personnages : de la joyeuse bande des gueux de Paris, au Poète Crotté qui écrit des poèmes caricaturaux sur les nobles et l'entourage du roi, jusqu'au vieil aubergiste grognon du Coq Hardi qui se prendra d'affection pour Angélique, allant la considérer comme sa fille. Enfin bref, je n'ai finalement pas grand chose à dire sur ce roman (j'ai surtout résumé ce roman que le commenter en fin de compte...), ce fut une agréable lecture, comme d'habitude, suivre Angélique reste un plaisir et les détails historiques sont un délice ! Il me tarde de retrouver Angélique pour la suite, mais ce ne sera pas pour tout de suite...
- Photographie tirée du film Merveilleuse Angélique, qui reprend le tome dont j'ai fait la chronique, avec ici Giuliano Gemma dans le rôle de Nicolas Calembredaine, et Michèle Mercier dans le rôle d'Angélique. -
Extrait :
Barde disait qu'Angélique préférait Florimond et ne se préoccupait pas de son cadet. Angélique ripostait que précisément on n'avait pas besoin de se préoccuper de Cantor. Toute l'attitude de Cantor signifiait clairement qu'il voulait, avant toute chose, avoir la paix, tandis que Florimond avait besoin de beaucoup de soins et d'attentions.
Entre Angélique et Cantor, le contact s'établissait sans mots et sans gestes. Il étaient de la même race. Elle le contemplait, admirait sa chair rose et potelée, et aussi la valeur rare de ce tout-petit qui n'avait pas encore un an et qui, depuis sa naissance - et même avant sa naissance, songeait-elle -, avait lutté pour vivre, avait refusé opiniâtrement la mort qui, si souvent, avait menacé sa frêle existence.
Cantor était sa force et Florimond sa fragilité. Ils représentaient les deux pôles de son âme.
Chapitre quinzième. (Deuxième partie : La rôtisserie du Coq Hardi)
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