vendredi 28 février 2025

Le Loup et le Sorcier (T.1) Le Garçon au Chaperon Rouge - Isabelle Lesteplume.


Tous ceux qui se perdent dans la forêt ne craignent pas le loup.

Dans un univers couvert d'une immense forêt, un enfant erre, les mains serrées sur un panier d'osier. Sa mère l'a vêtu de rouge en espérant qu'il se fasse dévorer par des animaux sauvage.

Par chance, le destin le place sur le chemin d'Astre, un garçon-loup qui le prend sous sa protection.

Les années passant, leurs âmes se lient irrémédiablement.

Mais des monstres rôdent dans la forêt, des créatures aussi anciennes que destructrices. Pour les vaincre, le loup devra devenir guerrier et le jeune homme sorcier.

Sauront-ils surmonter les épreuves sans se perdre l'un l'autre ?



Isabelle Lesteplume poursuit ici sa revisite des contes de fée façon queer, en s’attaquant ici au Petit Chaperon Rouge sauf qu’il ne s’agit pas ici d’un tome faisant partie de ses « Contes des royaumes oubliés » mais d’une saga à part entière avec ce premier tome, et un second prévu pour cette année.

 

Je peux comprendre pourquoi cette histoire ne fait pas partie de sa série sur les contes, cela s’explique à la fois par le fait que ce sera une série (j’ignore encore le nombre de tomes) mais aussi de par son contenu plus mature que celui des Contes des royaumes oubliés. Les scènes de sexe sont très présentes, peut-être même un peu trop à mon goût, mais heureusement pas au détriment de l’intrigue.

 

Le Garçon au Chaperon Rouge est l’un de ces rares cas où je préfère l’intrigue à la romance, alors qu’habituellement, je n’ai aucun de mal à apprécier l’une comme l’autre. Pourtant, je dois avouer ne pas avoir été plus attachée que ça à notre couple principal, sans que les scènes de sexe en soient la cause. J’ai été moins sensible à leur romance, par rapport aux couples des autres fictions de l’auteure, ce que j’ai trouvé dommage car j’aurais tant voulu m’attacher davantage à leur couple. Il y a beaucoup de différences entre nos deux personnages et ce n’est pas facile pour eux de se comprendre, car ils viennent de deux mondes et deux espèces différentes (même si Astre est humain, il a vécu toute sa vie avec les loups et donc il agit et vit comme eux). Astre ne comprend pas certains sentiments si typiquement humain, comme lorsque Neige parle de construire un futur ensemble ou lorsqu’il ressent le besoin d’entendre des « je t’aime ».

 

Il y a de nombreux désaccords et de petits problèmes de communication mais, on peut le reconnaître, ils restent malgré tout soudés et n’ont pas peur de se remettre en question pour l’autre. Si le couple est assez rapidement établi, il est sans cesse entretenu par nos deux personnages et chaque épreuve ne fera que le renforcer. Pour autant, il m’a manqué un « je ne sais quoi » pour me les rendre vraiment attachants. Je ne saurais dire pourquoi je me suis moins attachée à eux en tant que couple, alors que je les aime en tant que personnage, surtout Neige qui a un vécu qui nous le rend attachant et qui nous touche, et qui reste énigmatique de par sa véritable nature, ses étranges pouvoirs et ses origines obscures, et il me tarde d’en apprendre plus sur lui.

 

Les autres personnages ne sont pas en reste. J’ai aimé Solana, la sorcière qui s’est occupée d’eux et qui a aidé Neige dans l’apprentissage de sa magie, j’ai aimé Antoine le bibliothécaire et j’ai aussi aimé Calendre, le chat parlant, ainsi que la communauté de chats qui agissent comme des familiers auprès des habitants.

 

J’ai beaucoup aimé le côté fantasy du roman. L’auteure nous pose les bases d’un univers sur lequel les humains ont jadis régné avant de vivre dans une période de peur causée par les Chasseurs, des géants avec des cheveux blancs et une peau pâle, capables de magie, qui sèment la terreur par où ils passent, attaquant les hommes et leurs villages. On ignore encore d’où ces Chasseurs viennent ou encore leur but, ou d’où neige tient ses pouvoirs, pourquoi il était considéré comme un paria dans son village (du moins au départ). C'est aussi un monde où se mêlent des sorciers et magiciens, et des Croisés (fruit d'une union entre un Chasseur et un humain), et de créatures douées de parole. Je suis aussi curieuse de voir comment l’auteure va continuer à s’inspirer du conte d’origine car ici on retrouve seulement le chaperon rouge et le loup… sauf qu’ici, Neige se fait volontiers dévorer par celui-ci.

 

A noter également que, fidèle à elle-même, l’auteure fait la part belle à la diversité en nous proposant une belle diversité d'origines et de genres, ce qui est toujours plaisant.

 

En résumé, un premier tome bien sympathique. Je ne sais cependant pas encore si je lirai la suite. Si je le fais, elle ne sera pas dans mes priorités de lecture.


— C’est-à-dire ? Qu’on m’explique une bonne fois pour toutes ! Qu’est-ce que ça veut dire ? 

— Aimer… répéta lentement Antoine. 

Il se tourna vers Carol et son visage s’adoucit jusqu’à s’illuminer de l’intérieur. 

— Aimer, ça ne signifie pas la même chose pour tout le monde, déclara-t-il enfin, sans détourner les yeux. Pour moi, cela veut dire que sa simple existence suffit à me combler de joie. Tout m’est précieux chez lui, de son rire à sa voix, de ses expressions à ses habitudes… Tous les sourires qu’il n’adresse qu’à moi, et ce lien unique, spécial, qui nous unis. Je chéris son bonheur plus que je chéris le mien, et j’aimerais simplement qu’il soit là pour toujours, à mes côtés. Je veux partager ses joies et ses peines, être son compagnon, son partenaire, celui sur qui il s’appuie. La personne que je suis avec lui est celle qui me plaît le plus, celle qui me porte et me pousse à devenir quelqu’un de mieux. Quelqu’un de bien. Qu’est-ce que je ne sacrifierais pas pour le rendre heureux ? Et qu’est-ce que je ne donnerai pas pour savoir qu’il voit en moi quelqu’un qui lui est aussi cher que ça ? Oui, le désir y joue une part, et je brûle de le toucher au point de me consumer parfois, mais ce n’est pas vraiment le cœur de ce qui est important, dans tout ce que je ressens.

mardi 11 février 2025

La variante du dragon - Christophe Lambert.

Washington, 1943. Markus Eisenberg, dix-huit ans, est un juif originaire d’Allemagne émigré aux USA avec sa mère et sa tante suite à la « nuit de cristal » où son père a trouvé la mort. Marqué par ce drame, Markus rêve de se venger des nazis. Il s’est donc engagé volontairement dans l’armée et attend d’être envoyé en Europe.

Mais son supérieur a un autre projet pour lui…

Il lui apprend l’existence d’un camp de prisonniers très particulier, situé non loin de Washington : le camp 11-42, où sont retenus des soldats et scientifiques allemands. L’état-major a choisi d’employer la manière douce à l’égard de ces « invités de marque » dont on estime qu’ils ont des renseignements importants à donner.

Des jeunes gens maîtrisant parfaitement la langue de Goethe sont chargés de sympathiser avec eux et de leur tirer les vers du nez, une fois leur confiance gagnée.

Markus a donc été choisi pour rencontrer l’officier Hans Reinhardt, haut gradé des services secrets allemands capturé peu de temps auparavant à bord d’un sous-marin au large des Caraïbes. On a essayé de le faire parler sans succès : interrogatoires musclés, intimidation… rien ne fonctionne. Apparemment, il n’a qu’une seule passion dans la vie, en dehors de son Führer bien aimé : les échecs…

Cette même passion qui habite Markus depuis son enfance. À contrecœur, le garçon accepte la mission.


La variante du dragon est un roman qui me faisait envie dès sa sortie. Par certains aspects, il m’a rappelé Le jeu de la dame (ou Queen’s Gambit) mais en période de Seconde Guerre Mondiale, et je me délectais d’avance des nombreuses rencontres entre Markus et de Reinhardt, m’imaginant des rencontres semblables à celles de Clarice Starling et Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux.

 

J’ai beaucoup apprécié cette lecture qui m’a permis de découvrir un peu plus les États-Unis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il faut savoir que les services secrets américains employaient réellement des réfugiés allemands comme « chaperons » pour des hauts dignitaires nazis, et notamment des Juifs, et dans l’espoir de leur soutirer des informations, ce qui rend d’autant plus réel les événements du roman.

 

J’ai beaucoup aimé les différentes rencontres entre Markus et Reinhardt et la tension qui se découle de celles-ci, surtout lorsqu’ils s’affrontent aux échecs. Aussi brillant soit-il, Markus sera mis en difficulté plus d’une fois et essuiera bien des revers face au monstre de stratégie qu’est le Nazi, surtout lorsque le jeune homme a bien du mal à ravaler sa colère et son animosité envers le Nazi. Markus souffrira de nombreux échecs, désillusions et découragement. Notre jeune ami perdra souvent patience face à Reinhardt qui sait très bien lire les émotions de ses adversaires et en tirer profit, et lâcher les phrases qu’il faut pour décourager, faire douter ou faire perdre patience à ses adversaires… Oui, notre Nazi est un adversaire bien redoutable qui donnera bien du fil à retordre à notre protagoniste.

 

Le personnage de Reinhardt m’a bien intéressé. C’est un antagoniste redoutable, intelligent, perfide et sournois, qui se conduit comme un hôte parfait auprès de Markus qu’il appelle affectueusement son « jeune Juif ». Il agit parfois de manière paternelle avec lui, souhaitant même lui donner des conseils pour sa vie sentimentale, l’encourage à découvrir certains livres ou film. On pourrait se demander s’il n’éprouve pas de l’affection pour Markus, ou bien un amusement qu’on a face à un animal inoffensif qui nous montre ses griffes, mais on s’aperçoit bien vite que sa politesse et son amabilité n’est qu’une façade, notre Nazi cachant un tempérament colérique lorsque les choses ne tournent pas en sa faveur. Pour autant, j’ai apprécié la dynamique entre ces deux personnages, entre leurs parties d’échecs et leurs échanges verbaux sarcastiques, courtois et presque admiratifs.

 

Plus que tout, j’ai aimé que, même s’il s’agit d’un roman jeunesse, l’histoire reste douce-amère. Il y a des victoires, mais au prix de nombreux sacrifices, et Markus lui-même a fini par sacrifier bien des choses à son obsession de gagner contre Reinhardt.

 

Les autres personnages ne sont pas en reste et font leur travail efficacement, sans être mémorable. Le seul qui sort du lot, à part Markus et Reinhardt, est le vieux réfugié ukrainien, aussi brillant aux échecs, qui aidera Markus à se perfectionner et à mieux gérer ses émotions pour tenter d’arracher une victoire à l’Allemand. Il a un vécu qui nous le rend attachant, et j’ai aimé sa relation presque père-fils entre lui et Markus. C’est un personnage qui m’a beaucoup touché.


Pour les non familiers des échecs, de très nombreux diagrammes illustrent les parties (basées sur celles de divers grands maîtres) et permettent de visualiser l’évolution des forces en présence, entre le héros et son adversaire. Pour autant, je ne me suis pas trop attardée sur ces schémas, ayant eu un peu de mal à les comprendre.


Si le déroulé du roman peut sembler linéaire et sans surprise, il n’en est rien car l’auteur nous réserves quelques surprises et diverses révélations, surtout durant les derniers chapitres, ce qui fait que l’intrigue continue de nous tenir en haleine jusqu’au dénouement. En résumé, j’ai passé un très bon moment avec ce roman historique.

samedi 8 février 2025

Un rêve de renard - Minna Sundberg.


Un jeune renard céleste, gardien des aurores boréales provoque accidentellement une fissure entre notre monde et l'au-delà. Un jeune homme et son chien métamorphe vont alors devoir se lancer dans une quête pour sauver les âmes de gens de leur village avant que celles-ci ne rejoignent Tuonela, le pays du sommeil éternel.


Un rêve de renard, première bande dessinée de Minna Sundberg, est un récit d’aventure fantastique fortement inspiré de la mythologie finlandaise.


Quelle lecture laborieuse ! Si la lecture était divertissante, je ne suis pas fâchée d’être enfin venue à bout de ces 600 pages !

 

Cette histoire tire son inspiration d’une mythologie moins connue, qui est la mythologie finlandaise, avec la présence de nombreux renards qui sont ici des êtres magiques qui gouvernent notre monde, sa magie, les rêves et les aurores boréales. Nos deux protagonistes, Hannu et son chien parlant Ville, sont mis en difficultés par Bébé Renard qui a commis une bévue. Voilà que le village d’Hannu est coincé dans le monde des rêves. Non content d’avoir fait une bourde menaçant de détruire le monde, Bébé Renard oblige Hannu et Ville à réparer ses bêtises en les faisant voyager de lieu en lieu et de remporter des épreuves pour espérer sauver leur monde.

 

Le début m’a semblé long et laborieux, ce fut compliqué pour moi de me plonger dans l’histoire et de différencier les différents personnages. Il m’a fallu quelques chapitres pour comprendre la construction du récit mais aussi les enjeux de l’histoire. Mais à force de persévérer, j’ai fini par prendre un certain plaisir à ma lecture. J’ai aimé suivre Hannu et Ville, son chien qui changeait d’apparence bien malgré lui au fur et à mesure qu’ils changeaient de lieu (ours, phoque, lapin… et même humain !). Hannu nous semble être un personnage assez blasé de la situation, il râle souvent (mais soyons honnête, on aurait réagi pareil à sa place). J’ai beaucoup aimé les liens très forts et la complicité entre Hannu et Ville, l’histoire repose aussi sur leur dynamique et elle fonctionne très bien. Ils sont tous les deux très attachants en tant que duo. Ils ont une très bonne alchimie. J’ai aimé le côté un peu grincheux d’Hannu, sa débrouillardise et sa ténacité, tout comme j’ai aimé le côté jovial, maladroit, peureux, gourmand mais loyal de Ville.




Le schéma de ce roman graphique n’est pas sans rappeler celui des contes de fée. Nos deux protagonistes sont baladés de lieu en lieu où ils doivent ensuite répondre à une quête, avec un médaillon à l’effigie de l’animal ou de la créature fantastique qu’ils vont rencontrer. Il est question de courage, d’amitié et de famille. Un schéma assez classique mais finalement efficace, même si assez répétitif.

 

Lors de ma lecture, ce sont véritablement les dessins qui m’ont le plus marqué. L’immersion dans l’univers fantastique est totale. Les paysages nordiques et hivernaux nous invitent à un véritable voyage. J’ai aimé ces premiers pas (pour moi) dans les légendes finnoises.

 

L’intrigue est intéressante sur ses grandes lignes, mais bien trop longue. Peut-être aurait-elle gagné à être développée sur moins de pages, car 600 c’est beaucoup trop, mais aussi à ce que ses premiers chapitres soient plus simplifiés car ce n’est pas évident de comprendre de prime abord en quoi consiste l’histoire. Du moins, c’était mon ressenti.

 

Passé ça, l'univers est attrayant et j'ai aimé découvrir ces animaux-totems, me promener dans ce monde fantaisiste et hivernal et surtout, quel régal d’admirer les planches de la créatrice, avec ses couleurs, les paysages, les actions et les expressions.


jeudi 6 février 2025

Mémoires de la forêt (T.3) L'Esprit de l'hiver - Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe.


L'hiver et son manteau se sont posés sur la forêt. Les jours sont froids et les nuits sont longues, mais, comme chaque année à l'approche de la fête de Yule, les habitants de Bellécorce se réjouissent : les boutiques regorgent de jolies choses, les gourmandises se préparent, et beaucoup prennent la direction du Grand Nord. 

C'est tout là-haut, dans les dangereuses vallées de Sombrehiver, que Pimprenelle et Séraphin Renard sont allés chercher un cadeau pour Bartholomé, leur fils à la santé fragile. Mais ils ne reviennent pas le jour prévu... 

Pour les retrouver, Bartholomé embarque avec son oncle Archibald sur l'Étoile de Bellécorce, un légendaire train à vapeur. Alors qu'à bord les évènements étranges se succèdent, il fait la connaissance d'un mystérieux passager clandestin, qui pourrait bien détenir des informations cruciales pour leur enquête...


Quand je pense que ma lecture n’est qu’une histoire cozy et gourmande, mais que l’auteur finit par m’arracher des larmes ou faire se serrer d’émotions mon petit cœur… Je devrais le savoir, pourtant, mais ça fait trois fois que je me fais avoir !


J’ai retrouvé avec délice Archibald Renard, accompagné de son neveu Bartholomé, petit renardeau asthmatique que nous avions rencontré dans le deuxième tome. L’hiver s’est installé à Bellécore, et oncle et neveu sont dans la tourmente. Bartholomé s’inquiète de ne pas voir revenir ses parents de leur exploration dans le Grand Nord. Quant à Archibald, ses Mémoires de la Forêt, livre où il raconte son aventure avec Ferdinand Taupe, est accusé de plagiat par un couple de tortues qui prétendent avoir écrit un livre similaire et qui profitent des troubles de mémoire de Ferdinand pour semer le trouble.


Dans ce troisième tome, nous suivons à nouveau Archibald et Bartholomé qui partent à la recherche des parents de ce dernier vers le lointain Sombrehiver, à bord d’un fabuleux train « l’Etoile de Bellécorce » où Bartholomé fera la connaissance d’un petit ourson clandestin, passionné de train et qui cache en lui bien des secrets…



J’ai retrouvé avec plaisir la belle plume de l’auteur ainsi que les magnifiques illustrations de
Sanoe qui subliment le récit et rendent magique l’hiver dans l’univers de Mickaël Brun-Arnaud. La plume poétique nous entraîne dans les confins glacés de la forêt au cœur de l’hiver, pendant les fêtes de Yule. Bien entendu, l’histoire conserve son côté cozy, tendre, chaleureux et gourmand et on retrouve les thèmes centraux de la saga, à savoir l’amitié, la famille, l’enfance, le deuil et les souvenirs.


Ce troisième tome des se pare ici de couleurs hivernales et des lumières de Yule. On y retrouve en effet les personnages en pleine préparation de cette célébration du solstice d'hiver à grands coups de décoration, de lumière et de nourriture, surtout les boissons chaudes et les biscuits moelleux et réconfortants. Comme dans les volumes précédents, Mickaël Brun-Arnaud fait la part belle aux petits bonheurs, à la nature et à la simplicité, un aspect que je prends plaisir à retrouver dans chaque tome.


J’ai trouvé cet opus plus triste que les précédents, j’ai même versé ma petite larme. Au départ, je m’intéressais surtout de savoir ce qu’il était advenu des parents de Bartholomé (que sont-ils partis faire dans les contrées lointaines et froides du Grand Nord, et que leur est-il arrivé ?), en me demandant l’intérêt du personnage de l’ourson, Théodore. Puis, progressivement, je me suis attachée à ce petit ourson dont l’histoire nous est dévoilée petit à petit, et à avoir pour lui tendresse et compassion. Je ne peux pas trop en dévoiler sur lui, de crainte de spoiler, mais j’ai vraiment trouvé son histoire très touchante ainsi que la profonde amitié qui liait Théodore et ses amis d’école.


Nos personnages sont toujours plaisants à suivre, et j’ai aimé l’amitié qui s’est nouée entre Bartholomé et Théodore, mais aussi la dynamique entre Archibald et Bartholomé entre complicité et taquineries (surtout de la part du neveu), et de voir notre jeune renardeau gagner en assurance tandis qu’il se fait enquêteur pour découvrir ce qu’il est advenu de ses parents. De gare en gare, de ville en ville, oncle et neveu vont faire de belles rencontres, laisser aller leur gourmandise, et découvrir bien des choses sur Théodore, les parents de Bartholomé mais aussi concernant nos deux tortues fourbes et pleines de manigances.


En résumé, à l’instar des tomes précédents, cette histoire cache, sous ses airs de fable douce et enfantine, des thèmes touchants et poignants. C’est doux et amer, tendre et triste, et ça ne laisse jamais son lecteur indifférent. Il me tarde de lire le quatrième tome pour le Blossom Spring Challenge !


 


- Quelle horreur ! murmura Archibald en tremblant. Je déteste les histoires qui font peur…

- Celle-ci a l’air passionnante, j’espère qu’elle va nous la raconter ! lui répondit le renardeau.

- Pas moi, brrrr… Je ne tiens pas à passer la nuit à m’imaginer qu’un horrible monstre s’introduit dans notre cabine pour traîner mon neveu dans son terrier et le dévorer…

- Je te rassure, oncle Archibald, c’est sans doute toi qu’il enlèverait, il y a beaucoup plus à manger !

- Merci pour ton soutien, Bartholomé. Me voilà rassuré…