jeudi 2 juin 2011

Côté face - Anne Denier.

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L'auteur :

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Anne Denier est une écrivain française, auteur de deux romans jeunesse, qui écrit aussi régulièrement sur le site l'Encrier. Côté face est son nouveau roman, publié en 2011 (2009 sur le net).

Lien à découvrir : Côté face, le site.

Emprunt.
Merci à Matilda de faire voyager ce livre !


Quatrième de couverture :

J'étais en retard et si ce n'avait pas été le cas jamais je n'aurais pris ce tram et jamais je ne l'aurais rencontré. Lui. Celui qui allait détruire ma vie en réveillant une mémoire qui sommeillait en moi et dont j'ignorais l'existence. Un autre côté de moi-même.
« Te séduire, t'emmener, te torturer, te violer et t'assassiner. »
J'avais une vie...

Mon avis :

Après tout ce ramdam sur ce livre, comment aurais-je pû ne pas entendre parler de ce livre ? En fait, c'est surtout la faute de Super-Tentatrice, une espèce de super-héroïne qui tente de faire le bien en convertisant plein de pauvres gens à acheter/lire des livres. Si parfois, ça fait pas toujours du bien au porte-monnaie qui sanglote, ça permet de faire quelques chouettes découvertes ou de lire des vraies perles, et Côté face fut de ceux-là. Et Super-Tentatrice a eu la gentilesse de faire voyager, à divers lecteurs, son exemplaire de Côté face, j'ai été la seconde chanceuse à le recevoir et j'ai donc mis à profit les quelques jours que j'avais de libre pour l'entamer.

L'hsitoire, pour résumer un peu [attention spoilers !] est celle d'une jeune fille au quotidien plutôt normal jusque là : des parents, un chien, un enquiquineur de frère, des copines, le lycée... seulement, son quotidien vient à subir quelques chamboulements après avoir rencontré un étrange garçon dans un tramway, et après qu'une chute dans les escaliers ait rendu la jeune fille amnésique. Si elle commençe, au boût de quelque temps, à se remémorer de quelques souvenirs, elle se rend compte qu'elle n'a pas vraiment vécu ces souvenirs... enfin si, mais pas dans sa vie actuelle...

Je n'en dis pas plus, il se passe bien des choses et ce serait un crime que de spoiler. Alors alors, comment commençer cette 'critique', par où commençer ? Ce livre... est unique dans son genre, dans le sens où je n'ai jamais lu de livre similaire à celui-ci au niveau de l'histoire, du sujet et de l'écriture. Il y a une atmosphère bien particulière à ce roman, c'est pesant, mystérieux, sombre, parfois à la limite du malsain (d'où le petit aperçu dans la quatrième de couverture : 'Te séduire, t'emmener, te torturer, te violer et t'assassiner.' une phrase qu'on retrouvera souvent dans le roman. Elle pourrait résumer l'histoire. Il y a une ambiance presque déprimante dans ce roman pour certains passages ou chapitres, du moins je fus bien déprimée à certains passages que je lisais, heureusement ce ne fut pas le cas de tout le roman, juste de quelques extraits car le roman en lui-même est très bien, j'ai suffisament aimé pour continuer à lire jusqu'à la fin en peu de temps (trois jours environ), même s'il est clair que ce roman a une ambiance bien particulière avec une écriture qui n'appartient qu'à l'auteur, l'auteur a un style bien à elle qui est aussi particulier que l'histoire et l'atmosphère de son histoire, mais pas de façon négative : c'est envoûtant, ça nous fait ressentir plein d'émotion, on peut presque ressentir le roman, son atmosphère pesante, sombre, mystérieuse... oui, je me répète mais je ne trouve pas d'autres mots pour résumer cela.

J'ai aimé trouver des références littéraires, notamment pour le Faust de Goethe (j'avais lu cette pièce l'an dernier et ce fut un coup de coeur pour l'oeuvre et cet auteur), ainsi que quelques conversations de certains personnages en allemand même si ce fut déconcertant pour moi qui n'ai jamais appris cette langue, autant dire que je ne m'y connais pas tellement, mais je pense pouvoir dire que l'auteur a une bonne maîtrise dans cette langue (est-ce que ce fut une langue apprise à l'école ou a-t-elle eu de l'aide par un 'spécialiste' de la langue ?), enfin heureusement pour moi qui n'ait appris que l'anglais en seconde langue, que les traductions étaient là. Sinon, sinon... j'aime beaucoup l'idée de vie antérieure, ce fut bien mené dans le roman, à un point où les deux vies du personnage principal : celle qu'elle mène dans le monde d'aujourd'hui, et celle de ses souvenirs de sa vie antérieure, se mélangent presque et que j'ai eu du mal, pour certains passages, à savoir qui narrait : l'héroïne ou celle qu'elle fut autrefois ? aussi j'ai du relire une seconde fois afin de mieux comprendre car parfois j'ai eu du mal à saisir le caractère du personnage principal sans nom (elle en a un mais il n'est pas révélé, seulement celui de sa vie antérieure : Hyla, était-ce voulu ? oui sans doute...), certes il est compréhensible que depuis son amnésie, elle change mentalement, surtout après avoir rencontré Nebel, le garçon du tramway, bien que je dois avouer que certaines des actions de l'héroïne (ou plutôt anti-héroïne, ce terme lui convient mieux) m'ont paru très... déconcertantes, voire même inconscientes [ elle ne connaît rien de Nébel mais elle est prête à le retrouver quelque part alors qu'il pourrait être un psychopathe, le fait de tout cacher à ses parents, de ses problèmes, ou encore la scène où elle monte dans la voiture d'inconnus ivres ], j'ai eu du mal à la comprendre là... ce n'est pas négatif, hein, juste une remarque.

On ne connaît pas le nom de la plupart des personnages donc, la plupart ont des sortes de pseudonymes (Quasimodo, N°1 et N°2, son Altesse Royale, Monchérimonamour, la démone, le monstre aka le chien du frère) ou sont nommés par leur titre (Ma meilleure amie, mon père, ma mère, le frère), les seuls nommés sont les trois personnages principaux de la vie antérieure : Hyla, Nébel et Côme. Et encore, ces noms ne sont pas donnés immédiatement : une manière de garder une part de mystère le plus longtemps possible ? Nébel est... intéressant, on a du mal à voir où il veut en venir ni s'il est ennemi ou qu'il veut du bien à l'héroïne, mais je dois dire que je préfère Côme, il a une personnalité intéressante, intriguante bien qu'il peut être ironique, sarcastique, mauvais dans un sens, possessif, il y a cette relation ambigüe et malsaine entre lui et Hyla, une relation qui change, évolue parfois à la limite du malsain ; Hyla est comme une poupée, un jouet, une possession. Puis il y a cette histoire d'amour avec Nébel... Hyla comme l'héroïne, elles pensent à lui, ont besoin de lui, cette relation mystérieuse devient une histoire d'amour avec une pointe de fantastique [ une pierre d'immortalité dont ont été victimes Hyla, puis plus tard Nébel, une sorte de pierre philosophale, une Chrysopée ], faisant voyager le lecteur entre la France d'aujourd'hui et l'Allemagne du début du XXe siècle, mais en remontant un peu le temps selon les chapitres (XVIIIe et XIXe siècle), il y a de bonnes recherches sur ces siècles, les vêtements, quelques références littéraires et historiques aussi, on sent bien la recherche, ça a du demander pas mal de travail et je félicite l'auteur, la pauvre qui a du avoir bien du travail pour nous pondre ce bijou. Se faire publier est un rêve souvent difficile à atteindre mais je suis heureuse que l'auteur ait réussi.

J'ai aussi aimé cette pointe de poésie dans le roman, en plus de l'humour, un humour grinçant ou moqueur, du suspence... ah oui, aussi je ne me le répèterai jamais assez mais je craque pour la couverture tellement magnifique, c'est ça qui m'a d'abord attiré chez ce roman. L'écriture est bien maîtrisée, l'atmosphère du roman est marquante, c'est le moins qu'on puisse dire. Sans parler de l'héroïne qui se détâche de tous les personnages féminins que j'ai pû retrouver dans de nombreux livres, elle est unique, jamais encore je n'ai rencontré un personnage comme elle, ni un schéma narratif rythmé si bien maîtrisé entre les flash-back et le retour à la vie 'normale'... bref, bref, un roman qui sort de l'ordinaire, c'est déroutant, original, unique, ahurissant, poignant... bref, on ne peut pas ne pas en ressortir indemne, c'est un roman qui marque son lecteur. Un style agréable à lire, une écriture maîtrisée, une histoire originale, des personnages mystérieux, une atmosphère marquante, pesante et sombre... enfin voilà, quoi. Je pense que ça résume un peu le livre, vous l'aurez deviné : j'ai beaucoup aimé, ce livre m'a marqué, j'aurais du mal à l'oublier, j'en suis ressortie toute chamboulée...

Note : J'autorise l'auteur (si elle lit l'article) à me lyncher si jamais elle ne trouve pas ce billet correct !
 
Extrait :

Je mordis dans ma tartine et ouvris le livre. Je parcourus rapidement les premières pages. L'héroïne était la nièce de la petite-fille de la belle-soeur du beau-frère de la cousine par alliance de la filleule de la reine Victoria, blonde, cultivée, parlant au moins dix langues étrangères et elle était incroyablement cruche. Elle avait un nom effroyablement compliqué qui rimait avec sparadrap.

17 - Journal.

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