mercredi 27 mai 2009

Les chroniques des vampires (T.1) Entretien avec un vampire - Anne Rice.

 


De nos jours, à la Nouvelle-Orléans un jeune homme a été convoqué dans l'obscurité d'une chambre d'hôtel pour écouter la plus étrange histoire qui soit. 


Tandis que tourne le magnétophone, son mystérieux interlocuteur raconte sa vie, sa vie de vampire.








Il était temps que je commence à parler d’Anne Rice sur ce blog !

Entretien avec un vampire ne faisait pourtant pas partie de mes projets de lecture, jusqu’à ce que je visionne le film en version originale et, de fil en aiguille, roman comme film sont vite devenus de véritables coups de cœur ! (moi qui ne m’intéressais pas à Tom Cruise… il fait un merveilleux Lestat et m’a amusé autant qu’il m’a enchanté)

 

Livre reçu lundi, dévoré la journée même, installée confortablement dans mon lit, avec Apocalyptica et Mylène Farmer dans les oreilles, à lire attentivement le récit de Louis, sa vie de vampire, les belles descriptions, les personnages... c'était une lecture dont je ne suis pas sortie indemne, ce livre m'a vraiment marqué. Avec Anne Rice, j'ai eu envie de lire d’autres récits sur des vampires, d’écouter la bande-originale du film, de relire Dracula, de découvrir la Nouvelle-Orléans, de revoir Paris, de retrouver Louis, Lestat, Armand... et vouloir me replonger dans ce roman pour mieux savourer ma lecture, prendre mon temps cette fois-ci, m'arrêter sur des paragraphes, me laisser emporter par les mots…

 

Mais, Entretien avec un vampire, qu’est-ce que ça raconte ?

 

Tout commence dans une chambre d’hôtel, à San Francisco. Un journaliste a été convié à écouter l’histoire d’un étrange individu. Sous le magnétophone, il va lui confier une histoire à la fois incroyable et étrange qui est l'histoire de sa vie ; vie qui n'a rien de si banale car l'individu en question de révèle être un vampire depuis plus de 200 ans ! C’est l’histoire de Louis de Pointe du Lac et tout commença en 1791, alors qu’il était encore humain, patron d’une plantation à la Nouvelle-Orléans, fils aîné d'une famille française ayant immigré dans le nouveau monde. Une vie paisible, normale, jusqu’à ce que la mort accidentelle de Paul, le jeune frère de Louis, ne fasse tout basculer. 

 


Anne Rice

Louis sombre dans la dépression, recherche la mort sans avoir le courage de se la donner lui-même, jusqu’à un beau soir… où il se fit attaquer par un vampire, Lestat de Lioncourt, qui lui propose, comme alternative à sa vie, de devenir un immortel et son compagnon. Louis vit alors une vie de faste et de luxure, régie par des chasses à l’homme nocturnes, mais Louis ne parvient pas à s’habituer à sa nouvelle vie de vampire, devant tuer pour survivre, et rejette Lestat qu’il exècre autant qu’il le fascine. Afin de ne pas le perdre et voyant à quel point Claudia, une petite fille orpheline, le touche profondément, Lestat décide d’en faire une immortelle et de la recueillir comme sa fille, proposant à Louis de l’élever avec lui… Commence ainsi la vie de cette étrange petite famille de vampire, mais Claudia grandit… et en vient à détester ce corps de jolie petite poupée quand elle désire plus que tout être une femme, et ne décide de se rebeller contre son créateur… 

 


Entretien avec un vampire, en quelques mots...

Un livre envoûtant, captivant, dérangeant et déroutant.

Je suis tombée sous le charme de la plume d’Anne Rice, ses vampires et leur univers.

 

Anne Rice a su renouveler le vampire, tout en gardant certains codes (le sang comme substance de vie, le cercueil, la nuit, la beauté). Des êtres tourmentés, parfois monstrueux, indifférents à l’ail et aux crucifix. Pourtant, on en sait si peu sur ces vampires et leur univers… Louis étant un nouveau-né dans le monde de la nuit, et son maître vampire étant avare en information, choisissant l’ignorance pour garder son emprise sur Louis, car Louis a beaucoup de mal à s’adapter à sa nouvelle condition, s’harmonier avec sa nouvelle nature de vampire.

 

Louis reste mon personnage préféré dans ce tome. C’est un individu qui ressent les choses si profondément, il est le plus humain de tous les vampires. Il a une telle capacité à souffrir, à ressentir qu'on ne peut s'empêcher d'être touché. Si certains lecteurs se sont lassés ou agacés de ses lamentations, ce ne fut pas le cas pour moi. Louis a une telle profondeur psychologique, des principes moraux qu'il a du mal à suivre avec sa transformation en tant que vampire qui est loin d'entraîner chez lui un changement fixe et stable, tout se fait progressivement, petit à petit. Il va garder longtemps ses principes, ses croyances, sa foi en Dieu si forte, ce qui l'empêchera de vraiment bien plonger dans le monde des vampires, pendant longtemps il sent sur lui le poids de la culpabilité à chaque fois qu'il doit tuer pour se nourrir, et quel sentiment horrible que celui de la faim, la soif de sang qui dévore l'intérieur et consume l'être, c'est une évolution douloureuse de la psychologie que celle de Louis. Et quand enfin il quitte ce stade de culpabilité, c'est pour en rencontrer d'autres. L'existence de Louis est passionnée, mouvementée, violente, brillante, désespérée.

 

J'ai aimé suivre ce jeune homme, ce vampire troublé, humain. Isolé des autres humains depuis sa transformation, vivant avec Lestat, son maître vampire avec qui il aura des relations conflictuelles, ils n'ont pas la même vision du monde, c'est un couple étrange, il y a beaucoup d'ambiguïté. Louis ressent beaucoup de sentiments contradictoires pour Lestat, entre la haine et l’amour, le respect et le dégoût, et Lestat lui-même se fait l’auteur de gestes contradictoires. J'attends de lire le second tome, Lestat le vampire pour mieux comprendre ce personnage intriguant.



Lestat, Claudia et Louis, ou telle que je l'appelle "The Unholy family"
imaginés par Emily sur Tumblr


 

Louis va évoluer dans un monde troublant, sombre, inquiétant, choquant, sensuel et tisser des liens profonds avec les personnages qu’il rencontre : 

 

Lestat, son maître vampire et compagnon dans l’au-delà avec qui il nourrit des sentiments entre amour et haine ; un personnage complexe, vile, joueur, égoïste, cruel, mystérieux... qui dévoile peu à peu ses faiblesses et qui parvient à nous attendrir, malgré tout.

 

Armand, vampire de 400 ans que Louis rencontrera à Paris, gérant le Théâtre des Vampires, où une troupe de vampires s’amuse à se donner en spectacle devant les mortels, et qui éprouvera pour Louis un désir brûlant ; un personnage intriguant, qui va beaucoup apporter à Louis, il m'a beaucoup plu et j'espère en apprendre plus sur lui dans la saga.

 

Claudia, l’enfant vampire, qui éprouve pour Louis des sentiments… troublants, je ne saurais définir exactement cette relation, il y a quelque chose de pervers dans le sens où Claudia l’appelle “son amant” et semble l’aimer plus que comme simple figure paternelle, mais en même temps une affection paternelle, comme un père avec sa fille… c’est une relation des plus ambigües, une relation à la fois père-fille et amant-amante. On ne peut qu'éprouver fascination pour ce personnage. Une vampire redoutable coincée dans un corps de petite fille. Elle mûrit, mais souffre de ne pouvoir connaître les plaisirs adultes.



Un roman de vampires donc, mais pas que... puisque, à travers ses personnages, Anne Rice nous montre les affres de l'âme humaine, la souffrance, la fascination, la perversion, la repentance, mais aussi la quête des origines : qui suis-je ? d'où je viens ? où je vais ? Elle redonne un second souffle à ses vampires. Ils ne sont pas seulement des monstres sanguinaires, mais des personnes à part entière, aux prises avec leurs tourments. Chaque personnage a une psychologie profonde et fascinante.

 

J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce roman, il fait partie de ceux qui m’ont fait vibrer. Il m’a emmené dans un univers à la fois sombre, fascinant, terrifiant mais terriblement attirant et émouvant. Il me tarde que la période du baccalauréat s'achève afin que je puisse continuer sur ma lancée !






Image tirée du film (Neil Jordan, 1994) avec
Brad Pitt dans le rôle de Louis et Tom Cruise dans celui de Lestat





Quand il (Lestat) eut rattrapé l'esclave, il le bâillonna, l'immobilisa et dégagea son cou.
- Allez-y, me dit-il. Vous ne pouvez plus revenir en arrière.
J'obéis, révulsé et impuissant. Je m'agenouillai près de l'homme qui se débattait, plié en deux, et, me cramponnant des deux mains à ses épaules, enfonçait dans son cou mes dents, qui ne faisaient que commencer leur transformation. Je dus déchirer la chair, au lieu de la percer ; mais, la blessure ouverte, le sang coula, et, quand je fus soudé à son cou, que je commençai à boire..., tout le reste disparut.


Première partie.

3 commentaires:

  1. Ce tome 1 (ainsi que le 2 et le 3) m'attend sagement dans ma PAL, je l'ai acheté dans une brocante, profitant du prix intéressant et le gardant de côté pour plus tard.
    Ton avis me donne envie de le lire...

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    1. Ce sont, selon mon avis mais comme je vénère Anne Rice je ne suis pas objective du tout, les meilleurs de la saga, je te conseille de les découvrir. On repprochera peut-être les lamentations de Louis au premier tome mais les trois sont excellents, et selon les tomes, les points de vue différent donc on ne suit pas toujours le même personnage, même si Lestat narre la plupart des tomes, il y a d'autres personnages qui prennent la parole :)

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  2. Le film et les livres m'ont vraiment plu. En particulier le voleur de corps. J'attends maintenant de lire La reine des damnés.

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