Agora
Réalisé par Alejandro Amenabar.
126min/2h06min
Sorti en 2009 (Esp) / 2010 (France)
Avec : Rachel Weisz (Hypatie), Oscar Isaac (Oreste), Max Minghella (Davus), Michael Lonsdale (Théon), Ashraf Barhom (Ammonius), Sami Samir (Cyrille), Rupert Evans (Synesius), ...
Emprunt médiathèque.
Synopsis :
IVème siècle après Jésus-Christ. L'Égypte est sous domination romaine. À Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande Bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l'aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent l'amour d'Hypatie : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective.
Mon avis :
En début de semestre, j'avais pris Sources religieuses de l'occident médiéval en option (ou UE Libre pour reprendre le vocabulaire de la fac), cependant il s'est avéré que cette option se déroulait en même temps que mes cours d'Archéologie. Il n'y avait plus aucun moyen. Je devais faire un sacrifice. Puisque je m'étais prise de passion pour mes cours d'Archéologie, j'ai choisi d'abandonner cette option pour en prendre une autre. J'avais le choix entre Latin et Cinéma. Ayant déjà eu du mal à retenir les termes latins de mes cours d'Histoire romaine du semestre précédent, j'ai choisi Cinéma où la seconde partie du programme consistait à nous faire découvrir le merveilleux monde des péplums, ce qui m'a permis de découvrir quelques classiques du cinéma (Ben-Hur, ou encore Les Dix Commandements de DeMille), parmi ces films, deux péplums plus récents. Gladiator étant un film dont la renommée ne se fait plus, je choisi de parler ici d'Agora qui est, selon moi, bien moins connu que Gladiator.
Agora, péplum espagnol de 2009, qui se situe dans l'Antiquité tardive et qui nous offre une approche différente du péplum. L'héroïne tout d'abord : Hypatie d'Alexandrie, loin d'être l'image de la femme fatale que l'on peut voir dans certains films, est une brillante philosophe qui enseigne à l'école d'Alexandrie. Libre, intelligente et féministe, Hypatie tente de déterminer, dans sa quête du savoir, les lois exactes qui régissent l'univers et de comprendre le cosmos (et de savoir notamment : si la Terre bouge, pourquoi l'homme ne le ressent-il pas, pourquoi ne suit-il pas les mêmes mouvements qu'elle ? Qui tourne autour de quoi ? Est-ce la Terre qui tourne autour du soleil ou l'inverse et pourquoi ?).
Elle est certes une femme savante mais le réalisateur parvient à mettre en scène le côté studieux d'Hypatie sans ennuyer le spectateur.
Hypatie est, en effet, une femme savante qui ne jure que par sa liberté, la philosophie et sa quête de la connaissance du cosmos et qui n'aura de cesse de refuser de se soumettre à une religion. Ce qui n'est pas évident dans une ville en pleine mutation. J'ai aimé cette reconstitution d'Alexandrie, une ville qui vit, dans le film, une difficile transition entre la fin de l'époque romaine et le début du christianisme triomphant. On nous présente la fin d'une ère cosmopolite où cohabitent Grecs, Juifs, Chrétiens et Égyptiens. Théon, le père d'Hypatie, directeur de la grande bibliothèque d'Alexandrie, grand centre intellectuel à la renommée qui dépasse les mers. Hypatie, incarnée à merveille par Rachel Weisz, y est une professeur apprécié et renommé.
Hypatia, de C.W Mitchell, 1885 (Représentation de la mort d'Hypatie d'Alexandrie) |
Outre l'aspect manichéen du film, l'esthétisme du film est intéressant et magnifique, avec des décors somptueux qui nous plongent dans l'Alexandrie de l'Antiquité tardive, sans nous offrir les clichés habituels sur l'orient, en revanche, une belle reconstruction historique avec cependant quelques anachronismes que seuls, je crois, des étudiants en histoire ou des historiens verront, sauf pour le fait où [ Hypatie découvre que la Terre tourne autour du soleil par le phénomène de l’élise, ce qui ne sera en vérité découvert qu'au XVIIe siècle ], et il faut savoir concernant l'histoire d'Hypatie est assez différente que celle du film [ certes, Hypatie meurt mais de façon plus violente que celle montrée dans le film, et elle n'est pas morte parce qu'elle a refusé de se convertir mais dans une émeute, parmi tant d'autres victimes et rien ne dit que les chrétiens sont derrière tout ça ] mais ce film aura été une occasion de me faire découvrir ce personnage historique intéressant et méconnu, l'attachement et l'admiration du réalisateur pour ce personnage se ressent, mais difficile de rester de marbre face à cette femme savante et courageuse.
On n'échappe pas à une histoire d'amour dans ce film : Oreste, un élève de la philosophe et Davus, son esclave, sont tous deux amoureux d'Hypatie, un peu en vain car elle a fait vœu de chasteté en se consacrant entièrement à la philosophie et à l'érudition. Elle se consacre pleinement à ses hypothèses et expériences pour comprendre les ellipses, tenter de comprendre si la Terre pourrait être en rotation autour du soleil sans qu'on ressente son mouvement... mystère qu'elle parviendra à découvrir dans le film mais dont le monde ne pourra prendre connaissance à cause des Chrétiens qui cherchent à retarder l'essor de la science par leurs dogmes et intolérance et leur volonté d'étouffer toute explication du monde qui diffère des dogmes, le réalisateur pointe du doigt la douloureuse vérité de l'Eglise qui, par le passé, a refusé les découvertes et retardé les expériences scientifiques qui diffèrent des dogmes de l'Eglise.
Les décors sont très convaincants, et la soundtrack n'est pas à négliger car elle est magnifique et souvent poignante, j'ai eu un coup de cœur pour Have you ever asked yourselves, What Do The Skies See et The Skies Do Not Fall. On trouve également une certaine poésie dans ce film : on voit l'espace, le ciel, les étoiles... ce qui nous donne un spectacle magnifique à contempler !
Hypatie donnant ses cours à l'école d'Alexandrie. |
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