mercredi 30 juillet 2014

L'appel du coucou - Robert Galbraith.



L'auteur :


Robert Galbraith est le nom de plume de JK Rowling pour ses romans policiers, centrés sur le détective Cormoran Strike. Ce nom d'auteur n'est pas anodin puisqu'il signifierait "Famous stranger", soit "Célèbre inconnu"










Quatrième de couverture :

Une nuit d'hiver, dans un quartier chic de Londres, le célèbre mannequin Lula Landry est trouvée morte, défenestrée. Suicide. Affaire classée. Jusqu'au jour où l'avocat John Briscow, frère de la victime, frappe à la porte du détective privé Cormoran Strike.

Strike est au bout du rouleau : ex-lieutenant dans l'armée, il a perdu une jambe en Afghanistan, sa carrière de détective est au point mort et sa vie privée un naufrage. Aidé par une jeune recrue intérimaire virtuose de l'Internet, Strike est chargé d'enquêter sur la mort de Lula.

De boîtes de nuit branchées en hôtels pour rock-stars assaillies par les paparazzi, en passant par un centre de désintoxication et le manoir où se meurt la mère adoptive de Lula, Strike va passer de l'autre côté du miroir glamour de la mode, dont les reflets chatoyants dissimulent un gouffre de secrets, de trahisons, de manœuvres inspirées par la vengeance.

Mon avis :

Il y a un an, j'ai été surprise d'apprendre que JK Rowling avait publié un roman policier sous un autre nom d'auteur, et comme je suis prête à lire tout ce qu'elle écrit, je me suis littéralement jetée sur le livre à sa sortie, mais je ne me suis pas jetée dessus pour le lire, et j'ai laissé passer un an après la sortie du bouquin dans sa version originale avant de m'attaquer enfin à ce roman, admirez la logique.



The Silkworm (Le ver à soie)
2nd tome de la série.
J'étais d'humeur à lire du policier plus... moderne que ceux que j'ai l'habitude de lire, je me suis dit que L'appel du coucou ferait l'affaire. Si je suis entrée sans trop de soucis dans ce livre, la poursuite fut laborieuse (écrit celle qui décrit la lecture de ce roman comme l’ascension du Mont Blanc), j'ai souvent eu du mal à accrocher, je décrochais souvent de ma lecture car je m'ennuyais et que j'avais du mal à rester attentive et intéressée à l'histoire, je la trouvais lente, sans aucun élément intéressant pour faire rebondir l'intrigue, bref je m'ennuyais, et ça, c'était le drame ! Beaucoup disaient du bien de ce roman auquel je ne trouvais aucun intérêt particulier, et JK Rowling est mon auteur préférée, j'avais l'impression d'être un monstre de ne pas aimer un de ses romans, et d'être insensible à cette histoire alors que tout le monde semblait l'avoir adoré. Néanmoins, j'ai persévéré, je me suis fixée 100 pages à lire tous les jours, je me suis obligée à lire tous les jours pour ne plus perdre le fil de l'histoire et en espérant, qu'en avançant, j'allais le trouver intéressant... Heureusement pour moi, ce fut le cas ! Plus j'avançais dans l'histoire, plus, finalement, j'arrivais à m'intéresser à l'enquête et à m'attacher un peu plus aux personnages, je pense surtout au détective Strike et à sa jeune secrétaire, Robin, que je me représentais physiquement et psychologiquement au personnage de Cornelia Hale de la bande-dessinée W.I.T.C.H.

La force des personnages, c'est l'un des points favorables de ce roman car, même lorsque j'avais du mal à accrocher au roman, les personnages m'avaient plu dès le départ, surtout Strike et Robin. Cormoran Strike, vétéran de guerre, cynique, endommagé à la fois physiquement et psychologiquement, qui vit une phase difficile de sa vie. Il n'a aucun client, l'argent manque cruellement, a des relations familiales et amoureuses assez compliquées, il est obligé de vivre dans sa propre agence, il a du mal à survivre financièrement, jusqu'à ce que – miracle – John Briscow, le frère d'un de ses anciens amis fait appel à lui pour enquêter sur la mort de sa sœur adoptive, la splendide mannequin Lula Landry.

Au fil du roman, on apprend à connaître davantage Strike sa vie, sa famille, sa situation amoureuse désastreuse. On s'aperçoit qu'il n'a pas eu une vie facile, mais qu'il est robuste, que malgré son apparence peu engageante, il peut être généreux. Il est aussi très observateur, il a l’œil pour les détails, rien ne lui échappe, il est très minutieux dans son investigation, prend des notes, classe ses notes, observe, le moindre détail – même minime – peut avoir son importance, alors que d'autres passeraient à côté. JK Rowling parvient à nous le rendre très humain au fil du roman et on finit par s'attacher à lui, ainsi que sa secrétaire temporaire, la jeune Robin. C'est une jeune femme rafraîchissante et très attachante. Je l'ai trouvé intelligente, indépendante et pleine de ressources. D'abord dubitative et peu convaincue face à Strike, elle finira par découvrir, derrière l'ours bourru, un homme intelligent et attachant, et elle va prendre beaucoup de plaisir à travailler avec lui. Matthew, cependant, ne semble pas partager l'enthousiasme de sa fiancée, ni son attachement au détective qu'il considère comme louche. J'ai lu qu'il y avait une rencontre entre ces deux-là dans le tome deux, ça promet d'être une rencontre glaciale...

Robin et Strike se retrouvent donc mêlés à l'affaire Lula Landry, morte tragiquement un soir d'hiver, défenestrée. La presse et la police sont persuadés qu'il s'agit d'un suicide. Cependant, John Briscow est persuadé que sa sœur a été assassinée, d'autant plus qu'elle entretenait une relation malsaine avec son ex peu recommandable, et que la voisine du top model jure avoir entendu un homme se disputer avec Lula avant qu'elle ne soit défenestrée. Cependant, la voisine ayant pris de la drogue, elle conclu que la voisine a du halluciner. L'affaire est close, et la police refuse toute nouvelle enquête, persuadée de la thèse du suicide. Strike décide, cependant à la demande de son client, de se pencher sur l'affaire et il se retrouve ainsi plongé dans le milieu de la mode, dans un milieu de gens riches, de paparazzis. Il interroge chaque personne ayant connu Lula, qu'il s'agisse de la famille, de son couturier, de ses amies mannequin, ou du petit ami. Chacun dresse un portrait d'elle différent de ceux de ses autres proches. Pour quelques-uns, c'était une pauvre fille qui avait des soucis, pour d'autres une gamine pourrie gâtée, pour d'autres une fille gaie et plein de vie, pour d'autres encore une victime des médias et de son petit ami... chacun dresse un portrait différent de Lula, si bien qu'on a du mal à cerner son état d'esprit le jour de sa mort.

Strike va interroger de nombreux personnages, voir ce qui correspond, essaye de dessiner le portrait de Lula, comprendre mieux les membres de sa famille, comment Lula est perçue, comment a été vécue son arrivée dans sa famille adoptive, sa décision de se lancer dans la mode... Il cherche à retracer ses derniers jours, à comprendre le point de vue des proches de Lula sur la famille de Lula, sur Lula elle-même... même les simples vendeuses du magasin de vêtements où Lula faisait ses achats ont leur importance. Strike ne laisse rien à côté, il ne délaisse rien, il va vraiment dans le détail.

L'intrigue est classique : un suicide qui est en fait un meurtre, le détective qui récolte témoignages, essaye d'y voir clair..., c'est monnaie courante dans le policier, cependant j'ai été surprise par l'identité du meurtrier, je ne m'y attendais pas du tout, et c'est toujours intéressant de voir comment le détective s'y prend pour mener ses interrogatoires, dénicher des indices et tirer des conclusions... et pourtant, même si l'on suit essentiellement Strike, on ne découvre l'identité de l'assassin que lorsque Strike dévoile son identité, un peu comme Hercule Poirot. Tout est dévoilé au fur et à mesure, il n'y a pas un trop plein d'informations. Malgré les lenteurs que j'ai pu ressentir, je dois admettre que JK Rowling a bien ficelé son enquête et que le dénouement m'a surpris ! Quelques lenteurs, mais pas une enquête désagréable à suivre. Je n'ai ressenti aucun suspense, hormis une curiosité modérée de découvrir le dénouement de l'enquête. J'ai néanmoins aimé suivre les témoignages de certains personnages, dont le couturier Guy Sommé qui fait vraiment office de la figure typique du couturier homosexuel, très pointilleux en matière de mode.


Les témoignages sont divers, de nombreuses personnes venant de milieux différents gravitent dans le monde de Lula. Des grosses fortunes jusqu'aux plus déshérités, aux jeunes amis riches qui profitent de la vie à la famille froide et agonisante... des personnes diverses composant l'univers de Lula et qui nous fait graviter entre deux mondes différents et qui nous donnent des visages différents pour Lula. JK Rowling a également repris des thèmes qu'on retrouve dans Une place à prendre, soit la drogue, problèmes familiaux, dépression, tromperies, attrait de l'argent,  la différence entre riches et pauvres, dans le comportement, le langage... tout n'est pas rose, et le roman montre bien là les difficultés de la vie. À l'instar d'Une place à prendre, les descriptions sont nombreuses, c'est l'une des raisons qui ont fait que j'ai souvent décroché, elles sont nombreuses, parfois inutiles, mais je dois avouer qu'elles sont bien faites. On peut se visualiser Londres et ses quartiers, ses rues...

En somme, même si j'ai eu du mal à m'accrocher à ce moment et qu'il m'a fallu du temps pour m'intéresser à l'intrigue et m'habituer aux longues et fréquentes descriptions (car Jo a le soucis du détail), JKR a su construire une bonne intrigue. Loin d'être une adepte du policier contemporain, même si ce roman ne fait pas partie des romans policiers que j'ai préféré, ça reste un bon roman, avec des personnages attachants et intéressants pour les principaux, une intrigue intéressante, bien ficelée, avec un dénouement surprenant. Je lirais la suite un jour, mais j'attendrais qu'elle sorte en version poche, soit dans un an.

Extrait :

Le téléphone sonna, et Robin décrocha le combiné. À la surprise de Strike, elle prit aussitôt un fort accent australien.
« Je suis désolée, elle n'est pas là... Non... Non... Je ne sais pas où elle est... Je m'appelle Annabel... »
Strike riait sous cape, et Robin lui jeta un regard d'angoisse feinte. Après presque une minute de son numéro de fille des antipodes, elle raccrocha.
« Temporary Solutions, dit-elle.
- J'avais compris, mais j'ai l'impression qu'il y a plusieurs Annabel. Par moments, celle-ci sonnait plus sud-africaine qu'australienne.
- Maintenant, je veux tout savoir de votre journée d'hier, dit Robin, incapable de contenir plus longtemps sa curiosité. Vous avez pu parler à Bryony Radford et à Ciara Porter ? »

9. (Quatrième partie)

2 commentaires:

  1. Quand Une place à prendre est sorti, je l'ai lu immédiatement. Je n'ai par contre même pas encore ce livre dans ma bibliothèque. Mais je le lirai, un jour !

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    1. Idem. Quand "Une place à prendre" est sorti, je n'ai pas perdu de temps pour le lire, depuis le temps que j'attendais que JKR sorte un nouveau roman... mais celui-là, j'ai beau l'avoir acheté le jour de sa sortie, il a passé plusieurs mois dans la PAL avant d'être lu... mais si un jour, l'envie te prends de lire du policier et que tu te demandes ce que ça donne, du policier contemporain écrit par Rowling, n'hésite pas à le sortir de ta PAL. Puis, sa force, c'est aussi les personnages, ici Strike et Robin qui sont intéressants et attachants à la fois. Rien que pour eux, je lirais la suite dès qu'elle sortira (mais en poche, hein, c'est que ça coûte cher les livres brochés, puis ça prend de la place dans la bibliothèque)

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