mercredi 20 novembre 2019

Today we live - Emmanuelle Pirotte.



Décembre 1944. C'est la contre-offensive allemande dans les Ardennes belges. Pris de panique, un curé confie Renée, une petite fille juive de 7 ans, à deux soldats américains. 

Ce sont en fait des SS infiltrés, chargés de désorganiser les troupes alliées. Les deux nazis décident d'exécuter la fillette. Au moment de tirer, Mathias, troublé par le regard de l'enfant, tue l'autre soldat.

Commence dès lors une cavale, où ils verront le pire, et parfois le meilleur, d'une humanité soumise à l'instinct de survie.

La Seconde Guerre Mondiale continue d’inspirer auteurs et scénaristes, pour mon plus grand plaisir ! Dans ce roman, l’auteur nous emmène en 1945 dans les Ardennes belges. La France a été libérée et la défaite de l’Allemagne est proche, pourtant des soldats allemands demeurent en France et en Belgique, et ils sont poursuivis par les soldats alliés. En désespoir de cause, un curé confie une petite fille juive à deux soldats américains, en apprenant la venue d’Allemands. Ce qu’il ignore, c’est que ce sont deux soldats allemands déguisés. Ils décident de se débarrasser de la fillette, mais alors que cette dernière croise le regard de l’un d’entre eux, l’impensable se produit... 

J’aime beaucoup le concept dans lequel deux êtres que tout sépare se trouvent, d’une relation familiale inattendue qui se forme, d’un personnage qui défie tout ce en quoi il doit croire pour un geste de bonté, et c’est ce qui m’a amené à lire ce roman au départ. Le fait que ça se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale entre un soldat allemand et une fille juive est un plus, car j’aime beaucoup cette période et le potentiel de cette idée de base ! Notre soldat allemand, Mathias, croise les yeux de Renée, une fillette juive et orpheline de sept ans et, contre toute attente, décide d’abattre son camarade pour sauver l’enfant. A partir de là commence à se former petit à petit une relation entre ces deux êtres... 

Renée est une petite fille bien particulière. C’est une fillette calme et mature pour son âge, qui ignore ce que veut réellement dire, être juive. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle a beaucoup fui; et qu’elle en a assez de changer d’endroit à chaque fois. Elle a trouvé son Allemand, son soldat, comme elle l’appelle, et refuse de le quitter. C’est une fille très franche et directe dans ses paroles, on a parfois l’impression de voir une adulte dans un corps d’enfant, peut-être est-ce la guerre qui l’a fait grandir trop vite… Ce décalage peut déconcerter et j’ai parfois eu du mal à la cerner.  Quant à Mathias, j’ai eu un peu de mal à le cerner également. Ancien trappeur, il a rejoint les SS pendant la guerre mais s’y sent étranger. Il critique les SS comme il critique les Américains et sait prendre du recul. Il est constamment surpris par Renée et ne sait pas toujours comment réagir avec elle.

Toutefois, je trouve la relation entre Renée et Mathias touchante. La cohabitation n’est pas facile au départ, Mathias ne sait pas quoi faire de Renée et essaye de survivre dans les Ardennes hivernales où les Allemands sont poursuivis. Renée, quant à elle, refuse de quitter son sauveur des yeux et ne veut pas se retrouver seule. Même en compagnie d’autres personnes, c’est celle de Mathias qu’elle recherche, c’est avec lui qu’elle se sent le mieux.

Au départ, je m’attendais à voir nos deux personnages en cavale, changer de lieu régulièrement, d’abri en abri, parcourant les paysages des Ardennes enneigées, mais ce ne fut pas le cas. Nos deux personnages trouvent refuge dans une ferme et cohabitent avec leurs habitants, avant d’être rejoints par des soldats américains qui nourrissent des doutes à l’égard de Mathias. Une tension se met alors en place, avec Mathias qui tente de préserver sa couverture mais celle-ci est comme un château de cartes : tout peut s’effondrer à un moment ou à un autre et la vérité risque d’éclater au grand jour, ainsi on est sans cesse en train de se demander si et quand Mathias sera dévoilé et ce qu'il adviendra de lui, de Renée et de la famille habitant à la ferme.

L’aspect historique est un peu relégué au second plan, mais c’est intéressant de découvrir les Ardennes en 1945. La France est libérée, mais des Allemands rôdent en Europe encore et les Alliés sont à leurs recherches, les Juifs ne sont toujours pas en sécurité et dans le cadre d’une opération militaire, des soldats allemands se font passer pour des Alliés.

Si j’avais un autre grief à partager, ce serait mon regret de n’avoir retrouvé aucune traduction lorsqu’il y avait des phrases en allemand et en patois dans le texte. Si ces phrases n’étaient pas nombreuses, j’aurais apprécié y trouver leur traduction et non “m’amuser” à aller la chercher sur internet. Quant au style d’écriture, celui-ci est assez spécial. L’auteur est scénariste et ça se ressent dans son écriture, c’est très visuel et on sent que cette histoire était un scénario au départ, qui a été remanié en roman.

Je donne cette impression de n'avoir pas aimé ce roman. Si je lui ai trouvé des défauts, j'ai aimé lire cette histoire, le concept de base me plaît beaucoup et la relation qui se tisse entre nos deux personnages principaux m'a beaucoup plu, ainsi que de découvrir le parcours de Renée. Je pense que cette histoire pourrait faire un beau film !





Deux couvertures dans des éditions étrangères que je trouve très jolies

2 commentaires:

  1. un poétique coucou Marion
    en passant par ici découvrir tes nouveaux articles
    bises et A+ du troubadour Emmanuel

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  2. Le coup de "je dois abattre un enfant, mais je le prend sous mon aile après avoir descendu mon coéquipier" ça fait TELLEMENT the mandalorian XD

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