vendredi 28 mars 2014

La plume du Quetzalcoalt - Julien Pinson.

Quatrième de couverture :

Après sept années passées au Nouveau Monde, le Pacifieur Impérial Arthorius revient à Rome avec, dans ses bagages, un colis bien embarrassant : une plume étrange qui jette le discrédit sur une des figures majeures de l'Empire Romain Millénaire : La Déesse Athéna, elle même. Arthorius se trouve alors plongé, malgré lui, au centre des intrigues olympiennes dans une enquête qui le conduira jusqu'à la Frontière, au cœur des Montagnes Rocheuses. Au fil de son voyage rien ne lui sera épargné, ni les courses poursuites avec les gangs de Néo Rhodes, ni les fusillades avec les tribus indiennes, pas même la compagnie de Dom, un faune vétéran de la légion, adepte du sarcasme à outrance.


Emprunt médiathèque.




Mon avis :

Je suis tombée sur ce livre tout à fait par hasard, à la médiathèque, je errais à la recherche d'un livre qui pourrait me plaire quand j'ai été attirée par la couverture du livre, placé en évidence sur une étagère. La couverture est en effet très jolie, d'autant plus que la figure d'une statue d'Athéna et la mention du nom d'une divinité aztèque sur la couverture a fini de me convaincre. Je l'ai donc emporté avec moi et l'ai terminé il y a peu. Alors, verdict ?

Si je ne me souviendrais pas de ce roman comme étant un roman extraordinaire, je retiendrais les personnages mais plus particulièrement l'univers peint par l'auteur dans lequel prend place le roman. Attention néanmoins, quand je dis que je n'ai pas trouvé ce roman extraordinaire, cela ne veut pas dire que je n'ai pas aimé. J'avoue ne pas avoir été emballée plus que ça (mettons ça sur le fait que j'ai lu ce roman de façon assez irrégulière en pleine période scolaire où j'étais prise par la fac), mais il n'empêche que j'ai passé un bon moment dans l'ensemble, que c'était une lecture divertissante et que j'ai été séduite par l'univers que nous offre l'auteur dans ce roman. 

En effet, dans cette histoire, nous sommes à des temps modernes (j'ignore l'année mais les trains sont, me semble-t-il, des trains à vapeur) où l'empire romain n'a pas chuté et est toujours au sommet de sa puissance. Bien que gardant quelques signes de sa glorieuse époque antique (tels que le Sénat, les tuniques, les divinités, les noms en -ius ou -us, etc.) a su avancer avec l'Histoire et se moderniser et notamment implanter des colonies dans le Nouveau-Monde, soit l'Amérique, comme la Nouvelle-Rhodes que nous visitons dans le roman. Ces deux univers - la Rome antique et la modernité - semblent à priori difficile à rapprocher mais l'auteur a su les mêler avec intelligence pour nous offrir un univers réaliste, vraisemblable, les technologies sont introduites avec bonne mesure et n'écrasent pas l'aspect plus antique que Rome a su conserver.


Représentation de Quetzalcoalt, 
sous sa forme animale.
L'idée de l'empire romain qui ne se soit pas effondré et qu'il ait continué après l'Antiquité est intéressante et m'a beaucoup plu, quel voyage étrange que celui d'un empire romain encore d'actualité, avec des éléments plus modernes comme le train ou les canons. S'ajoute à cela un aspect plus mythologique. Notre héros coutoie un satyre à la langue bien pendue et au sens du sarcasme acéré : Domini, nommé plus familièrement Dom, et que j'ai pris plaisir à suivre à cause de la touche d'humour qu'il apportait et pour sa loyauté envers Arthorius. Autre élément mythologique : la place des dieux de divers panthéons. Aucune mention au christianisme, le panthéon greco-romain est celui présent dans le roman, plus particulièrement sous leur appellation grecque et qui apparaissent à certains mortels lors d'un conseil, conseil auquel Arthorius va participer car il a découvert au Nouveau-Monde une plume qui n'a rien d'une plume ordinaire et qui aurait appartenu à Quetzalcoalt, la divinité aztèque qui revêt souvent une apparence de serpent à plume géant. Or, Athéna aurait détruit ce serpent des années de cela. Peu satisfaits d'être remis en question, les dieux ordonnent à Arthorius de mener l'enquête...

Arthorius est Pacifieur pour Rome, bien que sa mission l'engage à ne prendre parti pour aucun camp et d'agir comme un diplomate, sa mission est de maintenir une paix diplomatique entre Rome et les autres pays, de garder des relations politiques et diplomatiques pacifiques, il veille à cela. En tant que tel, Arthorius connaît de nombreuses langues, dont celles des Apaches dont on fait la connaissance. Arthorius est aussi un personnage intelligent, qui analyse ses interlocuteurs afin de les cerner, de voir à qui il a affaire et de quel tempérament est faite la personne en face de lui, de plus c'est un personnage plutôt débrouillard, bref plaisant à suivre (même si j'avoue que celui à m'avoir plus marqué est le satyre), j'ai aussi aimé le personnage du celte Scythe, assez sombre et inquiétant, bien que j'ai cru qu'il aurait joué un plus grand rôle dans l'histoire. J'aurais aussi aimé revoir Aponi et sa sœur après la résolution de l'affaire. Je me demande d'ailleurs si l'auteur envisage une suite, d'écrire une nouvelle intrigue avec les même personnages et le même univers ?

Outre les divinités grecques (peu présentes, souvent mentionnées), nous avons donc Quetzalcoalt, qui fait plus office ici de grand monstre mythologique que divinité aztèque car dans la mythologie aztèque, Quetzalcoalt est une divinité plutôt bienveillante malgré son apparence de gros serpent à plume (l'apparence humaine n'est pas plus séduisante, on préférera l'apparence animale, enfin passons), mais les divinités aztèques étant si peu exploitées dans le domaine de la fiction, je ne chipoterais pas sur ce coup-là. J'ai également apprécié les mentions à certaines divinités amérindiennes, comme Coyote. Mais toutes ces divinités, on en parle beaucoup, mais elles sont peu présentes, en revanche les créatures mythologiques sont bel et bien là : centaures, minotaures, satyre... et ce n'est pas l'action qui manque, il y a pas mal de rebondissements.

J'aurais peut-être aimé voir les divinités plus présentes, quelques descriptions supplémentaires notamment au niveau de certaines inventions que j'ai eu du mal à me visualiser, et peut-être aussi le lexique de fin méritait quelques mots de vocabulaire supplémentaire tel que dictateur et hoplite. Etant étudiante en histoire, je connais la signification de ces mots mais beaucoup savent-ils qu'un hoplite est un soldat et qu'un dictateur chez les Romains n'est pas le genre de dictateur que notre esprit contemporain s'imagine ? Néanmoins, j'ai passé un bon moment avec ce roman, et ma foi, je ne dirais pas non à une suite !

Extrait :

L'euphorie de la fête, de l'alcool et du calumet quitta d'un coup le Pacifieur. Il prit une grande inspiration et tenta de se concentrer. L'homme masqué, quant à lui, ne le quittait pas du regard. Arthorius ne douta pas longtemps du motif de sa présence et il ne fut même pas étonné quand il vit que l'autre tenait un poignard.
- Vous ne devriez pas danser avec un truc pareil dans les mains. C'est un coup à se crever un œil.

III.

Ce billet est une participation au challenge :

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