mardi 3 janvier 2023

My Dearest Holmes - Rohase Piercy.

... The accounts of these cases are too bound up with events in my personal life which, although they may provide a plausible commentary to much of my dealings with Mr Sherlock Holmes, can never be made public while he or I remain alife ...


Although Dr Watson is known for recording some sixty of his adventures with the celebrated Sherlock Holmes, he also wrote other reminiscences of their long friendship which were never intended for publication during their lifetimes. Rescued from oblivion by Rohase Piercy, here are two previously unknown stories about the great detective and his companion, throwing a fresh light upon their famous partnership, and helping to explain much which has puzzled their devotees.


Together Holmes and Watson face disturbing revelations as they investigate the case of the Queen Bee; and we finally learn what actually happened at the Reichenback Falls, and the real reasons which lay behind Holmes' faked death and his subsequent return.


La trilogie d’Isabelle Lesteplume ne m’a pas guéri de mon envie de me replonger dans les histoires de Sherlock Holmes, en particulier le Holson (nom de couple Holmes/Watson), et si les fanfictions ne manquent pas sur ce fandom et sur le couple, j’étais curieuse de découvrir si des pastiches holmesiens avaient osé aller aussi loin en nous présentant une romance entre nos deux personnages.



My Dearest Holmes est un ouvrage, encore non traduit en français, divisé en deux nouvelles : A Discreet Investigation et The Final Problem. La première se présentant comme une nouvelle inédite tandis que la seconde se présente davantage comme une réécriture de la nouvelle du même nom d’Arthur Conan Doyle.



A Discreet Investigation reprend les mêmes codes des aventures de Sherlock Holmes telles qu’elles ont été écrites par l’auteur. On sent clairement l’influence Doylienne dans cette histoire, avec une enquête très sympathique comme on a l’habitude de lire dans le canon holmesien et une cliente, Miss D’Arcy, très appréciable également, notamment dans son vécu, son tempérament et son amitié avec le docteur Watson dont les discussions et confidences nous donnent une analyse intéressante de la relation entre Holmes et Watson. L’ensemble de nos personnages sont très sympathiques à suivre et Holmes reste ce détective admirable que l’on connaît et admire. J’ai toutefois été un peu chagrinée concernant le personnage de Watson qui est appréciable quand son humeur s’y prête, car, au risque de sortir des clichés que je déteste employer, Watson se comporte souvent comme s’il avait ses règles avec son irritabilité presque constante envers Holmes et ses émotions qui prennent bien trop souvent le pas à mon goût. Si Holmes est certes le cerveau et Watson le cœur dans leur relation, et que le docteur apporte la touche plus humaine de leur duo, et qu’il est toujours appréciable de voir un Watson qui ne se laisse pas faire face aux manies souvent insupportables de Holmes, le montrer ainsi incapable de gérer correctement ses émotions et s’irriter sur Holmes pour un oui ou pour un non m’a paru franchement exagéré et caricatural. Je dois également avouer ne pas avoir adhéré à l’interprétation de Mycroft Holmes, qui est un personnage que j’affectionne beaucoup, en lui donnant une certaine homophobie alors que je pense que, même à l’époque victorienne, la sexualité de son frère serait bien le cadet de ses soucis, surtout quand on sait dans quelle sorte de pétrin Holmes a pour habitude de se fourrer.



The Final Problem est, quant à elle, une réécriture de la nouvelle du canon où la tension amoureuse de nos personnages s’ajoute à la tension que fait planer la Némésis de Sherlock Holmes, le professeur James Moriarty, obligeant nos personnages à voyager à travers l’Europe jusqu’à la confrontation finale aux chutes du Reichenbach. La différence avec le canon holmesien – outre donc la romance – est que les retrouvailles Holmes/Watson se font beaucoup plus tôt que dans le canon [spoiler] au lieu des trois ans de hiatus, Watson est amené à se rendre à Paris où il sera rejoint par Holmes au bout d’un an [/spoiler] J’avoue avoir beaucoup apprécié cette approche ainsi que l’ambiance parisienne de l’histoire. Je déplore toutefois la tension amoureuse mal gérée car ici Watson demeure irritable et songe à l’impensable, à savoir quitter Holmes, ce qui me donne l’impression que Watson agit plus ou moins lâchement et préférait envisager quitter Holmes plutôt que de se battre pour rester à ses côtés malgré tout ou sans laisser à Holmes le choix ou le temps de prendre une décision concernant leur relation. J’ai trouvé Holmes plus cohérent et plus brave dans cet aspect. Heureusement que cela s’arrange en fin d’histoire, lorsqu’arrive la partie se déroulant à Paris.



La romance dans son ensemble reste très pudique, très sensible, à l’image des mœurs victoriennes sans aucun doute. On sent la romance sans pour autant s’en prendre plein la face. C’est subtil, progressif, à demi-mots. On sent la tension amoureuse au fil des pages en se demandant si tout cela va se concrétiser. Bien que dans l’ensemble, je trouve parfois la tension amoureuse mal gérée avec le tempérament de Watson et l’impression que cette tension soit là pour ajouter du drama là où il n’y en a pas besoin, ou alors au détriment de la « vraie » tension dangereuse entre l’animosité de Holmes et Moriarty, j’ai aimé que l’auteure ne nous jette pas immédiatement dans la romance mais qu’elle s’installe tout doucement, tout en pudeur pour enfin nous offrir la concrétisation que nous attendons tous à la fin [spoiler] rien de trop physique cela dit, un baiser et quelques gestes simples [/spoiler]. Cela ne pourra pas toujours convenir à certains lecteurs qui pourraient s’attendre à quelque chose de plus physique, de plus concret, j’avoue que j’aurais moi-même ressenti de la frustration si l’auteure ne nous avait pas donné un os à ronger sur la fin, si je puis dire, hem hem.



Malgré les griefs que j’ai pu avoir, j’ai tout de même aimé l’ouvrage dans son ensemble. Les histoires sont proches au possible du style de Doyle et du canon holmesiens, la romance reste intéressante à découvrir, tout en douceur et en pudeur jusqu’au moment où cela se concrétise enfin, pour notre plus grand bonheur. J’ai également aimé la réinterprétation du Problème Final avec une réunion plus précoce entre Holmes et Watson. Cela reste un pastiche holmesien intéressant à découvrir dans la mesure où il nous présente une relation romantique entre nos personnages principaux et comment l’intégrer dans le canon holmesien sans fausse note, avec toutes ses implications (le mariage de Watson, etc). 


« The assurance is that Mr Sherlock Holmes feels much for you, though he seems unable to show it. Why else would he provoke you as he does, why administer drugs to himself in your presence if he does not want to stimulate a reaction and be assured of your concern for him ? He is more dependant upon you than you realise ; he gives to you, and to you alone, his vulnerable side, all his needs, all his love, so far as he is able. However there exists in him some deep emotional wound, inflicted long ago no doubt, which prevents him from acknowledging his own feelings and compels him to present himself as all brain and no heart. The cost of his inner struggle is high, as his need for the drug testifies. Now, I do believe that you will change him ; as far as I can see, if you let matters remain as they are he will hurt you badly. Of his basic preference for his own sex, and his indifference to mine, I have no doubt whatsoever. But rather than accept himself, he will be cruel, even to one he loves. You, Dr Watson, are more stable than he, and unless I am much mistaken, more naturally versatile. You are also, by virtue of your being more demonstrative and self-accepting, more at risk. »

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