dimanche 29 janvier 2023

Les étoiles de décembre (T.1) Il faut parfois déplier les étoiles - Erika Boyer.


Tout au long de l’année, Eliott enferme ses vœux à l’intérieur d’étoiles en papier, dans l’espoir de les voir un jour se réaliser. Ils sont variés : monter tout en haut de la Tour Eiffel, avoir son BAC, manger une bonne brioche, acheter une nouvelle paire de baskets… À 16 ans, il y a tant de choses qu’il désire !

Mais quand Sora, son meilleur ami, prend sa jarre à souhaits et s’engage à en réaliser un par jour, pour se faire pardonner d’avoir encore oublié son anniversaire, Eliott n’est plus très sûr de vouloir que ses rêves deviennent réalité.

Parce que dans ses étoiles, il y a aussi de grands secrets, comme l’amour qu’il porte à Sora depuis des années…

24 jours, 24 vœux et 24 chances d’être démasqué.

Décembre promet d’être agité !



Il faut parfois déplier les étoiles est une lecture doudou, une romance de Noël chaleureuse qui se lit à la façon d'un calendrier de l'avent avec 24 chapitres qui correspondent aux 24 jours de décembre jusque Noël. On peut néanmoins lire tout d'un coup, si on est plus gourmand.



On suit le quotidien paisible de deux adolescents, Eliott et Sora. Deux amis aux caractères complètement opposés mais qui se complètent. Sora est une boule d'énergie qui n'a aucun de mal à s'exprimer, mais qui reste discret sur ses sentiments et notamment sur ses blessures intérieures. Elliott est plus renfermé, il aime sa famille et son petit cocon, sortir de sa zone de confort lui est parfois bien difficile ! J'ai aimé découvrir les personnages, leur tempérament, leur façon de se taquiner, de se soutenir. Il y a une forte complicité et de l'attachement entre ces deux amis qui se connaissent depuis l'enfance, ainsi la romance ne paraît pas forcée ou sortie de nulle part, mais vient tout naturellement.



L'idée de départ est simple mais efficace. Pour se faire pardonner une faute, Sora a subtilisé la jarre à souhaits d'Elliott, tous notés sur un papier plié en forme d'étoile, et s'est donné comme objectif de réaliser un souhait par jour jusque Noël. Les souhaits d'Elliott n'ont rien de grandioses. Manger un dessert, avoir le courage de sécher les cours rien qu'une fois, faire quelque chose qu'il n'avait jamais fait auparavant, que Sora lui prête un DVD qu'il n'a jamais voulu prêter, etc. Néanmoins, ils restent assez divertissants pour nous offrir des chapitres amusants, Sora ne manquant pas de ressource et d'imagination pour réaliser chaque souhait. Bien entendu, on se doute bien que de nombreux vœux concernent Sora puisque Elliott est secrètement amoureux de son ami, et qu'il craint par dessus tout que Sora découvre l'ampleur de ses sentiments et ainsi gâcher leur amitié. Le lecteur attendra bien-sûr de savoir quel souhait sera "le bon", celui qui fera prendre conscience à Sora des sentiments de son ami. Va-t-il les découvrir au milieu, ou à la toute fin ?



C'est donc une lecture cocooning, feel good. Tout le long de la lecture, nous sommes dans une bulle chaleureuse, sucrée, innocente. Les personnages sont plaisants à suivre et leurs familles respectives toutes aussi attachantes, malgré les blessures de Sora et sa fratrie vis-à-vis de l'absence de leurs parents, partis vivre au Japon. Il y a une très bonne entente entre les deux familles, si bien que cela nous donne l'impression qu'il s'agit d'une seule et même famille. La famille n'est pas là pour faire office de figurants ou de décors, ce sont des personnages à part entière.



La légèreté du roman autour de ses thématiques de Noël, d'amitié, d'amour, n'empêchent pas à l'auteure d'aborder des sujets comme l'abandon, la peur du changement ou encore la confiance en soi. Les nombreuses références au Japon sont également appréciables, Sora et sa famille étant d'origine japonaise. De nombreux aspects de cette culture sont évoqués (la gastronomie, la musique, les films d'animations, les mangas bien-sûr, etc).



C'est un joli petit roman à se mettre sous la dent pour la période hivernale (ou après). C'est bourré d'amour, d'humour, de convivialité et de chaleur.


— Papa... dis-je, d’une voix faible.
— Qu’est-ce qu’il y a, mon fils ?
— Je suis amoureux de quelqu’un.
— C’est vrai ?

Je tente de hocher la tête, mais mon corps est tellement lourd que je ne sais pas si j’ai vraiment bougé. Pourtant, mon père reprend :

— Tu veux me dire qui c’est ?
(...) — C’est Sora, avoué-je.

Je suis convaincu qu’il sourit en entendant ma réponse. Je ne sens aucun mouvement, j’ignore ce qu’il fait, trop fatigué pour ouvrir les yeux, mais j’en suis quand même sûr.

— C’est un bon garçon, se contente-t-il de dire.
— Il a un sale caractère, il oublie tous nos rendez-vous, il peut parfois avoir des goûts de merde quand il s’agit d’animes et il est insupportable quand il s’y met, corrigé-je.
— Mais tu l’aimes.
— Mais je l’aime...
— C’est bien de savoir aimer quelqu’un tout en connaissant ses défauts.
— Est-ce que ça ne montre pas plutôt que je suis idiot ?
— Bien au contraire. Beaucoup de gens tombent amoureux d’une image qu’ils se font des autres, et quand vient la découverte, ils n’arrivent pas à l’accepter. Savoir que quelqu’un est imparfait et être capable de l’aimer quand même, c’est une très belle chose.

Je n’y connais pas grand-chose à l’amour, mais j’imagine que mon père sait tout ça mieux que moi...

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