mardi 28 août 2012

Top Ten Tuesday : Les 10 passages de livres que vous n'oublierez jamais.

Me voilà de retour avec une nouvelle participation au Top Ten Tuesday, ça faisait un moment. Ce thème était celui du 17 juillet, mais je n'ai pas pû le faire ce jour-là, ni les mardi suivants, ainsi je me contenterais de le poster un mois en retard, mais mieux vaut tard que jamais, j'imagine... Bon, pour le petit récapitulatif : le Top Ten Tuesday, c'est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top ten selon le thème littéraire défini. C'est un rendez-vous initialement crée par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani, merci à elle !

Le thème du 17 juillet était donc le suivant (attention, risque de spoilers !) :


Les 10 passages de livres que vous n'oublierez jamais.
 

1. « That's why I'm finally going to say what I really think. You don't have to forgive me... No matter what you decide to do from now on... I will love you forever. »
Naruto, Masashi Kishimoto. Chapitre 590.

Oui, oui, Naruto, c'est un manga, mais pour moi, ça reste dans le domaine littéraire (et artistique), et de toute façon, il était impossible pour moi de ne pas parler de cette magnifique phrase ! Naruto a longtemps été mon coup de coeur en matière de manga, avec le temps, mes préférences ont changé, je ne suis plus accro à Naruto mais c'est un manga que je continue de suivre, même s'il me déçoit parfois, que je ne sais pas où veut nous mener l'auteur... mais le chapitre 590... oh.my.god... était une merveille pour moi ! Après tant d'années de souffrance, de mensonges, Itachi et Sasuke ont enfin eu l'occasion de vraiment se parler, de frère à frère, avec sincerité, amour fraternel. Chacun a vidé son sac et ont pû se retrouver en tant que frères, comme ils l'ont été avant le massacre de leur famille. Jamais je n'oublierai ce moment d'émotion et cette dernière phrase, ce dernier mot d'amour qu'Itachi a enfin eu l'occasion de dire à son cadet. Un au-revoir digne de ce nom...

2. « Cela valait bien une blessure, beaucoup de blessures, de mesurer enfin la profondeur de la loyauté et de l'affection qui se cachaient derrière ce masque impassible ! Pendant un moment, je vis s'embuer les yeux durs, et frémir les lèvres fermes. Pour la première fois de ma vie, je sentis battre le grand coeur digne du grand cerveau. Cette révélation me paya de toutes mes années de service humble et désintéressé. »
Les Trois Garridebs (Sherlock Holmes), Conan Doyle.

Parmi toutes les aventures de Sherlock Holmes que j'ai lu, celle-ci restera à jamais gravée dans ma mémoire, car comme le dit ici le docteur Watson, après tant d'années, tant d'aventures, Sherlock Holmes, ce géant de glace, ce cerveau qui se dit sans coeur, cette machine, se permet de baisser, l'espace d'un moment, son masque dur et froid pour montrer toute l'affection, la loyauté et l'inquiètude qu'il ressent pour Watson, ici blessé lors d'une enquête. Oui, Sherlock Holmes qui dit n'avoir jamais aimé montre pourtant à quel point il tient à ce cher ami qui l'accompagne depuis tant d'années. Une de ces scènes qui me prouve qu'ils forment une belle et longue amitié...

3. « Sa voix  réveillait  mes souvenirs les plus anciens  : le rayonnement chaud  que je me rappelais avoir ressenti bébé, le contact de la main de ce dieu sur mon front. »
Percy Jackson (T.1) Le voleur de foudre, Rick Riordan. Chapitre 21 : Je règle un vieil arriéré.

Sans être un coup de coeur littéraire, j'appréçie énormément la saga de Rick Riordan, il a une façon de mélanger mythologie grecque et monde moderne avec humour, légèreté et j'appréçie beaucoup ses personnages. De ceux qui m'ont le plus percuté sont le héros, Percy Jackson et son divin paternel, Poséidon. Le peu de scène qu'il y a entre le père et le fils sont un régal pour moi, leur relation est intéressante, et cette phrase est très belle, elle exprime bien ce que ressent Percy envers son père (surtout dans le tome un, il en veut un peu à ce père qu'il n'a jamais connu, et le rencontrer pour la première fois sur le mont Olympe fait ressurgir en lui le souvenir de la visite de ce dieu alors qu'il était bébé)

4. « A compter de ce jour, Hermione devint amie avec Ron et Harry. Il se crée des liens particuliers lorsqu'on fait ensemble certaines choses. Abattre un troll de quatre mètres de haut, par exemple. »
Harry Potter (T.1) L'école des sorciers, JK Rowling. Chapitre 10 : Halloween.

Oui, bon, pour Harry Potter, il y a tant de citations, tant de phrases inoubliables, profondes, émouvantes que celle-ci. Il y a tellement de belles citations que je connais par coeur, mais j'ai choisi, après délibération, celle-ci car c'est l'une dont je me souviens le plus, l'une des premières que j'ai retenu lors de ma découverte de la saga, et elle est inoubliable pour moi car elle signe la naissance du trio mythique que nous connaissons tous. C'est le début d'une longue et belle amitié que les épreuves ne feront que renforcer.

5. « - Je veux ici m'attacher à ton service, obéir sans fin ni cesse à ton moindre signe ; mais, quand nous nous reverrons là-dessous, tu devras me rendre la pareille.
- Le dessous ne m'inquiète guère ; mets d'abord en pièce ce monde-ci, et l'autre peut arriver ensuite. Mes plaisirs jaillissent de cette terre, et ce soleil éclaire mes peines ; que je m'affranchisse une fois de ces dernières, arrive après ce que pourra. »
Faust, Goethe.

J'admets que ce n'est pas une phrase seule mais un court extrait d'un dialogue mais rha ! c'est juste énorme quoi ! Tant de puissance dans ces mots, c'est prenant, sans doute l'un des extraits qui m'a le plus marqué dans cette pièce, l'une des discussions les plus prenantes de Faust et de Méphistophélès. Je ne me lasserais jamais de cette oeuvre.

6. « Et le Corbeau, sans voleter, siège encore — siège encore sur le buste pallide de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre, et ses yeux ont toute la semblance des yeux d’un démon qui rêve, et la lumière de la lampe, ruisselant sur lui, projette son ombre à terre : et mon âme, de cette ombre qui gît flottante à terre, ne s’élèvera — jamais plus ! »
Le corbeau, Edgar Allan Poe.

Raaaah, mais cette histoire, c'est... wouah, quoi ! Prenante, fascinante, terrifiante dans un sens, sombre à souhait et cette fin est magistrale, cette histoire me donne des frissons et je retiendrais toujours lepassage de la fin et le fameux "jamais plus". Je ne suis pas une fan des écrits de Poe (j'ai été traumatisée avec Le chat noir quand je l'ai étudié au lycée), mais certains de ses écrits sont très bien, et Le corbeau est, pour moi, inoubliable.

7. « Je l'avais suivi dans la nuit. Et les yeux à demi clos, il avait murmuré : "Mais qui êtes-vous ?" Je savais que je repartirais à sa recherche dès le coucher du soleil, que je le trouverais, dussé-je fouiller la ville entière, même si je l'abandonnais alors à demi mort sur le pavé. Il fallait que je le conquière. Il le fallait. De même qu'il me fallait obtenir tout ce que je voulais, faire tout ce que je désirais. »
Les chroniques des vampires (T.3) La reine des damnés, Anne Rice. Cinquième partie : Dans les siècles des siècles, Amen.

J'ai eu bien du mal à choisir dans les livres d'Anne Rice une citation, une phrase parmi toutes celles qui m'avait marqué, dont je ne me lassais jamais de relire encore et encore, le choix a été dur. J'ai choisi celle-ci, car elle résume un peu le tempérament de Lestat et sa relation avec son enfant-vampire, Louis. Les deux personnages et leur relation sont très intéressantes, fascinantes, un plaisir de les suivre dans la saga, même si Louis fait souvent son timide !

8. « Bien-sûr, personne n'est obligé de croire en Dieu, mais, question anges, il faut bien faire avec. Sans Dieu, l'ange est absurde, il tourne en rond. Pour qu'il s'envole et prenne toute l'étendue de son envergure naturelle, il faut qu'il y ait Dieu sur la piste de décollage et l'homme sur le terrain d'atterrissage. Il n'y a pas à tortiller. Taxi ! Chez Dieu, et au trot ! »
Archives des anges, Alix de Saint-André. Introduction.

Une phrase parmi tant d'autres dans ce merveilleux petit ouvrage sur les anges, inutile de dire que le choix fut aussi difficile. L'auteur a une telle façon de nous parler des anges, avec simplicité et humour, ce livre est un vrai régal. Ah, si j'avais pû recopier toutes les phrases inoubliables de ce livre, j'aurais recopié une bonne partie du livre !

9. « Lorsque le premier bébé rit pour la première fois, son rire se brisa en un million de morceaux, et ils sautèrent un peu partout. Ce fut l'origine des fées. »
Peter Pan, James Barrie.

Une magnifique citation de James Barrie. Sérieusement, Peter Pan regorge de petites perles, de belles phrases, magnifiques, voici d'ailleurs un site où retrouver certaines citations (en anglais) ici, de vrais bijoux !

10. « Le seul moyen de se débarrasser d’une tentation est d’y céder. Essayez de lui résister, et votre âme aspire maladivement aux choses qu’elle s’est défendues. »
Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde.

Ah, Oscar Wilde, le roi des citations les plus cyniques, merveilleuses, ô combien vraies. Un vrai génie, cet homme, il était impossible que je ne le place pas ici.

dimanche 26 août 2012

Le crime du golf - Agatha Christie.



Du même auteur :



Emprunt médiathèque.



Quatrième de couverture :

Une fois n’est pas coutume, nous suivons Hercule Poirot en France d’où M. Renauld – un homme qui semble avoir des moyens – a lancé un SOS impérieux au détective. Une limousine attendra Poirot et son ami Hastings à Calais... Sur place, pas de limousine : M. Renauld a été assassiné dans la nuit. On l’a trouvé lardé de coups de couteau, au fond d’une tombe creusée sur un terrain de golf... L’enquête ne sera pas facile : M. Renauld était discret sur son passé en Amérique du Sud ; et les deux femmes qui, aux dires des domestiques, le rencontraient souvent le soir sont de bien mystérieuses créatures... Poirot, comme à son habitude, fera son profit du moindre indice...


Mon avis :

Depuis quelques semaines, mon envie de lire du policier m'est revenue, plus particulièrement l'envie de relire Agatha Christie, en continuant de découvrir les aventures de son enquêteur belge, avec sa petite moustache, Hercule Poirot. Mais je n'avais rien à me mettre sous la dent et j'ai un peu oublié cette "envie" ; un épisode de Doctor Who mettant en scène une enquête dans laquelle se trouvait Agatha Christie m'a montré à quel point lire les romans de Dame Agatha me manquait, alors j'ai pris la voiture pour aller à la médiathèque, et deux semaines après, me voilà de retour avec ce billet sur ce roman que j'ai dévoré.

Dans cet opus, le capitaine Arthur Hastings part rejoindre, via le train, son ami à la retraite, l'ancien enquêteur de police, Hercule Poirot, à Londres. Il vient à peine de retrouver son cher ami que celui-ci reçoit une lettre de France d'un dénommé Mr Paul Renauld, qui lance un véritable SOS à l'ancien détective : sans entrer dans les détails, il annonce à Poirot détenir un secret et qu'il craint que ses jours ne soient comptés à cause de ce secret. Il sollicite donc l'aide de Poirot pour le sortir de sa situation troublante et lui demande de venir le rejoindre dans le nord de la France où une limousine l'attendra. Poirot et Hastings s'envolent donc pour la France, mais une fois arrivés à destination : point de limousine, mais l'alarmante nouvelle de l'assassinat de Mr Renauld qui aurait été attaqué en pleine nuit par deux hommes barbus...

Ce roman est le second mettant en scène Hercule Poirot et son fidèle Hastings, il se situe donc après La mystérieuse affaire de Styles ; d'autres romans de Poirot me tentaient bien plus que Le crime du golf, mais j'ai tenu à suivre un peu dans l'ordre tout de même. Finalement, c'était une très bonne aventure, Dame Agatha ne m'a jamais déçue dans ses romans policier, et je doute que ça arrive un jour. Elle parvient toujours à me surprendre et à tenir ses lecteurs en haleine. Surtout qu'Hercule Poirot s'affirme de plus en plus, l'auteur avait beau trouver ce personnage agaçant, je le trouve très intéressant et attachant, malgré ses défauts. Oui, il est orgueilleux, méticuleux, soucieux de l'ordre, il souffrirait plus d'un objet de décoration mal placé ou d'un grain de poussière sur ses vêtements que d'une blessure par balle !

Et, oui, il est secret, ne révèle pas toujours ses intentions, ne fait confiance qu'à ses petites cellules grises, comme il les appelle, durant une enquête qu'à quelqu'un d'autre, mais c'est aussi un petit bonhomme très sympathique, chaleureux, brillant, s'autorisant parfois quelques piques drôles, moqueuses... en même temps, face à l'inspecteur Giraud, je comprends. Ce type représente l'archétype même de l'enquêteur parisien mal embouché, arrogant, grossier qui met sans cesse en doute les méthodes de Poirot, mais il m'a plus fait rire qu'il ne m'a agacé... aussi irritant était-il (puis, il faut dire, la scène où Poirot reçoit un chien en récompense de ses services (car il refuse l'argent) qu'il décide d’appeler Giraud est comique :) ), voir la rivalité Giraud/Poirot était amusante. D'un côté, nous avons Giraud qui met en pratique les méthodes façon Sherlock Holmes mais de façon exagérée et ridicule, tandis que Poirot préfère utiliser sa matière grise.

Quant au capitaine Hastings... j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi Poirot se le trimbale. Oui, Hastings est gentil, tout doux, ne ferait pas de mal à une mouche, il veut bien faire... mais il est un peu crétin, pas toujours bien futé. Mais je n'ai rien contre lui, il est gentillet voilà tout. Puis Poirot, même s'il choisi de ne pas tout lui révéler dans ses raisonnements, l'aide à réfléchir, à essayer de comprendre, de raisonner. Quelques fois ça fonctionne, quelques fois... il se laisse assez emporter par son imagination très vive, son sentimentalisme comme dirait Poirot, il est souvent à côté de la plaque. C'est sans doute pour ça qu'il est le narrateur, ça ne pouvait pas être Poirot, sinon, on aurait eu la solution de l'enquête assez rapidement ! Bref, Hastings il est tout mignon et gentil, mais un peu perdu dans l'ère victorienne... voire dans les temps médiévaux, avec son âme chevaleresque et sa façon très anglaise d'être facilement shocked si une femme jure, fume, courre droit vers le danger... ce qui n'aide pas quand il tombe amoureux d'une femme avec ce caractère. Mais Cendrillon (de son pseudonyme) est un personnage intéressant, je l'aime bien, elle m'a fait une bonne impression et je me demande si on la reverra dans d'autres romans. Enfin, au moins ce qu'on peut dire, c'est que Hastings a eu son happy ending ! Le pauvre qui subit des humiliations sans broncher, la plupart du temps, a au moins eu une belle récompense...

Pour parler de l'enquête, malgré le titre, il n'y a pas trop de mention du golf, même pas beaucoup de rapport à part le fait que c'est le terrain où a lieu le crime. Un crime qui fera révéler le sombre passé de Mr Renauld en Amérique du sud qui l'a rattrapé  c'est aussi l'histoire d'une liaison amoureuse interdite, de secrets de famille, de crimes déguisés, de manigances, de la fille d'une célèbre meurtrière. L'auteur nous fait jongler entre plusieurs suspects sans que nous puissions parvenir à en tenir un seul, elle fait rendre l'identification du meurtrier impossible ; quand on pense avoir une idée, elle nous démontre à un moment qu'on a eu tord et relance une autre piste. On soupçonne presque tout le monde. Et l'auteur réussit à garder notre attention : recherches d'indices, rebondissements, revirements, fausses pistes, retour à la case départ... le tout sous un peu d'humour et de romance. Bref, une bonne intrigue, de bons personnages, de l'humour, une lecture intéressante, distrayante. Un bon roman signé Agatha Christie, pas le meilleur que j'ai pu lire, mais un bon policier, comme je l'ai dit, je ne suis jamais déçue avec un roman de Dame Agatha.


Extrait :


[Alors que Poirot est parti en urgence à Paris, le capitaine Hastings se promène dans les jardins de la demeure des Renauld et surprend une conversation entre le fils, Jack Renauld, et une jeune femme :]

Je n'entendis pas la réponse du jeune Renauld, l'attention soudain attirée par une forme étrange un peu plus loin dans la haie : un buisson aux feuilles jaunies, ce qui était pour le moins étrange en ce début d'été. Je m'avançai dans cette direction pour voir ça de plus près, mais à mon approche, le buisson recula précipitamment et m'enjoignit le silence en mettant un doigt sur ses lèvres. C'était Giraud.

Prudemment, il me conduisit de l'autre côté de la remise, hors de portée d'oreille.

- Que faisiez-vous là ? demandai-je.
- Exactement la même chose que vous : j'écoutais.
- Mais moi, je ne le faisais pas exprès !
- Ah ! dit Giraud. Eh bien moi, si.

13. La jeune fille aux yeux inquiets.

vendredi 24 août 2012

La Dame Noire.

La Dame en Noir/The Woman in Black,
réalisé par James Watkins.
1h35min.
Sorti en 2012.




Avec
 : Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Janet McTeer, David Burke, Liz White, Roger Allam...




Emprunt médiathèque.








Synopsis :

Arthur Kipps, un jeune notaire, chargé des droits de succession d'une cliente décédée récemment, se rend dans la maison de celle-ci. Le jeune homme découvre de terribles secrets et se retrouve face au fantôme d'une mystérieuse femme en noir...



Mon avis :


Je voulais voir ce film dès sa sortie au cinéma, pas seulement parce que je voulais revoir Daniel Radcliffe, qui est quelqu'un que j’apprécie beaucoup en tant qu'acteur et que personne, dans un nouveau film - autre que Harry Potter qui plus est, j'étais curieuse de le voir dans un autre rôle ! - mais aussi parce que j'ai un certain penchant envers les histoires de fantômes, de maisons hantées, bref, tout ce qui touche au paranormal, au surnaturel. Le hic est que j'ai beau adorer ce genre d'histoire, elles me font quand même peur pour la plupart. Et lire des histoires sur le sujet n'est pas la même chose que les voir sur écran si ce n'est pas un documentaire. Les films d'horreur, ce n'est pas trop mon truc, je suis assez peureuse et limite parano le soir dans mon lit (rien que mon tout premier visionnage de Dracula par Coppola, la scène avec le loup ; où les fois où j'avais la bonne idée de visionner les premiers épisodes de Supernatural le soir. L'épisode sur Bloody Mary m'a traumatisée le temps d'une nuit), donc je me suis dit que je me causerais des frayeurs et une nuit blanche si je venais à le voir au cinéma. J'ai donc sagement attendu qu'il sorte en DVD pour le voir. Je l'ai visionné en début de mois avec ma soeur cadette, un samedi soir. Alors, verdict ?


L'histoire se centre sur Arthur Kipps, un jeune notaire londonien qui doit se rendre, dans le cadre de son travail, dans un petit village perdu afin de régler la succession d'une cliente récemment décédée. Il ne tarde pas à découvrir l'impressionnant manoir de la défunte, semblant abandonné et rongé par les ravages du temps. Plus que des souvenirs du passé, Arthur se retrouve aussi témoin d'étranges signes renvoyant à ce sombre passé. Qui était réellement sa cliente, que cachait-elle ? Qui est cette étrange dame tout de noir vêtue qui lui apparaît ? EArthur ne peut compter sur les villageois qui tiennent à préserver les secrets du passé et qui se ferment à toutes questions que peut poser le jeune notaire. Car les villageois vivent dans la peur de cette dame en noir, annonciatrice de mort, qui hante Crythin Gifford et ses habitants depuis des années... puis, peu à peu, c'est au tour d'Arthur de sombrer dans le cauchemar le plus complet. Dans l'espoir d'apaiser cet esprit vengeur, Arthur va devoir fouiller les souvenirs et percer les secrets d'une famille du village pour découvrir la vérité sur ce qui empêche le fantôme de trouver la paix...


Le film commence de manière assez classique : le décors se pose et la tension se met en place, puis on nous introduit le personnage principal, ainsi que quelques informations le concernant (une défunte épouse, un jeune fils, la menace de perdre son emploi s'il ne vend pas vite une maison) puis Arthur Kipps se retrouve dans un village perdu, reçu froidement par les habitants qui n'aiment pas voir des étrangers squatter chez eux et le font savoir. Tout au village est fait pour dissuader le personnage de rejoindre le vieux manoir dont il doit s'occuper, du monsieur qui tient l'hôtel à la personne qui conduit le fiacre qui refuse de le conduire jusqu'au manoir, par peur. Tel Jonathan Harker qui fait sourde oreille aux supplications des villageois le priant de ne pas rejoindre le château du comte DraculaArthur Kipps ne s'inquiète pas trop de la peur qui règne autour du manoir et s'y rend tout de même. Jusque là, on reste dans le schéma classique. Même la maison hantée respecte les codes habituels : la tension, la musique inquiétante, une ambiance sombre, glauque, un manoir abandonné, poussiéreux, une atmosphère lourde... tout y est. On reste dans le classique mais ce n'est pas une remarque négative, ça fait son effet. Ca me fait un peu rappeler Sleepy Hollow par l'histoire et l'ambiance, en fait, ces deux films se ressemblent : un village perdu, une ambiance sombre et inquiétante, un esprit qui s'attaque aux villageois...


Pour les acteurs, je n'ai rien à redire, même pour Daniel Radcliffe même si je vais refaire la même remarque que j'ai faite pour le final du dernier film d'Harry Potter : l'acteur fait bien jeune pour incarner un adulte et père de famille, après ça, il n'a été ni excellent ni médiocre, il a assez bien joué et il m'a fait oublier Harry PotterJ'ai pris plaisir à découvrir le paysage, les décors : le village, le manoir, les marécages, les habitants et leurs secrets, la dame en noir qui est au centre de tout cela, la mort omniprésente, le deuil, les secrets de famille... après, ça reste prévisible et, ayant été spoilée sur la fin, je n'ai pas été surprise même si ça m'a choquée [ comme quoi, réunir la dame en noir avec le fantôme de son défunt fils qui lui a été arraché à la naissance n'a servi à rien, disons que ça n'a pas apaisé ses pulsions vengeresses puisqu'elle fait tuer le fils d'Arthur et Arthur avec, en voulant sauver son fils. Au moins, les deux sont réunis dans l'au-delà avec l'épouse/mère. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de penser sur la fin... quelle garce, cette dame en noir. Je peux comprendre son désarroi, son envie de se venger mais quand même... ] mais avec cette fin, sans violence ni sang, ce film d'horreur se diffère des films d'horreurs américains, c'est un changement agréable.


L'histoire en elle-même reste classique, elle n'apporte rien de nouveau, l'intrigue est simple mais la recette fonctionne, on suit la trame du récit aisément, on accroche à l'intrigue ; comme Arthur, on cherche à en savoir plus sur le manoir et la famille qui l'a habité, on veut découvrir les secrets enfouis, savoir ce qui pousse la dame en noir à faire disparaître les enfants du village, pourquoi elle s'acharne contre la communauté. On a cette atmosphère sombre, inquiétante, qui va très bien au film. Des décors victoriens et des paysages magnifiques : le manoir lugubre à souhait, le petit village perdu au milieu de nulle part, coincé dans le brouillard, une ambiance pesante, gothique, des scènes qui traînent en longueur pour qu'on puisse bien s'imprégner de la tension qui s'installe peu à peu... et si je n'ai pas spécialement eu peur (j'ai juste sursauté à un moment donné), quelques frissons au mieux, c'est un film d'horreur classique, ordinaire mais pas raté  la recette fonctionne. C'est élégant, ça n'a rien de révolutionnaire mais ça fonctionne tout de même, ce film n'est pas dénué de qualités. Bref, un bon film tout de même, j'ai bien aimé !



 Elisabeth Daily (Janet McTeer) et Arthur Kipps (Daniel Radcliffe).


 
Je terminerais avec une chanson de Mylène Farmer dont certaines paroles collent, je trouvent, plutôt bien avec le film :


Pauvres poupées qui vont, qui viennent
Pauvre fantôme étrange et blême
J'entends ton chant monotone
La nuit frissonne
J'entends ton coeur fatigué d'avoir aimé.

D'étranges rêveries comptent mes nuits
D'un long voyage où rien ne vit
D'étranges visions couvrent mon front
Tout semble revêtu d'une ombre.

L'étrange goût de mort s'offre mon corps
Saoûle mon âme jusqu'à l'aurore (...)
D'où vient ta peur du néant, tes pleurs d'enfant
Qui sont les larmes de tes tourments ?

jeudi 2 août 2012

Angélique (T.4) Le Supplicié de Notre-Dame - Anne Golon.





Du même auteur :

- Angélique (T.1) Marquise des anges.
- Angélique (T.2) La fiançée vendue.
- Angélique (T.3) Fêtes royales.


Emprunt médiathèque.

/ ! \ Challenge Histoire / ! \








Quatrième de couverture :

1661. Dans un Paris d'églises carillonnantes et d'asiles secrets, une femme se bat pour sauver son amour. Angélique n'a qu'une idée en tête : obtenir une audience du roi afin de plaider la cause de Joffrey de Peyrac, son mari, emprisonné pour commerce avec le diable.


Au cœur de l'île de la Cité, magistrats fourrés d'hermine et avocats en robe noire décident désormais de la vie ou de la mort. A quel obscurantisme Joffrey de Peyrac, qui prétend extraire l'or des roches, risque-t-il d'être sacrifié lors du procès inique auquel assiste Angélique, impuissante ? Elle-même échappera-t-elle aux assassins qui la guettent dans les couloirs du Louvre ?

Pour qui donc sonne le glas de Notre-Dame en ce matin d'hiver ? Abandonnée de tous, Angélique n'aura d'autre issue que de se mêler au cortège du Grand Coestre, roi de la Cour des Miracles, se rendant au cimetière des Saints-Innocents pour y tenir audience. Une dernière chose lui reste à accomplir pour l'amour de Joffrey...



Mon avis :


A chaque été, on y échappe pas, il y a les rediffusions des cinq films Angélique avec Michèle Mercier et Robert Hossein, ça faisait un long moment que je n'avais plus revu ces films tant je les connaissais mais cette année, j'ai décidé de m'y remettre, ce qui m'a donné envie de me replonger dans les aventures d'Angélique. Je ne sais pas si le fait d'avoir visionné les films m'avait vraiment donné envie de me plonger corps et âme dans les romans ou parce que, légèrement déçue par le troisième tome, celui-ci m'a paru plus palpitant, mais il a été terminé assez rapidement et je n'ai qu'une hâte : retourner à la médiathèque pour emprunter le cinquième tome.


Dans ce tome, Angélique a réussi à décrocher une audience au roi pour faire sortir son mari de prison, emprisonné à la Bastille pour sorcellerie et collaboration avec le Diable. Persuadée que ce n'était qu'un malentendu, elle pense que le Roi pourra arranger la situation de Joffrey, mais ce qu'elle ignore est que Louis XIV et son frère ont plus d'intérêt à voir Joffrey en prison qu'en liberté. Abandonnée et laissée par ses proches, Angélique se retrouve seule contre tous pour assurer la défense de son mari et de tâcher de le sortir de prison. Et ce n'est pas évident de se retrouver seule lorsqu'après le mari, on tente aussi de se débarrasser d'elle. Et ses ennemis sont de taille : Monsieur, frère du roi, et ses mignons, qui ont juré sa perte et celle de son époux. Refusant néanmoins de se laisser intimider par ses ennemis, Angélique garde la tête haute et fera tout pour sortir Joffrey de sa situation... ou le venger des personnes responsables de sa chute.


Cette version serait celle remaniée par l'auteur, celle jamais paru, Anne Golon a eu tout le loisir d'écrire ce roman comme elle le voulait au départ. J'ignore comment était la première version, mais je me suis régalée avec celle-ci. J'ai beaucoup aimé ce tome, il s'y passe plus de choses, on a pas le temps de s'ennuyer. Il faut dire que Joffrey de Peyrac est dans une triste situation et qu'Angélique, enceinte de son second enfant, remue ciel et terre pour le sauver, ce qui ne sera pas une mince affaire quand elle-même est la cible des ennemis de son mari, jurant de se débarrasser d'elle-aussi, et lorsque ses proches l'abandonnent dans la tourmente. Angélique devra user de ruse et persévérance, d'ailleurs l'une de mes scènes préférées dans le roman est la ruse employée par Angélique lorsque celle-ci est cernée par Monsieur et ses deux favoris qui, voulant l'assassiner, lui proposent soit la mort par l'épée, le poison ou l'arme à feu. J'ai beaucoup aimé aussi les chapitres sur le procès où Desgrez, avocat des Peyrac, tente tant bien que mal de défendre son client face à des jurés prêts à tout pour la perte du comte de Peyrac : complots, assassinats, faux témoins... ils ne manquent pas de moyens, c'est sûr ! Et pourtant, Desgrey a bien assuré la défense du Peyrac, en assurant qu'il n'était pas un sorcier ou un collaborateur du Diable car ses expériences tiennent de la science, qu'il n'envoûtait pas les femmes avec des charmes et philtres et que s'il fallait emprisonner tous les nobles plein aux as et qui plaisent aux femmes, toutes les prisons de France ne suffiraient pas pour tous les nobles français !


Joffrey, aussi, a été remarquable, courageux, sarcastique face à ses juges, ne se laissant pas abattre, défendant que l'alchimie et la science de l'amour n'étaient pas l'oeuvre du démon... mais hélas, pour ceux connaissant les films, on sait déjà comment ça va se terminer avec Peyrac, j'ai eu de la peine pour Angélique qui, même en sachant son aimé condamné, cherchait à voir le bourreau pour qu'il apaise la peine de son mari. Les scènes du procès, du bûcher étaient intéressantes, voir comment ce genre d'évènements se produisaient dans la France du XVIIe siècle. Ce tome se consacre aussi un petit peu plus sur les enfants d'Angélique, on rencontre des personnages historiques (Louis XIV, Mazarin, Philippe d'Orléans et ses favoris comme le chevalier de Lorraine, Henriette d'Angleterre...), et même l'après Peyrac reste intéressant, puisqu'Angélique décide de venger son mari et dans le sens où on rencontre les gueux du cimetière des Saints Innocents, là où on aura l'occasion de revoir un personnage du premier tome. Nous quittons Angélique, rejetée par les siens, recueillie par ces gueux et on a peine à la quitter car on est quand même laissé sur notre faim ^___^ Hâte de voir ce que nous réserve la suite !


Extrait :


[ L'avocat Desgrez à Angélique : ]

- Résumons la situation : Mlle Angélique de Sancé, c'est-à-dire vous-même, est soupçonnée de posséder un secret redoutable. Monsieur le Prince ou Fouquet charge le valet Clément de vous espionner. De longues années, celui-ci vous guette. Enfin il acquiert la certitude de ce qui n'était qu'un soupçon : c'est vous qui avez fait disparaître le coffret, c'est vous seule et votre mari qui savez le secret de la cachette. Cette fois, notre valet va trouver Fouquet et monnaie son renseignement à prix d'or. Dès cet instant, votre perte est décidée. Tous ceux qui vivent aux crochets du surintendant, tous ceux qui craignent de perdre leur pension, la faveur de la Cour, se liguent dans l'ombre contre le seigneur toulousain qui, un jour, peut apparaître devant le roi en disant : "Voilà ce que je sais !" Si nous étions en Italie, on aurait usé du poignard ou du poison. Mais l'on sait que le comte de Peyrac est réfractaire au poison, et d'ailleurs en France on aime donner aux choses une apparence légale. La stupide cabale montée par Mgr de Fontenac tombe à point. On va faire arrêter l'homme compromettant comme sorcier. Le roi est circonvenu. On attise sa jalousie envers ce seigneur trop riche. Et voilà ! Les portes de la Bastille se referment sur le comte de Peyrac. Tout le monde peut respirer à l'aise.


Chapitre deuxième. (Première partie : Les couloirs du Louvre)