jeudi 31 mars 2022

[Bilan] Cold Winter Challenge 2021

 


Le printemps est arrivé, l’hiver est derrière nous (*regarde son thermomètre* enfin… sur le papier) et une nouvelle édition du Cold Winter Challenge s’est achevée, en attendant décembre prochain. L’heure pour moi de dresser un bilan de mes lectures au cours de ces trois mois de challenge. Allons-y, Alonso !



All I Want for Christmas is You (Amour/Amitié/Romance de Noël)


- Un chat pour Noël, de Florence McNicoll

Une romance de Noël qui change des classiques que l’on trouve dans ce domaine ! J’ai beaucoup aimé l’originalité du contexte qui est celui d’un refuge pour chats, découvrir l’histoire de ces chats et les voir se trouver une famille. Un roman feel good qui montre bien à quel point un animal de compagnie peut changer nos vies.


- Jack et la grande aventure du cochon de Noël, de J.K. Rowling

Un roman jeunesse idéal pour Noël avec une aventure riche en rebondissements, qui véhicule des valeurs importantes et nous donne à réfléchir sur la manière dont on considère les objets qui nous entourent ainsi que l’importance que nous leur accordons.


La danse de la fée dragée (Univers onirique / Fantasy / Fantastique)


- La boîte à musique, tome 1 à 4, de Carbone et Gijé

Bande-dessinée jeunesse qui en met plein les yeux avec de jolis graphismes, une explosion de couleurs,et un trait doux. Une histoire qui vacille entre monde féerique, un peu à la Minimoys, deuil et secret de famille. J’ai bien aimé les deux premiers tomes, beaucoup moins les deux suivants. L’histoire, bien que plaisante, reste trop enfantine pour moi.


- Norwegian Wood (A Hyyge Christmas story), de Charlotte Camden

Une lecture courte, non mémorable mais plutôt sympathique. J’ai aimé découvrir cette petite famille et les légendes nordiques dans le contexte de Yule. Toutefois, j’ai déploré les quelques références aux autres livres de l’auteure qui demeurent pour moi incompréhensibles puisque je ne les ai pas lu et ne compte pas le faire.




Marrons glacés (Feel good / Gourmandise)


- Un chocolatier pour Noël, de Hope Tiefenbrunner

Une romance de Noël passable, plutôt mignonne mais non mémorable. J’ai davantage aimé le côté « famille » qui se dégage du groupe de personnages ainsi que la réflexion autour des apparences et de la confiance en soi.


- La gourmandise n’est pas un vilain défaut, de A.L. Morgann

Une romance de Noël plutôt mignonne, sans prise de tête, plein de sucrerie et de tendresse. C’est mignon, non mémorable, mais ça remplit bien son rôle.


Vitrine de Noël (Roman graphique / Beaux Livres / Mangas)


- Soupinou, de Yuu Horii

Un manga court (trois tomes) qui n’a pas d’autre ambition que de raconter une histoire mignonne sur une créature douce et amicale. Pas d’aventure ou de rebondissements, juste des tranches de vie. C’est chaleureux, du pur cocooning, avec la Finlande comme décor. C’est mignon, très cocooning, mais pas inoubliable.


- Lettres du Père Noël, de J.R.R. Tolkien

Un recueil de lettres écrites par Tolkien à ses enfants, se faisant passer pour le Père Noël. Au-delà de la tendre attention derrière ces lettres, Tolkien nous embarque dans un monde merveilleux dans lequel le Père Noël, l’Ours Polaire et les elfes vivent bien des péripéties. Une lecture magique et parfaite pour la saison.




Stalactites ensanglantées (Horreur / Thriller / Suspense)


- Le Bonhomme de neige, de Jo Nesbo

Même si l’intrigue tient relativement bien la route et malgré quelques bons passages, je n’ai pas réussi à m’accrocher au roman et à adhérer à son rythme ainsi qu’à ses personnages.


Un chalet sous la neige (Huis clos / Enfermement / Solitude)


- Shining, de Stephen King

Malgré quelques longueurs et scènes d’horreur qui m’ont laissé indifférente, j’ai beaucoup apprécié ma lecture et même plus que ce que je pensais au départ. C’est bien plus qu’une histoire sur un hôtel hanté, l’auteur nous offre des personnages complexes et une histoire riche tant au niveau de son intrigue d’horreur qu’au niveau psychologique.


- Frissons au Mont Hemlock, de Katherine Arden

Un second tome réussi. L’auteure a su me transporter et retranscrire avec brio l’atmosphère d’un lieu hanté, lié à un sentiment de peur et de froid. Notre trio de personnages est toujours plaisant à suivre, et c'était intéressant et plaisant de voir Coco sur le devant de la scène, et de revoir l'antagoniste du premier tome.




Pôle Nord (Hiver / Froid / Pays froid / Neige)


- Un hivernage dans les glaces, de Jules Verne

Une aventure brève mais dépaysante, qui se laisse lire et nous fait voyager dans des contrées froides. Ce n’est pas un récit bien mémorable mais il sait divertir son lectorat et c’est une bonne petite lecture pour découvrir Jules Verne tout en douceur...


Forêt enneigée (Animaux / Écologie / Nature writing)


- Il faut sauver Albert (le homard prévu pour Noël), de Lise Syven

Un roman court, léger et drôle qui cherche avant tout à divertir mais aussi avec une volonté de découvrir le point de vue véganisme sans chercher à convertir ou culpabiliser le lecteur. 


Les comptes à la loupe


Livres prévus : 19
Livres lus : 13 (18 si je prends en compte les tomes de Soupinou et de La boîte à musique), dont trois lectures non prévues au départ


Le mot de la fin


Je n'ai pas eu autant que je l'aurais voulu, même si je n'ai pas à rougir de ma participation et qu'il ne s'agit pas d'un concours. Je constate cette année encore avoir été moins inspirée par les thématiques autour de l'hiver, le froid, les animaux, la nature, etc, alors que ce ne sont pas les livres qui manquent. Mettons simplement que je suis assez sélective. J'aimerais toutefois essayer de diversifier cela pour la prochaine édition. A part cela, encore une sympathique édition, je reviendrai avec plaisir pour celle de 2022-23 !


Mon t
op 3

- Shining, S. KING

- Frissons au Mont Hemlock, K. ARDEN
- Jack et la Grande Aventure du Cochon de Noël, JK ROWLING

jeudi 17 mars 2022

Bambi - Félix Salten et Benjamin Lacombe.

Bambi retrace les premières années d'un faon et, à côté de ses émerveillements, les épreuves qu'il affronte et qui le construisent : dangers, deuil, solitude, métamorphoses, défis, et toujours l'angoisse d'être chassé et tué.  L'histoire, oscillant entre anthropomorphisme (les animaux parlent) et naturalisme (les observations sont magnifiques), nous plonge dans une forêt qui bruisse de multiples émotions, d'expériences intenses, de sensations contrastées vécues par une société d'animaux, miroir de notre humanité, tout à la fois violente, cruelle et fragile, et dotée d'une prodigieuse résilience.


Pour la majorité d’entre nous, Bambi est cet adorable faon de Disney, ami de Panpan le lapin et Fleur le putois, et qui perd sa mère tragiquement. En vérité, il s’agit à l’origine d’un roman écrit par Félix Salten, grand observateur de la nature qu’il a tant aimé, à la fois un conte célébrant la nature mais qui illustre également bien l’époque dans lequel il a été écrit…



Ici, point de Panpan le lapin, Fleur le putois ou Maître Hibou. Nous commençons l’histoire avec Bambi et sa maman et voir petit à petit le champ de Bambi s’élargir au fur et à mesure de ses découvertes, découvrir le monde de la forêt et faire connaissance avec ses nombreux habitants parlants, animaux comme arbres, qui forment une communauté hiérarchisée où l’on retrouve le voisin bavard, le voisin râleur, l'ermite, le discret, la forte-tête, le plaisantin, etc, et où les cervidés forment une sorte de royauté, qui sont admirés par tous, sans parler de l’amour naturel, fraternel qui faillit entre entre les différents animaux de la forêt.



J’ai beaucoup aimé suivre Bambi de sa naissance jusqu’à son passage à l’âge adulte, le voir découvrir le monde de la forêt et de ses habitants, s’initier aux découvertes de la vie. Il découvre le monde qui l’entoure, ses habitants, comment interagir avec eux. Avec l’aide de sa mère puis ensuite de son père, il va découvrir comment vivre dans cette nature, comment reconnaître les dangers en observant, en sentant, en écoutant, dans quels lieux aller librement et d’autres avec précaution, trouver sa nourriture, etc. Il va être témoin des saisons qui changent, comment survivre face à l’hiver. Il va découvrir tour à tour l’émerveillement, la joie, l’amour (l’amour qu’il éprouve envers sa mère, l’amour empreint d’une profonde admiration envers son père, son amour passionnée pour la biche Faline), les peurs, la douleur, la tristesse (la mort de sa mère, même si montrée hors champs et moins prenante que dans Disney, mais Disney nous a suffisamment traumatisé comme ça).



J’ai beaucoup aimé la relation entre Bambi et son père, l’Ancien. Sans même savoir qui il est pour lui, Bambi est frappé par cette figure ancienne, digne, sage, dont la simple présence est imposante. Il cherche à le rencontrer, lui parler, lui montrer ce qu’il vaut et l’Ancien finira par le prendre sous son aile et, en qualité de mentor, lui apprendre à écouter la nature, prévenir le danger et bien d’autres choses. Il y a beaucoup d’amour, d’admiration mutuelle et de dévotion entre ces deux personnages, ce qui m’a beaucoup touché.



Outre les magnifiques illustrations de Benjamin Lacombe, la présentation de chaque chapitre est sublime




Cette œuvre est un véritable hommage à la forêt, à la nature et les animaux qui la peuplent. Félix Salten nous offre des descriptions détaillées du cycle de la vie, de ses saisons et de ce monde merveilleux qu’est la forêt où les animaux vivent librement mais dont la sécurité n’est pas totale car il y a de nombreux dangers. L’auteur nous immerge dans le quotidien des animaux de la forêt auxquels on s’attache, on ressent leur douleur, leurs doutes, leurs peines comme leurs joies.



Une histoire qui, comme sa célèbre adaptation, ne nous fait pas porter un regard tendre sur les chasseurs… ce qui est plutôt ironique puisque l’auteur en était un lui-même. L’homme, ici, n’est pas mentionné en tant que tel. C’est IlLui, avec ses chiens qui lui vouent une admiration sans borne et une loyauté inébranlable, lui qui fait régner la terreur, avec son troisième bras capable de tuer en envoyant des coups de tonnerre. Sa simple mention paralyse ou fait trembler le peuple de la forêt. Il est impitoyable comme il est étrangement bienveillant mais celle-ci a un prix [spoiler] lorsque Gobo a été recueilli par l’homme pendant tout l’hiver avant d’être relâché dans la nature, Gobo s’imagine être éternellement sous sa protection, en ignorant qu’il y a plusieurs chasseurs et que même son humain ne saurait le reconnaître une fois adulte. S’apprivoiser à l’homme est dangereux pour l’animal car il perd un peu de sa nature également [/spoiler]



À travers la figure de l’homme qui inspire la crainte parmi les animaux qu’il chasse s’illustre la triste réalité de l’époque dans laquelle Salten a vécu, à savoir la montée de l'antisémitisme depuis la fin du XIXe siècle et les persécutions dont sont victimes les juifs. La présence de de l’Homme qui assombrit la vie sereine de la forêt évoque la montée du nazisme qui fera la chasse aux Juifs. C’est donc une histoire bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. Elle est très riche en métaphores et en pistes de réflexion.



Pour autant, l’amour et l’espoir persistent. C’est une œuvre qui fait se côtoyer la vie et la mort, l’amour et la douleur, l’espoir et la peur. Bambi est une œuvre qui symbolise le cycle de la vie : la naissance, la découverte du monde, les rencontres, la peur de l’inconnu, l’insouciance de l’adolescence, l’émancipation, l’amour, les bonheurs comme les malheurs, la découverte du danger, comment le reconnaître et l’éviter, la découverte de la mort, la peine, la douleur, etc. Tout un panel d’émotions que tout être vivant ressent au cours de sa vie, que nous redécouvrons dans cet ouvrage à travers la vie de Bambi qui grandira de petit faon à jeune cerf. Cette œuvre est un hymne à la vie et ses dualités (vie/mort, bonheur/malheur, etc). Ces dualités sont d’ailleurs présentes dans chacune des illustrations de Benjamin Lacombe, qui passent des tons colorés, vifs et joyeux à plus sombres, dans les tons noirs, blancs et gris.



Car Bambi n’est pas seulement une histoire qui se lit mais aussi une histoire qu’on admire, car les illustrations de Benjamin Lacombe sont une pure merveille à découvrir et à observer. J’ai beaucoup aimé son style et le voir mettre en lumière l’œuvre de Salten, donner vie à la forêt et ses habitants, retranscrire la beauté de la nature mais aussi les aspects sombres de l’histoire. Les éditions Albin Michel et Benjamin Lacombe ont fait un travail d'orfèvre, c’est tout simplement magnifique ! De plus, cette édition est dotée d'une préface qui explique très bien les symboles qui se cachent dans l’histoire ainsi que le contexte dans lequel il a été écrit. C’était très enrichissant à découvrir.



Une jolie surprise que ce conte, une véritable célébration de la nature qui illustre à merveille le cycle de la vie et ses saisons, le tout sublimé par les illustrations de Benjamin Lacombe. Je recommande !




« - Est-il vrai, dit la première, est-il bien vrai que d'autres viendront à notre place quand nous serons parties, puis d'autres encore et encore…

- C'est sûr, chuchota la deuxième, on ne peut pas se le représenter… C'est au-delà de nos capacités…

- Ça m'attriste beaucoup » ajouta la première. 

Les deux feuilles se turent un moment. Puis la première se dit tout bas « Pourquoi devons-nous partir… ?

- Que nous arrive-t-il quand nous nous détachons ? demanda la seconde.

- Nous tombons…

- Et qu'y a-t-il en bas ?

- Je ne sais pas. Les avis sont partagés mais personne ne le sait.

- Est-ce que l'on sent encore quelque chose, est-ce que l'on est encore conscient quand on est en bas ?

- Qui sait ? Aucune de celles qui sont tombées n'est encore jamais revenue pour en parler. »

jeudi 10 mars 2022

Les cent un dalmatiens - Dodie Smith.


« Au secours! Bébés dalmatiens volés! Envoyer nouvelles à Pongo et Missis, Regent’s Park, Londres. »

L’appel désespéré des parents dalmatiens a été entendu par tous les chiens du pays. Grâce à leur aide précieuse, Pongo et Missis découvrent bientôt l’horrible vérité : leurs enfants sont prisonniers de Cruella Diabolo, femme avide et sans scrupules. Ils devront déployer des trésors d’ingéniosité pour empêcher Cruella de réaliser son rêve : transformer en fourrure la belle peau blanche tachetée de noir des petits dalmatiens.


Des chiens, de l’aventure, une atmosphère bien british, de l’humour, de la tendresse. Que demande le peuple ?


C’est toujours intéressant de découvrir l’histoire d’origine dont se sont inspirés les studios Disney pour leurs plus célèbres films d’animation, et bien que je sois une éternelle amoureuse des chats, ce roman donnerait presque envie d’adopter un chien. L’auteure aime les chiens, elle connaît très bien les dalmatiens, leur voue autant d’amour que de fascination et ça se ressent dans son récit. Les dalmatiens sont le cœur du roman, et ils le portent très bien. J’ai fondu devant cette incroyable famille de chiens et les périples qu’ils ont du faire face pour se retrouver et rentrer chez eux, la tendresse qu’ils se portent mais aussi qu’ils ressentent envers leurs grands chéris (mot trop adorable pour désigner leurs humains). J’ai aimé suivre l’histoire en leur compagnie, plonger dans cet univers où les chiens sont aussi capables et intelligents que les humains, si ce n’est davantage car si le chien comprend très bien le langage humain, nous, pauvres humains que nous sommes, ne comprenons pas toujours nos adorables boules de poil… Un univers où ce ne sont les chiens qui ont adopté les humains et qui les sortent, et qui leur laissent croire qu’ils sont plus intelligents que les chiens, par amour pour eux.


L’histoire est narrée avec un humour tendre qui fait sourire. C’est vraiment très sympathique de découvrir et suivre Pongo et Missis (qui est le véritable nom de l’épouse de Pongo, Perdita étant ici une chienne recueillie par la famille et qui aide Missis à s’occuper de ses chiots), voir leur famille s’agrandir, faire connaissance des chiots (bien que seul trois d’entre eux se démarquent à l’inverse des autres) et le périple des parents qui vont fuir leur foyer et survivre dans les campagnes anglaises en plein hiver pour retrouver leurs chiots. J’ai été cependant déçue de constater que le roman était un tantinet misogyne… Entre les deux parents, c’est Pongo le cerveau, c’est lui qui réfléchit, élabore des plans tandis que Missis – même si elle n’est pas dénuée de courage et de volonté – est celle qui n’aime pas se salir, a besoin de son mari, ne sait pas différencier sa droite de sa gauche malgré des explications, et qui a besoin qu’on lui dise qu’elle est belle. Elle est davantage cantonnée à son rôle d’épouse et de mère, et c’est dommage car j’aurais voulu que son importance soit égale à celle de son mari, et que ça donne vraiment une impression de misogynie.


Si Cruella est davantage présente dans le film d’animation, il n’empêche que sa présence est très marquante dans le roman. Sa cruauté et sa dangerosité est plus subtile au début avant qu’elle ne se dévoile. J’ai d’ailleurs trouvé intéressants les éléments dévoilés sur sa famille et sur elle-même, laissant supposer que [spoiler] son ancêtre était le diable en personne sinon un démon et qu’elle a gardé les traces de cet héritage diabolique [/spoiler] C’est une femme assez particulière qui, lorsqu’elle apparaît, semble faire venir le foudre, qui a toujours froid, n’aime que le poivre, est folle de ses fourrures, et cruelle envers les animaux. D’ailleurs, concernant ce point, s’il n’y a absolument rien de détaillé, il n’empêche que mon tout petit cœur très sensible a eu un peu de mal à supporter les scènes où [spoiler] Cruella proposait les différents moyens de tuer les chiots, ou lorsqu’elle avouait noyer les petits de sa chatte… heureusement que sa chatte a su se venger et je suis souhaite de vivre heureuse en compagnie d’un beau chat persan et avoir plein de petits [/spoiler] étant sensible au sujet de la maltraitance animale, même lorsqu’elle est « juste » évoquée. Quant à Jasper et Horace (Saul dans le roman), rien de marquant, juste deux benêts plus bêtes que méchants.


Cela reste un roman jeunesse sympathique à découvrir et à lire. Dodie Smith est très communicative dans son amour des animaux, et notamment les chiens, et montre bien à quel point la compagnie d’un animal est bénéfique et à quel point les animaux peuvent être capables et intelligents. L’écriture est plaisante avec sa touche anglaise et son humour tendre. J’ai également beaucoup aimé que l’édition française ait conservé les illustrations originales de Janet et Anne Grahame-Johnstone, deux sœurs artistes et amies de l’auteure ; ces dessins à l'encre sont fins et élégants, et accompagnent très bien le récit, accentuant le charme du roman. 





Ces deux chiens étaient les heureux propriétaires d'un jeune couple d'humains, Mr. et Mrs. Dearly. Deux êtres gentils, obéissants et incroyablement intelligents - presque aussi intelligents que des chiens. C'est tout juste s'ils ne savaient pas aboyer. Cependant ils comprenaient pas mal de choses, telles que : "Faites-moi sortir !", "Faites-moi entrer !", "Dépêchez-vous de me servir ma pâtée" et "Si nous allions faire un petit tour ?". Et même quand ils ne comprenaient pas ce que disaient leurs chiens en aboyant, ils devinaient presque toujours à leur regard, à leurs gestes. Comme la plupart de nos chers humains, ils se prenaient pour les maîtres de leurs chiens - sans comprendre que c'était exactement le contraire. Pongo et Missis trouvaient cela touchant et amusant à la fois. Si touchant et amusant qu'ils continuaient à faire croire à leurs pauvres humains chéries qu'ils ne se trompaient pas.


lundi 7 mars 2022

Spring Blossom Challenge 2022

 


Je m'étais jurée d'être raisonnable, de m'en tenir qu'à deux challenges saisonniers, ces derniers m'occupant déjà pendant plusieurs mois et puis ma curiosité a fait que... j'ai craqué et que j'ai décidé de tenter l'expérience du Spring Blossom Challenge. J'ai cependant décidé de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre et de me fixer un livre par chaque sous-menu et de privilégier les bandes-dessinées et les romans courts (soit moins de 250-300 pages, pour la plupart) afin d'être sûre de pouvoir bien avancer dans le challenge.

Le principe de ce challenge est similaire à celui du Pumpkin Autumn Challenge et du Cold Winter Challenge. Il se déroule du 1er mars au 31 mai et il est organisé par Le Boudoir. Plus d'informations disponibles sur :

Le blog du Boudoir

La vidéo Youtube



Sur ce, en avant pour la PAL !






- Les fleurs de grand frère, de Gaëlle Geniller

Un jour de printemps, des fleurs se sont mises à pousser sur la tête de grand-frère. Au début, elles l'ont effrayé, et il ne savait pas quoi en faire. 

Nous sommes allés voir Mamie, qui connaît tout sur les fleurs. Mais des comme ça, elle n'en connaissait pas. 

Grand-frère a alors demandé à Papa de les lui couper. Papa lui a dit "Mais tu ne les as pas encore écoutées !" Les fleurs ont alors commencé à lui parler...




- Malgré tout, de Jordi Lafèbre 


C'est l'histoire d'un amour à rebours. Une passion platonique mais éternelle entre deux êtres. 

D'un côté, il y a Ana. Sexagénaire charismatique, ancienne maire tout juste retraitée, mariée et maman. Une battante au grand cœur qui impose le respect. De l'autre, il y a Zeno. Célibataire endurci, libraire proche de la retraite et doctorant en physique qui aura mis quarante ans pour terminer sa thèse. Un esprit libre et voyageur, aussi séduisant que mystérieux.

Au fil des années, ils ont tissé ensemble un amour impossible et intarissable. Tout en égrainant les excuses...




- Tant pis pour l'amour ou Comment j'ai survécu à un manipulateur, de Sophie Lambda


Quand Sophie rencontre Marcus, elle tombe amoureuse en 48h. Elle qui était si cynique en amour, cette fois, elle y croit. Sauf qu'il se révèle vite étrange. Sophie a alors besoin de comprendre ce qui ne va pas. 

Confronté à ses mensonges et ses incohérences, il a des réactions violentes, des excuses pour tout et arrive à se sortir de chaque impasse. Mais jusqu'à quand ? Sophie aime un manipulateur narcissique.









-L'Ickabog, de J.K. Rowling


La Cornucopia est un petit pays prospère gouverné par le naïf roi Fred. 

Mais ce pays coloré vit sous la menace d'un monstre : l'Ickabog. Un monstre devenu légende, que personne n'a jamais vu mais que le roi va décider de poursuivre afin de satisfaire ses sujets. 

Arrivé dans les Marécages, rien ne se passe comme prévu et cette quête est le début de nombreux problèmes qui va résulter à la lente descente aux enfers du pays.




- Bambi, de Félix Salten et Benjamin Lacombe

Bambi retrace les premières années d'un faon et, à côté de ses émerveillements, les épreuves qu'il affronte et qui le construisent : dangers, deuil, solitude, métamorphoses, défis, et toujours l'angoisse d'être chassé et tué. 

L'histoire, oscillant entre anthropomorphisme (les animaux parlent) et naturalisme (les observations sont magnifiques), nous plonge dans une forêt qui bruisse de multiples émotions, d'expériences intenses, de sensations contrastées vécues par une société d'animaux, miroir de notre humanité, tout à la fois violente, cruelle et fragile, et dotée d'une prodigieuse résilience.



- La Momie, de Anne Rice


Le pharaon Ramsès ressuscité dans l'Angleterre de 1914, voilà la folle histoire que nous propose Anne Rice ! 

L'absorption d'un élixir l'ayant rendu immortel, Ramsès - rebaptisé Docteur Ramsey pour plus de discrétion - découvre le monde moderne. 

Mais le souvenir de la belle Cléopâtre le hante. Revenue à la vie à son tour, celle-ci va se révéler bien plus dangereuse que ne le dit la légende...









- La mort dans les nuages, de Agatha Christie

Dans un avion en plein vol, Mme Giselle est assassinée, apparemment à l'aide d'une fléchette empoisonnée lancée depuis une sarbacane sud-américaine.

C'est un coup très difficile pour le tueur, car tous les passagers pouvaient le voir, y compris Hercule Poirot, qui était présent à quelques mètres de la victime. Et pourtant, l'assassin a réussi. 

Cependant, son aplomb et sa ruse ne feront pas le poids face aux qualités de déduction du détective belge…



- Les 101 dalmatiens, de Dodie Smith


"Au secours ! Bébés dalmatiens volés ! Envoyer nouvelles à Pongo et Missis, Regent’s Park, Londres." 

L’appel désespéré des parents dalmatiens a été entendu par tous les chiens du pays. Grâce à leur aide précieuse, Pongo et Missis découvrent bientôt l’horrible vérité : leurs enfants sont prisonniers de Cruella Diabolo, femme avide et sans scrupules. 

Ils devront déployer des trésors d’ingéniosité pour empêcher Cruella de réaliser son rêve : transformer en fourrure la belle peau blanche tachetée de noir des petits dalmatiens.


- L'art d'aimer, de Ovide

La séduction : un art subtil, un rite mis à l'honneur pendant la Renaissance avec les cours d'amour, mais déjà chanté par Ovide. La femme étant libre de ses sens et de ses sentiments, comment la conquérir ? Où tendre ses filets ? Compliments, promesses, larmes, baisers, hardiesse...  Toutes les armes sont bonnes. 

Celle que l'on aime une fois séduite, comment la retenir ? Au terme d'un jeu dont le prix est le plaisir, l'amant raffiné a plus d'une corde à son arc... 

Quant à la femme, il lui appartient de garder son éternel féminin, ce qui n'est pas le plus facile...  Au-delà de l'artifice, l'art doit gouverner l'amour. Un art dans lequel Ovide est passé maître.






- Bergères guerrières, de Jonathan Garnier et Amélie Fléchais


Voilà maintenant dix ans que les hommes du village sont partis, mobilisés de force pour la Grande Guerre. Dix ans qu'ils ont laissé femmes, enfants et anciens pour un conflit loin de chez eux... 

La jeune Molly est heureuse car elle peut enfin commencer l'entrainement pour tenter d'entrer dans l'ordre prestigieux des Bergères guerrières : un groupe de femmes choisies parmi les plus braves, pour protéger les troupeaux mais aussi le village ! 

Pour faire face aux nombreuses épreuves qui l'attendent, Molly pourra compter, en plus de son courage, sur Barbe Noire, son bouc de combat, mais également sur l'amitié de Liam, le petit paysan qui rêve aussi de devenir Bergère guerrière même si ce n'est réservé qu'aux filles...


- Small Spaces (T.3) Dark Waters, de Katherine Arden (*)

Having met and outsmarted the smiling man in Dead Voices but fearful of when he'll come again, Ollie, Brian, and Coco are anxiously searching for a way to defeat him once and for all. 

By staying together and avoiding remote places, they've steered clear of him so far but their constant worry and stress is taking a toll on their lives and friendship. So when Ollie's dad and Coco's mom plan a "fun" boat trip on Lake Champlain, the three are apprehensive to say the least. They haven't had the best of luck on their recent trips and even worse their frenemy Phil is on the boat as well. 

But when a lake monster destroys their boat, they end up shipwrecked on a deserted island. This isn't just any island though. It's hidden from the outside world in a fog and unless everyone works together to find a way to escape, they won't survive long.

(* à la place, peut très bien être Les Animaux Fantastiques 3 - Les Secrets de Dumbledore)



- Les couilles sur la table, de Victoire Tuaillon 


Qu'est-ce que ça veut dire d'être un homme, en France, au XXIe siècle ? 

Qu'est-ce que ça implique ? 

Pour dépasser les querelles d'opinion et ne pas laisser la réponse aux masculinistes qui prétendent que "le masculin est en crise", Victoire Tuaillon s'est emparée frontalement de la question (...) et ont interrogé la masculinité et ses effets pourquoi, dans une immense majorité des cas, les harceleurs, les violeurs, les casseurs, sont-ils des hommes ? Pourquoi les petits garçons disent- ils tous que "l'amour c'est nul" ou encore que "l'amour c'est pour les filles" ? Comment la domination masculine affecte-t-elle aussi les hommes ? 

Réunissant les réponses à ces questions et à bien d'autres, ce livre démontre sans dogmatisme que la masculinité n'a rien de naturel, que c'est une construction sociale et qu'il faut la remettre en question si on veut atteindre une véritable égalité entre les femmes et les hommes. Un livre destiné à toutes celles et ceux qui se posent des questions sur eux-mêmes. Et à celles et ceux qui ne s'en posent pas encore.



Un bon challenge à toutes et à tous !


La mort dans les nuages - Agatha Christie.



Dans un avion en plein vol, Mme Giselle est assassinée, apparemment à l'aide d'une fléchette empoisonnée lancée depuis une sarbacane sud-américaine. C'est un coup très difficile pour le tueur, car tous les passagers pouvaient le voir, y compris Hercule Poirot, qui était présent à quelques mètres de la victime. Et pourtant, l'assassin a réussi. Cependant, son aplomb et sa ruse ne feront pas le poids face aux qualités de déduction du détective belge…




Dans mon cœur, le roi des détectives est sans conteste Sherlock Holmes mais j’ai une tendresse toute particulière pour Agatha Christie et son petit détective belge que j’ai pris plaisir à retrouver dans cette aventure.


La mort dans les nuages nous présente un meurtre en huis-clos. Après les meurtres sur un bateau (Mort sur le Nil) ou dans un train (Le Train Bleu, Le crime de l’Orient-Express), le délit se déroule ici dans un avion avec les originalités qui suivent : l’arme du crime qui se présente comme une flèche empoisonnée avec sa sarbacane, et la présence d’Hercule Poirot au moment où le meurtre se déroule. Bien qu’ayant le mal de l’air et ayant passé le vol à dormir, Poirot devient suspect de l’affaire malgré lui. Un affront pour le détective belge. Le voilà suspect et on assassine sous son nez ! C’en est trop, et voici que ses fameuses petites cellules grises se mettent au travail pour dénicher le ou la coupable, aidé de Jane Grey, une jeune coiffeuse qui était également présente lors du vol.


Bien-sûr, les passagers interrogés disent ignorer tout de la victime et ne pas être impliqués dans l’affaire, et nous avons une belle brochette de suspects : une riche héritière et sa rivale, un dentiste, une coiffeuse, un docteur, un auteur de roman policier, deux archéologues français… ainsi qu’une guêpe ! Bien-sûr, au fil des chapitres, on finira par apprendre que la plupart de ces personnes étaient liées à la victime puisque cette dernière prêtait de l’argent en cas de difficultés… et n’oubliait jamais de réclamer son remboursement que certains peinaient parfois à faire, faute de moyen. Ainsi, ils trouvent bien leur intérêt à la mort soudaine de cette vieille dame. Fidèle à elle-même, la reine du crime ne manque jamais de faire dévoiler à ses personnages leurs petits problèmes familiaux ou conjugaux… et n’a pas su résister à l’envie de nous taquiner un peu, pauvres Français, ainsi que des auteurs de policier (l’occasion de faire un peu de satyre ?), et de parler de ces gens étranges mais fascinants que sont les archéologues (on sent que Madame Christie devait avoir épousé son archéologue de mari à cette époque).


Une fois de plus, Dame Agatha sait très bien jouer sur la psychologies de ses personnages et nous offrir une affaire intéressante dans laquelle on est bluffé par la véritable identité du meurtrier ainsi que son motif… Il y a bien des rebondissements dans cette affaire qui oscille entre la France et l’Angleterre, ainsi qu’une touche humoristique si propre à l’auteure, à travers ses petites taquineries, les répliques de l’inspecteur Japp côté anglais et l’inspecteur Fournier côté français, ou certains personnages drôles malgré eux (j’imagine encore l’un des inspecteurs s’entraîner avec la sarbacane devant les yeux surpris sinon effrayés des spectateurs)… mais tout de même, Hercule Poirot a un peu la fâcheuse manie de se faire entremetteur dans ses enquêtes !


Encore une fois, j’ai passé un très bon moment avec Hercule Poirot et Agatha Christie, il ne fait pas partie de mes préférés mais comme d’habitude, la formule fonctionne et l’histoire se lit avec beaucoup de plaisir, et on en redemande !


- Vous croyez vraiment que les Français sont les coupables ?

- Franchement, non. A mon avis, les archéologues sont de pauvres bougres. Tout le temps à creuser et à tenir des propos sans queue ni tête au sujet de ce qui est arrivé il y a mille ans... D'où le sauraient-ils, je vous le demande un peu ! Qui va les contredire ? S'ils affirment qu'un foutou collier de perles est vieux de cinq mille trois cent vingt-deux ans, qui va les contredire ? Ce sont peut-être des menteurs - bien qu'ils aient l'air de croire eux-mêmes à ce qu'ils disent - mais ils sont inoffensifs. J'ai eu un vieux ici, l'autre jour, à qui on avait fauché un scarabée. Il était dans un état ! Un brave type, mais aussi désarmé qu'un nourrisson. Non, entre nous, je ne crois pas un instant à la culpabilité de cette paire d'archéologues français.

- A celle de qui, alors ?

- Eh bien, il y a Clancy, évidemment. Il est bizarre. Il se balade en parlant tout seul. Quelque chose le travaille, ça c'est sûr.

- L'intrigue de son nouveau roman, peut-être ?