dimanche 30 janvier 2022

[Bilan] Pumpkin Autumn Challenge 2021



Depuis quelques mois, j'ai décidé de revoir mon organisation concernant les deux principaux challenges auxquels je participe chaque année, à savoir : le Pumpkin Autumn Challenge et le Cold Winter Challenge, notamment en faisant des listes des livres que je prévois de lire pour ces challenges. L'idée de faire un récapitulatif en fin de challenge me permettra de faire un bilan de mes lectures, de ce qui a été lu entre les livres prévus au départ et ceux qui se sont rajoutés. Here we go !





Gare, gare à la main de gloire (Thriller/Policier/Horreur/Épouvante) :

J'ai passé un très bon moment avec ce roman, une bonne revisite du mythe de Faust avec une ambiance sombre à souhait. Vivement le tome 2 !


Double, double, toil and trouble (Sorcières/Prophétie/Tragédie) :

Les sorcières de Pendle, de Stacey Halls.

Ce roman ne m'a pas transcendé plus que ça, il est pas dénué de tout intérêt mais au vu de toutes les critiques positives sur ce roman, je m'attendais à mieux. Toutefois, il a eu le mérite de me faire découvrir un épisode méconnu (pour moi) de l'histoire anglaise.

Classé ici pour le côté "tragédie" de l'histoire. Une réécriture prenante et complexe, offrant une sorte de préquelle au roman "Peter Pan", et qui permet de se pencher sur ce personnage fascinant qu'est le capitaine Crochet et ce qu'il aurait pu être avant d'être cet emblématique méchant de fiction.

Le folklore de Chipenden (Créature surnaturelle/Fantastique obscur/Fantasy) :

Les cent ans de Dracula, de Collectif.

Billet encore en stade de brouillon. Des nouvelles intéressantes bien que d'intérêt inégal, mais si on a envie de se mettre sous la dent des bonnes histoires de vampires dits classiques, loin de ceux de la littérature Young Adult, c'est plutôt intéressant à découvrir !

Vampyria (T.1) La cour des ténèbres, de Victor Dixen.

Premier tome d'une série prometteuse qui propose une dystopie bien originale dans laquelle Louis XIV est devenu vampire, changeant profondément le visage du royaume de France. L'héroïne est assez agaçante, mais le roman ne manque pas de rebondissements et l'univers est riche et intéressant à découvrir. J'espère lire le tome deux pour le prochain PAC !

Hugo de la nuit, de Bertrand Santini.

Un petit conte macabre et fantastique avec humour et loufoquerie, mais des scènes auxquelles je n'ai pas du tout adhéré et une seconde partie de roman qui part dans tous les sens. Je n'ai pas détesté, loin de là, mais je n'en garderai pas un souvenir mémorable... 

Recueil de 10 nouvelles, chacune d’un auteur différent, nous présentant des visions différentes de la figure du loup-garou. Des nouvelles d'intérêt inégal mais divertissantes pour certaines.



It’s just a bunch of hocus pocus (Halloween/Samhain/Automne) :

Un bon roman horrifique jeunesse, bien que le côté horrifique reste soft compte-tenu du public visé, mais une histoire qui n’en demeure pas moins palpitante. Une bonne lecture également pour la saison, mais un dénouement final qui arrive un peu comme un cheveu dans la soupe, et un méchant vite vaincu. J'ai tout de même apprécié ce livre jeunesse et compte lire les tomes suivants afin de retrouver les personnages et, qui sait, le grand méchant.

J’ai un dragon et j’hésiterai pas à faire feu (Humour / Illustré / Anthropomorphisme / Animaux) :

L’enfant et le maudit, de Nagabe.

Un manga poétique et sombre, doux et vibrant à la fois, oscillant entre innocence enfantine et cruauté du monde des adultes, entre mythologie et tranches de vie. C’est un récit doux et sombre, semblable à un conte, avec un univers riche et complexe… peut-être même un peu trop complexe. J'avoue ne pas être certaine d'avoir tout compris dans ce manga, qui apporte bien des questions et parfois sans réponse.  

Fangs, de Sarah Andersen.

Quel plaisir de retrouver l'artiste ainsi que cet adorable couple surnaturel, après les avoir suivi sur Tumblr. Une série de sketchs drôles et adorables sur un couple pas comme les autres. Ici, pas de triangle amoureux, d'une histoire d'amour mise à mal par leurs différences mais des scènes de la vie quotidiennes. C'est drôle, léger, sanglant, original mais bien trop court (et c'est là mon seul et principal grief) ! On reste sur sa faim !

Une jolie lecture que cette bande-dessinée ! Elle colle le sourire aux lèvres de la première à la dernière vignette. Renard est un animal maladroit, pathétique et pas débrouillard mais on s'attache à lui autant qu'il s'attache à ses poussins. Une histoire toute mignonne avec un ton décalé, drôle et tendre. Un peu de douceur et de légèreté dans ce monde de brute qui n'en montre pas assez... 

Lecture doudou ! Un manga drôle et touchant entre Fukumaru, le chat, et son humain, la rencontre de ces deux êtres solitaires en mal d'amour, la petite vie qu’ils se construisent et la relation qu'ils tissent. C'est quelque chose de tout simple, ces tranches de vie, mais la mangaka réussit à nous faire passer une multitude d'émotions !



Nom d’une dune (Anticipation/Science-fiction) :

Une belle découverte que ce classique de la science-fiction. Un classique qui reste très accessible avec une plume travaillée et fluide, de nombreux thèmes tels que la science et la religion, la nature, l'humanité... C'était intéressant de découvrir la véritable histoire de Frankenstein et sa créature.


Princesse, princesse (Inclusivité/LGBTQI+/Féminisme) :

Abandonné. Je n'ai pas pu aller jusqu'à la moitié de cette histoire (je pense ?). Je m'attendais à une histoire M/M d'Halloween divertissante, mais c'est devenu n'importe quoi. L'histoire, comme le couple, manquent de crédibilité, de maturité et de profondeur avec un vampire trop enfantin et capricieux, l'ajout inutile de trop nombreux autres êtres surnaturels... Dommage, c'était bien parti, mais c'est devenu tout simplement ridicule !

Le garçon sorcière, de Molly Knox Ostertag.

Une jolie histoire avec plein de diversité et de déconstruction des clichés de genre. Une ode à la différence et à la tolérance, d’acceptation de soi et de l’autre. J'espère pouvoir lire la suite un jour.

Une jolie découverte que ce roman, qui nous propose un Peter Pan trans et une romance Peter/Crochet, sans forcer, tout en crédibilité, avec de nombreux rebondissements.

Un pastiche holmesien que j'ai beaucoup apprécié ! L'auteur parvient à reprendre fidèlement le canon et à nous présenter une romance Holmes/Watson crédible, sans dénaturer les personnages et en évitant les clichés des romans M/M, avec Watson qui est autant mis en avant que Holmes. Malgré quelques clichés et des plots twists que j'ai repéré, j'ai beaucoup aimé cette lecture et lirai les prochains tomes dès leur sortie.

Un roman M/M palpitant qui nous fait voyager dans la Chine du XIXe siècle. Bien que j'ai des choses à redire sur Jonathan, j'ai tout de même pris plaisir à le suivre et voir l'évolution de sa relation avec Bao, sans oublier les rebondissements et révélations que l'intrigue nous a offert.

Les comptes à la loupe


Livres prévus : 22 (gourmande ? à peine !)
Livres lus : 18, dont 8 qui n’étaient pas prévues au départ


Le mot de la fin


Si je ne suis pas mécontente du nombre de lectures, je le suis en constatant avoir favorisé sans le vouloir des catégories plutôt que d'autres, même si c'était davantage par manque de temps que de manque d'inspiration (sauf peut-être pour Nom d'une Dune).

Toutefois, s'en sortir avec 18 lectures, ce n'est franchement pas si mal et je suis plutôt contente de ma participation. Vivement la prochaine édition du challenge !


Top 3 ♥ (très dur de n’en choisir que trois !)

- Peter Darling, A. CHANT

- Le Grand Méchant Renard, B. RENNER
- Le chat qui rendait l’homme heureux (et inversement), F. SAKURAI

jeudi 27 janvier 2022

Shining : L'enfant lumière - Stephen King.


Situé dans les montagnes Rocheuses, l'Overlook Palace passe pour être l'un des plus beaux lieux du monde. Confort, luxe, volupté... L'hiver, l'hôtel est fermé. Coupé du monde par le froid et la neige. 

Alors, seul l'habite un gardien. Celui qui a été engagé cet hiver-là s'appelle Jack Torrance : c'est un alcoolique, un écrivain raté, qui tente d'échapper au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, et leur enfant, Danny. Danny qui possède le don de voir, de ressusciter les choses et les êtres que l'on croit disparus. Ce qu'il sent, lui, dans les cent dix chambres vides de l'Overlook Palace, c'est la présence du démon. 

Cauchemar ou réalité, le corps de cette femme assassinée ? ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? cette vie si étrange qui anime l'hôtel ?




Avec une histoire de huis clos dans lequel une famille se retrouve coupée du monde, en plein hiver, dans un hôtel hanté, Shining s’imposait comme une évidence pour le Cold Winter Challenge. Cela faisait déjà quelques mois que je voulais incorporer ce roman dans le challenge, et l’opportunité s’est présentée avec la catégorie « Un chalet sous la neige (Huis clos/Solitude/Enfermement) ».


Faut-il encore résumer « Shining », l’une des œuvres majeures de Stephen King, dont l’adaptation de Kubrick avec Jack Nicholson dans le rôle de Jack Torrance est devenue culte ? Et pourtant… au risque de me faire des ennemis, je n’ai pas du tout aimé le film, le trouvant lent et peu palpitant, bien que je lui reconnaisse quelques qualités. Pourtant, même si ce n’était pas parti pour l’être, j’ai beaucoup apprécié le roman du maître King. Shining, c’est plus qu’une histoire d’horreur. C’est l’histoire d’une longue descente aux enfers, c’est l’histoire d’une famille, les Torrance.


Les Torrance est une famille qui navigue en eaux troubles. Pour un geste incontrôlé de violence sur un élève, Jack s’est fait renvoyer de son poste d’enseignant à l’université et peine à se défaire de ses vieux démons, son alcoolisme. Son couple avec Wendy bat de l’aile, elle qui l’a si souvent menacé de le quitter. Néanmoins, ils se laissent une seconde chance, au grand bonheur de leur fils Danny, cinq ans, qui redoutait de voir ses parents divorcer.


Grâce à un ami qui lui trouve un emploi, Jack espère se remettre sur pied en travaillant comme gardien à l’Overlook, grand hôtel de luxe perdu dans les Montagnes Rocheuses du Colorado, fermé au grand public et vidé de ses employés pendant toute la période hivernale. Afin de ne pas laisser Jack seul à s’occuper de l’hôtel pendant tout l’hiver, Wendy et Danny décident de l’accompagner pour vivre avec lui à l’Overlook. Pour Jack, cet isolement et cette tranquillité devraient lui permettre de se consacrer pleinement à l’écriture de sa pièce (un thème récurrent chez King que d’avoir un auteur parmi ses personnages), tandis que Wendy espère que cela les aidera à resserrer les liens de leur couple.


Avant son départ, ils font la connaissance de Dick Halloran, cuisinier de l’Overlook, qui remarque très vite la particularité du petit garçon. Car Danny a un don, appelé le Shining, un pouvoir psychique qui lui permet de découvrir certains objets cachés ou avoir des visions du passé ou du futur. Dick, qui possède également le Shining mais à un degré moindre, fait promettre à Danny de faire appel à lui télépathiquement si quelque chose venait à arriver, car il y a dans l’Overlook quelque chose de mauvais…

Le fameux "Redrum" ou TROMAL dans la VF, mot
qui revient souvent dans le roman.


Une histoire classique d’un lieu hanté ? Pas que.


Cela fait quelques années que j’ai commencé ma découverte de Stephen King. Si j’ai longtemps hésité à découvrir Shining, c’est pour ma réticence à lire des personnages souffrant de problèmes de violence et d’alcoolisme. Pourtant… pourtant, Jack Torrance est bien plus que ça. C’est un personnage très complexe, intéressant et tridimensionnel. Finalement, le point fort du roman n’est pas tant l’hôtel maléfique et les esprits malveillants qu’il contient, mais l’épaisseur psychologique de ses personnages principaux.


Il y a Wendy, qui possède une force incroyable et insoupçonnable, un ange de patience et une mère dévouée et prête à tout pour son fils. Dick Halloran m’a bien plu également, on devine déjà une complicité avec Danny de par le don qu’ils partagent, et qui est prêt à tout sacrifier pour une famille qu’il connaît à peine. Danny, bien-sûr, un petit garçon très avancé pour son âge, son don en étant la principale raison. Il a cette particularité d’être mature et très observateur mais de rester un enfant, malgré tout et qui est très attaché à ses parents et notamment à son père. Ils ont un lien profond et assez unique, presque fusionnel que j’ai beaucoup aimé.


Il y a également l’hôtel Overlook. Personnage ? Assurément. C’est un lieu bien trop vivant pour n’être qu’un simple bâtiment, et pas seulement à cause des esprits qu’il renferme. C’est un lieu où se sont déroulés tant de drames sanglants qu’il a fini par acquérir une conscience malfaisante, qui est attiré par le pouvoir psychique de Danny et qui va essayer de s’approprier le garçon en passant par son père. C’est un lieu qui est capable d’influencer et contrôler ses victimes en alternant entre la séduction, la pression et la terreur pour finir par prendre possession de sa victime et faire d’elle ce qu’il veut, comme un pantin dans les mains d’un marionnettiste, et à jouer avec les peurs de ses victimes qui, au départ, ignorent s’il s’agit d’une hallucination ou quelque chose de bien réel.



The Stanley Hotel (Colorado, USA), qui a inspiré Stephen King pour l'Overlook. Il y a également séjourné avec sa femme et passé une nuit d'angoisse et de cauchemar dans la fameuse chambre 217...



Et, last but not leastJack Torrance, écrivain, qui a plongé dans l’enfer de l’alcool et qui redouble d’efforts pour devenir enfin un bon époux et un bon père. Je me suis attachée à lui, malgré ses défauts, ce pauvre bougre hanté par ses vieux démons, son alcoolisme et son passé trouble. Ce n’est clairement pas un personnage que l’on aurait envie d’aimer, de prime abord. Pourtant, lorsque King nous parle de lui, en nous faisant découvrir le récit ce que fut sa vie, sa jeunesse, en nous parlant de ses ambitions perdues, de son père violent, de l'amour profond qu'il ressent pour son fils, Danny [spoiler] que même l’Overlook ne parviendra à estomper [/spoiler], on ne peut pas s’empêcher de ressentir de la pitié et de l’empathie pour lui. On ressent vraiment de la pitié pour ce personnage dont on voit la progression de son histoire tragique… et il n’est pas coupable de tout, en fin de compte, car on est témoin de ses changements à cause de l’Overlook qui infiltre l’esprit de Jack avec lenteur, prenant possession de lui petit à petit… Et contrairement au film où Jack Nicholson cède très vite à la psychopathie, l'hôtel réveillant cela en lui, dans le roman on assiste à une déchéance plus progressive du personnage qui finit véritablement possédé par l'hôtel.


Mais il n’y a pas que les fantômes ou l’hôtel maléfique, car l’autre source de peur est le huis-clos qui piège la famille Torrance, où Stephen King nous démontre que plusieurs personnes coupées du monde et enfermées ensembles peuvent très bien finir par s’énerver entre elles et en venir au drame. Loin de la civilisation, cachés par la neige qui bloque jusqu’aux fenêtres et livrés à eux-mêmes, les membres de la famille Torrance ne sont pas enviés par le lecteur.


Sans faire partie de mes livres préférés du maître King (rien ne détrônera Salem ou Ça pour le moment), j’ai beaucoup apprécié ma lecture et j’ai lu les trois dernières parties sans pouvoir m’arrêter. Pourtant… je ne dirais pas que c’était mal parti, mais j’ai ressenti des longueurs au cours de ma lecture. Les scènes de terreur comme [spoiler] le nid de guêpes mortes qui se réveillent, les animaux en buis qui prennent vie, le tuyau qui semble s’animer [/spoiler] ne m’ont pas effrayé ou impressionné (peut-être l’aurais-je été si j’avais lu ce roman plus jeune ?), et j’ai trouvé que les choses devenaient plus intéressantes et malaisantes à partir du chapitre sur la chambre 217 que Danny découvre et ce qu’il y trouve, les scènes où la salle de réception prend vie chaque soir avec ses fantômes, ainsi que l’ascenseur, où l’on voit véritablement l’hôtel jouer avec ses habitants, essayant de les conduire jusqu’à la folie. C’est un roman qui vaut largement la lecture. Stephen King n’a pas son pareil pour raconter avec talent ce genre d’histoire et à nous offrir des personnages riches et complexes et à installer une ambiance oppressante, voire effrayante. Je me tâte maintenant pour lire sa suite, Doctor Sleep !


Danny Lloyd, Jack Nicholson et Shelley Duvall dans les rôles de
Danny, Jack et Wendy Torrance dans Shining de Kubrick (1980)


Pendant un instant il fut saisit de panique et son cerveau cessa de fonctionner. Tout ce qu'il voyait c'était qu'il était enfermé dans ce tunnel glacé, sans lumière...

Je ne suis pas seul ici.

Sa respiration se transforma en râle. La peur distilla son venin dans ses veines et le paralysa. Non, il n'était pas seul, il sentait une présence malveillante qui avait attendu cette occasion pour se manifester. Peut-être une araignée géante, terrée sous un amas de feuilles mortes, ou un rat..., ou peut-être le cadavre d'un enfant, mort ici, au terrain de jeux. Était-ce possible ? Oui, un enfant avait pu trouver la mort ici. Il songea à la femme dans la baignoire, au sang mêlé de fragments de cervelle sur le mur de la suite présidentielle, puis à un enfant qui s'était ouvert le crâne en tombant du jungle gym et qui à présent rampait derrière lui, le poursuivant dans le noir, cherchant, le sourire aux lèvres, un compagnon de jeux pour l'éternité.

34. Les buis. (Quatrième partie : Prisonniers de la neige)

lundi 17 janvier 2022

Le Bonhomme de Neige - Jo Nesbö.


Les premiers flocons ont quelque chose de féerique. Ils rapprochent les couples dans la chaleur des veillées, étouffent les bruits, étirent les ombres et masquent les traces. 

Dans le jardin familial des Becker, un bonhomme de neige fait irruption, comme sorti de nulle part, sorte de croquemitaine blanc, ses grands yeux noirs braqués sur les fenêtres du salon. Le lendemain matin, la mère a disparu, ne laissant qu'une écharpe rose entourée au cou du bonhomme de neige... 

Trop de femmes en Norvège, depuis des années, n'ont plus donné signe de vie dès la première neige. Harry Hole reçoit une lettre qui lui annonce d'autres victimes. D'une sobriété étonnante, l'inspecteur va se retrouver confronté, pour la première fois de sa carrière, à un tueur en série agissant sur son territoire. L'enquête le conduira jusqu'au gouffre de la folie.




Ces dernières années, les polars venant des pays du froid se sont fait une place de choix dans nos librairies et si je ne suis pas particulièrement intéressée par ces derniers pour le moment, j’avais toutefois ce titre dans la liste de mes idées lectures pour le Cold Winter Challenge. Si Le Bonhomme de Neige se révèle être le septième tome de la saga consacrée à l’inspecteur Harry Hole, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de lire les premiers tomes pour suivre l’intrigue ci-présente. Il y a des références aux précédents tomes, mais pas au point d’handicaper le lecteur dans sa lecture.


Pourtant, ce premier contact avec un polar nordique… m’a laissé de glace.


L’intrigue est correcte et elle se laisse lire sans difficulté. Je me suis laissée prendre au jeu en suivant avec assez d’intérêt l’affaire d’un tueur en série surnommé « Le Bonhomme de Neige », en raison de la présence d’un bonhomme de neige près du domicile des victimes, et qui assassine des mères de famille lorsque tombe la première neige de l’année. Avec une curiosité plutôt morbide, j’attendais les scènes nous présentant les victimes, leur vie de famille sans histoire, avant la rencontre fatale, puis la découverte de la scène de crime par les forces de l’ordre. Vouloir découvrir où l’enquête allait nous mener ainsi que l’identité de l’assassin a été la principale raison qui m’a fait poursuivre ma lecture jusqu’au bout. Là où ça a coincé chez moi, c’est le reste, et notamment les personnages.


Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, notamment et surtout l’inspecteur Harry Hole qui est le stéréotype du flic torturé, qui a du mal à soigner son alcoolisme et à gérer, voire garder, une vie de famille. J’ai trouvé le reste des personnages froid, plat, mal exploité et sans intérêt pour la plupart, d’autant plus que j’ai eu du mal à assimiler leurs noms et à me souvenir de qui était qui, le fait que les personnages soient nombreux et que les noms soient en norvégien ne m’a pas aidé… Le même problème c’est d’ailleurs posé avec les noms des villes et des rues, ce qui a compliqué la fluidité de ma lecture.


Ensuite, le rythme du roman. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire compte-tenu de la lenteur avec laquelle elle s’est mise en place. J’ai trouvé que le livre manquait cruellement de rythme et que c’était bien trop lent à se mettre en place, les retournements de situation et les fausses pistes étaient relativement intéressants à lire mais pas très palpitants… Je n’y ai pas cru une seconde quand un coupable se profilait, il était encore trop tôt dans l’intrigue pour essayer de nous persuader que c’était lui l’assassin… Toutefois, le roman gagne vraiment de l’intérêt lorsqu’il se penche sur les crimes mais le rythme ne s’accélère vraiment qu’à partir de la dernière partie. Même si j’ai fini par deviner l’identité de l’assassin lorsqu’un personnage parle d’une particularité physique d’un autre personnage, en lien avec les recherches d’Harry Hole sur une maladie génétique, j’ai tout de même apprécié découvrir le dénouement de l’histoire et ce qui a fait naître Le Bonhomme de Neige.


J’ai donc mal commencé ma découverte des polars nordiques. Même si l’intrigue tient relativement bien la route, malgré quelques bons passages, je n’ai pas réussi à m’accrocher au roman et à adhérer à son rythme. Peut-être que je redonnerai sa chance au polar nordique un jour, avec un autre titre… En attendant, je m'en vais rattraper tout cela avec un Stephen King... 


Il croyait à la chance. Pas celle avec laquelle on naissait, mais la chance systématique que l'on acquérait à force de travail acharné et en tissant un filet si fin que les hasards allaient tôt ou tard dans votre sens.