dimanche 26 février 2023

Blossom Spring Challenge, édition 2023.



Le Cold Winter Challenge touchant à sa fin, il est temps pour moi de penser au challenge saisonnier suivant. Le Blossom Spring Challenge revient cette année pour une nouvelle édition et qui se déroule du 1er mars au 31 mai 2023 sur le même principe que les autres challenges saisonniers auxquels je participe. Une occasion de bien préparer le printemps tout en lecture, en attendant le retour des beaux jours.

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Sur la vidéo de présentation







- Hadès et Perséphone (T.1) A Touch of Darkness, de Scarlett St. Clair.

Perséphone n'est la déesse du printemps qu'en titre. Depuis qu'elle est toute petite, les fleurs se ratatinent à son contact. Après s' être installée à New Athens, elle espérait mener une vie discrète, dans la peau d'une journaliste mortelle. Tout change lorsqu'elle s'assied dans une boîte de nuit clandestine pour jouer une partie de cartes avec un étranger hypnotique et mystérieux.

Hadès, le dieu des morts, a bâti un empire du jeu dans le monde des mortels et ses paris favoris sont réputés impossibles. Mais rien ne l'a jamais intrigué autant que la déesse qui lui offre une aubaine laquelle il ne peut résister. Après sa rencontre avec Hadès, Perséphone se retrouve liée par un contrat avec le Dieu des morts, et ses conditions sont impossibles : Perséphone doit créer la vie dans le monde souterrain ou perdre sa liberté à jamais. Le pari ne se limite cependant pas à exposer l'échec de Perséphone en tant que déesse. Alors qu'elle s'efforce de semer les graines de sa liberté, son amour pour le Dieu des ténèbres grandit - un amour à la fois envoutant et interdit.




- Spy x Family, de Tatsuya Endo.


Twilight, le plus grand espion du monde, doit pour sa nouvelle mission créer une famille de toutes pièces afin de pouvoir s’introduire dans la plus prestigieuse école de l’aristocratie. 

Totalement dépourvu d’expérience familiale, il va adopter une petite fille en ignorant qu’elle est télépathe, et s’associer à une jeune femme timide, sans se douter qu’elle est une redoutable tueuse à gages. 

Ce trio atypique va devoir composer pour passer inaperçu, tout en découvrant les vraies valeurs d’une famille unie et aimante.




- Contes des royaumes oubliés (T.4) Le beau et la bête, de Isabelle Lesteplume.

Entre la belle et la Bête, le plus dangereux n’est pas celui que vous croyez...

Il était une fois un chasseur de monstres à la beauté redoutable nommé Silas. Sans attaches et désabusé, il ne rêve que d’une chose : prendre une retraite anticipée. C’est pourquoi, lorsque le seigneur Gaston lui offre plus d’argent qu’il n’en a jamais vu pour lui ramener la tête d’une effroyable Bête, il accepte sans hésiter. L’affaire semble facile, puisque le monstre ne quitte jamais les ruines d’un château au fond de la forêt.

Mais il aurait dû se méfier, car les apparences sont trompeuses...

Piégé dans le château par un coup du sort, Silas doit élucider plusieurs mystères... Et décider si c’est la tête ou le cœur de la Bête qu’il veut remporter.







- Cinq petits cochons, de Agatha Christie.


Cinq témoignages accablants ont fait condamner à la détention perpétuelle Caroline, la femme d'Amyas Crale, peintre renommé, mort empoisonné. 

Seize ans après, Hercule Poirot, le détective belge qu'Agatha Christie a rendu célèbre, prend l'affaire en main. 

Ne s'arrêtant pas aux évidences, tirant parti du moindre indice, il fait éclater une vérité à laquelle personne ne s'attendait.






- Mémoires de la forêt : les souvenirs de Ferdinand Taupe, de Mickael Brun-Arnaud et Sanoe.

Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chêne où Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu’il a écrit et espérer qu’il soit un jour acheté. 

Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l’ouvrage qu’il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu’il a faites et les gens qu’il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé à la librairie il y a des années. Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec… 

À l’aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.




- Arte, de Kei Ohkubo.

Florence, début du 16e siècle. 

Dans ce berceau de la Renaissance, qui vit l’art s’épanouir dans toute sa splendeur, une jeune aristocrate prénommée Arte rêve de devenir artiste peintre et aspire à entrer en apprentissage dans un des nombreux ateliers de la ville… 

Hélas ! Cette époque de foisonnement culturel était aussi celle de la misogynie, et il n’était pas concevable qu’une jeune femme ambitionne de vivre de son art et de son travail. Les nombreux obstacles qui se dresseront sur le chemin d’Arte auront-ils raison de la folle énergie de cette aristo déjantée ?







- Et à la fin, ils meurent : La sale vérité sur les contes de fées, de Lou Lubie.

De l'Antiquité à Perrault et Grimm, Lou Lubie présente les versions authentiques et croustillantes des contes, où la fin heureuse s'arrose à la vodka et le prince n'est pas si charmant. 

À travers ces récits savoureux, l'autrice aborde avec humour une réflexion sur l'éthique des contes : violence, sexisme, racisme... une exploration culturelle et littéraire passionnante !





- Ma vie de geisha, de Mineko Iwasaki et Rande Brown.


« Mon nom est Mineko. Ce n’est pas le nom que mon père m’ a donné à ma naissance. C’est celui qu’ont choisi les femmes chargées de faire de moi une geisha, dans le respect de la tradition millénaire. Je veux raconter ici le monde des fleurs et des saules, celui du quartier de Gion. Chaque geisha est telle une fleur par sa beauté particulière et tel un saule, arbre gracieux, souple et résistant. On a dit de moi que j’étais la plus grande geisha de ma génération ; en tout cas j’ai frayé avec les puissants et les nobles. Et pourtant, ce destin était trop contraignant à mes yeux. Je veux vous raconter ce qu’est la vraie vie d’une geisha, soumise aux exigences les plus folles et récompensée par la gloire. Je veux briser un silence vieux de trois cents ans. »

Un témoignage exclusif, des révélations à couper le souffle, Mineko Iwasaki nous livre ici un témoignage surprenant sur un art de vivre aussi fascinant que cruel.





- L'Ickabog, de JK Rowling.

La Cornucopia est un petit pays prospère gouverné par le naïf roi Fred.

Mais ce pays coloré vit sous la menace d'un monstre : l'Ickabog. Un monstre devenu légende, que personne n'a jamais vu mais que le roi va décider de poursuivre afin de satisfaire ses sujets. 

Arrivé dans les Marécages, rien ne se passe comme prévu et cette quête est le début de nombreux problèmes qui va résulter à la lente descente aux enfers du pays.







- Guardians of Childhood (T.2) E. Aster Bunnymund and the warrior eggs at the Earth's core, de William Joyce.

E. Aster Bunnymund (aka The Easter Bunny) is anything but average. Highly skilled in martial arts and one of the oldest magical beings on earth, Bunnymund is the architect behind an unrivalled network of tunnels, which combined with his supernatural speed, gives him secret access to almost any place of the planet. He's apt to be in anyplace at any time, but his all-time favourite place to be is an underground metropolis on Easter Island where eggs are worshiped and Bunnymund is king.

There's something foul in the state of Eggonooloo. Pitch, Nightmare King, has sent a venomous serpent to attack Bunnymund's royal guard of warrior eggs--and, for Bunnymund, this is about much more than fixing a few rotten eggs. E. Astor, with the help of MiM and Sand Mansnoozy, links up with Nicholas St. North to get one step closer to saving Dreamland and ridding the world of Pitch and his Nightmare Men.



- Freddie Mercury, de Alfonso Casas.

La biographie illustrée du leader de Queen, l'un des mythes les plus puissants du XXe siècle.

Qui n'a pas chanté "I Want To Break Free"? Ou dramatisé avec la livraison totale "Bohemian Rapsody"?

Derrière ces chansons, qui font partie de l'histoire de la musique et de notre histoire personnelle, se trouve un nom: Freddie Mercury. Avec sa moustache, sa veste jaune et sa voix unique, le chef de Queen est une icône pour une génération qui a dansée ses mélodies accrocheuses et a pleuré sa mort en 1991.

Mais qui était Freddie? Quelle est votre histoire? Dans cette biographie illustrée, Alfonso Casas accompagne Freddie Mercury, originaire de Tanzanie, où il est né, au Royaume-Uni, où il mourut et devint immortel en chantant "Show Must Go On".

Un charisme sur scène, une gamme vocale impressionnante et des looks iconiques ont rompu avec le modèle classique de la rock star faisant de Freddie Mercury une légende.

- Vénère : Être une femme en colère dans un monde d'hommes, de Taous Merakchi.

"Parce que je suis une femme, j’ai peur de sortir seule la nuit, de porter des vêtements qui me plaisent, d’exprimer mon opinion ou mes émotions. Ces peurs sont à l’origine d’une immense colère que j’essaie de contenir tant bien que mal. Cette colère, ça fait désormais trente-quatre ans que je vis avec et qu’elle me ronge les tripes, au point de se retourner régulièrement contre moi. Lassée d’être seule à en subir les conséquences, j’ai donc cherché à comprendre quels en étaient les origines et les éléments déclencheurs, afin de l’assainir et de la diriger non plus contre moi-même, mais contre ceux qui la méritent. »

Taous Merakchi prend ici la parole pour toutes les femmes qui n’en peuvent plus d’avoir peur, de ne pas être prises au sérieux et de toujours devoir se justifier.




C'est tout pour la PAL.

Un bon challenge à toutes et à tous !

mardi 7 février 2023

Sous la glace - Agatha Christie.



Qui a dit qu’hiver rimait avec plaid, vin chaud et feu de cheminée ? Certainement pas les fins limiers de ce recueil de 12 nouvelles, pour qui l’art de passer un hiver paisible implique une méfiance absolue envers les possibles congères mortelles, repas empoisonnés, cadeaux malintentionnés et autres joyeusetés qui accompagnent les rigueurs de la saison froide.

Sous la glace rassemble dans toute leur diversité les plus grands enquêteurs de la reine du crime : d’Hercule Poirot à Miss Marple, sans oublier les plus atypiques, tels que le futé Parker Pyne ou le mystérieux Harley Quinn. Un recueil incontournable pour tous les amateurs de cosy mystery.




Derrière cette jolie couverture aux couleurs douces, presque pastel, se cache un recueil de douze nouvelles d’Agatha Christie où l’on retrouve ses personnages : le célèbre Hercule Poirot bien entendu, Miss Marple, mais aussi Parker Pyne, Harley Quinn (un détective et non une psychiatre d’Arkham devenue criminelle), Tommy et Tuppence, ou encore  Sattherthwaite.


Ces différentes nouvelles ont toutes (ou presque) comme point commun de se dérouler en hiver ou pendant la période des fêtes. Il s’agit souvent d’affaires qui se sont déroulées des années de cela et qui sont racontées par un ou plusieurs personnages, comme une histoire que l’on se raconte au coin du feu. Rien de tel qu’un bon mystère pour faire frissonner et un bon feu ou une boisson chaude pour se réchauffer.


J’ai retrouvé avec plaisir Hercule Poirot et découvert les autres détectives d’Agatha Christie, et notamment Miss Marple qui a éveillé ma curiosité. Bien-sûr, ces nouvelles ont des intérêts inégaux. Certaines m’ont plu, d’autres beaucoup moins. À l’inverse d’Arthur Conan Doyle où je préférais le format de nouvelles pour les aventures de son détective, ma préférence va chez les romans pour Agatha Christie et non les nouvelles où je trouve les affaires bien vite résolues, normal me direz-vous car c’est pour mieux suivre le format d’histoire courte. Toutefois, certaines histoires étaient plutôt savoureuses à découvrir et l’auteure aura réussi à me surprendre… encore une fois.


Sous la glace regroupe ainsi douze nouvelles, qui sont les suivantes :


La boîte de chocolats : Hastings interroge son ami Hercule Poirot. A-t-il déjà, au cours d’une enquête, échoué à trouver le véritable coupable ? Poirot lui raconte alors une ancienne enquête, celle où un homme d’Église a trouvé la mort, et où une boîte de chocolat est soupçonnée d’empoisonnement… Une histoire plutôt intéressante où l’on découvre que même le célèbre Hercule Poirot a ses limites, et les holmesiens trouveront que l’auteure s’est ici une nouvelle fois inspirée de Sherlock Holmes.


Tragédie de Noël : Miss Marple est amenée à raconter à son entourage une bien curieuse histoire. Persuadée qu’un certain M. Sanders cherchait à se débarrasser de sa femme, mais personne ne veut croire l’honorable vieille dame qui se retrouve seule à essayer d’empêcher ce drame. Mais Mme Sanders meurt brutalement, sous le choc de son mari. Véritable choc ou parfait comédien ? Est-il bien le tueur ou quelqu’un est-il passé avant lui ? Ma première rencontre avec Miss Marple, et pas la dernière ! Le procédé et l’issue étaient assez ingénieuse, j’ai tiré des conclusions hâtives et j’ai été surprise sur la fin.


L’arrivée de M. Quinn : Le soir de la Saint Sylvestre, M. Sattherthwaite et ses invités reçoivent la visite inattendue d’un certain M. Quinn dont la voiture est tombée en panne. Il s’avère qu’il connaissait plutôt bien M. Capel, l’ancien propriétaire de la maison des Sattherthwaite qui s’est donné la mort par balle des années de cela, ce qui conduit tout ce petit monde à discuter de ce tragique événement. Mais qu’est-ce qui a pu pousser cet homme, à priori sans histoire, joyeux et plein de projets d’avenir, à se suicider ? Les personnages s’interrogent… Une nouvelle sympathique, sans plus, mais qui fait l’affaire.


Le mystère du bahut de Bagdad : Poirot et Hastings se remémorent une ancienne enquête du détective sur le meurtre d’un certain M. Clayton retrouvé poignardé dans un meuble que l’ami du défunt, le Major Rich, a apporté de Moyen-Orient. Plusieurs regards extérieurs trouvant l’amitié de Mme Clayton et du Major Rich assez étroite pour en tirer la conclusion que le mobile du meurtre est déjà tout trouvé. Mme Clayton s’adresse à Poirot pour qu’il l’aide à innocenter le Major. J’ai beaucoup aimé cette histoire, le plan est tout simplement diabolique, c’est un exemple du crime parfait, celui que l’on commet en public sans que personne ne le remarque.


La fille du pasteur et La Maison Rouge : une aventure de Tommy et Tuppence. Monica Deane, fille de pasteur, vit dans la pauvreté avec sa mère lorsqu’elle hérite de la maison d’une vieille tante. Les offres affluent pour que Monica vende la maison, ce qu’elle refuse. Puis un jour, les tableaux se décrochent, les meubles bougent de place, bruits effrayants… Esprit frappeur, simples farceur ou autre ? Une intrigue plutôt sympathique même si ce n’est pas vraiment l’enquête qui m’a intéressé mais plutôt nos deux enquêteurs bien hauts perchés que j’ai pris plaisir à suivre.


L’express de Plymouth : Halliday, un riche Américain, fait appel à Poirot pour élucider le meurtre de sa fille, retrouvée poignardée dans une cabine de train. La jeune femme était en instance de divorce, ne voyageait jamais sans sa mallette à bijoux, et a inexplicablement modifié ses plans de trajets. Ce n'est pas la meilleure nouvelle du détective belge, mais elle se laisse lire avec plaisir.


L’intrigante de Pollensa : Alors en vacances, M. Parker Pyne est visité par une dame le conjurant de sauver son fils d’un mariage qui, selon elle, lui gâchera la vie. Et cette pauvre mère n’est pas au bout de ses peines ! Voilà qu’une dame diablement séduisante semble avoir mis le grappin sur son fils chéri. Qui entre la fiancée et cette nouvelle intrigante fera-t-elle la guerre ? Une intrigue qui semble classique mais son dénouement parvient à surprendre !


Droit d’asile : Bunch, femme de pasteur, découvre dans son église un homme bien mal en point demandant le droit d’asile avant de décéder. Le diagnostic du médecin de ville est formel, on a tiré sur le malheureux. Présenté comme dépressif par sa famille, il est conclu à un suicide. Bunch n’en est pas si sûre, d’autant que la famille du défunt insiste beaucoup trop pour récupérer ses affaires et notamment son veston. Persuadée qu’il y a anguille sous roche, Bunch s’en va retrouver sa marraine, Miss Marple… Sans doute une des nouvelles du recueil que j’ai beaucoup aimé ! Aussi bien pour l’intrigue que pour ses personnages, Bunch est la digne filleule de Miss Marple.


Le mystère de Hunter’s Logde : On retourne avec Hercule Poirot, grippé et en quarantaine, qui envoie son ami Hastings dans le Derbyshire, accompagner un baron dont l’oncle a été sauvagement assassiné. Une nouvelle plutôt intéressante nous prouvant que Poirot n’a pas besoin d’être sur place pour dénicher les coupables.


Le bout du monde : On retrouve Sattherthwaite, en vacances en Corse en compagnie d’une duchesse. Ils croisent sur leur route une artiste plutôt détachée de la vie. Je dois avouer ne pas avoir retenu grand-chose de cette histoire qui n’a pas su m’intéresser.


L’émancipation d’Edward Robinson : Edward Robinson découvre, en revenant de balade, un collier de diamants à l’intérieur de sa voiture et comprend bien vite que qu’un voleur a confondu sa voiture avec la sienne. Découvrant un message dans le vide proche donnant rendez-vous au voleur en un certain endroit, il décide sur un coup de tête de se faire passer pour le voleur… Quelle aventure cette nouvelle fut, et pourtant je l'ai trouvé laborieuse à la première lecture.


On termine avec Une aventure de Noël que je ne résumerai pas car j’ai eu l’occasion de la lire dans Christmas Pudding. Néanmoins, je l’ai relu avec grand plaisir. Elle retranscrit très bien les noëls des campagnes anglaises tout en nous offrant une petite intrigue sympathique.

Je n'ai pas grand chose à redire sur ce recueil, il se laisse lire avec plaisir et nous offre une panoplie d'affaires et d'enquêteurs variés, pour maintenir l'intérêt du lecteur. Si elles ne présentent pas toutes le même intérêt, ces nouvelles se laissent lire avec plaisir, comme souvent avec la reine du crime. En résumé, un sympathique recueil à lire pour la période hivernale, ou après.


Ce bon inspecteur croit à la matière en mouvement, murmura Poirot tandis que notre ami s’éloignait. Il voyage ; il mesure les empreintes de pas ; il ramasse la boue et les cendres de cigarette ! Il est extrêmement actif ! Zélé au-delà de toute expression ! Et si je lui parlais de psychologie, savez-vous ce qu’il ferait, mon ami ? Il sourirait ! Il se dirait : « Pauvre vieux Poirot ! Il vieillit. Il devient sénile. » Japp représente la « jeune génération qui frappe à la porte ». Et, ma foi, ils sont tellement occupés à y frapper, à cette malheureuse porte, qu’ils ne s’aperçoivent même pas qu’elle est grande ouverte !

dimanche 29 janvier 2023

Les étoiles de décembre (T.1) Il faut parfois déplier les étoiles - Erika Boyer.


Tout au long de l’année, Eliott enferme ses vœux à l’intérieur d’étoiles en papier, dans l’espoir de les voir un jour se réaliser. Ils sont variés : monter tout en haut de la Tour Eiffel, avoir son BAC, manger une bonne brioche, acheter une nouvelle paire de baskets… À 16 ans, il y a tant de choses qu’il désire !

Mais quand Sora, son meilleur ami, prend sa jarre à souhaits et s’engage à en réaliser un par jour, pour se faire pardonner d’avoir encore oublié son anniversaire, Eliott n’est plus très sûr de vouloir que ses rêves deviennent réalité.

Parce que dans ses étoiles, il y a aussi de grands secrets, comme l’amour qu’il porte à Sora depuis des années…

24 jours, 24 vœux et 24 chances d’être démasqué.

Décembre promet d’être agité !



Il faut parfois déplier les étoiles est une lecture doudou, une romance de Noël chaleureuse qui se lit à la façon d'un calendrier de l'avent avec 24 chapitres qui correspondent aux 24 jours de décembre jusque Noël. On peut néanmoins lire tout d'un coup, si on est plus gourmand.



On suit le quotidien paisible de deux adolescents, Eliott et Sora. Deux amis aux caractères complètement opposés mais qui se complètent. Sora est une boule d'énergie qui n'a aucun de mal à s'exprimer, mais qui reste discret sur ses sentiments et notamment sur ses blessures intérieures. Elliott est plus renfermé, il aime sa famille et son petit cocon, sortir de sa zone de confort lui est parfois bien difficile ! J'ai aimé découvrir les personnages, leur tempérament, leur façon de se taquiner, de se soutenir. Il y a une forte complicité et de l'attachement entre ces deux amis qui se connaissent depuis l'enfance, ainsi la romance ne paraît pas forcée ou sortie de nulle part, mais vient tout naturellement.



L'idée de départ est simple mais efficace. Pour se faire pardonner une faute, Sora a subtilisé la jarre à souhaits d'Elliott, tous notés sur un papier plié en forme d'étoile, et s'est donné comme objectif de réaliser un souhait par jour jusque Noël. Les souhaits d'Elliott n'ont rien de grandioses. Manger un dessert, avoir le courage de sécher les cours rien qu'une fois, faire quelque chose qu'il n'avait jamais fait auparavant, que Sora lui prête un DVD qu'il n'a jamais voulu prêter, etc. Néanmoins, ils restent assez divertissants pour nous offrir des chapitres amusants, Sora ne manquant pas de ressource et d'imagination pour réaliser chaque souhait. Bien entendu, on se doute bien que de nombreux vœux concernent Sora puisque Elliott est secrètement amoureux de son ami, et qu'il craint par dessus tout que Sora découvre l'ampleur de ses sentiments et ainsi gâcher leur amitié. Le lecteur attendra bien-sûr de savoir quel souhait sera "le bon", celui qui fera prendre conscience à Sora des sentiments de son ami. Va-t-il les découvrir au milieu, ou à la toute fin ?



C'est donc une lecture cocooning, feel good. Tout le long de la lecture, nous sommes dans une bulle chaleureuse, sucrée, innocente. Les personnages sont plaisants à suivre et leurs familles respectives toutes aussi attachantes, malgré les blessures de Sora et sa fratrie vis-à-vis de l'absence de leurs parents, partis vivre au Japon. Il y a une très bonne entente entre les deux familles, si bien que cela nous donne l'impression qu'il s'agit d'une seule et même famille. La famille n'est pas là pour faire office de figurants ou de décors, ce sont des personnages à part entière.



La légèreté du roman autour de ses thématiques de Noël, d'amitié, d'amour, n'empêchent pas à l'auteure d'aborder des sujets comme l'abandon, la peur du changement ou encore la confiance en soi. Les nombreuses références au Japon sont également appréciables, Sora et sa famille étant d'origine japonaise. De nombreux aspects de cette culture sont évoqués (la gastronomie, la musique, les films d'animations, les mangas bien-sûr, etc).



C'est un joli petit roman à se mettre sous la dent pour la période hivernale (ou après). C'est bourré d'amour, d'humour, de convivialité et de chaleur.


— Papa... dis-je, d’une voix faible.
— Qu’est-ce qu’il y a, mon fils ?
— Je suis amoureux de quelqu’un.
— C’est vrai ?

Je tente de hocher la tête, mais mon corps est tellement lourd que je ne sais pas si j’ai vraiment bougé. Pourtant, mon père reprend :

— Tu veux me dire qui c’est ?
(...) — C’est Sora, avoué-je.

Je suis convaincu qu’il sourit en entendant ma réponse. Je ne sens aucun mouvement, j’ignore ce qu’il fait, trop fatigué pour ouvrir les yeux, mais j’en suis quand même sûr.

— C’est un bon garçon, se contente-t-il de dire.
— Il a un sale caractère, il oublie tous nos rendez-vous, il peut parfois avoir des goûts de merde quand il s’agit d’animes et il est insupportable quand il s’y met, corrigé-je.
— Mais tu l’aimes.
— Mais je l’aime...
— C’est bien de savoir aimer quelqu’un tout en connaissant ses défauts.
— Est-ce que ça ne montre pas plutôt que je suis idiot ?
— Bien au contraire. Beaucoup de gens tombent amoureux d’une image qu’ils se font des autres, et quand vient la découverte, ils n’arrivent pas à l’accepter. Savoir que quelqu’un est imparfait et être capable de l’aimer quand même, c’est une très belle chose.

Je n’y connais pas grand-chose à l’amour, mais j’imagine que mon père sait tout ça mieux que moi...

samedi 28 janvier 2023

Contes des royaumes oubliés (T.2) Le prince cygne - Isabelle Lesteplume.


Il était une fois deux royaumes amis, que la disparition d'un prince précipita dans une guerre sans merci.

Dix ans plus tard, Siegfried, héritier du trône, écrasé par ses responsabilités et déchiré par la perte de ses proches, fuit la bataille en s'engouffrant dans une forêt dite maudite. Il y rencontre Ode, un jeune homme ensorcelé, cygne le jour, humain la nuit, dont le visage lui semble étrangement familier. Qu'est-il réellement arrivé au prince disparu ? Quel rapport avec ce bal dont Siegfried ne cesse de rêver ?


Alors qu'ils se penchent sur ces mystères, une ombre rôde, tout près. Humain ou monstre, souvenir ou simple cauchemar, derrière tout cygne blanc se trouve un cygne noir...



Après Les Amants de Baker Street, j’étais curieuse de découvrir les autres romans de l’auteure, ce qui m’a amené à ma découverte de ses Contes des royaumes oubliés dans lesquels elle nous propose une revisite de contes célèbres tout en y ajoutant une romance M/M. Bien que mes contes préférés restent La Belle et la Bête ainsi que La Petite Sirène, mon choix s’est porté sur Le Prince Cygne car c’est une histoire qui me plaît (j’avoue, j’ai davantage grandi avec Le Cygne et la Princesse qu’avec le célèbre ballet du Lac des Cygnes) mais aussi parce que la couverture semblait se prêter au Cold Winter Challenge.



Ce ne fut pas le coup de cœur que j’ai eu avec Les Amants de Baker Street, mais Le Prince Cygne reste un roman fort sympathique que j’ai pris plaisir à découvrir. Je dois toutefois avouer avoir davantage accroché à l’enquête qu’à l’histoire d’amour, même s’ils sont adorables nos deux tourtereaux. Chacun a son propre vécu, ses propres blessures, et une personnalité avec ses qualités et ses défauts qui rendent nos personnages profondément humains et attachants. Ode nous semble de prime abord froid et méfiant, ce qui est justifié compte-tenu de son vécu, ce qui ne le rend toutefois pas fragile et il se révèle plus malicieux qu’on le pense. S’il subit sa malédiction, il ne s’apitoie pas sur son sort et fait preuve de beaucoup de persévérance et de courage.



Mais je dois avouer que ma préférence va au prince Siegfried, pas comédien pour deux sous, rêveur, courageux, parfois maladroit. C’est un personnage profondément marqué par le deuil qui a du, tout au long de sa vie, abandonner ses rêves et ses passions pour être le prince et le soldat qu’on attendait de lui qu’il soit. Sous l’influence d’Ode, il va retrouver l’âme de rêveur qui sommeillait en lui, se réapproprier tout ce qu’il aimait, l’art, la danse, la lecture. Il n’en demeure pas moins un prince désintéressé qui grandit tout au long du roman, loyal envers ses sujets et prêt à tout pour leur bonheur, pour rétablir la paix au sein de son royaume, pour que son royaume et ses habitants réapprennent à vivre dans le bonheur et l’insouciance. J’ai beaucoup aimé son parcours et son évolution tout au long du roman, tout comme j’ai aimé sa dynamique avec sa mère, ses sœurs d’adoption Odile et Claude (et comment Claude est un personnage à part entière, présente tout le long du roman bien qu’elle ait trouvé la mort en début de roman) mais aussi avec Rothbart, sorcier et ministre.



J’ai aimé la réappropriation du conte par l’auteure. Si la véritable identité de l’antagoniste, celui qui est à l’origine de la malédiction d’Ode, ne sera pas une surprise pour qui connaît un minimum l’histoire du Lac des Cygnes, l’intrigue n’en demeure pas moins intéressante. Tout commence avec l’histoire de la disparition du prince Ode du royaume de Pyrh, un soir de bal donné au château du royaume voisin d’Ezrhyn. Siegfried, alors âgé d’une dizaine d’années, a assisté à cette disparition sans en garder de souvenirs. La reine de Pyrh accuse le royaume d’Ezrhyn de la disparition de son fils. Peu de temps après, on attente à la vie de Siegfried et le royaume de Pyrh est accusé. Depuis, les deux royaumes se livrent une guerre sans merci, qui dure depuis dix ans, n’accordant une trêve qu’à la période hivernale. C’est au cours de cette guerre que Siegfried, grièvement blessé, découvre des bois mystérieux, coupés du monde, dans lesquels vit toute une troupe… des déserteurs ayant trouvé une meilleure vie au sein de ces bois, et l’ancien prince Ode, condamné à revêtir une forme de cygne le jour et redevenir humain la nuit. Ode et Siegfried font connaissance, mais très vite Siegfried fait le lien entre cet étrange jeune homme et le prince disparu. Pour rétablir la paix et briser la malédiction de son ami, Siegfried décide d’enquêter sur le bal où tout a changé.



J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette enquête et découvrir en même temps que Siegfried les événements du passé, voir les morceaux du puzzle s’assembler lentement mais sûrement pour reformer la nuit où Ode a été maudit puis a disparu. Si l’identité du coupable ne m’a pas surprise, il en était autrement des enjeux autour de la malédiction d’Ode [spoiler] le fait qu’Ode n’était pas un cas isolé même s’il était la « pièce maîtresse » si je peux dire, les raisons qui ont fait que le sorcier l’a ensorcelé et qui suggère de la pédophilie. Ce n’est pas montré, simplement suggéré mais cela suffit à nous faire glacer d’effroi [/spoiler], sans oublier la véritable personnalité de l’antagoniste qui se dévoile… malsain, manipulateur, menteur, dangereux et perfide. Un méchant plus que réussi qui nous fait glacer d’effroi une fois les masques tombés.



Les personnages secondaires et tertiaires ne sont pas en reste, et s’ils sont moins mémorables, ils restent plutôt sympathiques. L’enquête tient toutes ses promesses, la romance reste mignonne et avance à son rythme et de façon crédible, même si certains moments le sont beaucoup moins [spoiler] par exemple, Siegfried à peine sorti d’un coma trouve la force de courir hors de son royaume pour retrouver Ode tout en gardant sa forme, pas crédible pour deux sous ! Ou encore lorsque la reine de Pyhr accepte sans trop se méfier la proposition de paix de celle à qui elle fait la guerre depuis dix ans, même si la proposition de paix était sincère, comment pouvait-elle le savoir ? [/spoiler]. Si la fin reste un peu trop précipitée à mon goût, cela n’enlève rien à l’appréciation positive que j’ai de ce roman qui reste une sympathique découverte. Je continuerai par la suite ma découverte des revisites de cette série.


Un grand calme avait envahi Siegfried, qui continuait d’avancer en tenant le bras d’Odile, sans s’arrêter ni se presser. Il avait vaguement conscience que les gens se regroupaient pour les suivre en procession, mais n’y prêtait pas vraiment attention. Il ne pouvait pas voir le tableau qu’ils représentaient, son amie et lui. Un prince en deuil, marchant dignement au milieu de son peuple, partageant sa peine et continuant pourtant sans faillir un seul instant. 

Il songea à Claude. Qu’aurait-elle dit ou fait si elle avait été là ? Qu’aurait-elle pensé ? Il songea à elle et, pour la première fois depuis qu’il l’avait quittée, il ne vit pas son visage éclaboussé de sang, mais souriant, heureux, décidé, comme il l’avait toujours été. Cette vision s’imprima dans sa mémoire. En un sens, elle marchait aussi à ses côtés.

Il prit une grande inspiration, délivré d’un poids. Rien ne serait comme avant. Mais il avait Odile. Il avait Ode. Il avait la vie devant lui. 

Ils mirent une heure à arriver au temple, suivis d’une foule énorme, dont le silence se propagea à ceux qui attendaient déjà sur le parvis. 

La Reine, qui commençait à s’impatienter, se tut aussi en voyant Siegfried arriver, si calme, si solennel, guidant un peuple entier. Son cœur se serra brusquement. Elle fut surprise de sentir une larme se former au coin de ses yeux. Son fils n’était plus un enfant. Plus un prince. Il était roi, déjà, dans son cœur et celui de ses sujets.

mardi 17 janvier 2023

Là où réside l'hiver - Laetitia Arnould.


À dix-sept ans, Edda Nightingale est une jeune fille solitaire et hypersensible. Orpheline, elle vit avec sa belle-mère et la fille de cette dernière. Même mise à l'écart, elle veille chaque jour sur le manoir de son enfance et les bois de Moonland.

Garant des glaciers, Jack Frost est la quintessence de l'hiver. Pourtant, qui connaît encore son nom ? Invisible pour les hommes, délaissé des fantômes, Jack œuvre sans relâche : il roussit les feuilles, souffle le givre et fait danser les flocons...

Est-ce le vent du nord, un étang gelé ou une aurore boréale qui va mettre Edda et Jack sur le même chemin ? Si la première découvrira un univers de conte, le second devra côtoyer les humains, ces Ephémères qui l'ont laissé pour compte.

Quand les rêves de neige disparaissent et que la Terre surchauffe, Edda et Jack devront s'apprivoiser et s'allier aux Veilleurs de l'Hiver, pour que demeure l'équilibre des saisons...


Lorsque j’ai entendu parler de ce roman avant sa sortie, j’étais très emballée et j’ai tout fait pour avoir une copie, alors que j’étais arrivée tard pour la campagne autour du roman. Le livre en lui-même est un très bel objet, relié avec sa languette bleue, ainsi que de jolies illustrations et une couverture sublime aux motifs et couleurs de l’hiver. Le résumé « teaser » que l’on avait au départ avait attisé ma curiosité. Une histoire fantastique autour de l’hiver et du personnage de Jack Frost – que j’affectionne beaucoup après l’avoir découvert dans le film Les Cinq Légendes - voilà qui me semblait prometteur !



Mais… voilà. Après lecture, je dois avouer ne pas avoir été très convaincue par son histoire qui me semblait pourtant pleine de promesses.



Je n’ai absolument pas adhéré au personnage d’Edda Nightingale dont même le nom de famille fait Mary-Sue. C’est une hypersensible (entendons là une fille specialz, dans le sens où elle est sensible à la magie, à ce que nous ne pouvons pas voir habituellement), amoureuse de l’hiver (dans tous les sens du terme, hélas), sensible, imaginative, incomprise de tous, pure, désintéressée… bref, la fille parfaite quoi et donc inintéressante pour moi. L’auteure a voulu lui donner un vécu tragique avec son statut d’orpheline et le cliché de la belle-mère méchante qui traite plus ou moins Edda comme une sorte de Cendrillon. Que l’auteure me pardonne, je n’y ai pas été sensible même si je la remercie de ne pas s’être enfoncée davantage dans le cliché en créant une rivalité entre Edda et Ally, sa demi-sœur et que je trouve leur lien plutôt attachant.



J’ai largement préféré à Edda le personnage de Jack Frost. Son tempérament, ses pouvoir, son histoire et ses tourments qui lui rendent cette humanité qu’il a perdue en devenant l’incarnation même de l’hiver. C’est un personnage imparfait, énigmatique et touchant et j’aurais voulu en apprendre plus sur lui et son passé. Je déplore cependant le fait que l’auteure ait crée une romance entre Jack Frost et Edda, d’autant plus que le rapprochement est trop rapide à mon goût, sans vraisemblance. Ils s’attachent vite (trop vite) l’un à l’autre. Je l’avoue que mon ressenti est aussi dû au fait que je ne m’attendais pas à une romance, ni n’en attendait une, même si elle n’est clairement pas le focus du roman, et je déplore une fois de plus le fait que les romans YA se sentent toujours obligés d’ajouter une romance à leur intrigue, fut-elle secondaire ou non et qu’il est impossible pour eux de faire une amitié garçon-fille, qu’elle soit fusionnelle ou pas, sans en faire une romance.



J’ai toutefois aimé l’ambiance qui se dégage globalement du roman. Il adopte des sonorités de contes par sa magie et son folklore, son monde caché et ses êtres surnaturels. Ce roman n’est ni plus ni moins qu’une ode à l’hiver, une lettre d’amour pour cette saison et cet amour est palpable et communicatif. Il nous rend nostalgique des hivers d’autrefois et nous donne envie de se promener dans des bois enneigés et enchanteurs. J’ai également trouvé intéressant le fait que chaque saison a non seulement sa propre personnification mais les mois de l’année également et que l’on appelle les Veilleurs de l’An, capables de revêtir une forme humaine mais aussi animale, et qui jouent un rôle dans les saisons. Je trouve cependant plutôt exagéré que l’auteure ait rendu Edda encore plus spéciale en [spoiler] faisant de sa mère décédée l’esprit du mois de Décembre. C’est bon, on a fini avec ses caractéristiques qui font d’elle une fille spéciale et parfaite pour l’hiver ? [/spoiler].



J’ai également apprécié et trouvé intéressant que l’auteure confronte ce folklore – en grande majorité hivernal – à des problématiques plus actuelles, notamment notre dure réalité écologique car la problématique que le roman nous dépeint ni plus ni moins est la mort progressive des saisons et surtout de l’hiver. Nous pouvons le voir par nous-mêmes. La neige se fait plus rare, il y a également la fonte des glaces, des hivers de plus en plus doux, et cela impacte les saisons et les veilleurs de l’an dans ce roman, qui vont essayer de sauver ce qu’ils peuvent sauver, de préserver l’hiver, de faire prendre conscience à tous de la gravité de la situation. Le message est fort, car le bouleversement climatique ici est associé à une mort programmée du folklore et de l’imaginaire et, peut-être même de manière indirecte, notre enfance. J’ai trouvé que c’était très bien amené et j’ai apprécié cet aspect du roman, d’autant plus que, sans faire une fin où tout le monde est sauvé, le réchauffement climatique n’est plus, les oiseaux chantent, le soleil brille… ça n’aurait pas été réaliste d’avoir une conclusion heureuse aussi soudaine. Ainsi l’auteure ne nous offre pas un véritable happy ending ni de fin malheureuse mais entre les deux, une fin douce et amère à la fois qui est plus crédible.



Sans m'être ennuyée, je n'étais pas non plus complètement immergée dans cet univers si attrayant de prime abord. Cela reste quelque chose de très personnel et je ne doute pas que beaucoup de personnes arrivent à se laisser porter, savourant simplement l'univers qui nous est proposé ici ainsi que d’adorer ses personnages et la relation qui se lie entre nos deux protagonistes, ce qui est pourquoi j’ai choisi de me séparer de ce livre pour l’envoyer à quelqu’un qui, je l’espère, saura mieux l’apprécier que moi et être envoûté par sa magie. Pour conclure, ce livre n’est pas une déception dans le sens où c’est un livre mauvais. Il n’est pas dénué de qualité et j’ai apprécié certains aspects du roman. Il y en a cependant qui m’ont beaucoup plus chagriné et qui m’empêchent d’apprécier le livre et de le trouver mémorable, mais je ne doute pas que ce livre trouve amplement son succès ailleurs.


Comment avons-nous pu en arriver à cet instant, à cette époque où les saisons ont fini par perdre leurs repères ? Ça me dépasse. L'équilibre du monde ne tient qu'à un fil mais j'estime qu'il est du devoir de chacun de tout faire pour qu'il ne se rompe pas. Nous avons déjà trop tardé.