Les auteurs :
Giles Rousset, né le 1er février 1975, est un auteur de bande-dessinée français, plus connu sous le pseudonyme Boulet.
Pénélope Bagieu, née le 22 janvier 1982, est une illustratrice et auteur de bande-dessinée française. Elle s'est d'abord fait connaître grâce à son blog où elle exposait à coup d'humour et d'illustration sa vie, elle est aussi connue pour être l'auteur des BD Joséphine.
Emprunt bibliothèque fac.
Quatrième de couverture :
"Je pleurais... je venais chercher quelque chose ? ... Rencontrer quelqu'un ? ... Pourquoi hier ? Je suis QUI, moi ?"
Une jeune femme se réveille dans Paris. Elle ne se souvient ni de son nom, ni de ce qui l'a amenée là. Son passé a disparu. Avec sensibilité et humour, Pénélope Bagieu et Boulet racontent sa quête d'identité.
Mon avis :
Emprunté à la bibliothèque de la fac et lu dans la même journée, je ne pensais pas que je lirais un jour du Pénélope Bagieu, puisque son style et ses bandes-dessinées ne m'intéressaient pas ; mais voilà, ces derniers temps, je ne peux pas me permettre de me mettre dans un roman, surtout que les romans de ma PAL que j'ai le plus envie de lire sont de gros pavés, or jusque milieu février, mon emploi du temps ne me permet pas de me plonger dans de gros romans et puisque je ne peux pas me contenter de lire mes cours et des livres pour mes cours ou un exposé écrit, je lis des bandes-dessinées pour me détendre. C'est court et c'est divertissant, et celle-ci m'a tenté par son titre puis son résumé. Voici donc le résultat de ma première "rencontre" avec Pénélope Bagieu et Boulet.
A Paris, de nos jours, une jeune femme se réveille sur un banc. Stupéfaite d'être réveillée dans la rue et en pleine nuit, elle essaye de se remémorer les raisons qui l'ont conduites ici... avant de s'apercevoir, effarée, qu'elle ne se souvient plus de rien ! Son nom, sa maison, si elle travaille, sa famille, son passé. Rien. Pourquoi se trouve-t-elle dehors, pourquoi a-t-elle pleuré au point de s'endormir en pleine rue, que s'est-il passé avant cela et surtout pourquoi ne se rappelle-t-elle plus du tout de qui elle est ? Le lecteur se retrouve donc face à une histoire d'amnésique, pas révolutionnaire et ceux habitués par les œuvres de Pénélope ont peut-être été déçus, mais personnellement, j'ai bien aimé. J'ai aimé ce qu'a donné la collaboration Boulet/Bagieu, elle au dessin, lui au scénario. L'histoire reste pourtant plutôt simple dans l'ensemble et la fin peut en frustrer certains, mais j'ai aimé cette BD, les dessins, l'intrigue, l'humour, avec des dialogues drôles, tristes ou révélateurs et je l'ai dévoré avec plaisir.
L'humour est bien présent et c'était l'une des touches agréables de l'histoire : d'une part grâce à l'imagination débordante d'Éloïse et sa paranoïa, mais aussi par son travail à la librairie à cause de toutes les questions futiles, étranges voire assommantes des clients (et c'est là où je me demande : est-ce que ça sent le vécu chez les auteurs :p ?), du style : "Vous avez ce livre, là... c'est un livre grand comme ça, et oh ! il est rouge !", "Je recherche 'Le Bossu de Notre Dame' de César Hugo", avec l'incontournable qui revient souvent dans l'histoire "Vous avez le dernier Marc Levy ?". Ensuite, j'ai beaucoup aimé retrouver dans une BD le concept d'histoire avec des chapitres, mais j'ai aussi aimé les dessins de Pénélope Bagieu que je trouve plutôt agréable.
On découvre l'héroïne en même temps qu'elle essaye de se découvrir elle-même. Elle ne se souvient de rien lorsqu'elle se réveille en pleine rue. Rien, nada, la page blanche. Elle fouille dans le sac à côté d'elle qu'elle suppose être le sien, reconnaît sa photo sur la carte d'identité et apprend grâce à celle-ci son nom, Éloïse, et son adresse ; c'est avec appréhension qu'elle rentre chez elle, ne sachant pas à quoi s'attendre (d'ailleurs, les divers scénarios qu'elle s'invente en essayant d'imaginer ce qui l'attend dans son appartement... c'est à la limite de la paranoïa ! On peut dire qu'elle a une sacré imagination qui va la suivre tout au long de l'histoire... de là à s'imaginer que peut-être, elle faisait un travail dangereux genre agent secret et qu'on l'a rendu amnésique parce qu'elle en savait trop ou a échoué) et, à partir de là commence sa quête d'identité. On découvre ainsi qu'elle s'appelle Éloïse, qu'elle est libraire, qu'elle a un chat, qu'elle n'a plus aucun contact avec sa famille, qu'elle a eu une relation avec un de ses collègues qui s'y connaît en informatique... mais sans jamais découvrir l'essentiel : pourquoi a-t-elle perdu la mémoire ?
Donc, sujet pas révolutionnaire mais intéressant et qui tient la route ! On est sans cesse dans l'attente de savoir si elle va découvrir quelque chose d'énorme. On va suivre tout au long de l'histoire sa quête d'identité. Tel un détective, elle va enquêter, se déplacer, poser des questions... tout en essayant d'agir normalement, en cachant son amnésie, ce qui ne sera pas toujours chose facile. Bref, l'histoire m'a intéressé, je la trouve plutôt originale et j'aime beaucoup le principe ; l'amnésie est un thème que je trouve intéressant et que je n'ai jamais rencontré dans la fiction jusqu'à maintenant. J'ai trouvé ici le thème bien abordé et plausible ; certes, on ignore la cause de cette amnésie soudaine et ça déconcerte aussi bien l'héroïne que nous alors qu'elle tente de se reconstruire, de redevenir celle qu'elle était avant... avant de s’apercevoir que plus elle découvre son ancienne elle, qu'elle entend parler de l'ancienne Éloïse, moins elle se reconnaît et plus elle hésite à redevenir l'Éloïse d'avant et de retrouver la vie qu'elle avait avant son amnésie. Au final, peut-être que son amnésie était comme une seconde chance pour une nouvelle vie, tout repartir à zéro et peut-être pour le meilleur.
C'est l'espoir d'un renouveau, d'une nouvelle vie, d'un nouveau soi, et la déprime d'Éloïse laisse place à l'espoir, elle a la possibilité de soit continuer à courir après l'inconnue qu'elle était avant, ou d'arrêter sa quête d'identité et de se construire une nouvelle identité, d'aller de l'avant. Alors certes, la fin peut frustrer car Éloïse abandonne, après une déprime, sa quête d'identité, on ignore qui elle était avant son amnésie et on ne sait pas ce qui a causé cette dite-amnésie ; c'est frustrant et on voudrait en savoir plus, mais cette fin fonctionne aussi, elle a du sens. J'ai trouvé que c'était une belle oeuvre poétique, mélancolique, dans une ambiance totalement parisienne mais avec des touches d'humour et de réalisme. Ce fut pour moi une lecture plaisante et divertissante et je ne dirais pas non à découvrir d'autres œuvres de ces auteurs !
- Les deux auteurs -