lundi 21 avril 2025

La Vie secrète des arbres - Peter Wohlleben, Fred Bernard et Benjamin Flao.


Peter Wohlleben est le forestier le plus célèbre du monde, auteur du best-seller La Vie secrète des arbres, traduit dans plus de quarante langues. Ce livre est son histoire.

Avec un formidable talent de conteur, il nous plonge dans l'intimité des arbres, jusqu'à leurs racines. Au fil des pages, il nous entraîne à la découverte de l'extraordinaire fonctionnement de la forêt : comment les arbres interagissent, communiquent, se déplacent et se défendent.

La Vie secrète des arbres nous donne accès à un monde merveilleux mais fragile.

Protéger les arbres, c'est protéger l'humanité tout entière.




Cette bande-dessinée est une adaptation du livre du même nom de Peter Wohlleben, un ingénieur forestier allemand qui nous parle de sa vie, de son amour des arbres et de la nature, et de tout ce qu’il y a à savoir sur les arbres.


Cet ouvrage se présente comme une véritable petite Bible des arbres dans lequel l’auteur nous communique sa passion et son savoir. On en apprend notamment sur les différentes espèces d’arbres, comment ils vivent en forêt comme en ville, comment ils grandissent (un processus pas si évident qu’il n’y paraît), comment ils se reproduisent, comment ils migrent, comment ils communiquent entre eux, comment ils survivent et font face au danger (intempéries, incendies, parasites, etc), mais aussi leur vie sociale (entre eux ou avec les animaux) et les bienfaits des arbres pour nous mais aussi pour la Terre et l’écosystème.


Ce que je peux reprocher à cette bande-dessinée est l’accumulation d’informations. On a en effet un trop plein d’informations parfois décousues et redondantes et qui sont présentées de façon trop académique. J’ai parfois du persévérer dans ma lecture, et il m’a fallu faire de nombreuses pauses. Ce n’est pas un livre qu’on peut lire en une fois car, malgré son format bande-dessinée, la lecture n’est pas toujours fluide, et c’est parfois difficile d’assimiler toutes les informations.


Pourtant, le sujet est passionnant ! N’allez pas croire que j’ai passé un mauvais moment, bien au contraire. J’ai beaucoup aimé en apprendre davantage sur la vie et le fonctionnement des arbres. J’ai appris beaucoup de choses intéressantes et je vois les arbres d’une autre façon à présent !



Ce sont des organismes qui sont plus complexes et intéressants qu’on pourrait le croire de prime abord. Bien que dépourvus de cerveaux, ils sont capables d’apprendre et de mémoriser certaines expériences. Quand un arbre est attaqué par des insectes par exemple, il peut apprendre à se défendre ou à mieux se protéger. C’est notamment le cas des hêtres et des chênes quand trop de sangliers dévorent leurs glands : pendant quelques années, ils vont produire beaucoup moins de glands, forçant leurs prédateurs sangliers à aller chercher à manger ailleurs. Une fois la menace éloignées, ces arbres se remettent à produire. Nous avons aussi des arbres qui rendent leurs feuilles toxiques quand elles sont mangées par des girafes, mais aussi comment certains arbres peuvent développer une écorce épaisse pour se débarrasser de parasites comme les champignons ou des bactéries.


Les arbres sont également capables de communiquer entre eux grâce à un réseau de racines combinées à celles de leurs congénères ou bien grâce à des molécules volatiles, et se prévenir en cas de danger (quand un animal mange leurs feuilles par exemple). En forêt, la communauté des arbres résiste plus facilement car ils s’épaulent et peuvent s’appuyer sur leurs voisins tandis que des arbres plus isolés sont plus fragiles face aux intempéries et autres menaces, ce qui me fait me sentir triste pour les arbres des villes qui ne s’épanouissent pas comme les arbres dans les forêts et qui sont plus isolés et dans un environnement moins sain (l’air est moins pur en ville qu’en forêt).


C’est aussi un ouvrage biographique car l’auteur revient sur sa vie depuis son enfance et son attirance pour le monde forestier depuis le plus jeune âge, son déménagement à la campagne, son métier d’ingénieur forestier qui l’a conduit à utiliser les arbres comme des produits à utiliser, pour le profit, ce qu’il a détesté faire, et comment il en est venu à gérer enfin la forêt de sa ville comme il l’entendait, et faire mieux connaître à la population ce monde qui le fascine tant et les sensibiliser à cette cause qui lui est si chère. J’ai beaucoup aimé cet aspect biographique et la passion de l’auteur est communicative.



L’auteur a aussi parfois un discours alarmiste et provocateur, à raison car on ne peut pas lui reprocher de souligner le maintien fragile de l’écosystème et comment l’Homme traite l’arbre et la nature, davantage comme une source de profit que quelque chose à respecter, à chérir et à protéger. Heureusement, malgré ce discours alarmiste, il nous partage tout de même quelques nouvelles rassurantes et que, même si la situation est inquiétante, il y a des progrès, une prise de conscience, des tentatives d’amélioration.


En outre, une bande-dessinée instructive et passionnante, une véritable plongée dans le monde des arbres qui est constitué de secrets et de richesses insoupçonnés, mais des informations pas toujours présentés de la façon la plus attrayante qui soit. C’est un livre à lire à son rythme, en prenant son temps pour assimiler toutes les informations données. Cela dit, c’était instructif et les dessins, sans être époustouflants, font leur travail. On voit les arbres d’une autre façon, et ça donne envie d’un bon bol d’air frais en forêt !


mardi 8 avril 2025

Sa Majesté Mène l'Enquête (T.1) Bal tragique à Windsor - S.J. Bennett.


Windsor, printemps 2016. La reine Elizabeth II s'apprête à célébrer ses 90 ans et attend avec impatience la visite du couple Obama. Mais au lendemain d'une soirée dansante au château, un pianiste russe est découvert pendu dans le placard de sa chambre, quasiment nu.

Shocking ! Quel scandale si la presse l'apprenait ! Lorsque les enquêteurs commencent à soupçonner son fidèle personnel d'être impliqué dans cette sordide affaire, Sa Majesté, persuadée qu'ils font fausse route, décide de prendre les choses en main. Mais être reine a ses inconvénients, et notamment celui de ne pas passer inaperçue. C'est donc Rozie Oshodi, sa secrétaire particulière adjointe, une brillante jeune femme d'origine nigériane, qui va l'aider à démêler ce sac de nœuds en toute discrétion...

God save the Queen du cosy crime !



Ce qui m’a attiré dans ce roman policier, c’est que, comme son titre l’indique, sa majesté la reine Elisabeth II mène l’enquête ! J’ai apprécié cette originalité et, même si elle envoie sa secrétaire interroger quelques personnes et faire quelques tâches, il n’empêche que sa majesté fait marcher ses cellules grises, à l’instar d’un célèbre détective belge. J’ai aimé suivre l’histoire du point de vue d’Elisabeth, de suivre la reine, la femme mais aussi l’enquêtrice, et de découvrir que son altesse n’en est pas à sa première enquête, loin de là, mais qu’elle souhaite rester discrète et laisser d’autres personnes récolter les fruits de son labeur.

 

Ce que j’ai trouvé plaisant et intéressant dans ce roman, c’est qu’on accède à l’intimité de la reine. On voit l’envers du décor, grâce à une auteure qui connaît manifestement son sujet, et qui s’attache à mettre en relief l’humanité de la reine. J’ai aimé cette plongée dans le quotidien de la monarchie britannique, les rôles de chacun, le poids des mondanités et du protocole, les nombreuses réceptions. Heureusement, les échanges avec le prince Philip sont savoureux, avec son humour particulier et le fait qu’il ne soit pas toujours très conventionnel.

 

La reine est présentée avec respect, on y voit bien les limites et les contraintes de son rôle. Elle doit diriger l’enquête sans en avoir l’air. Que dirait l’opinion et ses sujets ? Mais elle ne peut laisser passer l’affaire, surtout quand les soupçons se posent sur ses proches collaborateurs. C’est pourquoi elle a recours à sa secrétaire, Rosie, qu’elle envoie interroger les témoins ou faire quelques emplettes.

 

Le paradoxe de ce roman est que j’ai davantage préféré les scènes sur Elisabeth, ses échanges avec son mari, sa vie de famille, ses tâches de reine, et les petits détails sur la vie de la monarchie, que l’enquête criminelle en elle-même qui ne m’aura pas bien palpité. Pourtant, ça partait très bien au début ! On est dans un cozy mystery, mais avec des tenants et aboutissants politique entre la Russie, la Chine et l’Angleterre. Ça parle d’attentat, d’espionnage, de Poutine et ses magouilles. Nous avons même la visite du couple Obama ! Autant dire que j’ai été agréablement surprise.

 

Malgré cela, l’intrigue policière est loin d’être à la hauteur. J’ai trouvé l’enquête molle, avançant à un rythme bien trop long. Je me suis ennuyée à plusieurs reprises, j’ai été tentée de survoler plusieurs passages, et j’avais hâte d’en finir avec ce roman. Les rebondissements ne sont pas très nombreux et le suspense est moyennement prenant. Je ne suis d’ailleurs même pas sûre d’avoir tout compris à l’intrigue et à la résolution de l’enquête. Outre les scènes sur Elisabeth, ce roman ne me laissera malheureusement pas un souvenir bien mémorable, et je ne pense pas lire les prochains tomes. U voyage en Angleterre sympathique mais non mémorable, malheureusement.


La reine était assise sur son lit, occupée à écrire son journal. Elle n’y notait jamais beaucoup de choses et surtout pas de cette nature. De nombreux historiens devaient déjà rêver d’avoir accès aux pages qu’elle remplissait rigoureusement chaque soir à la main, et qui seraient un jour déposées aux archives royales, dans la tour Ronde, avec celles de la reine Victoria. Il y avait cependant de fortes chances qu’ils soient déçus. Ceux qui liraient ces documents au XXIIe siècle y trouveraient des informations détaillées sur les courses hippiques, des observations sur le manque de vivacité d’esprit de certains premiers ministres et des anecdotes familiales mineures. Ses réflexions les plus profondes restaient entre elle et Dieu.