Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (4 février 1688 - 12 février 1763) est un écrivain français. Ayant été longtemps solitaire, discret et mal compris, il fut tout d'abord journaliste avant de devenir romancier puis auteur dramatique, passionné de théâtre. Amoureux de la vérité, il passait aussi son temps en observateur du monde. Il est l'un des auteurs les plus joués par la comédie française.

Lecture en ligne ici.
 
 
Quatrième de couverture :

Le charme de Marivaux réside dans une alliance unique de cruauté et de grâce, de tristesse et de gaieté profondes. Mais le marivaudage, qui évoque le badinage, le duel amoureux pour rire, le ballet sentimental, n'existe dans aucune de ses pièces. Rien de plus précis, inflexible, réaliste, que son regard sur les mouvements et les intermittences du cœur humain et de l'amour, dont il connaît tous les sentiers, toutes les méprises, toutes les ruses. A vrai dire, le hasard tient peu de place dans cette comédie où Silvia, pour éprouver la sincérité de son fiancé Dorante, se fait passer pour sa servante Lisette, tandis que Dorante fait de même avec son valet Arlequin. Et voilà l'amour à l'épreuve de la méfiance, du préjugé social, de la timidité, de l'hésitation, du sourire et des larmes. Rien n'a changé.
 
Mon avis :

Petite pièce de théâtre lu il y a un an pour la fac. Une courte lecture finie en une heure environ.

Résumé rapide de l'histoire : épouser un inconnu, c'est très peu pour la charmante Silvia, bien décidée à faire fi des voeux de son père pour échapper à un mariage arrangé avec un homme qu'elle ne connaît pas et qu'elle pourrait ne pas aimer. Seulement, elle ne peut refuser la volonté de son père, qu'elle le veuille ou non, elle reste promise à ce Dorante dont elle ne sait rien. C'est pourquoi elle décide de pactiser avec son père : avant d'accepter ce mariage, elle testera ce fiançé sans se faire connaître de lui, afin de voir s'il fera un mari acceptable. Comment ? La réponse est simple : Silvia va échanger sa place avec celle de sa servante, Lisette. Celle-ci se fera donc passer pour elle auprès de Dorante et seulement le père et le frère seront au courant. Si seulement elles savaient, toutes deux, que ce cher Dorante avait décidé de faire pareil avec son valet, Arlequin...

J'ai passé un moment agréable avec cette lecture divertissante, j'ai aimé l'idée de départ, à savoir l'échange des rôles entre les serviteurs et leurs maîtres, l'échange des cultures. Le serviteur se retrouve dans la peau du noble et vice-versa et ce stratagème n'était qu'un moyen pour les deux nobles : Dorante et Silvia, pour observer de loin la personne qu'ils sont censés avoir comme compagnon de mariage mais le côté dérisoir c'est que ce n'est pas la bonne personne qu'ils espionnent et ils ne le savent pas. Ils ont eu la même idée et aucun d'eux ne le sait. Pendant ce temps, les deux serviteurs s'entichent de l'autre, causant un peu la pagaille dans un plan qui aurait pû fonctionner. J'ai aimé certaines répliques, le style se révèle savoureux avec les hyperboles, le badinage des personnages entre eux.

J'ai trouvé l'histoire assez prévisible, je me doutais bien de ce qui allait se passer et comment ça allait se finir, et j'ai toujours autant de mal à accrocher à une pièce de théâtre, ça commençe et se termine rapidement, facilement, on a pas beaucoup de temps pour s'attacher aux personnages... mais j'ai quand même aimé cette lecture. Certaines répliques, certaines phrases auraient plues à certaines filles/femmes que je connais, et les hommes devraient en prendre de la graine ! Le plan "parfait" de Silvia et Dorante donne lieu à des situations amusante, drôles, dérisoires surtout quand on sait que le lecteur est au courant de ce qui se trame vraiment, de la surpercherie et on s'en amuse. Je pense que cette pièce serait savoureuse sur la scène, ce serait peut-être plus drôle sur visuel.

Encore une fois, un avis court pour une pièce de théâtre, je n'arrive jamais à dire grand chose sur des pièce de théâtre, même si j'ai aimé ou pas, mais je ne vois pas quoi dire de plus. Si vous avez une heure à perdre et que vous voulez vous divertir, lisez cette pièce, ça vous fera en plus un bon classique à lire !

Extrait :

Lisette.
On dit que votre futur est un des plus honnêtes du monde, qu'il est bien fait, aimable, de bonne mine, qu'on ne peut pas avoir plus d'esprit, qu'on ne saurait être d'un meilleur caractère ; que voulez-vous de plus ? Peut-on se figurer de mariage plus doux ? D'union plus délicieuse ?

Silvia.
Délicieuse ! Que tu es folle avec tes expressions !
 
Acte I, scène 1.