L'auteur
:
Victor Hugo, (26 février 1802 - 22 mai
1885), était un écrivain, dramaturge, poète et intellectuel français. Il est considéré comme le plus
important des écrivains romantiques de la langue française et
l'un des plus grands de la littérature française. Ses
œuvres sont très diverses : roman, poésie lyrique ou en prose en passant par les discours politiques et son abondante correspondance ! Chef de file du mouvement romantique, il a
fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre et eu aussi
beaucoup d'engagements politiques, comme sur le sujet de la
peine de mort, ce qui le condamnera à l'exil. De ses œuvres les plus
célèbres, on retrouve Les Misérables, Les Contemplations, Notre Dame de
Paris ou encore Le dernier jour d'un
condamné.
Quatrième de couverture
:
Cinq ans de prison pour ne pas voir sa femme grelotter
de froid, son enfant mourir de faim. Souffrir les humiliations imposées par un
garde-chiourme sans scrupules. Puis, se révolter contre les vexations et le
mépris. Est-ce un crime de vouloir défendre sa dignité, de vouloir rester homme,
malgré tout ?
Mon
avis :
Ce court roman, étudié pendant mon année de Première L, est la seconde oeuvre de Victor Hugo que j'ai lu et j'en ai gardé un bon souvenir. La peine de mort est un sujet qui tient particulièrement à cœur Victor Hugo pour l'avoir à maintes reprises démontré dans ses discours politiques, dans des essais argumentatifs et dans son célèbre roman, Le dernier jour d'un condamné. Pour avoir lu ce dernier, il présente quelques similitudes avec Claude Gueux : c'est un roman qui se montre contre la peine de mort, le lecteur est placé du point de vue du prisonnier, Victor Hugo cherche à interpeller son lecteur... On retrouve de cela dans ce court roman, ainsi que quelques enseignements des Lumières, avec cette morale pour tenter
d'instaurer un monde plus juste, plus instruit...
Cette histoire est donc celle de Claude Gueux, un pauvre ouvrier vivant à Paris, en 1831. Il vivait alors avec sa femme et sa fille et c'était un homme capable, habile, intelligent, fort mal traité par l'éducation mais fort bien traité par la nature. Il ne sait pas lire mais il sait penser. Alors qu'un hiver, l'ouvrage manqua, l'homme et sa petite famille eurent froid et faim. Dans l'espoir de sauver sa famille de la faim, l'homme vola. Il résulta de son action trois jours de pain et de feu pour sa famille et cinq ans de prison pour l'homme, envoyé faire son temps à la Maison Centrale de Clairvaux. Malgré cela, Claude Gueux est fort aimé des autres prisonniers et parvient à se faire un ami d'un d'entre eux, Albin. Lorsqu'un garde-chiourme sans scrupules lui enlève son ami, Claude Gueux décide de se révolter contre les humiliations, vexations, souffrantes et le mépris que lui et les prisonniers subissent, même si les conséquences risquent d'être bien lourdes... mais est-ce un crime de vouloir défendre sa dignité, son honneur, et de vouloir rester homme malgré tout ?
L'histoire est relativement simple mais elle est efficace, Victor Hugo cherche à interpeller son lecteur, sinon le rallier à sa cause, et il est plutôt efficace dans ses réflexions sur la peine de mort, la
responsabilité, la justice, la discrimination... C'est court mais ça en vaut le
détour. Victor Hugo fait ici le procès de sa société, de son époque qu'il juge en partie responsable de la situation, d'ailleurs je crois me souvenir qu'à la fin du roman, il s'adressait aux dirigeants de l'époque sur le sujet... selon lui, c'est la société qui est responsable de la délinquance alors que si l'éducation était accessible à tous, les esprits seraient moins enclins au crime, je crois d'ailleurs me rappeler une citation de Victor Hugo qui disait qu'ouvrir une école, c'était fermer une prison.
Ce roman fut une agréable surprise, d'autant plus que c'est tirée d'une histoire vraie ; j'ai aimé suivre cet homme, son
devenir, sa personnalité. Un
pur régal, de la première à la dernière ligne ! Critique de la société du XIXe
siècle, ce livre nous amène aussi à réfléchir sur notre société actuelle. Car au
fond, il est peut-être un gueux, Claude est une victime de la
société. On en peut que s'attacher à lui et à réfléchir, à relancer le débat sur
la peine de mort...
Extrait :
Une heure après, il aborda un jeune condamné de seize ans qui bâillait dans le promenoir, et lui conseilla d'apprendre à lire. En ce moment, le détenu Faillette accosta Claude, et lui demanda ce que diable il cachait là dans son pantalon.
Claude dit :
- C'est une hache pour tuer M.D ce soir.
Il ajouta :
- Est-ce que cela se voit ?
- Un peu, dit Faillette.
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