L'auteur :
John Boyne, né le 30 avril 1971, est un écrivain irlandais, auteur de sept romans et de quelques nouvelles et articles.
Emprunt médiathèque.
Quatrième de couverture :
Vous ne trouverez pas ici le résumé de ce livre. On dira simplement qu'il s'agit de l'histoire du jeune Bruno que sa curiosité va mener à une rencontre de l'autre côté d'une étrange barrière. Une de ces barrières qui séparent les hommes et qui ne devraient pas exister. Une lecture d'une force inoubliable.
Mon avis :
Un livre qui me faisait envie depuis un petit bout de temps et que j'ai eu la chance de trouver à la médiathèque. Malheureusement, je n'étais pas au meilleur de ma forme quand j'ai englouti ce livre, j'étais même plutôt déprimée, et j'avais décidé de lire un peu pour essayer de me changer les idées, et par qu'il n'y a que vers les livres que je me tourner dès que j'ai le moral dans les chaussettes. Mais j'avoue que ce livre n'a pas arrangé mon moral, j'en suis ressortie encore plus déprimée, si possible, mais malgré tout, j'ai trouvé que c'était une belle histoire, très humaine, très touchante.
Pour résumer ce livre, je dirais que ça a commencé par une surprise : une surprise lorsque le Fourreur vient dîner chez les parents de Bruno, c'est un drôle d'invité, pas agréable du tout ! Surtout que c'est à cause de lui qu'ils sont obligés de quitter leur belle maison à Berlin où Bruno jouait aux explorateurs. Ils doivent habiter dans une maison, moins bien que celle de Berlin, à Hoche-Vite. C'est pas génial. Le paysage est moche, la maison est trop petite au goût de Bruno, il y a beaucoup de soldats qui traînent, et il y a cette drôle de barrière au loin où se trouvent des personnes toutes habillées en pyjama rayé, et qui ne doivent pas se mélanger à Bruno et sa famille parce qu'ils ne sont pas des personnes, ils ne sont rien. Mais Bruno s'ennuie, loin de Berlin et de ses amis, sa grand-mère lui manque, son père est toujours à son travail, et comme compagnie, il n'a que Gretel, sa sœur un "cas désespéré" ! Il s'ennuie à mourir et il a besoin de distractions, alors Bruno sort, il explore, puis sa curiosité le pousse à découvrir, de l'autre côté de la barrière, un petit garçon nommé Shmuel. Il a le même âge que lui, et la même date de naissance, il porte un pyjama rayé, il est très maigre et il a ses cheveux rasés. Bruno, qui s'ennuie, décide de s'en faire un ami et de lui rendre visite...
Au début de ma lecture, j'ai été interpellée par l'écriture. Je voyais bien que l'auteur s'exprimait en "il" et qu'il se mettait sous le point de vue de Bruno, mais je sais pas pourquoi, dans les premiers chapitres, je m'attendais toujours par voir un récit à la première personne. Je sais pas si c'est moi, où parce que l'auteur nous met vraiment dans la peau de Bruno, si bien qu'on finit par s'attendre qu'en fait, c'est lui qui parle, en "je". Mais cette impression est passée après les premiers chapitres. Ah, et aussi parce que je suis pas douée, j'ai mis un petit bout de temps avant que ça fasse 'tilt' dans ma tête, en effet, j'ai mis quelques minutes à me rendre compte que 'Fourreur' voulait dire 'Führer' et 'Hoche-Vite' 'Auschwitz', ce sont les mots qu'utilisent Bruno car il n'arrive pas à dire les mots originaux, en même temps je comprends, c'est plutôt difficile à prononcer, et ça rend presque innocent sa façon de dire les mots à sa manière.
Sinon, l'histoire met un petit bout de temps à démarrer, Bruno ne rencontre Shmuel que vers la moitié du roman, car on parle surtout du déménagement Berlin/Auschwitz, à quel point c'est si différent, à quel point Bruno déteste, qu'il est seul, que sa sœur est un cas désespéré... en fait, l'auteur a la détestable habitude de répéter ce qu'il dit, comme si on avait pas compris au bout de la troisième fois. Si le livre avait été un livre jeunesse, là j'aurais compris le pourquoi des répétitions (d'après mes cours, les enfants aiment retrouver des choses dites dans les livres, les répétitions...) mais il n'est pas spécifié que c'est un livre jeunesse, il peut se lire par des adultes ou des plus jeunes. Malgré les sujets graves que l'on devine : l'Holocauste, camps de concentration, antisémitisme, soldats nazis... on a ces sujets, mais vu par les yeux de Bruno qui ne comprend pas forcément ce qu'il voit, qui voit d'une autre manière, avec des réflexions innocentes. Comment un enfant peut-il comprendre toutes les horreurs du Nazisme ?
Son amitié avec le jeune juif Shmuel était mignonne, touchante, même si je m'attendais à un petit plus, mais c'était mignon quand même, touchant, surtout vers la fin qui fut un vrai coup de poing dans l'estomac pour moi, je ne m'y attendais pas, quel choc ! D'où la raison qui a fait que je suis ressortie de cette lecture toujours avec le moral au plus bas. Le tout dernier chapitre, où on revient dans un point de vue général était triste, j'ai eu vraiment mal au cœur pour les personnages vraiment, même pour Gretel.
Un texte qui m'a plu, surtout par le sujet traité, même si je ne peux m'empêchée d'être dégoûtée, malgré tout ce que j'ai pu apprendre, lire ou voir sur ces sujets-là, j'en aurais toujours la nausée tellement c'était affreux, inhumain, barbare, et quand je pense que cette période n'est pas si éloignée de nous... et Bruno ne voit pas toutes ces atrocités, il est jeune, il a du mal à comprendre, il est naïf, une naïveté exaspérante et touchante à la fois, comment peut-on lui en vouloir et imaginer une toute autre version, moins laide, moins pire que celle que nous savons ?
Sinon, entre l'histoire de Bruno à 'Hoche-Vite' (c'est plus facile à écrire que Auschwitz !), on a quelques fois quelques petits retours en arrières, comme la période où les grands-parents rendaient visite, j'ai beaucoup aimé la grand-mère, sa force, ses convictions, je suis de tout cœur avec elle ; ah et aussi le passage où le petit con... euh, le Fourreur et Eva (Eva Braun, je suppose, amante d'Hitler), je l'attendais, curieuse de savoir ce qu'il allait se passer, mais on a eu qu'un aperçu. J'ai vu avec effarement sa réaction lorsque Gretel disait apprendre le français et le Fourreur voir rouge. Eva m'avait paru sympathique, même si je ne connais pas vraiment ce personnage historique. Sinon, quelques trucs illogiques, comme au niveau des camps de concentrations, à ce que je sache, les barrières étaient électrifiées, mais je ferais mes recherches sur le camps de Auschwitz.
En gros, une lecture plaisante, touchante, qui traite de sujets graves sous une couche d'innocence et de naïveté enfantine. Une fin qui donne une claque au lecteur, selon moi, mais un bon livre.
Extrait :
Le clou des fêtes de Berlin était toujours le tour de chant de Grand-mère. Son numéro coïncidait bizarrement avec le moment où Mère quittait la pièce dans laquelle la fête battait son plein, pour aller dans la cuisine en compagnie de quelques amies. Père restait pour écouter Grand-mère et Bruno aussi, car il adorait l'entendre chanter à pleine voix et récolter une salve d'applaudissements à la fin de la chanson. Par ailleurs, la Vie en rose lui donnait la chair de poule et faisait se dresser ses petits cheveux sur la nuque.
Chapitre 8. Pourquoi Grand-Mère est partie comme une
furie.
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