Jusqu'à un matin de décembre où sa vie bascule. Renversée par un bus, Victoria sombre dans le coma et atterrit dans un... centre de réhabilitation de Noël ! Cette mystérieuse organisation lui propose un marché : pour se voir accorder une seconde chance, elle devra se racheter auprès d'une personne qu'elle a fait souffrir par le passé, et ce avant le 26 décembre, minuit.
Une mission qui risque de lui donner du fil à retordre. Car si Victoria excelle dans son métier, nouer des liens avec ses semblables n'est pas son fort.
Mais s'il y a bien un moment de l'année où l'on peut espérer un miracle, c'est à Noël !
Après Embarquements immédiats pour Noël que j’avais beaucoup aimé, je me suis laissée tenter par un autre roman de Noël de l’auteure avec ce titre qui me paraissait bien prometteur.
Nous suivons deux femmes très différentes. Nous avons Victoria, une femme d’affaire ambitieuse qui ne vit que par et pour son travail, et qui doit être allergique au code du travail et à toute forme de divertissement. Elle tient d’une main de fer son entreprise et ne laisse aucune place dans son agenda pour les plaisirs, les loisirs ou l’amour. Puis, nous avons Dakota, orpheline qui vit avec sa grand-mère, et qui anime une émission de radio. C’est une jeune femme au grand cœur, tournée vers les autres, qui prend grand soin de sa grand-mère avec qui elle fait de nombreuses activités, et qui en pince pour un de ses auditeurs.
De façon paradoxale, j’ai préféré suivre Victoria que Dakota. En tant que personnage, j’ai trouvé que Victoria avait plus de peps et de saveur, et elle est assez amusante. Même si, avouons-le, avoir une cheffe comme elle serait un véritable cauchemar et on remercie le ciel qu’elle ne soit qu’un personnage fictif. J’espère en mon fort intérieure que l’auteure a bien poussé l’exagération même si je pense qu’il existe malheureusement des patrons comme ça.
Victoria tient vraiment d’une main de fer son agence de pub, et ne laisse aucune place au sentimentalisme, au lâcher-prise et à la convivialité. Elle interdit à ses employés de mettre des objets personnels sur leur bureau comme des photos de famille ou de leur animal de compagnie. Fêter Noël au bureau à travers un repas ou une réunion ? Il faudra lui passer sur le corps ! Un employé a de la fièvre et souhaite se reposer chez lui ? Qu’il prenne un paracétamol et vienne bosser ! D’ailleurs, si ça ne tenait qu’à elle, elle interdirait les fenêtres dans les bureaux de ses employés, car ils seraient tentés de regarder par la fenêtre et cela les distrairait, et ça nuirait à la productivité ! Elle n’écoute que des podcasts sur la réussite professionnelle. Travail, productivité, rentabilité, voilà tout ce qui compte pour Victoria, qui doit très certainement avoir un compte LinkedIn et détester devoir dormir la nuit car cela fait des heures de travail en moins.
Bref, l’auteure fait tout pour nous la rendre détestable, mais elle est drôle par ces aspects (en tant que personnage j’entends, si elle existait vraiment, ce serait un cauchemar de patronne !)
Dakota est… sympathique, sans plus. Je m’attendais tout de même à ce que les deux jeunes femmes se lient davantage, car si Victoria tisse vraiment un lien avec quelqu’un, c’est avec son frère Austin qui ne la laisse pas indifférente, mais surtout Antoinette, dite « Mounette », la grand-mère de Dakota. Cela dit, on peut comprendre pourquoi. Mounette est hilarante, pétillante, même si elle commence à souffrir de troubles de la mémoire. C’est une bulle d’air frais et de bonne humeur, cette petite dame. On gagnerait tous à avoir une Mounette dans sa vie ! J’ai beaucoup aimé les interactions entre Victoria et Mounette, deux forces de la nature qui se rencontrent, pour former des étincelles. Là où Mounette ne jure que par des marathons de films Sissi pour Noël (la base), Victoria, elle, préfère encore Les Gremlins comme film de Noël.
C’est un roman de Noël divertissant qui fait passer le temps, il y a des répliques piquantes, des situations savoureuses. Sous couvert d’humour et de légèreté, l’auteure évoque des thèmes comme la solitude, la vieillesse, la réussite sociale, l’empathie. C’était intéressant de voir le développement de personnage de Victoria, dont on apprend qu’elle n’a pas toujours été ainsi mais qu’elle a été conditionnée par un père qui ne jure que par la réussite professionnelle et le travail, et qui l’a éduqué dans ce sens, en bannissant toute forme de divertissement.
Cela dit, je trouve à ce roman moins de saveur que Embarquements immédiats pour Noël que j’avais adoré. Je l’ai trouvé avec moins de mordant et de piquant que d’habitude avec des personnages un peu plus lisses, mais aussi une fin trop brutale à mon goût. La conclusion aurait mérité un peu plus de développement. En résumé, un bon petit roman de Noël qui ne me laissera pas un souvenir mémorable.
- Allons-y ! Et on les mangera devant Sissi !
- Tu veux encore regarder ce film ? me lamenté-je aussitôt.
- C’est une tradition de Noël ! Chaque année, juste avant de décorer le sapin, on regarde Sissi. Une tradition est une tradition, pas question d’y déroger.
- Tu aurais dû proposer ça à Lucienne hier soir.
- Pour qu’elle gâche tout ? Certainement pas ! Si tu veux mon avis, elle est encore pire que l’archiduchesse Sophie. C’est la belle-mère de Sissi, mais avec des hémorroïdes en plus !