A neuf ans, Sayuri est vendue par son père à une maison de plaisir de Kyoto. Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville.
Ecrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d'un exceptionnel document et le souffle d'un grand roman.
Ecrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d'un exceptionnel document et le souffle d'un grand roman.
/ ! \ Challenge Histoire / ! \
C'est en regardant, un peu par hasard, le film qui a inspiré le livre, il y a une semaine jour pour jour, que j'ai eu envie de découvrir ce livre. Il faut croire que ce film m'a donné envie de découvrir le Japon, ses coutumes, ses moeurs, ses Geishas, et j'ai englouti le livre en une semaine, j'ai eu du mal à le lâcher, j'ai été prise dans ce roman du début à la fin et je suis presque deçue de savoir que ces "mémoires" sont fausses et que tout n'est que fiction, que l'auteur voulait nous faire croire que c'était vrai bien qu'il s'était inspiré des propos d'une geisha qu'il avait rencontré.
Chiyo Sakamoto est une petite fille de neuf ans, de pêcheurs vivant dans une petite ville nommée Yoroido. Elle vit une enfance heureuse avec ses parents et sa soeur aînée, Satsu, malgrè leur pauvreté. Mais un jour, la mère tombe gravement malade et rien ne semble prévoir une guérison. Le père étant déjà âgé, il accepte de laisser ses deux filles à M.Tanaka qui les vendra dans deux okiyas différentes, à Kyoto dans le quartier de Gion. Avec une autre fille de son âge, Pumpkin, Chiyo vit en tant que servante dans une okiya, une maison qui prenent en charge des geishas. Justement, là où vit Chiyo se trouve une jeune Geisha très belle mais très cruelle, Hatsumomo qui n'hésite pas à lui mener la vie dure. Chiyo tente de s'enfuir avec sa soeur, sans succès. Malheureuse, Chiyo essaye de se faire à sa vie de servante jusqu'au jour où elle grandira, devenant une jeune fille, et rencontrera deux personnes qui vont changer sa vie à jamais : Un président d'une société qui sera la première personne à lui accorder beaucoup de gentilesse, et Mameha, geisha très célèbre et convoitée à Gion qui prendra Chiyo sous son aile pour faire d'elle une Geisha. Apprentie de Mameha, Chiyo, Sayuri de son nom de Geisha, devra affronter les difficultés et déjouer les pièges d'Hatsumomo, folle de jalousie et de haine, tant envers Mameha que Chiyo. La route sera longue et dure, mais Sayuri semble déterminée à réussir et à devenir une Geisha convoitée, et tout cela pour une personne seulement : le Président.
Le Japon est un pays qui m'intéresse et me passionne, bon surtout à cause de manga c'est vrai, mais toute l'histoire, les coutumes et autres de ce pays ont de quoi passionner, c'est donc pour cela que je n'ai eu aucun mal à entrer dans ce roman. Ca m'a permi de découvrir plus de choses sur le Japon, et notamment l'univers assez méconnu des Geishas qui ne sont pas des prostituées mais des personnes raffinées ayant poursuivis études et entraînements, c'est tout un art et d'ailleurs le mot 'geisha' veut dire 'artiste', c'est tout un apprentissage (les rituels, les différents kimonos, les cultes, les cours) et c'est parfois un univers impitoyable, prometteur mais cruel. Le jeu des influences, les méchancetées ou remarques des autres, la jalousie des Geishas s'il s'avère qu'elles ont une rivale, ces hommes hypnotisés par ces femmes magnifiques... Une immersion totale dans le Japon de la moitié du XXe siècle ! C'est 600 pages qui se lisent toutes seules. Et les métaphores de Chiyo, ces mots ou ces noms qu'elle lie à des images, sont magnifiques dans le récit. C'est un personnage attachant, docile, intelligente, déterminée et plutôt jolie, surtout ses yeux couleur bleu-gris, comme de l'eau, tous ces élèments qui l'aideront pour être une geisha accomplie et cela dans le seul but d'approcher et de devenir digne du Président, l'homme le plus important de sa vie, le premier à lui avoir témoigné de la gentilesse.
C'est un livre envoûtant et captivant, quel dépaysement ! L'auteur sait allier l'art de conter une histoire avec la précision des descriptions sur la culture nippone et ce Japon des années 20 (puis 30's), un roman d'apprentissage passionnant, qu'est-ce que j'ai pû lire avidement en tournant les pages, préssée de connaître la suite. Cela faisait un moment que je n'avais pas été happée par ce point là par un livre, pensez-y ! 600 pages lues en une semaine ! Moi qui prend mon temps pour lire, là j'étais avide de continuer à lire l'histoire. Et narrée à la première personne, elle est rendue encore plus touchante puisqu'on a accès directement aux pensées et sentiments de Chiyo/Sayuri. Sans pour autant être un Cendrillon version nippone, ni un Oliver Twist au pays du Soleil Levant, cette histoire reste crédible pour ses lecteurs, l'auteur a vraiment eu une très bonne documentation sur les Geishas, univers méconnu de nous, un univers exotique emprunt de séduction et de mystère, de beauté et raffinement, de cruauté et difficultés, et de l'Histoire du Japon des années 20 et 30 et durant et après la Seconde Guerre Mondiale.
Je me suis pris de passion pour ce roman, cet univers, ces personnages. L'auteur parvient à nous expliquer correctement toute cette culture, sans oublier un seul détail (sans trop révéler certaines parts, comme le rituel du mizuage où des hommes payent cher pour la virginité, le dépucelage d'une jeune apprentie Geisha), et à nous donner des personnages intéressants. Mameha que j'ai beaucoup aimé, la "grande soeur" (ou marraine) de Chiyo, en s'occupant de son apprentissage et en l'aidant à devenir une grande Geisha, bien qu'elle le fait surtout pour se venger d'Hatsumomo, la faire tomber ; Hatsumomo, geisha cruelle, jalouse, impitoyable mais très belle et célèbre. Une vraie tête à claque, je redoutais les mauvais tours qu'elle jouait à Chiyo. Puis les femmes qui s'occupent de l'okiya où vit Chiyo : Granny, Mère et Tatie. Et les hommes aussi, qui ont une grande place dans ce roman : M. Tanaka qui a vendu Chiyo dans une okiya, M. Bokku qui l'y a emmené, Le Président homme crucial dans la vie de Sayuri, Nobu associé du président et homme marqué par la guerre qui sera aussi important dans la vie de Sayuri bien quil est complexe dans ses sentiments, on ne sait jamais ce qu'il veut.
Ici, pas de manichéisme : pas de Sayuri petite fille innocente et toujours pure contre la méchante Hatsumomo. Elle est faible mais touchante, dénuée de tout sentiment malsains mais s'il faut se venger, elle le fera. Chaque personnage a un penchant sombre : Mameha est une bonne tutrice et a beaucoup aidé Chiyo mais elle est mue par son désir de se venger d'Hatsumomo qui n'a aucune onde positive en elle, Pumpkin qui aime bien Chiyo mais qui est faible et ne peut rien refuser à Hatsumomo, la Mère qui ne cherche qu'à s'enrichir et à choisir la geisha qui lui gagnera le plus d'argent, et etc.
Un roman passionnant, selon moi, avec une histoire crédible, des personnages avec des facettes intéressantes, quelques remarques amusantes des personnages, avec le charme et toute la poésie du Japon, de jolies métaphores, une manière plus contemplative de voir le décors et les personnages, tout est bien décrit, univers, Histoire, langage... et enfin une héroïne attachante et touchante par ses sentiments. Et mon Dieu, la fin... Bref, coup de coeur <3 !
Image d'une Geisha, dans un paysage neigeux.
Extrait :
Je fis alors une chose très insultante : je m'inclinai devant Hatsumomo, puis ouvris la porte et sortis sans répondre. Elle aurait pu me frapper, mais elle se contenta de me suivre dans le couloir.
- Si tu es curieuse de savoir ce que ça fait de rester servante toute sa vie, demande à Tatie ! continua-t-elle. Vous vous resemblez déjà comme les deux extrémités d'une ficelle. Elle a sa hanche cassée. Tu viens de te casser le bras. Et tu finiras peut-être par ressembler à un homme, comme elle !
- C'est ça, Hatsumomo, dit Tatie. Je reconnais bien là son charme légendaire. On ne s'en lasse pas.
Je fis alors une chose très insultante : je m'inclinai devant Hatsumomo, puis ouvris la porte et sortis sans répondre. Elle aurait pu me frapper, mais elle se contenta de me suivre dans le couloir.
- Si tu es curieuse de savoir ce que ça fait de rester servante toute sa vie, demande à Tatie ! continua-t-elle. Vous vous resemblez déjà comme les deux extrémités d'une ficelle. Elle a sa hanche cassée. Tu viens de te casser le bras. Et tu finiras peut-être par ressembler à un homme, comme elle !
- C'est ça, Hatsumomo, dit Tatie. Je reconnais bien là son charme légendaire. On ne s'en lasse pas.
8.
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