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Quatrième de couverture :
De tous les vampires imaginés par Anne Rice, Marius est sans doute
le plus civilisé, le plus raffiné. Philosophe et artiste, mentor de Lestat et
Armand qui, comparés à lui, font figure d'enfants turbulents, gardien d'Enkil et
Akasha, il émane de lui une sorte de sagesse et de sérénité. Peut-être cela s
'explique t-il par le fait qu'il a été un témoin privilégié de la grandeur et la
décadence de l'Empire romain, a assisté à l'épanouissement de Constantinople,
puis découvert la Renaissance italienne. Mais quelqu'un de cette stature ne peut
que se faire des ennemis. Car il y a aussi, parmi les vampires, des barbares,
assoiffés de sang, qui commencent à se réclamer de Satan.
Mon avis :
J'ai terminé ce livre hier soir et je ne pensais pas écrire mon avis aussi vite, j'aurais préféré attendre de lire Pandora, dans le même univers mais ce tome est déjà tellement riche que je ne voudrais pas mélanger les événements du Sang et l'or et de Pandora, je ne veux pas les mélanger et les confondre, donc je préfère écrire mon avis dessus avant d'être encombrée par les événements et mes impressions de Pandora. Ensuite, je remercie Matilda d'avoir eu la gentillesse de me prêter ce tome, bien difficile à trouver. Merci, je me suis régalée devant cette lecture (mais c'était évident, c'est du Anne Rice après tout :p)
Au fur et à
mesure que je lisais Les chroniques des vampires, j'en suis venue à
m'attacher à plus de vampires que Lestat, Louis
et Claudia, the Unholy Family, qui sont mes
préférés depuis le début, j'ai appris à mieux connaître les autres vampires,
même secondaires car ils ont tous un passé, une histoire, quelque chose à
raconter. J'ai mieux fait connaissance avec Armand, avec
Daniel, avec David... ici, c'est
Marius qui nous conte son histoire, qui choisi de raconter son
passé à un autre vampire qu'il a rencontré : Thorne, un vampire
ayant vécu à l'époque des vikings et qui a passé de nombreux siècle dans un
sommeil de glace. Marius est un personnage intriguant, je l'ai
toujours imaginé comme étant un homme très sage, le mentor de beaucoup de
vampires, un protecteur silencieux et lire un récit de lui sous son point de
vue, sa perspective, découvrir son passé, bien qu'on ait déjà eu un aperçu dans
Lestat le vampire quand Marius raconte un peu sa vie à
Lestat ; et dans Armand le vampire,
Armand ayant vécu à un moment avec Marius donc
ces événements sont résumés dans ce tome, l'auteur n'a pas passé son temps à
raconter ce qui a déjà été dit, au moindre détail de la vie de
Marius, des tomes précédents même s'il va me falloir relire des
extraits de Lestat car je n'ai plus trop de souvenirs de la
transformation en vampire de Marius. Donc même si chaque tome
peut se lire individuellement, il vaut mieux avoir quand même lu les tomes
précédent pour mieux comprendre certains événements ou les découvrir plus en
détails.
Ce tome est palpitant, excellent ! J'ai apprécié l'univers qui
entoure Marius, les époques qu'il traverse. C'est l'un des plus
vieux vampires de la saga des Chroniques, vampirisé dans l'Antiquité.
J'ai passé des heures merveilleuses entre l'Antiquité romaine, j'ai assisté à la
chute de l'Empire Romain et aux invasions barbares qui déferlaient en Europe,
j'ai vu la douleur de Rome victime de ces attaques barbares venus conquérir le
continent européen, la Rome savante sous les massacres, j'ai vu Constantinople,
j'ai vu l'Empire Romain encore existant en Orient, je me suis lentement avancée
vers le Moyen-Âge avec ses guerres, ses épidémies de peste, sa culture pour
enfin arriver à la Renaissance de Botticelli, puis Venise
toujours sous la Renaissance italienne, la belle et rayonnante Venise. Je suis
longtemps restée dans cette Venise de la Renaissance jusqu'à la Dresde du XVIIe
siècle avant d'enfin revenir au monde moderne. Anne Rice sait
vraiment manier toutes les époques historiques ! Et elle ne se contente pas
seulement de poser une époque comme décors, elle raconte vraiment ce qu'il s'est
passé et l'impact qu'il y a eu chez Marius. Lui qui voue un
profond attachement à Rome, sa patrie, est effondré de la voir succomber face
aux invasions barbares, ce n'est plus la Rome qu'il connaît, et ce, depuis avant
les invasions quand les Empereurs romains se succédaient et mourraient aussitôt
à cause de complots, meurtres car la plupart de ces Empereurs pervertissaient
Rome ou ne pouvaient la gouverner.
Marius assiste à tout cela, il voyage
beaucoup. Il va en France lorsqu'elle était encore la Gaule Romaine, il va
jusqu'à Constantinople, en Orient que les barbares n'ont pas encore touché. Il
vit le Moyen-Âge et la Renaissance, surtout la Renaissance. Il vit plus que ça :
il a vécu la montée en puissance du christianisme en Europe. Il ne porte pas à
la religion le même regard que Lestat, Louis
ou Armand qui eux, sont né dans une époque où le christianisme
avait une grande importance dans la vie des individus et ont, comme qui dirait,
vécu une quête spirituelle à un moment de leur vie. Marius a
vécu dans la Rome Antique avec leurs Dieux et Déesses greco-romains, sa religion
polythéiste et il a du mal à comprendre comment les gens pouvaient tomber dans
ce nouveau culte d'un seul et même dieu, que certains allaient même jusqu'à
s'isoler dans des grottes pour prier, Marius ne voit pas
l'intérêt de prier un Dieu dont il n'a jamais cru l'existence, et voit d'un œil étrange les différents mouvements religieux, il voit les chrétiens persécutés,
les icônes des divinités païennes remplacées par des peintures de Saints et
Saintes, mais il admet que les représentations artistiques de la Vierge Marie,
des anges, des Saints sont aussi belles que les représentations des dieux et
déesses greco-romaines, surtout quand il rencontre le célèbre peintre
Botticelli, il est envoûté par son art, les couleurs, les
formes. Botticelli peint aussi bien la Vierge Marie que la
déesse Vénus. Marius voue vraiment une grande admiration, un
grand amour pour Botticelli, ça se ressent bien et j'ai très
appréciée la présence de Botticelli dans ce tome, c'était
risqué que de présenter un personnage historique qui a existé mais Anne
Rice s'en est très bien sortie, elle doit elle-aussi admirer ce
peintre, comme Marius.
Lorsqu'il s'installe à Venise
durant la Renaissance, c'est une grande étape pour lui je dirais. Il n'a jamais
cessé de bouger et trouve enfin un point fixe à Venise, il s'installe, prend des
élèves, des domestiques. C'était, je pense, une bonne période pour lui, il en
avait bien besoin car nous découvrons un Marius qui se
dévalorise sans cesse, il se sent obligé d'être seul et de ce fait, il souffre.
Il souffre de cette solitude mais parfois, se sentant comme un grand méchant
vampire (je ne vois pas en quoi, c'est un citoyen respectueux, sage,
intelligent, un peintre de talent et il ne boit le sang que de malfrats,
voleurs, assassins afin de ne pas tuer d'innocents) il se dit qu'il vaut mieux
qu'il soit seul. Il passe quand même pas mal de temps à gémir sur son sort ou
sur Pandora, son enfant vampirique et son amour perdu, il passe
bien du temps à pleurer sur elle, le fait qu'il l'a perdue et comme elle lui
manque, comme il aimerait la retrouver et oh Pandora,
Pandora comme je te regrette, reviens, je t'aime ! C'était un
peu agaçant à la longue et je me suis demandée à quel point leur histoire à tous
les deux fut forte (si Marius en a parlé dans Lestat le
vampire, mea culpa, je ne m'en rappelle plus !), même lorsqu'il est heureux
et amoureux avec Amadeo ou encore même Bianca,
qu'il admet avoir avec eux une relation stable, sans disputes, sans secrets, dès
que Pandora entre en scène, il finit par tout plaquer pour
aller la rejoindre. Et sa faiblesse pour Pandora est un de ses
défauts qui lui fera tout perdre. Sa faiblesse est son attachement envers ses
enfants-vampires en fait et pas seulement Pandora. Heureux avec
son Amadeo, il baisse sa garde et devient moins attentif face
aux dangers d'autres vampires satanistes voulant sa perte, il laisse tomber son
face ce qui fait qu'Amadeo et Bianca, alors
qu'ils étaient encore mortels, devinaient que Marius n'était
pas humain mais bien plus que ça. Il est si attaché à ses enfants vampiriques
qu'il en devient faible, aveugle, moins attentif, ce qui sera sa perte à un
moment.
Cela dit j'ai adoré découvrir le point de vue et la vision
de Marius sur Amadeo/Armand,
comment est-il venu à le découvrir, comment il l'a sauvé d'un destin funeste
deux fois de suite, comment il a tenté de lui faire revenir son don pour la
peinture qu'il a perdu dans son traumatisme avant d'être découvert par
Marius lorsqu'il l'a arraché à ses bourreaux, comment il
devient si attaché à Amadeo qu'il considère sérieusement l'idée
de le changer en vampire pour qu'il soit son compagnon, alors que depuis
Pandora il y a des siècles de cela, il avait juré de ne pas
offrir le don du sang à un mortel. On apprend enfin ce qu'il est advenu de
Marius après les événements de Venise (je ne spoile rien, mais
disons qu'on retrouve cet événement dans Armand le vampire mais ici, on
a enfin l'occasion de découvrir ce qui est arrivé à Marius) et
comment la courtisane Bianca Solderini l'a aidé à se relever,
elle est restée auprès de lui et a partagé sa vie un long moment, elle a
vraiment sauvé sa vie, j'ai pris plaisir à découvrir et redécouvrir ce
personnage, on fait mieux connaissance avec elle. Je ne sais exactement comment
la décrire, toujours est-il qu'elle m'a fait une impression très favorable et
que je trouve dommage qu'après qu'elle quitte Marius, on ne
sache plus rien d'elle ni ce qu'elle est devenue (Anne Rice
avait indiqué sur son Facebook que Bianca 'was
still around'). J'ai également aimé retrouver Mael, le
vampire-druide qui a vécu en Gaule dans l'Antiquité et qui a crée
Marius, ils ont une relation intéressante tous les deux, je ne
sais pas trop les impressions de Mael sur
Marius mais ce dernier aime Mael comme il le
déteste pour ce qu'il lui a fait. J'ai aimé faire la connaissance
d'Avicus et Zenobie, le groupe qu'ils ont
formé avec Marius et Mael pendant un moment.
Je me demande aussi ce qu'il est advenu d'Avicus et
Zenobie... il y a des vampires comme ça qui vont et viennent et qui
repartent en disparaissant dans la nature sans revenir.
J'ai trouvé
incroyable toute la dévotion de Marius envers Enkil
et Akasha, le roi et la reine des vampires, les tous
premiers vampires ; et en particulier envers Akasha. Il y a
comme un culte de ces Parents plongés dans un sommeil profond au fil des
siècles, Marius, qui est leur gardien, fait des prières en leur
parlant, change ou arrange leurs habits, les orne de bijoux selon la mode du
siècle. Il y a un profond amour et une immense dévotion, comme s'ils étaient des
dieux et j'ai aimé connaître le point de vue de Marius sur les
agissements d'Akasha dans La reine des damnés. J'ai
aussi aimé la présence du Talamasca, cette organisation qui se
spécialise dans le paranormal et se renseigne sur tout être ou toute créature
surnaturelle, en la présence d'un des leurs, Raymond qui va à
la rencontre de Marius qui lui révèle - étant sûr que le
Talamasca n'était pas dangereux - quelques informations sur les
buveurs de sang, devenus plus tard les vampires. J'ai aussi aimé faire la
connaissance de Thorne, cet ancien vampire roux de l'époque des
Vikings, nommé après le dieu du tonnerre Thor, et j'aime surtout le fait que
Santino a enfin eu ce qu'il méritait, au moins
Marius pourra être tranquille de ce côté-là.
Assez
blablaté ! Inutile pour moi de préciser qu'Anne
Rice écrit divinement bien, que ses écrits vampiriques sont
envoûtants, qu'elle sait rendre intéressant chacun de ses personnages, qu'elle
s'y connaît dans toutes les époques historiques qu'elle évoque, qu'elle nous
transmet sa passion de l'art et qu'elle sait très bien parler des diverses
mythologies et même la religion chrétienne dans un livre mélangeant luxe, sang,
sensualité, vampire et histoire ? Ce fut une très bonne lecture, malgré les
lamentations de Marius et je continue de ce pas ma lecture de
Pandora afin de mieux comprendre ce personnage et sa relation avec
Marius !
La Naissance de Vénus, de Sandro Botticelli (1485).
Extrait
:
Cet esclave [Amadeo] par moi secouru avait en
outre été peintre ! Il connaissait la magie de l’œuf et des pigments, de la
couleur répandue sur le panneau de bois. Il se souviendrait ; il se rappellerait
d'une époque où rien d'autre n'avait compté pour lui. Certes, ç'avait été dans
la lointaine Russie, où les artistes œuvraient au fond des monastères,
cantonnés au style byzantin que j'avais depuis longtemps rejeté en me détournant
de l'Empire grec pour venir m'installer parmi l'agitation occidentale. Mais vois
ce qui s'était produit ; l'Occident avait eu sa part de guerre, oh oui ; les
barbares l'avaient semblait-il conquis tout entier. Pourtant, Rome s'était
relevée grâce aux grands peintres et penseurs des années 1400 ! Je le constatais
dans les œuvres de Botticelli, de Bellini, de Filippo Lippi et de cent
autres.
XIX.
XIX.
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