vendredi 30 mars 2012

Les nouveaux contes des vampires (T.1) Pandora - Anne Rice.

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Du même auteur :


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Quatrième de couverture :

Je suis une vampire. Bientôt deux mille ans. Pourtant, je me souviens, comme si c'était hier, de ma vie mortelle, de mes fantasmes d'adolescentes, de ma première rencontre avec Marius, de mon mari, de mes amants. Jamais je n'oublierai mes visites au temple d'Isis, les persécutions de ses adeptes, le début du cauchemar, ni les complots de la Rome d'Auguste, les trahisons, les massacres... Mon père assassiné sous mes yeux. La fuite à Antioche. L'espoir d'une nouvelle vie. Et toujours les rêves. Rêves où je me repais de sang. Rêves à la fois troublants et terrifiants. Rêves prémonitoires.


Mon avis : 

J'ai lu et terminé Pandora en une semaine, j'ai pris plus de temps qu'il n'en faut pour lire ce livre d'à peine 300 pages, mais je tenais à faire cette chronique aujourd'hui, demain étant le dernier jour pour le Challenge Fang's addict, j'aurais préféré lire un nouveau tome de la Communauté du sud, mais je n'en ai pas le temps. Tant pis, je clos donc ce challenge avec ma dernière participation : Pandora. Ma chronique sera sans doute moins longue comparée à celle du Sang et l'or (en même temps, Le sang et l'or compte au moins 600 pages), mais j'ai beaucoup aimé cette lecture, comme toujours Anne Rice a sû me captiver.


A la demande du vampire nouveau-né David (qui semble vouloir interviewer tous les vampires de la saga), Pandora - une vampire âgée d'au moins 1 000 ans - rédige son histoire sur un cahier. De sa vie de mortelle jusqu'à sa transformation en vampire puis de sa vie de vampire jusqu'à aujourd'hui. Seule fille d'une famille ne comptant que des garçons, Pandora fait pourtant la fierté de son père, brillant sénateur dans la Rome Impériale sous Auguste César. En sa compagnie et celle de son grand amour, Marius de Romanus, nous traversons toute la Rome jusqu'à Antioche dans l'Antiquité jusqu'à la montée en puissance du christianisme, de la persécution des chrétiens, de Dresdre du temps du Roi Soleil jusqu'aux années 1990. Je n'en révèle pas plus ! L'histoire de Pandora est certes moins riche que celle de Marius, elle reste intéressante, même si j'aurais préféré le roman plus long pour que l'auteur s'attarde plus sur certains moments de la vie de Pandora, qu'elle nous en révèle un peu plus, en particulier après que [ Pandora décide de quitter Marius ] car après cette partie, tout s'accélère jusqu'au moment où Pandora termine son récit, ce qui est fort dommage, j'aurais voulu en savoir plus, vivre les nombreux voyages et déplacements de Pandora, comment elle en est venu à connaître Arjunn, son enfant vampirique, ses regrets, ses sentiments au sujet de Marius. Certains éléments n'étaient pas assez exploités à mon goût.


Mais comme toujours, Anne Rice nous fait voyager dans le temps ! Et ici, on s'attarde sur l'Antiquité romaine. Pandora a longtemps vécu dans la Rome de l'empereur César Auguste. On vit dans cette époque, on assiste au style de vie des Romains qui aimaient festoyer (mais quand même, je dis beurk quand je lis ce qu'ils mangeaient parfois : des anguilles, des cervelles d'autruche ou de faisans, des calamars, le tout arrosé d'une sauce nommée garum), cultivant ainsi la gourmandise voire même la gloutonnerie, Pandora nous explique bien comment se déroulaient les banquets des romains, mais aussi combien ils adoraient sortir, participer ou assister à des cérémonies, des spectacles comme le cirque avec les gladiateurs ou les lions, les courses de chars, le commerce, les cérémonies religieuses... mais aussi les complots du Sénat et la liberté incroyable dont jouissaient les romaines à cette époque. Et comment oublier les nombreuses mentions que l'auteur fait des célèbres auteurs de l'Antiquité Romaine ? Virgile, Lucrèce, Ovide et ses Amours et Métamorphoses, Cicéron. Lorsqu'elle était encore une petite fille, Pandora récitait ces auteurs - et en particulier Ovide - aisément. Anne Rice nous offre vraiment de très beaux extraits de ces poésies, de ces vers, ça me donne envie de me plonger dans la poésie de l'antiquité romaine, j'ai toujours eu envie de lire Ovide et Anne Rice me rappelle pourquoi ! Elle cite aussi de nombreux événements historiques : les campagnes du général romain Germanicus en Germanie ou encore en Orient, les nombreux complots, les invasions barbares, comment l'empire romain s'est dégradé et combien le rôle d'empereur était devenu une farce, la plupart étant choisis par l'armée qui contrôlait le pouvoir, et encore bien d'autres choses...


Fille d'un riche sénateur romain, Pandora était tout d'abord Lydia. Elle est très cultivée, elle a un grand don d'oratrice, elle connaît les plus beaux poèmes des auteurs de son époque, elle est aussi très jolie, rusée (ainsi qu'elle nous le prouve lors d'une scène avec l'un de ses frères, Lucius, à Antioche), libre. C'était un personnage très agréable à suivre et c'était dommage de la quitter si vite. Elle est bien le seul personnage vampire féminin de la série à nous compter son histoire, sa vie de mortelle, sa vie vampirique et ses rêves étranges quand elle était encore mortelle, des rêves où elle se voit brûler lorsqu'elle est exposée au soleil, des rêves où sa soif, sa faim, se calment une fois qu'elle boit le sang d'une victime qu'elle a chassé, des rêves au sujet d'une autre femme, d'une reine malheureuse et tourmentée, une reine qui ressemble tant à Isis que Pandora pense rêver de cette déesse égyptienne. Je savais qui était Isis mais je n'aurais jamais cru que son culte allait au-delà des frontières de l'Egypte, dans ce roman ce culte continue et est très célèbre dans l'Antiquité Greco-Romaine, Pandora a participé à ce culte, elle était une membre de ce culte en quelque sorte, elle est devenue une fidèle au temple d'Isis à Rome.

Anne Rice nous raconte ce culte, comment les fidèles étaient initiées (car c'étaient le plus souvent des femmes) au culte de la déesse mère Isis, mais aussi les persécutions de ces fidèles. La mythologie égyptienne est assez exploitée de ce côté-là, il y a de très nombreuses mentions à Isis et Osiris mais surtout dans le sens où Pandora pense rêver d'eux alors qu'elle rêve, sans le savoir, d'Enkil et Akasha, roi et reine des damnés. Pour mieux comprendre ces deux personnages, je crois qu'il faudrait lire La Reine des Damnés, mais aussi Lestat le vampire pour comprendre l'implication de Marius avec eux, lui est est leur gardien. Marius était plein de surprise dans ce tome, j'ai aimé le retrouver mais ici, une fois que Pandora et lui sont en couple, il est assez différent de ce que je m'imaginais. Il veut que tout soit sous contrôle, le sien si possible, un tantinet machiste (il n'admet pas qu'une femme pense comme un homme) et très rationnel : Pandora est intéressée par la montée du christianisme, par ces chrétiens et leurs récits, elle ne veut pas adhérer à cette nouvelle religion mais elle est intéressée et Marius ne tolère pas cela. Il se méfie de cette nouvelle religion, de ces chrétiens et leurs histoires sur un Dieu, un Diable et un Sauveur de l'Humanité, de ce chrétiens qui se disputent entre eux, lorsqu'ils ne sont pas persécutés. Pas étonnant après que Marius et Pandora se soient souvent disputés !

Ce qui m'embête un peu est que la relation Marius/Pandora et le personnage de Pandora en lui-même étaient prometteurs, ils avaient un potentiel énorme qui n'a pas été suffisamment exploité. J'aurais aimé mieux comprendre la relation entre Marius et Pandora, son évolution au fil des siècles, j'aurais voulu en apprendre plus sur la vie de Pandora : ses deux mariages, ses sentiments pour Marius, ses regrets, ses nombreux voyages, ses états-d'âmes, ce qui est advenu de ses trois esclaves bien-aimés : les deux jeunes filles et l'Athénien Flavius qu'elle a transformé en vampire, et son amant Arjuun qu'on a croisé dans Le sang et l'or. Alors que j'espérais en apprendre bien plus sur sa vie après [sa séparation avec Marius ] les nombreux siècles qu'elle a traversé avec cet événement jusqu'au réveil d'Akasha dans La Reine des Damnés, les événements sont rapidement racontés. L'auteur s'est surtout intéressée et centrée sur la vie mortelle de Pandora et ses premières années en temps que vampire. La suite est balayée d'un revers de la main, et je trouve ça bien dommage et frustrant, j'aurais aimé en apprendre plus, que le roman soit plus long. Je suis restée sur ma faim.

Il n'y a pas vraiment d'intrigue, ni d'action, ni la sensualité dans l'écriture mais on est très rapidement transporté dans les pensées de Pandora, on a quand même du suspense, et Anne Rice aborde un aspect un peu plus philosophique et psychologique dans le caractère des vampires. Sans compter que l'auteur sait très bien nous faire voyager dans le temps, la partie historique est très présente, les références aux mythologies sont très appréciées et Pandora reste un personnage intéressant. Donc malgré ma petite déception qu'à un moment donné, l'histoire de Pandora est rapidement racontée, j'ai passé un bon moment de lecture.

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Représentation murale d'Osiris et Isis, dans le temple d'Abydos en Egypte.

Extrait :

J'adorais les mots. J'adorais les chanter et les déclamer, et maintenant, je ne puis le nier, je prends un immense plaisir à les écrire. [...] Mon père trouvait ahurissant que je puisse réciter les vers de Virgile à un si jeune âge, et se faisait un plaisir de m'exhiber à l'occasion des banquets où il recevait ses amis sénateurs, tous conservateurs voire quelque peu démodés, ainsi que, parfois, Auguste César en personne.

2. L'histoire de Pandora.

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