mercredi 18 septembre 2019

Les Nouvelles Aventures de Sabrina - Robert Hack et Roberto Aguirre Sacasa.

À l’aube de son seizième anniversaire, la jeune sorcière Sabrina Spellman se retrouve à la croisée des chemins, obligée de choisir entre un destin astral et une vie tranquille avec son petit-ami bien mortel, Harvey. Mais madame Satan, une ennemie mortelle de sa famille, fait son apparition à Greendale, les yeux rivés sur notre jeune sorcière... 

Sabrina est-elle capable de lui faire face, ou sa carrière de sorcière va-t-elle se terminer précipitamment – en même temps que ses études ?



On a tous, ou presque, entendu parler de Sabrina Spellman, la ravissante petite sorcière blonde accompagnée de son chat noir et parlant nommé Salem, à travers la série ou bien le dessin-animé. J'ai eu l'occasion de retrouver ses aventures à travers la récente série Netflix qui dévoile un aspect plus sombre de l'univers de la jeune sorcière. Ce fut l'occasion, pour les éditions Glénat, de dévoiler la bande-dessinée qui a inspiré les adaptations que nous connaissons.

Dans la ville de Greendale se trouve une coven de sorcières dont fait partie Sabrina Spellman, dont le baptême obscur approche. C’est le rythme de passage pour toute sorcière âgée de 16 ans qui jure fidélité au Seigneur Obscur, le Diable, et de devenir une sorcière à part entière. Pour Sabrina, qui n’est qu’à demi-sorcière par sa mère mortelle, cela signifierait abandonner sa vie de mortelle pour devenir une véritable sorcières comme ses tantes, en voyant s’accroître ses pouvoirs et sa vie s’allonger. C'est le moment pour la jeune sorcière de choisir entre la voie de la lumière et renoncer à ses pouvoirs ou choisir le chemin obscur... 



Nous suivons Sabrina, qui essaye de concilier sa vie de sorcière et sa vie de mortelle, entre sa famille, qui travaille dans un funérarium, et ses amis. Cela ressemble, au premier abord, à une histoire pour jeune public. Cependant, le scénario balance davantage sur l’horreur avec un ton adulte. À l’instar de l’adaptation Netflix, Les Nouvelles Aventures de Sabrina proposent des histoires souvent sombres et horrifiques. Sans être noires ou blanches, les sorcières de cet univers pratiquent la magie, qu’elle soit bonne ou mauvaise, vouent un culte au diable, ont des proportions à user ou abuser des mortels, et ont un certain penchant pour le cannibalisme. Des pratiques qui étonnent parfois Sabrina qui, malgré son statut de sorcière qu’elle revendique, tente d’apprécier une vie d’adolescente au lycée en compagnie de son petit-ami, Harvey Kinkle.

Ces histoires d’adolescence sont bien mixées avec l’univers plus sombre de l’histoire qui atteint des sommets à la fin de ce premier tome ! Certaines scènes sont assez sanglantes et peu ragoutantes, encore plus que dans l’adaptation de Netflix. Il est d’ailleurs intéressant de voir, en la « religion » des sorcières, une sorte de perversion du christianisme avec un baptême obscur où un sacrifice est réalisé et où le sang coule, des messes noires, un culte au diable qui, à travers la pomme du jardin d’Eden, a offert à la femme la liberté. Cela ne veut pas dire pour autant que les sorcières sont toutes mauvaises. Je dirais plus que nous sommes sur le fil du rasoir dans le sens où (et c’est le cas pour les tantes de Sabrina et son cousin Ambrose) on a des zones de gris, et s’ils influencent Sabrina en bien ou en mal, même si on ne peut pas nier l’amour que la famille Spellman se porte.

Ce mélange entre l’univers sombre des sorcières et la vie d’adolescente de l’héroïne correspond bien à la dualité qu’on retrouve chez Sabrina entre la mortelle et la sorcière qu’elle incarne. Je suis curieuse de voir où ses aventures vont nous mener. C’est un personnage avec un vécu mystérieux car elle ne sait pas tout de son passé, ni ce qui est réellement arrivé à ses parents, elle a du cœur et de l’humour, et elle est souvent accompagnée de son fidèle familier, le chat Salem !

Toutefois, ne vous attendez pas à retrouver dans la bande-dessinée une copie conforme
Affiche de la première partie de la série
Netflix.
de la série. Cette dernière diffère sur de nombreux points et certains personnages y sont plus aboutis que dans la bande-dessinée. Cependant, il ne s’agit que d’un premier tome regroupant cinq histoires, ainsi on peut espérer que ces personnages prennent plus d’importance dans la suite. Cela dit, l’histoire de Sabrina est bien narrée et nous plonge bien dans l’univers de ces sorcières, et l’antagoniste, Madame Satan, qui s’est lancée dans une vengeance maléfique, est un personnage qui ne demande qu’à être explorée davantage. Il s’agit d’un personnage inquiétant, charismatique et mystérieux qui risque de donner du fil à retordre à notre héroïne !



Nous sommes plongés dans les années 1960, ce qui donne une autre dimension à l’histoire. Le graphisme pourrait en gêner certains, personnellement je trouve qu’il colle bien à l’univers avec ses couleurs souvent sombres, voire automnales (du rosé, du noir, du jaune, du rouge, de l’orange, du marron) et les traits hachés, « fouillis », et des dessins assez vintage. Ça donne une ambiance d’automne, à l’approche d’Halloween, un peu crépusculaire, qui suit bien avec l’univers des sorcières.

Pour résumer : Une série prometteuse qui berce avec un graphisme vintage et sombre et une histoire horrifique, sans se dénuer d'humour ou d'un peu de légèreté. C'est mature, inquiétant, horrifique, et surtout prenant ! Je suis curieuse de connaître la suite !


🎃 Pumpkin Autumn Challenge 🎃
🍂 Automne Enchanteur 🍂 


Prenez garde aux souliers pointus ! 
(Sorciers, sorcières, féminisme)

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