Un détective, ça travaille toujours, même en vacances !
Je venais à peine de revenir de mes petites vacances qu’Hercule Poirot commençait les siennes… mais s’agit-il vraiment de vacances quand le crime veille toujours ? Alors qu’il se reposait au bord de mer dans une petite île tranquille et sans histoire, voilà que la ravissante Arlena Marshall débarque, faisant tourner la tête de bien des hommes et bouillir de jalousie les femmes. Patrick Redfern se transforme en toutou prêt à courir vers sa maîtresse sitôt Arlena l’appelle ou lui adresse un regard, un sourire… ce qui n’est pas au goût de Christine, sa femme. Linda ne peut souffrir sa nouvelle belle-mère et se demande pourquoi diable son père l’a épousé, lui qui semble bien être le seul homme à qui Arlena ne rend pas fou d’amour, une question que partage Rosamund, l’amie d’enfance de l’époux, Mr Marshall. Sans compter le couple Gardener et les autres vacanciers…
Le crime, s’il paraît simple de prime abord, se révèle progressivement être d’une ingéniosité diabolique, nous montrant que le meurtrier a pensé à tout [spoiler] le coup de la montre, le faux cadavre, le livre sur le vaudou, etc [/spoiler] ! L’identité de ce dernier se révèle à la fois comme une évidence mais également comme une surprise à laquelle on ne s’attendait pas !
La victime est désignée d’avance. Une aussi jolie femme, et riche de surcroît, ne peut qu’attirer les envies et les jalousies… surtout quand elle ne semble avoir aucun scrupule à attirer les hommes, fussent-ils mariés. Le crime est précédé par une délicieuse atmosphère qui signale le calme avant la tempête… un vrai orage d’été ! Une tension palpable, un malaise, des jalousies… un coupable bien difficile à cerner, car si Arlena avait de nombreux admirateurs, elle s’est faite beaucoup d’ennemis… Christine, dont le mari voyait en secret sa nouvelle maîtresse. Linda, qui ne supporte pas sa belle-mère. Rosamund, qui aime Mr Marshall et à qui ce dernier a révélé qu’il refusait le divorce et que seul la mort lui permettrait une séparation avec Arlena… et ce fameux maître chanteur dont Arlena serait victime, selon les dires de Christine.
C’est toujours un plaisir de retrouver Hercule Poirot, détective belge (et non Français, je vous prie ! comme il pourrait s’insurger), à la fois insupportable par son orgueil et attendrissant par son humanité, drôle dans ses remarques et toujours terriblement intelligent et efficace. Tout d’abord, il observe et suit l'enquête sans trop s'avancer à donner des réponses, laissant la police de Scotland Yard se charger de l’affaire. Progressivement, il devine l’identité du coupable et comment s’est déroulé le crime, sans pour autant révéler quoique ce soit, car Hercule Poirot aime la mise en scène et il ne révèle la vérité que devant un public, rassemblant avec eux les pièces du puzzle qu’il a réussi à achever grâce à ses cellules grises.
Comme dans la plupart des romans d’Agatha Christie, je déplore le fait qu’elle réunisse encore une fois de nombreux personnages introduits en si peu de temps, si bien qu’on s’y perd, surtout au début alors qu’on doit être accroché à l’histoire… Ce n’est qu’au fil des chapitres qu’on parvient un peu mieux à différencier qui est qui… même si certains personnages auront été chez moi moins mémorables que d’autres. Toutefois, j’ai trouvé intéressant cette sorte de réflexion sur le personnage de la femme fatale, ce qu’elle est, ce qu’elle fait, pourquoi, et si Arlena manipulait tous les hommes ou si elle n’était pas aussi un peu manipulée elle-aussi…
Ce roman ne me laissera pas un souvenir mémorable, mais la formule fonctionne toujours chez moi et j’ai passé un agréable moment avec Hercule Poirot. C’est une lecture légère et plaisante, idéale pour les vacances d’été, surtout avec le cadre du roman !
- Je le vois très bien, mon enfant, et je suis d'accord avec vous. Mrs Redfern n'est pas quelqu'un qui "voit rouge" comme on dit. Ce n'est pas elle qui se laisserait...Et, la tête en arrière, les yeux mi-clos, il [Poirot] porsuivit en choisissant ses mots avec soin :- Ce n'est pas elle qui se laisserait emporter par des sentiments violents... Pas elle qui regarderait avec des yeux de haine le visage haï de celle qui lui prend plus que la vie... Pas elle qui s'appesantirait sur ce cou détestable... Qui souhaiterait renfermer les mains dessus... Et puis les serrer, les serrer... Jusqu'à les sentir enfin s'enfoncer dans la chair...Il s'interrompit net.Linda se leva en chancelant.- C'est fini ? Je peux m'en aller ? bredouilla-t-elle d'une voix tremblante.
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