Mais l’aide de la sorcière légendaire n’est jamais gratuite. Pour percer le secret macabre qui a détruit sa famille, remonter la piste des tueurs et satisfaire sa surnaturelle protectrice, Anna devra compter sur le preux chevalier mit sur sa route par la Baba Yaga. De cette rencontre entre Anna la survivante, ivre de chagrin et avide de réponses, et le beau Jervis, aventurier flegmatique dont l’apparente froideur cache une lourde blessure, naîtra un amour de glace et de feu. Mais seront-ils assez forts pour affronter le plus destructeur des secrets et payer son tribut à la Baba Yaga ?
Roman qui mélange notre époque avec le folklore russe, une histoire de malédiction familiale avec de nombreuses références à l’histoire tragique des Romanov, et la Baba Yaga comme personnage important, La dernière Anastasia avait tous les ingrédients pour me plaire. Pourtant, je ressors de ma lecture extrêmement frustrée et même déçue.
Je vais d’abord commencer par les points positifs. J’ai beaucoup aimé l’histoire autour de la malédiction de sang dont est victime la famille de notre héroïne. L’auteure parvient à maintenir le suspense jusqu’au bout et à nous donner les informations qu’au compte-goutte. Elle a su titiller notre curiosité tout au long de l’intrigue, je peux bien lui reconnaître ce point. Même lorsque tout me semblait ridicule, des personnages jusqu’à la romance, la promesse d’avoir des réponses et un dénouement à cette histoire de malédiction était comme la carotte que me tendait l’auteure pour me forcer à poursuivre ma lecture jusqu’au bout, et je dois dire ne pas avoir été déçue des tenants et aboutissants. J’ai trouvé très intéressant de découvrir les origines de cette malédiction et ses conséquences à travers l’histoire et notamment l’Histoire, qui s’est mêlée à l’histoire tragique des Romanov.
Les références, tout au long du roman, à la famille Romanov, la tragédie de leur assassinat et la Russie du début du XXe siècle avec la révolution était d’ailleurs un des rares bons aspects du roman. Passionnée d’Histoire oblige, je n’y ai pas été insensible, d’autant plus que c’est une partie de l’Histoire qui me passionne et qu’on ne peut rester insensible à la tragédie qu’a vécu cette famille, et le parallèle entre les Romanov et la famille de l’héroïne (dont certains membres partageaient les mêmes prénoms que ceux de la famille du tsar).
J’ai également beaucoup aimé la présence du folklore russe dans l’intrigue et comment l’auteure confronte notre monde moderne aux contes russes, notamment à travers la figure de la Baba Yaga, mais pas que, mais la Baba Yaga s’est offerte ici une place de choix et elle doit bien être le seul personnage du roman que j’ai vraiment apprécié. Cette ancienne et puissante sorcière ne laisse pas indifférent, elle en impose et nous marque à chacune de ses apparitions. On ne sait dire, au début, si elle est bonne ou mauvaise, si ses intentions sont aussi bienveillantes qu’elles en ont l’air, et sa relation avec l’héroïne est plutôt intéressante, officiant auprès d’elle comme une sorte de marraine, de protectrice mais dont il faut se méfier car elle ne fait jamais rien gratuit. J’ai aimé comment la figure de la Baba Yaga s’est inscrite dans l’histoire de la tragédie des Romanov et de la révolution russe, et découvrir ses véritables desseins.
Tout ceci constitue de très bons ingrédients pour une histoire prometteuse, mais de nombreux points noirs ont gâché ma lecture. Je pense notamment aux personnages que je trouve inintéressants. Je n’ai pas su m’attacher à eux. Ni à l’héroïne trop Mary-Sue à mon goût, à Jervis mi-mâle Alpha mi-chevalier servant, au frère de celui-ci et à Joséphine, la femme qu’il aime en secret.
La romance est beaucoup trop omniprésente à mon goût, d’autant plus qu’elle se met en place très rapidement. Nos personnages se connaissent à peine qu’ils sont déjà prêts à tout pour l’autre et se font instantanément confiance. Pour la crédibilité, on repassera. Que dire des nombreuses scènes de sexe que j’ai trouvé ridicules et inutiles, entre Anna qui est vue, par son amoureux, par une Wonder Woman qui fait se lever le soleil et chanter les oiseaux, Jervis qui est vu comme un rapace que l’héroïne a dompté par ses charmes. On retrouve d’ailleurs beaucoup de comparaisons entre nos personnages et des animaux sauvages à dompter. Je n’ai pas non plus été sensible à la romance entre Liam, le frère de Jervis, et Joséphine.
J’ai fini par survoler de nombreux passages concernant nos deux couples, que ce soit la tension amoureuse ou les scènes de cul où l’auteure parle de magnétisme animal, d’instinct masculin ne pouvant résister aux charmes féminins et… *-relis-* de corps qui s’attirent avec un magnétisme irrésistible (dixit le roman qui possède d’ailleurs une panoplie de passages du style : « Il ne fit rien pour s’interrompre ou attraper son tee-shirt. Qu’elle profite du spectacle. Il le lui dédicaçait. [Elle] l’observa. Liam lui offrait une véritable leçon d’anatomie masculine. »). Enfin, dieu merci, on est pas au même niveau qu’Hadès et Perséphone de Scarlett St Clair !
L’intrigue à travers le mystère autour de la mort de la famille de l’héroïne, l’histoire de la malédiction de sang, la Baba Yaga, les références aux Romanov, tout ceci constituent de bons ingrédients et sont les points positifs de l’histoire, malheureusement ces derniers ne parviennent pas à sauver le roman. Je trouve même dommage et frustrant qu’il faille attendre 60 % du roman avant d’entrer enfin dans le vif du sujet, de par des longueurs qui rendent la lecture laborieuse mais surtout le fait que l’intrigue principale est noyée dans deux romances grotesques qui ont trop souvent pris le pas sur l’histoire.
C’est vraiment dommage, car j’aurais vraiment aimé tomber amoureuse de ce roman, car il a énormément de potentiel mais qui a été gâché par des longueurs, des personnages non attachants et des romances qui m’ont fait lever les yeux au ciel plus d’une fois.
— Vous étiez là du temps des Romanov, dit Anna.
— J’ai toujours été là, fillette.
— Vous les regardiez danser de derrière les vitres de leurs palais.
— Ce monde a été englouti depuis. Il ne reste plus que des fantômes. Beaucoup de fantômes.
— Vous n’êtes pas un fantôme, affirma Anna.
— Je suis ce que je suis.
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