mardi 30 juillet 2024

Mémoires de la forêt (T.1) Les souvenirs de Ferdinand Taupe - Mickaël Brun-Arnaud.



Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chêne où Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu’il a écrit et espérer qu’il soit un jour acheté. 

Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l’ouvrage qu’il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu’il a faites et les gens qu’il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé à la librairie il y a des années. Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec… 

À l’aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.



À force de voir ce livre dans toutes les PAL et sur la blogosphère, il était grand temps que je découvre enfin ce roman.



Mémoires de la forêt nous présente un monde fantastique dans lequel des animaux anthropomorphes vivent en parfaite harmonie dans la forêt. Ils parlent, cuisinent, portent des vêtements, et parfois même ils travaillent. L’un d’entre eux, Archibald le renard, tient une librairie dans laquelle les animaux de la forêt peuvent déposer à la vente les livres qu’ils écrivent.



Souffrant de la maladie de l’Oublie-tout, Ferdinand la taupe comptait retrouver ses souvenirs dans « Mémoires d’Outre-Terre », le livre qu’il avait écrit jadis, mais Archibald se rend compte que celui-ci a été vendu à un client inconnu. Pour venir en aide à son ami, Archibald quitte temporairement sa librairie chérie et les deux compères partent enquêter auprès des habitants de la forêt. Aidé des photos de Ferdinand, les deux amis se mettent en quête des lieux emblématiques du passé de Ferdinand et cherchent des témoignages qui permettront de retrouver le livre mais aussi Maude, le grand amour de la taupe...




La maladie de l’Oublie-tout n’est pas sans rappeler bien sûr la maladie d’Alzheimer, qui est représentée ici avec justesse et beaucoup d’émotions. Là où je m’attendais à lire un simple livre jeunesse, sympathique et divertissant, je découvre une histoire qui se révèle de plus en plus touchante, avec des moments poignants. Cette histoire nous parle des manières d’aider un proche qui voit sa mémoire s’étioler, l’importance d’être présent pour cette personne sans la brusquer, malgré les moments difficiles où la personne est désorientée, parfois agressive. Nous avons des passages très touchants, chargés émotionnellement, aussi bien pour les personnages que pour les lecteurs.



C’est un livre qui parlera à ceux et celles qui ont connu un proche souffrant de cette maladie tant il est réaliste dans les attitudes des personnes malades : pertes de mémoire, ne plus savoir où ils sont, qui sont les gens devant eux (même leurs enfants) et ce retour en arrière, comme mon grand-père qui ne se rappelait que de son fils aîné ou qui pensait que sa femme disparue allait revenir… C’est vraiment poignant.



Nous sommes pris de pitié pour Ferdinand qui s’est lancé dans la quête désespérée de ses souvenirs et de son livre, car il veut savoir plus que tout où se trouve Maude, sa tendre épouse. Sa seule piste provient des photos de Ferdinand et des lieux visités par le couple ou Ferdinand lui-même : le salon de thé de Pétunia Marmotte et sa fameuse tarte aux amaudes, le concert de Duchêne le Hibou, le bureau de poste de Brisevent mésange le postier, ou encore la retraite des plumes d’Élisabeth la Poule et sa spécialité, le pain surprise aux confitures. Archibald et Ferdinand vont rencontrer, tout au long de leur quête, des personnages hauts en couleur qui ont tous connu Maude et apprendre peu à peu, ce qui s'est passé et découvrir que Maude en a inspiré plus d’un de par sa gentillesse [spoiler] si la question du devenir de Maude n’a pas été une surprise pour moi, le sujet n’en demeure pas moins poignant et même plus que je l’imaginais [/spoiler]. Ouvrage jeunesse, le gros de l'intrigue se devine assez aisément sauf sur un dernier point et pas des moindres. L’auteur aura su me surprendre !



Véritable lecture cocooning où la nourriture est quasi-omniprésente et se présente comme un moyen de réconfort qui lie les amitiés et où nos personnages sont, pour la plupart, bienveillants, Mémoires de la forêt nous offre un univers chaleureux et gourmand où il fait bon se réfugier. C’est une lecture agréable remplie d’amitié, de petits mets sucrés, avec beaucoup de tendresse et d’émotions diverses. C’est cocooning mais sans que l’histoire soit juste « mignonne » et « divertissante ». C’est une lecture bienveillante qui nous entraîne dans un univers attrayant et mignon tout en traitant de sujets plus durs comme le deuil, la perte de mémoire, le harcèlement, la non-acceptation de son genre, etc.



En résumé, une jolie histoire cozy tout en poésie avec de jolies illustrations qui ne font que magnifier le récit. Une aventure boisée, gourmande, juste et émouvante. J’espère lire sa suite, qui se déroule en automne, pour le Pumpkin Autumn Challenge qu’il me tarde déjà de commencer (oui, même si nous sommes encore en juillet)


Malade de l'Oublie-tout, Ferdinand était devenu une sorte de voyageur temporel, voguant entre les époques comme on passe d'un chapitre à l'autre du grand livre de la vie. Alors, quand il était égaré dans l'un de ces nombreux voyages, Archibald lui lançait des cordes pour qu'il revienne petit à petit, sans jamais le brusquer.

samedi 20 juillet 2024

Deep sea aquarium Magmell - Kiyomi Sugishita.

Découvrez les mystères de la nature et ses créatures improbables avec le Deep See Aquarium Magmell !

Keitaro Amagi est un jeune homme passionné par les océans. Enfant, son père lui a transmis cette fascination pour ces mondes mal connus. 

Devenu adulte, il répond alors tout naturellement à une embauche pour devenir simple balayeur au tout nouveau Magmell Deep Sea Aquarium. Ce gigantesque complexe sous-marin vient d'ouvrir et offre à ses visiteurs une découverte inédite de la faune sous-marine, à 200 m de profondeur.

 La passion de Keitaro l'emmènera sur des chemins inattendus au service du Magmell. Auprès du professeur Minato, le balayeur devra apprendre les secrets des calamars géants, sauver une espèce en danger, se confronter aux pêcheurs, et apprendre à préserver autant que possible un monde marin toujours plus mis en danger par les activités humaines.


Ce manga m’avait été conseillé sur Discord par Nelja que je remercie chaleureusement pour la découverte car cette série s’est révélée être un coup de cœur !



MagMell est un aquarium vraiment pas comme les autres ! Il s’agit d’un aquarium sous-marin, basé en mer du Japon, pour que les visiteurs puissent observer au plus près les animaux marins dans leur milieu naturel. Certaines créatures vivent dans des bassins tandis que d’autres restent dans les abysses. Nous suivons Kotaro dont le rêve est de travailler dans cet univers, et qui commence tout en bas de l’échelle en tant que nettoyeur. Petit à petit, il se fait remarquer par le directeur qui va alors lui offrir des opportunités et des responsabilités qui vont au-delà de ce qu'il avait imaginé !



C’est un manga de type « tranche de vie » dans lequel Kotaro va évoluer et sera amené à se familiariser avec le personnel de l’aquarium : ses soigneurs Yui et Shizuka, le chef cuisinier Ran, le vétérinaire Haruno, le directeur Minato, mais aussi avec d’autres personnages comme la fille de Minato, les pêcheurs, etc. Tout au long du manga, nous suivons Kotaro qui va devenir soigneur dans cet aquarium et découvrir tous les enjeux de ce métier mais aussi les aléas.



Plusieurs sujets sont ainsi évoqués concernant le travail de soigneur, mais aussi la protection des océans, le rapport entre l’homme et la mer (je n’ai pas totalement adhéré au fait que manger du poisson des abysses était un moyen de leur rendre hommage ceci dit, mais peut-être que les Japonais ont des rapports différents avec la mer, ou c’est quelque chose que seuls les pêcheurs peuvent comprendre ?). Il est aussi question de famille, d’amitié, de deuil. Chaque chapitre ou tome nous présente plus ou moins une morale.



Ce manga nous parle également de l’importance de se lier avec les animaux sous sa responsabilité et comment en prendre soin (traiter les maladies, veiller à son alimentation et la bonne tenue et température du bassin, etc) mais aussi faire face aux pertes quand un des animaux marins meurt, malgré tous les soins qu’on leur apporte. C’est également savoir parler au public et adapter son discours face aux différents types de visiteurs (j’ai notamment beaucoup aimé le chapitre sur le père de famille devenu aveugle et comment Kotaro a adapté le parcours de visite pour qu’il puisse profiter de sa visite). J’ai beaucoup aimé cet aspect du manga qui nous montre tous les aspects et la complexité du métier de soigneur et que ça ne consiste pas uniquement à nourrir l’animal et vérifier à son épanouissement (même si c’est déjà beaucoup).



Les personnages


Kotaro est un protagoniste intéressant à suivre. Il est passionné, touchant et gentil. Sa passion est communicative, il a toujours le souci de bien faire, et j’aime voir son évolution, même si on sent qu’il a encore bien des choses à apprendre et qu’il a besoin de s’affirmer davantage, j’aime le voir s’affirmer dans son rôle de soigneur et mûrir en tant que personnage. Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus. Ce ne sont pas que des personnages qui gravitent dans l’entourage de Kotaro. On est amené, au fil des tomes, à en apprendre davantage sur eux, leur caractère, leur passé, ce qui nous donne des personnages attachants avec leur propre histoire et leur propre personnalité, et je ne demande qu’à en apprendre davantage sur eux, surtout sur Minato qui a noué des liens étroits avec le père de Kotaro. Même les personnages que l’on ne rencontre qu’au cours d’un chapitre, ou quelques-uns, arrivent à nous être attachants. J’ai notamment beaucoup aimé le personnage de Ryo, qui a travaillé à mi-temps dans l’aquarium [spoiler] et comment il s’est découvert transgenre [/spoiler]



Ce manga nous offre une plongée dans le monde marin, et plus précisément celui des abysses. Lorsque nous entendons parler des abysses, nous sommes susceptibles de penser à cette partie des océans où il fait très sombre et froid, et où l’on a cette idée reçue qu’il n’y a que peu de vie. On y trouverait que des micro-organismes ou des poissons terrifiants. Pourtant, c’est un monde qui regorge de vie et qui présente une faune et une flore diverse et nombreuse et qu’on n’imaginait pas vivre dans les profondeurs de l’océan !



Chaque chapitre du manga s’attache à nous présenter une créature des abysses. On y trouvera, par exemple, certaines espèces de requins (comme le requin lézard ou le requin dormeur du Pacifique), des éponges des mers, des cachalots, des isopodes, des vampires des abysses, des Japanese flapjack octopus, et des poissons comme les baudroies ou les poissons fantômes. Chaque chapitre est intéressant et nous permet d’en apprendre plus sur ces animaux, et j’ai beaucoup apprécié cette initiative du manga de nous familiariser avec ce monde méconnu et je pense que même si on n’est pas vraiment intéressé par les abysses, le manga réussit le pari de nous familiariser avec cet univers.



Si le manga se place dans la catégorie « tranche de vie », il évite de tomber dans le répétitif qui finit par ennuyer le lecteur, car le manga est d’une part assez intéressant pour que l’on ne s’ennuie pas, et d’autre part parce que nous suivons une sorte de fil rouge qui est celui du mystère autour du père de Kotaro, qui a disparu du jour au lendemain pour une mission dont on ignore la nature exacte, et que le directeur Minato ainsi que sa défunte femme ont bien connu.



Au niveau des graphismes, ils sont tout simplement sublimes, surtout les fonds marins et sa faune. Les illustrations sont féeriques et nous transportent dans un autre monde, nous donnant parfois l’impression d’être dans un autre espace temps. C’est tout simplement magnifique, et j’espère vraiment que ce manga aura son anime, ne serait-ce que pour sublimer les planches nous présentant les abysses.


En résumé : un manga à la thématique originale avec des dessins très beaux mettant en lumière le monde des abysses. On apprend beaucoup de choses sur les animaux des abysses à chaque chapitre et étant fan du monde aquatique, je suis conquise !

dimanche 14 juillet 2024

Les Mémoires de Cléopâtre (T.1) La Fille d'Isis - Margaret George.


Plus qu'un personnage historique, Cléopâtre est une légende. Héritière de la dynastie des Ptolémées, séductrice fatale, aimée de César puis d'Antoine, qui rêva avec elle de régner sur l'Orient, elle fit briller l'Egypte d'une ultime splendeur avant de s'offrir volontairement à la morsure d'un aspic. 

Sans dissiper cette aura de fascination et de mystère, la romancière américaine Margaret George a minutieusement reconstitué cette exceptionnelle destinée, et nous fait revivre son parcours de reine et de femme dans sa plus profonde intimité. L'enfance, les débuts d'une jeune reine de dix-sept ans, l'Egypte affaiblie et divisée, le long exil à Ashkelon, l'aventure rocambolesque à l'issue de laquelle elle devient la maîtresse de César, à qui elle donnera un fils, Césarion... tels sont les moments forts de cette grande saga du pouvoir, de l'ambition et de la passion. 

A la mort de César, Cléopâtre regagne Alexandrie : un long règne s'ouvre devant elle...


Ce livre est le premier tome d’une trilogie consacrée à la reine Cléopâtre VII et qui a connu une adaptation en téléfilm en 1999. Ce premier tome nous narre la vie de Cléopâtre de sa jeunesse jusqu’à la mort de César en 44 av JC.


Il s’agit bien-sûr d’une biographie romancée de Cléopâtre qui nous est narrée par cette dernière. Nous n’avons que très peu d’informations concernant la naissance et la jeunesse de Cléopâtre, ainsi l’auteure a laissé ici libre cours à son imagination en nous présentant une Cléopâtre orpheline de mère, qui a vécu avec son père le pharaon, et ses frères et sœurs. Elle nous parle de son enfance, de sa famille, de ses amis, de son éducation.


L’auteure nous pose le contexte historique d’une Égypte affaiblie et qui, si elle demeure libre, se doit d’obéir à Rome dont la puissance grimpe, elle nous parle du règne du pharaon Ptolémée XII mal aimé du peuple, de la sœur de Cléopâtre qui a tenté de régner, puis la montée sur le trône de Cléopâtre et de son frère cadet Ptolémée XIII, et des premières années chaotiques de son règne alors qu’elle n’a que 18 ans et que les relations entre frère et sœur se dégradent jusqu’au déclenchement d’une guerre civile, bien à l’insu de Cléopâtre qui doit se battre pour regagner son trône et faire reconnaître sa légitimité.


L’auteure nous parle aussi bien évidemment de la rencontre entre Jules César et Cléopâtre, une rencontre des plus originales puisque Cléopâtre était en fuite et a du user d’un étonnant stratagème pour s’approcher de César.


L’auteure a pris le parti de faire de la relation entre César et Cléopâtre une relation amoureuse. Si, dans la réalité historique, rien ne permet d’affirmer que ces deux personnages aient pu être amoureux, il y a indéniablement eu une relation physique entre eux, car ils avaient beaucoup à gagner sur le plan diplomatique dans cette relation. Mais puisqu’il s’agit d’une fiction historique, l’auteure continue de romancer la vie de Cléopâtre en nous dessinant une romance avec Jules César, et on la comprend ! La tentation était trop forte, et qui n’aime pas l’idée de ces deux puissants et charismatiques personnages ayant vécu une histoire d’amour réelle et passionnée ? D’autant plus que ça a été un réel plaisir pour moi de les voir interagir ensemble, apprendre à se connaître et à s’apprivoiser, les voir tisser des liens politiques comme amoureux, relation qui s’est cimentée à travers la naissance de leur fils, Ptolémée César ou Césarion.


J’ai trouvé la partie du roman, consacrée à la jeunesse de Cléopâtre, un peu longue et elle m’a moins intéressée même si elle n’est pas entièrement dénuée d’intérêt. Il faut dire que j’attendais avec impatience la rencontre César/Cléopâtre. Ceux qui me connaissent pourront le dire, Jules César est un de mes personnages historiques préférés donc j’attendais avec impatience son introduction dans le roman et j’ai pris plaisir à le suivre, en même temps que Cléopâtre, tout comme j’ai aimé rencontrer les autres Romains que Cléopâtre a été amenée à rencontrer, comme Cicéron, Marc-Antoine, Octave le petit-neveu de César, Brutus, etc.


J’ai aimé que l’auteure nous présente une reine inexpérimentée, ce qui est normal puisqu’elle est montée sur le trône très jeune et sans véritable expérience sur la façon de gouverner un pays. C’est une jeune reine qui a le souci de bien faire, qui souhaite consacrer sa vie à son pays et à son peuple. Elle ne reste jamais dans l’inaction, elle n’est pas dans l’oisiveté, elle souhaite vraiment œuvrer pour son pays et essaye de tisser des liens diplomatiques avec d’autres puissances, comme Rome. Mais dans le domaine politique, tout comme le domaine amoureux, elle reste inexpérimentée, elle peut être maladroite et faire des erreurs. On sent vraiment qu’on est au début de son règne, elle gagne petit à petit en expérience. C’est un personnage qui ne demande qu’à mûrir et on sent déjà les prémisses de la grande reine qu’elle sera.


J’ai également aimé l’Égypte telle que l’auteure nous la décrit, et comment elle nous fait voyager du Caire à Alexandrie, les grandes villes comme les endroits un peu plus reculés, les pyramides, etc. J’ai également beaucoup aimé le voyage diplomatique de Cléopâtre à Rome, ce qui nous permet de découvrir Rome à travers son regard d’orientale et découvrir toutes les différences entre Rome et l’Égypte, et cela donne souvent des chocs de culture parfois brutaux, que ce soit chez les Romains ou les Égyptiens ! Nous découvrons le faste de Rome, ses dîners parfois gargantuesques, les triomphes militaires qui donnent lieu à des jours de spectacles, de jeux au cirque avec des fauves ou des gladiateurs, les différentes célébrations religieuses à Rome qui donnent aussi lieu à des jours de fêtes. J’ai vraiment beaucoup apprécié ce voyage, que ce soit en Orient comme en Occident.


C’était vraiment un premier tome très plaisant, malgré quelques longueurs rencontrées occasionnellement au cours de ma lecture, et très intéressant. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre Cléopâtre, le développement de sa relation avec César, ses premières années de règne, et toute la partie du roman se déroulant à Rome.


En observant cet atroce rituel, je sus que ma sœur m'avait, bien qu'involontairement, légué un héritage. Son exemple m'avait montré qu'une femme était capable de régner seule, à condition d'avoir assez de force de caractère, bien entendu. Les premières reines ptolémaïques avaient accédé au pouvoir par le mariage, mais Bérénice venait de prouver qu'il était possible de s'en emparer d'abord et de choisir son mari ensuite. Ou de vivre sans mari, si telle était sa préférence.