dimanche 14 juillet 2024

Les Mémoires de Cléopâtre (T.1) La Fille d'Isis - Margaret George.


Plus qu'un personnage historique, Cléopâtre est une légende. Héritière de la dynastie des Ptolémées, séductrice fatale, aimée de César puis d'Antoine, qui rêva avec elle de régner sur l'Orient, elle fit briller l'Egypte d'une ultime splendeur avant de s'offrir volontairement à la morsure d'un aspic. 

Sans dissiper cette aura de fascination et de mystère, la romancière américaine Margaret George a minutieusement reconstitué cette exceptionnelle destinée, et nous fait revivre son parcours de reine et de femme dans sa plus profonde intimité. L'enfance, les débuts d'une jeune reine de dix-sept ans, l'Egypte affaiblie et divisée, le long exil à Ashkelon, l'aventure rocambolesque à l'issue de laquelle elle devient la maîtresse de César, à qui elle donnera un fils, Césarion... tels sont les moments forts de cette grande saga du pouvoir, de l'ambition et de la passion. 

A la mort de César, Cléopâtre regagne Alexandrie : un long règne s'ouvre devant elle...


Ce livre est le premier tome d’une trilogie consacrée à la reine Cléopâtre VII et qui a connu une adaptation en téléfilm en 1999. Ce premier tome nous narre la vie de Cléopâtre de sa jeunesse jusqu’à la mort de César en 44 av JC.


Il s’agit bien-sûr d’une biographie romancée de Cléopâtre qui nous est narrée par cette dernière. Nous n’avons que très peu d’informations concernant la naissance et la jeunesse de Cléopâtre, ainsi l’auteure a laissé ici libre cours à son imagination en nous présentant une Cléopâtre orpheline de mère, qui a vécu avec son père le pharaon, et ses frères et sœurs. Elle nous parle de son enfance, de sa famille, de ses amis, de son éducation.


L’auteure nous pose le contexte historique d’une Égypte affaiblie et qui, si elle demeure libre, se doit d’obéir à Rome dont la puissance grimpe, elle nous parle du règne du pharaon Ptolémée XII mal aimé du peuple, de la sœur de Cléopâtre qui a tenté de régner, puis la montée sur le trône de Cléopâtre et de son frère cadet Ptolémée XIII, et des premières années chaotiques de son règne alors qu’elle n’a que 18 ans et que les relations entre frère et sœur se dégradent jusqu’au déclenchement d’une guerre civile, bien à l’insu de Cléopâtre qui doit se battre pour regagner son trône et faire reconnaître sa légitimité.


L’auteure nous parle aussi bien évidemment de la rencontre entre Jules César et Cléopâtre, une rencontre des plus originales puisque Cléopâtre était en fuite et a du user d’un étonnant stratagème pour s’approcher de César.


L’auteure a pris le parti de faire de la relation entre César et Cléopâtre une relation amoureuse. Si, dans la réalité historique, rien ne permet d’affirmer que ces deux personnages aient pu être amoureux, il y a indéniablement eu une relation physique entre eux, car ils avaient beaucoup à gagner sur le plan diplomatique dans cette relation. Mais puisqu’il s’agit d’une fiction historique, l’auteure continue de romancer la vie de Cléopâtre en nous dessinant une romance avec Jules César, et on la comprend ! La tentation était trop forte, et qui n’aime pas l’idée de ces deux puissants et charismatiques personnages ayant vécu une histoire d’amour réelle et passionnée ? D’autant plus que ça a été un réel plaisir pour moi de les voir interagir ensemble, apprendre à se connaître et à s’apprivoiser, les voir tisser des liens politiques comme amoureux, relation qui s’est cimentée à travers la naissance de leur fils, Ptolémée César ou Césarion.


J’ai trouvé la partie du roman, consacrée à la jeunesse de Cléopâtre, un peu longue et elle m’a moins intéressée même si elle n’est pas entièrement dénuée d’intérêt. Il faut dire que j’attendais avec impatience la rencontre César/Cléopâtre. Ceux qui me connaissent pourront le dire, Jules César est un de mes personnages historiques préférés donc j’attendais avec impatience son introduction dans le roman et j’ai pris plaisir à le suivre, en même temps que Cléopâtre, tout comme j’ai aimé rencontrer les autres Romains que Cléopâtre a été amenée à rencontrer, comme Cicéron, Marc-Antoine, Octave le petit-neveu de César, Brutus, etc.


J’ai aimé que l’auteure nous présente une reine inexpérimentée, ce qui est normal puisqu’elle est montée sur le trône très jeune et sans véritable expérience sur la façon de gouverner un pays. C’est une jeune reine qui a le souci de bien faire, qui souhaite consacrer sa vie à son pays et à son peuple. Elle ne reste jamais dans l’inaction, elle n’est pas dans l’oisiveté, elle souhaite vraiment œuvrer pour son pays et essaye de tisser des liens diplomatiques avec d’autres puissances, comme Rome. Mais dans le domaine politique, tout comme le domaine amoureux, elle reste inexpérimentée, elle peut être maladroite et faire des erreurs. On sent vraiment qu’on est au début de son règne, elle gagne petit à petit en expérience. C’est un personnage qui ne demande qu’à mûrir et on sent déjà les prémisses de la grande reine qu’elle sera.


J’ai également aimé l’Égypte telle que l’auteure nous la décrit, et comment elle nous fait voyager du Caire à Alexandrie, les grandes villes comme les endroits un peu plus reculés, les pyramides, etc. J’ai également beaucoup aimé le voyage diplomatique de Cléopâtre à Rome, ce qui nous permet de découvrir Rome à travers son regard d’orientale et découvrir toutes les différences entre Rome et l’Égypte, et cela donne souvent des chocs de culture parfois brutaux, que ce soit chez les Romains ou les Égyptiens ! Nous découvrons le faste de Rome, ses dîners parfois gargantuesques, les triomphes militaires qui donnent lieu à des jours de spectacles, de jeux au cirque avec des fauves ou des gladiateurs, les différentes célébrations religieuses à Rome qui donnent aussi lieu à des jours de fêtes. J’ai vraiment beaucoup apprécié ce voyage, que ce soit en Orient comme en Occident.


C’était vraiment un premier tome très plaisant, malgré quelques longueurs rencontrées occasionnellement au cours de ma lecture, et très intéressant. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre Cléopâtre, le développement de sa relation avec César, ses premières années de règne, et toute la partie du roman se déroulant à Rome.


En observant cet atroce rituel, je sus que ma sœur m'avait, bien qu'involontairement, légué un héritage. Son exemple m'avait montré qu'une femme était capable de régner seule, à condition d'avoir assez de force de caractère, bien entendu. Les premières reines ptolémaïques avaient accédé au pouvoir par le mariage, mais Bérénice venait de prouver qu'il était possible de s'en emparer d'abord et de choisir son mari ensuite. Ou de vivre sans mari, si telle était sa préférence.

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