L'auteur :
Alan Bennett, né le 09 mai 1934, est un romancier, acteur, dramaturge, scénariste et réalisateur anglais.
Quatrième de
couverture :
Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion potin la lecture ? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne. à négliger ses engagements royaux ? C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.
Mon avis :
J'aime beaucoup les livres qui parlent de livres et de la lecture (même si j'en ai lu que très peu jusqu'à présent), j'aime aussi la littérature anglaise, et les livres qui parlent de l'Angleterre et tout ce qui s'en rapproche en général, d'une façon ou d'une autre. Ce petit livre est assez connu sur la blogosphère, donc, suite au petit succès du livre, j'ai décidé de le lire à mon tour et de m'en faire ma propre opinion, sachant que le résumé, le titre et la couverture étaient accrocheurs.
Lire est bien le cadet des soucis d'Elisabeth, reine d'Angleterre, jusqu'au jour où elle se retrouve dans un bibliobus par un concours de circonstances qui l'ammène à emprunter un de leur livre par mesure de politesse. Elle se décide à le lire et le termine assez rapidement, conquise, elle retourne au bibliobus où un commis de cuisine, Norman Seakins, rencontré là-bas, deviendra son conseiller en matière de lecture. La reine se décide d'abord à lire les livres d'auteurs rencontrés ou coutoyés à un moment de sa vie pour finir par se mettre aux ouvrages de romanciers plus ardus. Et la Reine constate avec surprise tout le flot de sentiments qui naissent en elle par la lecture qui l'emmène dans diverses contrées. Elle lit sans s'arrêter, des découvertes littéraires en entraînant d'autres et ainsi de suite, à un point où la monarque britannique en vient à négliger ses devoirs et ses obligations de reine ; sa famille est déconcertée par cette passion si soudaine et tardive, et tout le palais n'approuve pas forçément cet intérêt soudain pour la lecture de Sa Majesté...
C'est un livre assez court (122 pages dans mon édition) qui nous entraîne dans le quotidien de la reine d'Angleterre, touchante mais un peu coincée qui, du haut de ses 85 ans, va se découvrir une occupation et même une passion tardive et soudaine pour les livres. L'idée de base est originale, aliée à une bonne dose d'humour bristish, j'ai beaucoup aimé. Certes ce n'est pas un coup de coeur, mais c'était une lecture très rafraichissante, originale, divertissante. En tant que lectrice et même accro à la lecture, je n'ai pû qu'aimer ce livre, les reflexions sur la lecture, j'ai partagé les sentiments de la reine alors qu'elle découvre les plaisirs et les joies de la lecture, ainsi que cette frustration qui est celle qu'on ne dispose pas assez de temps pour s'adonner à la lecture. Tant de livres dans le monde et si peu de temps ! La lecture est presque une chose infinie puisqu'en lisant un livre, celui-ci peut nous entraîner vers d'autres livres, une porte qui s'ouvre vers une autre et ainsi de suite et les journées ne sont pas assez longues pour que la Reine puisse lire autant qu'elle le voudrait.
J'ai aimé le choix du personnage : la reine d'Angleterre. C'est ce personnage célèbre, monarque de son état, qui découvre les joies de la lecture. D'abord déconcertée, elle entre avec beaucoup de plaisir dans cet univers, allant jusqu'à mettre à mal de protocole, négliger ses devoirs de reine pour avoir plus de temps pour lire : elle oublie d'inaugurer une piscine, elle arrive en retard aux cérémonies officielles, elle salue la foule depuis son carrosse, un livre sur les genoux... et cette passion tardive déconcerte son entourage, jusqu'à ses chiens qui attaquent chaque livre laissé à portée des canins, et même les gens qu'elle rencontre en leur demandant leur lecture du moment et ce qu'ils en pensent. Le livre étant de point de vue omniscient, il nous permet de savoir ce que pensent la reine et son entourage : Norman, le page qui l'a initié à la lecture ; les valets, son mari le Duc ; les hommes politiques tels que le Premier Ministre, le secrétaire particulier qui pensent que la Reine devient sénile. Il faut dire que cet intérêt soudain pour la lecture étonne et que cette nouvelle passion prend le dessus dans les préoccupations de la Reine, au-delà même des devoirs et du protocole. Et il y a cette ironie de l'auteur sur le protocole, sur Buckingham, sur le manque de sincérité et de spontanéité de ceux qui habitent le palais, sur les écrivains et leurs états d'âmes, sur les chefs d'états (l'auteur annonçe la couleur en parlant tout de suite dès la première page du Président de la République Française...), le tout avec des effets de chute assez inattendus.
Outre l'humour so british et l'ironie de Alan Bennett, nous avons de belles réfléxions sur la lecture, sur le pouvoirs des livres et sa place dans notre société actuelle. Parfois, la lecture a une place si peu importante dans nos vies selon les personnes, et s'y consacrer avec autant de passion comme le fait la Reine déconcerte les gens. Tout ce qui est dit sur la lecture est vrai, beau, touchant. La Reine d'Angleterre, cette personnalité si connue mais si inaccessible nous est rendue touchante, sympathique, ouverte. Avec un sens de l'humour solide et une capacité à (légèrement) manquer ses devoirs. On peut s'identifier à elle grâce à ses reflexions sur la lecture. Elle découvre d'abord, puis devient comme qui dirait... accro. Puis vient le jour où être une simple lectrice ne lui suffit plus et où elle veut devenir auteur. Être active et donner à son tour du plaisir aux lecteurs à travers un livre. Ce portrait de la reine Elisabeth est à l'opposé de l'image qu'on se fait d'elle de manière générale.
Ce roman est sans chapitre, mais fluide, facile à lire, l'humour présent est très appréçié. Loin d'être un coup de coeur, c'est un bon livre divertissant, frais, drôle et touchant offrant de belles reflexions sur la lecture. Et je n'ai pû m'empêcher de me demander si : 1) La reine aime-t-elle lire dans la réalité ? et en plus de cela 2) a-t-elle lu ce livre et qu'en a-t-elle pensé ?
Extrait :
Au début, il est vrai, elle lisait avec émotion mais non sans un certain malaise. La perspective infinie des livres la déconcertait et elle ne savait pas comment la surmonter. Il n'y avait aucun système dans sa manière de lire, un ouvrage en amenait un autre et elle en lisait souvent deux ou trois en même temps. Elle avait franchi l'étape suivante en se mettant à prendre des notes : depuis, elle lisait toujours un crayon à la main, moins pour résumer l'ouvrage que pour recopier certains passages qui l'avaient particulièrement frappée. Ce fut seulement au bout d'un an de cette pratique qu'elle se risqua, non sans hésitation, à noter de temps à autre une réflexion de son cru. 'Je perçois la littérature comme une immense contrée, inscrivit-elle un jour : je me suis mise en route vers ses confins les plus extrêmes, en sachant que je ne les atteindrai jamais.'.
Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion potin la lecture ? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne. à négliger ses engagements royaux ? C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.
Mon avis :
J'aime beaucoup les livres qui parlent de livres et de la lecture (même si j'en ai lu que très peu jusqu'à présent), j'aime aussi la littérature anglaise, et les livres qui parlent de l'Angleterre et tout ce qui s'en rapproche en général, d'une façon ou d'une autre. Ce petit livre est assez connu sur la blogosphère, donc, suite au petit succès du livre, j'ai décidé de le lire à mon tour et de m'en faire ma propre opinion, sachant que le résumé, le titre et la couverture étaient accrocheurs.
Lire est bien le cadet des soucis d'Elisabeth, reine d'Angleterre, jusqu'au jour où elle se retrouve dans un bibliobus par un concours de circonstances qui l'ammène à emprunter un de leur livre par mesure de politesse. Elle se décide à le lire et le termine assez rapidement, conquise, elle retourne au bibliobus où un commis de cuisine, Norman Seakins, rencontré là-bas, deviendra son conseiller en matière de lecture. La reine se décide d'abord à lire les livres d'auteurs rencontrés ou coutoyés à un moment de sa vie pour finir par se mettre aux ouvrages de romanciers plus ardus. Et la Reine constate avec surprise tout le flot de sentiments qui naissent en elle par la lecture qui l'emmène dans diverses contrées. Elle lit sans s'arrêter, des découvertes littéraires en entraînant d'autres et ainsi de suite, à un point où la monarque britannique en vient à négliger ses devoirs et ses obligations de reine ; sa famille est déconcertée par cette passion si soudaine et tardive, et tout le palais n'approuve pas forçément cet intérêt soudain pour la lecture de Sa Majesté...
C'est un livre assez court (122 pages dans mon édition) qui nous entraîne dans le quotidien de la reine d'Angleterre, touchante mais un peu coincée qui, du haut de ses 85 ans, va se découvrir une occupation et même une passion tardive et soudaine pour les livres. L'idée de base est originale, aliée à une bonne dose d'humour bristish, j'ai beaucoup aimé. Certes ce n'est pas un coup de coeur, mais c'était une lecture très rafraichissante, originale, divertissante. En tant que lectrice et même accro à la lecture, je n'ai pû qu'aimer ce livre, les reflexions sur la lecture, j'ai partagé les sentiments de la reine alors qu'elle découvre les plaisirs et les joies de la lecture, ainsi que cette frustration qui est celle qu'on ne dispose pas assez de temps pour s'adonner à la lecture. Tant de livres dans le monde et si peu de temps ! La lecture est presque une chose infinie puisqu'en lisant un livre, celui-ci peut nous entraîner vers d'autres livres, une porte qui s'ouvre vers une autre et ainsi de suite et les journées ne sont pas assez longues pour que la Reine puisse lire autant qu'elle le voudrait.
J'ai aimé le choix du personnage : la reine d'Angleterre. C'est ce personnage célèbre, monarque de son état, qui découvre les joies de la lecture. D'abord déconcertée, elle entre avec beaucoup de plaisir dans cet univers, allant jusqu'à mettre à mal de protocole, négliger ses devoirs de reine pour avoir plus de temps pour lire : elle oublie d'inaugurer une piscine, elle arrive en retard aux cérémonies officielles, elle salue la foule depuis son carrosse, un livre sur les genoux... et cette passion tardive déconcerte son entourage, jusqu'à ses chiens qui attaquent chaque livre laissé à portée des canins, et même les gens qu'elle rencontre en leur demandant leur lecture du moment et ce qu'ils en pensent. Le livre étant de point de vue omniscient, il nous permet de savoir ce que pensent la reine et son entourage : Norman, le page qui l'a initié à la lecture ; les valets, son mari le Duc ; les hommes politiques tels que le Premier Ministre, le secrétaire particulier qui pensent que la Reine devient sénile. Il faut dire que cet intérêt soudain pour la lecture étonne et que cette nouvelle passion prend le dessus dans les préoccupations de la Reine, au-delà même des devoirs et du protocole. Et il y a cette ironie de l'auteur sur le protocole, sur Buckingham, sur le manque de sincérité et de spontanéité de ceux qui habitent le palais, sur les écrivains et leurs états d'âmes, sur les chefs d'états (l'auteur annonçe la couleur en parlant tout de suite dès la première page du Président de la République Française...), le tout avec des effets de chute assez inattendus.
Outre l'humour so british et l'ironie de Alan Bennett, nous avons de belles réfléxions sur la lecture, sur le pouvoirs des livres et sa place dans notre société actuelle. Parfois, la lecture a une place si peu importante dans nos vies selon les personnes, et s'y consacrer avec autant de passion comme le fait la Reine déconcerte les gens. Tout ce qui est dit sur la lecture est vrai, beau, touchant. La Reine d'Angleterre, cette personnalité si connue mais si inaccessible nous est rendue touchante, sympathique, ouverte. Avec un sens de l'humour solide et une capacité à (légèrement) manquer ses devoirs. On peut s'identifier à elle grâce à ses reflexions sur la lecture. Elle découvre d'abord, puis devient comme qui dirait... accro. Puis vient le jour où être une simple lectrice ne lui suffit plus et où elle veut devenir auteur. Être active et donner à son tour du plaisir aux lecteurs à travers un livre. Ce portrait de la reine Elisabeth est à l'opposé de l'image qu'on se fait d'elle de manière générale.
Ce roman est sans chapitre, mais fluide, facile à lire, l'humour présent est très appréçié. Loin d'être un coup de coeur, c'est un bon livre divertissant, frais, drôle et touchant offrant de belles reflexions sur la lecture. Et je n'ai pû m'empêcher de me demander si : 1) La reine aime-t-elle lire dans la réalité ? et en plus de cela 2) a-t-elle lu ce livre et qu'en a-t-elle pensé ?
Extrait :
Au début, il est vrai, elle lisait avec émotion mais non sans un certain malaise. La perspective infinie des livres la déconcertait et elle ne savait pas comment la surmonter. Il n'y avait aucun système dans sa manière de lire, un ouvrage en amenait un autre et elle en lisait souvent deux ou trois en même temps. Elle avait franchi l'étape suivante en se mettant à prendre des notes : depuis, elle lisait toujours un crayon à la main, moins pour résumer l'ouvrage que pour recopier certains passages qui l'avaient particulièrement frappée. Ce fut seulement au bout d'un an de cette pratique qu'elle se risqua, non sans hésitation, à noter de temps à autre une réflexion de son cru. 'Je perçois la littérature comme une immense contrée, inscrivit-elle un jour : je me suis mise en route vers ses confins les plus extrêmes, en sachant que je ne les atteindrai jamais.'.
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