L'auteur :
Nancy
Springer, née en 1948, est une auteur de
fantasy, de science-fiction et de littérature jeunesse américaine. Dans ses
romans, elle a notamment inventé une soeur pour Sherlock Holmes
et une fille pour Robin des Bois.
Emprunt de Matilda.
Emprunt de Matilda.
Quatrième de
couverture :
S'il est une chose que j'aimerais savoir, c'est pourquoi ma mère m'a nommée 'Enola'. Enola qui, à l'envers, se lit : alone. En anglais : seule. Et c'est bel et bien seule que je me suis retrouvée le jour de mes quatorze ans, ma mère ayant disparu de notre manoir de façon inexpliquée.
J'ai alors été contrainte d'en informer mes frères aînés que je n'avais pas revus depuis dix ans - Mycroft et Sherlock Holmes. Or ce n'était pas eux qui allaient m'être d'un grand secours. Jugeant que mon éducation laissait à désirer, Mycroft n'avait qu'une idée : m'expédier en pension pour faire de moi une lady. En outre, Sherlock estimait ma capacité crânienne bien trop limitée pour pouvoir résoudre le mystère de cette disparition.
J'étais pourtant la seule à avoir décelé des indices dont mon détective de frère n'avait pas la moindre idée. C'est donc le coeur empli d'espoir, que j'ai décidé, malgré mes appréhensions, de partir à la recherche de ma mère. Seule.
Mon avis :
Je n'ai jamais vraiment prêté attention à cette série jeunesse, pastiches sur Sherlock Holmes. Elle ne m'avait jamais vraiment attiré, et l'idée d'une petite soeur pour le détective Sherlock Holmes et son frère Mycroft ne m'inspirait pas du tout, je m'en méfiais pas mal, peut-être que j'avais peur que c'était un peu n'importe quoi, à mon avis les nombreuses fanfictions anglophones dans le fandom Sherlock Holmes doivent y être pour quelque chose où la plupart des fics incluant une soeur inventée pour Sherlock Holmes sont presque aussi pire que celles où les fans écrivent une romance Irène/Sherlock. Mais j'ai entendu pas mal de bons échos sur cette série et puisque Matilda a eu la gentilesse de me surprendre en me prêtant ce livre, je n'allais pas l'ignorer, et même si j'ai pris pas mal de temps à le commençer (mea culpa, mea culpa !) j'ai mis à profit la semaine où je devais rester à l'hôpital pour le lire à la suite d'autres bouquins.
Enola Holmes, qui se lit à l'envers Alone (Seule en anglais), est la plus jeune soeur de Mycroft et Sherlock Holmes, ses deux frères déjà adultes. C'est une jeune fille de quatorze ans capable, qui vit seule avec sa mère et un couple de domestique, les Lane. Le jour de ses quatorze ans, sa mère s'absente et laisse le soin aux domestiques la tâche d'offrir à Enola ses cadeaux si jamais elle ne peut pas rentrer à temps. Mais voilà, Lady Holmes ne rentre plus du tout. Pensant pouvoir la retrouver seule, Enola recherche des indices expliquant son départ précipité mais sans rien trouver, elle finit donc par contacter ses frères aînés qu'elle n'a pas vu depuis dix ans...
L'histoire se divise en deux parties : une centaine de pages environ pour la présentation et cent autres pages pour l'action en gros. L'écriture est simple, fluide, élégante même. L'intrigue est bien menée, il n'y a pas un seul instant d'ennui, tout est bien menée avec les descriptions, les détails, les rebondissements. L'auteur maîtrise assez bien l'époque, les vêtements, les lieux, les maisons, les paysages de l'ère Victorienne. J'ai beaucoup aimé les descriptions d'une Angleterre victorienne comme si on y était ! Sans compter que l'auteur nous renseigne bien sur la condition de la femme à cette époque et nous incite presque à nous révolter. Certes, la condition de la femme était loin d'être celle qu'elle est aujourd'hui, mais elle était considérée comme faible, inférieure aux hommes, juste bonne pour le rôle d'épouse et mère.
Enola est une bonne narratrice, elle est une jeune fille attachante, simple, volontaire, déterminée, indépendante et possède le même talent pour la déduction, l'intelligence de ses frères aînés. Sans pour autant être une Mary-Sue ou une demoiselle en détresse, elle est débrouillarde, simple, plaisante, une jeune fille assez indépendante, plus en comparaison des jeunes filles de l'époque. [ elle va même jusqu'à s'enfuir pour échapper le couvent où Mycroft veut l'envoyer ] Elle est à la fois matûre pour son âge, mais on voit tout de même qu'il reste en elle l'enfant qu'elle était, elle n'a que quatorze ans. Elle est là, seule, livrée à elle-même, elle ne s'y connaît pas forçément bien dans les moeurs de l'époque, car sa mère l'a élevée à sa manière et pas comme il se le devrait à l'époque, donc elle a certaines difficultés à se plier aux codes de l'époque. Mais c'est un personnage qui a du potentiel, malgrè ses défauts, elle est intelligente et indépendante.
Concernant la relation avec ses frères... sa relation avec Sherlock est assez intéressante, bien construite : elle est à la fois compliquée car il y a cette distance froide ou timide mais en même temps, il y a un certain respect, de l'admiration et de l'affection dissimulée, j'attends de voir comment ça va évoluer par la suite. J'ai été un peu déçue de ne pas voir Sherlock bien souvent, je m'étais attendue à le voir aussi vers la fin mais non. Malgrè tout, j'ai aimé le voir ici, ainsi que son frère Mycroft bien qu'il ne soit pas présenté sous de bons aspects : il ne s'inquiète pas trop pour sa mère et se préoccupe surtout de la façon de s'occuper de l'héritage familial, et la demeure des Holmes, mais malgrè cela, c'était un vrai plaisir que de voir les frères Holmes.
Les deux enquêtes présentes sont indépendantes pourtant je croyais qu'il y avait un lien, mais non. Mais pour ce qui est de l'intrigue, le mystère plane surtout autour de la disparition de lady Holmes, elle est bien amenée et travaillée tout le long du roman, j'ai aimé l'idée que la mère ait laissé des enigmes à sa fille pour en savoir plus, cette affaire domine tout le roman, il n'est donc pas étonnant que je n'ai pas aussi bien aimé ni ne me suis intéressée à l'enquête secondaire, celle de la disparition du jeune Lord. Aussi, je m'attendais à [ ce qu'on retrouve la mère d'Enola vers la fin, mais non ] j'imagine que ça aurait fait trop prévisible. Mais sans ça, je suis restée sous une bonne impression avec ce roman, j'ai eu une agréable surprise.
Extrait :
L'un des avantages de la bicyclette est qu'en pédalant on peut se permettre de réfléchir sans trop redouter de plisser le front au risque de s'attirer des remarques. Et c'était un soulagement, je dois dire, à défaut d'un réconfort, que de mettre un peu d'ordre dans mes pensées tout en traversant Kineford endormi, puis en m'engageant sur la route de Chaucerlea.
Chapitre III.
S'il est une chose que j'aimerais savoir, c'est pourquoi ma mère m'a nommée 'Enola'. Enola qui, à l'envers, se lit : alone. En anglais : seule. Et c'est bel et bien seule que je me suis retrouvée le jour de mes quatorze ans, ma mère ayant disparu de notre manoir de façon inexpliquée.
J'ai alors été contrainte d'en informer mes frères aînés que je n'avais pas revus depuis dix ans - Mycroft et Sherlock Holmes. Or ce n'était pas eux qui allaient m'être d'un grand secours. Jugeant que mon éducation laissait à désirer, Mycroft n'avait qu'une idée : m'expédier en pension pour faire de moi une lady. En outre, Sherlock estimait ma capacité crânienne bien trop limitée pour pouvoir résoudre le mystère de cette disparition.
J'étais pourtant la seule à avoir décelé des indices dont mon détective de frère n'avait pas la moindre idée. C'est donc le coeur empli d'espoir, que j'ai décidé, malgré mes appréhensions, de partir à la recherche de ma mère. Seule.
Mon avis :
Je n'ai jamais vraiment prêté attention à cette série jeunesse, pastiches sur Sherlock Holmes. Elle ne m'avait jamais vraiment attiré, et l'idée d'une petite soeur pour le détective Sherlock Holmes et son frère Mycroft ne m'inspirait pas du tout, je m'en méfiais pas mal, peut-être que j'avais peur que c'était un peu n'importe quoi, à mon avis les nombreuses fanfictions anglophones dans le fandom Sherlock Holmes doivent y être pour quelque chose où la plupart des fics incluant une soeur inventée pour Sherlock Holmes sont presque aussi pire que celles où les fans écrivent une romance Irène/Sherlock. Mais j'ai entendu pas mal de bons échos sur cette série et puisque Matilda a eu la gentilesse de me surprendre en me prêtant ce livre, je n'allais pas l'ignorer, et même si j'ai pris pas mal de temps à le commençer (mea culpa, mea culpa !) j'ai mis à profit la semaine où je devais rester à l'hôpital pour le lire à la suite d'autres bouquins.
Enola Holmes, qui se lit à l'envers Alone (Seule en anglais), est la plus jeune soeur de Mycroft et Sherlock Holmes, ses deux frères déjà adultes. C'est une jeune fille de quatorze ans capable, qui vit seule avec sa mère et un couple de domestique, les Lane. Le jour de ses quatorze ans, sa mère s'absente et laisse le soin aux domestiques la tâche d'offrir à Enola ses cadeaux si jamais elle ne peut pas rentrer à temps. Mais voilà, Lady Holmes ne rentre plus du tout. Pensant pouvoir la retrouver seule, Enola recherche des indices expliquant son départ précipité mais sans rien trouver, elle finit donc par contacter ses frères aînés qu'elle n'a pas vu depuis dix ans...
L'histoire se divise en deux parties : une centaine de pages environ pour la présentation et cent autres pages pour l'action en gros. L'écriture est simple, fluide, élégante même. L'intrigue est bien menée, il n'y a pas un seul instant d'ennui, tout est bien menée avec les descriptions, les détails, les rebondissements. L'auteur maîtrise assez bien l'époque, les vêtements, les lieux, les maisons, les paysages de l'ère Victorienne. J'ai beaucoup aimé les descriptions d'une Angleterre victorienne comme si on y était ! Sans compter que l'auteur nous renseigne bien sur la condition de la femme à cette époque et nous incite presque à nous révolter. Certes, la condition de la femme était loin d'être celle qu'elle est aujourd'hui, mais elle était considérée comme faible, inférieure aux hommes, juste bonne pour le rôle d'épouse et mère.
Enola est une bonne narratrice, elle est une jeune fille attachante, simple, volontaire, déterminée, indépendante et possède le même talent pour la déduction, l'intelligence de ses frères aînés. Sans pour autant être une Mary-Sue ou une demoiselle en détresse, elle est débrouillarde, simple, plaisante, une jeune fille assez indépendante, plus en comparaison des jeunes filles de l'époque. [ elle va même jusqu'à s'enfuir pour échapper le couvent où Mycroft veut l'envoyer ] Elle est à la fois matûre pour son âge, mais on voit tout de même qu'il reste en elle l'enfant qu'elle était, elle n'a que quatorze ans. Elle est là, seule, livrée à elle-même, elle ne s'y connaît pas forçément bien dans les moeurs de l'époque, car sa mère l'a élevée à sa manière et pas comme il se le devrait à l'époque, donc elle a certaines difficultés à se plier aux codes de l'époque. Mais c'est un personnage qui a du potentiel, malgrè ses défauts, elle est intelligente et indépendante.
Concernant la relation avec ses frères... sa relation avec Sherlock est assez intéressante, bien construite : elle est à la fois compliquée car il y a cette distance froide ou timide mais en même temps, il y a un certain respect, de l'admiration et de l'affection dissimulée, j'attends de voir comment ça va évoluer par la suite. J'ai été un peu déçue de ne pas voir Sherlock bien souvent, je m'étais attendue à le voir aussi vers la fin mais non. Malgrè tout, j'ai aimé le voir ici, ainsi que son frère Mycroft bien qu'il ne soit pas présenté sous de bons aspects : il ne s'inquiète pas trop pour sa mère et se préoccupe surtout de la façon de s'occuper de l'héritage familial, et la demeure des Holmes, mais malgrè cela, c'était un vrai plaisir que de voir les frères Holmes.
Les deux enquêtes présentes sont indépendantes pourtant je croyais qu'il y avait un lien, mais non. Mais pour ce qui est de l'intrigue, le mystère plane surtout autour de la disparition de lady Holmes, elle est bien amenée et travaillée tout le long du roman, j'ai aimé l'idée que la mère ait laissé des enigmes à sa fille pour en savoir plus, cette affaire domine tout le roman, il n'est donc pas étonnant que je n'ai pas aussi bien aimé ni ne me suis intéressée à l'enquête secondaire, celle de la disparition du jeune Lord. Aussi, je m'attendais à [ ce qu'on retrouve la mère d'Enola vers la fin, mais non ] j'imagine que ça aurait fait trop prévisible. Mais sans ça, je suis restée sous une bonne impression avec ce roman, j'ai eu une agréable surprise.
Extrait :
L'un des avantages de la bicyclette est qu'en pédalant on peut se permettre de réfléchir sans trop redouter de plisser le front au risque de s'attirer des remarques. Et c'était un soulagement, je dois dire, à défaut d'un réconfort, que de mettre un peu d'ordre dans mes pensées tout en traversant Kineford endormi, puis en m'engageant sur la route de Chaucerlea.
Chapitre III.
C'est vrai qu'il est pas mal ce roman...
RépondreSupprimerN'étant pas une grande fan de S.H., j'ai quand même aimé. Je devrais penser à lire la suite d'ailleurs ;).
flaoulf
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