mercredi 1 juin 2011

La quête d'Ewilan (T.2) Les frontières de glace - Pierre Bottero.

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Quatrième de couverture :

« Les bras de la goule se refermèrent sur Camille qui poussa un cri de détresse. Un froid terrible la saisissait, figeant ses membres et menaçant de faire exploser son coeur. Camille avait si froid qu'elle aurait hurlé si elle en avait été encore capable. Elle ne sentit pas des bras l'envelopper dans des couvertures, la frotter, la masser. Il faisait froid. Vraiment trop froid. »



Mon avis :


Après ma deception de Démon Intérieur, j'avais envie de lire tout autre chose, quelque chose de réconfortant, de... chaleureux si je puis dire, avec une belle écriture, une bonne histoire, un bon livre histoire de me remettre de ma deception du livre précédent, et j'ai choisi de lire Pierre Bottero, peu importe le livre, puis j'ai décidé de continuer la série La quête d'Ewilan puisque le premier tome, lu en février 2010, fut satisfaisant pour une première découverte de Bottero. Je me suis replongée, le temps d'une semaine (d'habitude je ne suis pas si longue mais j'avais des révisions), dans ce monde si cher à Bottero : Gwendalavir, l'art du dessin, les personnages tout en couleur, et si j'ai moins aimé que le premier tome (un peu normal, on y découvrait le monde, les personnages), cette lecture du second tome fut très satisfaisante et ça m'encourage à lire un jour le troisième tome.

Dans ce tome, Camille et Salim sont revenus à Gwendalavir et décident de partir avec leurs compagnons : le chevalier Bjorn, Maître Duom analyste érudit, la jeune marchombre Ellana, le guerrier autoritaire Edwin, Maniel le soldat, puis un Rêveur, Artis Valpierre, pour les frontières de glace afin de libérer les Sentinelles prisonnières des Ts'liches. La route sera longue et dure, surtout que des créatures sauvages ou des mercenaires du Chaos, bien décidés à tuer Camille/Ewilan, se mettront en travers de leur chemin. Mais cette route longue et dure sera aussi l'occasion, pour le groupe, d'apprendre à mieux se connaître, de se rapprocher, de faire ses preuves, de faire quelques réalisations ou révélations... découvrir le peuple Faëls, si différents des humains aussi...

Le résumé n'est certes pas très clair, mais je ne peux pas en dire plus. Il se passe bien des choses : Ewilan qui affermit son don pour l'Art du Dessin, elle en devient maîtresse, elle devient plus ouverte, plus autoritaire parfois, plus sympathique à mes yeux, accessible. J'ai aimé plus que tout retrouver l'humour si cher à Salim, meilleur ami de Camille, qui met ainsi de la vie et de la gaité dans le groupe, mais on s'aperçoit également qu'il cherche à se rendre utile, à trouver une voie pour lui, quelque chose qui pourrait lui convenir. Ellana la marchombre devient plus accessible, plus ouverte, chaleureuse (surtout avec Camille qu'elle appelle sa soeur), plus humaine quoi, mais toujours aussi piquante et douée et efficace en ce qui concerne ses activités Marchombres. On a aussi l'occasion d'en apprendre plus sur Edwin, que j'aimais bien comme figure d'autorité presque paternelle, même s'il se montre vraiment borné, surtout sur le système de hierarchie. Enfin voilà, ce tome tend vers beaucoup de fenêtres sur les personnages, leur passé, leur avenir, et sur Gwendalavir aussi, on en apprend un peu plus sur cet autre monde, la capitale, on traverse ce monde, on le voyage à travers les personnages, on découvre encore plus ce monde différent du notre, ses créatures, ses peuples (je m'intéresse au peuple des Faëls, surtout que l'un d'entre eux - Chiam Vite - est un personnage intéressant et qu'il se différencie vraiment des êtres humains, ils n'ont pas les mêmes valeurs et ressentent et voient les choses différement, j'aime sa façon de se moquer doucement de l'espèce humaine).

Enfin voilà, dans ce tome, les personnages nous sont rendus encore plus attanchants qu'au premier tome, les relations entre eux deviennent plus enrichies et renforçées par le voyage et les épreuves. C'est comme une famille soudée dont Camille est le ciment. Pierre Bottero use de son talent pour approfondir les différentes personnalités et nous montre encore plus de son monde imaginaire. L'art du dessin y est plus présent, il n'est pas seulement un pouvoir que possède Camille/Ewilan, il est à l'origine de Al-Jeit, capitale de Gwendalavir, de l'Arche, il fait partie de la vie des habitants, de l'Empereur. Ici, Camille achève sa première mission pour pouvoir se consacrer à l'autre : la recherche de ses parents, dont nous avons déjà appris quelques révélations dans ce tome, notamment grâce à Edwin.

On a pas vraiment le temps de s'ennuyer, il y a beaucoup d'action, de péripéties qui s'enchaînent à un rythme soutenu, bien que j'ai été insensible aux scènes d'action dans le sens où je n'ai pas ressenti grand chose, voire rien, ce ne fut pas le genre de scène d'action où les héros sont en danger qui me fait battre le coeur à la chamade, qui me fait m'inquièter pour les personnages ou comment va se dérouler l'issue de ces combats, je me disais que c'était évident qu'ils allaient s'en sortir sans grandes difficultés parfois ou tous sains et saufs. Je n'ai pas été remuée ni chamboulée par ces scènes, bien que je dois avouer que certaines étaient bien menées et intéressantes, mais sans plus. L'histoire était plaisante à suivre, bien sympathique bien que je dois avouer que cette mission ne fut pas passionnante à mes yeux, j'attends plus la quête de Camille pour ses parents biologiques en fait, et j'ai surtout appréçié le livre pour les informations sur l'histoire et la géographie de Gwendalavir, le voyage dans ce monde merveilleux et les personnages et leurs liens, les relations et caractères qui se renforcent, c'est ce qui m'a le plus touché et plu dans ce second tome, ainsi que l'amour qui commençe à flotter dans l'air, mais surtout aussi l'humour toujours présent qui détend, l'écriture poétique qui n'appartient qu'à Bottero, il a une écriture telle, un style bien à lui qu'on sait tout de suite, peu importe ses oeuvres, que c'est bien lui qui les a écrit et personne d'autre. C'est magique, envoûtant, poétique.

Extrait :

La jeune humaine était encore plus singulière. Elle se prénommait Camille mais, plusieurs fois, Chiam avait entendu maître Duom l'appeler Ewilan. De prime abord, on ne remarquait d'elle que la grâce de son visage et la beauté de ses grands yeux violets, puis insensiblement, on était attiré par l'aura qui se dégageait d'elle et qui était tenue en bride par la partie encore enfantine de son être. Elle pouvait se comporter en gamine et, une seconde plus tard, montrer une profondeur de caractère étonnante même pour une adulte. Ses compagnons, s'ils veillaient à ne pas la singulariser, prêtaient toutefois une attention particulière à ses paroles et à ses actes. Jusqu'à Edwin Til' Illan, qui ne la quittait pratiquement jamais des yeux.

Al-Jeit. 2.

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