vendredi 18 juin 2021

Kheti, fils du Nil - Dazan et Isabelle Dethan


En essayant de rattraper leur chat, Kheti et Mayt se retrouvent dans le monde des dieux.

Dans cet endroit, où les hommes et leurs créations n'existent pas, les deux enfants sont chargés d'une importante mission : prévenir la déesse Sekhmet d'un complot qui se trame contre elle.

De leur succès dépend l'avenir des Égyptiens, car la déesse retient les eaux du Nil en otage... 





Kheti, Fils du Nil est une bande-dessinée qui se situe dans l’Egypte Ancienne et qui met en scène deux jeunes enfants : Kheti, apprenti scribe (il faut croire que, finalement, c’est une bonne situation, scribe... ) et Mayt, fille de paysans, dont la particularité est, comme elle et Kheti le découvriront, d’avoir un chat, et pas n’importe quel chat mais un passeur. C’est-à-dire qu’il a la capacité de passer d’un monde, celui des humains, à l’autre, celui des dieux, auprès de qui il se fait le messager. C’est en voulant récupérer son chat que Mayt et Kheti sont entraînés dans le monde des dieux et vont vivre de nombreuses péripéties là où aucun mortel n’était encore jamais allé...  


Une jolie découverte que cette bande-dessinée ! Elle nous offre une sympathique plongée dans l’Egypte ancienne, avec ses coutumes et ses nombreuses divinités tantôt pacifiques, tantôt querelleuses. J’ai beaucoup apprécié suivre les aventures de Kheti et de Mayt et de faire connaissance avec les divinités présentes. Il y a des scènes fort sympathiques, comme le combat de Sekhmet, la déesse lionne, avec le serpent géant Apophis, la scène d’introduction de Seth, dieu rouge du chaos ou encore le périple des morts jusqu’à leur jugement avec la balance et la plume.


Bien qu’il s’agisse d’une bande-dessinée avant tout destinée à la jeunesse, elle sait se faire apprécier par les plus grands également, notamment les personnes qui s’intéressent de près ou de loin à l’Egypte ancienne. L’auteur nous plonge avec efficacité dans cette époque et sait rendre son récit captivant, sans niaiserie ni explications historiques trop lourdes pour un public jeune, avec de jolis traits tout en couleur. On remarque bien toutefois que cela s’adresse avant tout à la jeunesse, notamment à travers les nombreuses disputes, parfois puériles, des divinités, même si ces dernières sont naturellement querelleuses, comme peuvent l’attester certains mythes, mais cette bande-dessinée nous offre un beau voyage en Egypte, qui ne sert pas uniquement comme simple décor de fond puisque l’on découvre une bonne partie du panthéon égyptien ainsi que certaines coutumes des Égyptiens.


C’est notamment pour cette raison que j’ai le plus aimé les tomes 3 et 4 car il nous plonge dans un autre monde, celui des morts, et qu’ils nous permettent d’en apprendre davantage sur la façon dont les anciens Égyptiens imaginaient la mort et l’au-delà et comment se déroulaient les rites funéraires en fonction de la classe sociale du défunt. Une fois décédé, le défunt doit traverser un long parcours semé d’embûches et le défunt doit se défaire de ses obstacles en s’aidant de parchemins contenant des formules, et qui auront été laissés dans son sarcophage, à condition d’avoir appartenu à une classe privilégiée, les plus modestes ayant droit à des funérailles moins grandioses et le strict minimum dans son sarcophage, mais ceux sans formule sont condamnés à être des âmes errantes. N’oublions pas non plus la scène du jugement où le cœur du défunt est mis sur une balance, et où il est jugé en fonction de ses actions de son vivant, avec les dieux pour témoins.


Une bande-dessinée sympathique, je déplore toutefois que l’auteure se soit arrêtée au tome 4. Fin définitive ou long hiatus, ce n’est pas clair, mais je suis restée sur ma faim et j’aurais aimé retrouver Kheti et Mayt dans plus d’aventures et de rencontrer d’autres divinités...


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